TROISIÈME PARCOURS ÉTAPE III Animateur/animatrice. la Parole! LA DIGNITÉ DE LA PERSONNE, RELATIONS ET PAROLE

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Transcription:

Sur notre route... TROISIÈME PARCOURS ÉTAPE III Animateur/animatrice la Parole! LA DIGNITÉ DE LA PERSONNE, RELATIONS ET PAROLE OBJECTIF DU TROISIÈME PARCOURS «Oser prendre les routes d aujourd hui pour annoncer Jésus.» OBJECTIF DE CETTE ÉTAPE PAR LA FOI EN JÉSUS CHRIST, REGARDER L AUTRE COMME À TRAVERS LES YEUX DE JÉSUS ET RECONNAÎTRE SA DIGNITÉ DE PERSONNE, RELATIONS ET PAROLE.

PRÉAMBULE Voici un atelier biblique. Vous êtes invités à accompagner les personnes et à suivre la démarche proposée. Il est bon de prévoir une heure trente pour cette fiche. Matériel requis : Bible ou Nouveau Testament et un tableau. Une personne aura été désignée avant la rencontre pour proclamer le texte de Jean 8,1-11. PRIÈRE À L ESPRIT SAINT La personne animatrice invite les participants et les participantes à se recueillir pour la prière. Tous et toutes récitent la prière à l Esprit Saint, à moins que l on ait choisi de faire un temps de silence ou une prière spontanée à l Esprit Saint. Esprit Saint, apaise-moi. Rassemble-moi. Ouvre-moi. Transforme tout mon être en écoute pour accueillir la Parole qui m est adressée. Par toi, je pourrai communier au Père comme Jésus. Fais que cette rencontre et ce partage ne soient pas simplement pour savoir quelque chose, mais qu ils soient fraternels et ouvrent en moi un chemin pour devenir ce que le Père m appelle à être. On garde quelques instants de silence pour laisser descendre la prière, puis on poursuit. 1. TRAVAIL SUR LE TEXTE DE LA PAROLE DE DIEU (Jean 8,1-11) (60 min.) 1.1 PRENDRE CONTACT AVEC LE TEXTE a) Chaque personne lit le texte de la Parole de Dieu en silence pour se laisser «impressionner» par lui, sans essayer d'interpréter ou de comprendre ce qui est écrit. Jésus est mis à l épreuve Jésus s'était rendu au mont des Oliviers; de bon matin, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s'assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu'on avait surprise en train de commettre l'adultère. Ils la font avancer, et disent à Jésus: «Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu?» Ils parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus s'était baissé et, du doigt, il traçait des traits sur le sol. Comme on persistait à l'interroger, il se redressa et leur dit: «Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter la pierre.» Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol. Quant à eux, sur cette réponse, ils s'en allaient l'un après l'autre, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme en face de lui. Il se redressa et lui demanda: «Femme, où sont-il donc? Alors, personne ne t'a condamnée?» Elle répondit: «Personne, Seigneur.» Et Jésus lui dit: «Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus.» b) Quelqu'un proclame : les autres écoutent sans suivre dans leur document ni prendre aucune note. c) Chaque personne relit en silence tout en essayant d'être attentive aux éléments constitutifs du texte, à ce qui la frappe, aux questions qu'elle se pose. d) De mémoire, on réécrit en groupe, sur un tableau, le texte à l'aide des éléments constitutifs que chacun, chacune a trouvés. On réalise ainsi un tableau qui servira pour les étapes suivantes. 2

1.2 CHERCHER LE MESSAGE DU TEXTE La personne animatrice dirige cette étape qui se fait en commun. Chaque personne prend en note pour elle-même les découvertes du groupe. Cette étape vise à faire découvrir ce que dit le texte, ce qui en est l'élément central, la Bonne Nouvelle (signification du mot "évangile"). Qui dit «nouvelle» dit : changement, rupture, transformation. Une nouvelle est effectivement un événement qui vient rompre avec l'habituel, le coutumier, le familier. Il s'agit donc d'explorer le texte en recherchant les ruptures d'où émerge quelque chose de neuf. Pour ce faire, les personnes sont invitées à suivre la démarche en notant leurs découvertes. À cette étape, il s agit de bien comprendre le texte, le partage du vécu viendra à la 3 e étape. a) Ensemble, on repère : - les mots et expressions qui reviennent, qui se correspondent, qui s'opposent; - les personnages, leurs sentiments, leurs attitudes, ce qu'ils font; - les lieux, les déplacements; - les objets; - les indications concernant le temps et la durée; - les titres donnés à Jésus; - les groupes sociaux en présence. b) Comprendre le texte La personne animatrice invite les personnes participantes à faire ressortir les éléments essentiels du texte à partir des questions suivantes : À l aide d une Bible, situer le texte dans son contexte: qu'est-ce qui se passe avant et après? Quelles sont les images qui me parlent dans ce texte? Certaines images vous rappelle-t-elles d autres textes bibliques? 3

POUR ALLER PLUS LOIN Pour s aider, on peut lire les notes explicatives qui suivent : Verset 3 : Surprise en train de commettre l adultère. En flagrant délit, comme l indique le verset 4. Selon Deutéronome 19,15, il fallait au moins deux témoins pour qu une poursuite criminelle puisse être engagée. Verset 6 : Mettre à l'épreuve. On trouve le même verbe dans l épisode de l impôt dû à César (Marc 12,15; Matthieu 22,18) : on peut aussi le traduire par «tendre un piège». Si l on compare le piège de la femme accusée d adultère avec celui de l impôt dû à César, un dilemme similaire semble s offrir à Jésus : ou bien il s oppose à la Loi de Moïse qui prévoit la mort des adultères (Lévitique 20,10), ou bien il s oppose au pouvoir romain qui, selon Jean 18,31, avait retiré aux autorités juives la capacité d infliger la peine capitale. Le fait qu au moins deux témoins aient surpris l adultère en flagrant délit pose la question du mécanisme du piège. S est-on entendu avec un mari malintentionné pour placer cette femme dans une position fatidique? A-t-on planifié le tout dans le but d enfermer Jésus dans un dilemme apparemment insoluble? Quoique hypothétique, ce scénario paraît en accord avec le texte. C. Duquoc offre une autre interprétation : même si scribes et pharisiens trouvent la Loi de Moïse trop dure, ils ne veulent pas la transgresser. Comme c est la loi divine, ils n ont pas d autre choix que de l appliquer. De même ils s opposent à ce qu un homme s arroge le droit de pardonner, droit qui appartient à Dieu seul. D où l espèce de tribunal qu ils mettent en scène pour mettre Jésus à l épreuve. Verset 7 : Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter la pierre. Deutéronome 17,7 veut que les témoins de l accusation soient les premiers à lapider la personne reconnue coupable. C est convenir que les témoins sont les premiers responsables d une condamnation à mort. Si l accusation relève d une mise en scène organisée dans le but de piéger Jésus, il s agit d une machination : ses auteurs sont responsables devant Dieu du sang de cette femme. Voir Daniel 13,1-63 pour le récit analogue de l accusation d une femme par deux faux témoins ainsi que son salut par l intervention d un jeune homme que Dieu suscite comme juste juge. C. Duquoc : Jésus montre que la Loi de Dieu, qui est sainte, est remise entre les mains de personnes pécheresses. L application d une loi vertueuse par des pécheurs ne peut qu entraîner la violence et la vengeance. Pour libérer la femme victime de cette violence, il n y a que le pardon divin. La justice de Dieu, qui est vie dans une relation nouvelle, ne se trouve accomplie que par le pardon. Verset 8 : Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. Deutéronome 30,15 : Dieu avait donné à son peuple une Loi sainte pour qu il obtienne par elle la vie et le bonheur. La condition humaine de péché est cependant telle que l application soi-disant vertueuse de la Loi divine de sainteté ne fait qu empirer la situation, engendrant des victimes et les poussant vers le désespoir. Pour briser le cercle vicieux de la fausse vertu et de la fausse justice, il faut un acte créateur qui vienne ouvrir la voie du salut. Il faut le pardon. Mais comme les êtres humains ne sont pas les créateurs de la Loi de Dieu, puisqu ils sont enchaînés tous ensemble dans le péché d Adam et l injustice qui en découle, seul Dieu peut créer le pardon comme accomplissement de sa Loi et comme libération de l esclavage du mal. En pardonnant la femme accusée d adultère, Jésus accomplit donc la Loi de Moïse dans le sens prévu par Dieu : dans le sens de la vie et du bonheur. 4

Saint Paul offre le même enseignement dans sa Lettre aux Romains : «Finalement, la Loi est sainte; le commandement est saint, juste et bon. Alors, c'est quelque chose de bon qui a été pour moi la mort? Absolument pas : c'est le péché! Pour qu'on voie bien qu'il est le péché, il s'est servi de quelque chose de bon pour causer ma mort; ainsi, par le commandement, le péché est devenu pleinement péché. Nous savons bien que la Loi est une réalité spirituelle : mais moi, je suis un homme charnel, vendu au péché.» (7,12-14) Sources: R. E. BROWN, The Gospel According to John I-XII. The Anchor Bible Doubleday, 332-338. C. DUQUOC, «Le pardon de Dieu» dans Concilium, 204, 1986, 49-58. c) Identifier: La personne animatrice accompagne le groupe afin d identifier : Ce qui se passe ou ce qui est dit d'important dans le texte. Les changements, les transformations, les ruptures qui jouent un rôle positif ou qui sont perçus comme bénéfiques. L'agent de ces transformations. d) Répondre aux questions: Quelle bonne nouveauté est annoncée? Ou comment est-il dit que le Règne de Dieu arrive? Ou d'après ce texte, qui est Jésus et quelle est sa mission? Sources : Guy St-Michel, Grille de lecture des textes bibliques. Service de pastorale, Université Laval, 1981. Grille de lecture des textes bibliques. ACLE, 1983. 2. INTÉGRATION PERSONNELLE (5 à 10 min.) La personne animatrice invite les personnes participantes à répondre personnellement aux questions suivantes, afin d intégrer les résultats de l atelier biblique : J accueille les idées, les images, les préoccupations qui montent en moi sans jugement. J accueille mes émotions et mes sentiments, je les note. Je relis le texte biblique en silence. Je me laisse toucher. Je me laisse rejoindre par la Parole. Elle me parle du regard de Dieu le Père sur nous. Je réponds à la question suivante : Comment cette Parole peut-elle être vécue dans mon quotidien? 5

3. INTÉGRATION EN COMMUN (20 min.) La personne animatrice invite les gens à prendre quelques minutes pour répondre personnellement à ces questions: Qu est-ce qui a monté en moi que j aimerais partager? Je résume ici ce que j ai trouvé sur: - la relation entre Jésus et la «femme adultère»; - ma relation aux autres; - le regard de Jésus sur l autre; - mon regard sur les autres. La personne animatrice invite les personnes à partager leurs réponses. La personne animatrice invite les personnes à poursuivre la réflexion en répondant aux questions qui suivent : Jésus Fils de Dieu regarde chaque personne comme un fils et une fille de Dieu. À mon tour, comment puis-je promouvoir la dignité de la personne? Certaines préoccupations sociales émergent : les requêtes de la dignité de la personne, les demandes de sens à la vie, les revendications environnementales. Parmi ces signes des temps, lequel réclame d urgence une action? Un engagement de ma part? Précisez l action ou l engagement. Comment ma communauté chrétienne peut-elle être active dans la construction d un monde plus soucieux de la dignité de la personne et de la qualité de l environnement? La personne animatrice invite les personnes à partager leurs réponses. 4. APPROFONDISSEMENT DE L EXPÉRIENCE CHRÉTIENNE À L AIDE DES TEXTES ECCLÉSIAUX (5 min.) En conclusion, la personne animatrice fait la lecture du texte et, au besoin, accueille quelques réactions. JEAN-PAUL II, Redemptor hominis, 14. 6

La personne est la route de l Église L'Église ne peut abandonner l être humain dont le «destin», c'est-à-dire le choix, l'appel, la naissance et la mort, le salut ou la perdition, sont liés d'une manière si étroite et indissoluble au Christ. Et il s'agit bien de chaque personne vivant sur cette planète, sur cette terre que le Créateur a donnée au premier homme, en disant à l'homme et à la femme: «Soumettez-la et dominez-la» (Gn 1,28). Il s'agit de tout être humain, dans toute la réalité absolument unique de son être et de son action, de son intelligence et de sa volonté, de sa conscience et de son cœur. L être humain, dans sa réalité singulière (parce qu'il est une «personne»), a une histoire personnelle de sa vie, et surtout une histoire personnelle de son âme. L être humain, conformément à l'ouverture intérieure de son esprit et aussi aux besoins si nombreux et si divers de son corps, de son existence temporelle, écrit cette histoire personnelle à travers quantité de liens, de contacts, de situations, de structures sociales, qui l'unissent aux autres hommes; et cela, il le fait depuis le premier moment de son existence sur la terre, depuis l'instant de sa conception et de sa naissance. L être humain, dans la pleine vérité de son existence, de son être personnel et en même temps de son être communautaire et social, dans le cercle de sa famille, à l'intérieur de sociétés et de contextes très divers, dans le cadre de sa nation ou de son peuple (et peutêtre plus encore de son clan ou de sa tribu), même dans le cadre de toute l'humanité, cet être humain est la première route que l'église doit parcourir en accomplissant sa mission: il est la première route et la route fondamentale de l'église, route tracée par le Christ lui-même, route qui, de façon immuable, passe par le mystère de l'incarnation et de la Rédemption. CONCLUSION La personne animatrice invite les personnes participantes à exprimer ce qu elles retiennent de la rencontre. «Avec quoi repartez-vous?» TROISIÈME PARCOURS ************************************** ÉTAPE I : ÉTAPE II : ÉTAPE III : Découvrir que l échange authentique avec l autre est la forme essentielle d accueil et de partage de la Parole de Dieu. Par la foi en Jésus, connaître le Père et l Esprit et entrer dans une relation d échanges avec eux. Par la foi en Jésus Christ, regarder l autre comme à travers les yeux de Jésus et reconnaître sa dignité de personne, relations et parole. Diocèse de Rimouski Site internet : http://www.dioceserimouski.com/capd/doc/fiche3_3anim.pdf 7