RAPPORT DE FIN DE SEJOURS Buenos Aires, ARGENTINE Ma volonté de découvrir l'argentine était surtout liée à celle de découvrir un autre continent, une autre culture mais aussi approfondir une autre langue. Il s'agissait également de pratiquer de manière plus aboutie l'espagnol à l'université ainsi que dans la vie quotidienne. L'Argentine est un pays très vaste avec une identité propre mais qui n'est au fond pas si différente de nous, on dit souvent de l'argentine que c'est le pays le plus européen d'amérique Latine. Cette impression se confirme lorsque l'on se promène dans les rues où il n'est pas rare d'entendre parler français. I) Vie pratique Le logement Pendant ces six mois, j'ai vécu dans trois maisons différentes et ce dans deux quartiers différents. Pour chercher ce logement je ne suis pas passé par des agences mais plusieurs sites internet, craigslist, comparto depto (l'équivalent espagnol de appartager.com) et solo duenos. Le site craisglist était essentiellement tourné vers les étrangers puisque les annonces étaient en anglais et les prix en dollars - les argentins ne peuvent payer en dollar suite à la crise de 2001. Dans la première maison où j'ai donc du payer en dollar directement par l'intermédiaire d'un compte en Europe - mon propriétaire était anglais - et j'ai dû faire un virement correspondant à un mois de loyer pour simple caution. En revanche, dans les deux autres maisons, le propriétaire ne demandait pas de caution, ni de durée minimum pour rester. Concernant les prix, il y avait une grande disparité de prix selon les quartiers et selon les sites internet. Par exemple, le premier quartier où j'étais, Palermo, les loyers pour une colocation allaient entre 300 et 750 dollars, la moyenne étant de 300-400 dollars pour une bonne colocation. En revanche à San Telmo, les prix étaient plutôt inférieurs à 3000 pesos donc 300 euros. L argent La carte bleue n'est pas beaucoup utilisée et ce notamment dans les supermarchés qui ne l'acceptent pas toujours (même lorsque c'est une carte HSBC). Globalement, il est
recommandé de ne pas se promener avec beaucoup d'argents sur soi car Buenos Aires n'est pas une ville très sûre. En effet, en Argentine, il existe un taux parallèle du dollar qui est bien plus avantageux pour les étrangers. Ce taux parallèle est totalement légal même si la pratique peut être risquée en raison de la circulation de faux billets. Il est donc conseillé d'aller dans des petites boutiques de change (cambio en espagnol) pour échanger des euros ou dollars en pesos. Sachant que le taux officiel est de 1 dollar pour 6 pesos (un euro pour 7 pesos ) et le taux parallèle de 1 dollar pour 11 ou 12 pesos (ou 1 euro pour 13 pesos) on se rend vite compte de la différance de pouvoir d'achat que ce taux "blue" permet. S'il est impossible de retirer des dollars en argentine, même pour un européen, il est en revanche possible d'aller en Uruguay, pays voisin pour le faire. Il est donc également conseillé d'arriver en argentine en ayant du liquide sur soi. Une solution pour retirer de l'argent sans avoir à payer des commissions peut être de se faire envoyer de l'argent de France par un membre de la famille via des agences ria (présentes à paris et à Lyon notamment). Cette solution permet de bénéficier du taux non officiel ou blue. La Santé Concernant la santé et la couverture sociale, j'avais souscris une assurance "euro assistance 6 mois monde" qui couvrait un éventuel rapatriement, vol de bagages et tout problème de santé. La télécommunication C'est peut-être l'un des points noirs de ce séjour car les communications téléphoniques sont chères puisque basées sur le système de la recharge. Les appels téléphoniques sont à oublier là bas car ils prennent énormément de forfait en moins de deux minutes réelles. Pour une recharge de 100 pesos, soit l'équivalent de 10 euros il n'était possible de tenir que deux semaines maximum et ce en envoyant le moins de SMS possible. Une solution utilisée par beaucoup était de prendre un forfait avec internet illimité pour un peso par jour (dix centimes d'euro) et d'utiliser des applications comme "what's app" pour envoyer des texto via internet. Ne disposant pas d'un Smartphone et ne voulant pas en acheter là bas pour des raisons de sécurité, je n'ai pas utilisé cette méthode. La vie universitaire Les cours se décomposent en deux blocs : la théorie et la pratique, chaque cours faisant deux heures. Il n y a en revanche qu un examen qui regroupe les cours théoriques et pratiques et les délais de correction sont relativement courts, entre deux et trois semaines. L évaluation faite sur dix et comporte deux partiels minimum. Si lors de ces deux partiels, l étudiant a obtenu une note moyenne de 7 ou plus, il est dispensé d examen final. S il a obtenu une note moyenne entre 4 et 6, il est amené à passer un examen final.
A la différence du système français, il existe deux créneaux horaires pour les cours théoriques. Pour les cours pratiques, on retrouve le même système français avec une variété d horaires mais que l étudiant peut choisir selon sa convenance. Ce système permet ainsi aux Argentins qui travaillent en journée de venir à la faculté plus tard, le dernier cours pouvant aller de 22h à minuit. Concernant les relations professeur/élèves, j ai pu remarquer que le tutoiement était autorisé avec les professeurs, et dans certains cas, il existait la possibilité de les appeler par leur prénom. Il existe un réel échange et il arrive parfois que lors d un cours d histoire, les élèves échangent avec le professeur leurs interprétations sur un sujet. Vie quotidienne Le climat est plus doux qu en France en hiver mais aussi plus humide en été. Pour ceux qui partent à Buenos Aires en juillet et/ou en août, il est recommandé de prendre des vêtements chauds car il y a bien un hiver en Argentine et il est donc préférable de ne pas prendre que des habits d été. Le rythme de vie est décalé, un peu à l image du rythme espagnol puisque les magasins ferment plus tard jusqu à 22h pour la majorité des épiciers et supermarchés, certains jusqu à deux heures et parfois ne ferment pas du tout la nuit. Les magasins et café sont globalement tous ouverts le dimanche mais sont souvent fermés le samedi après-midi à l heure de la sieste. Les transports sont bien fonctionnels avec plusieurs lignes de métro (5 ou 6) mais surtout un immense réseau de bus qui dessert bien la ville. Les métros sont plus chers que le bus et s arrêtent vers 21h-22h selon les lignes tandis que les bus fonctionnent toute la nuit. Le prix des bus varie selon la distance parcourue mais reste très abordable. Le taxi, relativement peu cher entre 2 et 10 euros peut être une solution pour se déplacer en journée en cas d urgence ou pour rentrer de soirée. Concernant le bus et le taxi, il convient de préciser que de nombreux embouteillages ont lieu durant la journée notamment l après-midi et que pour une même distance le métro est deux fois plus rapide mais est moins précis pour aller à une adresse donnée (les distances sont très grandes à Buenos Aires et les arrêts de métro sont peu nombreux) La nourriture est très riche, notamment en termes de pâtisseries qui sont souvent remplies de duce de leche, sorte de pate à tartiner très sucrée, plus grasse que du Nutella. Les alfajores sont à essayer, ainsi que les empanadas sorte de croissant feuilleté rempli au choix de jambon, de fromage, de poulet de viande ou encore de légumes. Pas chers (moins d un euro l unité) et réalisables rapidement, ils sont pratiques et apaisent bien la faim lorsque l on en prend trois ou quatre. Les amoureux de viande seront ravis en Argentine puisqu elle semble de meilleure qualité qu en France et surtout bien plus accessible financièrement que ce soit chez le boucher ou au supermarché. La pratique de l asado (barbecue) est ainsi très répandue en Argentine et ce qu elle que soit la saison.
Niveau loisirs, outre le grand nombre de bars et boites de nuit, on trouve des milongas, lieu où l on peut regarder et apprendre à danser le tango, danse traditionnelle. II) Bilan et suggestions Je fais de ce séjour un bilan très positif puisque j'ai appris beaucoup sur la culture argentine et ai été capable de me débrouiller seul dans une grande ville sans connaître de grandes mésaventures. Si plusieurs de mes amis se sont fait voler leur portable ou leur portefeuille, cela n'a pas été mon cas heureusement. La principale difficulté rencontrée a été de trouver un logement la première fois, puisque j'ai dû faire un grand nombre de visites avant de trouver une bonne colocation. Avant de partir, j'ai aussi échangé quelques mails avec un coéquipier de football pour savoir dans quel quartier se loger et s'il connaissait des bonnes auberges de jeunesse où rester le temps de trouver un logement. Je pense que son aide a été utile car il m'a directement conseillé un quartier agréable et sympathique et m'a donné un premier aperçu de la ville. De même, l'aide de Madame Galoppo, un professeur d'espagnol argentine a organisé un barbecue chez elle où elle avait réuni ceux qui allaient partir en argentine (nous étions une dizaine de Science Po Grenoble) et un étudiante qui y revenait, a été très utile pour permettre à ceux qui partaient en Argentine de faire connaissance. Concernant le logement, une aide aurait pu être utile que ce soit des partenariats de la faculté ou des conseils de Sciences Po Grenoble. Ainsi, lorsque nous sommes arrivés, nous n'avons pas été conseillés sur les endroits où se loger et notamment sur les quartiers à éviter. Par exemple, c'est en discutant avec le gérant d'une auberge de jeunesse que j'ai appris que le quartier de la faculté n'était pas sûr de nuit, un avis partagé par les étudiants de mon université. De même un accueil des étudiants étrangers aurait pu être enrichissant. Nous avons eu certes une réunion spéciale pour les étrangers pour comprendre le fonctionnement de la faculté et les responsables administratifs étaient disponibles et à notre écoute mais un échange plus concret avec les étudiants aurait pu favoriser une adaptation plus rapide à la ville et une intégration plus poussée avec les étudiants locaux Dans la faculté, il n y avait pas d association d élèves pour les argentins ou pour accueillir les Erasmus comme il existe dans d autres facultés argentines qui proposent des semaines d intégration ou des week-ends dans la campagne argentine. Si les Argentins sont très aimables et serviables durant les cours, il est difficile de dépasser ce cadre et de maintenir des liens une fois les cours terminés. Si je devais repartir à l'étranger, je crois que je ne me préparerai pas très différemment. En effet, pour le logement, j'aurais pu commencer à regarder avant de partir mais j'avais envie de découvrir par moi-même et d'échanger avec les Argentins pour savoir quel quartier était
le plus animé ou le plus typique. De plus, je ne pense pas qu'il soit souhaitable de prendre un appartement en Argentine sans l'avoir visité car les annonces sont parfois bien différentes de la réalité. Pour ceux qui partent en Argentine, je leur recommanderai de prendre le plus d'argent possible en liquide pour pouvoir bénéficier du taux blue décrit précédemment. Néanmoins, il convient d'être vigilent et de ne pas mettre son argent au même endroit et surtout dans une valise. En effet, il ya moins d'une semaine, une amie d'amie avait laissé tout son argent dans sa valise et lorsque le taxi collectif est reparti avec sa valise elle a tout perdu. Un conseil primordial pour ceux qui vont partir est d'être toujours vigilent. N'étant pas quelqu'un de très paranoïaque ou porté sur les questions de sécurité, j'ai appris par le biais de mes amis et par les Argentins (qui ont parfois plus peur qu'il nous arrive quelque chose que nous même) qu'il faut sans arrêt être sur ses gardes aussi bien de jour que de nuit. Je ne dis pas qu'il ne faut pas parler aux gens dans la rue ou dans les bus car ces rencontres là sont souvent les plus enrichissantes mais qu'il faut sans cesse être attentif car les touristes - même si l'on reste six mois ou 1 an, on est souvent considéré comme un touriste - sont souvent les cibles privilégiées. Ainsi, lorsqu'une amie de Sciences Po est arrivée, je lui ai dit qu'ici les gens étaient "cools", qu'on pouvait parler aux gens dans la rue et le même jour, elle a discuté avec une personne dans la rue qui lui a ensuite volé son téléphone portable. De même en soirée, les petites pochettes de sac sont à éviter. Mais il ne s'agit pas de se focaliser là dessus, juste avoir ça dans un coin de sa tête car l'argentine reste un pays merveilleux et les Argentins des gens très ouverts et chaleureux en majorité. Pour ceux qui vont partir à Buenos Aires et qui disposent d un compte Facebook, je recommande le groupe «français à Buenos Aires» qui permet de prendre contact avec les français vivant ou ayant vécu à Buenos Aires. Cela peut être utile pour connaître les bons plans et astuces de la ville. Néanmoins, je conseille à ceux qui partent à Buenos Aires d essayer de sortir du cadre français et de ne pas chercher à tout prix à se faire des amis français ou européens. Il est vrai que partir en Argentine seul peut sembler effrayant et qu il est bien d avoir quelqu un sur qui compter mais l inconnu et l imprévu peuvent être l objet de bien plus d aventures, d échanges et de bons moments en général.