&EROS. aitor MENDIZABAL. Nous fiant à cette carte peinte, nous allions à l aventure sur l Étroit Chemin du fond. THANATOS

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Norbert Déry
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2 Nous fiant à cette carte peinte, nous allions à l aventure sur l Étroit Chemin du fond. l Étroit chemin du fond Matsuo Bashô aitor MENDIZABAL &EROS THANATOS traduction Alain Walter, William Blake & Co

3 À partir de l année 2003, Aitor MENDIZABAL donne une nouvelle orientation à son travail, s ouvre à d autres pistes de réflexion avec «Eros et Thanatos. Autour de ce titre naissent concomitamment des oeuvres satellites très différentes mais aux liens de parenté évidents. Cette série comporte des pièces en deux dimensions et en relief, présentées au mur. En cuivre patiné, elles évoquent par leur verticalité et leurs formes anthropomorphes, tantôt la rigidité cadavérique de la mort (Thanatos), tantôt la vie dans les drapés de dentelle métallique proches de la haute couture par ses formes féminines : courbes, boules de cuivre rappelant les glands de la passementerie (Eros)... Stimultanément, disais-je, l artiste produit dans cette série gigogne une autre série de sculptures, cette fois, de petits formats, en bronze, qu il nomme ses «sculptures surréalistes». Si, en effet, Aitor MENDIZABAL utilise, à la manière des surréalistes, toute la force psychique dégagée par le rêve et l inconscient, il exprime surtout le fonctionnement réel de sa pensée mais en conservant le contrôle de la raison. Il n illustre pas littéralement ses rêves mais il expérimente librement la frontière entre le physique et le psychique dans la plus grande jubilation. En fait, cette aventure onirique relève du surréalisme en ce sens qu elle tient du collage d idées et de formes en volume et cet assemblage est à la sulpture ce que le collage est à la peinture. Ce résultat insolite met l accent sur le corps (par la métonymie), sur l organique, la sexualité et la sensualité. On ne peut s empêcher de penser à une phrase de Louise BOURGEOIS parlant de son travail : «Ce n est pas une image que je recherche. ce n est pas une idée. Cest une émotion que l on veut recréer, une émotion de désir, de don et de destruction». Ici, l émotion traduites par ces sculptures correspond à une expérience esthétique liée à la représentation et fondée sur la dualité; cette dualité étant d ailleurs patente dans l oeuvre d Aitor depuis le début. Oui, l artiste est empreint à la fois d une culture méditerranéenne par son séjour prolongé en Italie, mais aussi de sa culture franco-espagnole plus atlantique, que l on retrouve dans cette série. Les pièces présentées dans l exposition, mi-abstraites, mi-figuratives, s organisent autour d un ou plusieurs fragments de corps : mains, jambes, pieds,... et présentent des analogies, des dialogues entre l humain, le végétal et le minéral. C est dans ce corps à corps qui nous montre la complexité de l être, qu Aitor MENDIZABAL passe du monde du rêve au monde de la réalité, du conscient à l inconscient, du corps à l esprit, dans un foisonnement de formes complexes. Il s en dégage parfois une impression de désordre, d affrontement, mais ce désordre s avère «ordonné» et logique. On peut voir dans cette «unité hétérogène» l unité des contraires dont parle HÉRACLITE. L artiste opère une bascule permanente entre l expression de la vie et de la mort, du silence et du bruit du masculin et du féminin, de la lumière et des ténèbres ou de l humanité et de l nhumanité. Par exemple, dans «l univers des sexes», on est frappé par la force violent du sexe masculin face à la grâce du bras féminin accentué par l evanescance spirale qui l enveloppe. Et justement, cette spirale, élément récurrent du vocabulaire plastique d Aitor MENDIZABAL, n estelle pas, peut-être, une tentative de contrôle du chaos, ou à l image de celle déclinée par mario MERZ, une métaphore de la vie qui fonctionne ici comme un lien presque immatériel entre le rêve et la réalité. Une autre dualité que l on peut prendre en exemple se trouve dans «le désir attrapé par la queue» ; on y voit un pied en l air, les orteils «en éventail» symbolisant l abandon, la joie de vivre, la liberté; mais cette harmonie se trouve rompue dès lors que l on retourne la sculpture, le pied supportant alors comme un fardeau toute la misère du monde. On passe ainsi du poids à la légèreté, le regard changeant selon l angle de vision. L équilibre/déséquilibre de cette dichtomie se vérifie dans chaque sculpture, nous renvoyant à nos fragilités, à «la bête humaine» tapie en nous. De ses sculptures incassables, se dégage le souffle de la liberté, d une farouche indépendance où la vie éclate de toutes parts dans un monde rêvé. Françoise TALAZAC mars 2008 Comme le dit très justement Marc le BOT à propos d Henry MOORE : «La figure de l homme est un corps pris dans un corps à corps avec le corps du monde, tant animal que végétal ou minéral».

4 ÉROS ÉJACULATION 42 X 19 X 20

5 RÊVE : CAUCHEMAR 31 X 20 X 23

6 ÉROS LE RÊVE DU FEU 41 X 26 X 21

7 LA MACHINE DU SUCCÈS 40 X 12 X 24

8 ÉROS FLUX & STRUCTURES 37 X 21 X 24

9 ÉROS GAMBADE 1 46 X 28 X 25

10 MACHINE DU SUCCÈS III 30 X 27 X 35

11 LE DÉSIR ATTRAPÉ PAR LA QUEUE 48 X 30 X 32

12 UNIVERS DES SEXES 35 X 34 X 26

13 ÉROS GAMBADE II 55 X 30 X 26

14 LA BÊTE HUMAINE NATURE CONTRE NATURE I 21 X 16 X 21

15 LA BÊTE HUMAINE : ACCOUPLEMENT 31 X 10 X 16

16 LA BÊTE HUMAINE ÉCLOSION 28 X 13 X 16

17 LA BÊTE HUMAINE COPULATION II 34 X 16 X 13

18 LA BÊTE HUMAINE GUERRE-MACHINE 29 X 25 X 16

19 LA BÊTE HUMAINE NATURE CONTRE NATURE III 46 X 14 X 14

20 LA BÊTE HUMAINE FÉCONDATION II 42 X 14 X 14

21 LA BÊTE HUMAINE GUETTE AVANT ACCOUPLEMENT 40 X 28 X 25

22 EROS AKELARRE-DÉBAUCHE 37 X 30 X 54

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