Jean 4v43 à 5v18 Jésus révèle la compassion du Père (Jean 4.43-5.16). Quatre choses dans notre texte d aujourd hui nous rappellent la compassion de Dieu. 1. Premièrement, Jésus révèle la compassion du Père en guérissant le fils de l officier royal (Jean 4.43-54). Contrairement aux Samaritains qui avaient reconnu en Jésus l envoyé de Dieu, le Sauveur du monde (Jean 4.42), les Juifs, Judéens et Galiléens confondus, s intéressaient davantage aux miracles qu à Jésus lui-même. Dans les versets 43 à 48, Jésus leur reproche de ne pas chercher à savoir qui il était et de ne pas lui rendre l honneur qui lui était due en mettant leur entière confiance en lui. Mais tout comme il y avait, dans Jean 3, un homme, Nicodème, un peu moins incrédule que les autres, Jean nous présente, dans ces versets, un officier royal probablement juif lui aussi qui, malgré une foi balbutiante, fait appel à Jésus pour guérir son fils mourant : 49 L officier du roi lui dit : Seigneur, descends avant que mon enfant meure. Bien que cet homme ait d abord demandé à Jésus de descendre avec lui à Capernaüm pour guérir son fils, il n insiste pas et retourne chez lui seul après que Jésus lui ait déclaré : 50a Va, lui dit Jésus, ton fils vit. La deuxième partie du verset 50 nous indique que l homme avait fait le choix de croire que Jésus pouvait guérir son fils à distance : 50b Et cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite, et il s en alla. En guérissant son fils selon sa parole, non seulement Jésus honore-t-il la foi balbutiante de cet officier, mais il appelle également à la foi tous les gens de son peuple qui, contrairement aux Samaritains, étaient la proie de leur scepticisme. Le résultat de tout ce cela : la foi de cet officier grandit et devient contagieuse au point que tous les gens de sa maison emboitent le pas et croient en Jésus à leur tour! Parce que Dieu aime les humains, il désire les sortir de leur incrédulité chronique pour leur faire le plus grand bien. Telle est sa compassion. Mais croire que Jésus est un faiseur de miracles ne suffit pas pour être sauvés. 2. Deuxièmement, les fêtes juives étaient là pour rappeler les hauts faits de Dieu et sa grande compassion envers les siens et Jésus était l accomplissement de chacune de ces fêtes (Jean 5.1). Nous lisons au verset 1 du chapitre 5: 1 Après cela, il y eut une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. Jean rattache souvent son récit aux diverses fêtes juives : la fête de la Pâque (7.2; 11.55), la fête des Tabernacles (10.22), la fête de la Dédicace (11.55). Mais ici, il ne précise pas de quelle fête il s agissait car l événement rapporté n avait pas de rapport direct avec l une de ces fêtes. Mais chaque fête juive rappelait les hauts faits de Dieu dans divers contextes historiques. En Israël, la loi mosaïque ordonnait trois 1 / 5
fêtes annuelles. a. Il y avait d abord la fête de la Pâque. La Pâque, accompagnée de la fête des pains sans levain, durait 7 jours et commémorait cet épisode glorieux où Dieu avait déployé sa puissance contre Pharaon et contre tous les dieux de l Égypte. De plus, elle commémorait le salut des premiers-nés des enfants d Israël. En effet, Dieu avait demandé qu on égorge un agneau et qu on répande son sang sur les linteaux des portes de chaque maison afin que le premier-né de chaque maisonnée soit épargné du jugement et de la mort. De plus, cette fête commémorait la délivrance de l esclavage en Égypte. Jean mentionne au moins trois fêtes de Pâque dans son Évangile : une dans le chapitre 2, une autre dans le chapitre 6 et une autre dans les chapitres 11 et suivants. b. Il y avait aussi la fête de la Pentecôte. La fête des Semaines, appelée aussi fête de la moisson ou fête de la Pentecôte se célébrait le 50e jour après la Pâque. Cette fête soulignait la bonté de Dieu qui pourvoyait aux premières récoltes. En effet, la moisson du froment se terminait presque partout en Palestine à ce moment-là. En ce jour, on suspendait tout travail et il y avait une convocation solennelle. En Palestine la fête ne durait qu un jour, mais les Juifs résidant hors de ce pays la célébraient deux jours de suite. Lors de la Pentecôte, comme pendant les autres fêtes, les Israélites devaient faire des dons aux pauvres. c. Il y avait également la fête des récoltes ou des tabernacles. Cette fête était la dernière des 3 grandes fêtes annuelles auxquelles tout Israélite devait assister. Il s agissait de la deuxième fête des récoltes. Cette fête, clôturant la série des solennités, se célébrait le 7e mois de l année religieuse, quand les récoltes et les vendanges étaient terminées. C est pourquoi on lui donna d abord le nom de «fête de la récolte»; mais elle devait en même temps rappeler le séjour des Israélites au désert, passé sous des tentes. Les huttes de feuillage et les tentes qu on fabriquait pour l occasion rappelaient les vendanges, mais plus encore, la vie nomade à travers le désert. Cette fête n est mentionnée qu une fois dans le Nouveau Testament. Dans Jean 7.2 : Or, la fête des Juifs, la fête des Tabernacles, était proche. Outre les trois grandes fêtes annuelles que prescrivait la Loi, il y avait encore la fête des Pourim, instituée pour commémorer chaque année la délivrance des Juifs qui échappèrent au complot d Haman rapportée dans le livre d Esther. Plus tard, on célébra aussi la fête de la Dédicace qui avait été décrétée par le gouverneur Juda Maccabée pour commémorer la deuxième dédicace du Temple qui avait été profané par l infâme Antiochus Épiphane, roi de Syrie et ennemi des Juifs. Bref, les fêtes juives étaient là pour rappeler les hauts faits de Dieu et sa grande compassion envers les siens. De plus, les trois grandes fêtes prescrites par Dieu dans les Écritures étaient une préfiguration du salut et de la vie spirituelle dont nous jouissons maintenant en Jésus-Christ. Dans un sens, avec Christ dans notre coeur, c est tous les jours fête! 2 / 5
3. Troisièmement, Jésus nous révèle la compassion souveraine du Père par la guérison d un homme malade depuis 38 ans (Jean 5.2-9). Près de la porte des brebis, c est-à-dire, près d une petite ouverture dans le rempart nord de la ville, se trouvait une piscine appelée Bethesda, nom qui signifie : maison de la source. Les excavations ont permis de retrouver les cinq portiques et deux piscines placées côte-à-côte. Certains documents historiques spécifient que l eau de cette piscine était très riche en minéraux et d une teinte rougeâtre et qu on lui attribuait des propriétés médicinales. La fin du verset 3 et le verset 4 ne se retrouvent pas dans les manuscrits les plus anciens. La plupart des commentateurs croient qu il s agit d une croyance populaire qu un scribe aurait ajoutée plus tard dans le texte pour expliquer la mention de l eau agitée au verset 7. Bref, un peu d eau rougeâtre était la seule espérance que tous ces malades avaient et c était bien peu pour calmer leurs souffrances ou raviver leur espérance. Arrêtons-nous pour penser un peu à quels genres d espérances les gens d aujourd hui s accrochent : le matérialisme, la superstition, d autres humains qui leur promettent toutes sortes de choses... Ce n est guère mieux. On ne sait pas de quoi cet homme souffrait. Était-il boiteux? Ou pire encore, paralysé? Ou trop faible pour se tenir debout? On ne connaît pas la nature de son mal, mais on sait que cet homme souffrait d une maladie ou d une infirmité depuis 38 ans... Et sachant, par son pouvoir surnaturel, qu il était malade depuis longtemps, Jésus lui demanda: Veux-tu être guéri? La question de Jésus poussa l homme à explorer un peu plus sa souffrance. Cet homme était seul dans la vie et impuissant : 7 Le malade lui répondit: Seigneur, je n ai personne pour me jeter dans la piscine quand l eau est agitée, et, pendant que j y vais, un autre descend avant moi. Cet homme ne semblait pas avoir d ami proche. Peut-être avait-il été détestable avec les autres et se retrouvait-il seul à cause de cela? Ou peut-être aussi qu il était devenu amer à cause de sa maladie et qu il avait, à cause de son amertume, fait fuir tous les gens de son entourage? Ou peutêtre encore que les gens s étaient lassés de lui au fil des années? Quoi qu il en soit, on retrouve ici un homme malade depuis longtemps et abandonné... Mais il semble que cet homme s était quand même accroché au maigre espoir d être un jour jeté dans la piscine le premier après que l eau de la piscine ait été agitée... Il est probable que le débit irrégulier des sources alimentant la piscine faisait que l eau était agitée à la surface... à moins qu il s agisse vraiment d un ange, ce qui n est pas exclu de façon catégorique. Quoi qu il en soit, le but de l évangéliste est de montrer ici que la situation de l homme était désespérée. Combien de gens autour de nous sont aussi plongés dans des situations désespérées et s accrochent à de maigres espoirs ou n ont comme espérance que de vaines superstitions... alors que nous avons le Seigneur Jésus pour nous avec tout son amour et toute sa puissance... Jésus guérit l homme par sa parole puissante et lui dit de reprendre sa vie normale. En effet, nous lisons aux versets 8 et 9 : 8 Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton lit, et marche. 9 Aussitôt cet homme fut guéri; il prit son lit, et marcha. C était un jour de sabbat. Quel miracle! 3 / 5
Après 38 ans, alité sur un grabat de paille, l homme se lève aussitôt, prend son lit et marche. Une chose importante à noter ici est que cette guérison n a pas été faite en réponse à la foi de l homme malade, mais a été motivée exclusivement par la compassion souveraine de Jésus et par son désir de révéler l amour du Père. Dieu est amour et à cause de cela, nous avons eu accès à une espérance merveilleuse. Et ce qui est fascinant avec Dieu, c est qu il n a qu à ouvrir la bouche pour que de grands miracles se produisent. Bien des gens auraient pu dire à l homme : «Lève-toi, prends ton lit, et marche.» et absolument rien ne se serait produit. Mais Jésus n a qu à ouvrir la bouche et à ordonner que les choses se passent pour qu elles se réalisent. Pensons également à Lazare. Dans Jean 11, Jésus ouvre la bouche et dit : «Lazare, sors!» Et le mort qui était quelques instants auparavant en décomposition sort, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d'un linge. Aimerais-tu que Jésus ouvre la bouche pour toi... car tu sais, il parle encore même s il est au ciel. Il peut ordonner à ses anges de venir à ton secours comme il peut ordonner que tu sois guéri de tes maux ou encore, que tu sois fortifié intérieurement et surnaturellement dans le contexte de tes épreuves et de tes infirmités. Est-ce que tu crois en lui? Est-ce que tu crois que Jésus, s il le veut, peut faire des prodiges? Intervenir dans les situations impossibles et désespérées de ta vie? Parce qu il est souverain, Dieu peut dire non à nos demandes. Mais ce n est pas une raison pour ne pas croire en l impossible, surtout si nos demandes visent principalement à le glorifier. 4. Quatrièmement, Jésus nous révèle la compassion du Père en nous offrant le vrai repos (Jean 5.9b-16). Dieu avait ordonné aux gens de son peuple d observer le jour du repos, appelé jour du Sabbat. Selon le récit de la création, Dieu se reposa au septième jour de toute son œuvre; il bénit et sanctifia le septième jour. La première mention de l institution pour Israël d un septième jour de repos, consacré à l Éternel, se trouve dans Exode 16.23-30. Cette ordonnance fut aussitôt après incluse dans le quatrième commandement du décalogue. Le décalogue défendait, de façon générale, de faire quelque ouvrage ce jour-là. La loi spécifiait qu on ne devait pas allumer de feu dans les maisons, car les repas devaient être préparés la veille. Le fait de ramasser du bois était aussi considéré comme une violation du sabbat et les transgresseurs étaient punis de mort. De même, il était interdit de transporter des fardeaux le jour du Sabbat. On considéra ensuite que voyager le jour du sabbat était contraire à la loi et qu il n était pas davantage permis de trafiquer. Le but de cette ordonnance était que les gens interrompent leurs activités normales de la semaine pour se reposer, adorer Dieu et concentrer leurs pensées sur lui seul. Mais à l époque de Jésus, les Pharisiens avaient émis des prescriptions ridicules à propos du sabbat, interdisant même des gestes de miséricorde. Pourtant, les Pharisiens ne considéraient pas comme illégal le sauvetage d un bœuf, d un âne ou d une brebis le jour du sabbat. Les Juifs ne manquaient pas non plus d abreuver leur bétail le jour du Sabbat, ce qui n était pas considéré comme une violation de l ordonnance divine. Si les Pharisiens avaient vraiment compris le sens du Sabbat, ils se seraient arrêtés et auraient admiré les œuvres que le Dieu-homme accomplissait les jours de Sabbat. Ils auraient aussi compris que Jésus apportait le repos du corps et de l âme aux gens du peuple, révélant ainsi le vrai sens du Sabbat. 4 / 5
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) FormationBiblique.com - Mieux comprendre la Parole - Jean 4v43 à 5v18 L homme qui avait été malade trente-huit ans et qui avait été guéri par Jésus venait de goûter au vrai «sabbat» de Dieu. Mais si son corps avait été restauré, son âme ne l était pas encore et Jésus avait un grand fardeau pour le salut éternel de son âme... Il est dit au verset 14 : Depuis, Jésus le trouva dans le temple, et lui dit: Voici, tu as été guéri; ne pèche plus, de peur qu il ne t arrive quelque chose de pire. Jésus qui avait procuré le repos physique à l homme malade désirait lui faire expérimenter le repos de l âme. L avertissement de Jésus ici était nécessaire. Cet homme devait comprendre que seule la repentance conduisait au pardon divin et au véritable repos... L homme aurait pu croire que parce qu il avait été guéri, la faveur de Dieu reposait sur lui. Mais il n en était rien. C est pourquoi Jésus lui mentionne lorsqu il le trouve dans le temple qu il devait se repentir de son péché de peur qu il ne lui arrive quelque chose de pire..., c est-à-dire, être privé du repos éternel : 15 Cet homme s en alla, et annonça aux Juifs que c était Jésus qui l avait guéri. 16 C est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu il faisait ces choses le jour du sabbat. 5 / 5