Les GS-CP de l école d Estiallet vous présentent la fabuleuse histoire d un cochon bâtisseur... Le facteur Cochon 1
Il était un facteur Cochon... Il était une fois trois petits cochons qui vivaient avec leur maman dans une petite maison. Un jour, la maman appela ses trois fils et leur dit qu elle ne pouvait plus les élever parce qu elle était trop pauvre et trop vieille. Eux aussi avaient grandi, il était temps pour eux de vivre leur vie. «Je voudrais que vous partiez d ici et construisiez votre propre maison, dit-elle, mais prenez garde qu elle soit solide pour que le grand méchant loup ne puisse pas entrer et vous manger.» La maman embrassa ses trois petits cochons et leur dit encore : «Au revoir mes chéris! Profitez de l été pour bien travailler. Le loup est en vacances et il fait chaud. Mais attention, dès les premiers froids, le loup reviendra et il vous faudra un toit!» Les trois petits cochons s en allèrent enchantés de par le monde. 2
Le premier petit cochon, qui s appelait Gaston, prit la voie des champs. Le second petit cochon, qui s appelait Gaspard, prit le chemin de la forêt. Le troisième petit cochon, qui s appelait Ferdinand, se rendit au village voisin. Ce dernier ne tarda pas à rencontrer le facteur Joseph. On lui avait volé son vélo alors il devait désormais tout parcourir à pied! Aussi, confia - t -il au cochon qu il était très fatigué! Ferdinand lui proposa alors de l aider dans sa tournée et il mit tout son cœur à l ouvrage. Le soir venu, il n avait pas de logis mais il avait rencontré un ami! Il dormit chez celui-ci et le lendemain entreprit de l aider à nouveau. Ainsi, toute la journée, il distribuait, à pied, le courrier dans tous les villages des environs. 3
Ferdinand caressait le rêve de voyager de plus en plus loin et de découvrir le monde! Aussi, commença- t -il à collectionner les magazines montrant de lointains pays... La nuit, il rêvait de tous les visiter. Mais facteur Cochon travaillait beaucoup et ne trouvait pas d occasion de partir. Il dormait toujours chez son ami Joseph mais bientôt il lui faudrait bâtir sa propre maison! Il n avait pas oublié les conseils de maman Cochon. Un jour, lors de sa tournée, une pierre sur le chemin le fit trébucher. Facteur Cochon la trouva étrange. Il la contempla tout le jour et la rapporta, tout fier, pour la montrer à son ami. Il lui exposa alors le projet qui avait germé en lui : bâtir son palais avec des cailloux. Son ami lui proposa son aide : il continua de l héberger jusqu à la fin de l été! Ferdinand prit alors l habitude de ramasser des pierres lors de ses tournées de facteur. Il remplissait sa brouette de tous ses trésors! Petit, il aidait souvent sa maman à faire des pâtisseries. A présent, il modelait son palais comme un gâteau mais avec de la chaux, du mortier et du ciment. 4
Ainsi, les trois petits cochons vivaient joyeusement. Le premier se promenait le jour, faisait de larges siestes dans les champs de blé, se nourrissait dans les vergers et dormait le soir de ferme en ferme. Le second se baladait en forêt, mangeait des baies et composait des herbiers. Le soir venu, il s adossait contre un tronc pour piquer son roupillon. Quant à Ferdinand, il ramassait, amassait et pierre après pierre, le palais grandissait - sous les regards ahuris des voisins et curieux. Ferdinand façonnait et agençait ses pièces de construction des heures durant. Il s inspirait de tout ce qui lui plaisait : des animaux, des grandes figures historiques, des plantes et des architectures exotiques... Désormais, il lui arrivait de plus en plus souvent, de s endormir au beau milieu de ce décor de rêve! Mais le temps passait et l automne pointa son nez! Les trois petits cochons n avaient pas oublié les conseils de leur mère. Il leur fallait désormais se hâter car partout on annonçait le retour du grand, du méchant Loup 5
Un jour, le premier petit cochon rencontra un homme portant une botte de paille. «Puis-je avoir un peu de paille pour bâtir ma maison?» demanda le petit cochon. Et l homme lui donna de la paille. Avec ce matériau, le petit cochon se bâtit en deux temps trois mouvements une cabane en paille! Le second petit cochon rencontra un homme qui portait un chargement de bois. «Puis-je avoir un peu de bois pour bâtir ma maison?» demanda le petit cochon. Et l homme lui donna le bois. Avec ce matériau, le second petit cochon se bâtit en deux temps trois mouvements une hutte en bois! Quant à Ferdinand, il disposait déjà d un toit et son palais fermait à clef. Il continuait ses tournées et le soir, à la veillée, il se consacrait à sa dernière œuvre : une cheminée, idéale! 6
Un soir, alors que les trois petits cochons rentraient chez eux - après un bon petit repas partagé à l auberge du village, le loup arriva à la gare. Il aperçut au loin les trois frères. Déjà, il se léchait les babines : «Comme ils doivent être tendres! Lequel vais-je manger en premier? Je vais commencer par le petit cochon dans la maison de paille!» Il ne tarda pas à frapper à sa porte. «Petit cochon, gentil petit cochon, je peux entrer? Je te raconterai mes vacances pour te border dans ton sommeil...» «Non, non, par la barbiche de mon petit menton, tu n entreras pas!» «Et bien, je soufflerai, et je gronderai, et ta maison s envolera!» Et il souffla, et il gronda, et la maison de paille s envola. Alors le petit cochon prit ses jambes à son cou, et alla se réfugier dans la maison de son frère. 7
A peine celui-ci eut-il refermé la porte de la hutte que le loup frappa. «Petits cochons, gentils petits cochons, je peux entrer? Je vous raconterai mes vacances pour vous border dans votre sommeil...» «Non, non, par la barbiche de nos petits mentons, tu n entreras pas!» «Et bien, je soufflerai, et je gronderai, et votre maison s écroulera!» Et il souffla, et il gronda, et la maison de bois s écroula. Alors les deux petits cochons prirent leurs jambes à leur cou, et aussi vite qu ils purent, ils filèrent jusqu au palais de Ferdinand. 8
De nouveau, le loup arriva et dit : «Petits cochonnets, gentils petits cochonnets, laissez-moi entrer? Je vous raconterai mes vacances...» Le loup n eut pas le temps de terminer sa phrase, les cochonnets répondirent en chœur : «Non, non, par la barbiche de nos petits mentons, tu n entreras pas!» «Et bien, je soufflerai, et je gronderai, et votre maison s effondrera!» Alors il souffla, et il souffla, et il souffla, et souffla encore et s essouffla. Alors il gronda, et il gronda, et gronda encore, mais le palais de Ferdinand ne bougea pas! Cela rendit le loup fou furieux. Il était si furieux qu il en devint tout bleu. «Il faut absolument que j attrape ces cochons!» se répétait-il. 9
Quelques jours plus tard, les petits cochons virent le loup s approcher du palais avec une grande échelle. «J aurais dû y penser plus tôt!» se dit-il en l appuyant contre le mur de la maison, pour atteindre l étrange cheminée qui déjà l intriguait. Pendant ce temps, le troisième petit cochon, aidé de ses deux frères, avait achevé sa grandiose cheminée. De coquillages, il l avait décoré! Il était temps de l essayer pour chauffer la maisonnée. Ferdinand n était pas seulement vaillant, il était aussi : rusé! Il alluma un grand feu dans la cheminée et y posa un chaudron rempli d eau. Quand le loup descendit le long du conduit de cheminée, il tomba d un plouf dans l eau bouillante! Les trois petits cochons se dépêchèrent de remettre le couvercle et quand le loup fut cuit, ils le mangèrent pour le souper. Bien sûr, ils pensèrent à inviter tous leurs amis. Et Joseph fut de la partie! 10
Faim de loup, fin du loup! Texte : adaptation écrite par Marion Illustrations : réalisées ou choisies par les élèves de GS/CP Juin 2013 11