Le contrôle non destructif et la gammagraphie - Jean Luc Pasquier

Documents pareils
Les situations accidentelles constatées, en France, dans le domaine de la

Les ambigüités et les difficultés d application du décret travailleur

«Actualités réglementaires en radioprotection»

N/Réf. : CODEP-PRS Hôpital d'instruction des Armées du Val de Grâce 74 boulevard de Port Royal PARIS

Mise en œuvre de la radioprotection dans les entreprises: Certification d'entreprise et formation du personnel.

L INSTITUT DE RADIOPROTECTION ET DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE (IRSN)

La dosimétrie physique, mesurer pour optimiser

MARS 2012 RÈGLES GÉNÉRALES DE RADIOPROTECTION DU CEA. Pôle maîtrise des risques Direction de la protection et de la sûreté nucléaire

Le but de la radioprotection est d empêcher ou de réduire les LES PRINCIPES DE LA RADIOPROTECTION

Sensibilisation à la protection contre les rayonnements ionisants

DIVISION DE LILLE Lille, le 29 décembre 2011

PREAMBULE. Baccalauréat professionnel spécialité Environnement nucléaire 5

LES FORMATIONS A LA RADIOPROTECTION

Préface. 2 - Charte de bonnes pratiques en radiographie industrielle

Quel est le document principal qui vous précise les instructions de sécurité

MODULE NATIONAL D ENSEIGNEMENT DE RADIOPROTECTION DU DES DE RADIOLOGIE

Notice UTILISATION DE SOURCES RADIOACTIVES (domaine non médical)

DECLARATION DES PERFORMANCES N 1

RAPPORT D INTERVENTION

LE TRAVAIL EN HAUTEUR

Formation initiale d agent des services de sécurité incendie et d assistance à personnes (SSIAP1)

PLAN DE PREVENTION Décret du 20/02/92

Responsabilité Civile et Pénale du chef d entreprise. Association Sécurité Routière en Entreprises de Maine et Loire.

N/Réf. : CODEP-PRS Espace dentaire FOCH 2 bis avenue Foch ST MANDE

Lecteur éditeur de chèques. i2200. Manuel utilisateur. Solutions de transactions et de paiement sécurisées

Jauges nucléaires et sécurité au travail

SOMMAIRE Thématique : Prévention des risques professionnels - Environnement

RADIOPROTECTION ENSEIGNEMENTS ET FORMATIONS ELÉMENTS DE CONTEXTE. NSTN Paul LIVOLSI

Circulaire DGT/ASN n 04 du 21 avril 2010 relative aux mesures de prévention des risques d exposition aux rayonnements ionisants

«CLIENT» CHANTIER DESIGNATION LOT : PPSPS CEMLOC SERVICES Version 2 Page 1 sur 10

Archiver dans une entreprise privée commerciale Fiche 4 : au moins 5 ans

Mémoire technique Aide à la rédaction

PREMIERS SECOURS EN ÉQUIPE DE NIVEAU 1

Formation de la Personne Compétente en Radioprotection

Conséquences radiologiques et dosimétriques en cas d accident nucléaire : prise en compte dans la démarche de sûreté et enjeux de protection

SPECIFICATION "E" DU CEFRI CONCERNANT LES ENTREPRISES EMPLOYANT DU PERSONNEL DE CATEGORIE A OU B TRAVAILLANT DANS LES INSTALLATIONS NUCLEAIRES

A N N E X E 1. Introduction : référentiel d activités professionnelles page 7. Référentiel de certification page 21

LES FORMATIONS OBLIGATOIRES EN HYGIENE ET SECURITE

J ai l honneur de vous communiquer ci-dessous la synthèse de l inspection ainsi que les principales demandes et observations qui en résultent.

FICHE METIER. «Chef de chaîne» Chef de chaîne APPELLATION(S) DU METIER DEFINITION DU METIER

Transparence et relations avec vos prestataires : Maîtriser les conditions d application

Les Essentiels COLLECTION. Les règles de sécurité. pour le dépannage. des véhicules électriques. & hybrides. Commission

Annexe I b. Référentiel de certification

FORMATIONS EN MATIERE DE SANTE ET SECURITE AU TRAVAIL

Fonctionnement de LOCSTER

Présentation des règles et procédures. environnement nucléaire

Douille expansibleécarteur

Agrément des hébergeurs de données de santé. 1 Questions fréquentes

Gestion d un chantier nucléaire

CHROMOPHARE Génération F : éclairage innovant à réflecteur avec LED. Un concept et un design d'éclairage qui réunissent fonctionnalité et esthétique

Emis le : 5/08/2011 Mis à jour : 10/2014

Travaux d adaptation du logement pour les personnes âgées

Réf. : Code de l environnement, notamment ses articles L et L Code de la santé publique, notamment ses articles L et R.

Système de surveillance vidéo

PRÉVIENT QUAND ÇA BOUGE. DIT OÙ ÇA SE RETROUVE.

Formation analyse des accidents du travail avec l arbre des causes

ADAPTATION DES OBLIGATIONS RELATIVES AU BIEN-ETRE DES INTERIMAIRES

Mise en œuvre des filets de sécurité en grandes nappes

Dossier de demande d autorisation temporaire d exploiter une centrale d enrobage à chaud SRTP le Petit Nazé ARGENTRE (53) Indice : 1.

COMMENT EVALUER UN RISQUE

évaluation des risques professionnels

Maîtrise des Fournisseurs. La CAEAR. Commission d Acceptation des Entreprises en Assainissement Radioactif

Document unique d évaluation des risques professionnels

MINOR 11. * _rev.6* Guide d installation et d utilisation MINOR 11. DELTA DORE - Bonnemain COMBOURG deltadore@deltadore.

Manuel d entretien. Présentation de votre chauffe-eau. Poignées de préhension (haut et bas) Protection intérieure par émaillage. Isolation thermique

L ESPACE BIKRAM PARIS

1. REGLEMENTATION : 2. INTRODUCTION :

La surveillance biologique des salariés Surveiller pour prévenir

LE TRAITEMENT DES DONNEES COMPTABLES. Objectif(s) : Présenter une synthèse sur les différentes solutions comptables. TABLE DES MATIERES

Module 6 Envois de matières infectieuses réfrigérés avec de la glace carbonique

CONSULTANT EXTÉRIEUR POUR LES ÉTUDES DE GÉNIE CIVIL HORS LHC. M. Poehler. Abstract

Les entreprises pouvant être concernées : - Jardineries, - Magasins de bricolage, - GMS, - Libre service agricole,

TOUT SAVOIR SUR LES DEPLACEMENTS DES PATIENTS AVEC LEUR MATERIEL

Médecine nucléaire Diagnostic in vivo

Service Prévention des Risques Professionnels. 26, rue d Aubigny Lyon cedex 03 téléphone : télécopie :

Nouveau jeune collaborateur

RISQUES PROFESSIONNELS RISQUES MÉCANIQUES

L'AMIANTE : RÉGLEMENTATION

Guide utilisateur de l application PASS

Formations à la sécurité Obligations de l employeur

CONCASSAGE, CRIBLAGE DE MATERIAUX : ENREGISTREMENT ICPE, ARRETE DE PRESCRIPTIONS GENERALES ICPE L essentiel

citroën business finance guide de la restitution location longue durée

1 PRÉSENTATION DES ACTIVITÉS INDUSTRIELLES ET DE RECHERCHE UTILISANT DES

GUIDE D EVALUATION DES RISQUES PROFESSIONNELS DOCUMENT UNIQUE

REFERENTIEL D ACTIVITES PREPARATION DE LA VENTE ACCUEIL DES CLIENTS CONCLUSION D UNE VENTE TENUE DE CAISSE GESTION DE L ESPACE DE VENTE

N/Réf. : CODEP-PRS Monsieur le Directeur Institut Gustave Roussy (IGR) 39, rue Camille Desmoulins VILLEJUIF

LES OPERATIONS (outils pédagogiques, types d'interventions) Département du Morbihan

PARTIE D LISTE DES TESTS À CARACTÈRE THÉORIQUE

DIAGNOSTIQUEUR IMMOBILIER. Cursus complet théorique et pratique

Carrefour ARRAS. Expertise réalisée par : Vincent Cordonnier

Interactions des rayonnements avec la matière

Décret n XXX du XX relatif aux effacements de consommation d électricité

Habilitation Electrique BR

L IRSN VOUS OUVRE TOUTES SES PORTES

CONDITIONS GÉNÉRALES D ACCÈS ET D UTILISATION (C.G.A.U.) DU SERVICE BIXI PAR LES ABONNÉS 1 AN OU 30 JOURS ARTICLE 1 OBJET DU SERVICE BIXI

- Les Matinées Employeurs

ELECTRICITE. Introduction

Médecine nucléaire Diagnostic in vivo

Transcription:

Le contrôle non destructif et la gammagraphie - Jean Luc Pasquier

Le contrôle non destructif et la gammagraphie 1. C est le domaine de la radiographie industrielle au moyen de rayons X ou gamma. 2. Les appareils peuvent être fixes ou mobiles. Ils sont visés à l article R 233-83 (6 ) du code du travail au titre des machines dangereuses (L 233-5 du code du travail) 3. La radiographie industrielle est soumise aux règles de droit commun de la RP auxquelles s ajoutent un certain nombre de règles spécifiques (CAMARI). - - 2/Nbre total de pages

La gammagraphie Une activité à risque soumise à une réglementation renforcée Décret n 85-968 du 27 août 1985 (conception et maintenance) Arrêté du 11 octobre 1985 (carnet d entretien et fiche de suivi) Article R 231-91 du code du travail (CAMARI) Arrêté du 2 mars 2004 (déclaration d ouverture de chantier, transport et stockage) Interdiction CDD Intérim si dose supérieure à 2 msv : arrêtés du 12 mai 1988 et 21 juillet 1988 - - 3/Nbre total de pages

La gammagraphie et les autres sources scellées dans l industrie et la recherche - Données DGSNR IRSN 2002 Type d activité Nombre d autorisations Nombre de sources Mesures de densité et de pesage Mesures d épaisseur Mesures de grammage Mesures de niveau Mesures de densité et d humidité Gammagraphie Fluorescence X (plomb) Divers 455 229 261 467 363 189 1037 1916 2041 652 700 3561 958 800 1600 15792 Total 4917 26108 - - 4/Nbre total de pages

Répartition des doses 2003 Contrôles non destructifs- activités hors INB données IRSN Secteur d activité Effectif surveillé <0,2 0,2-1 1-6 6-20 20-50 > 50 Dose collective (homme.msv) Contrôles non destructifs, étalonnage, irradiation industrielle.. 4414 4186 139 77 22 7 3 1450 Total Hors INB 117398 114338 1832 1011 168 39 10 7800 %CND/H.INB 3,75 3,66 7,58 7,61 13,09 17,94 30 18,58 - - 5/Nbre total de pages

LES RISQUES DUS AUX RAYONNEMENTS (ordres de grandeur) 1. Une source nue de 1 TBq d iridium 192 (27 curies) délivre un débit de dose horaire de l ordre : 13,5 sieverts à 10 cm 0,135 sievert à 1m. 1,35 millisieverts à 10 m 13,5 microsieverts à 100m. 2. Les risques peuvent être déterministes si les précautions ne sont pas prises (DL50 de l ordre 5 sieverts) Augmentation du risque stochastique 3. Il peuvent survenir lors de la manipulation, du transport, de l entreposage 4. Concerner les travailleurs et/ou la population - - 6/Nbre total de pages

PROTECTION DES OPERATEURS (sur chantier) 1. Bonne tant que la source reste enfermée (inférieur à 0,1 msv/h à 1 m du projecteur) 2. Moyenne au moment de l éjection avec une télécommande manuelle (opérateur à moins de 10 m) 3. Bonne pendant la durée de l exposition si l opérateur s éloigne suffisamment. PROTECTION DU PUBLIC 1. Bonne tant que la source reste enfermée et le projecteur éloigné du public 2. Assurée par le balisage d une zone interdite avant toute éjection 3. Utilisation d écrans (collimateurs ) pour limiter la distance de balisage - - 7/Nbre total de pages

LE TRANSPORT DES APPAREILS (point faible) 1. Le projecteur et la source constituent un colis de type B; 2. Le projecteur doit être arrimé dans le véhicule; 3. Des consignes détaillées doivent régir le transport; 4. Le conducteur doit être muni d un certificat de formation «classe 7» (matières radioactives); 5. Le conducteur doit être muni de dosimètre - - 8/Nbre total de pages

L accident est rare mais pas grave: 1. La source est désolidarisée de son câble et perdue 2. Elle est ramassée par une personne non avertie 3. Graves expositions brûlures, amputations, décès 4. Pourquoi? L opérateur n a pas vérifié à la fin des travaux la position de la source (obligatoire!) L accident est perdu : 1. Il peut s agir d un vol, d un vol de véhicule, d un oubli sur chantier... 2. Si la clé est séparée de l appareil (obligatoire) il ne peut être utilisé ou ouvert en théorie 3. Si la clé est avec l appareil, risque d éjection 4. Des parades : surveillance de l appareil et/ou du véhicule.rangement de la clé à l écart de l appareil (obligatoire pendant les transports) - - 9/Nbre total de pages

Accidents de transport 1. Le choc est assez violent pour rompre l arrimage de l appareil, ou l appareil n est pas arrimé: l appareil est projeté dans le véhicule et heurte un occupant : blessure, décès Des parades : arrimage robuste et homogène; conduite prudente 2. Le choc brise l appareil et provoque la mise à nue de la source irradiation importante des victimes et des secours (accident peu probable : un colis de type B(U) résiste à une chute de 9 m sur du béton) Des parades : signalisation et étiquetage du véhicule et du colis; conduite prudente et sûre - - 10/Nbre total de pages

Accidents incidents d utilisation sur chantier 1. Distance de balisage insuffisante: irradiation trop élevée d une personne en limite du balisage Des parades : vérification des limites de zone avec un radiamètre; balisage prévisionnel élargi; pose d écrans 2. Des personnes sont présentes dans la zone balisée: des personnes sont exposées; Des parades : inspection minutieuse de la zone interdite avant le premier contrôle; si possible annonces préalables des contrôles - - 11/Nbre total de pages

Rôle de l IRSN La réglementation fait intervenir l IRSN à plusieurs titres : 1. En tant que gestionnaire et centralisateur des données dosimétriques ; 2. En tant que prestataire - comme un organisme agréé - dans le suivi de l exposition des travailleurs (externe et interne) ; 3. En tant que conseiller du médecin du travail et de la personne compétente en radioprotection; 4. Inventaire des sources: Fourniture d états pour les DDTEFP; 5. SISERI (Système d'information de la surveillance de l'exposition aux rayonnements ionisants) : Exploitation et gestion du système en application de l article R. 231-113. - - 12/Nbre total de pages

Système d information de l exposition aux rayonnements ionisants (SISERI) Un système qui centralise, recueille et conserve des données dosimétriques, Qui les exploite, Restitue des informations individuelles de dosimétrie des travailleurs exposés : outil de gestion pour le contrôle et l optimisation des expositions aux R.I. Un système fondamental pour la radioprotection : outil de travail des PCR et des médecins du travail pour la gestion, le contrôle et l optimisation des expositions aux RI système permettant la reconstitution des historiques dosimétriques base de données support aux études statistiques et épidémiologiques - - 13/Nbre total de pages