Les prévisions saisonnières pour février, mars et avril 2015 (Bulletin du 21 janvier 2015) Qu'est-ce que la prévision saisonnière? La prévision saisonnière a pour objectif de déterminer le climat moyen sur les trois mois à venir, à l'échelle d'une région comme l Europe de l Ouest. Contrairement aux prévisions à échéance de quelques jours, l information n est pas détaillée ni chiffrée, mais présentée sous forme de prévisions qualitatives qui renseignent sur les grandes tendances (plus chaud ou plus froid, plus ou plus que la normale). Les climatologues analysent les résultats de modèles numériques comparables à ceux utilisés pour réaliser les prévisions à court terme, mais intégrant la modélisation des océans. Dans certains cas, aucun dominant ne se dégage : faute d éléments probants susceptibles d'influencer le climat des prochains mois, il est impossible de privilégier une hypothèse. Les performances des prévisions saisonnières sont très variables. Elles sont meilleures pour la température que pour les précipitations, et, pour la température, meilleures en hiver qu'en été. La fiabilité de ces prévisions est bien meilleure outre-mer qu en métropole, en particulier pour les précipitations. En savoir plus : notre dossier «la prévision saisonnière» Prévisions pour février, mars et avril 2015 En 2014, l attention des climatologues s est largement focalisée sur l océan Pacifique où un phénomène El Niño de faible intensité s est produit. Le phénomène est maintenant en phase de régression et les températures de surface de l océan au voisinage de l équateur dans l est du Pacifique vont se rapprocher des normales au cours du trimestre prochain. La température des océans sur le reste de la planète varie peu depuis l été dernier. Figure 1: Anomalies de température de surface de l'océan prévue par le modèle de Météo- France pour le trimestre à venir.(en C, par rapport à la période de référence de 1991-2011)
Les océans interagissant fortement avec l atmosphère, celle-ci, en réponse, présente une certaine stabilité climatique à très grande échelle et les simulations réalisées par les centres de prévision saisonnière de part le monde sont assez concordantes pour le trimestre prochain, notamment au voisinage de l Europe. Dans leur majorité, les modèles prévoient une fréquence plus élevée que la normale de périodes anticycloniques des Açores à la Méditerranée et à la Sibérie, et à l inverse une zone plus dépressionnaire que la normale sur le proche Atlantique ou les îles Britanniques favorisant l influence océanique sur l ouest de l Europe. Figure 2 : moyenne d'ensemble des modèles français, anglais, américain et européen de l'anomalie de géopotentiel à 500hPa pour le trimestre prochain. Ce paramètre montre les zones anticycloniques et dépressionnaires à mi-hauteur de l atmosphère. En orangé, les anomalies positives marquent les zones plus anticycloniques que la normale. En bleu, les anomalies négatives marquent les zones plus dépressionnaires que la normale. Cette configuration devrait engendrer des précipitations plus importantes que la normale sur le nord de l Europe et inférieures à la normale sur le sud, ainsi que des températures proches des normales ou légèrement plus douces sur l ouest de l Europe, et plus chaudes que la normale sur l est. Les situations susceptibles de maintenir de longues périodes froides devraient être moins fréquentes que la moyenne sur l Europe de l ouest. En France métropolitaine La France devrait être soumise à une influence océanique plus marquée que la moyenne, engendrant des températures normales ou légèrement plus douces que la normale. Concernant les précipitations, sur le nord du pays la probabilité de perturbations atlantiques
est renforcée pour le trimestre prochain et devrait engendrer des précipitations plus importantes que la normale. À l inverse, le sud devrait connaître un temps plus que la normale, à la faveur de périodes anticycloniques plus probables que la normale. Océan Atlantique Antilles Un plus chaud que la normale continue d être. En revanche aucune tendance ne se dégage pour les précipitations. Guyane Les contrecoups classiques de la présence d un phénomène El Niño ont affecté le bassin de l Amazonie ces derniers mois (période plus sèche et plus chaude que la normale). L influence du Nino "finissant" s atténue progressivement. Cependant, la Guyane devrait encore connaître un trimestre plus chaud et plus que la normale. Saint-Pierre et Miquelon Un plus chaud et plus que la normale continue d être. Océan Indien La Réunion et Mayotte Les modèles s'accordent toujours sur un plus chaud que la normale. En revanche concernant les précipitations, les modèles ne privilégient aucun. Les modèles renforcent la probabilité d une saison cyclonique plus intense que la normale dans l ouest de l océan Indien pour le semestre prochain. Océan Pacifique En Nouvelle-Calédonie Un plus chaud que la normale semble se dessiner pour le trimestre prochain. Aucun n est pour les précipitations. À Wallis et Futuna Le trimestre à venir devrait être plus chaud et plus que la normale. En Polynésie Dans la continuité du mois dernier, les modèles prévoit un trimestre plus chaud que la normal sur le nord de la zone et plus frais que la normale sur le sud. Les précipitations devraient être au-dessus des normales sur la Société et les Australes et resteront proches des normales sur le reste du territoire de la Polynésie. Le prochain bulletin sera publié le 27 février 2015
* Les prévisions utilisées par Météo-France dans cette analyse sont issues des résultats des modèles couplés de Météo-France (MF), du Centre Européen de Prévisions Météorologiques à Moyen Terme (CEP), du Met. Office britannique (Met Office), du National Centers for Environmental Prediction américain (NCEP) et de la Japan Meteorological Agency (JMA). Les résultats du programme multi-modèles Eurosip (composé des modèles de Météo-France, du CEP, du Met Office et du NCEP) et de l'expérience multi-modèles menée en Corée du Sud sous l égide de l OMM (LC- MME) figurent également en bas des tableaux de synthèse à titre indicatif.
Synthèse des prévisions de températures moyennes pour le trimestre février-mars-avril 2015 par rapport aux normales saisonnières pour la France métropolitaine et les départements et territoires d outre-mer Les résultats sont exprimés en trois s : «supérieur à la normale», «proche de la normale» et «inférieur à la normale». Les seuils séparant deux s adjacents sont choisis de telle façon que les trois s aient en moyenne la même probabilité de réalisation de 33,3%. Si la prévision ne privilégie aucun, la case correspondante est grisée. MODELES France Métropole Antilles Guyane Réunion Mayotte Nouvelle Calédonie Wallis et Futuna Polynésie St Pierre et Miquelon MF chaud normal chaud chaud chaud chaud chaud chaud CEP normal chaud chaud chaud chaud chaud chaud chaud chaud Met Office normal chaud chaud chaud chaud chaud chaud chaud chaud NCEP chaud chaud JMA chaud normal chaud chaud chaud chaud chaud chaud Synthèse normal chaud chaud chaud chaud chaud chaud chaud chaud EuroSIP normal normal chaud chaud chaud chaud chaud chaud chaud LC-MME chaud chaud chaud chaud chaud chaud chaud chaud chaud Scénario par Météo-France normal chaud chaud chaud chaud chaud chaud chaud chaud T inférieure à la normale (froid) T proche de la normale T supérieure à la normale (chaud) Pas de
Synthèse des prévisions de cumuls de précipitations pour le trimestre février-mars-avril 2015 par rapport aux normales saisonnières pour la France métropolitaine et les départements et territoires d outre-mer Les résultats sont exprimés en trois s : «supérieur à la normale», «proche de la normale» et «inférieur à la normale». Les seuils séparant deux s adjacents sont choisis de telle façon que les trois s aient en moyenne la même probabilité de réalisation de 33,3%. Si la prévision ne privilégie aucun, la case correspondante est grisée. MODELES France Métropole Antilles Guyane Réunion Mayotte Nouvelle Calédonie Wallis et Futuna Polynésie St Pierre et Miquelon MF normal CEP Met Office NCEP JMA Synthèse EuroSIP LC-MME Scénario par Météo-France normal P inférieures à la normale () P proches de la normale P supérieure à la normale (pluvieux) Pas de