Paris, 27 octobre 2011.

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Transcription:

1 ALLOCUTION DE S.E. Dr Julien NIMUBONA, Ministre de l Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique à l occasion de la 36 ème Session de la Conférence Générale de l UNESCO Paris, 27 octobre 2011. Madame la Présidente de la Conférence Générale, Madame la Directrice Générale de l UNESCO, Mesdames, Messieurs les Chefs de délégations, Mesdames, Messieurs les Délégués, C est pour moi un plaisir et un honneur de m adresser à cette auguste assemblée à l occasion de la 36 ème Conférence Générale de l UNESCO. Je voudrais tout d abord présenter, au nom de la délégation de la République du Burundi que je conduis, mes vives félicitations à Madame la Présidente pour son élection à la tête de la Conférence Générale de l UNESCO et lui souhaiter pleins succès dans ses fonctions. La présente session se tient au moment où mon pays le Burundi est engagé de manière résolue à la mise en œuvre d un vaste programme qui s inscrit dans les objectifs de l UNESCO à savoir : contribuer au retour définitif de la paix et la sécurité, reconstruire et développer les secteurs clés de l éducation, la science et la culture. Tous les objectifs que le gouvernement s était fixés sont entrain d être réalisés et nous voudrions profiter de cette occasion pour remercier encore une fois tous nos partenaires qui nous ont appuyés, plus particulièrement l UNESCO, qui a été une des premières organisations des Nations Unies à nous aider à briser la glace de la méfiance et à initier le rapprochement des communautés en conflit.

2 En soutenant le processus de négociations qui a abouti à l Accord d Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi et dont l esprit et les principes régissent les institutions et la vie politique actuelles, la communauté internationale en général, l UNESCO en particulier ont posé les grandes bases de ce cadre permanent de dialogue basé sur la tolérance, la reconnaissance mutuelle et l intégration mutuelle. Dans tout ce processus, l UNESCO a été à nos côtés, depuis le début de la crise en 1993 jusqu à ce jour à travers des cadres de dialogue (la conférence de Paris en 1997), le projet PEER UNESCO, le soutien à des structures nationales de résolution pacifique des conflits (L Institution des Bashingantahe, la Chaire UNESCO de l Université du Burundi en Education à la Paix et la Résolution pacifique des conflits, la société civile, les médias, etc), les projets «Renforcement des capacités en ressources humaines et la gouvernance universitaire des établissements universitaires publics», «Sensibilisation des enseignants et des élèves à la lutte contre le VIH/SIDA», «Elaboration de la politique nationale en sciences et technologies», «L Education pour Tous», «La Lutte contre l analphabétisme», etc. Cependant, Mesdames et Messieurs, la recherche de la Paix, c est une quête permanente, jamais totalement acquise surtout pour un pays qui sort d un conflit violent profond comme le Burundi. C est pourquoi, nous sollicitons encore une fois la communauté internationale en général, l UNESCO en particulier à continuer de nous soutenir. Madame la Directrice Générale, Revenant sur le projet de programme et du budget 2010 2011 de l UNESCO, je suis heureux de constater que, dans son ensemble, ce programme rencontre les attentes de notre pays. En effet, nous soutenons les activités prévues dans le cadre du Grand Programme I sur l éducation, particulièrement tout ce qui vise à assurer une éducation de qualité et pour tous comme facteur favorisant la promotion du développement durable et de consolidation d une culture de paix.

3 C est dans ce cadre que le Gouvernement du Burundi a adopté en 2005 la mesure de la généralisation et de la gratuité de l enseignement de base pour tous les enfants en âge de scolarisation. Depuis lors, les effectifs des élèves ont plus que doublé dans toutes les régions scolaires du pays, et même les enfants vulnérables et défavorisés ont été pris en compte. Le programme de Lutte contre l analphabétisme a été également soutenu, ce qui a valu à notre pays un prix d encouragement. Pour concrétiser cette volonté, le gouvernement construit plusieurs écoles primaires et secondaires en comptant sur la forte participation des parents et des collectivités territoriales locales. La même lancée va également concerner les autres paliers de l enseignement et un accent particulier est mis sur l enseignement professionnel et technique afin de préparer nos jeunes scolarisés à leur réinsertion dans la vie active. L enseignement supérieur retient également la grande attention du Gouvernement car de grands chantiers sont engagés sur les terrains de la refonte des programmes, le développement de l assurance qualité, des sciences et technologies, de la recherche appliquée et de la professionnalisation. Madame la Directrice Générale, le Gouvernement du Burundi souhaite que l UNESCO appuie ces initiatives ainsi que celles prises par beaucoup d autres Etats en matière de réforme des programmes d enseignements, la recherche de l Assurance Qualité, notamment en développant une Expertise au service d une coopération scientifique dans le domaine des standards de formation et de recherche. S agissant des programmes sur les Sciences exactes, naturelles et sociales et humaines, les activités visant le renforcement des capacités nationales rejoignent les préoccupations de notre pays dont les domaines des sciences, la technologie, la recherche et l innovation sont vraiment au stade embryonnaire. C est dans ce cadre que je formule le vœu ardent de voir l UNESCO appuyer de manière plus forte les pays les moins avancés à lancer les grands chantiers du XXIème siècle du développement des sciences et technologies en tant qu outil

4 de développement endogène durable mais aussi un instrument du dialogue des savoirs technologiques et scientifiques et des cultures au niveau mondial. Conscient des défis énormes à relever dans ce secteur, le Burundi, avec l appui de l UNESCO et du NEPAD, vient d initier un vaste programme qui a commencé avec l élaboration d une Politique Nationale de Sciences et Technologies. Un Plan d action en est assorti qui montre clairement l importance des Campus Technologiques de référence dans le développement des secteurs prioritaires porteurs de croissance et d appui à des formations et des recherches. Par ailleurs, la politique en question accorde une grande priorité à une question vitale pour le Burundi : celle de l articulation harmonieuse de la croissance démographique et la protection des ressources de l environnement. Madame la Présidente, Madame la Directrice Générale, Distingués participants, Dans le domaine de la Culture, je note avec intérêt le fait que le volet de la protection de la diversité culturelle et la promotion du pluralisme et du dialogue entre les cultures ait été pris comme axe prioritaire. Mon pays soutient, par ailleurs le souci de l UNESCO de se concentrer sur le développement du patrimoine culturel et immatériel car c est entre autre par cette voie d une histoire riche, d une mémoire vivante évocatrice d un passé et d un présent partagés, chargés de symboles et sentiments nationaux communs, que le Burundi pourra raffermir la convivialité et le lien entre ses composantes sociales, et ainsi s éloigner du spectre des violences. Quant au secteur de la communication et de l information dont l importance se passe de commentaires dans le contexte actuel de la mondialisation, nous constatons que c est un domaine qui connaît un développement très rapide mais en même temps malheureusement qui crée d énormes fractures entre le Nord et le Sud. Plus de trois quarts de l humanité sont exclus des circuits de

5 l information et de la communication, ce qui constitue un défi majeur pour notre organisation qui met en avant les valeurs de partage, de justice et d une société du savoir. Je suis heureux de constater que l UNESCO s engage, au cours du prochain biennium, à aider les Etats membres dans le renforcement des capacités dans ce secteur. Madame la Présidente de la Conférence Générale, Madame la Directrice Générale de l UNESCO, Mesdames, Messieurs les Chefs de Délégations, Mesdames, Messieurs les Délégués, En conclusion, nous reconnaissons, avec Madame la Directrice Générale (dans son discours liminaire d ouverture) que le monde actuel connaît des défis de plus en plus pesants. Mais nous sommes convaincus, comme elle et en la soutenant fortement, qu avec les valeurs de solidarité et de partage qui animent l UNESCO et ses dirigeants, des solutions peuvent être trouvées. Aussi voudrions nous terminer notre propos en réaffirmant l attachement du Gouvernement du Burundi aux idéaux de notre Organisation et son engagement à contribuer à leur défense et à leur promotion pour le bien de l Humanité, pour le renforcement de cette communauté de conscience mondiale de vivre ensemble au delà de nos différences, grâce à ce que nous, les humains, avons la chance d avoir : la Raison, qui nous permet de parler et de revendiquer des droits, des libertés, d éducation, de sciences et de culture, bref de l UNESCO. QUE VIVE LA COOPERATION INTERNATIONALE QUE VIVE LA SOLIDARITE ENTRE LES PEUPLES JE VOUS REMERCIE