L ARCHITECTURE MONUMENTALE GRECQUE AU III e SIÈCLE A.C.

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1 L ARCHITECTURE MONUMENTALE GRECQUE AU III e SIÈCLE A.C.

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3 ausonius éditions Mémoires 40 L ARCHITECTURE MONUMENTALE GRECQUE AU III e SIÈCLE A.C. textes réunis et édités par Jacques des Courtils ouvrage édité avec le concours financier de l Institut universitaire de France Bordeaux 15

4 Notice catalographique Des Courtils, J., éd. (15) : L architecture monumentale grecque au iii e siècle a.c., Ausonius Mémoires 40, Bordeaux. Mots clés Architecture hellénistique, architecture monumentale, ordre corinthien, renaissance ionienne. Corinthian order, hellenistic architecture, ionian renaissance, monumental architecture. AUSONIUS Maison de l Archéologie Université Bordeaux Montaigne F Pessac Cedex Directeur des Publications : Olivier Devillers Secrétaire des Publications : Daphné Mathelier Couverture : Stéphanie Vincent Pérez AUSONIUS 15 ISSN : ISBN : Achevé d imprimer sur les presses de l imprimerie Gráficas Calima, S.A. Avda Candina, s/n E Santander - Cantabria - Espagne Décembre 15

5 Sommaire Auteurs... 7 Préface, par Jacques des Courtils... 9 Introduction, par Jacques des Courtils Études de sites Didier Laroche, L architecture à Delphes au iii e s. a.c Elena Partida, Architectural elements and historic circumstances that shaped the Sanctuary of Delphi during the so-called Age of the Warriors Yannis Lolos, L architecture à Sicyone pendant la haute époque hellénistique Jean-Charles Moretti, L architecture publique à Délos au iii e s. a.c Bonna Daix Wescoat, Recalibrating Samothracian Architecture Poul Pedersen, The Ionian Renaissance and the Hellenistic Architecture of Kos Günther Stanzl, Das Ptolemaion von Limyra Études régionales Elisavet P. Sioumpara, Doric innovations on the conservative landscape of Peloponnese during the Hellenistic period Luigi Maria Caliò, Space and architecture in Hellenistic Dodecanese Roland Étienne, Architecture palatiale ptolémaïque au iii e s. a.c Hélène Fragaki, L architecture alexandrine du iii e s. a.c. : caractéristiques et tendances Techniques et décors Ulf Weber, Building with assembly marks: prefabrication of architectural blocks on building sites at Delos and Pergamon in the iii rd c. a.c Laurence Cavalier, Chapiteaux corinthiens de Grèce et d Asie Mineure au iii e s. a.c Jean-Yves Marc, Thasos et la Macédoine au iii e s. a.c

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7 Auteurs Luigi Caliò Laurence Cavalier Jacques des Courtils Roland Étienne Hélène Fragaki Didier Laroche Yannis Lolos Jean-Yves Marc Jean-Charles Moretti Elena Partida Poul Perdersen Elisavet P. Sioumpara Günther Stanzl Ulf Weber Bonna Daix Wescoat Researcher of Classical Archaeology at the Politecnico di Bari. Université de Bordeaux Montaigne - UMR 5607 Ausonius. Institut universitaire de France ; Université de Bordeaux Montaigne - UMR 5607 Ausonius. Université de Paris X Nanterre ; Ancien directeur de l École Française d Athènes. Enseignante à l Université ouverte de Chypre. École nationale supérieure d Architecture de Strasbourg ; École Française d Athènes. Maître des conférences en Archéologie classique de l Université de Thessalie. Université de Strasbourg. IRAA, CNRS, MOM-MSH, Université Lumière Lyon 2 ; AMU, UPPA, Paris. Hellenic Ministry of Culture and Sports ; Archaeological Museum of Delphi. Professor, Classical Studies, Department of History, University of Southern Denmark. Greek Ministry of Culture, Service for the Restoration of Acropolis Monuments (Υ.Σ.Μ.Α.). Professor, Universität Rhein-Main Hochschule Wiesbaden. Freiberuflicher Archäologe. Emory University.

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9 L architecture publique à Délos au iii e s. a.c. Jean-Charles Moretti À la mémoire de Christian Llinas Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Dans les recherches consacrées à l architecture délienne, le iii e s. n a jusqu ici jamais été retenu comme cadre chronologique. Comme dans d autres cités, les événements marquant l histoire politique ont primé à Délos dans la périodisation de l évolution des arts, aussi le iii e s. a-t-il été habituellement compris dans l époque dite de l Indépendance, qui s étend entre 314, date à laquelle les Déliens recouvrent la gestion de la fortune sacrée d Apollon et où l île devient le centre religieux de la Confédération des Nèsiôtes fondée par Antigone Monophthalmos, et 167, année durant laquelle la cité de Délos est abolie et l île attribuée à Athènes par les Romains 1. Ces limites ont du sens dans le domaine de l architecture, du moins de l architecture publique, qui fut en grande partie payée avec l argent de la caisse sacrée d Apollon. Entre 314 et 167 les Déliens, qui décidaient lors des séances de l Assemblée du peuple des travaux à financer avec la caisse sacrée 2, purent entreprendre de grands chantiers avec des moyens bien supérieurs à ceux dont ils disposaient dans la seule caisse publique et relativement importants eu égard à la taille de la cité, dont le nombre de citoyens a été estimé à 1 0 dans le premier tiers du ii e s. 3. Dans les comptes bien conservés de cette période, les sommes allouées chaque année à des travaux de construction ou d entretien oscillent entre 341 dr., en 218 (ID, 354), et dr. en 274 (IG, ) 4. Entre 279 et 246, elles atteignent régulièrement deux ou trois talents, mais la moyenne sur l ensemble de la période est de 1,18 talent par an, somme inférieure à celle des recettes du trésor sacré, dont les avoirs en argent monnayé durant l Indépendance sont restés à peu près stables, autour de quatorze talents. L activité constructive du sanctuaire d Apollon n était pas limitée par ses finances 5 mais bien plutôt par les capacités de travail des artisans qui prenaient à charge des travaux et par les difficultés d approvisionnement de l île en matériaux de construction. Le sanctuaire ne fut pas seul à financer des chantiers de construction au iii e s. La cité, dont les comptes sont très mal connus, engagea elle aussi des travaux ; des Déliens fondèrent au moins trois sanctuaires à titre privé ; et plusieurs édifices de grande taille furent offerts à Apollon par des rois, dont les capacités financières étaient bien supérieures à celles de la cité et du sanctuaire. Leur évergésie prit la suite des donations faites aux époques archaïque et classique par des cités étrangères, Naxos, Paros et Athènes principalement. 1. Dans sa somme sur l architecture à Délos jusqu à l éviction des Déliens R. Vallois (1944, 1966 et 1978) distingue quatre périodes : les périodes égéenne et géométrique, la période archaïque, la période amphictyonique et la période de l Indépendance. Le présent article doit beaucoup à cet ouvrage, qui contient peu de développements de synthèse sur l architecture de l Indépendance (Vallois 1944, 2 et ; Vallois 1978, ). J ai déjà publié quelques pages sur l architecture des premières décennies de l Indépendance dans Fraisse & Moretti 07, Sur l histoire de Délos au iii e s., voir principalement : Vial 1984 ; Nigdélis 1990, ; Reger 1994a ; Reger 1994b. C. Durvye, D. Fellague, M. Fincker, F. Herbin, P. Karvonis, J.-J. Malmary m ont fait part de leurs remarques à la lecture d une version de cet article et M.-F. Billot et H. Brun m ont fourni des informations ponctuelles. Que tous trouvent ici l expression de ma gratitude. 2. Τάδε ἔργα έξέδομεν ψηφισαμένου τοῦ δήμου est la formule qui introduit les dépenses pour les constructions et les réparations dans les comptes des hiéropes. 3. Je suis les estimations de Vial 1984, 17- et Vial 1997, La population globale devait, selon elle, dépasser les personnes, ce qui paraît être une estimation haute. Pour d autres avis : Fraisse & Moretti 07, 216, n Chankowski 11, 21-23, à laquelle je dois aussi les chiffres qui suivent. Feyel 06, retient une variation entre 517 dr. en 296 et dr. en Tel est l avis de Chankowski 11, qui est contraire à celui de Feyel 06. L architecture monumentale grecque au iii e s. a.c., p

10 84 Jean-Charles Moretti Pour construire, il faut de l argent, mais il faut aussi des matériaux et des hommes. Le sous-sol de Délos est en majorité granitique avec quelques gisements de gneiss et de rares veines de marbre et de pôros 6. Les Déliens ont largement exploité ces pierres pour construire leurs maisons et une grande partie de leurs édifices publics. Pour certains de ces derniers, il leur a cependant fallu recourir à d onéreuses importations de marbre et, de manière plus ponctuelle, de pôros, de brèche de ponce et de briques crues (πλίνθοι), même si elles pouvaient être fabriquées sur place 7. Destinées à compléter les ressources locales dans les constructions commanditées par les Déliens, ces importations furent massives pour les édifices financés par les rois, qui, ponctuellement, ont aussi eu recours à du calcaire 8. Tous, Déliens comme étrangers, ont aussi dû se tourner vers l importation pour le bois utilisé dans les huisseries et les charpentes ; pour les tuiles de terre cuite 9 ; pour le sable et la chaux utiles à la fabrication des mortiers et des enduits ; pour les pigments utiles à la peinture ; et pour le plomb des scellements et les métaux des agrafes et des goujons, qui sont plus souvent en bronze qu en fer en raison de l atmosphère très humide de l île 11. L origine de ces matériaux achetés par les hiéropes à des revendeurs est rarement connue. Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Les entrepreneurs et les fournisseurs auxquels le sanctuaire d Apollon a fait appel n étaient pas tous Déliens 12. Beaucoup sont venus d autres Cyclades, d Eubée ou de régions proches de Grèce continentale que sont l Attique, la Corinthie et la Béotie. Certains ont des origines plus lointaines : Byzance, Sinope, des villes de la côte occidentale de l Asie Mineure, la Crète et même l Égypte. Élaborée à partir des informations fournies par les comptes des gestionnaires de la caisse sacrée, la carte de la fig. 1, tirée de l étude que C. Feyel a consacrée à ces artisans, ne peut prendre en compte qu une partie de ceux qui ont fourni des matériaux ou travaillé sur les chantiers de Délos. Les nombreux ouvriers qui ont œuvré pour le sanctuaire d Apollon sous les ordres d un entrepreneur ne sont pas mentionnés dans les comptes non plus que tous ceux qui ont été employés par d autres maîtres d ouvrage. Il est possible que les chantiers financés par les rois aient été au moins en partie réalisés par des ouvriers du bâtiment spécialisés dans les donations royales. Si l extraordinaire richesse des inscriptions de Délos permet de ne pas cantonner l étude de son architecture à celle de ses vestiges et d envisager en détail tout le processus qui se situe en amont des monuments, l état de conservation de ces derniers impose cependant certaines limites à une présentation de l architecture réalisée dans l île au iii e s. J ai dû laisser de côté la peinture des éléments architecturaux, car aucune étude ne leur a été consacrée à Délos, les monuments funéraires, qui ne sont représentés que par quelques stèles 13, et l architecture domestique qui, avant l époque athénienne, est connue par plusieurs textes, mais seulement par des vestiges peu nombreux et morcelés 14. Contraint par la documentation à me limiter à l architecture publique, en y comprenant ce qui relevait pour les Grecs à la fois des ἱερά et des δήμοσια, j ai par Fig. 1. Carte des origines des artisans étrangers mentionnées dans les comptes des hiéropes déliens (Feyel 06, 352, carte a). 6. Cayeux 1911 ; Hadjidakis et al Hellmann 1992, Ce fut le cas pour le dallage du prodomos du Néôrion. 9. Les comptes mentionnent des importations de Syros et de Mykonos, mais il existe plusieurs indices de l existence d argile dans l île pendant l Antiquité : la production de briques crues ; l existence d un domaine appelé Kérameion ; la découverte de deux fours à céramique l un dans la Palestre de granit et l autre dans le Quartier du théâtre (boutique 49 de l Îlot III) ; la récente découverte, enfin, de ratés de cuisson dans la Palestre du lac. Il se pourrait donc que des tuiles aient aussi été produites à Délos.. Cf. les références rassemblées par Hellmann 1992, 82, s.v. γῆ. Le sable a pu être importé de Rhénée. 11. J ignore si les mines de fer qui furent exploitées à Rhénée à l époque moderne le furent aussi dans l Antiquité. 12. Feyel 06, Couilloud 1974, Bruneau 1968, ; Trümper 1988,

11 L architecture publique à Délos au iii e s. a.c. 85 ailleurs choisi de ne pas ouvrir le dossier des autels 15 ; ni celui des monuments honorifiques 16, bien que certains soient intimement liés aux édifices qu ils côtoient ; ni celui des réparations et des travaux d entretien, qui tiennent une place considérable dans les comptes des hiéropes, car le sanctuaire déboursait chaque année des sommes importantes pour entretenir un patrimoine immobilier dont une partie avait été offerte à Apollon par des cités étrangères. Je n ai pas mentionné les constructions de l époque de l Indépendance postérieures à la fin du iii e s., mais, par souci de cohérence historique, je me suis permis de prendre en compte toutes celles qui ont été commencées au lendemain de 314, mordant donc sur les dernières années du iv e s. durant lesquelles furent lancés plusieurs des grands chantiers du iii e s. 17. Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Dans une première partie, j ai tenté de faire le point sur la chronologie de tous ces chantiers, qu ils aient été financés par la caisse sacrée, par la caisse publique, par des citoyens déliens ou par des rois, dont l identité est parfois incertaine. La datation des monuments payés par la caisse sacrée est en général bien connue par les comptes des hiéropes, qui attestent pour plusieurs d entre eux des temps de réalisation dépassant les cinquante ans. La datation des édifices commandités par des rois est moins bien assurée et l habitude qui s est prise de leur assigner des dates de construction précises et des temps de réalisation assez brefs ne doit pas faire oublier nos incertitudes dans ce domaine 18. J ai ensuite examiné les principales caractéristiques de certains édifices. J ai enfin essayé de cerner les différents styles qui se sont côtoyés à Délos au iii e s. en me demandant dans quelle mesure les constructions commanditées par les Déliens se sont distinguées de celles qui le furent par les Macédoniens et si ces distinctions caractérisent un style délien ou, plus largement, cycladique. Les grands chantiers du iii e s. (fig. 2) Les premières années de l Indépendance furent déterminantes pour la construction dans l île. Dans la dernière décennie du iv e s., les Déliens entreprirent un important remodelage du sanctuaire de leur archégète Anios 19 et de celui de Zeus Kynthios ainsi que de leur Ekklèsiastèrion 21 et du Réservoir de l Inôpos, dont le premier aménagement avait été réalisé un siècle plus tôt par les Athéniens 22. Ils reprirent, pour les achever, les travaux au Grand temple d Apollon, dont la construction, commencée dans le deuxième quart du v e s., avait été abandonnée au niveau de la frise après le transfert à Athènes du trésor de la Ligue de Délos 23. Ils commencèrent aussi deux nouvelles constructions : d une part un sanctuaire d Asclépios, comprenant des propylées, un temple et probablement un oikos de destination indéterminée voire une salle de banquet 24 ; d autre part un théâtre, qui fut associé au iii e s. à une citerne et, sans doute, à un sanctuaire de Dionysos 25. C est aussi à la fin du iv e s. que le Délien Stésiléôs fonda un sanctuaire privé consacré à Aphrodite 26 avec un temple associé à un autel et une salle de banquet (oikos 1) et qu à l est du sanctuaire d Apollon, Démétrios Poliorcète, sans doute, construisit 15. Nombreux sont ceux qui furent construits dans les premières décennies de l Indépendance : les autels GD 23 D et GD 25, l autel de Dionysos à l est du sanctuaire d Apollon, plusieurs autels du Dôdékathéon, l autel de l Aphrodision de Stésiléôs, celui de l Héraion, peut-être aussi l autel circulaire de l Héracleion du Cynthe. Ils ont été l objet d études de synthèse et de monographies récentes : Étienne 1991 ; Ohnesorg 05, 51-3 ; Étienne & Braun 07 ; Moretti & Fincker. Je ne retiens pas dans la liste des autels du iii e s. celui de Poséidon, dont la facture, les moulures et les scellements (agrafes dans des cuvettes en queue d aronde, absence de goujon) me paraissent classiques. J adopte en cela l avis de Ohnesorg 05, Vallois & Poulsen 1914, 29-32, suivi par Étienne 1991, 81, situent sa construction au plus tard vers le milieu du iii e s. 16. Une thèse inédite a été consacrée à ceux qui se trouvent dans le sanctuaire d Apollon : Herbin (synthèse sur les bases de l Indépendance, p ). Pour une présentation générale des statues honorifiques érigées à Délos : Griesbach 13 ; pour les bases associées au portique sud, au portique de Philippe et au portique d Antigone : Dillon & Palmer Baltes Pour chacun de ces édifices, je renvoie en note à la bibliographie qui me paraît essentielle. Elle peut aisément être complétée avec Bringmann & von Steuben 1995 et Bruneau & Ducat Voir déjà les réserves exprimées par Vallois 1944, 66, à propos du portique sud et, récemment, à propos de ce dernier et des portiques macédoniens, Dillon & Palmer Baltes Bruneau 1970, Plassart 1928, ; Vallois 1944, 78 ; Bruneau 1970, Du moins selon R. Vallois (1929, et ; 1944, ). L Ekklésiastèrion fut l objet d autres modifications au milieu du iii e s. Je pense en avoir reconnu des éléments de gradins du iii e s. : Moretti & Fraisse, Fincker & Moretti Courby 1931, 98-6, et ; Bruneau 1970, Robert 1952, 51-8 ; Bruneau 1970, ; compléments sur le temple : Will 1976, ; Fraisse & Llinas 1995, et Fraisse & Moretti 07. Pour le sanctuaire, voir aussi Vallois 1944, 2-7. La datation du temple n est pas précisément fixée. R. Vallois avait retenu entre 250 et 166 environ. L association cultuelle du sanctuaire avec le théâtre et son orientation vers le centre de l orchestra m ont fait plutôt retenir le début de cette période mais cela mériterait d être confirmé. 26. Bruneau 1970, ; Durvye 06 ; Durvye 09. Sur l autel : Ohnesorg 05,

12 Constructions et réaménagements importants financés par la caisse publique ou la caisse sacrée Constructions et réaménagements importants financés par lapar caisse publique Constructions et réaménagements importants financés la caisse publique Constructions financées par des rois ou laou caisse sacrée la caisse sacrée Constructions financées par des Constructions financées parparticuliers des particuliers 500 m 0 Constructions financées pardes des particuliers Constructions financées par Constructions financées parrois des rois m 500 m CAP SYK CAP CSAP YKIS PLAKÈS? ? CYNTHE CYNTHE 0 70 os os op op In In os GHLASTROPI GHLASTROPI 50 CYNTHE op GHLASTROPI In C T COLLINE COLLINE DU TDU HÉÂTRE THÉÂTRE re re arb arb e m de m d e r re rriè OLLINE rriè Ca Ca DU HÉÂTRE r Ca re arb em ed rièr PORTPORT PORT? 6? ? 13? PLAKÈS PLAKÈS Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre Hippodrome 3 Hippodrome Hippodrome 3 2

13 L architecture publique à Délos au iii e s. a.c. 87 Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Fig. 2. Plan de situation des constructions publiques réalisées à Délos au iii e s. (M. Fincker, d après Moretti et al. 15). 1. Stade. 2. Archégésion. 3. Gymnase. 4. Salle hypostyle. 5. Temple d Apollon. 6. Chôma (emplacement imprécis). 7. Réservoir de l Inôpos. 8. Théâtre. 9. Sanctuaire de Dionysos?. Kynthion. 11. Sanctuaire d Asclépios. 12. Temple des douze Dieux. 13. Portique d Antigone Gonatas. 14. Néôrion. 15. Portique sud. 16. Portique de Philippe V. 17. Sanctuaire d Agathè Tychè. 18. Sanctuaire d Héraklès. 19. Sanctuaire d Aphrodite.. Sarapieion A. 21. Sarapieion B. un Néôrion, pour y consacrer un navire en commémoration de sa victoire sur Ptolémée I er lors de la bataille de Salamine de Chypre en L édifice, dont l ornementation sculptée était exceptionnelle 28, constitue la première offrande monumentale royale dans l île. La plupart des chantiers financés par la caisse sacrée ne furent pas terminés avant le milieu du iii e s. Tel fut le cas de celui de l Archégésion, du temple d Apollon, de l Asclépieion et du théâtre. Seul fait exception le Kynthion, où le gros des travaux s acheva vers 270. Durant la première moitié du siècle, les Déliens décidèrent la réalisation d autres constructions plus modestes. Entre 284 et 274, au moins, ils réalisèrent une importante réfection de leur palestre, concernant son péristyle, son puits, ses exedrai, son loutron, son aleipterion, son paidagogeion et son sphairistèrion 29. Cette palestre faisait probablement partie du gymnase, auquel un xyste était associé 31. On suppose que c est durant cette période que fut construit le stade actuellement visible. La date de la première mention d un stadion dans les comptes en 274 (IG, , A, l. 39) et les caractéristiques du monument, qui rappellent en partie celles du théâtre, portent à le croire 32. En 246, enfin, les Déliens entreprirent la construction d un péristylon dans l Asclépieion 33. D autres monuments furent financés dans l île par des rois durant tout le iii e s. Le temple du Dôdékathéon et son autel (A), datés du début du siècle, pourraient en faire partie 34. L absence de dépense pour sa construction dans les comptes des hiéropes et la découverte, près du monument, d une tête monumentale ceinte d un diadème, dans laquelle on a reconnu Démétrios Poliorcète puis Alexandre 35, étayeraient cette hypothèse, mais rien dans les matériaux et les techniques mis en œuvre dans l édifice ne marque son origine étrangère. La construction, qui partage beaucoup de caractéristiques avec le temple d Asclépios, pourrait être délienne 36. Un Philadelpheion est mentionné dans deux comptes de la fin de l Indépendance 37. A. Plassart a proposé, sans emporter la conviction de P. Bruneau, de l identifier avec la première phase du sanctuaire d Agathè Tychè et d attribuer à Ptolémée II le sanctuaire d Héraclès du Cynthe 38. On a aussi supposé que le portique sud, qui coupa du front de mer l Agora des Déliens, était une consécration royale en raison de l installation d offrandes d Attale I er devant les deux extrémités de la colonnade : un groupe de Galates, probablement, au nord (IG, ) Tréheux 1987 ; Bringmann & von Steuben 1995, (KNr. : 133) ; Schmidt-Dounas 04, et Vlachou avec bibliographie antérieure. 28. Marcadé 1951 ; Vlachou Références et analyse des textes dans Delorme 1961, et ; Hellmann 1992, Sur l identification du gymnase de l Indépendance avec l édifice appelé Palestre du lac : Moretti 1997 et 1998a. Les critiques émises à l encontre de cette identification ne m ont pas convaincu (Ferruti 01 ; von den Hoff 07, ; Burkhard 13, , et ). Elles ne prennent pas en compte les maçonneries et l ornementation architecturale des édifices concernés et elles conduisent pour le reste à des hypothèses peu vraisemblables, comme celle selon laquelle toutes les inscriptions trouvées dans la Palestre du lac en rapport avec l activité gymnique y auraient été apportées pour la construction de la muraille de Triarius (en dernier lieu Burkhard 13, 256 et 321). La présence de la dédicace SEG, , gravée sur un bloc formant la base d une des niches du mur oriental de la Palestre du lac, prouve à elle seule que l on a affaire à un édifice gymnique en fonction au début de l époque de l Indépendance. 31. Ce xyste, dont l emplacement et la date de construction sont incertains, est mentionné dans trois inscriptions de l Indépendance : Moretti 01, Hellmann 1992, ; Moretti 01, Le mur de soutènement du monument semble cependant plus récent. 33. Pour les références voir infra, p Monographie sur le temple : Will Compléments : Will 1976 ; Fraisse & Llinas 1995, 361 ; Pakkanen 00. Discussion sur la possibilité d un financement par la confédération des Nèsiôtes ou directement par Antigone et Démétrios : Vallois 1929, ; Picard 1946, qui date le temple vers ; Will 1955, , pour qui l hypothèse est des plus séduisantes mais reste une hypothèse ; Bruneau 1970, ; Will 1976 ; Bringmann & von Steuben 1995, (KNr. : 408). 35. Délos, Musée, A Identification à Démétrios Poliorcète : Thiersch 1931, ; Picard 1944, ; Picard Brève analyse avec identification à Alexandre dans Marcadé et al. 1996, (texte de F. Queyrel). Mise au point prudente de Damaskos 1999, Will 1976 ; Fraisse & Llinas 1995, ID, 400, l et ID, 440, A, l. 91. Voir Bruneau 1970, Plassart 1928, ; Bruneau 1970, et ; Bringmann & von Steuben 1995, (KNr. : 413 et 414). La datation des vestiges du temple d Agathé Thychè au iii e s. n est pas assurée. 39. Bringmann & von Steuben 1995, (KNr. : 174) ; Schmidt-Dounas 00, Schalles 1985, restitue sur cette base une statue équestre avec la jambe antérieure droite levée, faisant pendant à la statue d Épigénès dont le cheval avait la jambe antérieure gauche levée.

14 88 Jean-Charles Moretti et une statue équestre d Épigénès, général d Attale I er (IG, ) 40, au sud 41. L absence de mention de ce portique dans les comptes des hiéropes rend là aussi probable un financement royal, mais l analyse de l ensemble des bases érigées devant le portique ne fournit pas la preuve de son origine attalide 42. L édifice ne possède aucune caractéristique typiquement pergaménienne, ni même radicalement étrangère aux constructions des Déliens, si ce n est que l on y trouve, semble-t-il, une petite quantité de marbre du Pentélique 43. Deux portiques assurément macédoniens furent érigés dans les deux derniers tiers du iii e s. Dans son deuxième tiers ( ?) 44, le portique d Antigone Gonatas 45 prolongea vers l est l alignement de l Ekklèsiastèrion et de la Graphè 46. Vers 2-0, Philippe V finança un portique en face du portique sud, définissant ainsi une large voie conduisant aux propylées du sanctuaire 47. Trois autres constructions sont datées de la fin du iii e s. : les Sarapieia A 48 et B 49, financés sur fonds privés, et une partie des travaux, payés par la cité, pour réaménager un terre-plein situé en bord de mer et appelé χῶμα dans les comptes du sanctuaire 50. Dans la dernière décennie du siècle, enfin, les Déliens édifièrent, aux frais de la caisse sacrée, un vaste hall que nous appelons la salle hypostyle et qu ils appelaient la stoa près du Posideion (ἡ στοά ἡ πρὸς τῶι Ποσιδείωι) 51. Matériaux et techniques, formes et ornementations Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Dans tous ces édifices les matériaux locaux ont été plus ou moins largement utilisés. Matériaux, techniques et appareils Granit, gneiss et pôros Le granit, que les Déliens apprirent à dresser précisément au début de l Indépendance, fut surtout mis en œuvre dans les fondations et dans les antithèmata des degrés de crépis. On le trouve, par exemple, dans ces deux positions au Néôrion, au Dôdékathéon et au temple d Asclépios. Il est aussi employé dans certains murs : seul dans l ensemble des murs du sanctuaire d Agathè Tychè ou dans le mur de clôture de l abaton qui flanque au nord le portique d Antigone 52 ; combiné au gneiss et enduit dans le bâtiment de scène du théâtre ; en carreaux avec chaînage d angle en marbre dans l oikos de 40. Bringmann & von Steuben 1995, (KNr. : 173). 41. Sur ces bases et les autres consécrations royales érigées devant le portique, voir en dernier lieu Dillon & Palmer Baltes 13, 212 et 215, qui trouvent très séduisante l attribution du portique à Attale I er. Bibliographie sur les deux bases : Dillon & Palmer Baltes 13, 212, n. 15 et 16. Une étude des deux bases attalides, prenant en compte tous les blocs qui peuvent leur être restitués, est en cours et devrait paraître dans une prochaine livraison du BCH. Sur le portique : Durrbach 1902, ; Vallois 1944, et 161 ; Coulton 1976, 60 et 234 ; Schalles 1985, ; Bringmann & von Steuben 1995, (KNr. : 415). À propos du financement du portique, R. Vallois a évoqué plusieurs hypothèses : construction de Philadelphe terminée par les princes de Pergame ou fondation du Poliorcète prise en charge par la ville, qui aurait mené l œuvre assez péniblement jusqu en , date à partir de laquelle elle aurait pu obtenir un legs de Philétairos ou des donations d Eumène et d Attale. 42. Schmidt-Dounas 00, Il est employé, avec du marbre de Tinos, dans la première assise et dans les seuils du mur qui donne sur la galerie. À Athènes, on le trouve mis en œuvre dans la façade, les colonnes internes et les seuils du portique d Attale II. 44. La fourchette chronologique de (?) est celle qui a été retenue par Bringmann & von Steuben 1995, Miller 1972, 2 situe la construction entre 246 et 239. Courby 1914 a avancé une datation plus précise et plus haute pour l inauguration du portique : 254 ou 252. Son raisonnement se fonde sur la mention dans ID, 291, B, l. 9 et de plusieurs portiques situés dans le sanctuaire (τὰς στοὰς ἐν τῶι ἱερῶι). Il y reconnaît à juste titre le portique des Naxiens et celui d Antigone, mais comme le compte est imprécisément daté d après 248, on ne peut suivre F. Courby quand il considère 248 comme un terminus ante quem pour l achèvement des travaux. 45. Courby 1912 ; Miller 1972, 3-7 ; Coulton 1976, et 231 ; Hintzen-Bohlen 1992, ; Bringmann & von Steuben 1995, (KNr. : 128) ; Schmidt-Dounas 1996a ; Schmidt-Dounas 1996b ; Schmidt-Dounas 00, ; Schmidt-Dounas 04, La Graphè fut dotée d un prostoon dorique dont la date est discutée. Je suis porté à suivre R. Vallois qui le date de l époque de l Indépendance (ii e s. dans Vallois 1929, 7-8 et 312 ; fin du iv e ou iii e s. dans Vallois 1966, 5) plutôt que F. Courby qui le situe à l époque impériale (Courby 1912, 59-60). 47. Vallois 1923 ; Miller 1972, ; Hintzen-Bohlen 1992, ; Bringmann & von Steuben 1995, (KNr. : 136) ; Schmidt- Dounas 04, Sur les marques d assemblage qui attesteraient un démontage et un remontage du monument peu après sa construction : Weber 13, Roussel 1916, ; Bruneau 1970, ; Bruneau 1973 (repris dans Bruneau 06, ) ; Bruneau 1990, (repris dans Bruneau 06, ) ; Siard 1999 ; Fincker & Moretti 09, La datation traditionnelle de la Chronique du Sarapieion (IG, ) dans le dernier quart du iii e s., sur critères paléographiques, a été récemment mise en doute par I. S. Moyer (Moyer 08 ; Moyer 11, et surtout ), au profit d une date un peu plus récente (fin du iii e s.-début du ii e s.). Entre la forme du sanctuaire édifié par Apollonios (II) dans le dernier quart du iii e s. et celle de son dernier état, l écart est difficile à mesurer. 49. Roussel 1916, ; Bruneau 1970, 461. La fondation du Sarapieion C dès la fin du iii e s. est aussi envisageable, mais aucun des édifices qui le composent ne semble aussi ancien. 50. Pour cet espace qui servait de débarcadère et de lieu de stockage, près de 000 drachmes furent dépensées entre 217 et 171. Vial 1984, ; Reger 1988 ; Reger 1994a, 258 ; Duchêne 01, ; Moretti 1998b, ; Chankowski 12, Leroux 1909 ; Vallois & Poulsen 1914 ; Bringmann & von Steuben 1995, (KNr. : 412) ; Moretti & Fincker à paraître. 52. Courby 1912, 97-2.

15 L architecture publique à Délos au iii e s. a.c. 89 l Asclépieion. Dans la Citerne du théâtre, il sert pour les piles qui portent les arcs, pour les arcs eux-mêmes et pour l assise qui borde la couverture de l ouvrage. Dans l Hérakleion du Cynthe, il a été utilisé dans le mur de soutènement du sanctuaire, au mur de façade et dans la couverture du temple. Au Kynthion, il a été combiné au marbre dans le mur de terrasse. Le gneiss est plus rare dans les fondations 53 mais assez fréquent dans les élévations : en parpaings, en carreaux associés à un parement de carreaux de marbre ou, comme dans l oikos 1 de l Aphrodision et l extension vers l est du mur nord de l Ekklèsiastèrion, en plaquettes combinées à des carreaux de marbre. Il n est jamais mentionné, non plus que le granit, dans les comptes des hiéropes. Le pôros, dont l usage fut probablement introduit à Délos par les Athéniens, a été largement utilisé dans le portique d Antigone avec la brèche de ponce 54, et sporadiquement au portique de Philippe 55. Dans leurs constructions, les Déliens, qui donnent aussi le nom de πῶρος à la brèche de ponce, ont utilisé ces matériaux pour des fûts de colonnes, les pilastres d ante et les cloisons (διαφράγματα) de la salle hypostyle 56 ainsi que pour les colonnes du péristyle de leur palestre, pour lesquelles ils ont fait venir du pôros de Panormos à Mykonos 57. C est de là aussi qu en 274 on fit venir de la terre (γῆ) pour enduire les murs du bâtiment de scène du théâtre 58. Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Les marbres Le marbre, employé et importé à Délos à partir de l époque archaïque, reste au iii e s. le matériau le plus prisé pour toutes les parties visibles. Deux carrières ont été ouvertes à Délos. Celle qui se trouve en bord de mer au sud-est du Cynthe, a été en activité au vi e et au v e s. 59 La veine qui fut la plus exploitée durant l Indépendance et j ai même tendance à penser que ce fut la seule qui le fut alors s étend entre la colline de Ghlastropi et le Réservoir de l Inôpos traversant la Colline du théâtre. Son marbre, dont la couleur varie entre le blanc, le jaune et le gris bleu, a été massivement utilisé au début de l Indépendance 60 pour la construction des monuments situés à la périphérie de la Colline du théâtre : le Réservoir de l Inôpos, le temple d Aphrodite et le théâtre, dont la position pourrait s expliquer au moins en partie par la proximité de cette source d approvisionnement. À la fin du iii e s., on le trouve sous forme de petits carreaux, au bas des murs de la salle hypostyle et à la façade du temple du Sarapieion B. E. Will admettait que ce marbre avait aussi été utilisé pour l élévation du Dôdékathéon et G. Leroux pour les chapiteaux de la salle hypostyle ce qui demanderait à être confirmé. On aimerait aussi connaître la provenance des marbres de l Asclépieion. R. Vallois admettait que le marbre du portique de Philippe provenait de Délos 61. Il s agit bien plutôt d un marbre importé. Les Déliens ont continué durant l Indépendance à importer du marbre de Paros 62 et ils ont alors commencé à en importer de Tinos, dont les carrières de marbre gris bleu feuilleté pouvaient fournir de grandes dalles, des orthostates, des parpaings et même des fûts, des chapiteaux et des entablements doriques. Alors que le marbre délien n a peut-être été utilisé que dans les constructions commanditées par les Déliens 63, les marbres parien et tiniote le furent aussi dans les constructions étrangères, comme le Néôrion 64 et le portique d Antigone, dont presque tout le marbre provient de Tinos 65. Du marbre du Pentélique semble avoir été employé en très petite quantité dans le portique sud avec des marbres de Paros et de Tinos 66. Aucune importation de marbre de Naxos n est attestée à Délos au iii e s. 53. Pour le soubassement du mur ouest du portique de Philippe, on a utilisé du gneiss importé selon Vallois 1923, 67 et Vallois 1966, 8, qui suit Cayeux. 54. Pour les fondations, les murs et les colonnes : Courby 1912, Pour l euthyntèria de la façade et des petits côtés et en antithèma intérieur du soubassement du mur ouest : Vallois 1923, Vestiges : Leroux 1909,, 14 et Mention dans le compte de 8 : ID, 365, l IG, , l. -21 et IG, , A, l Voir Fraisse & Moretti 07, Fraisse & Kozelj Son utilisation dans la partie basse du mur septentrional de l Ekklèsiastèrion a été datée par R. Vallois du début du v e s. (1929, 278-2). 61. Vallois 1923, L importation de marbre de Paros pour le théâtre est attestée à la fois par les comptes de construction (IG, 11,2.3, A, l. 70 et 95-97) et par les vestiges (proskènion, moitié sud du caniveau de l orchestra et de la proédrie) : Fraisse & Moretti 07, 2. Il me paraît probable que l on n ait pas seulement fait venir de Paros des marbres uniformément blancs mais aussi des blocs parcourus de veines bleues ou beiges. 63. On manque de certitude car toutes les identifications ont été faites à l œil nu. 64. Sur l origine parienne du marbre employé pour la colonnade sud et les sculptures du Néôrion : Marcadé 1951, 88, n Courby 1912, 14. Seuls les triglyphes à tête de taureau font exception. Ils sont en marbre blanc, de Délos vraisemblablement selon Courby 1912, 23. Une origine parienne me paraît plus probable. Des analyses permettraient peut-être de trancher. 66. Selon Vallois 1966, , le chapiteau ionique dérivé de celui de l Érechthéion qui se trouve sur la fondation de pôros où l on restitue des propylées donnant accès au parvis du Néôrion pourrait être lui aussi en marbre Pentélique, ce dont je doute. R. Vallois a proposé de dater cette épave encore flottante entre 270 et 2 environ.

16 90 Jean-Charles Moretti Les supports Dans la mise en œuvre de ces matériaux, ce qui a été le plus étudié, ce sont les ordres et, principalement, les éléments constitutifs de l ordre dorique. Il règne en maître dans l architecture réalisée à Délos au iii e s. avec des fûts où le parement lisse ou à facettes dans la partie inférieure et à vingt cannelures dans la partie supérieure se généralise dans la seconde moitié du siècle. Les seules colonnes ioniques que l on puisse mentionner sont celles qui se trouvaient à l intérieur du portique d Antigone 67 et de la salle hypostyle 68. Aucune colonne corinthienne n est connue dans l architecture de la Délos indépendante 69. Les supports libres sont le plus souvent, à Délos comme ailleurs, des colonnes, mais les piliers de section carrée ou rectangulaire ne sont pas rares 70. Il s en trouve dans les ouvertures du Néôrion et du portique de Philippe ; au rez-de-chaussée du bâtiment de scène, au portique qui lui fut adossé et dans le lanterneau de la Salle hypostyle. Les piliers à demi-colonne sont aussi attestés dans l île et pas seulement dans la colonnade du proskènion, où leur présence est attendue. Il y en a à l intérieur du Néôrion et aux portes érigées au sommet des rampes d accès aux gradins du théâtre. Pour ne pas répéter ce qui a déjà été écrit sur la forme des ordres et des supports 71, j ai préféré m attarder sur les murs et leurs modes de construction et signaler quelques singularités dans les modes de levage et de scellement. Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 La louve La louve apparaît à Délos au v e s. sur le chantier du temple des Déliens et sur celui du temple des Athéniens 72. Elle est systématiquement utilisée au Pythion, avec des mortaises dont la section est en trapèze rectangle, puis pour certaines pièces du Néôrion. Elle semble avoir été rare sur les chantiers du iii e s. Quelques pièces du portique sud ont été mises en place avec une louve et d autres, plus nombreuses, dans les parties hautes de la salle hypostyle (les chapiteaux des colonnes ioniques, une contre-architrave dorique et les piliers du lanterneau). Les relevés qui en ont été réalisés (fig 3) et même la simple observation d un bloc brisé en hauteur (fig. 4) montrent que certaines cavités ont deux petits côtés inclinés, divergents vers la base. La salle hypostyle fournit donc pour ce dispositif, généralement daté de l époque romaine 73 ou de la fin de l époque hellénistique 74, des attestations qui remontent à la fin du iii e s. a.c. Je ne connais à Délos que trois blocs de marbre blanc où des mortaises de louve de type caro-ionien 75 ont été creusées. L un est une pièce d angle de couronnement mouluré actuellement rangée en bordure occidentale du portique ouest 76. Les deux autres sont des tambours d une colonne votive dont la dédicace (ID, 2646), fort mal conservée, est réputée postérieure à 167 (fig. 5-6) 77. Délos aurait donc connu un usage rare et très isolé de ce type de louve : géographiquement, car aucune attestation n en a été signalée dans les Cyclades ou à Athènes, et chronologiquement, car son abandon a été daté de la fin du iii e s. ou du début du ii e s Courby 1912, Leroux 1909, ; Vallois & Poulsen 1914, Du moins dans les monuments que nous analysons dans cet article. Des colonnes votives à chapiteau corinthien ont été analysées par F. Herbin (Herbin, 407-4). 70. Vallois 1912 ; Vallois 1944, 407 ne doute pas de leur origine attique. 71. Voir surtout Vallois 1966 et Vallois Vallois, 1978, Martin 1965, 218. Vallois 1978, 512, notait cependant déjà qu à Délos, pour le levage des pièces plus hautes que longues, l emploi d une louve à queues d arondes jumelées symétriquement paraît certain. 74. Hellmann 02, Il consiste en une mortaise de plan carré ou rectangulaire et, souvent, de grandes dimensions, en bordure de laquelle est taillée la cavité trapézoïdale. Cette dernière recevait la louve qui était calée par une pièce de bois enfoncée dans la grande mortaise. Sur ce type et sa diffusion : Pedersen 03, ; Pedersen 11 ; Pedersen 13b, 1 et P. Pedersen ne cite aucune attestation de cette louve en Attique ou dans les Cyclades. 76. Je remercie J.-J. Malmary d avoir attiré mon attention sur ce bloc. 77. Des encastrements pour des louves sont conservés au lit d attente de deux tambours : celui sur lequel est gravée la dédicace (n 2A032 dans l inventaire des blocs du sanctuaire d Apollon) et un autre (n 2A001). Sur la colonne, voir Herbin, (col. 1). Les encastrements pour la louve ne sont pas signalés dans ce travail, non plus que dans la chronique d Étienne 12, 572, où J.-P. Braun, R. Étienne et F. Herbin proposaient d associer le n 2A001 à ID, Il est notable que la grande mortaise destinée à recevoir une cale pour la louve n a pas servi pour un goujon après la pose du bloc. Les mortaises de goujon ont été creusées de part et d autre. Cela confirme l interprétation donnée par Pedersen 11, de certains blocs de l Artémision d Éphèse dont les mortaises de louve paraissent très comparables à celles de Délos. 78. Pedersen 11, 377 ; Pedersen 13b, 1. Une nouvelle étude de l inscription et de la base, qui est très bien conservée, permettrait peut-être de préciser la datation du monument délien.

17 0 cm Fig. 3. Cavité de louve au lit d attente du pilier 23 de la salle hypostyle, plan et coupe au 1/5 (M. Fincker). Fig. 4. Cavité de louve, brisée en hauteur, au lit d attente du pilier de la salle hypostyle (cl. J.-C. Moretti). 13, ,6 H : 49,3, ,2 50 cm 6 2,1, Fig. 5. Le tambour 2A001 : relevé du lit d attente au 1/, axonométrie restituée et détail de la cavité de louve au 1/5 (M. Fincker). Fig. 6. Cavité louve au lit d attente du tambour 2A032 portant ID 2646 (cl. J.-C. Moretti).

18 92 Jean-Charles Moretti Les scellements Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 a L observation des scellements et plus souvent des mortaises qui les recevaient apporte aussi son lot de singularités. Toutes les agrafes du iiie s. ne sont pas en pi et placées dans des cuvettes étroites à bords parallèles (fig. 7)79, qui, vers la fin du siècle, ont tendance à diverger pour former des queuesd aronde à leurs extrémités80. Durant la première moitié du siècle, on a aussi continué à utiliser des agrafes en double T, dans l entablement du temple d Asclépios (fig. 8)81, dans celui des portes des rampes d accès au koilon 82, dans l autel et la base de la statue de culte de l Aphrodision et dans l autel d Héra. Les agrafes métalliques sont beaucoup plus souvent en bronze qu en fer, comme elles le sont dans les murs du portique de Philippe83, mais toutes les agrafes ne sont pas en métal. À l euthyntèria de pôros de ce portique (fig. 9)84 et dans celle de granit de la salle hypostyle85, on a utilisé des agrafes de bois en queues-d aronde scellées au plomb86. Le bois a souvent servi à faire des tenons pour assujettir entre eux les tambours de colonnes, mais il est aussi sporadiquement utilisé dans d autres positions, comme au portique de Philippe entre une corniche angulaire et le chéneau qui la surmonte87. Au portique périphérique de la skènè, les piliers ont été scellés avec des goujons dans des mortaises associées à deux canaux de coulés, l un plus profond que l autre88. b c Fig. 7. Agrafes et mortaises d agrafes en pi à bords parallèles (cl. J.-C. Moretti) : a. au Dôdékathéon. b. au Portique sud. c. au Portique d Antigone. 79. Tel est le cas pour les agrafes du Dôdékathéon, des murs du temple d Asclépios, du théâtre, des margelles de la Citerne du théâtre, du portique sud, du portique d Antigone ou de la salle hypostyle. Il s agit de la variété α de Vallois 1978, , typique du iiie s. à Délos. 80. C est le cas au portique de Philippe (variété 2β de Vallois 1978, ), mais ce ne l est pas dans la salle hypostyle. Dans l architecture délienne, la tendance se généralise seulement durant les premières décennies du iie s., au nouveau temple d Artémis et au portique coudé de l Agora des Déliens. 81. Robert 1952, et 94. Les relevés publiés par Robert 1952, 85-89, fig montrent que certaines mortaises ont été taillées pour des agrafes en double T alors que d autres ont la forme de doubles T mais ont reçu des agrafes en pi. J ai eu l occasion de le vérifier sur les blocs. 82. Fraisse & Moretti 07, et C est par méprise que Leroux 1909, a mentionné des crampons de fer en queue d aronde dans les fondations des colonnes intérieures de la salle hypostyle et des goujons de fer au lit d attente d un chapiteau de la façade. Tous les goujons et les crampons de ce monument sont soit en bois, soit en bronze. 84. Vallois 1923, 29 et Leroux 1909, 12 ; Vallois & Poulsen 1914, C était aussi le cas dans la fondation de granit du monument érigé devant la façade du Pythion. 87. Vallois 1923, Fraisse & Moretti 07, 66, 232 et pl. 31, fig

19 Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 L architecture publique à Délos au iii e s. a.c. 93 Fig. 8. Mortaise pour agrafe en T au Temple d Asclépios (cl. J.-C. Moretti). Fig. 9. Agrafe en bois scellée au plomb dans l euthyntèria du Portique de Philippe (cl. J.-C. Moretti). Les appareils et les parements des murs Apparu à Délos dans la grande architecture religieuse de l époque classique, l appareil rectangulaire de marbre isodome ou pseudo-isodome avec alignement des joints verticaux une assise sur deux se trouve au Néôrion, au Dodékathéôn et dans les grands portiques de l Indépendance. Cet appareil, dans lequel on trouve souvent au bas des murs des orthostates associés à des plinthes89, n est pas totalement absent des constructions commanditées par les Déliens, qui l adoptent au iiie s. pour le temple d Asclépios. Plus souvent, cependant, ils ont retenu un appareil trapézoïdal affecté de décrochements plus ou moins nombreux, mais dans lequel les lits de pose et d attente de chaque bloc sont constitués d une ou de plusieurs surfaces horizontales (fig. -11)90. Les décrochements interdisent le recours à des agrafes et, d une certaine manière, y suppléent pour la cohésion de la maçonnerie. 89. Vallois 1966, 60 et On trouve des orthostates au Dôdékathéon, au portique sud, au portique d Antigone, au Portique de Philippe, au diazôma du théâtre, et des plinthes à l intérieur du Dôdékathéon, du portique d Antigone, du portique de Philippe et de la salle hypostyle ainsi qu au diazôma du théâtre. 90. Fraisse & Moretti 07, 251.

20 Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre Jean-Charles Moretti Fig.. Le temple d Aphrodite : appareil trapézoïdal à décrochements avec parement piqueté (cl. J.-C. Moretti). Fig. 11. Le théâtre, mur de soutènement nord : appareil trapézoïdal avec de rares décrochements et un parement à bossage (cl. J.-C. Moretti). Les parements lisses, soigneusement ravalés, appréciés à l époque classique, sont encore attestés durant l Indépendance, au Néôrion, au Dodékathéôn et au portique de Philippe, et ils constituent la référence visuelle des enduits blancs qui recouvrent des parois de gneiss et de granit, voire de marbre, comme c était le cas à l intérieur du temple d Aphrodite. Ils sont cependant largement concurrencés par le parement piqueté (fig )91 que les Déliens avaient déjà expérimenté dans plusieurs monuments d époques archaïque et classique. 91. Au temple d Aphrodite et dans les marbres de son Oikos 1, au barrage de l Inôpos, au mur de soutènement de la Rue 1 associé au théâtre et dans les parodoi de ce monument, au flanc sud du portique sud, à la salle hypostyle et à la façade du temple du Sarapieion B.

21 Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 L architecture publique à Délos au iii e s. a.c. Fig. 12. Le Portique sud, mur sud : appareil rectangulaire à parement piqueté (cl. J.-C. Moretti). Fig. 13. La salle hypostyle, partie basse du parement intérieur du mur nord, avec plinthe et bandeau de couronnement : appareil trapézoïdal avec de rares décrochements et un parement piqueté (cl. J.-C. Moretti). 95

22 96 Jean-Charles Moretti Formes et ornementations Si l on se tourne maintenant vers la configuration générale des édifices, on relève une absence d uniformité à l intérieur de l île et quelques spécimens tout à fait singuliers à commencer par le Néôrion. Le Néôrion L édifice, qui n a jamais été l objet d une étude monographique, semble avoir comporté une façade prostyle hexastyle dorique avec trois colonnes sur les retours et une frise à métopes historiées (fig. 14). Du prodomos à dalles en carrés sur pointes, on accédait à une longue galerie, où se trouvait le navire consacré. Dallée de marbre de Tinos et ornée de sculptures au pied des murs, elle donnait sur une pièce plus petite par trois ouvertures, définies par des piliers à demi-colonnes avec chapiteaux doriques associés à des avant-trains de taureau. Cette seconde salle, qui était aussi accessible par des portes latérales, avait une élévation plus importante que la galerie et elle était couronnée par un entablement ionique à frise figurée. La couverture de marbre présentait au soffite des caissons rampants 92. Très différent du néôrion de Samothrace 93, le monument délien constituait un hapax dans l architecture grecque. Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Sans être aussi originaux, les temples construits à Délos au iii e s., les édifices destinés aux concours, les stoai, les ouvrages hydrauliques et les édifices à péristyle présentaient eux aussi des singularités notables. Fig. 14. Le Néôrion : plan restitué au 1/500 (J.-J. Malmary). Les temples Le temple d Aphrodite (fig. 15) comportait un pronaos et un naos, tous deux pourvus d un sol d éclats de marbre. Le pronaos, qui ce qui est remarquable est plus profond que le naos 94, était pourvu de bancs de marbre, comme l était celui du second temple d Héra construit au début de l époque classique. La façade était une simple paroi percée d une porte flanquée de deux statues 95. Le temple du Sarapieion B et celui du sanctuaire de Dionysos, au sud du théâtre, ont la même simplicité de plan avec un pronaos à porte et un naos. Le temple des Douze dieux (fig. 16) était amphiprostyle hexastyle dorique tout comme l était le Temple des Athéniens et celui d Asclépios (fig. 17) était prostyle tétrastyle dorique, comme celui d Agathè Tychè m Fig. 15. Le temple d Aphrodite : plan restitué au 1/0 (M. Fincker). 92. Poulsen Wescoat 05 ; Wescoat, Prof. du pronaos : 2,92 m ; prof. du naos : 2,64 m ; dim. ext. du temple : 4,13 x 7,04 m selon Durvye 06, et Durvye 09, Dédicaces : IG, et Vallois 1944, 132.

23 L architecture publique à Délos au iii e s. a.c. 97 Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Fig. 16. Dôdékathéon : plan et élévations restitués au 1/0 (M. Fincker, d après Will 1955). 0 5 m m 0 5 m Fig. 17. Le temple d Asclépios : plan et élévations restitués au 1/0 (M. Fincker, d après Robert 1952).

24 98 Jean-Charles Moretti Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Ce dernier n était pas libre, mais intégré à d autres constructions qui flanquaient sa partie postérieure. Des dispositifs plus ou moins rares sont à signaler dans le temple d Asclépios : son naos avait des parois couvertes de bois (ξύλωμα)97 et un plafond à caissons en bois décorés de lys blanchis et de rosettes dorées98. D autres décors sur bois sont attestés par des comptes ou des inventaires : le prodomos du temple d Aphrodite avait un plafond à caissons peints99 tout comme le lanterneau de la salle hypostyle0. Les inventaires de l époque athénienne signalent plusieurs panneaux peints dans le temple d Agathè Tychè : des panneaux peints insérés (πίνακες ἔμβλητοι) dans les murs du naos, de part et d autre de la statue de culte1, et d autres formant une frise (πίνακες διαζωματικοί) sous le plafond du prodomos2. Nous ignorons s ils étaient en place au iiie s., car il n existe pas d inventaire du temple de l époque de l Indépendance. Deux monuments présentaient une configuration originale. Le petit temple de Sarapis pour autant que les vestiges actuellement visibles permettent d en juger comportait un naos surélevé accessible en façade par cinq marches sous lequel était aménagée une crypte contenant un puits. L Héracleion du Cynthe (fig. 18), dont la date reste incertaine, avait un naos dont les parois étaient formées par le rocher naturel et la couverture par dix fortes pièces de granit disposées en bâtière laissant à découvert le fond de la salle3. Fig. 18. Le sanctuaire d Héraklès au flanc ouest du Cynthe (cl. J.-C. Moretti). Les édifices destinés aux concours : le stade et le théâtre Le stade (fig. 19) avait une architecture modeste, mais la présence en bordure orientale de la piste d une tribune de neuf gradins de pierre parcourus par deux escaliers, le plaçait parmi les édifices de ce type les plus développés de son époque Vallois 1944, IG, , A.,, 29 et 165, l Roux 1956, IG, , A, l ID, 1412, A, l. 34 ; 1417, A, II, l ; 1440, A, l. 2 ; 1442, B, l ; 1443, B, II, l. 96. ID, 366, A, l (compte de 7). ID, 1403, Bb, II, l. 18 ; 1417, A, II, l ; 1426, B, II, l ; 1440, A, l. ; 1442, B, l. 38 ; 1443, B, II, l. 5. ID, 1442, B, l. 42 ; 1443, B, II, l. 1. Sur ces panneaux et les précédents, voir Vallois 1913, La forme de l oikos de Zeus Kynthios à l époque de l Indépendance n est pas connue. L édifice a été refait à l époque athénienne : 78 et n. 7.

25 L architecture publique à Délos au iii e s. a.c. 99 Fig. 19. Le stade : plan restitué au 1/00 (M. Fincker). Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre m

26 0 Jean-Charles Moretti Le théâtre aussi possédait une configuration particulièrement élaborée pour son époque, du moins quand il fut achevé peu après 250 (fig. ), car il fut d abord un monument très simple sans gradins et avec un bâtiment de scène en bois. L évolution du projet au cours de la première moitié du iii e s. en fit un somptueux édifice principalement construit en marbre et pourvu de toutes les nouveautés de l architecture théâtrale de son époque avec des gradins en demi-cercles outrepassés et un bâtiment de scène à proskènion et passages souterrains conduisant dans l orchestra. Il présentait aussi des dispositifs rares ou exceptionnels : un contour périphérique du koilon en ellipse, des portes au sommet des rampes d accès aux gradins, un proskènion dorique à frise figurée, un portique à trois branches bordant la skènè et six acrotères ornant sa couverture. Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre m Fig..a. Le théâtre. Plan restitué au 1/500 (F.-F. Müller dans Fraisse & Moretti 07, fig. 400).

27 L architecture publique à Délos au iii e s. a.c. 1 Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Les stoai m Fig..b. Le théâtre. Ordre du proskènion au 1/25 (Fraisse & Moretti 07, fig. 78). La diversité et, plus encore, les dimensions des portiques certainement ou possiblement construits par les rois au iii e s. sont remarquables à l échelle de l île, sans être exceptionnelles dans le monde grec. Tous sont à un seul niveau. Le portique sud (fig. 21) est à colonnade in antis avec, derrière la galerie à contre-architrave ionique à trois fasces, une série de pièces interrompues par un passage ouvrant sur l Agora. Fig. 21. Le portique sud : plan restitué au 1/500 (J.-J. Malmary).

28 Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Fig. 22.a. Le portique d Antigone. Plan et façade restitués au 1/00 (J.-J. Malmary). Fig. 22.b. Le portique d Antigone. Ordre restitué au 1/25 (J.-J. Malmary).

29 L architecture publique à Délos au iii e s. a.c. 3 Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Celui d Antigone (fig. 22) est à avant-corps aux deux extrémités, avec une colonnade axiale ionique divisant la galerie en deux nefs. Sa frise à triglyphes à bucrane dans les entraxes, métopes sans ténia, deux fois plus longues que hautes, avec le nu aligné sur celui de l architrave et sa corniche sans mutules à front couronné d un bec-de-corbin dans les parties horizontales et d un ovolo dans les parties rampantes sont d un type exceptionnel4. Le portique de Philippe (fig. 23) est à colonnade entre deux retours percés de fenêtres à meneaux. Fig. 22.c. Le portique d Antigone. Entablement d une travée restaurée (cl. J.-C. Moretti). Fig. 23.a. Le portique de Philippe. Plan et façade restitués au 1/500 (J.-J. Malmary). 4. Sur le type de corniche : von Hesberg, 1980, 60, 64 et 91. Sur le bec de corbin en couronnement du front de l architrave dans l architecture macédonienne : Miller 1972, 4-5. Cette moulure se trouve à Délos au portique d Antigone, au portique de Philippe et à la salle hypostyle.

30 4 Jean-Charles Moretti Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Fig. 23.b. Le portique de Philippe. Ordre restitué au 1/25 (J.-J. Malmary).

31 L architecture publique à Délos au iii e s. a.c. 5 Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Ces trois édifices surclassaient les portiques déliens qui les avaient précédés au iv e ou dans les premières décennies du iii e s. : le portique oblique de l agora, long de 31,83 m et profond de 5 m 5 et deux autres monuments mal connus, celui qui se trouvait sous l aile septentrionale du portique coudé de l agora 6 et celui de l Artémision qui est attesté pour la première fois en 281 (IG, , A, l. 44), et dont le sol est fait, ou refait, en 274 (IG, , A, l. 81) 7. Dans la famille des stoai, il convient de compter aussi la stoa près du Posideion que nous appelons la salle hypostyle (fig. 24). Son originalité ne tient pas tant à son plan, puisqu il est assuré qu elle fait partie des salles hypostyles à lanterneau centré, qu à sa date, tardive dans cette tradition grecque, à la conception audacieuse de sa couverture 8 et à sa fonction. Lieu de négociations financières et commerciales, elle assumait le même rôle que les premières basiliques romaines, dont elle est contemporaine, mais dont l espace intérieur était différemment aménagé. Les ouvrages hydrauliques En matière d ouvrages hydrauliques, les Déliens de l Indépendance se sont montrés moins novateurs que les Athéniens ne l avaient été avec la construction du barrage de l Inôpos. Ils ne se contentèrent cependant pas de reprendre d anciennes formules. Au barrage, ils ont adjoint un mur de clôture avec un accès dans un angle rentrant, une plate-forme sans doute pourvue d un portique et un escalier conduisant à la nappe d eau, comparable à celui de la Krènè Minoé (fig. 25). Avec la Citerne du théâtre, où l on trouve les plus anciens arcs de Délos, ils ont profité de la conque des gradins pour récupérer des eaux de pluie et ont construit non pas un réservoir étanche, mais un puits de recharge dont bénéficiaient les puits environnants (fig. 26) 9. 0, m 2 m 0,162 ca. 0,490 0,4 0,194 0,260 Fig. 24.a. La salle hypostyle. Ordre restitué au 1/25. La présence d une frise n est pas assurée ni celle d une corniche dorique (M. Fincker, d après Vallois & Poulsen 1914, fig. 29). 0,235 0,560 0,600 0,440 0,570 0, Dimensions, crépis comprise, indiquées par Vallois 1944, Vallois 1944, et Autres mentions lacunaires dans les comptes 276 (IG, 11,2,163, A, l. 11) et 272 ou 271 (IG, 11,2,219, A, l. 38 et 42). Il n est pas sûr que, comme le pensait R. Vallois (1944, 47), ce portique ait correspondu à l aile orientale du portique coudé de l Artémision construit à l époque athénienne. 8. Cette conception était si audacieuse, que les piliers en marbre de son lanterneau, qui avaient plus de 4, m de haut, durent être changés par des piliers en bois, sans doute à la suite d un effondrement. 9. Fraisse & Moretti 07,

32 6 Jean-Charles Moretti 56,32 34,24 Sanctuaire de Poséidon 0 m Fig. 24.b. La salle hypostyle. Plan et façade restitués au 1/500 (M. Fincker). Fig. 25. Le Réservoir de l Inôpos : perspective restituée (Fincker & Moretti 09, fig. 22C).

33 L architecture publique à Délos au iii e s. a.c. 7 Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Fig. 26. La Citerne du théâtre : restitution axonométrique écorchée au 1/0 (Fraisse & Moretti 07, fig. 394). Les péristyles de la palestre et de l Asclépieion Le dispositif de la cour péristyle est connu à Délos dès la première moitié du v e s. 1 dans le monument qui porte le numéro 48 dans le Guide de Délos de P. Bruneau et J. Ducat 111 et que G. Roux identifie avec l hestiatorion de Kéiens mentionné par Hérodote Avant de se diffuser largement dans l architecture domestique délienne au ii e et au i er s., il est attesté au iii e s. dans deux édifices publics : à la palestre, où il a peut-être existé dès l époque classique 113, et dans le sanctuaire d Asclépios. Les comptes des hiéropes enregistrent en 276 des dépenses pour le περιστόιον de la palestre (IG, , l. 21 et 49) et, en 274, pour son περιστύλιον (IG, , A, l. 8). Le référent est sans doute le même et le détail des travaux permet de s en faire une idée assez précise. Il comporte trois στοαί avec des colonnes en pôros (IG, , l. 21) enduites (IG, , A, l. 8-9) et un entablement en bois, qui est badigeonné de poix en 271 (IG, , Ab, l ). Deux portiques n ont qu un niveau (ἄστεγοι) et le troisième, qui est du côté nord de la cour (κατάβορρος), devait comporter un étage (IG , A, l. 5) 114. Ces textes fournissent donc la première attestation à Délos d un portique à deux niveaux et celle du dispositif que Vitruve (6.7.3) qualifie de rhodien. Le terme περιστύλιον apparaît aussi dans le compte de 246, où il désigne un édifice de l Asclépieion alors en construction (ID, 290, l , ). Comme les vestiges de deux édifices à cour péristyle ont été retrouvés dans le sanctuaire, on s est demandé auquel des deux se référait ce texte et chacune des deux hypothèses a été défendue. F. Robert, qui a publié une étude sur le sanctuaire, s est prononcé en faveur du péristyle sud 115. La figure 27 reproduit la restitution, assez hypothétique, qu il en a donnée. 2 m 0 2 m 2 m 1. Bien avant donc le Pompeion d Athènes qui est souvent présenté comme le premier édifice à péristyle de l architecture grecque (récemment Korrès 00, 43). Sur le dispositif péristyle, voir dorénavant la synthèse de Burkhard 13, qui prend en compte GD 48 et ses prédécesseurs (Burkhard 13, 294) Bruneau & Ducat 05, ; Burkhard 13, et Roux 1973, Bruneau & Ducat 05, considèrent l identification comme des plus vraisemblables. Je ne partage pas cet avis. Voir Vallois 1944, 63-64, qui identifie l hestiatorion des Kéiens avec le Trésor 2 et les doutes de Bruneau 1975, (repris dans Bruneau 06, 298-1) et de Burkhard 13, C est l avis de Delorme 1961, qui restitue la palestre amphictyonique avec une cour bordée de trois portiques Delorme 1961, Robert 1952,

34 8 Jean-Charles Moretti Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Synthèse Fig. 27. Péristyle sud de l Asclépieion : plan restitué au 1/500 (Robert 1952, fig. 44). Si l on compare l équipement architectural de Délos en 314 à celui dont elle disposait à la fin du iii e s., on remarque qu en un siècle, l architecture publique s est largement développée, qu elle s est diversifiée et qu elle s est disséminée dans la ville et dans l île (fig. 2). L attractivité du sanctuaire d Apollon est restée primordiale pour les donations royales, qui se sont implantées à sa périphérie provoquant son développement vers l est, avec la construction du Néôrion (fig. 2, 14) et du portique d Antigone (fig. 2, 13), et l aménagement d une voie d accès bordée de portiques au sud, avec l édification du portique sud (fig. 2, 15) et de celui de Philippe 116 (fig. 2, 16). À l exception des édifices dont l association au Sanctuaire et au port était nécessaire le temple d Apollon (fig. 2, 5), le chôma (fig. 2, 6) et la salle hypostyle (fig. 2, 4), les constructions proprement déliennes ne se sont pas concentrées dans la plaine du Sanctuaire comme à l époque classique. Leur emplacement semble découler d une réflexion sur l aménagement de la ville et du territoire dans lesquels les Déliens ont disséminé des pôles de fréquentation. Des sanctuaires ponctuent l agglomération et sa périphérie (fig. 2, 9-12 et 17-21). Les points d eau publics sont répartis dans les différents quartiers d habitation (fig. 2, 7 et citerne associée à 8) complétant les équipements déjà mis en place aux époques archaïque et classique. Le théâtre (fig. 2, 8) n est pas associé au sanctuaire d Apollon, mais construit aux marges du principal quartier d habitation. Les édifices gymniques (fig. 2, 1 et 3) sont répartis dans la zone au nord des sanctuaires d Apollon et de Léto, de part et d autre de l hippodrome et du sanctuaire d Anios. Si l on s en tient aux monuments pour lesquels le financement par des Macédoniens est certain, on est conduit à penser que les Déliens ont été les seuls à développer et, avec l aide de la caisse sacrée, à financer cette politique d équipement public. Le Néôrion n avait d autre fonction que de protéger une offrande, tout en constituant une offrande lui-même. Le portique d Antigone et celui de Philippe, dont on peine à préciser l usage 117, relèvent eux aussi de pratiques votives et commémoratives. Les deux édifices ont été offerts à Apollon et non pas à la cité. La situation à Délos se révèle ainsi comparable à celle qui est connue à Delphes et se distingue de celle de la ville d Athènes, dont l équipement public a largement bénéficié de donations royales. Dans leur politique édilitaire, les Déliens ont hiérarchisé leurs besoins. Quand la cité a recouvré son indépendance, elle était déjà pourvue en édifices destinés à recevoir ses organes politiques, avec un prytanée, un bouleutèrion et un ekklèsiastèrion, ainsi que ses cultes principaux avec des sanctuaires d Apollon, d Artémis, de Léto, d Héra, de Poséidon, 116. Schmidt-Dounas 00, Reconnaissant dans les avant-corps du portique d Antigone une référence au portique de Zeus Éleuthèrios construit par les Athéniens en commémoration de leur victoire contre les Perses, B. Schmidt-Dounas a proposé d y reconnaître un édifice commémorant non seulement la victoire du roi sur les Galates mais aussi la libération de l île de la tutelle ptolémaïque : Schmidt-Dounas 1996b ; Schmidt-Dounas 00, Pour le portique de Philippe et son lien avec les victoires du roi : Schmidt-Dounas 00, ; Bringmann 00, ; Schmidt-Dounas 04, 297. Les deux portiques devaient sans doute principalement recevoir ceux qui fréquentaient le sanctuaire d Apollon. Ils y trouvaient un abri pour se réunir, manger et, peut-être, dormir.

35 L architecture publique à Délos au iii e s. a.c. 9 Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 de Zeus, de Déméter et Koré, des Douze dieux, des Dioscures, d Anios, des Dieux de Samothrace et peut-être d Aphrodite, intégrée au sanctuaire d Apollon. Elle possédait aussi un bain public (βαλανεῖον) 118, des monuments destinés à l entraînement et certains concours sportifs avec un gymnase, comprenant sans doute une palestre 119 et un hippodrome 1. Elle s est alors fixé trois priorités : 1. Achever son temple d Apollon et fournir des sanctuaires nouveaux ou largement réaménagés à plusieurs autres divinités dont le culte était ancien, comme Anios et Zeus Kynthios, ou nouvellement importé, comme Dionysos et Asclépios. 2. Construire les édifices nécessaires pour recevoir les concours que la cité organisait : un stade, sans doute, et assurément un théâtre, dont la construction fut le chantier le plus long et le plus coûteux commandité par les Déliens de l Indépendance. 3. Aménager ou réaménager, enfin, des points d eau publics : dans le Quartier du théâtre en construisant la Citerne dite du théâtre et dans celui de l Inôpos en transformant le barrage qui avait été construit vers 400 a.c. Le souci d aménagement des lieux et des édifices destinés au commerce est absent de cette première phase de travaux. Il prend place dans la politique édilitaire des Déliens durant les dernières décennies du iii e s., pendant lesquelles l île devint le centre de transit commercial le plus important des Cyclades. C est alors que fut réaménagé un terre-plein en bord de mer et construite la salle hypostyle, dans laquelle nous reconnaissons un lieu où les emporoi, les nauclères, les banquiers ainsi que les plus hautes autorités de la cité et du Sanctuaire traitaient leurs affaires. Une agora structurée par des portiques ne sera mise en chantier que dans les premières décennies du ii e s., après donc que l on eut financé les lieux du commerce international. La détermination de différents styles dans les monuments érigés à Délos au iii e s. se heurte à plusieurs difficultés à commencer par l incertitude qui porte sur l identité de certains des commanditaires. Les trois monuments assurément commandités par les Macédoniens, le Néôrion, le portique d Antigone et celui de Philippe, n ont pas été construits avec les mêmes matériaux, ni avec les mêmes techniques et ils ne présentent pas d unité stylistique évidente 121, mis à part qu ils ont tous des façades doriques. J. J. Coulton l avait souligné pour les deux derniers dans sa synthèse sur les portiques. Relevant l absence de tels édifices en Macédoine 122, il se demandait si, pour la réalisation des portiques, la monarchie macédonienne ne s était pas contentée d apporter un financement 123, sans fournir de plans, d architectes et de maçons, contrairement à ce que faisait la dynastie pergaménienne. La découverte à Béroia d une dédicace de portiques par Philippe V à Athéna 124 et les fouilles récemment conduites sur l agora de Pella 125, conduisent à nuancer aujourd hui une telle position, même si les attestations de portiques libres demeurent rares en Macédoine. Faut-il pour autant suivre S. G. Miller, qui proposait d attribuer à une même école d architecture macédonienne le portique d Antigone, celui de Philippe et la salle hypostyle 126? Il paraît aventureux de la suivre à propos de ce dernier monument, car on sait par les comptes des hiéropes qu il a été commandité par les Déliens et que l architecte qui suivait les travaux était délien 127. La présence dans l ordre dorique de la salle hypostyle de motifs architecturaux aussi relevés dans l un ou l autre des portiques macédoniens est sans doute due à un jeu d influences. L attribution des portiques d Antigone et de Philippe, voire du Néôrion, à un ou plusieurs architectes de culture macédonienne semble en revanche vraisemblable Hellmann 02, La plus ancienne attestation se trouve dans l inventaire de 364/3 ID, 4, l. 141 (Chankowski 08, n 19). Sur l état classique du gymnase (Palestre du lac) : Delorme 1961, et Bruneau 1995, 35-41, repris dans Bruneau 06, Sur la diversité typologique des portiques offerts par les rois de Macédoine : Schmidt-Dounas 04, Coulton 1976, Voir aussi Miller 1972, Sur cette pratique : Schmidt-Dounas, 04, , qui se réfère au temple d Athéna à Priène et au gymnase de Larisa Bringmann & von Steuben 1995, (KNr. : 178) ; Schmidt-Dounas 00, 24, 31 ; Schmidt-Dounas 04, Voir récemment, avec des références à la bibliographie antérieure, Akamantis 12. Pour d autres exemples de portiques construits en Macédoine, dès l époque classique, voir Schmidt-Dounas 00, Miller 1972, L hypothèse selon laquelle la salle hypostyle serait une construction macédonienne a été admise par Miller 1972, et R. Ginouvès (Ginouvès, éd. 1993, 1-2). Les comptes des hiéropes assurent pourtant qu il s agit d une construction qui a été commanditée par les Déliens et payée par le sanctuaire d Apollon et que son architecte, Gorgos, est un Délien. Contrairement à ce qu écrit Miller 1972, 2-211, R. Vallois n attribuait pas la salle hypostyle à un architecte étranger. Il supposait que l architecte des hiéropes en charge de la salle hypostyle s était inspiré quelquefois des exemples donnés par son confrère macédonien qui avait réalisé le portique de Philippe (Vallois 1923, 162). Bringmann & von Steuben 1995, 475 ont récemment clairement écarté l hypothèse d un architecte macédonnien pour la salle hypostyle L attribution des portiques à des architectes macédoniens est admise par Schmidt-Dounas 00, et Schmidt-Dounas 04, 295.

36 1 Jean-Charles Moretti Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Si l utilisation de marbre de Tinos dans le Néôrion et dans le portique d Antigone ou de granit et de gneiss déliens dans le Néôrion et le portique de Philippe laisse penser que des équipes locales ont travaillé sur les chantiers de ces monuments, d autres indices interdisent néanmoins de supposer que leurs commanditaires ont simplement mis des fonds à la disposition des Déliens ou des entrepreneurs qui avaient l habitude de répondre aux appels d offres des hiéropes. Il y a dans ces trois édifices des matériaux, des techniques et des motifs décoratifs étrangers à l architecture proprement délienne. Les chapiteaux à avant-trains de taureau du Néôrion et les triglyphes à tête de bovin du portique d Antigone en sont les marques les plus évidentes 129. Il y en a d autres. Plusieurs des caractéristiques techniques des deux portiques ne se trouvent dans aucune des constructions commanditées par les Déliens. Il en va ainsi de la réalisation en pôros et en brèche de ponce des fondations et des murs du portique d Antigone et de l utilisation dans le portique de Philippe d une euthyntèria de pôros ainsi que d un marbre importé et de scellements en fer dans les élévations. Les piliers à demi-colonne du Néôrion peuvent aussi passer pour un trait macédonien et S. G. Miller en a relevé plusieurs autres dans les ordres des deux portiques. Pour l ordre dorique du portique d Antigone, elle a trouvé des parallèles dans l architecture macédonienne pour l alignement du plan de la métope avec celle de l architrave, l absence de ténia sur les métopes lisses, l absence de mutules au soffite de la corniche et, enfin, pour la combinaison d un couronnement en ovolo au front de la corniche rampante et en bec-decorbin au front de la corniche horizontale. Pour le portique de Philippe, elle en a signalé à propos de la combinaison de chapiteaux à bec-de-corbin avec front en ovolo et en talon, de l amortissement des cannelures sous les annelets sur une zone bombée qui prolonge l échine et à propos du bandeau sous un talon à la base du soffite de la corniche. S il paraît établi que par certains de leurs matériaux, des techniques mises en œuvre dans leur maçonnerie et des motifs ornementaux de leurs ordres, le Néôrion, le portique d Antigone et le portique de Philippe présentaient des spécificités qui les distinguaient des constructions déliennes, il est pourtant difficile d affirmer que l ensemble de ces traits distinctifs, différemment représentés dans les trois édifices, était caractéristique d un style dont l origine ethnique aurait été facilement perceptible par les Déliens et les étrangers de passage. Si l on peut distinguer un style naxien à l époque archaïque et un style athénien à l époque classique, on est plutôt conduit à opposer au iii e s. un style local, délien ou plus largement cycladique 1, à un style étranger, qui doit plus à l architecture athénienne et macédonienne, qu aux traditions péloponnésiennes et à la renaissance ionienne 131. Ce style local, comme la cuisine de terroir, se caractérise par l utilisation de produits locaux ou plus largement régionaux et par la conservation de recettes traditionnelles 132. Il a ses manières de faire, avec une utilisation du granit en fondation et du marbre en appareil trapézoïdal à décrochements en élévation, qui sont aussi attestés dans d autres Cyclades. Il a aussi son style d ornementation qui s inspire de modèles archaïques et qui est d autant plus dépouillé que le marbre local ne permet pas d aller au-delà de la moulure lisse : les chapiteaux de type dorique à échine concave trouvés dans le Réservoir de l Inôpos et à sa périphérie 133 (fig. 28) et dans le gymnase (Palestre du lac) (fig. 29) 134 et les chapiteaux ioniques de la salle hypostyle 135 (fig. ), 129. Sur l association du motif à la dynastie macédonienne : Thiersch 1931, La synthèse de Müller 03 permet de mesurer l importance des ressemblances de l architecture délienne avec l architecture parienne à l époque hellénistique Pedersen 03 ; Pedersen 11 ; Pedersen 13a ; Pedersen 13b. Les incertitudes qui pèsent sur la datation de l Hérakleion et sur la forme des Sarapieia au iii e s. interdisent de mesurer pour cette époque l importance d une éventuelle influence des créations alexandrines sur l architecture publique délienne Voir récemment à ce propos les justes réflexions d Étienne & Braun 07, 27, qui évoquent une volonté de retour aux sources après 314 dans l architecture des autels ou, pour l Aphrodision, l analyse que Durvye 09, 2 a donnée des archaïsmes et des originalités du temple ainsi que celle qu a développée Griesbach, 13, des bases à degrés archaïsantes qui lui sont associées. Un processus comparable a été mis en lumière pour la renaissance ionienne qui, au iv e s., s inspire de l architecture archaïque ionique de Samos et d Éphèse sans pour autant la copier. Voir, récemment, Pedersen 11, 366, Pedersen 13a, 43 et Pedersen 13b, 129-1, qui évoque à titre de comparaison le rôle joué par les modèles antiques dans la Renaissance italienne Siard 08, Delorme 1961, Ce type de chapiteau semble dériver non pas du dorique, mais des chapiteaux du vi e et du début du v e s. à profil en talon où étaient peints des oves ou des feuilles pendantes. À Délos, plusieurs exemplaires de la fin de l époque archaïque proviennent de colonnes votives et possèdent des abaques circulaires : Marcadé 1974, n 2-4 (qui cite à titre de parallèles les exemplaires de l Acropole d Athènes étudiés par A. Raubitschek) ; Donos 08, 5-8 et (K16, K17, K18). Pour ce type dans l architecture archaïque de Naxos et de Paros : Schuller 1985 (en particulier ) ; Ohnesorg 1996, ; Gruben 07, Les chapiteaux en écuelle du Prytanée constituent un relais dans la tradition du profil à l époque classique, son évolution et son intégration à l architecture : analyse dans Vallois 1966, 99-6, n 7 et 11 ; photographies dans Fraisse & Llinas 1995, fig et Sur le Prytanée : Étienne 1997 (les chapiteaux sont présentés p ) Analyse dans Vallois 1966, Les autres exemplaires de chapiteaux ioniques à volutes à faces planes et échine lisse trouvés à Délos sont ceux de l édifice à cour péristyle GD, 48 (analyse : Vallois 1966, , n 22 ; photographies : Fraisse & Llinas 1995, fig ). Il se pourrait que les chapiteaux du naos de l Oikos des Naxiens (Courbin 1980, 51-55) aient présenté les mêmes caractéristiques, mais l épiderme du seul exemplaire conservé est si rongé, que l on débat pour savoir si les volutes étaient gravées : c est l avis de Courbin 1980, 53, n. 1. Ohnesorg 1996, 41 en doute.

37 L architecture publique à Délos au iii e s. a.c ,7 60,7 26,3 42,8 42,8 18,5 6,7,6 8,3 46, cm Profil échelle 1/2 Fig. 28. Chapiteau à échine concave conservé dans la Maison à une seule colonne du Quartier de L Inôpos. Relevé au 1/ et profil au 1/2 (M. Fincker et V. Picard) cm Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre 15 Profil échelle 1/2 Fig. 29. Chapiteau à échine concave du gymnase (Palestre du lac). Relevé au 1/ et profil au 1/2 (M. Fincker). tout comme, peut-être, les bases à simple tore de cet édifice 136, en fournissent de bons exemples. L architecture délienne ne s est cependant pas montrée étanche aux influences étrangères dont elle a pu bénéficier en allant chercher des modèles dans d autres cités ou en s inspirant des monuments construits par des puissances étrangères dans le sanctuaire d Apollon ou à sa périphérie. R. Vallois a relevé plusieurs exemples de ces jeux d influences internes qui ont traversé les époques classique et hellénistique 137 et qui sont aussi perceptibles, à l époque athénienne, dans l architecture privée Miller 1972, et 2 a rapproché les bases des colonnes ioniques de la salle hypostyle de certaines bases macédoniennes, qui sont toutes plus anciennes (type IV de sa typologie). On pourrait cependant aussi chercher une filiation locale pour ces bases qui se distinguent nettement du type attique et se rapprochent sous forme réduite (pour reprendre le terme de Vallois 1966, 129-1) des bases à trochilos et tore lisse (voir en général Vallois 1966, et, pour le prostôon oriental de l Oikos des Naxiens, Courbin 1980, 2-3) et de celles des colonnes ioniques de l édifice à cour péristyle GD, 48 (Vallois 1966, 1) Sur le motif du lanterneau qui apparaît dans le Pythion et est repris dans le Néôrion et la salle hypostyle, Vallois 1978, est assez difficile à comprendre en raison de la confusion qu il fait entre le Néôrion et le Pythion. Voir surtout Vallois 1912, qui prend aussi en compte le portique coudé de l Agora des Déliens Sur les rapports entre l ordre dorique du portique d Antigone et celui du péristyle de la Maison de Kerdon : Vallois 1944, et 408 (avec une datation erronée) ; Vallois 1978, 589 ; Bruneau 1968,

38 112 Jean-Charles Moretti a b c Éléments sous droit d auteur - Ausonius Éditions décembre cm 50 cm 50 cm Fig.. Chapiteaux déliens au 1/25 (M. Fincker et V. Picard). a. Chapitau dorique du gymnase (Palestre du lac) ; b. Chapitau à échine concave du Quartier de l Inôpos ; c. Chapitau ionique de la salle hypostyle. Le plus évident dans la période qui nous retient apparaît dans la comparaison, déjà évoquée, du portique de Philippe et de la salle hypostyle. Moins de dix ans après la construction du portique, les Déliens se sont inspirés de la composition de sa façade et de certaines de ses modénatures, pour l élaboration de la salle hypostyle 139. Au rang des influences externes, je pourrais mentionner les citations du théâtre d Athènes que l on trouve dans le théâtre de Délos 140, mais le monument présente aussi une grande part de créativité et c est sur cette créativité que je préfère conclure cette brève synthèse. Le plan de l aménagement du Réservoir de l Inôpos comme celui du stade et plus encore ceux du théâtre 141 et de la salle hypostyle ou certains détails dans l ornementation des assises hautes du Temple des Déliens 142 comportent une part d originalité suffisamment importante pour justifier que l on parle, pour le iii e s., d une architecture délienne. L indépendance politique est allée de pair avec le développement d une identité architecturale. Cette originalité s est affadie dans les premières décennies du ii e s. où le nouveau temple d Artémis, le portique coudé de l agora et le temple F du Sarapieion C illustrent la diffusion des modèles de la koinè hellénistique Vallois 1923, ; Miller 1972, Les orchestras des deux édifices ont les mêmes rayons (9,80 m à Athènes ; 9,82 m à Délos), les profils des gradins courants sont comparables et le trône du prêtre de Dionysos du théâtre d Athènes a servi de modèle au plus orné des trônes du théâtre de Délos : Fraisse & Moretti 07, Vallois 1944, 408 présentait le théâtre comme un musée d innovations Courby 1931, 0 et 5.

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