Communiqué de presse EXCEPTIONNELLES PIECES DE MOBILIER MODERNISTE en vente le 12 juin 2012 La vente de prestige d Art déco d Artcurial Briest-Poulain-F.Tajan du premier semestre 2012 se tiendra le 12 juin prochain à l Hôtel Marcel Dassault, sous le marteau de François Tajan, assisté de Félix Marcilhac, expert. La dispersion rassemble d exceptionnelles pièces de mobilier moderniste, aux provenances des plus prestigieuses. Chef-d œuvre de la modernité : une table à jeu de Jean Dunand pour Madeleine Vionnet La vente sera dominée par une exceptionnelle table à jeux et sa suite de quatre fauteuils escamotables, exécutés par Jean Dunand (1877-1942) pour l hôtel particulier parisien de Madeleine Vionnet (1876-1975). Cette pièce unique, tout à fait spectaculaire, est une commande privée de la grande couturière au plus célèbre laqueur de l époque. Réalisée circa 1929 1930, elle est estimée 2 000 000/3 000 000 M. La table est en laque noire. Le plateau est décoré d un motif en damiers réalisé en coquille d œuf, et pourvu de quatre tablettes d angle rétractables en métal. Les fauteuils sont en bois laqué noir, recouverts de cuir jaune.
Véritable épure géométrique, l œuvre prend des allures mécaniques, chères aux artistes du mouvement moderne, lorsque les sièges aux piètements en tubes métalliques et les tablettes en métal nickelé sont déployés. Les jeux sur les formes géométriques et l alliance subtile de couleurs et de matières font de cet ensemble un extraordinaire témoignage des recherches de l avant-garde de la fin des années vingt. Chef-d œuvre des arts décoratifs, il s agit aussi d un précieux témoignage de la reconnaissance mutuelle de deux figures majeures de la modernité du XX ème siècle et des liens privilégiés qui existaient alors entre la mode et les arts décoratifs français. Vendue aux enchères à Paris lors de la dispersion de la collection Madeleine Vionnet en 1985, la table à jeux est acquise par Michael Chow, collectionneur d art déco new-yorkais qui la revendra quelques années plus tard à la célèbre galerie De Lorenzo à New-York où elle a été acquise par l actuel propriétaire. Deux pièces exceptionnelles d Eckart Muthesius provenant du Palais de Manik Bagh Construit pour le Maharadjah d Indore au cœur de l Inde entre 1930 et 1933, le palais constitue l oeuvre maîtresse d Eckart Muthesius (1904-1989) : il en est l architecte et réalise les aménagements et une partie de l ameublement qu il fait exécuter à Berlin autour de 1930. Œuvre d art totale, le palais appartient aux réalisations majeures du modernisme international des années trente. Achevés en 1933, ses décors resteront en place jusqu en 1980 ; ils seront dispersés par les descendants du Maharadja. La grande majorité du mobilier se trouve aujourd hui conservée au sein de musées ou de prestigieuses collections privées. Les pièces provenant de Manik Bagh sont aujourd hui considérées comme des chefs d œuvres du XX ème siècle. La console murale à trois plateaux en épaisses dalles de verre à supports semiovales plaqués d alpaca et l étagère suspendue assortie qui sont présentés à la vente faisaient partie de l ensemble de mobilier réalisé pour la bibliothèque du Maharadjah (est. 300/400 000 ). Ces deux pièces, dans leurs formes comme leurs matériaux, sont emblématiques des choix esthétiques de Muthesius à Manik Bagh. La sobriété et l élégance des lignes, l éclat de l alpaca et la transparence du verre illustrent cette synthèse heureuse entre une franche modernité et un certain luxe que l on pouvait attendre pour un palais de maharadjah.
Une paire d appliques en alpaca poli (est.200/250 000 ) probablement installées dans le bureau du Maharadja meublé par Jacques-Emile Ruhlmann sera également proposée. Elles sont un témoignage de la réflexion menée par Muthesius autour de l éclairage indirect qui est alors au cœur des préoccupations des architectes modernes. Muthesius est aujourd hui considéré comme l auteur des plus beaux luminaires modernes du XXème siècle. Cette paire d appliques illustre la modernité de l art de Muthesius par la sobriété et la puissance de son dessin à l allure mécanique, et la beauté froide mais élégante de l alpaca. Le Mobilier de salle à manger en bois laqué brun dessiné par Robert Mallet-Stevens pour son hôtel particulier parisien L ensemble comprend une table accompagnée d un meuble de rangement suspendu, d un meuble d appui et d un petit meuble à tiroirs. Leurs dessins sont caractéristiques des recherches formelles de Mallet-Stevens tant dans le domaine de l architecture que du mobilier. Les lignes sont pures, les plans nets et dépouillés rythmés par les poignées en aluminium au dessin minimaliste. Réalisé circa 1927, cet ensemble est estimé 300/500 000.
Pour accompagner cet ensemble, l architecte, attentif aux recherches de l avant-garde internationale, choisit les sièges en tube de métal de Marcel Breuer (modèle B5 ), des pièces qui comptent aujourd hui parmi les icônes de la modernité. Mallet-Stevens dessine lui-même le motif de leurs garnitures dont le tissage est confié à sa femme, Amédée Mallet-Stevens. Conçues dans des tons beige, marron, ivoire et noir elles s accordent élégamment avec le brun de la laque du mobilier. Leur décor abstrait, caractéristique des recherches les plus modernes de l époque dans le domaine du textile, s accorde avec la rigueur constructive du mobilier tout en apportant un rythme dynamique à l ensemble par la variété des compositions, différentes d un siège à l autre. Il s agit là d un ensemble unique réunissant les noms de deux figures marquantes de la modernité ainsi qu un témoignage exceptionnel d une réalisation majeure de l œuvre de Robert Mallet-Stevens à la dimension personnelle. Eileen Gray : deux pièces provenant de son appartement de la rue Bonaparte à Paris L œuvre moderniste d Eileen Gray sera mise à l honneur avec la suspension Aéroplane (est.200/300 000 ), créée par l artiste pour sa collection personnelle autour de 1930. Après s être imposée sur la scène artistique parisienne par sa maîtrise de l art de la laque, Eileen Gray s en détourne au milieu des années vingt, convaincue par la beauté du monde nouveau. Le luminaire est emblématique de l inspiration que trouve alors Eileen Gray dans le monde moderne qui l entoure et les dernières avancées technologiques. Composée de deux plaques en verre opalin, l une blanche, l autre bleue montées dans une structure en métal chromé, entre lesquelles sont fixés deux tubes de néon, la suspension met en avant les matériaux les plus modernes. La construction évoque directement la structure d un avion biplan et on peut penser que l œuvre est née de la fascination éprouvée par Eileen Gray lorsqu en 1913 elle volait à bord de cet appareil alors symbole de modernité. Eileen Gray réalisera 5 exemplaires de ce modèle. L un d entre eux est installé dans l appartement de l artiste rue Bonaparte où, associé à son mobilier fonctionnaliste, il participe à la mise en place d un ensemble avant-gardiste en rupture avec tous les codes traditionnels de la décoration. Cette pièce fait l objet d une demande de prêt du Centre Pompidou afin de figurer dans l exposition consacrée à Eileen Gray programmée de février à mai 2013.
Un meuble de rangement, crée par Eileen Gray pour sa chambre à coucher de l appartement de la rue Bonaparte sera également proposé. Conçu comme un élément de rangement, il sert également de cloison de séparation permettant d organiser les différents espaces de la pièce. Il témoigne de la conception architecturale et rationnelle du mobilier de Gray et d une approche nouvelle de l art d habiter. Réalisée circa 1930, cette pièce emblématique de l art d Eileen Gray de la fin des années vingt, date à laquelle la créatrice rejoint l Union des artistes modernes, est estimée 80/100 000. L artiste joue ici de l asymétrie, des horizontales et des verticales, des pleins et des vides mais aussi des contrastes de matières avec l utilisation du bois laqué gris perle et de la tôle d aluminium emboutie qui évoquent la grammaire formelle des œuvres du mouvement De Stijl. Le travail sur les lignes horizontales de la tôle d aluminium et la verticalité de la tige métallique qui sépare les tiroirs de trois petits casiers est à lui seul un chef-d œuvre plastique. Eileen Gray, artiste d origine irlandaise, s installe à Paris en 1907, dans un appartement au premier étage d un hôtel particulier du XVIII ème siècle situé au 21 rue Bonaparte. L adresse est aujourd hui mythique dans l histoire des arts décoratifs du XX ème siècle puisque Gray occupera l appartement pendant soixante-dix ans, l aménageant au fil des années avec ses propres créations. ARTCURIAL BRIEST-POULAIN-F.TAJAN Hôtel Marcel Dassault 7 rond-point des Champs Elysées - Paris 8ème Vente le mardi 12 juin 2012 à 20h Exposition du 8 au 11 juin 2012 de 11h à 19h Commissaire-priseur :François Tajan Expert : Félix Marcilhac Spécialiste : Sabrina Dolla Contact presse : Armelle Maquin tel 00 33 (0) 1 43 14 05 69 00 33 (0) 6 11 70 44 74 armelle.maquin@wanadoo.fr