Besoin de toi. Monologue François Parot. Octobre 2010 1
Genre : monologue. Durée : 2 minutes. 1H ou 1 F.. AVERTISSEMENT : Ce texte est protégé par les droits d auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l autorisation de jouer auprès de l organisme qui gère les droits d auteur( la SACD par exemple pour la France). Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l autorisation de jouer n a pas été obtenue par la troupe. Le réseau national des représentants de la SACD ( et leurs homologies à l étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues, même à posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation ( théâtre, MJC, festival ) doit s acquitter des droits d auteur et la troupe doit produire le justificatif d autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraîne des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et la structure de représentation. Ceci n est pas une recommandation, mais une obligation y compris pour les troupes amateurs. Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes. 2
TITRE DU TEXTE : Besoin de toi. Nota de l auteur : Dans un esprit de confiance, ce texte est proposé dans sa version intégrale. Les troupes qui souhaitent le monter peuvent en demander l autorisation directement à la SACD (Société des auteurs). Je suis à leur disposition pour toute question administrative ou non. Tel : 06 84 10 47 10. Courriel : parot.francois@wanadoo.fr Merci beaucoup. A l absente. «Besoin de toi. Besoin de croire. Le silence, c est toi. Certitude. Frisson de bonheur à cette certitude. Tu étais la vie dans mon jardin et je l ignorais. Tu seras désormais l hôte de mon désert. Et je t entendrai comme je t entends à l instant, mêler tes murmures à ceux du vent, au babillage échevelé des nuages qui jouent sur les hautes crêtes. Te souviens-tu de ce bel après midi d été à St Paul de Vence avec Viviane et sa petite Sandra? Tu avais 10 ou 11 ans. Tu jouais avec la petite, sa mère me racontait par bribes toutes ces choses légères qui passent par l esprit quand on se retrouve et qu on est bien. Il faisait chaud. Les jouets de Sandra, éparpillés, coloraient la pelouse jaunie ou flottait encore un léger parfum de grillade. De l intérieur de la maison, nous parvenaient les notes légères d une pièce de Satie. Des notes joyeuses, libres comme le vol des insectes qui, de fleur en fleur, dessinaient d éphémères arabesques. Le babil de la petite, tes rires, les courtes phrases chantantes de Viviane, la musique me conduisaient doucement en apesanteur. 3
Il me semblait que des liens se dénouaient, que les forces qui enserrent le cours des choses se relâchaient. Détente savoureuse dans un temps qui devient égal, une nécessité qui se fait discrète, un corps qui s assoupit. Sous la caresse profonde de ces instants magiques, la pensée, ravie, s évade. Elle prend congé des mots, leur fausse discrètement compagnie. Comme une enfant qui s échappe des bras de la nourrice endormie, elle va jouer dans les bosquets, dans les sousbois odorants d un monde déserté par l ordre et la syntaxe. Elle retrouve sa propre enfance. Primesautière, délicieusement libérée de toute mise en forme, elle butine, vole, s émerveille. De tache de couleur en touche de parfum, elle vagabonde comme les notes de Satie. Innocente, amorale, désengagée, elle survole le visible et l imaginaire, le présent et la mémoire. Elle voyage. Le chant de la cigale, l olivier, l hibiscus, le sourire de l enfant, la profondeur du ciel, tout lui est cadeau. Elle ne nomme plus les trésors que lui dévoile l instant, elle les épouse. Sous l emprise voluptueuse des sens, le sens s estompe et, avec lui, la tension de l esprit et son cortège de projections rationnelles comme un foëne chaud et puissant qui disperserait sur les dunes blondes d une fugue définitive, les pages surchargées d un agenda dérisoire. Fluidité des gestes et des sons qui coulent dans la lumière comme grappes de pollen sur l onde frissonnante d une rivière lascive. A ce ravissement, je me suis abandonné sans la moindre résistance, renonçant même à t en faire part tant il m a paru, peu à peu, que tu le partageais déjà. Besoin de toi. Besoin de revivre dans le silence ces silences qui parlaient à nos deux cœurs un langage qu aucun mot, jamais, ne retrouvera.» FIN. 4
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