TABLEAU DE BORD TECHNIQUE 2012



Documents pareils
1.2. REALISATION DES OPERATIONS DE PRELEVEMENTS ET D ANALYSES

LE POINT DE VUE DE FNE

L ombre commun dans le canton de Vaud

Exemple du SATESE MAGE 42

16- Grand lac Shaw Portrait 2006

Sdage, état d avancement de la révision et prochaine consultation

CONTRÔLE ANNUEL DES STATIONS D'ÉPURATION (STEP) MONITORING OF WASTE WATER TREATMENT PLANTS (WWTP)

Les macroinvertébrés: des bioindicateurs incontournables pour le monitoring des cours d eau en CH

Jeu de l ingénierie écologique. mémo du joueur

Comment concevoir son lit biologique

Rapport annuel de monitoring automatisé de la qualité de l eau

PROCÉDURE DE MISE EN FORME DES DONNÉES NÉCESSAIRES À L OUTIL D AIDE À LA GESTION DES MILIEUX LAGUNAIRES EUTROPHISÉS

Décrets, arrêtés, circulaires

CENTRALES HYDRAULIQUES

Site d étude. Résultats

L échelle du ph est logarithmique, c està-dire

Atelier Environnement Préparatoire au Projet d Aménagement et de Développement Durable. S e p t e m b r e

Restauration de la continuité écologique Seuils servant à l'hydrométrie. Journées Hydrométrie SCHAPI 3-4 février 2014

DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL GLOBAL

La réalisation d essais en réacteur pilote en vue d une demande d homologation de digestat

Une espèce exotique envahissante: Le Roseau commun. ou Phragmites australis

Comment valoriser sa toiture plate en milieu urbain

Hygiène alimentaire en restauration collective

EXTRAIT DU REGISTRE DES ARRETES DU PRESIDENT DE LA COMMUNAUTE URBAINE DE LYON

NOTE DU SECRÉTARIAT TECHNIQUE DU SDAGE QU EST-CE QUE LE BON ÉTAT DES EAUX?

Capteurs Passifs et Outils de Monitoring des Sédiments

Le Plan Départemental de l Eau

CHAPITRE 8 PRODUCTION ALIMENTAIRE ET ENVIRONNEMENT

Portrait et enjeux. OBV du fleuve Saint-Jean. 31 juillet Simon Faucher, MRC de Kamouraska

Demande chimique en oxygène

Découvrir et agir : l eau, c est la vie! La malle Cantal Eau

Qualités nutritives des salades. DOSSIER SPéCIAL BIO F R C magazine FéVRIER 2010 N O 25. Quand la météo s en mêle

LES ORIENTATIONS DU 10 ème PROGRAMME D INTERVENTION DE L AGENCE DE L EAU RMC

Hygiène alimentaire en restauration collective

SELLE Masse d'eau AR51

Schéma d Aménagement et de Gestion des Eaux de l Odet

Enjeux et Perspectives de la composante «Environnement Santé» du Plan d Action de l Initiative Environnement du NEPAD

L eau c est la vie! À l origine était l eau... La planète bleue. Les propriétés de l eau. L homme et l eau. ... et l eau invita la vie.

ASPECTS JURIDIQUES DE L ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF

Evaluation du Contrat de rivières en Arve et Rhône

concession obligatoire pour installer l eau ou le gaz

Les techniques alternatives dans la gestion des eaux pluviales. Jean Yves VIAU Directeur Opérationnel

LES ORIENTATIONS DU 10 ème PROGRAMME D INTERVENTION DE L AGENCE DE L EAU RMC Volet eau potable

Journée technique ARRA Gestion quantitative de la ressource en eau

L assainissement des eaux usées en agglomération parisienne : principes et procédés SCIENCES ET TECHNIQUES / COLLÈGE ET LYCÉE LIVRET PÉDAGOGIQUE

Le bac à graisses PRETRAITEMENT. Schéma de principe. Volume du bac à graisses. Pose

Amélioration de la continuité écologique sur la rivière Aveyron

Lac du Tolerme suivi de la qualité de l eau Sénaillac-Latronquière - été Conseil général du Lot. Rapport final. Agence de l'eau Adour Garonne

RESERVES DE BIODIVERSITE POUR SEPT TERRITOIRES ET DE RESERVE AQUATIQUE POUR UN TERRITOIRE DANS LA REGION ADMINISTRATIVE DE L ABITIBI-TEMISCAMINGUE

VANNES, VIS SANS FIN, POMPES D ASSÈCHEMENT DES MARAIS

COMMISSION THEMATIQUE «Protection des milieux aquatiques : cours d eau et zones humides»

La technologie écologique rend la vie plus harmonieuse

LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE. Hervé LETHIER, EMC2I

Le monitoring de la qualité

À LA RENCONTRE D UN CHERCHEUR DE FUITE

Les eaux usées : une pollution encore et toujours à la une

Vision stratégique du développement culturel, économique, environnemental et social du territoire

Au Québec, les superficies en culture

COMMENTAiRES/ DECISIONS

L évidence écologique Une station d assainissement où il fait bon se

Synthèse des réponses au questionnaire

Traitement de l eau par flux dynamique

LES EAUX USÉES. L évacuation des eaux usées. Les eaux vannes (EV) : eaux provenant des cuvettes de WC.

«Poursuivre au-delà de BEEST : une approche fonctionnelle basée sur les traits de vie des espèces en relation avec l habitat».

pour un pacte écologique local : questions aux futurs élus locaux

Schéma Directeur d Aménagement et de Gestion des Eaux Bassin Artois-Picardie Districts ESCAUT ET SAMBRE

CAHIER DES CHARGES POUR L EVOLUTION DES RESEAUX DE SURVEILLANCE DES EAUX SOUTERRAINES EN FRANCE

Stratégie de gestion du bassin hydrographique du Bas-Rideau Résumé

biophyt sa Institut de recherches et de consultations en agronomie et écologie appliquées

4. Conditionnement et conservation de l échantillon

et entretenir les rivières? Mauvaises pratiques à éviter Bonnes pratiques à suivre

«Cette action contribue au PNNS». À CHÂTEAU THIERRY

Bien vivre, dans les limites de notre planète

FICHE DE SECURITE FUMESAAT 500 SC

SECTION 1: Identification de la substance/du mélange et de la société/l entreprise

GUIDE D ENTRETIEN DE VOTRE SPA A L OXYGENE ACTIF

Le compost. Un petit écosystème au jardin

Enjeux environnementaux prioritaires des forêts de Poitou-Charentes

Grilles de lecture données environnement 2013 Tableau de bord de suivi des opérations de démantèlement

Le Plomb dans l eau AGENCE NATIONALE POUR L AMÉLIORATION DE L HABITAT

Pagaie rouge. Lieu de pratique Plan d eau calme ou piscine comprenant un parcours sur deux buts (terrain 36 mètres par 20 mètres).

EAU ET MILIEUX AQUATIQUES. Les 9 es programmes d intervention des agences de l eau

Rapport d expertise sur les mortalités de poissons et les efflorescences de cyanobactéries de la Loue

Tableau 7: Emissions polluantes scénario «futur avec projet 2014»

Les compensations écologiques sur la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique

Abschlusskonferenz OUI Biomasse / Conférence de clôture OUI Biomasse

Intrants médicamenteux en agriculture et en santé : les écosystèmes microbiens sont-ils un problème ou une solution?

Contexte : Objectif : Expérimentation :

UNEP /UNESCO /UNCH / ECA

Démarrage d une station de traitement biologique par nitrification/dénitrification Sans apport initial de boue activée

Sensibilisation au Développement Durable L eau, un bien commun.

Évaluation des terrains contaminés et des milieux humides par Me Luc Villiard

CISSE INF EAU N 13. Edito du vice -président. Dans ce numéro

Le réchauffement climatique, c'est quoi?

Caractéristiques des eaux utilisées en industrie agroalimentaire

OUVERT02 - Maintien de l ouverture par élimination mécanique ou manuelle des rejets ligneux et autres végétaux indésirables Sous-mesure :

Viandes, poissons et crustacés

Une nouvelle écologie des parcs et des jardins

INTRODUCTION... 2 CALENDRIER... 3 TRAVAUX DE L ANNEE BUDGET REALISE ANNEXES... 10

Mon installation d assainissement non collectif PRÉSERVER LA RESSOURCE EN EAU ET RESPECTER LES MILIEUX AQUATIQUES. Guide.

Transcription:

Commission internationale pour la protection des eaux du Léman PLAN D ACTION 211-22 en faveur du Léman, du Rhône et de leurs affluents «Préserver le Léman, ses rives et ses rivières aujourd hui et demain» 1/212 Photo CIPEL TABLEAU DE BORD TECHNIQUE 212

TERRITOIRE DE LA CIPEL Venoge LAUSANNE SUI SSE THONON Dr anse Rhône Rhône GENÈVE SION A rve FRANCE 2 4 km Frontière franco-suisse Cours d eau Bassin versant du Léman Bassin versant du Rhône aval jusqu à sa sortie du territoire suisse 2 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

SOMMAIRE INTRODUCTION AU TABLEAU DE BORD TECHNIQUE... 4 LE TABLEAU DE BORD EN UN COUP D ŒIL... 6 PARTIE 1 : SUIVI DES MILIEUX...7 1 ÉTAT ÉCOLOGIQUE DU LAC Physico-chimie L1 Température des eaux du lac... 9 L2 Phosphore et oxygène dissous...1 L3 Micropolluants dans les eaux du lac... 14 L4 Prélèvements pour l eau potable... 15 L5 Qualité bactériologique des plages du Léman... 16 Biologie L6 Ressource piscicole : pêche professionnelle et de loisirs... 19 L7 Micropolluants dans la chair des poissons (Hg, PCB)...22 L8 Micropolluants dans la chair des poissons et des écrevisses (PCDD, PCDF, PCB-dl)...23 L9 Micropolluants dans les moules (métaux, TBT)...25 L1 Végétation aquatique...3 L11 Phytoplancton... 31 L12 Production primaire pélagique...32 L13 Faune benthique profonde...33 2 ÉTAT DES COURS D EAU R1 Macropolluants dans les cours d eaux...35 R2 Macropolluants et pesticides dans les cours d eau...36 R3 Micropolluants (pesticides) dans les cours d eau...37 R4 Qualité biologique des cours d eaux (invertébrés benthiques)...39 PARTIE 2 : SUIVI DES ACTIONS...41 THÈME A : ACTIVITÉS DOMESTIQUES ET URBAINES Occupation des sols urbanisation...43 Bilan des apports en phosphore biodisponible dans le bassin du Léman...45 Action A1 Réseaux d assainissement : améliorer la connaissance, l exploitation, l entretien et le fonctionnement...46 Action A2 Optimiser le fonctionnement des STEP...48 - Phosphore...49 - DBO 5...5 - Azote ammoniacal... 51 Action A6 Limiter l utilisation des pesticides dans les espaces verts et les jardins...53 Action A8 Promouvoir l utilisation des détergents sans phosphate...55 THÈME B : INDUSTRIE Action B2 Sites contaminés...57 THÈME C : AGRICULTURE Occupation des sols et surface agricole utile...6 Action C1 Limiter l utilisation des phytosanitaires et leur transfert vers l environnement...62 Action C2 Mettre en œuvre les techniques permettant de réduire l érosion des sols...62 Action C3 Maîtriser le stockage et l épandage des effluents d élevage...66 THÈME D : MILIEUX NATURELS Action D1 Conserver et renaturer les rives du lac...69 Action D6 Promouvoir la renaturation des cours d eau...71 Action D7 Réduire l impact des prélèvements dans les cours d eau...73 Action D8 Rétablir la migration piscicole... 75 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 3

INTRODUCTION AU TABLEAU DE BORD TECHNIQUE E n novembre 21, lors de sa session plénière annuelle, la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman soulignait l importance de disposer d un outil permettant de suivre de manière visuelle et synthétique la réalisation du plan d action 211-22 en faveur du Léman, du Rhône et de leurs affluents. Le Plan d action 211-22 «Préserver le Léman, ses rives et ses rivières aujourd hui et demain» s articule autour de quatre orientations stratégiques associant l état des milieux, l eau potable, le cadre de vie et le changement climatique : la 1 e orientation vise à maintenir ou restaurer le bon état de l ensemble des milieux aquatiques du territoire couvert par la CIPEL ; la 2 e orientation consiste à garantir et pérenniser l usage des eaux du lac pour l alimentation en eau potable moyennant un traitement simple ; la 3 e orientation a pour but de valoriser le lac, les rivières et les autres milieux aquatiques, écosystème de valeur, en tant qu élément de cadre de vie pour l homme (pêche, baignade, loisirs nautiques, etc.) ; pour la 4 e orientation, il s agira de connaître et anticiper les effets du changement climatique sur le Léman, ressource en eau fondamentale pour les générations actuelles et futures. Ces quatre orientations ont ensuite été déclinées en 17 objectifs, rappelés sur la page suivante. La CIPEL a identifié vingt-sept actions à soutenir afin d atteindre ces objectifs ; elles sont déclinées dans le plan d action selon quatre thèmes principaux : Activités domestiques et urbaines ; Industries ; Agriculture ; Milieux naturels. Le présent document représente la 12 e version du tableau de bord technique. Il regroupe, sous forme de fiches, 51 indicateurs qui donnent de précieux renseignements sur les milieux et les activités du territoire. Cette année, il a été réorganisé afin d en faire un outil toujours plus opérationnel, en cohérence avec le plan d action. Le principe de la refonte est le suivant : une première partie reflète le rôle de suivi scientifique de la CIPEL et regroupe les indicateurs témoignant de l état des milieux aquatiques : le lac d une part et les cours d eau d autre part ; une seconde partie décline les indicateurs relatifs à chacune des actions du plan d action. Ils permettent d apprécier l évolution de la situation et les démarches engagées ou à prévoir pour chacune des actions. En pratique, il n existe pas aujourd hui d indicateur pour chacune des actions prévues au plan d action. Le tableau de bord technique est un outil évolutif, et de même que de nouveaux indicateurs seront ajoutés à l avenir, d autres seront peut-être amenés à disparaître si leur pertinence n est plus démontrée. Par ailleurs, certains indicateurs sont actualisés chaque année, et d autres moins souvent, selon le type de données. 21 indicateurs déjà existants ont été mis à jour cette année. Deux indicateurs sont en cours de réalisation et concernent : l espace de liberté des cours d eau dans le bassin lémanique; les activités et infrastructures nautiques. Un nouvel indicateur a été intégré en 212 : l état d avancement de l assainissement des sites contaminés dans le bassin lémanique. Le tableau de bord technique est publié dans son intégralité sur le site internet de la CIPEL, afin de permettre son actualisation en continu : www.cipel.org/documentation-2/autres-publications/tableau-de-bord/ 4 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

LES 17 OBJECTIFS DU PLAN D ACTION 211-22 BON ÉTAT EAU POTABLE Orientation 1 : Maintenir ou restaurer le bon état de l ensemble des milieux aquatiques du territoire couvert par la CIPEL Obj. 1 : Réduire les micropolluants dans les eaux, sédiments et poissons, au regard des risques pour l homme et l environnement. Obj. 2 : Limiter le phosphore dans les eaux du lac. Obj. 3 : Augmenter la part des rives naturelles ou seminaturelles du lac et améliorer le développement des herbiers. Obj. 4 : Améliorer et maintenir la qualité écomorphologique, physico-chimique et biologique des rivières. Obj. 5 : Préserver et restaurer les zones humides dans le bassin lémanique. Obj. 6 : Limiter l arrivée et le développement des espèces exogènes et invasives. Obj. 7 : Garantir la migration des poissons dans le bassin versant. Obj. 8 : Garantir des débits des cours d eau suffisants pour la diversité biologique. Orientation 2 : Garantir et pérenniser l usage des eaux du lac pour l alimentation en eau potable moyennant un traitement simple Obj. 9 : S assurer que les eaux du lac pompées aux captages respectent les normes d eau potable, avec une tolérance pour l aspect bactériologique. Obj. 1 : Assurer une veille notamment par rapport aux micropolluants dans les eaux brutes destinées à l eau de boisson. Obj. 11 : Surveiller l apparition des algues produisant des toxines. CADRE DE VIE CHANGEMENT CLIMATIQUE Orientation 3 : Valoriser le lac, les rivières et les autres milieux aquatiques, écosystèmes de valeur, en tant qu élément de cadre de vie pour l homme (pêche, baignade, loisirs nautiques, etc.) Obj. 12 : Maintenir le bon état de la ressource piscicole dans le lac et le restaurer si besoin dans les rivières. Obj. 13 : S assurer que les concentrations en micropolluants retrouvés dans les poissons ne dépassent pas les normes en vigueur et assurer une veille sur les substances non normées. Obj. 14 : Garantir une qualité bactériologique des eaux de baignade satisfaisante. Obj. 15 : Avoir des activités et infrastructures nautiques respectueuses de l environnement. Orientation 4 : Connaître et anticiper les effets du changement climatique sur le Léman, ressource en eau fondamentale pour les générations actuelles et futures Obj. 16 : Étudier les impacts probables et les indices du changement climatique sur le Léman et son bassin versant (enjeux thermiques et hydriques, effets sur les écosystèmes et les usages liés à l eau). Obj. 17 : Intégrer les scénarios des changements climatiques dans les réflexions préalables aux prises de décisions de façon à garantir la ressource. CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 5

LE TABLEAU DE BORD EN UN COUP D ŒIL LE TABLEAU DE BORD EN UN COUP D OEIL État écologique du lac État des cours d eau Actions Objectif 22 Situation en 21 État actuel et tendance stabilité amélioration dégradation Phosphore (p. 1) Oxygène au fond du lac (p. 12) Épaisseur couche désoxygénée (p. 12) Micropolluants dans les eaux (p. 14) Baignade (p. 16) Pêche au Léman (p. 19) Micropolluants dans les poissons (p. 22) Invertébrés du fond du lac (p. 33) Macropolluants dans les cours d eau (p. 35) Pesticides dans les cours d eau (p. 37) Qualité biologique des cours d eau (p. 39) Qualité des réseaux d assainissement (p. 46) Rendement d épuration (phosphore) (p. 48) Conformité des rejets pour l azote ammoniacal (p. 51) Communes sensibilisées à l utilisation des pesticides dans les espaces verts (p. 53) Assainissement des sites contaminés (p. 57) Mesures agro-environnementales (p. 62) Pourcentage d unité gros bétail aux normes (p. 67) Évaluation de l écomorphologie des cours d eau (p. 71) Etat 1993 6 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

PARTIE 1 : SUIVI DES MILIEUX 1 état écologique du lac Physico-chimie Biologie 2 état des cours d eau CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 7

PARTIE 1 : SUIVI DES MILIEUX 1 état écologique du lac Physico-chimie 8 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

État écologique du lac Physico-chimie L1 : TEMPÉRATURE DES EAUX DU LAC CONSTAT Le suivi de l évolution de la température des eaux du lac est très important pour son impact sur : la reproduction des poissons, notamment de l omble chevalier (température inférieure à 8 o C entre 5 et 1 m de profondeur) ; le brassage hivernal des eaux, permettant la réoxygénation des eaux du fond. L indicateur participe de manière transversale aux trois orientations : «maintenir ou restaurer le bon état des milieux aquatiques», «valoriser le lac en tant qu élément de cadre de vie» et «connaître et anticiper les effets du changement climatique». INDICATEURS Température en moyenne annuelle des eaux en surface du lac ( 5 m). Température moyenne annuelle des eaux à 1, 2 et 39 m. Température en moyenne annuelle des eaux à 5 m de profondeur Température de l'eau ( C) 13. 12. 11. y =.394x - 66.54 1. 197 1975 198 1985 199 1995 2 25 21 DIAGNOSTIC Pour estimer l évolution de la température, il est retenu les années après un brassage complet des eaux du lac. La température des eaux de fond (39 m), en moyenne annuelle, est passée de 4.4 o C en 1963 (après l hiver 1962-63), à 5.3 o C en 26 (après l hiver 25-26). L augmentation est de.9 o C en 43 ans. En 211, la température moyenne au fond était de 5.5 o C. Pour les eaux de surface (5 m), la température moyenne annuelle est de 13.3 o C en 211. Selon la courbe de tendance (régression linéaire), l augmentation est de 1.6 o C entre 197 et 211. A noter que les années 29 et 211 sont de loin les années les plus chaudes en surface (13.3 o C). Température de l'eau ( C) 6.6 6.4 6.2 6. 5.8 5.6 5.4 5.2 5. 4.8 Température en moyenne annuelle des eaux à 1, 2 et 39 m de profondeur 1 m 2 m 39 m 4.6 4.4 197 1975 198 1985 199 1995 2 25 21 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 9

État écologique du lac Physico-chimie L2 : PHOSPHORE ET OXYGÈNE DISSOUS OBJECTIFS DU PLAN D ACTION 211-22 L objectif principal est d arriver à des concentrations en phosphore suffisamment faibles dans le lac pour permettre la production d eau potable à partir de l eau du Léman, un peuplement piscicole de qualité et la pratique des activités de loisirs (en particulier la baignade). Les concentrations en oxygène devraient être suffisantes dans les zones profondes, pour éviter que du phosphore ne ressorte des sédiments, et pour assurer la présence des invertébrés (vers, insectes, crustacés) les plus sensibles, éléments de la chaîne alimentaire. L évolution souhaitée est la suivante : Ramener la concentration en phosphore dans le lac à un niveau inférieur à 15 µgp/l. Maintenir des concentrations en oxygène toujours supérieures à 4 mgo2/l (OEaux 1998) dans les zones profondes pour permettre le maintien de la vie aquatique. INDICATEURS Concentration moyenne pondérée et stock de phosphore dans les eaux du lac Objectif : concentration inférieure à 15 µgp/l. (entre 1 et 15 µgp/l) Concentration en oxygène des eaux profondes Objectif : concentration toujours supérieure à 4 mgo2/l Profondeur de la limite à 4 mgo2/l Objectif : 39 m Concentration moyenne pondérée - Ptot en µgp/l 1 8 6 4 2 1955 196 1965 Phosphore total (grand lac) 197 Objectif à atteindre pour pouvoir limiter durablement la croissance des algues dans la couche superficielle (objectif 22) 1975 198 1985 199 1995 2 25 21 8' 6' 4' 2' Ptot en tonnes Stock DIAGNOSTIC Les stocks de phosphore dans le lac ont constamment diminué depuis la fin des années 7 et depuis 21 cette diminution a un effet sur la production primaire de phytoplancton qui est à la baisse. La concentration moyenne en 211 est de 22.6 µgp/l. Cette valeur est encore supérieure à l objectif à atteindre pour limiter durablement la croissance des algues (<15 µgp/l). Toutefois, on constate une nette tendance à l appauvrissement en phosphore dissous des couches superficielles (<1 µgp/l), entraînant le développement d algues plus en profondeur (page suivante). Après 13 ans sans brassage complet du Grand Lac, l hiver 1998-99 a provoqué un brassage presque complet et les hivers 24-5 et 25-6 un brassage complet, ce qui a entraîné une réoxygénation des eaux profondes et ainsi limité la diffusion du phosphore depuis les sédiments. Concentration moyenne pondérée annuelle en phosphore total 5 gp/l État 21 État 211 Objectif 22 22.6 gp/l <15 gp/l 1 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

État écologique du lac Physico-chimie L2 : PHOSPHORE ET OXYGÈNE DISSOUS CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 11

État écologique du lac Physico-chimie L2 : PHOSPHORE ET OXYGÈNE DISSOUS Oxygène au fond du Léman (SHL2-39 m) Profondeur de la limite à 4 mg d oxygène par litre 12 2 1 22 Oxygène dissous (mg/l) 8 6 4 Objectif Profondeur (m) 24 26 28 2 3 1986 1987 1988 1989 199 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 21 211 1957 1959 196 1962 1964 1966 1968 197 1972 1974 1976 1978 198 1982 1984 1986 1988 199 1992 1994 1996 1998 2 22 24 26 28 21 Brassage hivernal des eaux du lac La concentration de 4 mgo 2 /L correspond aux exigences relatives à la qualité des eaux de l Ordonnance suisse sur la protection des eaux (OEaux) du 28.1.1998. État 21 État 211 Objectif 22 État 211 État Objectif 21 22. mgo 2 /L 2. mgo 2 /L 4. mgo 2 /L - 2 m - 284 m - 39 m Concentration minimale annuelle en oxygène au fond du Léman Profondeur de la limite à 4 mgo 2 /L 12 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

État écologique du lac Physico-chimie L2 : PHOSPHORE ET OXYGÈNE DISSOUS La concentration de 4 mgo 2 /L correspond aux exigences relatives à la qualité des eaux de l Ordonnance suisse sur la protection des eaux (OEaux) du 28.1.1998. CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 13

État écologique du lac Physico-chimie L3 : MICROPOLLUANTS DANS LES EAUX DU LAC Pour les substances déjà présentes à l état naturel, l objectif est de tendre vers des concentrations naturelles dans tous les compartiments de l écosystème (eau-sédiments-organismes vivants). Pour les substances de synthèse (d origine anthropique), il faut tendre vers des concentrations nulles lorsque ces substances sont persistantes (qui ne se dégradent pas) ou si elles se dégradent en substances polluantes. Pour les autres, il faut tendre vers des concentrations nulles, ou les plus faibles possibles, et n ayant pas d effet néfaste sur le milieu. Garantir et pérenniser l usage des eaux pour l alimentation en eau potable sans devoir recourir à des traitements complexes, imposés par la présence de composés indésirables. La qualité de l eau ne doit générer aucune nuisance envers les organismes quels qu ils soient et en particulier envers la faune piscicole. Concentrations en pesticides dans les eaux au centre du lac à 3 m (la valeur retenue est celle du pesticide dont la concentration est la plus élevée) Objectif : pour l ensemble des substances, on doit impérativement respecter les normes eau de boisson et viser une évolution permanente à la baisse, et il ne doit pas y avoir d effet néfaste sur le milieu. Teneurs en métaux lourds Objectif : teneur naturelle En 211, les teneurs en éléments métalliques toxiques au centre du lac (plomb, mercure, cuivre, chrome, cadmium) sont inférieures aux limites de détection et nettement inférieures aux valeurs maximales pour l eau potable. 45 pesticides différents ont été détectés en 211 et pour la somme des teneurs (.12 µg/l), il y a une légère baisse cette année. Depuis quatre ans, on s éloigne de la valeur maximale tolérée pour l eau de boisson (somme des substances :.5 µg/l). Les valeurs les plus élevées en 211ont été mesurées à 35 m de profondeur et concernent un antifongique, le Métalaxyl (.47 µg/l) et deux herbicides, le Foramsulfuron (.1 µg/l) et la Terbuthylazine (.1 µg/l). Dès la fin de l année 21, on ne retrouve plus l Atrazine. Par contre, on mesure encore un produit de dégradation, l Atrazine-desethyl (.11 µg/l). Concernant les médicaments, cinq principes actifs sont analysés depuis 26. L origine de ces substances provient de leur utilisation en médecine humaine et de rejets issus de l industrie qui les fabrique. On constate une très légère hausse en 211. Les trois substances retrouvées en plus fortes teneurs sont le Carisoprodol (relaxant musculaire) (.39 à.87 µg/l), la Carbamazépine (antiépileptique) (de.7 à.25 µg/l) et la Mépivacaïne (anesthésique) (de.15 à.83 µg/l). 14 OBJECTIFS DU PLAN D ACTION 211-22 INDICATEURS DIAGNOSTIC Concentration (µg/l) Concentration moyenne annuelle en pesticides au centre du lac à 3 m.1.9.8.7.6.5.4.3.2.1 3 m Amidosulfuron Atrazine Atrazine-desethyl. 1.1.4 31.12.4 31.12.5 31.12.6 31.12.7 3.12.8 3.12.9 3.12.1 3.12.11 29.12.12 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 Diuron Foramsulfuron Metalaxyl Metolachlor Simazine Terbuthylazine Concentration moyenne annuelle en pesticides au centre du lac à 3 m (valeur de la substance la plus élevée) État 211 Objectif 22.1 µg/l.26 µg/l µg/l (non décelable) Métaux lourds Pb, Hg : non détectés en 211, Limites de détection : Pb =.5 µg/l, Hg =.1 µg/l Cu, Cr, Cd : non détectés en 211 Limites de détection : Cu =.5 µg/l ; Cr =.1 g/l ; Cd =.2 g/l

État écologique du lac Physico-chimie L4 : PRÉLÈVEMENTS POUR L EAU POTABLE OBJECTIFS DU PLAN D ACTION 211-22 D un point de vue général, il s agit de garantir et pérenniser l usage des eaux pour l alimentation en eau potable moyennant un traitement simple (floculation/filtration/chloration), et donc de s assurer que les eaux du lac pompées aux captages respectent les normes d eau potable, avec une tolérance pour l aspect bactériologique L eau du lac doit : Ne pas permettre la prolifération d algues (liée à une surcharge en phosphore), en particulier des espèces potentiellement toxiques ; Présenter des concentrations en métaux lourds proches des valeurs naturelles ; Avoir des concentrations nulles ou les plus faibles possibles pour les substances de synthèse (micropolluants organiques) ; Contenir le moins possible d agents pathogènes. en millions de m 3 /an Prélèvements annuels d eau au Léman pour la production d eau potable (194-211) 12 1 8 6 4 INDICATEURS Quantités d eau du lac pompées pour la consommation d eau potable (m 3 par an). Ces valeurs donnent une indication sur l utilisation de la ressource, mais ne donnent pas vraiment d indication sur la qualité de l eau car les volumes prélevés ne dépendent pas de la qualité (sauf exception majeure). Concentrations de micropolluants dans les eaux du lac avant traitement eaux brutes (notamment les pesticides) (voir fiche spécifique L3 : Micropolluants dans les eaux du lac). Objectif : pour l ensemble des substances, on doit impérativement avoir dans les eaux du lac des concentrations qui respectent les normes eau de boisson et viser une évolution permanente à la baisse, et il ne doit pas y avoir d effet sur le milieu. DIAGNOSTIC Depuis le début des années 9, la consommation est en baisse, liée aux campagnes de sensibilisation aux économies d eau. La chute plus marquée en 21-22 est due à la baisse de consommation du CERN liée à des travaux sur ce site. En 23, les pompages ont augmenté en raison de la canicule de l été. Pour toutes les substances analysées (métaux, pesticides), les eaux au centre du lac et aux points de pompage satisfont aux exigences requises pour l eau potable, mais certaines substances y sont décelées à des concentrations relativement élevées. Leur présence n est pas souhaitable. 2 194 Genève 1945 Founex Nyon 195 1955 Rolle Yvoire 196 1965 197 1975 St-Sulpice 198 Evian 1985 Lutry 199 Autres Lausanne Genève 1995 2 Localisation des 1 stations de pompage au lac et leurs types de traitement Vevey Filtration sur lit de sable + ozonation + charbon actif Filtration sur lit de sable Filtration sur lit de sable + charbon actif Ultrafiltration Tamisage 25 21 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 15

État écologique du lac Physico-chimie L5 : QUALITÉ BACTÉRIOLOGIQUE DES PLAGES DU LÉMAN OBJECTIFS DU PLAN D ACTION 211-22 L objectif principal est de maintenir ou de rétablir une qualité des eaux et du milieu qui permette l exercice des loisirs aquatiques et plus particulièrement de la baignade en milieu naturel. Une des vocations du Léman est de permettre aux riverains et aux touristes d exercer des activités de loisirs, comme la pêche, la navigation ou la baignade dans les meilleures conditions possibles. Il faut : Des conditions d hygiène bactérienne de l eau qui ne mettent pas en danger la santé publique (maintien ou retour en classe de qualité A (bonne) ou B (moyenne) pour l ensemble des plages) ; Des conditions de sécurité et de confort de baignade qui soient satisfaisantes : eau claire, absence de puces du canard, pas d envasement ni d envahissement des plages par les algues. Les conditions d hygiène de l eau dépendent très directement de la contamination locale du milieu par des effluents domestiques et agricoles, épurés ou non, ou par des affluents contaminés. INDICATEURS Qualité bactériologique des plages basée sur l analyse quantitative des bactéries indicatrices de contamination fécale (4 classes de qualité). Objectif : toutes les plages en classes de qualité A et B. DIAGNOSTIC La grande majorité des plages possède une bonne qualité bactériologique des eaux (classe A). De 1992 à 211, cette proportion est passée de 52 % à 86 %. Après une réduction importante, le nombre de plages de qualité bactériologique moyenne (B) varie autour de 12 %. En 211, il y a deux plages dans la classe C (eau pouvant momentanément être polluée) et aucune dans la classe D (eau de mauvaise qualité). État 2-21 État 211 Objectif 22 1993 1995 1997 1999 21 23 25 27 29 Evolution de la qualité des plages du Léman 1992-211 211 % 1% 2% 3% 4% 5% 6% 7% 8% 9% 1% Fréquence cumulée en % Symboles A. B. C. Classes de qualité Eau de bonne qualité Eau de qualité moyenne Eau pouvant être momentanément polluée Recommandations Éviter de plonger, se doucher après le bain D. Eau de mauvaise qualité Ne pas se baigner 15 % Pourcentage des plages en classes C et D 1.8 % % Classes de qualité de la CIPEL 16 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

État écologique du lac Physico-chimie L5 : QUALITÉ BACTÉRIOLOGIQUE DES PLAGES DU LÉMAN Carte de la qualité bactériologique des plages du Léman - état 211-212 A. B. C. D. Eau de bonne qualité Eau de qualité moyenne Eau pouvant être momentanément polluée Eau de mauvaise qualité Plages avec toilettes et douches Accès au lac et plages sans équipement particulier CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 17

PARTIE 1 : SUIVI DES MILIEUX 1 état écologique du lac Biologie 18 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

État écologique du lac Biologie L6 : RESSOURCE PISCICOLE - PÊCHE PROFESSIONNELLE ET DE LOISIR OBJECTIFS DU PLAN D ACTION 211-22 L objectif est de conserver dans un bon état écologique les espèces, de maintenir une pêche professionnelle et une pêche de loisir et de conserver un équilibre entre la pression de la pêche professionnelle et de loisir. Les conditions du milieu doivent favoriser les espèces comme l omble, la truite et le corégone. Le Léman était un lac à corégones (féra) et cette espèce devrait être la plus représentée. L objectif global en matière piscicole est d assurer la prédominance des poissons nobles. Il faut pour cela : Restaurer et préserver le milieu pour le bon déroulement des cycles biologiques (en particulier la reproduction naturelle) de toutes les espèces de poissons. Gérer les conditions du milieu de manière à favoriser le peuplement naturel de toutes les espèces de poissons, et plus spécialement celui des poissons nobles, nécessitant des eaux bien oxygénées. Gérer la qualité de l eau pour que la chair des poissons soit de qualité. tonnes / an 1'6 1'4 1'2 1' 8 6 4 Évolution des tonnages capturés pour les 5 espèces principales (perche, corégone, truite, omble, brochet) INDICATEURS Statistique des déclarations de captures pour les 5 espèces les plus pêchées. Pourcentage de poissons dits nobles capturés par la pêche. 2 195 1955 196 1965 197 1975 pêcheurs professionnels 198 1985 199 1995 2 pêcheurs de loisir 25 21 DIAGNOSTIC L évolution de la qualité des eaux et des habitats du Léman ont des conséquences sur la structure des communautés piscicoles. Dans les lacs eutrophes, les communautés de poissons sont dominées par les cyprinidés et les percidés, alors que dans les lacs oligotrophes ce sont les salmonidés qui représentent l essentiel de la biomasse. Ces espèces sont à forte valeur patrimoniale et halieutique, elles sont traditionnellement appelées espèces nobles. La situation actuelle du lac en pression de pêche et de niveau de phosphore est proche de l optimum pour la production piscicole. Les captures de corégones n ont jamais été aussi importantes depuis de nombreuses années. L évaluation représentée sur la barette est effectuée sur avis d expert, en tenant compte de plusieurs facteurs (espèces, reproduction naturelle, nutrition, etc.) État 21 État Objectif 211 22 (Données : Commission consultative pour la pêche dans le Léman, 211) 1991-1995 66.2% Évolution du pourcentage des différentes espèces dans les captures entre 1991 et 29.9% 3.9% 19.7% 9.3% 4.8% 5.4% 2.% 26-21 1.4% Truite Corégone Omble Perche Brochet 5.3% CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 19

État écologique du lac Biologie L6 : RESSOURCE PISCICOLE - PÊCHE PROFESSIONNELLE ET DE LOISIR Évolution de la pêche des corégones Évolution de la pêche de l omble chevalier 1 5 8 4 (Données : Commission consultative pour la pêche dans le Léman, 211) tonnes / an tonnes / an 3 2 1 1'25 1' 75 5 25 195 195 1955 196 1965 197 1975 198 1985 199 1995 2 pêcheurs professionnels pêcheurs de loisir Évolution de la pêche de la perche 1955 196 1965 197 1975 198 1985 199 1995 2 pêcheurs professionnels pêcheurs de loisir 25 25 21 21 tonnes / an tonnes / an 6 4 2 5 4 3 2 1 195 195 1955 1955 196 1965 197 1975 198 1985 199 1995 2 pêcheurs professionnels pêcheurs de loisir Évolution de la pêche de la truite lacustre 196 1965 197 1975 198 1985 199 1995 2 pêcheurs professionnels pêcheurs de loisir 25 25 21 21 2 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

État écologique du lac Biologie L6 : RESSOURCE PISCICOLE - PÊCHE PROFESSIONNELLE ET DE LOISIR 5 Évolution de la pêche du brochet 4 tonnes / an 3 2 1 195 1955 196 1965 197 1975 198 1985 199 1995 2 25 21 (Données : Commission consultative pour la pêche dans le Léman, 211) pêcheurs professionnels pêcheurs de loisir CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 21

État écologique du lac Biologie L7 : MICROPOLLUANTS DANS LA CHAIR DES POISSONS (Hg, PCB) OBJECTIFS DU PLAN D ACTION 211-22 Les poissons, situés en fin de chaîne alimentaire, peuvent accumuler dans leur chair certains micropolluants comme le mercure ou des subtances de synthèse lipophiles (qui s accumulent dans les graisses). Les objectifs sont : Absence d effet néfaste envers la faune piscicole. Obtention de poisson de grande qualité alimentaire, c est-à-dire : - Teneurs naturelles pour les métaux (teneur due aux caractéristiques géologiques du bassin versant), - Teneurs nulles pour les micropolluants organiques. INDICATEURS Concentrations en mercure (Hg) et en polychlorobiphényles (PCB) dans les lottes, perches, ombles chevaliers et corégones, exprimées en microgramme par kilo de MF (MF = matière fraîche) Objectifs : - Pour le mercure, concentration naturelle (2-3 µg/kgmf). - Pour les PCB, maintien de la tendance à la baisse des teneurs dans la chair des poissons. L objectif à plus long terme est de tendre vers zéro. DIAGNOSTIC Grâce aux efforts consentis pour la lutte contre la pollution mercurielle, l amélioration observée ces dernières années se confirme. Les concentrations en PCB totaux sont stables. Les ombles présentent une teneur plus importante du fait de leur richesse en graisse. Pour les PCB de type dioxine, voir pages suivantes. Concentrations en Hg et PCB dans 4 espèces de poissons du Léman État 2 État 28 Objectif 22 Teneur en Hg ( g/kg de MF) Teneur en PCB totaux ( g/kg de MF) Évolution des teneurs en PCB totaux dans 4 espèces de poissons 1' 9 8 7 6 5 4 3 2 1 Valeur maximale légale en Suisse lottes perches ombles chevaliers corégones 1975 1976 1977 1978 1981 1983 1984 1985 1987 1989 1993 1994 1995 1997 2 24 28 Évolution des teneurs en mercure dans 4 espèces de poissons 5 Valeur maximale légale en Suisse et en France lottes perches 4 ombles chevaliers corégones 3 2 1 Valeurs maximales légales PCB : 1 µg/kg Hg : 5 µg/kg PCB dans les ombles (valeur la plus critique) PCB : 226 µg/kg Objectifs PCB : µg/kg Hg : 2-3 µg/kg 1975 1976 1977 1978 1981 1983 1984 1985 1987 1989 1993 1994 1995 1997 2 24 28 22 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

État écologique du lac Biologie L8 : MICROPOLLUANTS DANS LA CHAIR DES POISSONS ET DES ÉCREVISSES (PCDD, PCDF, PCB-dl) INDICATEURS Concentrations en dioxines (PCDD), furanes (PCDF) et polychloro-biphényles «de type dioxine» (PCB-dl) dans les lottes, perches, ombles chevaliers, corégones, truites, brochets et écrevisses, exprimées en équivalents toxiques de l Organisation mondiale de la santé (OMS), après application des facteurs d équivalence toxique (TEQOMS). Objectifs : - Concentrations dans la chair des poissons inférieures à la limite du Règlement (CE) N o 181/26 de 8 picogrammes TEQOMS par gramme de matière fraîche (MF). - Maintien d une tendance à la baisse des teneurs dans la chair des poissons. L objectif à plus long terme est de tendre vers zéro. Les PCB ont été utilisés pour de nombreuses applications techniques jusqu à leur interdiction totale au mileu des années 8. Une partie de ces substances s'est diffusée dans l environnement, où elles se trouvent parfois encore aujourd hui en raison de leur grande stabilité. Total-TEQ (PCDD/F + PCBdl) en pg TEQ OMS par g de poids frais 16 14 12 1 8 6 4 2 Omble chevalier 25 3 35 4 45 5 Taille (cm) zone-d zone-a zone-b zone-c DIAGNOSTIC Limite réglementaire (8 pg TEQ OMS / g de poids frais) Les concentrations mesurées dans la chair des écrevisses et de plusieurs espèces de poissons du Léman ne dépassent pas la limite réglementaire européenne excepté pour l omble chevalier. Pour cette dernière espèce, le constat dressé montre que le taux de contamination augmente avec l âge et la taille du poisson pêché. En conséquence, la commercialisation et la consommation de cette espèce sont limitées à une taille ne dépassant pas 39 cm. Versoix Promenthouse Nyon D Dullive Aubonne 125 Morges A Venoge C Thonon Chambronne Dranse Lausanne Evian 275 Grand Lac B Veveyse 5 1 km Montreux Rhône Total-TEQ (PCDD/F + PCBdl) en pg TEQ OMS par g de poids frais 8 7 6 5 4 3 2 1 Corégone - féra 35 37 39 41 43 45 47 49 51 53 Taille (cm) zone-d zone-a zone-c Genève Petit Lac TEQ OMS : équivalent toxique. Les équivalents toxiques de tous les constituants du mélange sont additionnés et définissent le TEQ global : toxicité relative du mélange. CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 23

État écologique du lac Biologie L8 : MICROPOLLUANTS DANS LA CHAIR DES POISSONS ET DES ÉCREVISSES (PCDD, PCDF, PCB-dl) Limite réglementaire (8 pg TEQ OMS / g de poids frais) Total-TEQ (PCDD/F + PCBdl) en pg TEQ OMS par g de poids frais 8 7 Brochet 6 5 4 3 2 1 5 7 9 11 Taille (cm) zone-d zone-a zone-c Espèce taille (cm) zone Total-TEQ (PCDD/F +PCBdl) en pg TEQ OMS par g de poids frais Ecrevisse américaine 9 à 11.5 C - D.33 ± 2% Ecrevisse américaine 7.5 à 11 D.36 ± 2% Ecrevisse signal 9 à 14 C - D.17 ± 2% Ecrevisse signal 9.5 à 14 D.21 ± 2% Ecrevisse signal 9 à 11.5 A.1 ± 2% Truite 36 C 2.76 ± 2% Truite 42 A 2.13 ± 2% Truite 38 D 1.35 ± 2% Lotte 38 A 1.21 ± 2% Venoge Lotte 21.5 à 25.5 A.81 ± 2% Aubonne Versoix Promenthouse Nyon D Dullive 125 Morges C A Thonon Chambronne Dranse Lausanne Evian 275 Grand Lac B Veveyse 5 1 km Montreux Rhône Lotte 21 à 23 A.39 ± 2% Perche 15.5 à 18 A.6 ± 2% Perche 16 à 2 C - D.95 ± 2% Perche 16.5 à 18.5 C.4 ± 2% Perche 16.5 à 18.5 C 1.2 ± 2% Petit Lac Genève 24 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

État écologique du lac Biologie L9: MICROPOLLUANTS DANS LES MOULES (métaux, TBT) OBJECTIFS DU PLAN D ACTION 211-22 La moule d eau douce est utilisée comme bioindicateur de l accumulation de certains composés métalliques ou organiques. Les propriétés bioaccumulatrices se traduisent par des concentrations dans la chair supérieures à celles des poissons pour certains métaux cadmium, cuivre, plomb, zinc et du même ordre de grandeur pour les PCB et les organo-étains. Les moules sont fixées et permettent donc d avoir une approche géoréférée contrairement aux poissons. Le suivi de certains micropolluants dans les moules permet une surveillance écologique des eaux du lac dans les zones littorales. Ce programme peut servir de système d alerte pour la surveillance des apports polluants au lac. Les objectifs sont : Absence de mise en évidence de pollution littorale. Chair des moules : teneurs les plus basses possibles en métaux et micropolluants organiques. INDICATEURS Organo-étains (Tributylétain : TBT) et métaux dans les moules zébrées. Objectif : teneurs les plus basses possibles. Les organo-étains sont des substances de synthèse utilisées précédemment comme antifouling pour les coques de bateaux. Leur mise sur le marché et leur utilisation sont interdites en Suisse et en France. mg/kgms Évolution des teneurs dans les moules zébrées 1995-24 6 5 4 3 2 1 Cadmium Buchillon Vidy Versoix (MS = matière sèche) 1. Promenthouse Venoge Lutry Organo-étains (TBT).8 1997 : 5 mg/kgms Bouveret Dranse Redon Meillerie Hermance Thonon 1995 1997 2 24 2 : 9 mg/kgms DIAGNOSTIC mg/kgms.6.4 En ce qui concerne les métaux lourds, les concentrations dans les moules, très importantes en 1995, ont diminué en 24 sauf pour quelques métaux à certains endroits. Dans la majorité des sites, les concentrations en organo-étains (TBT) observées dans les moules zébrées sont relativement faibles et ont baissé par rapport aux campagnes de 1995 et 2. Dans certains ports, ces concentrations sont en nette baisse et la contamination du port du Bouveret par ces polluants semble être maîtrisée..2. Buchillon Vidy Versoix Promenthouse Venoge Lutry Bouveret Dranse Redon Meillerie Hermance Thonon CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 25

État écologique du lac Biologie L9: MICROPOLLUANTS DANS LES MOULES (métaux, TBT) Évolution des concentrations en métaux (cadmium, chrome, plomb) dans les moules zébrées Années 1995 1997 2 24 6 4 2 Cd Cr Pb 6 4 2 6 4 2 Cd Cr Pb Venoge Lausanne Vidy Cd Cr Pb Lutry 6 4 2 Cd Cr Pb Buchillon 6 6 4 2 Cd Cr Pb Promenthouse Thonon Redon Dranse Meillerie Bouveret Rhône 4 2 Cd Cr Pb 6 4 2 Cd Cr Pb Hermance Versoix Genève 6 4 2 Cd Cr Pb 6 6 4 4 2 2 Cd Cr Pb 6 6 4 Cd Cr Pb 4 2 2 Cd Cr Pb Cd Cr Pb Les valeurs sont exprimées en milligrammes par kilogramme de matière sèche (mg/kg MS) 26 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

État écologique du lac Biologie L9: MICROPOLLUANTS DANS LES MOULES (métaux, TBT) Évolution des concentrations en métaux (cuivre, nickel) dans les moules zébrées Années 1995 1997 2 24 9 6 3 Cu Ni 9 6 3 Cu Venoge Ni 9 6 3 Lausanne Vidy Lutry Cu Ni 9 6 3 Cu Ni 9 Buchillon 9 6 6 3 Cu Ni Promenthouse Thonon Dranse Meillerie Bouveret Rhône 3 Cu Ni 9 6 3 Cu Ni Versoix Genève 9 6 3 Cu Redon Hermance 9 6 3 Cu Ni 9 9 6 6 3 3 Cu Ni Cu Ni 9 6 3 Cu Ni Ni Les valeurs sont exprimées en milligrammes par kilogramme de matière sèche (mg/kg MS) CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 27

État écologique du lac Biologie L9: MICROPOLLUANTS DANS LES MOULES (métaux, TBT) Évolution des concentrations en métaux (zinc) dans les moules zébrées Années 6 6 1995 1997 2 24 6 4 2 Zn 4 2 Zn Venoge Lausanne Vidy Lutry 4 2 Zn 6 4 2 Zn Buchillon 6 4 2 Zn Versoix Promenthouse Thonon Redon Hermance 6 Dranse Meillerie Bouveret Rhône 6 4 2 Zn 4 6 2 4 6 4 2 Zn Genève 6 4 2 Zn 2 6 6 Zn 4 4 Zn 2 2 Zn Zn Les valeurs sont exprimées en milligrammes par kilogramme de matière sèche (mg/kg MS) 28 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

État écologique du lac Biologie L9: MICROPOLLUANTS DANS LES MOULES (métaux, TBT) Évolution des concentrations en tributylétain (TBT) dans les moules zébrées Années 1995 1997* 2 24 * Valeurs uniquement pour le Bouveret.5.4.3.2.1.5.4.3.2.1 Buchillon Venoge Lausanne Vidy.5.4.3.2.1 Lutry.5.4.3.2.1 1. 9. 8. 7. 6. 5..5 4..4.3.2.1 Versoix Promenthouse Thonon Redon Hermance Dranse Meillerie Bouveret Rhône.6.5.4.3.2.1.5.4.3.2.1 Genève.5.4.3.2.1.5.4.3.2.1.5.4.3.2.1.5.4.3.2.1.5.4.3.2.1 Les valeurs sont exprimées en milligrammes par kilogramme de matière sèche (mg/kg MS) CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 29

État écologique du lac Biologie L1 : VÉGÉTATION AQUATIQUE OBJECTIFS DU PLAN D ACTION 211-22 Les milieux aquatiques et riverains doivent permettre l établissement et le développement de communautés végétales et animales diversifiées et spécifiques de la typologie de la rive. Le maintien ou le rétablissement de la diversité écologique de la zone littorale lacustre est garanti par : - une bonne qualité physico-chimique de l eau et des sédiments ; - une morphologie de la rive proche de l état naturel ; - la mise en réseau et la protection efficace des sites naturels particulièrement importants. Abondance relative des principaux macrophytes 1975 1997 4% 3% 3% 7% 5% 13% 1% 1% 23% 5% 2% 5% 12% INDICATEUR Abondance relative des principaux macrophytes. 26% 43% 47% DIAGNOSTIC 29 Lustre d eau (Characées) Potamot pectiné (Potamogeton pectinatus) Suite à l aménagement intensif de ses rives, le Léman est, par rapport aux autres lacs suisses, très pauvre en macrophytes émergents et flottants. Avec ses 2.6 km de rives non aménagées et ses 5.5 ha de roselières aquatiques, la région des Grangettes est la dernière grande zone naturelle du Léman. C est dans cette zone que se concentre la majorité des espèces émergentes et à feuilles flottantes. L eutrophisation du Léman avait abouti à une banalisation de la flore macrophytique submergée, caractérisée par une forte régression de plusieurs espèces sensibles, comme les characées, et la prolifération du potamot pectiné. L oligotrophisation des eaux, en cours depuis les années 198, se répercute également sur la végétation aquatique. La dernière étude, effectuée en 29, confirme en effet une forte extension en surface et profondeur des herbiers de characées, connues pour leur sensibilité à l eutrophisation, et la régression du potamot pectiné. Plusieurs espèces qui n étaient plus observées, notamment de characées, devraient se redévelopper dans un avenir plus ou moins proche et confirmer l amélioration de l état écologique de la zone littorale lémanique. 2% 2% 4% 6% 8% 17% 27% 34% Potamot perfolié (Potamogeton perfoliatus) Myriophylle en épi (Myriophyllum spicatum) Potamot luisant (Potamogeton lucens) Potamot fluet (Potamogeton pusillus) Zannichellie des marais (Zannichellia palustris) Autres 3 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

État écologique du lac Biologie L11 : PHYTOPLANCTON OBJECTIFS DU PLAN D ACTION 211-22 Le suivi du phytoplancton du Léman a montré que certaines espèces peuvent produire des biomasses considérables ou des fleurs d eau et provoquer ainsi des nuisances pour le traitement des eaux de boisson, la pêche ou les loisirs. 35 espèces de ce type ont été cataloguées dans le Léman et sont donc considérées comme indésirables; en revanche, une augmentation de la biomasse relative des 8 espèces de caractère trophique oligotrophe serait un signe positif. La prolifération importante des espèces d algues planctoniques surtout filamenteuses en été conduit généralement à des dépôts de détritus organiques appauvrissant les eaux profondes en oxygène et créant des nuisances pour les pêcheurs. INDICATEURS Évolution des biomasses relatives de deux sous-groupes d algues planctoniques : 1) Algues considérées comme indésirables, formant des fleurs d eau, longs filaments, etc. ou de caractère trophique eutrophe. 2) Algues de caractère trophique oligotrophe. Objectif : Augmentation des biomasses relatives des espèces oligotrophes et diminution des biomasses relatives des algues indésirables ou eutrophes. Poids frais (biomasse) des algues du plancton de juillet à septembre (mesuré au centre du lac). Objectif : Pas de prolifération d algues induisant une biomasse moyenne de juillet, août et septembre supérieure à 1 5 mg/m 3. DIAGNOSTIC L année 211 présente une faible biomasse phytoplanctonique, comparable aux années 26 et 28. Aucun bloom à Mougeotia gracillima n a été détecté. La proportion en algues oligotrophes augmente fortement depuis 2 ans, et l abondance en algues eutrophes est la plus faible de toute la chronique. L évolution des proportions de ces classes algales ainsi que l évolution de leur biomasse indiquent une amélioration progressive de l état trophique du lac. Biomasse en mg/m 3 Biomasse moyenne en % 1% 8% 6% 4% 2% % 12' 1' 8' 6' 4' 2' Évolution des biomasses relatives de deux sous-groupes d'algues planctoniques (moyenne annuelle et moyenne mobile sur 5 ans) 1974 1974 1976 1978 198 1982 1984 1986 1988 199 1992 Biomasse phytoplanctonique moyenne de juillet à septembre 1976 1978 198 1982 1994 1996 1998 2 22 % oligotrophes % divers % eutrophes + indésirables % eutrophes + indésirables (moyenne mobile 5 ans) % oligotrophes (moyenne mobile 5 ans) > 3' : nuisances certaines 1'5-3' : risques de nuisances < 1'5 : pas de nuisance Objectif Moyenne mobile sur 5 ans 1984 1986 1988 199 1992 1994 1996 1998 2 22 24 24 26 26 28 28 21 21 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 31

État écologique du lac Biologie L12 : PRODUCTION PRIMAIRE PÉLAGIQUE OBJECTIFS DU PLAN D ACTION 211-22 La biomasse chlorophylienne et l activité photosynthétique du phytoplancton dans la zone pélagique sont des indicateurs généraux de la productivité potentielle du lac jusqu aux échelons trophiques supérieurs ainsi que de la façon dont le phosphore est «éliminé» de la couche supérieure par consommation par le phytoplancton. La répartition sur la verticale, en considérant les couches -3 m (totalité de la zone euphotique) et -1 m (zone supérieure de celle-ci), donne des indications sur la présence et l activité d espèces nuisibles, et permet de suivre l enfoncement de l activité biologique du phytoplancton, liée à l appauvrissement des couches supérieures du lac en phosphore. INDICATEURS Biomasse chlorophylienne moyenne annuelle (-3 m) et contribution relative de la couche -1 m à cette biomasse : 1) la moyenne annuelle est liée à l état trophique général du lac, 2) la contribution relative de la couche -1 m permet de voir dans quelle couche du lac se trouve l essentiel du phytoplancton. Objectifs : - stabilité ou diminution de la biomasse chlorophylienne moyenne annuelle - diminution de la contribution de la couche -1 m à celle-ci. Production et productivité pélagiques : 1) la production est la quantité de biomasse nouvelle créée par l activité photosynthétique du phytoplancton chaque année 2) la productivité représente le rapport production sur biomasse, et donne des indications sur la vitesse de renouvellement du phytoplancton Objectifs : - maintien de la production annuelle dans la moyenne des années précédentes (2 à 3 grammes de carbone fixés par an par m caractéristique des lacs pauvres en nutriments) - maintien ou augmentation de la productivité. DIAGNOSTIC Les valeurs de production primaire et de chlorophylle a dans la zone -3 m de l année 211, bien que légèrement plus élevées que celles de l année 21, restent parmi les plus faibles enregistrées au cours des 12 dernières années. La production primaire en 211 se situe dans la gamme des valeurs fixées dans les objectifs à atteindre. En considérant les 15 dernières années, on retrouve la tendance globale à la baisse des valeurs si on fait abstraction des pics de 21, 27 et 29. La faible variation interannuelle de la biomasse chlorophylienne observée entre 28 et 211 suggère que le Léman serait dans un état de relative stabilité interannuelle au niveau du phytoplancton. Cette situation est souvent observée au cours des périodes de réoligotrophisation caractérisées par des concentrations de phosphore assez faibles pour contraindre ces microalgues. Ces observations confirment l idée selon laquelle les efforts doivent continuer pour maintenir durablement la baisse du phosphore dans les eaux et par conséquent celle des variables phytoplanctoniques. 32 Évolution de la biomasse chlorophylienne moyenne du phytoplancton (-3m) et de la contribution de la couche -1 m en % biomasse chlorophylienne moyenne annuelle (mg chla.m -2 ) production annuelle (gc.m -2. an -1 ) 2 15 1 5 5 4 3 2 1 Biomasse moyenne annuelle (-3 m) Contribution -1 m en % 1987 1988 1989 199 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 21 211 Évolution de la production primaire totale annuelle et de la productivité du phytoplancton Production primaire annuelle nette Productivité (-3 m) 1987 1988 1989 199 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 21 211 1 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 75 5 25 4 3 2 1 % de la biomasse dans la couche -1 m productivité (gc fixé. mg chla -1. an -1 )

État écologique du lac Biologie L13: FAUNE BENTHIQUE PROFONDE OBJECTIFS DU PLAN D ACTION 211-22 L évolution de la faune des invertébrés qui colonise le fond du lac (vers et larves d insectes) donne une indication du niveau trophique du milieu. Cette faune est capable d intégrer au cours du temps des fluctuations hydrologiques, physico-chimiques et biologiques et son étude donne des indications sur la qualité globale du lac. L objectif serait de permettre le rétablissement de plus de 6 % des effectifs de vers et de larves d insectes appartenant à des espèces caractéristiques d un lac oligotrophe. Cette valeur devrait être atteinte à toutes les profondeurs et spécialement dans la zone profonde. INDICATEURS : INDICATEURS DE QUALITÉ BENTHIQUE (IQB) Abondance relative moyenne des espèces de vers et larves d insectes indicatrices de conditions oligotrophes (IQBOC), calculée pour la zone de 15 m de profondeur. Objectif : au moins 6 % IQBOligo : Abondance relative moyenne des espèces de vers (uniquement) indicatrices de conditions oligotrophes. Phosphore total ( g/l) et Indice de Qualité Benthique (%) 1 9 8 7 6 5 4 3 2 1 1975 Objectif Abondance relative moyenne des espèces de vers et larves d insectes indicatrices de conditions oligotrophes (IQBOC) à 15 m IQBOligo à 15 m Phosphore total 198 1985 199 1995 IQBOC à 15 m 2 25 DIAGNOSTIC État 1993 État 25 Objectif 22 L indicateur IQBOligo a augmenté significativement depuis les années 199, soulignant ainsi une amélioration de l état biologique des sédiments. Cependant, l augmentation ne se poursuit pas en 25 à 15 m de profondeur. L indicateur IQBOC intégrant 2 groupes faunistiques (vers et larves d insectes), appliqué aux données depuis 1993, montre que l état biologique des sédiments est resté stable à 15 m entre 1998 et 25. D autres indicateurs quantitatifs montrent même qu une amélioration sensible est visible, mais ceci reste à confirmer. 2 % 48 % 6 % Pourcentage d espèces de vers et de larves d insectes indicateurs de conditions oligotrophes à 15 m CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 33

PARTIE 1 : SUIVI DES MILIEUX 2 État des cours d eau 34 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212

État des cours d eau R1 : MACROPOLLUANTS DANS LES COURS D EAU OBJECTIFS DU PLAN D ACTION 211-22 La qualité physico-chimique est une des conditions pour que les cours d eau remplissent leurs fonctions écologiques. Cette qualité dépend principalement des activités humaines dans le bassin versant (STEP domestiques, agriculture, autres rejets ponctuels et diffus). Les macropolluants (nutriments) sont des substances qui sont néfastes ou toxiques à partir d un certain seuil de concentration. Pour les macropolluants, les objectifs suivants sont déterminés : - Objectifs réglementaires nationaux. - Objectif au niveau CIPEL : augmentation des sites surveillés en qualité bonne et très bonne, avec à terme la totalité des sites dans ces catégories. INDICATEURS Nombre de sites surveillés et répartition dans les différentes classes pour les paramètres suivants : - Carbone organique dissous (COD) - Ammonium (NH 4 ) - Orthophosphate (PO 4 ). - Nitrate (NO 3 ) Objectif: % de sites en classe moyenne ou mauvaise pour ces paramètres Pourcentage des 227 sites surveillés dans les différentes classes 7% 6% 5% 4% 3% 2% 1% % DOC N-NH4 P-PO4 N-NO3 1 - très bonne 65.6% 48.9% 4.4% 35.2% 2 - bonne 21.7% 37.% 18.7% 34.8% 3 - moyenne 1.4% 7.5% 35.1% 22.2% 4 - mauvaise 2.4% 6.6% 5.8% 7.8% Grille d évaluation DIAGNOSTIC Le pourcentage de stations en classe moyenne ou mauvaise est passé de 27% pour la période 24-26 à 24% pour la période 27-29 Paramètres/ Classification COD (mg/l) N-NH 4 (mg N-NH 4 /L) P-PO 4 (mg P-PO 4 /L) N-NO 3 (mg N-NO 3 /L) Très bonne <= 3 <=.1 <=.25 <= 1 État 1999-21 État 27-29 Objectif 22 Bonne 3-5.1 -.4.25.5 1 3 Moyenne 5-8.4-1.5.25 3 6 45 % 24 % % Pourcentage en classe moyenne ou mauvaise pour les 4 paramètres et l ensemble des sites surveillés Mauvaise > 8 > 1 >.25 > 6 CIPEL Plan d action 211-22 Tableau de bord technique 212 35