MUTATIONS ET DÉFIS AFRICAINS (M.D.A.)

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1 MUTATIONS ET DÉFIS AFRICAINS (M.D.A.) A. Articulation générale du projet et guide de lecture du dossier ) Objectifs...3 2) Outils...5 3) Feuille de route scientifique et methodologie...5 Une charte de collaboration... 5 Axes de réflexion... 6 Espaces collaboratifs Originaux (ECO)... 6 Espace transversal... 6 B. Quatre axes de réflexion ) «L invention d un nouveau cosmopolitisme»...7 2) «Recompositions politico-religieuses»...7 3) «Environnement, conflictualités, dynamiques économiques et politiques»...8 4) «Patrimoine, création et invention de soi»...8 C. Six espaces collaboratifs originaux ) Couleurs : création et perception, utilisation et réception...9 2) Elites africaines dans le monde ) Biographie/biographies ) Contraintes, contrôles et résistances africaines ) Ressources et conflictualités en Afrique : «Mines, terres, routes et rails» ) Se montrer, se dire et se penser D. Espace transversal et animation globale du projet ) Formation et aide de terrain ) Rencontres transversales ) Dissémination et espace numérique reflet et créateur ) Gouvernance Comité de pilotage Conseil scientifique E. ANNNEXES ) Tableaux des participants à MDA ) Budget général, pas postes de dépenses ) Chronogramme MDA ) Contribution des ECO aux objectifs transversaux du programme MDA ) Liste des Masters/Doctorats concernés par l Afrique portés par les partenaires ) Implications des différents partenaires ) Curriculum Vitae des membres du comité de pilotage ) Autres projets existants

2 MUTATIONS ET DÉFIS AFRICAINS (M.D.A.) L Afrique est sans doute le continent à propos duquel le discours savant a le plus évolué en un siècle, de la bibliothèque coloniale aux études contemporaines en passant par les Post- Colonial Studies très controversées en France. Cette évolution va de pair avec le dynamisme du continent lui-même qui a connu maints bouleversements et qui change encore, et peutêtre, plus que tout autre : intégration accélérée aux marchés mondiaux, interventions internationales militaires, résurgence de dangers terroristes, mobilités accrues, taux de croissance (même si l indicateur n est pas toujours pertinent), demande croissante d une représentation diplomatique internationale, montée des mouvements populaires de contestation... Ces mutations entraînent de nouveaux défis auxquels les autorités publiques locales, nationales et internationales ainsi que les différents acteurs privés (opérateurs économiques mais aussi associations, groupes religieux, etc.) se retrouvent confrontés et qui exigent d eux l invention d un nouveau répertoire de réponses. L objectif du programme MDA est essentiellement de contribuer à documenter ces nouveaux défis et à fournir un cadre d échange et de discussion pour en produire l analyse. A cette fin, le programme MDA (Mutations et Défis Africains) entend encourager les synergies entre les membres de la CUE HéSam préoccupés par les questions africaines ainsi qu entre leurs partenaires africains respectifs en mettant résolument en avant un plurilinguisme disciplinaire : quels regards les différentes disciplines portent-elles sur des objets de recherche commun? Quels sont les enseignements de cet entrecroisement de regards différemment situés? MDA cherche aussi à voir en quoi les connaissances acquises sont encore tributaires de leur matrice coloniale ou si elles ont su s en détacher, s il existe une spécificité «africaniste» ou si celle-ci n est pas finalement caduque. Le continent libéré d un passé pesant, étant dorénavant l objet de savoirs et d études généralistes, en un mot n étant plus un cas à part. La présence dans MDA de laboratoires généralistes, à côté de ceux identifiés «aire culturelle Afrique» est ainsi significative de cette «dé-ghettoïsation» des savoirs sur l Afrique. Le présent projet, MDA, organise ses interrogations selon quatre axes de réflexion et se donne trois objectifs majeurs : recherche scientifique, formation et coopération. Six «Espaces collaboratifs originaux» (ECO) constituent la colonne vertébrale du programme scientifique. Ces ECO sont à comprendre, non comme une liste d évènements scientifiques, mais comme des points d entrées transversaux autour desquels les différents membres du programme sont invités à entrer en dialogue. Cette transversalité est rappelée par la gouvernance collégiale du projet ainsi que par une attention particulière à une politique de capitalisation globale. Ces ECO sont interdisciplinaires, couvrent une chronologie plurielle et associent étroitement chercheurs, étudiants, professionnels et des Opérateurs de terrain. Mutations et Défis Africains (MDA) vise à développer des recherches et études sur l Afrique en s intéressant aux multiples enjeux contemporains (sociaux, économiques, culturels ou environnementaux) qui traversent le continent. Sont ainsi concernées toutes les aires géographiques (du nord au sud du Sahara) et linguistiques (francophone, anglophone lusophone et arabophone). Le choix du vocable «Mutations» constitue une prise de position sur la construction de l objet de recherche. Il souligne le choix d appréhender, pour leur fécondité heuristique, les processus plutôt que les substances, en variant les échelles temporelles et spatiales. Les objets qui rendent compte, dans les expériences africaines, des passages, des transformations et des 2

3 trajectoires sont privilégiés. Le terme «Défis» quant à lui recouvre deux sens : social et épistémologique. Il s agit, tout d abord, d appréhender les épreuves vitales auxquelles le continent africain est confronté : crises politiques, patrimonialisation, transition démographique, mobilité des populations, exploitation des ressources, préservation de la nature, sortie de guerres ou de conflits armés, reproduction des élites, mobilisations sociales, explosions religieuses, etc. Leur compréhension nécessite, par extension, de s intéresser aux questions que l Afrique pose aux différentes sciences. En effet, l Afrique est marquée par l émergence de processus souvent inattendus et dont les contours et les dynamiques questionnent la pertinence des catégories d analyse classique. Les outils de lecture existants apparaissent souvent inopérants pour saisir ces phénomènes dans leur complexité. Aussi, la difficulté à rendre ces changements intelligibles invite-t-elle à interroger les objets et les catégories dont se sont dotées les différentes disciplines. A. Articulation générale du projet et guide de lecture du dossier 1) Objectifs Outre l objectif fondamental du projet MDA, qui œuvre à la consolidation et l extension des collaborations et liens entre les chercheurs travaillant sur l Afrique membres de la CUE HéSam, le projet MDA poursuit trois objectifs étroitement articulés. a) Contribuer à l analyse des mutations que vit l Afrique aujourd hui et à la réflexion scientifique que requièrent les défis qu elle a à affronter. Il s agit à la fois de mener des recherches originales et de faire converger des connaissances existantes, dont la mise en commun sera productrice de savoirs nouveaux. Ce volet recherche vise au renouvellement des travaux sur l Afrique par la mise en synergie des membres de MDA, à partir de leur diversité disciplinaire et de la pluralité des positionnements sur le terrain. La capitalisation et la diffusion des résultats sont prévues par des rencontres, le renforcement de réseaux, des appuis à la publication et l animation d un espace numérique. b) Contribuer à la formation de jeunes chercheurs, de praticiens, de décideurs, etc., en les associant aux activités de recherche et aux rencontres scientifiques. MDA rassemble des unités proposant des formations de Master et des doctorats (Paris 1, EHESS). Les séminaires et ateliers sont ouverts aux étudiants, contribuant ainsi à leur formation par la recherche. L articulation à la recherche rend plus lisible cette offre de formation. Le projet soutient aussi les jeunes chercheurs (du niveau Master au niveau Post-Doc, notamment l Association des Jeunes chercheurs en études africaines ou JCEA), en s aidant d un double dispositif de bourses (de terrain et de fin de thèse), proposées sur appels d offres et sélectionnées par le conseil de pilotage du programme (voir plus bas). Par ailleurs, l invitation de jeunes chercheurs pour des séjours de moyenne durée contribue également à leur formation et à la dissémination des savoirs produits. c) Créer un réseau international actif et pérenne de chercheurs, praticiens et décideurs qui travaillent sur et en Afrique. Il s agit de consolider le réseau des chercheurs de la CUE HéSam du programme, en y associant les partenaires, et de l élargir au fil du développement de recherches et formation par le système d aide aux terrains et les collaborations. L organisation d ateliers assure la mise en commun, le partage et la diffusion des connaissances construites collectivement. Le dispositif numérique permet que ce réseau 3

4 perdure au-delà de la fin du projet, en accueillant notamment les recherches ultérieures dont il aura permis le lancement. Le noyau central de ce réseau est formé par les chercheurs de la Communauté d Universités et d Etablissements (CUE) HéSam (Hautes Etudes Sorbonne Arts et Métiers) qui se sont regroupés pour formé le projet MDA. Ils engagent six établissements partenaires de la CUE HéSam : EHESS, EPHE, FMSH, INED, Paris 1, INP. Ces chercheurs sont répartis dans huit laboratoires, instituts ou réseaux : * Centre européen de sociologie et de science politique, CESSP (EHESS-Paris 1, UMR 8209). * Centre d histoire sociale du XXème siècle, CHS (CNRS-Paris 1, UMR 8058). * Institut d Etude du développement économique et social, IEDES-UMR Développement et sociétés (Paris I-IRD ; UMR 201). * Institut des mondes africains, IMAF (EHESS-PARIS 1- IRD-EPHE-Université Aix- Marseille) * Identités et Territoires des populations (INED) * Pôle de recherche pour l organisation et la diffusion de l information géographique, PRODIG (PARIS 1, CNRS, IRD ; UMR 8586) * Réseau acteurs émergents, RIAM (FMSH) * Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux, IRIS (EHESS). L Association des Jeunes chercheurs en études africaines (JCEA) est également partie prenante du projet. La participation des institutions comme l ENA contribue également à renforcer ces liens, notamment à travers le réseau des ENA africaines qui sont en relation avec elle. Le Département Afrique et Moyen-Orient de l ENA est étroitement associé au projet (voir en annexe «Implications des différents partenaires»). Les entités généralistes ont explicité leur engagement (voir infra en annexe). Enfin, des chercheurs se sont associés sans toutefois engager leurs institutions de tutelle, mais ils contribuent dès à présent à l élargissement du réseau. Ils participent à MDA pour son aspect novateur et en raison de leur intérêt personnel pour les thématiques abordées. D autre part nous comptons, en cours de projet, engager d autres institutions qui sont d ailleurs nos habituels partenaires, tel par exemple le LAM. Par ailleurs le réseau européen des études africaines constitue également une plateforme intéressante pour élargir nos réseaux au niveau européen tout en donnant une plus large visibilité à nos actions de recherche et de formation. A noter qu en juillet 2015, ECAS (European Conference on African Studies) qui se déroule tous les deux ans aura lieu à Paris. Cette Conférence réunit actuellement environ 1500 chercheurs et étudiants venus d Europe, d Afrique et d ailleurs pendant 3 jours, chaque fois dans un pays européen différent. En 2015, ce sont les centres d études africaines IMAF et LAM qui organiseront à Paris cet événement. Les rapprochements noués à travers le programme MDA permettront ainsi de consolider tant les collaborations au sein de la CUE Hésam que la visibilité à l extérieur du pôle Afrique de la CUE. 4

5 2) Outils Le programme MDA se dote de divers outils pour mener à bien son programme de recherche, de formation, de dissémination et d élargissement du réseau des partenariats tant, en France qu en Europe et en Afrique. Des réunions d équipes qui rassemblent tous les deux mois les responsables des ECO (voir plus loin), ceux-là constituant le comité de pilotage du projet, pour assurer le suivi et la bonne marche du programme. Des ateliers et séminaires communs qui contribuent à la recherche et à la formation largement ouverts aux étudiants. Des conférences par des chercheurs de haut niveau, notamment les membres du comité scientifique (voir gouvernance du programme dans la dernière partie du document), qui donnent au réseau une large visibilité. Des bourses de terrain et des missions permettant de mener les recherches originales nécessaires à l avancée du programme et d assurer des conférences et des cours/formations? sur le terrain. Des invitations de jeunes chercheurs africains pour des séjours de moyenne durée permettant de les associer aux travaux des ECO, et de les impliquer dans la dynamique du projet. Un espace numérique assurant à la fois la dissémination des savoirs, et l extension consolidée du réseau des partenaires. 3) Feuille de route scientifique et methodologie Une charte de collaboration MDA s engage dans un type de collaboration originale, discutée au préalable et adossée à une charte collective : a- MDA adopte comme première règle la nécessité de l intégration des jeunes chercheurs. Dans la perspective de féconder plus avant les partenariats, il pose pour principe l invitation d au moins un collègue africain pour chacune des actions scientifiques envisagées en France. Enfin, ce programme s ouvre aux mondes non universitaires (professionnels et praticiens). MDA sédimente ainsi des pratiques de collaboration pérennes entre des chercheurs qu il aura habitué à faire travailler ensemble. b- MDA favorise un plurilinguisme disciplinaire en privilégiant les questions qui se posent à l interface des spécialités représentées dans les institutions partenaires. Cette affirmation exprime la reconnaissance de l incomplétude inhérente à toute approche et la nécessité du dialogue en dépit d épistémologies spécifiques. Une manière de contourner le «monolinguisme» est de privilégier des objets de recherche transversaux ou communs. Aussi, l un des objectifs du programme «Mutations et Défis Africains» est de travailler aux articulations problématiques et au dialogue entre sciences telles que constituées aujourd hui (sociales, humaines, physiques, biologiques), et, par la suite, de contribuer à faire progresser chacune d elles. 5

6 Axes de réflexion Quatre axes de réflexion et de débat nourrissent et guident la réalisation des objectifs du programme : a) invention d un nouveau cosmopolitisme b) recompositions politico-religieuses c) environnement, dynamiques économiques et conflictualités d) patrimoine, création et invention de soi Ces axes, succinctement présentés infra, qui traversent l ensemble des travaux du programme, fournissent les thèmes privilégiés des rencontres transversales. Espaces collaboratifs Originaux (ECO) Loin de constituer des domaines de recherche étanches, c est précisément aux intersections de ces axes de réflexion que sont déployés les ECO qui délimitent les opérations concrètes de recherche, formation et mise en réseau du programme. Ces ECO sont conçus comme autant de sites où sont mis en question les mutations et les défis majeurs du continent et où les chercheurs de la CUE, réunis dans le programme MDA, élargissent leur collaboration au-delà des partenaires déjà identifiés. Six ECO ont été retenus, qui constituent des points de convergence pluridisciplinaires innovants, susceptibles de nourrir en retour les axes de réflexion et de contribuer à la réalisation des trois objectifs fondamentaux du projet. Ces espaces collaboratifs se chevauchent partiellement, renforçant ainsi les liens au sein de la CUE comme à l extérieur. Ces six ECO constituent la valeur ajoutée de MDA. Ils sont le produit d une mise en dialogue et d une mise en perspective nouvelle des travaux antérieurs des membres de la CUE. Les ECO entendent les traverser diversement pour les faire interagir et susciter de nouvelles pistes de recherche. Ces espaces sont des points d entrée qui reflètent et reconfigurent l état des recherches menées par les différentes entités partenaires (laboratoires, réseaux ou instituts) et aboutissent concrètement à des animations scientifiques et des actions structurantes sur trois ans : ateliers, séminaires, écoles d été en Afrique et colloques s y articulent dans des configurations variables, mais coordonnées, afin de contribuer aux activités de l espace transversal. Espace transversal Concurremment à ces activités dédiées à des thèmes circonscrits, le projet MDA entend suivre les avancées des ECO et capitaliser leurs contributions aux axes de réflexion par des rencontres régulières et transversales à l ensemble des espaces collaboratifs (atelier de lancement, séminaire transversal annuel, colloque de clôture). L organisation de telles rencontres assure la mise en commun, le partage et la diffusion des connaissances construites collectivement. Il convient de noter que chacun des membres du comité de pilotage (voir gouvernance en fin de texte) participe à plusieurs ECO, assurant par là-même la synergie entre eux et l unité dynamique du programme. De même, les chercheurs du réseau actuel, déjà constitué autour du programme MDA, sont en général associés à au moins deux ECO (voir tableau en annexe). 6

7 L espace transversal est également le lieu de convergence des réseaux spécifiques formés autour des ECO (chercheurs du MDA, chercheurs de la CUE HéSam, chercheurs européens, chercheurs africains partenaires, praticiens, décideurs), en vue de la consolidation d un grand réseau pérenne «Mutations et Défis Africains», dont rendra compte un espace numérique, lieu de partage de réflexions, de recherches et d informations. Le budget demandé est à l image de cette transversalité. Le poste le plus important concerne les ateliers et séminaires. Il convient de souligner que certaines des activités se déroulent aussi sur le continent africain, chaque rencontre sollicitant alors la contribution matérielle et financière des partenaires locaux concernés. Les bourses et missions de terrains sont équilibrées oscillant entre 45 et et favorisent la formation des jeunes chercheurs et la coopération, avec un suivi du travail des étudiants par des membres du réseau soigneusement choisis. Une somme tournant autour de est consacrée à la diffusion scientifique et à la pérennisation des résultats de nos collaborations. A cet égard, chaque ECO de MDA réserve une part du budget aux publications et à la valorisation numérique. Enfin, dans un souci d équité, chaque ECO bénéfice pour fonctionner de la même somme, près de B. Quatre axes de réflexion Les axes de réflexion émergent du rapprochement, de la confrontation ou du croisement de savoirs déjà disponibles, mais parfois dispersés. Ces quatre axes, transversaux à plusieurs espaces collaboratifs, sont justiciables eux-mêmes de plusieurs approches et sont à ce titre sources de pluridisciplinarité. Ils intègrent aussi bien les activités de recherche que les activités de formation portées par les différents Masters associés au programme MDA (voir liste en annexe). 1) «L invention d un nouveau cosmopolitisme» Ce premier axe entend documenter le fait que l Afrique n a jamais été un monde immobile. Les mobilités contemporaines se voient démultipliées par la densification des réseaux de communications déployés à toutes les échelles. L augmentation des circulations marchandes et de capitaux accompagne ce mouvement généralisé des mondes africains. La mobilité et la circulation apparaissent comme des ressources auxquelles chacun n a pas obligatoirement accès, caractérisant ainsi une augmentation des différenciations sociales et spatiales, mais pouvant aussi déboucher sur la constitution de réseaux diasporiques. Cet axe interroge des objets multiples (les décideurs, les hommes et femmes d affaires, les étudiants, les travailleurs, les migrants, mais aussi les biens matériels, les œuvres, les capitaux, les idées), dans leurs déplacements aussi bien sur le continent qu hors du continent. Les interactions entre les dimensions internes et externes à l Afrique sont mises au premier plan. 2) «Recompositions politico-religieuses» Cet axe entend développer la réflexion pluridisciplinaire sur les formes plurielles des réponses aux contraintes imposées par les Plans d Ajustement Structurel, les processus dits de 7

8 démocratisation, l accaparement des richesses, etc. Le sens de ces recompositions ne peut être appréhendé en mettant seulement l accent sur la période contemporaine. Ces travaux considèrent ces recompositions comme l effet de la dialectique des tensions produisant des reconfigurations au cœur du sujet, de la société ou de l État, aux échelles du local et du global, des époques anciennes à nos jours. Ainsi l émeute, la révolution, les mouvements sociaux, les crises, les guerres (guerres de libération et guerres civiles) sont les temps forts de ces recherches. Pour analyser ces faits, une gamme d outils existe tant chez les politistes que chez les sociologues et historiens, spécialistes eux-mêmes de terrains divers. L enjeu ici est l indispensable mise en commun de ces outils, dans le cadre d une perspective comparatiste, nourrie d enquêtes de terrain. Cet axe fédère et fait dialoguer aussi les recherches interrogeant la polysémie des dynamiques du sacré en Afrique. Il met l accent sur la diversité religieuse dans le temps et les espaces ainsi que sur la polyphonie et les dissonances internes des interprétations et expériences spirituelles. Les traditions savantes et monothéistes, adossées à des textes sacrés écrits ou oraux, sont étudiées tout autant que les imaginaires religieux populaires, notamment les phénomènes de sorcellerie, sans négliger leurs entrecroisements. Pour analyser ces recompositions, ces travaux trouvent heuristique de repenser notamment la question de la consommation des corps à travers des thématiques, désormais classiques en études africaines, telles que les questions du cannibalisme, de la transsubstantiation, de la politique du ventre, etc., mais aussi à travers celles du corps animal ou du corps social, etc., afin de voir comment la question du «manger» traverse les pratiques théologico-politiques et résonne fortement dans les imaginaires sociaux. 3) «Environnement, conflictualités, dynamiques économiques et politiques» Ce troisième axe de réflexion souligne que l environnement n est pas un sujet de recherche pour les seules sciences de la terre. L Afrique a été le terrain ces dix dernières années de réformes économiques et politiques qui ont profondément modifié les conditions d accès à un certain nombre de ressources environnementales, le foncier et les ressources minières en particulier. Ces mutations ont eu des conséquences importantes sur l environnement et sur ses modalités de gestion. Si une lecture environnementale de long terme de ces bouleversements (stock des ressources, impacts environnementaux, sanitaires, etc..) s avère pertinente, la mobilisation concomitante d un cadre politique, social et économique relève d une nécessité. En effet, les évolutions récentes interrogent la place et la capacité de négociation des États et des collectivités territoriales, renouvellent les cadres des mobilisations collectives, font émerger des potentiels économiques attractifs, tout à la fois porteurs de graves dangers et faisant intervenir des opérateurs nouveaux. Cet axe fédère les recherches des membres de la CUE portant sur les transformations induites par l émergence d un cadre de gestion des ressources environnementales extraverti et libéral et sur les tensions politiques et sociales qu il suscite. La grande extraversion du continent, la domination économique et politique des États, la mise au travail des sociétés locales, les pressions démographiques, la carence des régulations marchandes et politiques, l inexistence des réglementations environnementales, la concurrence entre protagonistes et le potentiel conflictuel de ces changements sont ainsi réinterrogés. 4) «Patrimoine, création et invention de soi» 8

9 Ce dernier axe s intéresse aux objets témoins de l histoire de l Afrique comme à une vaste gamme de productions culturelles, des arts visuels aux arts virtuels, en passant par l architecture et l urbanisme, la littérature (écrite comme orale), la musique, la danse et la chorégraphie, la performance et la scénographie. Cet axe rassemble les travaux qui portent, d un côté, sur la patrimonialisation et, de l autre, sur la subjectivation de soi. Le premier volet insiste, parmi les défis des Études africaines aujourd hui, sur la nécessité de donner un réel élan aux recherches sur l histoire ancienne de l Afrique et de trouver des voies d approche sur des sujets pour lesquels les documents sources sont rares. Ce volet articule une réflexion sur la création et la transformation des monuments et des objets, leurs usages comme les utilisations qui en sont faites, en tenant compte de la longue durée. Le second volet rassemble les recherches qui aident à comprendre les rapports hiérarchiques globalisés et les jeux autour de l altérité, qui traversent les sociétés africaines passées et présentes, ainsi que les façons dont les sujets africains se représentent eux-mêmes et envisagent la position qu ils occupent dans le monde. Une place centrale est accordée aux dynamiques transnationales ainsi qu aux effets locaux concrets. Ces configurations révèlent, en somme, les contraintes vécues par les Africains à l interface des dynamiques du dedans et du dehors. C. Six espaces collaboratifs originaux Les six Espaces collaboratifs originaux font converger, autour de projets spécifiques mêlant étroitement recherche, formation des étudiants avancés et coopérations d échanges internationaux, tous les partenaires intervenant dans MDA. Dans cette mesure, les ECO développent des activités qui cristallisent les axes de réflexion sur des thèmes fédérateurs, resserrent l'analyse, font émerger des dynamiques partagées entre les entités du programme et ciblent d éventuels financements complémentaires pour certaines activités spécifiques. Ils impulsent un réel processus de synergie autour de six entrées transversales. 1) Couleurs : création et perception, utilisation et réception Alors même que certains chercheurs classifient l évolution des langues en fonction des noms des couleurs, d autres montrent la diversité de la perception et de la catégorisation des couleurs dans les populations classées comme primitives par les premiers. C est dans la lignée de ces derniers travaux qui mettent en avant une réalité complexe dans toute sa diversité que s inscrit la proposition d un espace collaboratif de recherche autour du thème de la couleur. Celui-ci intéresse tout autant historiens et anthropologues de l art que chimistes ou restaurateurs de peintures, sociologues, politologues, linguistes, géologues, botanistes, économistes, biologistes Le programme «Analyse des matériaux constitutifs des peintures éthiopiennes et processus de création (XIII e XV e siècles), mené par Claire Bosc-Tiessé et Sigrid Mirabaud, en partenariat notamment entre Paris-I et l INP mais aussi avec les institutions éthiopiennes comme le centre de recherches MAE-CNRS en Éthiopie, a déjà proposé les modalités d une collaboration pluridisciplinaire, en articulant les recherches d une historienne de l art, d une chimiste et d une restauratrice de peintures sur l analyse des matériaux constitutifs des peintures éthiopiennes (peintures murales et icônes) et leur mise en œuvre à travers les siècles. Sur ces bases, cet atelier entend donner un nouvel élan à ces recherches en élargissant les coopérations méta-disciplinaires pour réfléchir aux différents aspects de la création, de la perception, de l utilisation et de la réception des couleurs en Afrique à travers les siècles. Il s agit aussi bien d étudier la manière dont les couleurs sont 9

10 créées, perçues et nommées, que la façon dont elles sont utilisées dans la vie politique, sociale et religieuse pour communiquer et représenter soi-même et les autres. On pourra ainsi se pencher sur l histoire des couleurs et leur vocabulaire et sur ce que cela implique dans leur catégorisation. On pourra aussi approfondir les questions sur l identification des matériaux qui créent la couleur et l effet visuel (non seulement les pigments et les colorants mais aussi les liants, les couches de préparation, le support, les vernis ), sur l agencement de ces matériaux entre eux et les processus technologiques mises en œuvre. De là, dérivent les questions de circulations et d échange des matériaux, des techniques et des artisans. On pourra aussi s interroger sur les codes sociaux des couleurs et leur symbolique, que ce soit dans la vie religieuse ou dans la vie politique ou regarder comment Africains et Occidentaux se représentent soit eux-mêmes soit les uns les autres selon les contextes. Les travaux menés sur la Nubie ou l Éthiopie chrétiennes permettent de commencer l enquête dans l Antiquité tardive et de la poursuivre à travers les âges jusqu à la période contemporaine, en élargissant à toute l Afrique. Des travaux comparatifs pourront ainsi être menés à la fois sur différentes régions d Afrique comme à travers le temps. Responsables : Claire Bosc-Tiesse et Sigrid Mirabaud Participants : - Membres de la CUEHéSam: Michèle Leclerc-Olive, Maureen Murphy, Anne Lafont, EstelleSohier. - Membres de la CUE HéSam, participants pressentis : Dominique Malaquais, Jean- Paul Colleyn, Jean-Loïc Le Quellec, un restaurateur, Jean-Baptiste Eczet, - Participants extérieurs pressentis : Asfa-WossenAsrat, Alem SegedBeldados. Des appels à participation seront lancés pour élargir le cercle des intervenants et notamment pour associer des linguistes. Budget : L idée est de constituer un atelier de réflexion dont les membres pourront émarger au budget pour financer des compléments de recherche et des opérations de valorisation : - 6 mois de vacation basés au laboratoire de l INP sous la direction de Sigrid Mirabaud pour l analyse d échantillons de matériaux colorés (pigments, colorants, liants) de matériaux d'objets éthiopiens pour l'étude de l'évolution de la création des couleurs du XVIe au XVIIIe siècle = euros. - 4 missions de recherche en Afrique (2000 euros par mission) aussi bien pour les chercheurs (en poste, post-doctorants) membres de l'atelier pour des recherches sur le sujet commun, les missions à effectuer seront précisées lors des rencontres des membres de l'atelier = euros. - Bourse de terrain pour un étudiant en doctorat sur les sujets de l'atelier = 2000 euros - Aide à la publication = euros - Organisation d un atelier de recherche (4 rencontres sur 3 ans) = euros Total : ) Elites africaines dans le monde 10

11 Cet espace collaboratif entend rassembler et compléter les travaux existants sur les élites politiques, artistiques, intellectuelles et techniques dispersées dans le monde ou qui, à un moment de leur parcours de vie, ont été amenées à se former ou travailler en dehors de leur pays. Cet espace collaboratif prend notamment appui sur les recherches en cours du programme ELITAF porté par le RIAE (futur RIAM). Ce programme, intitulé Elites africaines formées dans les pays de l ex-bloc soviétique. Histoires, biographies, expériences (voir note en annexe), a travaillé jusqu à aujourd hui sur la Russie et sur la période Dans le cadre du projet MDA, il convient d amplifier la période historique, de diversifier les pays sur lesquelles portent les recherches et d ouvrir le champ des catégories sociales prises en compte. Un premier axe de travail consiste à s intéresser à l histoire des relations internationales, incluant notamment les questions militaires et les relations économiques, en élargissant la recherche à des zones géographiques peu investies jusqu ici (notamment Cuba et Europe de l Est comme pays de formation, RDC et Afrique du Sud comme pays de départ). Un second axe de travail consiste à rapprocher diverses recherches, menées notamment au sein de la CUE, sur la visibilité, la présence, la reconnaissance des élites africaines dans le monde (par les Etats, les médias, la recherche, etc.). La circulation des œuvres (littéraires, cinématographiques, artistiques, scientifiques), les institutions multilatérales, les grandes entreprises, etc., sont autant de sites où se donne à voir la contribution des élites africaines à l avancée du monde. Cette recherche entre en dialogue avec l Espace collaboratif consacré aux biographies. Il s agit ainsi de dresser un tableau des interdépendances entre les mondes, à distance des fragmentations de la planète et des simplifications catégorielles qui sont parfois mises en avant aujourd hui. Ces deux axes de recherche, examinés en séminaire sur une durée de trois ans, constitueront l une des épines dorsales du colloque terminal, qui visera à identifier ce que les savoirs et les avoirs contemporains doivent à l Afrique. Plusieurs collaborations seront recherchées, notamment grâce à l implication du laboratoire IRIS de l EHESS (au sein du PREShéSam avec les LABex CAP et TEPSIS) et peut-être de l Ecole des Arts et Métiers et l INP. Nous organiserons neuf séminaires avec invités extérieurs (dont la liste figure infra). Ces séminaires alterneront avec d autres, plus classiquement organisés autour des contributions des chercheurs du PRES ou appartenant à des entités de recherche françaises ou européennes. Quelques invités étrangers sont pressentis (pour leur contribution possible à plusieurs ECO simultanément) : Carmen Martin Gomez, enseignante chercheur à l université de Quito : «les élites Saharaoui formées à Cuba» ; Svetla Koleva, Bulgarie : «les thèses soutenues par des chercheurs africains en Bulgarie» (thèses en économie rurale) ; Tiécoura Traoré, ingénieur et syndicaliste malien, docteur en sciences techniques de l Institut du transport à Saint Pétersbourg, ancien cadre de l Ecole Supérieure Africaine des Cadres de Chemin de Fer et de Gestion des Transports de Brazzaville ; Harold Hal Weaver, Institut Du Bois, Harvard, sur le cinéma afro-américain sur l esclavage (The Black Film Project) ; Ludo de Witte, chercheur belge biographe de Lumumba, Erik Kennes, établi en RDC et biographe de L. D. Kabila. Responsables : Michèle Leclerc-Olive et Monique de St Martin Participants de la CUE HéSam : Rémy Bazenguissa-Ganga, Françoise Blum, Jean-Philippe Dedieu, Mihaï D. Gheorghiu, Constantin Katsakioris, Lucette Labache, Luc Ngwé, Anne Piriou, Tatiana Smirnova, Anne-Catherine Wagner, Tassadit Yacine, Patrice Yengo, Anne Le Naëlou, Sylvie Capitant 11

12 Le réseau déjà constitué autour d ELITAF inclut des chercheurs des pays du Maghreb, d Afrique Subsaharienne, de Russie et d Europe de l est. Il sera élargi et consolidé dans le cadre du MDA. Budget : - 9 invités étrangers (coût moyen ) = (Cet espace collaboratif sollicitera des financements complémentaires pour inviter des chercheurs africains en France pour des séjours de 2 à 3 mois, hors séminaire) - Trois missions de terrain pour enquêter auprès des ministères de l Education (dépouillement d archives seront organisées au cours des 18 premiers mois du programme, au Mali, en Guinée et en RDC (ou au Congo). Estimation à partir de prix des billets d avion et des forfaits indicatifs du Ministère : Une aide de fin de thèse accordée à un doctorant contribuant à l avancée de la recherche de cet espace collaboratif : 2 500, - Configuration et mise en ligne des conférences données dans les séminaires (sur facture d auto-entrepreneur : (18 séminaires et 250 par séminaire). - Publication : Total : ) Biographie/biographies Plusieurs partenaires de ce projet sont intéressés par la thématique de la biographie, soit qu ils en fassent un objet théorique et de réflexion, soit qu ils élaborent des biographies. En conséquence, sera organisé un atelier «Biographie/biographies», décliné selon deux grands axes : a- Un partage des données dans un souci prosopographique Plusieurs participants ont le projet d une base biographique de personnalités publiques africaines, base qui décloisonnerait les aires linguistiques et les secteurs d activités et réunirait des personnages que l on trouve en France dans le Who swho et le Maitron. Cette compilation biographique s'inscrit dans un tournant méthodologique récent des sciences sociales, favorisant la biographie sociologique (historique aussi) et la prosopographie comme outil de connaissance des mondes sociaux. La prosopographie permet de faire une histoire sociale des institutions à partir des individus et de cerner de manière plus documentée, par la statistique, un groupe social : instituteurs, femmes africaines diplômées, universitaires, classe politique, etc., ou encore de renouveler l histoire d une question classique grâce aux biographies collectives et à l usage des autobiographies d institution. A côté de cette initiative, mais pouvant s articuler avec elle, d autres chercheur-e-s travaillent sur les trajectoires étudiantes sous des angles divers : sociologie du groupe, durée et lieux des études, trajectoires ultérieures mises en rapport avec le type d études etc. Il s agit là aussi d une démarche biographique qui allie récits de vie et données plus statistiques et qui se fonde sur une masse considérable de données personnelles (Archives du CAC, dossiers de l OCAU, dossiers des boursiers des diverses universités africaines, archives de l Institut d études africaines de Moscou, archives de l ENA et des ENA africains, entretiens). La construction prévue de véritables cartographies (dans le temps et l espace) des trajectoires se conjugue ici avec le souci plus historien du récit. Il est évident que ces divers projets, nourris de connaissances pluridisciplinaires, ont tout intérêt à se rencontrer et à se compléter les uns des autres (les personnalités publiques ayant bien souvent été des étudiants). 12

13 b- Une réflexion sur les méthodes biographiques. Les démographes ont une approche quantitative de la biographie alors que sociologues et historiens l envisagent de façon plus qualitative. Le renouveau du genre biographique a suscité une dense bibliographie et maintes controverses qui fournissent une matière très riche. Différentes approches peuvent prévaloir ou se conjuguer : -A travers la biographie détaillée d un personnage, on peut visiter toute une époque. C est ce qu a fait Janet Vaillant avec Léopold Sédar Senghor ou F.H Ekra avec Félix Houphouët-Boigny. Des biographies de ce genre défendent et illustrent tout le parti que l historien de l Afrique peut tirer de ce renouveau. -Le traitement du matériel biographique recueilli dans des entretiens permet de reconstituer une période proche. C est l un des fronts où se discute et s élabore une problématique de l histoire contemporaine. -Enfin, on ne pense pas la biographie de la même manière selon que l on travaille sur des manuscrits anciens et donc à partir de sources fragmentaires, sur l époque coloniale ou sur les époques plus contemporaines (où les sources abondent). Cet atelier se réunira une fois tous les deux mois. Des séances seront consacrées à l organisation du partage des données avec la construction d une base commune. D autres seront centrées sur les méthodes biographiques avec, pour chacune d entre elles, des exposés émanant des spécialistes des différentes disciplines représentées (histoire, sociologie, géographie, démographie, etc.), exposés suivis de discussions pluridisciplinaires. Cet atelier, outre ses objectifs scientifiques, aura des objectifs pédagogique et institutionnel : - Pédagogique avec la constitution des notices comme apprentissage de la recherche et de l'écriture en sciences sociales. Outre les enseignants-chercheurs, on pourra mettre à contribution des étudiants des Master 2 «études africaines en science politique et histoire» (Paris 1 - Cemaf/Cessp) et d'autres formations intéressées. - Institutionnel avec la réalisation d outils numériques qui donneront une visibilité aux actions des partenaires de la CUE HéSam. Ces travaux pourraient être préparatoires à la constitution d une réponse à un appel d offres ANR, dont le projet pourrait être déposé au bout d un an et selon le calendrier propres de l ANR. Responsable : Françoise Blum Participants : - Membres de la CUE HéSam : Rémy Bazenguissa-Ganga, Claire Bosc-Thiesse, Emmanuelle Bouilly, Catherine Daurèle, Claire Ducournau, Pierre Guidi, Jérôme Guyon, Véronique Hertrich, Kamel Kateb, Héloïse Kiriakou, Michèle Leclerc-Olive, Marie- Emmanuelle Pommerolle, Ophélie Rillon, Monique de Saint-Martin, Alexis Roy, Gisèle Sapiro, Johanna Siméant. - Participants extérieurs à associer : Pascale Barthélémy, Maria-BeneditaBasto, Stefano Bellucci, Michel Cahen, Omar Gueye, BurleighHendrickson, Pierre-Jean Le Foll, Malika Rahal, Matt Swagler. Budget : Le budget nécessaire pour cet atelier comprend trois postes : - Un CDD de 6 mois (IT niveau 4) pour dépouillement d archives et aide à la constitution de la base = 2390x6 = (salaire brut mensuel 1543 = T niveau IV). Il s agit en particulier des archives de l OCAU (Office central d accueil universitaire) qui 13

14 gère les étudiants africains. Il y a aux archives nationales des centaines de dossiers biographiques. Les grandes écoles dont l ENA ont également leurs archives. - Un poste missions pour entretiens et dépouillement des archives en Afrique. Soit 8 missions : (les missions porteront en priorité sur l Afrique de l Ouest, Sénégal, Mali, Burkina-Faso, et sur Madagascar. Une mission se fera au Congo-Brazzaville). Les archives sont dispersées, parfois dans les rectorats, parfois dans les ministères, souvent chez des particuliers. La recherche dans les archives se fera en lien avec un programme de numérisation actuellement en cours. - Un poste voyages pour invitations à l atelier (5 sur 3 ans) : Les invitations concernent des universitaires africains, européens et américains (Omar Gueye pour le Sénégal, Irène Rabenoro pour Madagascar, Klaas Van Walraven et Stefano Bellucci pour les Pays-Bas, Alfreido Caldeira pour le Portugal, etc). Total : ) Contraintes, contrôles et résistances africaines Cet atelier s inscrit dans trois axes du programme («Violences, conflits, citoyenneté et mobilisations», «Mobilités et circulations en Afrique», «Subjectivation et invention de soi») et favorise les croisements interdisciplinaires. Il cherche à appréhender les rapports de pouvoir dans leur matérialité et dans leur quotidienneté à partir de l étude de cas concrets marqués par la contrainte, le contrôle et diverses autres formes de domination. Il s agit de comprendre notamment comment les effets de contraintes et de contrôle s adaptent ou bénéficient de la globalisation (mise aux normes «développementales» ; apparition de nouvelles ressources et opportunités par les appels à la décentralisation et à la participation, etc.). La question de l Etat - de son hybridation, de sa légitimité, de sa formation, de sa réforme comme de sa reproduction - est au cœur de cette réflexion sans qu il s agisse pour autant de restreindre l analyse du pouvoir à celle de l Etat. Nous voulons prendre en compte la circulation du pouvoir dans l ensemble du corps social et non simplement dans certaines de ses institutions, à différentes échelles. Il s agit de comprendre comment les dispositifs de contrôle opèrent en relation avec les rapports sociaux, visibles ou non, intègrent ou pas les contraintes et leurs effets, les résistances et autres réactions qu ils provoquent. La problématique de la coercition et de la violence sera prises en compte mais ne saurait participer seule d une analyse de la contrainte. Le rapport à la société civile (la classe moyenne, les mobilisations politiques, les corps intermédiaires) ; le rapport à l extraversion à travers ses effets de contraintes mais également d opportunités ; le rapport au territoire à travers les questions de gouvernance ; le rapport au temps, à la durée ou à l héritage, sont autant de points qu il nous faudra aborder afin de donner à voir la complexité des dispositifs de contrôle africains. Le fait autoritaire pourra ainsi être abordé de différentes façons : par l espace, par la convergence entre certaines dynamiques spatiales (disjonctions scalaires ou quadrillage) et une gouvernance autoritaire ; par une analyse des dispositifs de contrôle de la migration (allant des coupeurs de route aux politiques migratoires européennes) ; par une réflexion sur les disciplines corporelles en milieu urbain (par le biais des institutions telles que l école ou la prison notamment) ; par une analyse des mobilisations et autres résistances (infra politiques ou non) à l autoritarisme. Le travail de l atelier consistera à dépasser les approches disciplinaires pour appréhender pleinement le fait autoritaire et non simplement - et séparément - le régime, 14

15 l Etat, les cultures, l idéologie ou les pratiques autoritaires. L organisation d un séminaire de recherche sera donc centrale dans notre fonctionnement et débouchera sur l organisation d une journée d étude internationale, sur une série d émissions de radio et sur une publication. Responsables : Sabine Planel et Marie Morelle Participants : - Membres de la CUE HéSam : Emmanuel Chauvin, Marie-Emmanuelle Pommerolle, Jérôme Guyon, Mehdi Labzaé, Pierre Guidi, Sylvie Capitant - Membres extérieurs : Woldeab Teshome, Marianne Morange. Budget : L organisation de cette plateforme de recherche s articulera autour d un séminaire de recherche croisant des recherches extérieures et des travaux réalisés dans le cadre du programme. - Organisation d un séminaire de recherche = euros Nous prévoyons un cycle de séminaires, à raison de 5 séminaires par an pendant 3 ans, faisant alterner des présentations de travaux des membres de MDA et de chercheurs extérieurs, principalement étrangers. La venue de ces derniers sera l'occasion de les inviter à présenter leurs travaux dans le cadre des formations des institutions parties prenantes de MDA (séminaires de master, ateliers des écoles doctorales). Le budget envisage de couvrir les dépenses afférant aux déplacements et aux frais de séjour des invités. - Co-financement d une journée d étude internationale finalisant le programme : euros Cette journée rend compte des travaux effectués par les membres de MDA et les chercheurs associés à l'occasion du cycle de séminaires. Elle vient clôturer le programme, sous la forme de présentations croisées, rassemblées en 3 à 4 grandes thématiques. Ces sessions seront animées par des discutants extérieurs à l'espace collaboratif, membres ou non de MDA. Cette journée sera le point de départ d'un projet de publication dans une ou deux revues internationales. Elle se déroulera à Paris. Des demandes de cofinancements seront effectuées auprès de l AUF, des universités (BQR), des UMR participant au MDA, de l'ird (DIC). - 4 Missions de recherche = euros. Ces missions doivent permettre d approfondir les travaux liés aux problématiques de l ECO et la question des «espaces autoritaires». Elles permettront de mener des entretiens et observations sur plusieurs lieux étudiés auprès d une diversité d acteurs (institutionnels, politiques, sociaux). Une à deux missions pourront être effectuées dans le cadre du postdoctorat Germaine Tillon. Cet espace collaboratif participera aussi aux financements de séjours de chercheurs venus d Afrique partenaires de l ECO, en France pour des missions de 2 à 3 mois, en sus des séminaires pour des rencontres et des recherches bibliographiques. A cet égard, des demandes de bourses seront effectuées également auprès d autres institutions (Mairie de Paris, IRD). Sont pressentis les séjours de Alula Pankhurst, Addis-Abeba University et Oxford Institute (anthropologue) et dewoldeab Teshome, Addis-Abeba University (sociologue). - Bourses de terrain pour 3 étudiants (thèse/m2)= euros soit des bourses d un montant de 2000 euros chacune. Ces bourses de terrain doivent permettre de financer les terrains de fin de thèse de doctorants associés à l ECO (en Ethiopie principalement) et d aider au financement d un master de recherche sur les thématiques de l ECO. 15

16 - Aide à la publication = euros Total : ) Ressources et conflictualités en Afrique : «Mines, terres, routes et rails» Cet espace collaboratif entend contribuer à décloisonner les recherches sectorisées sur la question de l accès, de l exploitation et du contrôle des ressources en Afrique et des conflictualités qu elles génèrent : propriété du et accès au foncier, exploitation des ressources minières, contrôle et usages du rail et des moyens de transports. Ces compétitions, bien qu elles existent déjà, se posent aujourd hui dans des termes nouveaux, font intervenir une pluralité d acteurs et se reconfigurent avec force. Ces mutations posent aux populations et structures sociales des défis majeurs qu il revient aux sciences sociales de contribuer à éclaircir. Bien que les différents champs de recherche impliqués (foncier, transport, mines) dialoguent jusqu à présent peu entre eux, les processus qu ils décrivent s opèrent sur les mêmes terrains, touchent les mêmes populations et suivent des trajectoire partageant certains points communs : libéralisation économique, prise de contrôle par des élites locales et internationales, dépossession de la propriété au profit de firmes multinationales, pratiques financières douteuses et peu transparentes, coût environnemental élevé, affaiblissement des pouvoirs publics et renforcement des mouvements de protestations. Cet espace mobilise les différentes entrées du programme Next. L entrée «nouveau cosmopolitisme» est engagée afin de dresser le profil de ces élites africaines qui exploitent ces ressources soit à leur compte soit pour des opérateurs économiques internationaux qui les recrutent. La question du rôle des migrants, aussi bien dans l exploitation des ressources que dans les mouvements de contestation, sera posée. L entrée «reconfiguration du politique» travaille à établir un premier bilan des mobilisations et actions de résistance que ces questions ont suscitées ces dernières années sur le continent et ce qu il est possible d en conclure. Enfin l entrée «environnement et conflictualités» se focalise sur les enjeux et les formes que prennent ces conflits autour de l accès aux ressources et au contrôle de l environnement : des typologies sont-elles possibles? Est-il pertinent d étudier ces différentes ressources en parallèle ou est-on confronté à des logiques différentes? Comment décrire ces exploitations économiques mondialisées se situant en Afrique mais faisant intervenir aussi bien le Canada, la Chine, l Afrique du Sud, les Iles vierges britanniques, la Grande Bretagne? Ont-elles despoints communs? Quelles sont leurs logiques? Cet espace collaboratif entend contribuer de manière plurielle aux trois objectifs du programme MDA (Recherche ; Formation ; Réseau). Ses activités seront les suivantes : Année 1 : Organisation de trois ateliers de réflexion à Paris ayant pour but : a) de travailler à l analyse des défis que pose cette question épineuse de l accès aux ressources en Afrique (à l occasion de deux de ses ateliers, deux chercheurs africains seront invités à communiquer). b) de réaliser une radiographie des conflits ayant émergé ces cinq dernières années dans cinq pays d étude (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Guinée, Burundi) autour de la question des mines, du foncier et des transports (une typologie provisoire ainsi qu une carte interactive seront réalisées et mises en ligne sur le site du programme. Un professionnel de la scénographie numérique sera missionné à cette fin). c) de rédiger et de diffuser un appel à propositions pour la participation à l école thématique (une bourse d aide au terrain portant 16

17 sur ces questions sera attribuée par appel d offre à un jeune chercheur doctorant membre d un établissement de la CUE). Année 2 : Organisation et réalisation d une école thématique à Ouagadougou, en juillet ou en septembre de l année 2. L école thématique durera une semaine. Elle réunira une trentaine de participants dont la moitié sera invitée à la suite de l appel à participation diffusé au cours de l année 1 et spécialement dirigé vers les jeunes chercheurs venant de réaliser des terrains. Des acteurs du secteur seront aussi invités (représentants des autorités publiques de régulation des champs sectoriels concernés, ONG, opérateurs économiques). Cette école poursuivra les objectifs suivants : Comparaison des processus politiques, économiques et environnementaux à l œuvre dans le domaine foncier, mines et transports ; mise en perspective des processus africains au regard de situations similaires en Amérique du Sud ; insistance particulière sur les formes de résistance et de mobilisations que ces questions ont entraînées ces dernières années et sur ce qu elles révèlent des changements du rapport au politique. L école entend faire participer chercheurs, jeunes chercheurs et opérateurs. Année 3 : Capitalisation des échanges de l école thématique par le montage et la publication des enregistrements sur le site internet du MDA permettant une meilleure accessibilité (transcripts, montage vidéo, compressage, titrage). Un professionnel sera missionné à cette fin. Publication d un dossier interdisciplinaire sur ces questions. La Revue Tiers monde sera approchée. Une bourse de terrain sera accordée à un jeune chercheur de niveau M2, inscrit dans une université africaine partenaire du programme MDA. Responsables : Sylvie Capitant et Jérôme Lombard Participants : - membres de la CUE HéSam : Michèle Leclerc-Olive, Jérôme Lombard, Christine Raimond, Françoise Blum, Pierre Janin, Patrice Yengo, Anne Le Naëlou, Moustapha Diop,, Ophélie Rillon, Alexie Roy, Jérôme Guyon, Géraud Magrin. Budget : - Deux invitations chercheurs africains pour 2 séminaires année 1 : euros (2 billets + 6 nuitées). - Paiement d un travail de scénographie numérique des premiers résultats de recherche (cartographie) : 2500 euros + bourse de terrain pour un jeune chercheur doctorant : euros. - Ecole thématique : 9 billets Europe (5 800) + 12 billets Afrique : (4 800) = Logistique : une semaine dans un centre en périphérie de Ouaga (logement, nourriture, colloque) : euros. L école thématique demandera la recherche d un financement complémentaire et la participation des différents laboratoires partenaires. - Aide à la publication : 2000 euros. - Travail de capitalisation (montage, mise en ligne des transcripts de l école, scénographie numérique des résultats) : euros. - Une bourse terrain jeune chercheur M2 : euros. Total euros 6) Se montrer, se dire et se penser «Se» qui se répète trois fois dans le titre apparaît comme le plus important. Cette forme 17

18 réflexive vise à saisir les expériences africaines dans leur intensité, dans cette période charnière d'incertitude sur les appartenances et les identités publiques. Cet espace collaboratif construira, depuis la fragmentation coloniale et nationale, ce qui configure ce qui est montrable, dicible et, enfin, pensable comme «africain». Nous comptons susciter des travaux en thèse et organiser un atelier par an qui aboutira à une publication. Le premier atelier, en fin d année 2014, se concentrera sur l importance du corps afin de mettre en lumière les recherches novatrices qui portent sur les citadinités contemporaines (SAPE, Feymania, etc.), les performances pour exhiber les nouvelles figures de réussite dans ce monde d exclusion (et même dans les églises). Il repensera aussi la question de la consommation des corps à travers les thématiques du cannibalisme sorcellaire, de la «politique du ventre», etc. Quant au deuxième atelier, à la fin de l année 2015, il privilégiera l expérience de l écriture. Cette dernière mérite d être saisie à travers la force de l imagination, par la construction de fictions ou des récits, qu elle déploie pour rendre possible une forme particulière de présentation de soi. Elle offre la possibilité de construire des connaissances scientifiques sur l Afrique qui résistent aux logiques de domination impériale imposée à travers la Bibliothèque coloniale. Le sens de cette critique ne peut se comprendre qu à partir de la réflexivité du sujet. En même temps que ce dernier lit et critique les effets de la bibliothèque coloniale, il (pose) revendique son acte comme celui par lequel il se construit luimême comme sujet africain autonome. Cette réflexivité, par réfraction du dispositif sur luimême, lui permet de prendre une part plus active dans le contrôle des outils d objectivation épistémologique, passant lui-même à l écriture de sa propre histoire. En outre, l écriture évoque l importance du papier car, plus qu une technique, elle est avant tout la trace, la condition de ce qui se répète et se cristallise dans des catégories sociales, comme les «lettrés», les «évolués», etc. Le troisième atelier, fin de l année 2016, se concentrera sur le fait que l Afrique présente une situation inédite, différente aussi bien de celle de l Asie que de celle de l Amérique latine. Toutes les populations des continents colonisés ont été reléguées en objets d observation, alors que la théorie leur est niée par le discours dominant. Mais c est surtout au temps de la modernité (occidentale) que se fait le grand partage produisant la ligne qui sépare l «humanité» reconnue par elle-même d une «infra-humanité» assignée. Cet atelier se concentrera sur la question de la modernité, tout en sachant que la critique de sa forme occidentale ne suffit plus. Il est utile de discerner les autres formes pour les penser, non pas tant pour affirmer les modernités alternatives ou parallèles, mais pour construire ce que, par leur différence, elles peuvent avoir en commun et à partager, sans reproduire les hiérarchies existantes qui sous-tendent l organisation du monde tel que nous le connaissons. Dans cette mesure, il importera de se demander ce que peuvent apporter à l Afrique et à l image de l Afrique les grands exemples de l aventure intellectuelle et historique indienne d une part, chinoise de l autre, depuis Non pas que tous ces projets permettent eux-mêmes de dépasser la configuration coloniale et postcoloniale des discours ; mais ils permettent de voir des scénarios et des options alternatifs (même non aboutis). En clair, il faut aussi comprendre ce que l Afrique apporte aux reconfigurations épistémologiques mondiales en cours, et pas uniquement ce qu elle peut en tirer. Après avoir suscité, dès 2014, des travaux d étudiants sur chacun de ces thèmes, nous envisageons, au bout de la troisième année, d accorder une bourse de fin de thèse au lauréat. Responsables : Rémy Bazenguissa-Ganga et Saki Nakao Participants : Membresde la CUE HéSam : Françoise Blum, Michèle Leclerc-Olive, Patrice Yengo, Thomas Fouquet, Kadya Tall, Karine Ramondy. 18

19 Membres de la CUE HéSam, participants pressentis : Dominique Malaquais, Jean-Paul Colleyn, M. Naepels, Aissatou Mbodj, Catarina Madeira-Santos, Allison Sanders. Participants extérieurs pressentis : Antonio Tomas (Angola), Joseph Tonda (Gabon), Achille Mbembé (Afrique du Sud). Budget : - Voyages frais d agence compris : Afrique du Sud (900 ) + Angola (1 500 ) + Gabon (900 ) = Prise en charge des invités : 9 nuitées à 136 = Organisation atelier : Restaurant (par exemple La Caspienne) 30 /personnes pour 15 = 450 ; Petit déjeuner 6 /personne pour 30 = 180 ; Cocktail 18 /personne pour 30 = Aide au terrain (chaque année trois mois maximum et calculé par rapport au terrain le plus cher Angola) : Voyage (1500*), plus les per diem 300 */jour arrondi à 1800 X 3 = Bourses de fin de thèse de trois mois (TTC) : 2500X 3= Publications (MSH) : 3 000X3= Total budget : D. Espace transversal et animation globale du projet L animation globale du projet a pour ambition première de consolider et développer les liens de collaboration entre les équipes du CUE HéSam qui travaillent sur l Afrique et de contribuer au renouvellement des savoirs sur l Afrique, par des rapprochements inédits entre savoirs déjà constitués, par le choix d objets originaux où ces savoirs peuvent se rencontrer. Elle fait vivre un espace transversal qui rassemble plusieurs niveaux d activités : 1) formation et aide aux jeunes chercheurs 2) coordination des travaux des espaces collaboratifs (ECO) et séminaires transversaux 3) dissémination et extension du réseau 4) gouvernance du programme 1) Formation et aide de terrain La formation des étudiants et doctorants est assurée grâce à leur participation aux différents séminaires et ateliers des espaces collaboratifs (ECO). Ce faisant, ils contribuent à la dissémination des travaux de recherche du programme. Le programme entend également assurer une plus grande visibilité de l offre de formation (voir liste en annexe) au niveau du CUE HéSam dans les différents domaines de compétence requis par les Études africaines. Il s agit ainsi de faciliter la circulation des idées et des savoirs entre des formations souvent pointues et spécialisées et de favoriser le plurilinguisme disciplinaire en veillant à ce que les jeunes chercheurs participent à plusieurs espaces collaboratifs. Diverses aides seront accordées aux jeunes chercheurs dont les recherches nourrissent les problématiques innovantes du programme MDA. Elles ont été annoncées dans les notices des espaces collaboratifs (ECO). Ces aides seront attribuées par le comité de pilotage du programme en ayant le souci de ces transversalités qui constituent l identité du programme MDA, telle qu elle a été exprimée dans les axes de réflexion. 19

20 2) Rencontres transversales Quatre rencontres transversales sont autant de temps forts qui marqueront l activité du programme MDA conçu comme un tout : le colloque de lancement, trois séminaires transversaux annuels, le dernier étant le colloque de clôture du programme. Le colloque de lancement réunira les membres du programme et ses principaux partenaires (institutionnels et scientifiques). D un espace collaboratif à un autre, de multiples contacts existent, ne serait-ce que par l intermédiaire de participants «transversaux». Régulièrement un point sera fait sur l avancée des travaux de chacun ainsi qu une forme d évaluation des apports concrets du «travailler ensemble» suscité par la dynamique MDA. Cette évaluation interviendra sous forme de séminaires transversaux annuels couplés aux séminaires concomitants des espaces collaboratifs. Ils permettront de systématiser le travail de ceux-ci tout en ouvrant sur les perspectives. La publication en ligne des travaux de ces journées sur le blog du programme permettra de faire profiter l ensemble du réseau de ces échanges dont l un des fils directeurs est celui des «outils» mobilisés dans les différents espaces collaboratifs : grilles de lecture, modes disciplinaires d appréhension du réel, pratiques discursives, etc. dont le rapprochement est au cœur de la démarche du programme MDA. Un des défis auxquels MDA se confronte étant bien le cloisonnement des savoirs lié à des approches sectorielles. La pluridisciplinarité en action qu il aura mis en œuvre durant ses trois ans méritera d être interrogée, dans ses résultats comme dans ses possibilités futures. Les séminaires auront été progressivement construits et muris grâce à une liste de discussion, un Wiki et un carnet de recherche en ligne destiné à centraliser sous un mode ouvert les expériences en cours dans les divers ECO. Le colloque de clôture MDA se terminera par un colloque international qui portera un éclairage sur les situations de violence épistémique qui rendent intelligible le commun africain et mondial de la pensée. Les participants à MDA se demanderont, avec des partenaires africains, comment bâtir des trajectoires nouvelles vers un avenir épistémologique commun et une justice cognitive partagée, enrichis de l apport spécifique de l Afrique. Ce colloque documentera la question de savoir : «Ce que les épistémologies innovantes/contemporaines doivent à l Afrique». En effet, au motif que les défis auxquels l «Afrique» (ou les Afriques?) est soumise, tiennent aussi à ce que les savoirs sont fragmentés alors que c est précisément les intrications entre les champs qui font que ces «questions» se donnent comme défis existentiels et vitaux. Une piste, parmi d autres : troquer des approches sectorielles ou disciplinaires, technicisées, par des approches à la fois complexes et singulières : les «histoires» singulières parlent mieux et plus que les «cas» fussent-ils saisis à travers des concepts scientifiques qui ont fait leur preuve. Les désordres de la pensée, l agonie d un monde dont témoignent les diverses crises (financière, économique, morale, environnementale), aboutissent au sentiment qu il faut contribuer à faire émerger de nouvelles épistémologies. La question fondamentale est de savoir : est-ce sur le mode de la revanche, de la négation, de la fragmentation territoriale (chacun chez soi : épistémè occidentale versus épistémè africaine) ou convient-il de penser un autre type d opposition? Un moyen pour sortir de cette aporie est de revenir sur l Afrique pour, en plus d être un continent, faire référence à un lieu épistémique spécifique où le monde commun se pense aussi. En effet, la question des subjectivations s élargit aussi à celle du continent. Il convient, à notre sens, de construire des outils solides pour éviter de le 20

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