Avez-vous déjà entendu parler de plantes invasives?

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Transcription:

>> Arbre à papillons (Buddleja davidii Franchet) Avez-vous déjà entendu parler de plantes invasives? Il s agit en fait de plantes exo ques qui, par l ampleur de leur proliféra on, sont suscep bles d entrainer de profonds changements au niveau des milieux naturels et d avoir des conséquences néfastes sur la biodiversité, l économie et parfois la santé humaine. L introduc on de plantes exo ques, volontaire ou non, est un phénomène ancien qui connaît aujourd hui une forte accéléra on du fait des échanges planétaires et du développement des jardineries. Les conséquences peuvent être graves, allant jusqu au remplacement des espèces locales par des espèces exo ques envahissantes et la destruc on d écosystèmes en ers. 2 Le savez-vous? Les introduc ons d espèces animales et végétales sont désormais considérées en France comme la deuxième cause d appauvrissement de la biodiversité, après la destruc on des habitats.

>> Des plantes invasives dans mon jardin? Il faut savoir que nos jardins recèlent assez fréquemment des plantes invasives, cul vées à des fins d agrément : Balsamine de l Himalaya, Rudbeckia laciniée, arbre à papillons (Buddleia), Solidages américains, Asters américains, Séneçon du cap en sont quelques exemples parmi beaucoup d autres. D autres plantes sont également à surveiller, comme le Sumac de Virginie ou le Lupin. Lupin (Lupinus polyphyllus) Balsamine de l Himalaya (Impa ens glandulifera Royle) Solidage du Canada (Solidago canadensis) 3

>> Mais on peut également en retrouver là où on les a end moins Au potager : savez-vous que le topinambour était considéré comme invasif dans le Nord-Est de la France? Au salon : plusieurs plantes aqua ques u lisées dans les aquariums comme le Myriophylle du Brésil, l Elodée du Canada, l Elodée de Nu al, les Jussies, certaines len lles d eau peuvent se retrouver facilement dans le milieu naturel si l on n y prend pas garde lors du ne oyage de ces derniers. Elles sont aussi parfois vendues pour l aménagement de mares en extérieur. Sur les chan ers : certains travaux (maisons d habita on, infrastructures) impliquent des mouvements de terrains et parfois la créa on de remblais avec de la terre rapportée. Celle-ci peut être un vecteur de propaga on, contenant des fragments de plantes (boutures) ou des graines qui se mul plieront ensuite sur ces terrains fragilisés. Quelques cen mètres de végétal suffisent parfois pour régénérer rapidement une plante (Renouée du Japon par exemple). 4 Mais c est bien souvent dans la nature que la situa on est la plus cri que, car la propaga on des espèces invasives devient alors très difficile à contenir. C est souvent le long des cours d eau, des étangs, des terrains déstabilisés ou des secteurs difficiles d accès et d entre en qu elles s installent et prolifèrent. Dans les Vosges c est par culièrement vrai pour des espèces comme la Renouée du Japon ou la Balsamine géante de l Himalaya qui ont envahi une grande majorité des berges de rivières. Quelques invasives comme le Solidage du Canada et le Solidage géant éradiquent toute compé on et stérilisent les sols. Des planta ons réglementées? En France, la commercialisa on de nombreuses espèces invasives s effectue actuellement sans aucune réglementa on spécifique ni informa on du public (les acheteurs) rela ve aux menaces d invasion par ces espèces.

Certaines invasives soulèvent parfois d autres problèmes. C est le cas de l Ambroisie, dépourvue d intérêt hor cole, et dont le pollen peut provoquer des réac- ons allergiques chez Chez nos voisins... En Grande Bretagne, la loi contraint les propriétaires fonciers à détruire les espèces dangereuses pour la santé : Berce du Caucase, Ambroisie de nombreuses personnes (6 à 12% de la popula on y est sensible). On peut également citer la Berce du Caucase qui peut provoquer des brûlures en cas de contact avec la peau puis d exposi on au soleil. Pour y voir plus clair BIODIVERSITE : ensemble des milieux naturels et des formes de vie (végétaux, animaux, champignons, bactéries, virus ) ainsi que toutes les rela ons et interac ons qui existent entre ces organismes et leurs milieux. PLANTE INDIGENE : plante se développant spontanément dans un milieu donné. PLANTE EXOTIQUE : plante provenant d une autre région géographique (en général d un autre con nent). PLANTE NATURALISEE : plante exo que qui s est acclimatée hors de son milieu d origine. Pas si simple! Le caractère invasif d une plante met parfois des décennies à s exprimer et toutes les plantes exo ques ne deviennent pas forcément invasives. Une espèce peut être invasive en France dans une zone géographique donnée sans pour autant l être dans une autre région de l hexagone. Certaines plantes indigènes (Fougère aigle, ronces, etc.) peuvent aussi se montrer envahissantes en colonisant rapidement certains milieux, mais souvent sans conséquences irréversibles. 5

>> >> 6 Que puis-je faire? Le propos n est pas de les bannir systéma quement de nos jardins, mais a minima de prendre des précau ons pour les contenir. Un citoyen aver en vaut deux et manifestera peut-être l envie de prendre en considéra on ce e dimension dans les futurs choix d aménagement de ses espaces verts. Avoir les bons réflexes Se renseigner avant d acheter, car l information n est pas forcément disponible, une fois en magasin. Ne pas hésiter à questionner les vendeurs et, en cas de doute, à vérifier le nom scientifique (en latin) de la plante convoitée, car une plante invasive peut se cacher derrière plusieurs appellations, mais aussi parfois ressembler à une plante non concernée. Eviter les mélanges de graines dont la composition n est pas précisée. Surveiller les mangeoires à oiseaux : des graines indésirables peuvent se retrouver dans les mélanges de graines de tournesol commercialisés en hiver. Un simple tamisage permet d éliminer certaines d entre elles (Ambroisie). En vacances, résister à la tentation de ramener des plantes (graines, boutures) en provenance d autres pays. Elles peuvent également être vectrices d insectes ou d organismes eux aussi potentiellement invasifs.

Adapter l aménagement et la ges on de son jardin : essayer de privilégier la flore locale dont le caractère esthé que est parfois oublié. Réserver les plantes exo ques aux platebandes faciles d accès et régulièrement entretenues. Être par culièrement vigilant en bord de mares ou de ruisseaux. Eviter la propaga on de certaines espèces en coupant les fleurs fanées avant que le vent ne dissémine leurs graines (Buddleia par exemple). Ne pas vider dans un plan d eau, un milieu humide ou dans les toile es les plantes d aquariums lors de leur ne oyage (les me re dans la poubelle ou au compost). Pour les ac ons par fauche ou arrachage, penser à ne pas jeter les résidus de fauche dans la nature ou dans la rivière, à ne pas les composter, ni les transporter sans un minimum de protec on. Ce qui est vrai pour les plantes l est aussi pour les animaux : tortue de Floride ou écrevisse rouge de Louisiane introduite par la pêche par exemple. Astuce Pour contenir le développement d une plante exubérante, disposez-la dans un grand pot en plas que dont vous aurez découpé le fond, avant de la me re en terre. Elle prendra ainsi moins ses aises. Séneçon du cap (Senecio inaequidens) 7

A éviter! Pour venir à bout de plantes invasives, vous pourriez être tentés d u liser des herbicides. N oubliez pas que ces produits contaminent l eau et les nappes souterraines, mais aussi leurs u lisateurs si leur applica on n est pas faite dans les règles de l art. De plus, les plantes invasives étant souvent bien plus résistantes que les espèces locales, vous favoriserez leur proliféra on et aurez ainsi manqué votre but Liens u les 8 Liste des plantes invasives en France métropolitaine (pdf) contact : hschillinger@cg88.fr Plantes invasives des milieux aqua ques et des zones humides du Nord-Est de la France : h p://www.eaurhin-meuse.fr rubrique centre de documenta on et d informa on. La Berce du Caucase : brochure éditée par la région Wallone : h p://environnement.wallonie.be/berce/ Site d informa on sur l Ambroisie réalisé par la DRASS et le Conseil régional de Rhône-Alpes : www.ambroisie.info Pour des idées d u lisa on de plantes locales : guide pra que Fleurs, arbres et arbustes du Nord-Est de la France (tome 1 et 2) à télécharger depuis le site du PnrBV (rubrique paysage et urbanisme). h p://www.parc-ballonsvosges.fr/publica ons_parc/guide_pra que_fleurs Espèce exo que invasive - Ecrevisse rouge de Louisiane - informa on réalisée par l ONEMA (pdf) contact : Marc.colas@onema.fr Pour des conseils d aménagement de votre jardin, contactez le CAUE (Conseil d Architecture, d Urbanisme et de l Environnement) des vosges : caue@cg88.fr - tél : 03 29 29 89 40 Pour des idées de plantes alterna ves aux plantes invasives, consultez le site h p://www.alterrias.be/fr/ Illustra on Des plantes invasives dans nos maisons et jardins? à retrouver sur le site www.vosges.fr

Galerie de portraits Zoom sur quelques espèces, par culièrement présentes ou en progression dans le département des Vosges et l est de la France. Renouée du Japon (Fallopia japonica) La Renouée du Japon et espèces apparentées (famille des Polygonacées) Habituellement stérile dans notre région, ce e plante apparentée à la rhubarbe se reproduit ac vement à par r de fragments de rhizomes et de ges. Ses pe tes fleurs blanches apparaissent aux mois de septembre et octobre. La Renouée est disséminée par les crues. Sa propaga on peut également être induite par des travaux de génie civil ou rural. Elle affec onne les sols siliceux remués : zones alluviales, remblais, berges enrochées. Sa destruc on est par culièrement difficile du fait de la persistance des rhizomes riches en ma ère nutri ve qui résistent remarquablement aux herbicides systémiques foliaires, au brûlage, au déterrage ou à la fauche. 9

>> Préconisa ons - Il est important pour les entreprises de travaux publics et services communaux de ne pas favoriser sa dissémina on en évitant tout remblai de terre contaminée. - Pour les par culiers, il est essen el d intervenir très précocement dès l appari on des premières ges pour ne pas être débordé. Il faut alors arracher la totalité des rhizomes car un fragment de rhizomes gros comme un crayon suffit à régénérer la plante. A ce stade précoce on peut encore la recouvrir pendant 3 ans avec une bâche opaque qu on pourra dissimuler sous de la terre, des galets ou de l écorce de pin. - En cas d infesta on déjà plus importante, il est inu le et dangereux d u liser un herbicide qui détruirait la végéta on compé ve et lui laisserait le champ libre. On peut tenter de la contenir au moyen de plusieurs fauches ou roulages annuels, répétés pendant plusieurs années. Sur des superficies étendues, un moyen éprouvé et économique consiste à la faire pâturer au printemps par des moutons pendant plusieurs années pour épuiser les rhizomes. - Sur les berges des rivières, il est intéressant de propager des saules (Saule blanc, Saule pourpre etc.), mais aussi des Aulnes glu neux, voire des peupliers si on vise un objec f économique. On procède par bouturage au printemps en éliminant la Renouée du Japon à leur pied. - Les britanniques l ont éliminé avec succès de plusieurs bassins-versants en procédant de l amont vers l aval pour éviter la réinfesta on. 10

Balsamine géante (Impa ens glandulifera Royle) La Balsamine géante (famille des Balsaminacées) Ce e espèce annuelle à croissance très rapide colonise ac vement les zones humides et berges de cours d eau. Elle fleurit de juillet à octobre et se reproduit presque exclusivement par graines dont la capacité de germina on n excède généralement pas 3 ans et qui sont disséminées à plusieurs mètres de la plante-mère par un disposi f de projec on mécanique. Là encore, les zones dégradées (terre remuée, terre rapportée ) sont un facteur aggravant pour sa proliféra on. >> Préconisa ons - Faucher ou arracher avant fruc fica on pendant au moins 3 ans ou me re en pâturage. - Ne pas déplacer les terres contaminées. 11

Solidage géant (Solidago gigantea) Solidage du Canada ou Verge d or (Solidago canadensis) Solidage du Canada ou Verge d or - Solidage géant Ces deux plantes difficiles à différencier, ont été introduites en France comme plantes ornementales et ont aujourd hui largement colonisé différents milieux, tels que les zones humides, les friches et autres milieux dégradés. >> Préconisa ons Leur propaga on s opérant principalement par la dissémina on des graines, il est conseillé de les faucher avant maturité. 12

Zoom sur deux espèces posant des problèmes de santé publique Bien que n étant pas encore très présentes dans le département, ces deux espèces méritent qu on s y a arde. Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) La Berce du Caucase (famille des Apiacées ou Ombellifères) Plante de grande taille, elle peut a eindre 1,5 à 4 mètres de hauteur. A ne pas confondre avec de nombreuses variétés d ombellifères qui ne présentent pas de danger par culier. Affec onnant les sols remués et humides, la Berce du Caucase fleurit de juillet à septembre et se reproduit par graines. Elle sécrète des composés photosensibilisants (ac vés par la lumière solaire) qui causent de graves érythèmes solaires. Les lésions de la peau se développent alors en quelques jours : colora on rouge, apparence gonflée, présence de grandes cloques à l aspect d une brûlure. En cas de contact de la peau avec la sève, rincez avec de l eau froide et évitez les exposi ons au soleil pendant une semaine environ. >> Préconisa ons Facile à éliminer par fauche ou arrachage avant fruc fica on, il convient néanmoins de se protéger de tout contact (gants, lune es, vêtements longs). 13

Ambroisie (Ambrosia artemisiifolia) L Ambroisie (famille des Astéracées) Ce e mauvaise herbe annuelle aux fleurs verdâtres, apparentée à l Armoise commune et à l Absinthe, se propage ac vement au moyen de graines innombrables dans les champs, terrains vagues et plus sournoisement sous les mangeoires hivernales des oiseaux, car les graines de tournesol vendues dans le commerce sont fréquemment contaminées. Les fleurs sont complètement formées en août et l émission de pollen se poursuit jusqu en octobre. Les fleurs fécondées donnent des graines qui se ressèment à par r d octobre, assurant les généra ons suivantes. Très allergisante, elle est responsable de rhinites, de conjonc vites, d asthme, d ur caire ou encore d eczéma. >> Préconisa ons Facile à éliminer par arrachage avant floraison. Eviter de respirer ou toucher son pollen après floraison pour éviter asthme ou derma te de contact. 14

Bibliographie : MULLER S., Plantes invasives en France, Publica ons scien fiques du Muséum, 2006 SAÎCHI N., Plantes invasives envahissantes, espèces à surveiller, Ins tut KLORANE, 2009 Observatoire de l Ambroisie, www.ambroisie.info, Agence Régionale de Santé et Région Rhône-Alpes Crédits photos : Mario PIERREVELCIN Jacques PIQUEE Stéphanie GYSIN Rédac on et relecture : Cécile BERLAUD (CAUE des Vosges) Hélène GITTON (Conseil général des Vosges) Stéphanie GYSIN (Conseil général des Vosges) Michelle LEVY (Conseil général des Vosges) Jérémy MULLER (Conseil général des Vosges) Cathy GRUBER (Conservatoire des Sites Lorrains) Marie Chris ne PELTRE (Université de Metz) Mario PIERREVELCIN (Ecole d Hor culture de Roville-aux-Chênes) Jacques PIQUEE Concep on - Impression : Conseil général des Vosges - DICOM Dépôt légal 1 er trimestre 2012 Publica on diffusée à tre gratuit 15