HISTOIRE DES ARTS Etudier le génocide juif lors de la 2 nde guerre mondiale à partir de la bande dessinée Maus d Art Spiegelman I) Présentation de l œuvre Auteur :Art Spiegelman,(1948-20 ) américain d origines polonaises, dessinateur et illustrateur, il fut récompensé au festival d Angoulême de 2011 en recevant le Grand Prix Titre :Maus, signifie «souris» en allemand Nature : bande dessinée ou comic car ouvrage américain. C est un roman graphique car il raconte toute une histoire développée dans 2 tomes et près de 300 planches Ouvrage exceptionnel car planches exposées au MOMA de New York et 1 ère BD a obtenir le prix Pulitzer spécial en 1992. Il est traduit en 18 langues. Prix Pulitzer récompense des journalistes pour leur travail d investigation et des artistes aux USA. Dates de publication : 1ères planches paraissent en 1981 dans la revue underground «Raw». Aux USA de 1981 à 1991 et en France de 1987 à 1992 Thème : c est une biographie du père de l auteur, Vladek Spiegelman. Elle raconte dans le 1 er tome, les années 30 en Allemagne et Pologne avec la montée du nazisme et de l antisémitisme et pour le 2 nd tome la Shoah car Vladek a été déporté à Auschwitz et est un rescapé. En parallèle l auteur parle des rapports difficiles avec son père qu il ne comprend pas. II) Description 1) Description et analyse de la couverture du 2 ème tome - titre écrit en rouge et qui évoque le sang qui coule : la mort est présente dans le titre. Le fond noir accentue l atmosphère sombre. - au centre un chat qui a les traits d Hitler, est posé sur une croix gammée et se découpe sur un cercle blanc : c est un projecteur utilisé pour surveiller les prisonniers la nuit - au 1 er plan des souris, en uniforme de prisonniers avec les yeux creux et cernés, sont entassées derrière des barbelés - en bas le sous-titre : «un survivant raconte» = c est un témoignage, «et c est là que mes ennuis ont commencé» = le ton est donné il utilise un euphémisme, l ironie plutôt que de donner dans le pathos. Ceci renforce encore l intensité de ce témoignage
Bilan : Art Spiegelman utilise une technique classique pour son ouvrage, celle de la fable car les personnages sont des animaux mais anthropisés car ils marchent tous debout. Le choix des animaux est réfléchi et l auteur utilise les codes habituels pour faciliter le récit : -les Allemands sont les chats alors que les juifs sont les souris. Le rapport de force est inégal et la fin inéluctable : les chats vont dévorer les souris. Ceci permet de bien illustrer les près de 6 millions de morts que fera la Shoah. -les Polonais sont des cochons dans la BD ce qui est péjoratif. Cela s explique parce qu ils ont facilité l extermination des juifs qui étaient une forte minorité à l époque. -les Français sont des grenouilles. Là l auteur utilise le stéréotype, le cliché. 2) Description de planches Planche n 1 : le déporté tatouage = processus de déshumanisation. Les prisonniers ne sont plus des êtres humains car ils n ont plus de nom ni de prénom mais deviennent des numéros. Ils sont tatoués comme du bétail. Ils devront répondre lors des appels interminables le matin et le soir après le travail. Uniforme = les prisonniers sont humiliés car ils doivent laisser leurs vêtements de civils et deviennent des prisonniers dans un uniforme. On constate que l auteur a été très réaliste au niveau du dessin si on compare avec la photo de son père. L uniforme est rayé, comporte un calot. Avec son dessin il montre d autres détails : - les uniformes inadaptés : trop petit ou trop grand pour humilier les prisonniers - les insignes : Vladek porte l étoile jaune car il est juif mais il y avait d autres insignes - il montre la maigreur des prisonniers «dans son pantalon il y avait la place pour 2» : les prisonniers sont sous-alimentés (soupe et pain noir) et les rescapés des camps pesaient 35 kg quand ils ont été délivrés - Il montre aussi que les Nazis ont en partie gagné car le prisonnier se plaint d être seul, abandonné, il raconte qu il a subi des vols Les prisonniers sont tellement dans une logique de survie qu il y avait peu de solidarité entre eux. Un morceau de pain, une cuillère peuvent se monnayer et permettre de survivre encore un peu.
Planche 2abc : les chambres à gaz, les fours crématoires 2a et 2b: aucune bulle, pas de personnage. Art Spiegelman fait un plan très réaliste si on compare avec la photo de l ensemble crématoire II. En effet il s est beaucoup documenté et est allé à Auschwitz-Birkenau visiter le camps. Il explique le processus de cette «usine» : -les vestiaires avec les phrases rassurantes qui font croire que les prisonniers vont prendre une douche -chambres à gaz avec les cheminées où on déposait les cristaux de zyklon B : il ne montre que la porte de l extérieur et ne dessine pas l agonie qui est serait insoutenable (cf paroles du sanderkommando) -chambre pour faire fondre l or : en effet les nazis récupéraient les dents en or et autres bijoux (alliance) sur les cadavres. -les fours crématoires où l on jetait les corps 2c : les fosses Art Spiegelman explique qu en 1944 alors que les nazis sont en train de perdre la guerre ils accentuent les déportations et les exterminations. Les chambres à gaz et les crématoires sont insuffisants aussi on tue puis on fait brûler les cadavres dans de rades fosses. La dernière vignette est insoutenable de part le dessin (une souris est brûlée vivante) et le commentaire. III) Analyse La bd est un genre plutôt léger d ailleurs aux USA on parle de «comic» car au début elles étaient plutôt drôles, légères. C est un genre destiné aux enfants. Le médium est donc à priori en décalage avec le sujet qui est grave : le génocide juif. Mais Art Spiegelman a réussi à faire de cette bd une oeuvre de mémoire et une œuvre fiable car : - il a utilisé le noir et blanc qui accentue l impression d enfermement et donne une atmosphère lourde et sombre - c est un témoignage d un rescapé d Auschwitz. Sur plusieurs planches on le voit interviewer son père, prendre des notes, enregistrer les discussions. Il prend le parti de faire parler son père et reprend les fautes de langage de son père qui est arrivé tard aux USA et ne maîtrise pas totalement l anglais. La traduction française reprend ces «erreurs» ce qui donne l impression d avoir une autobiographie. - ses dessins sont extrêmement précis ainsi que la chronologie. Il a fait des recherches complémentaires aux paroles de son père et s est déplacé en Pologne à Auschwitz. Avec cette bd il veut participer au devoir de mémoire et toucher plutôt une jeune génération. D autres artistes ont utilisé ce médium pour raconter la guerre ou la Shoah.
La bête est morte! est un album de bande dessinée publié en 1944, dessiné par Edmond- François Calvo, sur un scénario de Victor Dancette, éditeur de publications pour la jeunesse, et de Jacques Zimmermann. La bête est morte! raconte, en deux volumes, la Seconde Guerre mondiale, sous forme de satire animalière du conflit et de l'occupation. La bande dessinée ayant été publiée après la libération de la France, mais quelques mois avant la fin du conflit en Europe, la fin de l'histoire annonce la chute d'hitler sans la décrire. Le récit décrit pour l'essentiel le conflit en Europe, mais une page est consacrée à la guerre du Pacifique. C'est une des rares bandes dessinées françaises réalisées sur l'occupation. Le style de Calvo est influencé par les dessins animés de Walt Disney.
Auschwitz est une bande dessinée documentaire 1 en noir et blanc avec un dossier à la fin de l'histoire. Ecrite et dessinée par Pascal Croci en 2001. Elle a obtenu le prix jeunesse de l Assemblée nationale. C'est l'une des premières bande dessinée réaliste ayant pour thème la Shoah : ce récit, directement inspiré des témoignages des survivants du camp d'auschwitz-birkenau, raconte le quotidien d'un camp d'extermination. En ex-yougoslavie, le vieux Kazik et sa femme se souviennent du camp de concentration d'auschwitz et ils commencent à raconter leur histoire En mars 1944, ils découvrent que la barbarie revêt une forme humaine en la personne du bourreau nazi. De là se déroule l'histoire au jour le jour des déportés entassés dans le camp d'extermination.