Quiconque expérimente l amour fidèle de Dieu a le devoir d être proche de ses frères affirme le pape à l audience générale

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1 Urbi&Orbi La Documentation catholique Quiconque expérimente l amour fidèle de Dieu a le devoir d être proche de ses frères affirme le pape à l audience générale 22 mars 2017, audience générale du pape François Par, le 22/3/2017 à 04h39

2 Texte original italien dans l Osservatore Romano du 23 mars 2017 (*) Le pape François a poursuivi son cycle de catéchèses sur l espérance au cours de l audience générale du 22 mars S inspirant d un passage de la lettre aux Romains (15, ), le pape s est intéressé à la signification profonde de deux attitudes la persévérance et la consolation qui pour lui, sont importantes dans notre vie et dans notre expérience de foi. La persévérance, a-t-il expliqué, c est la capacité de «supporter, de rester fidèle même quand le poids semble devenir trop lourd». Quant à la consolation, il l a définie comme «la grâce de savoir accueillir et voir en toutes situations, même celles profondément marquées par les désillusions et la souffrance, la présence et l action pleine de compassion de Dieu». Ces deux attitudes qui «nous sont transmises de façon particulière par l Écriture» ont leur source en Dieu. Et, forts de la persévérance et de la consolation reçues de Dieu, a-t-il continué, nous avons le devoir de porter la fragilité des faibles. «Nous pouvons le faire sans sentiment de supériorité», a-t-il insisté, afin de devenir des semeurs d espérance. «Mais tout cela n est possible que si l on place Jésus-Christ et sa Parole au centre» a-t-il prévenu. Chers frères et sœurs, bonjour! Depuis quelques semaines déjà, l apôtre Paul nous aide à mieux comprendre en quoi consiste l espérance chrétienne. Nous avons dit qu elle n était pas de l optimisme, mais qu elle était autre chose. Et l apôtre nous aide à le comprendre. Il le fait aujourd hui en rapprochant l espérance de deux attitudes très importantes dans notre vie et dans notre expérience de foi : la «persévérance» et la «consolation» (v 4.5). Dans le passage de la lettre aux Romains que nous venons d entendre, ces mots sont cités deux fois : d abord en référence aux Écritures, puis à Dieu lui-même. Quelle est leur signification profonde, véritable? Et de quelle manière nous donnent-ils un éclairage sur ce qu est

3 l espérance? Voyons ces deux attitudes : la persévérance et le réconfort. Nous pourrions définir la persévérance par la patience : c est la capacité à supporter, à porter sur nos épaules, à «sup-porter», à être fidèles même quand le poids semble devenir trop lourd ou insoutenable, quand nous sommes tentés de tout voir de façon négative et de tout abandonner. La consolation à l inverse, c est la grâce de savoir accueillir et voir en toutes situations, même celles profondément marquées par les désillusions et la souffrance, la présence et l action pleine de compassion de Dieu. Saint Paul nous rappelle ici que la persévérance et la consolation nous sont transmises de façon particulière par l Écriture (v. 4), c est-à-dire par la Bible. En effet la parole de Dieu nous amène en premier lieu à tourner notre regard vers Jésus, à mieux le connaître et à nous conformer à lui, à lui ressembler toujours davantage. En second lieu, la Parole nous révèle que le Seigneur est vraiment «le Dieu de la persévérance et de la consolation» (v. 5), qui reste toujours fidèle à son amour pour nous, c est-àdire persévérant dans son amour, qui ne se lasse pas de nous aimer! Il est persévérant : il nous aimera toujours! Et il prend soin de nous, recouvrant nos blessures de sa bonté et de sa miséricorde, pour nous réconforter. Il ne se lasse pas non plus de nous réconforter. Dans cette perspective, on comprend mieux l affirmation initiale

4 de saint Paul : «Nous les forts, nous devons porter la fragilité des faibles, et non pas faire ce qui nous plaît» (v. 1). Cette expression «nous les forts» pourrait sembler présomptueuse, mais nous savons bien que, dans la logique de l Évangile, il n en est rien, que c est justement l inverse : notre force ne vient pas de nous-mêmes, mais du Seigneur. Quiconque expérimente dans sa vie l amour fidèle de Dieu et sa consolation, est en mesure et a même le devoir d être proche de ses frères plus faibles et de porter leurs faiblesses. Si nous sommes proches du Seigneur, nous aurons cette force pour être proches des plus faibles, de ceux qui sont dans le besoin, pour les réconforter et leur donner de la force. Voilà ce que cela signifie. Et cela, nous pouvons le faire sans sentiment de supériorité, mais en étant un simple «vecteur» qui transmet les dons du Seigneur ; c est ainsi que l on devient concrètement un «semeur» d espérance. Voilà ce que nous demande le Seigneur, avec cette force et cette capacité de consoler et d être des «semeurs d espérance». Or c est bien utile aujourd hui de semer l espérance, même si ce n est pas facile Le fruit de cette façon de vivre, ce n est pas une communauté dans laquelle certains sont en «première division», ceux qui sont forts, et les autres en «deuxième division», ceux qui sont faibles. Au contraire le fruit c est, comme dit saint Paul, «d être d accord les uns avec les autres selon le Christ Jésus» (v. 5). La parole de Dieu nourrit une espérance qui se traduit concrètement

5 par le partage, le service réciproque. Car celui qui est «fort» peut un jour ou l autre connaître une situation de fragilité et avoir besoin du réconfort des autres : et de la même façon, en situation de faiblesse, on peut toujours offrir un sourire ou tendre la main à un frère en difficulté. Et c est ainsi une communauté qui «d un même cœur, d une seule voix, [rend] gloire à Dieu» (cf. v. 6). Mais tout cela n est possible que si l on place Jésus-Christ et sa Parole au centre, car il est «fort», c est lui qui donne la force, qui donne la patience, qui donne l espérance et la consolation. C est lui le «grand frère» qui prend soin de chacun de nous : en effet, nous avons tous besoin d être portés sur les épaules du Bon pasteur et de sentir enveloppés par son regard tendre et attentionné. Chers amis, nous ne remercierons jamais assez Dieu pour le don de sa Parole, révélée dans les Écritures. C est là que le Père de Notre Seigneur Jésus se révèle comme le «Dieu de la persévérance et de la consolation». C est là que nous prenons conscience du fait que notre espérance ne se fonde pas sur nos capacités, sur nos forces, mais sur le soutien de Dieu et sur la fidélité de son amour, c est-à-dire sur sa force et sa consolation. Merci. (*) Traduction de Violaine Ricour-Dumas pour La DC. Titre de La DC.

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