Colloque de Mission patrimoine religieux 10 juin 2011, Nicolet LA TRANSMISSION DU SENS PAR L ÉDUCATION

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Transcription:

Colloque de Mission patrimoine religieux 10 juin 2011, Nicolet LA TRANSMISSION DU SENS PAR L ÉDUCATION J aimerais d abord remercier le comité organisateur de son invitation à participer à ce colloque, dont le thème a suscité chez moi quelques réflexions, que j aimerais partager avec vous. Le patrimoine religieux : une définition Définissons d abord le patrimoine religieux. Le terme englobe «les biens immobiliers, mobiliers et archivistiques» 1 associés à un lieu de culte, à une tradition religieuse ainsi que le patrimoine immatériel témoignant de croyances, de pratiques, de savoir-faire qui y sont aussi liés. Un précieux héritage à préserver Depuis plusieurs années maintenant, les discussions vont bon train au Québec devant l urgence de reconnaître et de préserver le patrimoine religieux. En parallèle, nous assistons aussi à la mise sur pied de projets de mise en valeur porteurs de sens, notamment par le biais d expositions, de tourisme religieux. Or, un chantier reste à mener à mon avis, celui de faire connaître. Bien entendu, les projets de mise en valeur ont comme objectif de faire connaître le patrimoine religieux. Mais je pense qu on doit encore réfléchir sur la transmission du sens par le biais de l éducation, l éducation de type muséal j entends, une éducation basée sur le contact direct avec l objet, le lieu et/ou le porteur d une tradition, religieuse dans ce cas-ci. À l instar de John Porter, plusieurs ont dit avec raison qu on ne peut pas protéger et promouvoir ce qu on ne connait pas. Je vous propose quelques réflexions sur les défis qui attendent ceux et celles qui entreprennent de faire connaître le patrimoine religieux par l éducation muséale, entendu ici essentiellement comme la transmission de connaissances, de sens par le moyen de visites commentées et d ateliers pour les groupes scolaires et groupes d adultes. La transmission du sens Dans un contexte où nous assistons, depuis quelques décennies, à une certaine rupture des Québécois avec la religion catholique ou du moins certaines de ces pratiques, nous rencontrons 1 Mario Dufour, «Le patrimoine religieux au Québec : difficultés et défis de transmission», dans Sous la direction de Solange Lefebvre, Le patrimoine religieux du Québec. Éducation et transmission du sens, Québec : Presses de l'université Laval, 2009, p.38, selon les précisions de la Commission des biens culturels du Québec. 1

maintenant des jeunes générations qui ne possèdent plus les repères historiques et culturels pour comprendre non seulement les codes pour interpréter les œuvres d art ou l architecture religieuses mais aussi pour nommer et identifier certains objets ou certaines personnes associés à la tradition religieuse. Qu est-ce qu un calice, un tabernacle? Qu est-ce qu un prêtre? Qui est Jésus? Ou pour prendre les mots du cinéaste Bernard Émond, «[ ] pour la majorité des gens (dont je suis), ce qui est donné à voir est en grande partie indécodable. Nous ne savons plus qui sont ces saints, ces évêques, ces personnages de la Bible. Le sens de ce que nous voyons nous fuit.» 2 La question se pose donc : comment rendre lisible le patrimoine religieux aux générations montantes, comment leur faire connaître ce patrimoine qui a marqué notre histoire et qui nous définit en partie comme société? La transmission du sens par l éducation Les jeunes bénéficient depuis peu du programme Éthique et culture religieuse dans les écoles. Celui-ci a amené une certaine forme d intérêt sinon de curiosité pour les traditions religieuses de manière plus large, qu elles soient chrétiennes ou autres, et a jeté les bases d une certaine connaissance du patrimoine religieux, qui figure au programme. Dans un monde idéal, les écoles profiteraient pleinement des ressources significatives que sont les institutions muséales pour faire vivre aux jeunes un contact direct avec les objets authentiques liés à une tradition religieuse et avec les porteurs de cette tradition. Le programme Éthique et culture religieuse constitue certainement un point d ancrage important pour les institutions qui souhaitent jeter des ponts entre l école et le patrimoine religieux, une base commune sur laquelle construire une visite éducative adaptée et pertinente pour les classes, qui voudront vivre l expérience. Faire connaître le patrimoine religieux par le biais de l éducation muséale n est pas en soi une avenue nouvelle, certains musées le font déjà. Mais le défi posé par la rupture religieuse et culturelle et les questionnements suscités par la sauvegarde du patrimoine religieux invitent à s y intéresser de près. L éducation muséale, ses balises, ses défis L éducation muséale est basée sur le contact avec l objet, l œuvre, le spécimen ou le lieu authentique «comme sources d expériences et d information» 3. Elle est donc axée sur les sens et sur l expérience à vivre. Il ne s agit pas ici de lire et d écrire, comme à l école, mais de voir, de sentir, éventuellement même de toucher pour appréhender les connaissances différemment, dans un lieu «autre», où les codes sont différents, les activités aussi, les approches tout autant, ce qui fait même que certains élèves s y révèlent tout autres. L éducation muséale bénéficie de plus d une certaine «liberté d action» 4, puisqu il s agit en fait d une éducation non-formelle, qui 2 Bernard Émond. Il y a trop d'images : textes épars, 1993-2010, Montréal : Lux, 2011, p. 94 3 Michel Forest, Éducation et action culturelle, politique et activités (guide pratique), SSIM. MCCCF, 2008, p. 11 4 Ibid, p. 11 2

n a pas, comme l école qui y est contrainte, à évaluer systématiquement l apprentissage qui y est fait. Enfin, et cela s adresse sans doute davantage (mais pas exclusivement) aux groupes adultes, l éducation muséale vit souvent de pair avec l action culturelle pour une programmation éducative et culturelle cohérente : par exemple pour offrir des rencontres avec des porteurs de tradition, des films qui mettent en contexte, etc. Par ailleurs, l éducation muséale comporte certains défis majeurs dont il faut tenir compte. Il s agit d éduquer en une heure et demie, le temps moyen que dure une visite au musée! Il y aurait tant à dire et il y a si peu de temps pour le faire D où l importance de cerner un message précis pour le contenu à diffuser et de définir un fil conducteur simple pour offrir une visite riche et compréhensible. Trop vouloir en dire ne fait qu embrouiller le message. Il importe de trouver les bons médiateurs, car la visite repose sur les compétences d un médiateur passionné, formé, souple, attentif aux visiteurs. C est cette personne qui porte les valeurs de l institution et son image, d où l importance de bien la choisir. La visite commentée, comme expérience d éducation muséale, doit proposer des composantes variées pour intéresser tous les types de visiteurs, donc diversifier les techniques d animation (raconter, observer, toucher, jouer avec les plus jeunes, etc.), prendre en considération l âge des visiteurs et établir un lien avec le Programme de formation de l école québécoise. 5 Enfin, l éducation muséale devrait permettre de donner des outils aux visiteurs, des repères historiques ou techniques, par exemple, donc des clés de lecture, et les inviter à créer des liens avec les œuvres et les objets, avec le musée, avec le milieu, voire même entre eux. Elle devrait permettre de développer leurs compétences de visiteurs de musée Éduquer au patrimoine religieux : quelques éléments à considérer Il demeure que l éducation au patrimoine religieux auprès de la jeunesse possède aussi ses propres défis. D abord, il importe de nommer et identifier les objets, les rituels, les croyances, les savoir-faire qui forment le patrimoine religieux. Pour les jeunes qui ne sont pas familiers avec ces réalités, il faut construire un langage partagé. Une préparation minutieuse du scénario de visite est essentielle pour ça. Ensuite, il est important de placer ces objets, ces rituels, ces croyances dans leur contexte historique et culturel, faire des liens avec la communauté où ils s insèrent, montrer comment ils importent pour cette communauté, que ce soit une communauté religieuse, un village, une ville, une région. 5 Pour en savoir plus sur l éducation muséale et la visite commentée dans des lieux de culte, voir les suggestions de lecture à la fin de cet article. 3

Enfin, il est essentiel de lier ce patrimoine à la vie d aujourd hui, à sa continuité, son héritage actuel, voire même le projeter dans l avenir, pour en faire saisir la pertinence et l actualité. Comment ce patrimoine est-il vivant? Comment rejoint-il la vie des jeunes aujourd hui? La médiation que l on fait en éducation muséale est tout l art d établir ces liens, comme intermédiaires entre l objet de patrimoine et le visiteur. Éduquer au patrimoine religieux: quelques réflexions Le patrimoine religieux, avec son histoire, son cadre, ses pratiques, ses croyances, ses expressions matérielles et immatérielles : comment le faire connaître sous ses diverses facettes? Cette question inspire de nombreuses réflexions. La réponse n est en effet pas aussi simple qu on pourrait croire Comment rendre compte de valeurs profondes liées au sacré à des visiteurs qui en sont à nommer et identifier les composantes du patrimoine religieux? À des visiteurs athées ou d une autre tradition religieuse? Il s agit de faire connaître sans convertir. La mise en valeur évocatrice et inspirante des lieux et la qualité de la médiation et des médiateurs sont sans doute quelques-unes des clés du succès. Pourrait-on miser sur l esprit du lieu pour nourrir les échanges avec les visiteurs? L esprit du lieu pourrait-il mener vers ce sens du sacré qui émane du patrimoine religieux? Mais qu est-ce d abord que «l esprit du lieu»? On pourrait le définir comme «la synthèse des différents éléments qui contribuent à l identité d un bien, lui-même issu d une alchimie complexe de regards multiples et de matérialités diverses» 6 ou comme «le caractère et le sens qu un lieu de patrimoine s est approprié avec le temps et qui, avant même d être saisi et compris intellectuellement, est d abord ressenti au plan émotif.» 7 En effet, le lieu de patrimoine religieux parle aux visiteurs sans qu un mot soit dit. Le médiateur l éducateur muséal devrait donc laisser du temps à ces visiteurs pour profiter du lieu chargé de sens. Il devrait bâtir ses interventions et nourrir les échanges notamment à partir de l esprit de ce lieu, de ce qui le rend unique, de ce qu il porte et dégage comme émotions, sensations. Cela mène à la dernière réflexion : la connaissance du patrimoine religieux incite à sa protection et à sa promotion; au-delà de cette connaissance, il faut aussi que le visiteur soit touché par ce patrimoine, touché pour se sentir interpellé, pour vouloir s engager dans la connaissance, voire même pour se sentir responsable jusqu à un certain point. C est là que l éducation et son médiateur - peuvent faire la différence en créant des liens, en tissant des liens d affinité entre le patrimoine et le visiteur 6 Mario Dufour, «Le patrimoine religieux au Québec : difficultés et défis de transmission», dans Sous la direction de Solange Lefebvre, Le patrimoine religieux du Québec. Éducation et transmission du sens, Québec : Presses de l'université Laval, 2009, p. 43-44. 7 Esprit du lieu. Plan directeur du Lieu historique national de la Grosse-Île- et-le-mémorial- des-irlandais, Parcs Canada. www.pc.gc.ca/fra/lhn-nhs/qc/grosseile/docs/plan1/sec6/page1a.aspx 4

La transmission du sens par l éducation Pour conclure, j aimerais reprendre cette expression utilisée par Lise Bissonnette, qui disait qu il fallait éduquer pour laisser nos visiteurs «partir avec bagages» Partir avec un peu de patrimoine religieux dans le cœur et la tête pour vouloir en savoir plus et pour même vouloir revenir. Nathalie Lampron Consultante, muséologie et médiation culturelle Pour en savoir plus sur l éducation muséale et la transmission du patrimoine religieux, quelques suggestions de lecture: Forest, Michel. Éducation et action culturelle : politique et activités : guide pratique [ressource électronique] / recherche, conception, rédaction, Michel Forest avec la collaboration de Clotilde Sgard ; Service de soutien aux institutions muséales, Direction du patrimoine et de la muséologie, Ministère de la culture, des communications et de la condition féminine, 2008 http://www.mcccf.gouv.qc.ca/fileadmin/documents/publications/ssim-guide-educ-action.pdf Lampron, Nathalie. Offrir des visites commentées dans un lieu de culte. Cahier d accompagnement à l usage des responsables et des guides citoyens. Héritage Montréal, en partenariat avec la Fondation du patrimoine religieux du Québec, 2006 http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/pdf/offrir_des_visites.pdf Sous la direction de Solange Lefebvre, Le patrimoine religieux du Québec. Éducation et transmission du sens, Actes du colloque Le Patrimoine religieux du Québec : éducation et transmission du sens, Montréal, Québec 2006. Québec, Presses de l'université Laval, 2009 5