ANNE FRANK (1929-1945)



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Transcription:

1 ANNE FRANK (1929-1945) 1) Le témoin : Annelies Marie Frank, ou plus couramment appelé Anne Frank, est née le 12 juin 1929 à Francfort-sur-le-Main en Allemagne. Elle est fille d Otto Frank et d Edith Holländer, tous deux Allemands d origine Juive, qui ont également une autre fille Margot, née en 1926. La famille Frank vit à Francfort jusqu en août 1933. La situation s aggravait en Allemagne et pour cette raison, Otto Frank décida que c était le bon moment d émigrer avec sa famille. En janvier 1933, Hitler arrive au pouvoir et il est décidé que l Allemagne doit être débarrassée de tous ceux qui n appartiennent pas à la «race aryenne». Par conséquent, les Juifs sont mis au ban de la société. Au vu du sort réservé à la communauté juive, à la ségrégation qui a commencé à frapper, Otto Frank part pour Amsterdam, au Pays-Bas, en éclaireur afin de trouver un logement et de régler certaines questions administratives. Ses affaires l ont déjà amené à travailler dans cette vile, ce qui fait qu il a des relations. Quelques temps après, sa famille le rejoint. Les Frank occupent donc un appartement de la Merwedeplein, dans le sud d Amsterdam. Otto Frank crée sa propre société, une entreprise spécialisée dans le commerce de pectine et plus tard il vend également des épices. Quant à Edith Holländer, elle demeurait au foyer. Anne s adapte rapidement à sa nouvelle vie et apprend le néerlandais à l école, c est d ailleurs dans cette langue qu elle rédige son journal. Elle a tenu son journal du 12 juin 1942 au 1 er Août 1944. Otto Frank avait vu dans les Pays-Bas une terre d asile à l abri de la menace nazie. Mais les Pays-Bas sont envahis durant la guerre et capitulent rapidement. Au début de l occupation, la vie de la famille Frank se poursuit normalement mais ensuite des mesures rigoureuses sont mis en place contre les Juifs. Avant qu on lui interdise d exercer son métier, en janvier 1942, Otto Frank demande à ses amis de lui servir de prête-noms, afin de ne plus être officiellement propriétaire et directeur de son entreprise. Il s adresse à Jan Gies, la mari de sa secrétaire Miep, ainsi qu à MM. V.Kugler et J.Kleiman. Dans l immeuble qui abritait les bureaux, Otto Frank aménage ce que l on a appelé l Annexe, caché par une porte-bibliothèque pivotante. C est dans ce lieu que se cacha la famille Frank à

2 partir du 6 juillet 1942, quand la sœur d Anne Frank reçu une convocation des S.S. Plusieurs personnes avaient été mises dans le secret. Anne et sa famille vécurent dans l Annexe durant deux années. Mais le 4 août 1944, des policiers du Sicherheitsdienst, le service de renseignement et d espionnage des S.S, arrivèrent dans le lieu d habitation de la famille Frank, semblant savoir précisément ou se rendre, s agissant peut-être d une dénonciation, et amenèrent Anne et sa famille ainsi que d autres personnes qui vivaient avec eux. D après les données recueillies par la Croix-Rouge néerlandaise, on sait que Anne fut déportée au camp de Westerbork, dans l Est des Pays-Bas, près de la frontière allemande. Ensuite Anne fut transportée dans un train en direction d Auschwitz ou elle arriva dans la nuit du 5 au 6 septembre 1944 ainsi que sa famille. Anne fut ensuite transférée, avec sa sœur, à la fin du mois d Octobre ou au début du mois de Novembre 1944 à Bergen-Belsen, où elle mourut probablement du typhus en février ou en mars 1945. 2) Le témoignage : Anne Frank avait l habitude d écrire dans un journal intime, mais au printemps de 1944, elle entendit à la radio de Londres, le ministre de l Education du gouvernement néerlandais en exil dire qu après la guerre, les écrits du peuple néerlandais au sujet de la souffrance ressentie durant l occupation allemande, serait rassemblés et publiés. C est pour cette raison qu Anne Frank décida de publier un livre après la guerre. Pour cela, elle recopia le journal intime qu elle tenait en le modifiant, en supprimant des passages, et en en ajoutant d autres. A côté de cet ouvrage qu elle était en train d écrire, elle continua d écrire dans son journal originel. Le jour de l arrestation de la famille Frank, Miep Gies et Bep Voskuyl mirent à l abri les écrits d Anne Frank et quand Otto Frank revint, avec la certitude qu Anne était décédé, Miep Gies remit les écrits au père d Anne. Celui-ci fit éditer les écrits de sa fille. A partir du journal intime originel d Anne et de la partie qu elle avait retouchée, qui sont appelés «version a» et «version b» dans l édition critique-les journaux d Anne Frank, Calmann-Lévy, 1989, 762 pages pour l édition française- Otto Frank composa une «version c». Cet ouvrage allait apparaître dans une collection d un éditeur néerlandais. Certains passages des versions d Anne Frank furent supprimés par son père, notamment ceux qui évoquaient la sexualité, ou alors certains passages ou Anne aurait parlé de sa mère ou d autres personnes de manière peu

3 sympathique, étant donné qu Anne était une adolescente qui avait entre treize et quinze ans lorsqu elle écrivit son journal. Le journal fut publié en 1947 pour la première fois. Quand Otto Frank mourut en 1980, il légua l original des journaux de sa fille à l «Institut national néerlandais pour la documentation de guerre» à Amsterdam. Les chercheurs de l Institut travaillèrent sur ces écrits pour prouver l authenticité du journal car certains ont mis en doute l authenticité du journal. Quand cela fut prouvé, ils publièrent l ensemble des documents composant le journal, avec en plus le résultat de leurs recherches. De plus, le ANNE FRANK-Fonds de Bâle, fondé par Otto Frank le 24 janvier 1963, détient aussi l ensemble des droits d auteur de la famille d Otto Frank. Il insera dans une nouvelle version des passages tirés des textes désormais disponibles. L écrivain et traductrice allemande Mirjam Pressler a été chargée de la nouvelle rédaction. Elle a repris intégralement la version d Otto et a rajouté des passages de la «version a» et de la «version b» du journal. Cette version, plus longue que la précédente permet d apprendre plus de choses sur le monde d Anne Frank. Mais à la fin des années 1990, cinq pages inconnues du manuscrit refirent surface et un long passage daté du 8 février 1944 a été ajouté à la fin de la lettre qui portait cette date. Une lettre du 7 novembre 1942 fut rajoutée également, mais transférée à sa véritable date, le 30 Octobre 1943. Un passage du 20 juin 1942 fut quant à lui non rajouté car une version plus détaillée apparaissait déjà dans le journal. L ouvrage Journal d Anne Frank, dont le texte est établi par Otto H. Frank et Mirjam Pressler, nouvelle édition courante et adaptée du néerlandais par Nicolette Oomes et Phillipe Noble à partir de la traduction de l édition critique par Philippe Noble et Isabelle Rosselin- Bobulesco, dans l édition Calmann-Lévy, 2001, 350 pages, est la version définitive en langue française du journal d Anne Frank. On peut rajouter que lorsqu Anne Frank a rédigé la deuxième version de son journal, elle avait choisit des pseudonymes pour ses personnages. Elle s en était attribuée un : Anne Aulis qu elle changea ensuite pour Anne Robin. Otto Frank conserva les pseudonymes exceptés ceux d Anne et de la famille Frank. Dans la «version finale» les pseudonymes de ceux qui ont caché la famille Frank sont désignés sous leur véritable nom et les noms de tous les autres personnages sont les mêmes que ceux de l édition critique. L institut national néerlandais a choisi des initiales fictives pour les personnes souhaitant rester dans l anonymat.

4 Anne Frank écrit d une manière très sure, elle a beaucoup de talent, elle décrit les choses avec des mots simples vu qu elle est encore jeune, mais elle sait également sortir des mots plus approfondis, ce qui permet de la qualifier de bonne écrivain pour son jeune âge. Ses textes sont descriptifs mais également réflexifs car plus on li l ouvrage plus on se rend compte qu Anne réfléchie à beaucoup de questions et essaye de comprendre certaines choses. 3) L analyse : La forme du journal : Dans sa lettre du 14 juin 1942, Anne Frank parle de sa journée du vendredi 12 juin 1942, c est le jour de son anniversaire, elle a 13 ans. C est ce jour là qu elle a reçu en cadeau toute sorte de gentillesse mais également, et le plus important un journal intime «C est toi que j ai vu en premier» (p. 10). Tout d abord on remarque tout de suite qu elle emploi la première personne du singulier «Je» dans son journal et que de plus avec «C est toi que» on remarque également qu elle s adresse à une personne. Cette personne n est pas vraiment réelle, mais Anne a transformé son journal en véritable amie, comme si elle se confiait à une personne réelle. «Comme je n ai encore pu le faire à personne», cette citation nous montre qu elle a besoin de soutien, se confier l aide à se sentir bien. Elle a ce besoin d écrire «le papier a plus de patience que les gens» (p. 14) même si elle pense que plus tard personne ne s intéressera à ses écrits car au fond beaucoup de gens tiennent un journal intime. Elle dit «Je n ai pas d amie», elle explique qu il lui faut «l amie avec un grand A» ; «Je veux faire de ce journal l amie elle-même et cette amie s appelera Kitty» (p. 15). Ce journal (ou cette personne fictive) a un prénom : «Kitty», parfois elle peut également l appeler «Kit» ou «ma cherie adorée» (p. 213) ou bien «Très chère Kitty» ou bien encore «Ma chère Kitty». Elle introduit ses écrits comme une véritable lettre qu elle enverrait à un ami avec une phrase de politesse en début de lettre, par exemple «Chère Kitty», et elle signe sa lettre «Anne» ou encore «Anne M. Frank». De plus, on constate que dans ses lettres, il lui arrive de reconstituer des conversations, elle ne fait pas que parler, elle donne également la parole à un autre personnage (p. 22). Egalement il lui arriver de parler d elle à la troisième personne du singulier, la plupart du temps c est qu elle est énervée. Elle différencie deux «Annes» qu elle dit représenter «En société la douce Anne n a encore jamais, pas une seule fois, fait son apparition, mais dans la solitude, elle l emporte toujours» ; «A l intérieur l Anne pure me montre le chemin, à l extérieur, je ne suis rien d autre qu une petite chèvre turbulente qui a

5 arraché ses liens» ; «Anne joyeuse s en moque (elle parle des critiques de sa famille fait à son égard), rétorque avec insolence, hausse les épaules d un air indifférent, fait semblant de pas s en soucier, mais pas du tout, Anne silencieuse réagit complètement à l opposé.» (p. 320, mardi 1 er Août 1944). Le début de l écriture de son journal : Anne Frank a 13 ans quand elle commence à écrire dans son journal intime. Elle entre dans l adolescence. On remarque un thème important du journal qui figure constamment dans ses premières lettres, avant de devoir se cacher avec sa famille mais également tout le long de l écriture de son journal, c est le fait de parler énormément des personnes qu elle connait «Avant Hanneli et Sanne étaient mes deux meilleures amies, mais maintenant c est Jacqueline Van Maarsen sa nouvelle meilleure amie, rencontré au lycée juif» (p. 11), de les critiquer de manière positive comme négative. Elle parle également de son école, de ses camarades de classe, de sa famille, ses parents et sa sœur Margot ainsi que son chat «Moortje» a qui elle est restée attachée d ailleurs après son obligatoire départ. Donc tout cela nous montre la vie d une jeune fille qui ne semble pas avoir de graves problèmes, mise à part ses problèmes d adolescentes, c'est-à-dire des querelles d amitié, des problèmes avec les garçons, des problèmes avec sa famille Comme l avant-propos de l ouvrage le fait remarquer, lors de la publication du journal, certains personnages ont préféré rester dans l anonymat, c est pour cela que pour certaines personnes citées, on ne voit qu apparaître les initiales de leurs prénoms et noms de familles «D.Q ;E.S ;G ;Z» (p. 11). Cela fut décidé peut être parce qu Anne Frank n a pas toujours fait de grandes éloges sur les personnes qu elle citait «E.S est tellement pipelette que ça n est même plus drôle», «D.Q est une fille très nerveuse», «Sur J.R il y aurait des chapitres à écrire, J. est une fille crâneuse, chuchoteuse, désagréable». Egalement dans cette citation «Toute la sixième L II tremble, la cause en est naturellement l approche du conseil de classe» (lettre du dimanche 21 juin 1942), Anne Frank a plus de peur que son conseil de classe se passe mal, ou qu elle redouble une classe, plutôt que la situation dans laquelle le peuple Juif est plongé. Elle continue à vivre, elle a des craintes de jeunes filles, donc hors de la guerre. Ce n est que plus tard que ses craintes se fonderont. On peur rajouter comme exemple que malgré l interdiction de rentrer chez elle au delà de huit heure du soir, comme il l a été réglementé, Anne Frank, jeune adolescente se plaisant dans une vie ou elle découvre les choses, ou elle a ses premiers amours, ne respectent pas le couvre feu et rentre chez elle le couvre feu passé de dix minutes ce qui provoque la colère de son père Otto Frank. (Lettre du mercredi 1 er Juillet 1942).

6 Ensuite, dès la lecture des premières lettres, ce qui est flagrant c est sa joie de vive. Elle parle du sort des juifs «des lois antijuives d Hitler», «à partir de 1940, c en était fini du bon temps, d abord la guerre, la capitulation, l entrée des Allemands, et nos misères, à nous les juifs, ont commencé» (p. 15), elle énumère ensuite dans une grande description, ce que les juifs n ont plus le droit de faire mais malgré cette situation, cela ne l empêche pas de continuer à s amuser et de rire «les parties se terminent généralement par une virée chez les deux glaciers les plus proches qui sont ouverts aux juifs» (p. 17). Comme nous l avons évoqué, elle parle peu de sa situation, surtout au début du journal, cela de plus ne l empêche pas de se sentir heureuse et également ne se dégage pas de ses écrits de la haine envers l adversaire. «Mais ce plaisir nous est défendu à nous les juifs, nos pieds doivent nous suffire» (p. 20), elle fait des remarques sur la condition des Juifs mais elle n exprime pas de haine, ni de tristesse. La clandestinité : Dans sa lettre du dimanche 5 juillet 1942 (p. 25), Anne nous raconte que son père lui explique qu ils vont rentrer dans la clandestinité car la situation devient très menaçante. C est à ce moment là que l on remarque un premier sentiment d inquiétude «Le ton grave de Papa m inquiétait». On voit sa peur se prolonger grâce à sa lettre du 8 juillet 1942 (p. 26), la famille Frank reçoit une convocation des S.S chez eux, dans un premier temps ils croivent qu elle est adressée à Otto Frank, la peur envahit Anne et Margot «Ca m a fait un choc terrible», mais ensuite cette lettre s est avérée être adressée à Margot et là encore Anne se sent très inquiète ; «Ca m a fait encore un choc et j ai commancé à pleurer» ; «C est sans doute à cela que Papa avait fait allusion quand il m avait parlé de nous cacher» ; «Nous cacher, mais où, en ville, à la campagne, dans une maison, une cabane, où, quand, comment?...» Anne est envahit de tristesse et de questionnement, c est une des premières fois où elle se soucit de cela et prend conscience de la gravité de la situation. Anne Frank doit malheureusement grandir plus vite que prévu. La famille Frank, ainsi qu une autre famille Juive les Van Daan et leurs fils Peter (dans la réalité ce sont les Van Pels), avec un dentiste Juif Mr Dussel (en réalité Fritz Pfeffer) qui vient les rejoindre plus tard, vont vivre clandestinement dans une cachette. Anne l explique dans sa lettre du mercredi 8 juillet 1942 (p. 26). Nous verrons d ailleurs par la suite, qu Anne est une jeune fille forte malgré la situation, il n y a pas beaucoup de lamentations, elle prend toujours les choses du bon côté, et c est d ailleurs le fait de ne pas s intéresser constamment à la guerre

7 ainsi qu au sort des Juifs, qui fait qu elle arrive à tenir. Sa force de caractère est grande. La seule volonté qu elle reprend plusieurs fois dans son journal c est «c était partir, partir et arriver à bon port, et rien d autres» (p.28). Elle nous fait une description du bâtiment dans lequel «les huits clandestins», comme elle le dit, vont vivre. Ce bâtiment se situe au 269 Prinsengracht. C est dans le lieu ou Otto Frank travaillait avec ses amis de travail mais il a dû arrêter pour se cacher. Ses amis qui travaillaient avec lui sont les protecteurs : MM.Kugler, Kleiman et Miep, et Bep Voskuyl. Nous allons voir les sentiments d Anne envers la «clandestinité». Comme je l ai dit, Anne est une jeune adolescente qui a une grande force de caractère, on peut l a comparer à Mme Van Daan qui elle est présentée comme toujours très angoissée «Madame est au désespoir, elle parle de balle dans la tête, de prison, de pendaison et de suicide»(p.307) alors qu Anne, beaucoup plus jeune arrive à tenir. «Voila je t ai présenté toute notre belle Annexe!», elle emploie l adjectif «belle», pas de volonté de se lamenter sur ce lieu dans lequel elle va devoir vivre enfermée, «A quoi sert de se lamenter» en même temps ce dégage une certaine excitation d y vivre «Cela ne signifie absolument pas que je m y sens mal», «l Annexe est une cachette idéale» ; quand elle parle de la condition des juifs également «Le jaune éclatant de l étoile en disait long», elle ne se lamente pas. Elle va encore plus loin en disant «Je considère notre clandestinité comme une aventure dangereuse, qui est romantique et intéressente». Même la famille de Anne se rend compte de sa force du courage «Sans arrêt, j entends Margot, comme Peter, me dire : «Ah, si j avais ta force et ton courage, si je poursuivais mes efforts avec autant de volonté que toi, si j avais autant d énergie et de persévèrance»» (p. 309). Ce qui lui permet de tenir également c est le fait qu elle se rapproche de Peter petit à petit «Je notais chez moi un fort sentiment de complicité que je n avais autrefois qu avec mes amies» (elle parle de Peter ; p. 182). Malgré cette volonté d être forte et de prendre les choses du bon côté, Anne Frank nous raconte dans son journal, un fait important, c est sur la manière de vivre quand on doit se cacher : «quand un sifflement strident a retenti, tout le monde a posé sa fourchette et nous sommes regardés, pâles de frayeur» (p. 40) ; lors d un cambriolage également toute sorte de peur monte à l esprit «Le coupable serait-il l un de nos propres magasiniers et ne va-t-il pas nous trahir, à présent qu il a entendu et peut-être même vu Van Daan? C est vraiment très inquiétant»(lettre du Ier mars 1944). Il y a également toute une organisation à prendre en compte : Anne raconte toute l ingéniosité de la famille Frank et de leur protecteur à inventer des histoires pour éviter que les allemands les recherche, également stratégie mise en place

8 pour l arrivée du huitième «clandestin», Albert Dussel (p.68)(en réalité Fritz Pfeffer). Pour que tout se passe bien dans l Annexe, il y a un prospectus du réglement, il faut le suivre pour être le plus discret possible et pour pouvoir vivre un minimum tout en étant enfermé, car ils vivent dans un entrepôt ou des gens travaillent la journée. Dans leur «cachette», ils apprennent des nouvelles de l extérieur via leurs protecteurs, via Dussel qui est arrivé plus tard et via également la radio : dans sa lettre du vendredi 9 Octobre (p.57), Anne parle de la Gestapo, du sort des juifs dans les camps et elle a même entendu à la radio anglaise parler «d asphyxie par les gaz». Elle dit «C est peut-être la méthode d élimination la plus rapide», «Je suis complétement bouleversée». C est dans ces moments là qu elle ressent de la tristesse ou de la haine et qu elle l écrit dans son journal. Un autre fait important dans l «Annexe» c est le fait que les huit personnes ne peuvent pas sortir. Il apparaît énormément de fois dans le journal d Anne, que les habitants de l «Annexe» se disputent entre eux. Il y a énormément de conflits entre eux «les relations ici vont de mal en pis» (p. 131). Tout d abord Anne critique beaucoup sa mère, elle s entend beaucoup mieux avec son père «Margot et Maman ont des caractères qui me sont étrangers» (p. 46). Beaucoup de pages de son journal parlent de ce conflit avec sa mère «J ai fini par dire à Papa que j aime lui, beaucoup plus que Maman», «Je ne peux pas supporter Maman», «Je peux très bien m imaginer que Maman mourra un jour, mais si Papa devait mourir, je ne m en remettrais jamais» (p. 54). On pourrait penser que le fait d être recherché par les allemands, d être caché, de vivre la guerre, renforcerait les liens familiaux, mais dans ce que nous raconte Anne c est tout le contraire, le fait justement d être constamment au même endroit, sans pouvoir sortir, avec les angoisses qui se rajoutent, fait qu il y a beaucoup de tensions. Elle parle également de son conflit avec Dussel, autant quand il est venu vivre avec eux pour la première fois elle l aimait bien, mais plus le temps passe et moins elle le supporte «Il devient de jour en jour plus agaçant et plus égoïste» (p.79). Le seul avec qui Anne se dispute peu, c est son père, c est le seul qui lui fait de la peine quand elle se dispute avec lui «Je suis folle de papa, il est mon grand exemple, et je n aime personne d autre au monde que Papa» (p. 137). Anne ressent un grand amour pour son père «Il est le seul à retenir mes derniers restes de sentiments familiaux» (p. 137). Un des problème également dont Anne parle souvent c est le ravitaillement. Mais Anne prend toujours les choses du bon côté «Par rapport aux autres juifs qui ne se cachent pas, nous sommes ici dans une sorte de paradis»(p.99). Vers la fin du journal, dans une lettre du jeudi 25 mai 1944, Anne raconte qu un certain Van Hoeven fut arrêté car il hebergait deux juifs.

9 Plus sa va, plus le sort des juifs est critique, plus il est difficile pour les protecteurs de leur amener de la nourriture. Des soupçons pourraient se porter sur eux, ce qui est dangereux. Donc les huit «clandestins» doivent moins manger. Encore une fois Anne montre son courage «Nous allons avoir faim, mais rien n est pire que d être découvert» (p. 291) Egalement, Anne montre dans son journal intime, que vivre caché peut amener a beaucoup de situation d angoisse. Malgré sa force de caractère, il lui arrive de montrer sa peur «peur qu on nous découvre et nous fusille» (28 septembre 1942 (ajout)). Par exemple dans sa lettre du jeudi 25 mars 1943, l Annexe a eut peur d un bruit dans l entrepôt. Ils pensent que c est un voleur mais il est tôt pour un voleur donc idée que se soit le chef magasinier de leurs voisins qui soit encore au travail. Egalement plusieurs fois ils se sont fait cambriolés et ont eut très peur qu on les découvre. C est dans ces moments là surtout qu apparaît l angoisse de Anne. Car en temps normal, elle trouve toujours des choses à faire pour s occuper. Tout de même le journal d Anne Frank témoigne de beaucoup d humour, de comique malgré la situation. Elle ou d autres personnes qui vivent avec elle, rigolent parfois de la situation, comme par exemple M. Van Daan qui reprend un mot bien nazi «Quel Rossenschande» qui signifie «crime racial». Le terme est employé par les nazis pour désigner les rapports sexuels entre personnes de «race» différente (p. 287). La manière de voir l ennemi : Au début de son journal on ne voit pas de haine dégager par Anne sur ses adversaires «Les allemands ont commencé à affoler de plus en plus de genre» (vendredi 14 août 1942), elle ne montre pas de haines envers eux car elle les apelle «les allemands» ou «les Boches» (vendredi 28 janvier 1944). C est lorsqu elle apprend des nouvelles de l extérieur qu elle mesure moins ses mots pour qualifier les allemands «Un peuple reluisant ces Allemands, et dire que j en fais partie! Et puis non il y a longtemps qu Hitler a fait de nous des apatrides» (p. 58) ; «bourreaux les plus cruels qui aient jamais existé» (p. 72). Elle apelle Hitler par son nom tout simplement ou par «le Führer» (p. 91), ou même par «notre Führer» elle ne témoigne pas de haines pour lui. Les questionnements de Anne : Avec la cruauté de la guerre que Anne apprend de diverses manières, cela l amène à se questionner sur l être humain «Je suis très contente d avoir un peu approfondi ma connaissance de l espèce humaine» (p. 164), «Peux-tu me dire pourquoi les gens cachent si

10 jalousement leur vrai personnalité?», «Pourquoi les uns font-ils si peu confiance aux autres?». Anne lit beaucoup à l Annexe et se questionne beaucoup donc elle se sent changer «Je suis devenue plus mûre et beaucoup plus une personne à part entière». Le fait de beaucoup se questionner, d être enfermé et de plus d être tout de même une adolescente, l a fait changer souvent d humeur, d avis, ce qu elle dit peut être contradictoire mais cela est normal. Après avoir souvent critiqué sa sœur Margot, elle change d avis dans sa lettre du mercredi 12 janvier 1944 «Margot est maintenant si gentille, elle me paraît beaucoup changée, elle n est plus du tout aussi chipie qu avant et devient une véritable amie» (p. 162) et nous pouvoir voir dans une autre lettre, celle du lundi 28 février 1944 «Maman est affreuse, Papa est gentil et par là encore plus insupportable, Margot est la plus insupportable de tous» (p. 192). L espoir du journal : Tout le long de la lecture du journal, sans connaître la fin tragique, avec la nouvelle du débarquement des «Alliés» à la radio, l enthousiasme, la joie de vivre, l espoir de Anne, nous amène à être certain à 99% que tout le monde va s en sortir. De plus Anne parle beaucoup d avenir «Mon souhait le plus cher est de devenir un jour journaliste et plus tard un écrivain célèbre» ; «Après la guerre, je veux en tout cas publier un livre intitulé «l Annexe», reste à savoir si j y arriverai, mais mon journal pourra servir» (p. 282). Egalement elle a dit dans sa lettre du vendredi 23 juillet 1943 «le premier souhait de chacun d entre nous le jour ou nous sortirons», ce n est pas «si nous sortirons», elle n emploie pas de supposition, ce qui montre qu elle a beaucoup d espoir. Le journal d Anne Frank se termine avec la lettre du Ier Août 1944 (p. 320), le 4 aôut 1944 ils sont découverts et amenés par les allemands. Cette lettre se termine par le fait que sa famille ne voit pas le côté d elle qu elle aimerait qu ils voyent. Anne Frank est une jeune adolescente qui cherche encore à savoir qui elle est, elle est perturbée par ses deux côtés qu elle dit représenter, perturbé par l homme en général. Elle ne comprend pas pourquoi la guerre existe et pourquoi les gens se font tant de mal. Tout ce qu elle voulait c était de pouvoir profiter de la nature, exaucer plus tard ses rêves de jeunes adolescentes, montrer le rôle de la femme moderne, donc ne pas être comme sa mère, devenir écrivain et journaliste. Emmanuelle VELEZ (Université Paul-Valéry Montpellier III)