L Université dans son environnement pour un partenariat renouvelé

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1 L Université Mohammed V - Agdal Organise Un Colloque international sur le thème L Université dans son environnement pour un partenariat renouvelé Avec la participation de : *La Région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaërs *La Région Rhône-Alpes et l Université de Grenoble *La Région du Grand Bruxelles et l Université Libre de Bruxelles *La Région du Piémont et l Université de Turin * et l Université de Grenade Rabat, 13 et 14 Décembre 2002 Ecole Mohammadia d Ingénieurs (Salle Polyvalente) العنوان : 3 زنقة مشليفن أگدال الرباط المغرب ص.ب: 554 الرباط شالة الهاتف : 18 (037) الفاآس : 01 (037) البريد الا لكتروني : presidence@um5a.ac.ma Adresse : 3, Rue Michlifen, Agdal Rabat, Maroc, B.P: 554 Rabat Chellah,Téléphone : (037) , Fax : (037)

2 SOMMAIRE page Introduction Programme Allocutions I - Une Nouvelle Configuration des Modes de Coopération Université-Environnement Socio-Economique : Interventions - L'Université Mohammed V - Agdal: pour une université marocaine renouvelée Pr.H.BOUTALEB, Président de l'université Mohammed V - Agdal... - L'Université Mohammed V-Agdal et ses environnements pertinents. Pr.N.ELAOUFI, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales-Rabat. - L'Université Mohammed V - Agdal, perceptions et attentes des partenaires professionnels. Pr.M.ELHARRAS, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Rabat - Image de l'université et développement de la communication institutionnelle, Pr. H.KAHACK, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Rabat Communications -Une communication universitaire réaliste, structurée, opérationnelle et dynamique en direction de l'entreprise, Pr.D.FADLI, Faculté des Sciences Rabat Rapport de la 1 ère séance du vendredi 13 décembre II - Les expériences étrangères Première partie : -Expérience de l Université Pierre Mendès-France -Grenoble, Pr.CL.COURLET, Président de l Université et Alain SPALANZANI,Vice Président de l Université. - Intervention de Lucette DIXON, Directrice de l enseignement supérieur, Région Rhône Alpes. -L'Université Libre de Bruxelles; Mr. O.VANDENPUT, Représentant de l'université. -La Région de Bruxelles: Mr. F.X. de DONNEA, Ministre d'etat de la Région de Bruxelles -Capitale

3 -La Région du Piémont, Mr.G.GARELLI, Représentant de la Région Deuxième partie : -L'Université de Turin, Pr.R.BERTOLINO, Président de l'université de Turin. -L Université de Grenade, Mme Elena Maranon Lizana, Coordinatrice administrative des accords et des réseaux Rapport de la 2 ème séance de l après midi 141 III- La Nouvelle Université: une Locomotive d'innovation et d'apprentissage Technologique et Organisationnel Interventions : -Expérience Italienne : Dr.G.BARBERIS, Adjoint au Maire de la Municipalité 144 d Alessandria, Piémont, Italie - Structures de valorisation de la recherche : Cas du Centre d Innovation Technologique (CIT), Pr. Tijani BOUNAHMIDI, Ecole Mohammadia d Ingenieurs Table ronde 162 Communications : - Le portail de la formation continue, Pr. Med. ZEHRI, Ecole Mohammadia d'ingénieurs, Rabat - Le Muséum National d'histoire naturelle outil de protection de la biodiversité nationale, Pr. Med MOUNA, Institut Scientifique, Rabat - Recherche et développement d'inhibiteurs viraux en matière de lutte contre le sida. Pr.Aziz BENJOUAD, Faculté des Sciences, Rabat - Compétences en commun pour une meilleure formation et valorisation de la recherche universitaire en neurosciences, Pr.Nouria LAKHDAR GHAZAL, Faculté des Sciences, Rabat -Effet du KOH sur la Pyrolyse du bois d'arganier en atmosphère contrôlée. Pr.L.BELKBIR, Faculté des Sciences, Rabat. -L'expérience du laboratoire de sédimentologie marine dans la formation à la recherche spécialisée et/ou professionalisante, Pr.N.HAMOUMI, Faculté des Sciences, Rabat -La cartographie des risques de mouvement de terrain, un outil efficace dans l'aménagement du territoire, Pr.B.FELLAH, Institut Scientifique, -Rabat. - Les provinces géothermiques au Maroc. Pr.A.RIMI, Institut scientifique, Rabat. 213 Rapport de la 3 ème séance du samedi 14 décembre

4 Introduction La réforme en cours de l Université implique la redéfinition de ses rapports avec l environnement économique, social et culturel. Une fonction stratégique est désormais associée à l université : contribuer de façon plus active au développement du pays, clarifier les enjeux nationaux et internationaux et favoriser la maîtrise des transformations économiques, sociales, technologiques et culturelles du pays. Si, au niveau international, une telle perspective correspond à la nouvelle configuration de l université, au niveau national elle semble répondre de surcroît à l exigence, dictée par le retard relatif de l économie et de la société, de fonder la modernisation du pays et l amélioration de l efficience du système productif national sur les bases du savoir et de la connaissance. L Université Mohammed V-Agdal appartient à un environnement administratif, économique et culturel particulier qui lui confère un avantage comparatif et qui, de ce fait, impose à son système de formation et de recherche d incorporer et d articuler les différentes composantes territoriales se déclinant aux niveaux à la fois régional, national et international. L interaction Université- environnement suppose l élaboration d un principe général de partenariat et de coopération et son inscription dans le cadre d un processus à moyen-long terme d adéquation dynamique des objectifs, des moyens, des fonctions, des logiques d action, etc. Si des actions pertinentes de coordination ont été tentées par le passé, elles demeurent cependant à la fois partielles, isolées et limitées quant à leurs effets. Il faut dire que le cadre institutionnel régissant le système d enseignement supérieur depuis 1975 offre peu de souplesse et de possibilité pour un engagement plus actif et plus organisé de l Université dans son environnement territorial. Il s agit, à l occasion du colloque international (13-14 décembre 2002), de s interroger d une part sur le contenu du partenariat à promouvoir entre la «nouvelle université» Mohammed V-Agdal et son environnement, notamment régional (la Région Rabat-Salé- Zemmour-Zaer), d autre part sur les formes et les procédures de sa mise en œuvre dans la durée. Dans cette optique, une confrontation avec les expériences les plus pertinentes au niveau international ne peut qu enrichir un tel objectif de rééquipement dynamique des relations université-environnement au niveau national en général et au niveau régional en particulier. Par ailleurs, le passage à l université «locomotive du développement» implique une stratégie de valorisation de la recherche scientifique au profit des exigences du développement territorial. Dans cette perspective, il y a lieu d élaborer une structure pertinente de valorisation et de dynamisation des interactions entre la recherche et le développement autour des composantes essentielles suivantes : - une plate-forme de R&D regroupant des laboratoires multidisciplinaires orientés vers des activités socio-économiques ciblées et répondant aux besoins du développement durable; - un centre de transfert et d apprentissage de technologies; - des groupes d innovation thématiques par domaine d activité socio-économique ; - un incubateur d entreprises innovantes ; - un parc scientifique et technologique

5 Comité d honneur - Mr. le Ministre de l Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique; - Mr. le Ministre Délégué Chargé de la Recherche Scientifique; - Mr. le Président de l Université Mohammed V Agdal; - Mr. le Président de la Région Rabat-Salé-Zémmour-Zaers; - Mr. le Président de l Université Pierre Mendès-France; - Mr. le Président de la Région de Bruxelles; Comité d organisation - Mr. Mohammed Maniar, Secrétaire Général de la Présidence de l Université Mohammed V Agdal ; - Mr Mohammed Saghi, Directeur de l Institut Scientifique, Rabat ; - Mr. Mohammed Benabdelkhalek, Professeur à la Faculté des Science, Rabat ; - Mr. Mohammed Rachi, Directeur par intérim de l Ecole Supérieure de Technologie,Salé ; - Mr. Tijani Bounahmidi, Professeur à l Ecole Mohammadia d Ingénieurs, Rabat ; Liste des participants étrangers - Mme L.Dixon, Directrice de l Enseignement Supérieur. Région Rhône-Alpes ; - Mme Elena Maranon Lizana, Responsable des conventions et des réseaux des bureaux des relations internationales, Université de Grenade, Espagne ; - Pr. RM Morillas Sanchez, Coordinatrice des relations internationales, Université de Grenade ; - Pr. Cl.Courlet, Président de L Université Pierre Mendès-France-Grenoble ; - Mr. O.Vandenput, Représentant de l Université L Université Libre de Bruxelles ; - Mr. F.X. de Donnea Ministre d Etat de la Région de Bruxelles Capitale, La Région de Bruxelles ; - Mr.G.Garelli, Représentant de la Région. La Région du Piémont ; - Pr. A.Spalanzani, Premier vice-président Pierre Mendès-France-Grenoble ; - Dr. G.Barberis, Adjoint du Maire de la Municipalité d Alesandria, Piémont, Italie. - Pr. Silvio Bottazzo, Italie ; - Mr. I. Lozano, Coordinateur des relations internationales, Université de Grenade ; - 5 -

6 Liste des participants marocains - Pr. N.Elaoufi, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales-Rabat ; - Pr. M.Elharras, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Rabat ; - Pr. H.KKahack, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Rabat ; - Mr. Tijani Bounahmidi, Pr. Ecole Mohammadia d Ingénieurs; - Mr Driss Fadli, Pr. Faculté des Sciences, Rabat; - Mr. Med Mouna, Pr. Institut Scientifique, Rabat; - Mr. Med Zehri, Pr. Ecole Mohammadia d Ingénieurs, Rabat ; - Mme Nouria Lakhdar Ghazal, Pr. Faculté des Sciences, Rabat ; - Mr. Aziz Benjouad, Pr. Faculté des Sciences, Rabat; - Mme Naima Hamoumi, Pr. Faculté des Sciences, Rabat ; - Mr. Bouchta El Fellah, Pr. Institut Scientifique, Rabat; - Mr. L. Belkbir, Pr. Faculté des Sciences, Rabat ; - Mr. A. Rimi, Pr. Institut Scientifique, Rabat

7 Vendredi 13 Décembre h00: Cérémonie d'ouverture Programme Discours officiels: - Mr. le Ministre de l'enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique; - Mr. le Ministre Délégué Chargé de la Recherche Scientifique; - Mr. le Président de l'université Mohammed V - Agdal; - Mr. le Président de la Région Rabat-Salé-Zémmour-Zaers; - Mr. le Président de l'université Pierre Mendès-France; - Mr. le Président de la Région de Bruxelles; - Le Comité d'organisation. Pause café et séance posters. Une Nouvelle Configuration des Modes de Coopération Université-Environnement Socio-Economique l0h30 Interventions l0h30-l0h45 l0h45-llh00 llh00-llhl5 llhl5-llh30: : L'Université et son environnement Président de séance: Pr.O.FASSI-FEHRI, Ministre Délégué Chargé de la Recherche Scientifique. : L'Université Mohammed V - Agdal: pour une université marocaine renouvelée Pr.H.BOUTALEB, Président de l'université Mohammed V - Agdal. : L'Université Mohammed V-Agdal et ses environnements pertinents. Pr.N.ELAOUFI, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales- Rabat. : L'Université Mohammed V - Agdal, perceptions et attentes des partenaires professionnels. Pr.M.ELHARRAS, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Rabat. Image de l'université et développement de la communication institutionnelle, Pr. H.KAHACK, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Rabat Communications llh30-llh40 llh40-12h30 12h30-14 h30 : Une communication universitaire réaliste, structurée, opérationnelle et dynamique en direction de l'entreprise. Pr.D.FADLI, Faculté des Sciences Rabat. : Débat : Déjeuner - 7 -

8 14h30: Les expériences étrangères (1 partie). Président de séance: Mr.A.RAHHOU; Membre du Directoire du Crédit du Maroc. 14h30-14h45 : L'Université Pierre Mendès-France-Grenoble; Pr. Cl.COURLET, Président de l'université. 14h45-15h00 : Région Rhône-Alpes; Mme L.DIXON, Directrice de l'enseignement Supérieur. 15h00-15hl5 : L'Université Libre de Bruxelles; Mr. O.VANDENPUT, Représentant de l'université. 15hl5-15h30 : La Région de Bruxelles: Mr. F.X. de DONNEA Ministre d'etat de la Région de Bruxelles -Capitale. 15h30-15h45 : La Région du Piémont Mr.G.GARELLI, Représentant de la Région Pause café. 16h00: : Les expériences étrangères (2ème partie) Président de séance: Mr.A.DEBBAGH, Président de la Fédération des P.M.E- P.M.I, Vice- Président de la CGEM 16h00-16hl5: 16hl5-16h30 : L'Université de Turin: Pr.R.BERTOLINO, Président de l'université de Turin. : L'Université de Grenade: Dr.I.LOZANO, Coordinateur des relations internationales. 16h30-17h30 : Débat Samedi 14 décembre 2002 La Nouvelle Université: une Locomotive d'innovation et d'apprentissage Technologique et Organisationnel 9h00: Structures de valorisation de la recherche universitaire. Président de séance: Mr.A. MANTRACH, Vice- Président de la Région Rabat-Salé-Zemmour-Zaers - 8 -

9 Interventions 9h00-9hl5 9hl5-9h30: 9h30-9h45 Pause café l0h00 Expérience de l'université Pierre Mendès-France-Grenoble: Pr.A.SPALANZANI, Premier vice-président de l'université. Expérience Italienne: Dr. G.BARBERIS, Adjoint au Maire de la Municipalité d'alessandria, Piémont, Italie. : Valorisation de la recherche: Expériences actuelles. Pr.BOUNAHMIDI, Ecole Mohammadia d'ingénieurs-rabat. Table ronde Président de séance: Pr. Med SAGHI; Directeur de l'institut Scientifique - Rabat. Communications: l0mn maximum. l0hl0-l0h20 l0h20-l0h30 l0h30-l0h40 l0h40-l0h50 l0h50-llh00 llh00-llhl0: llhl0-llh20 llh20-llh30 llh30-12h30 12h30 : Le portail de la formation continue Pr. Med. ZEHRI, Ecole Mohammadia d'ingénieurs - Rabat : Le Muséum National d'histoire naturelle outil de protection de la biodiversité nationale. Pr. Med MOUNA, Institut Scientifique - Rabat : Recherche et développement d'inhibiteurs viraux en matière de lutte contre le sida. Pr.Aziz BENJOUAD, Faculté des Sciences- Rabat. : Compétences en commun pour une meilleure formation et valorisation de la recherche universitaire en neurosciences. Pr.Nouria LAKHDAR GHAZAL, Faculté des Sciences - Rabat : Effet du KOH sur la Pyrolyse du bois d'arganier en atmosphère contrôlée. Pr.L.BELKBIR, Faculté des Sciences- Rabat. L'expérience du laboratoire de sédimentologie marine dans la formation à la recherche spécialisée et/ou professionalisante. Pr.N.HAMOUMI, Faculté des Sciences- Rabat : La cartographie des risques de mouvement de terrain, un outil efficace dans l'aménagement du territoire. Pr.B.FELLAH, Institut Scientifique-Rabat. : Les provinces géothermiques au Maroc. Pr.A.RIMI. Institut scientifique-rabat. : Débat : Clôture du colloque Déjeuner - 9 -

10 Allocution de M. Khalid ALIOUA Ministre de l Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique Monsieur le Ministre Délégué Chargé de la Recherche Scientifique. Messieurs les Présidents des Universités ; Messieurs les Présidents, Représentants des Instituts Locaux et Régionaux ; Mesdames et Messieurs partenaires de cette conférence importante باسم االله الرحمان الرحيم Je considère de mon devoir, chaque fois que l'occasion se présente, de discuter avec vous d'un thème qui est en relation directe avec la Réforme de notre système éducatif et qui revient de manière récurrente, depuis plusieurs années, dans les rencontres entre le monde économique et le monde scientifique. Parler, aujourd'hui, de l'ouverture de l'université sur son environnement suppose que nous ne sommes pas encore arrivés à transformer cette ouverture d'un simple sujet de conjoncture en un processus durable qui permette une intégration réelle de l'université dans le système productif et social. L'expérience de l'université marocaine durant les quarante dernières années a aboutit à un véritable enfermement qui a transformé notre système éducatif supérieur en un enclos. Ce phénomène a été accentué par l'encouragement d'un système d'enseignement dual: d'un côté une formation ciblée qu'on appelle la formation des cadres et qu'on dispense dans les écoles d'ingénieurs et de formation des cadres et qui elle paraît, effectivement, ne pas vivre ce problème d'ouverture, et de l'autre côté l'université, confinée dans une mission uniquement d'instruction et non de formation. De simples accords formels entre le monde de l'économie et l'université ne suffiront pas à trouver l'adéquation entre la formation universitaire et l'emploi ; dans un premier temps il faut que l'université fasse un travail sur elle-même et c'est, entre autres, l'objectif de la Réforme. La communauté des universitaires, avec l'ensemble de l'opinion publique marocaine, s'est interrogée sur l'efficience du système universitaire et l'une des principales constatations concernait les deux critères d'efficacité qui sont le rendement interne et le rendement externe. Aujourd'hui, nous savons que l'université est une structure marquée par la redondance et les déperditions puisque la moyenne des années que passe un étudiant avant d'obtenir un diplôme de quatre ans s'échelonne entre 9 et 12 ans. Si nous ne résolvons pas ce problème interne comment pouvons-nous penser au rendement externe, c-à-d l'amélioration du taux d'insertion de l'étudiant dans le tissu productif. Si notre Université livre «un produit» qui passe par un cycle de production deux ou trois fois supérieur à la durée normale comment peut on améliorer le taux d'insertion qui ne dépasse pas actuellement les 40%, alors que les lauréats des grandes écoles affichent des taux qui frôlent les 100%. La Réforme est d'abord un travail de l université sur elle-même.

11 Aujourd'hui elle a besoin de trois types d'action : -le premier est de revoir l'architecture des études et de redéfinir leur organisation afin d'améliorer le rendement interne indépendamment du contenu; la communauté universitaire, les experts et les chercheurs ont confirmé la possibilité d'améliorer le rendement interne par une autre organisation du système des études tout en gardant les mêmes programmes. Cette nouvelle organisation doit aller, progressivement, vers un meilleur encadrement de nos étudiants, vers plus de proximité entre l'étudiant et l'enseignant. Agir sur l'organisation des études est donc un premier défi, qui nécessite des moyens, certes, mais qui prendra aussi du temps car il s'agit du ré-apprentissage par le corps enseignant d'une forme d'encadrement différente de celle qui a régné durant une vingtaine d'années et qui a consacré une sorte de distance entre l'étudiant et l'encadrant. Il y a donc un nouvel esprit à créer dans l'université : par exemple, une meilleure distribution du taux de présence: le taux de présence des enseignants dans leur environnement universitaire est important, et c'est pour cette raison que lorsqu'on parle du problème des moyens, ceux-ci doivent être mis, en premier, à la disposition des enseignants car ils doivent avoir la possibilité de s'éloigner des communications, des amphis et des bibliothèques tout en restant proches de leur cadre de travail. Il y a toute une culture, aujourd'hui, à réinventer en termes d'attachement et de sentiment d'appartenance entre l'enseignant et son cadre de travail car l'enseignement n'est pas un métier mais une vocation; dans beaucoup de cas il y a eu une sorte de rupture du lien affectif à force de vivre dans une situation intenable où le quantitatif écrase sous son poids l'environnement de l'université et étouffe la créativité. -le deuxième concerne le contenu des programmes de formation. A ce niveau la Réforme prévoit deux types de filières: les fondamentales et les professionnalisantes. l'enseignement supérieur est caractérisé par deux phases d'enseignement : la première est celle de la formation initiale; lorsque l'élève devient étudiant il commence un nouveau type d'apprentissage qui est en discontinuité avec celui qu'il a connu jusqu'à présent dans ses moyens, dans ses méthodes et dans son environnement. Cette formation initiale a comme caractéristique d'être une formation fondamentale, c-à-d que l'apprenant doit acquérir les connaissances fondamentales qui le préparent à la deuxième phase de spécialisation. C'est cette deuxième phase qui fait défaut à nos universités car on continue à dispenser une formation fondamentale jusqu'au doctorat - hormis quelques cas où on a vu récemment la naissance de quelques spécialités -.De manière globale on a longtemps considéré que l'université produisait pour elle- même et que le meilleur des étudiants est celui qui arrive à obtenir un doctorat et le meilleur des doctorants est celui qui arrive à obtenir un poste à l'université. Ceci dit, le salut de l'université ne réside pas dans la réorientation de ses contenus vers la professionnalisation, comme on pourrait le croire, car nul part au monde les universités ne forment des techniciens. Les universités forment des universitaires et quand on veut être technicien on s'inscrit dans d'autres cycles de formation appropriés. L'enseignement professionnel est une formation pointue, en «Y», c-à-d qu'on commence par la spécialité pour se spécialiser davantage. C'est une formation qui répond à un besoin d'emploi précis qui

12 se fait avec des évaluations de court terme; il arrive souvent d'ouvrir et de fermer des formations de trois ou quatre années sans pour autant fermer l'école ou l'entité qui l'a créée mais il s'agit de remettre en circuit d'autres filières de formation avec d'autres encadrants, etc. C'est pour cette raison que le nombre d'étudiants dans le système de formation professionnelle ne dépasse jamais les quelques dizaines de milliers alors que la demande pour la formation universitaire est considérable. Le principe universitaire est la polyvalence; est c'est une caractéristique importante qu'il faut cultiver davantage dans nos facultés et instituts. Il faut que la formation fondamentale que nous dispensons dans nos universités soit ouverte et polyvalente. Les études prospectives montrent que le nombre global des étudiants à l'université dépassera le million dans dix ans. Si on procède à une projection de la carte universitaire actuelle on se retrouvera, dans dix ans, avec cinquante à soixante mille licenciés en sciences juridiques; et l'on imagine difficilement qu'il y ait pour eux, dans dix ans, autant de postes d'emploi. On peut en dire autant pour les lettres, les sciences, les sciences économiques, etc. Il est donc nécessaire de travailler sur des possibilités d'ouverture qui permettent à nos lauréats d'acquérir une formation polyvalente. Cette orientation suppose que la spécialisation intervienne à un stade plus avancé en l'occurrence le Master. Le travail sur le contenu sera donc d'articuler ce nouveau premier cycle de licence avec le deuxième cycle de Master. Aujourd'hui nous avons les capacités requises pour faire une licence en trois ans avec cette perspective de polyvalence, d'ailleurs les filières qui ont été proposées s'inscrivent dans cette vision et les établissement, avec l'autonomie qu'ils ont, vont pouvoir améliorer ce travail d'ouverture. Cependant il nous faut acquérir un nouveau savoir qui est celui du Master et c'est là qu'intervient l'ouverture sur le monde économique d'une part et les établissements de formation des cadres d'autre part pour que nous puissions répondre pertinemment à la demande économique. C'est l'objet du troisième type d'actions que l'université doit mener avec le secteur économique. L'université ne reçoit pas d'informations du monde de l'économie ; elle le fait par ses propres moyens et dans ce cas là elle fait la lecture de ces informations et interprète les signes que lui envoient l'économie et la société. On ne dispose pas de centre d'information sur les liaisons entre les formations et l'emploi ; il en existe pour la formation professionnelle mais pas pour le niveau Encadrement. On ne sait pas de quel type d'encadrement nos entreprises ont besoin aujourd'hui. Il y a donc un vrai problème du système d'information qui empêche l'université d'épouser les besoins de l'économie nationale. Il est également nécessaire de travailler sur les structures des établissements de la Formation des Cadres de manière à insérer progressivement, pour nos lauréats, une formation alternante. Nous sommes, aujourd'hui, conscients que notre mission n'est pas uniquement de dispenser le savoir mais aussi de contribuer de manière directe à la mise à niveau de l'économie nationale et à l'édification du Maroc démocratique et moderne. Je vous remercie infiniment

13 Allocution de Mr.Hafid BOUTALEB JOUTEI, Président de l Université Mohammed V-Agdal - Mr. le Ministre de l Enseignement Supérieur et de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique, - Mr. le Ministre Délégué chargé de la Recherche Scientifique, - Messieurs les Présidents des Universités, - Messieurs les Présidents et représentants des institutions locales et régionales, - Mesdames et Messieurs. C est un plaisir renouvelé pour moi que de vous accueillir à l UM5A dans le cadre de ce colloque international sur : «l université dans son environnement, Pour un partenariat renouvelé». Colloque qui vient à point nommé pour faire le point sur les nouvelles missions de l université et leur impact sur l environnement socio-économique. En effet, un processus de réforme économique durable et global constitue la condition essentielle pour qu un pays en développement, comme le Maroc, puisse s engager dans la voie de la croissance économique. Dans ce cadre, la place stratégique qu occupe le secteur de l enseignement Supérieur et de la Recherche fait de sa réforme une des grandes priorités dans les programmes et décisions de l Etat. Les problèmes de l enseignement supérieur et de la recherche occupent actuellement une place stratégique, voire vitale, dans la plupart des pays en développement, et la réforme de l Université marocaine implique par voie de conséquence la redéfinition de ses rapports avec l environnement économique, social et culturel. L interaction Université Environnement suppose l élaboration d un principe général de partenariat et de coopération s inscrivant dans le cadre d un processus à moyen et long terme. L Université Mohammed V - Agdal appartient à un environnement administratif, économique et culturel particulier qui lui confère un avantage comparatif qui de ce fait impose à son système de formation et de recherche d incorporer et d articuler les différentes composantes territoriales se déclinant aux niveaux à la fois régional, national et international. Dans cette optique et sur le plan local, le partenariat entre la Région "opérateur de développement" et l Université "moteur de ce développement", permettra d ancrer une culture interactive et entrepreunariale qui favorisera la valorisation de la recherche scientifique. La création de centres de contact, véritables interfaces, avec l industrie permettront de multiplier et de renforcer les formes de partenariat entre les universités et le secteur économique. Cette nouvelle structure dans notre système éducatif serait chargée de trouver et de faire évoluer les relations avec les institutions de production et le secteur privé dans un cadre contractuel qui préciserait les besoins de ces institutions. Elle aurait aussi pour tâche de mettre en place des pépinières d entreprises ou des incubateurs dans un cadre de coopération tripartite liant l université, les acteurs économiques et les conseils de la ville ou de la région

14 L originalité de ce colloque international réside dans le fait qu il rassemble deux grands partenaires du secteur socio-économique : la Région " opérateur de développement" et l Université "moteur de ce développement". Cette grande rencontre permettra de nous positionner quant à un certain nombre de questionnement concernant notamment les modalités d application de ce partenariat. Dans ce cadre, l ouverture sur des expériences internationales comme celle de la France, de la Belgique, de l Italie et de l Espagne enrichira très certainement les débats qui permettront d aboutir, j en suis convaincu, à l élaboration d un modèle opérationnel de partenariat Région-Université. Je voudrais saisir cette occasion pour remercier, pour leur présence à ce colloque international, M. le Ministre de l Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique qui a accepté de présider cette cérémonie d ouverture, ainsi que M. le Ministre délégué chargé de la Recherche Scientifique, M. le Président de la Région de Rabat-Salé- Zemmour-Zaers. Je remercie aussi très chaleureusement nos honorables invités qui ont fait le déplacement pour participer avec nous à ce colloque, M. le Président de l université Pierre Mendès- France, M. le Président de la Région de Bruxelles, Messieurs les Représentants de la Région du Piemont, Madame la directrice de l Enseignement Supérieur de la Région Rhône-Alpes, les représentants de l Université de Grenade ainsi que tous les représentants des instituts locaux et régionaux. Je souhaiterais enfin, adresser mes vifs remerciements et mes félicitations au comité d organisation de cette grande rencontre internationale. Je vous remercie

15 Allocution de Mr. Abdelkbir BERKIA, Président de la Région de Rabat-Salé-Zémour-Zaer باسم االله الرحمان الرحيم -Mr.le Ministre de l'enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique, -Mr.le Ministre Délégué Chargé de la Recherche Scientifique, -Mr.le Ministre d'etat de la Région de Bruxelles-Capitale, -Mr. le Président de l'université Mohamed V-Agdal, -Messieurs les Présidents des Universités, -Mesdames et Messieurs. Permettez-moi de prime abord d'adresser, au nom du Conseil de notre Région, les sincères et chaleureuses félicitations aux membres du Comité d'organisation de ce Colloque international et à leur tête le Professeur Hafid BOUTALEB JOUTEI, Président de l'université Mohamed V- Agdal pour les louables efforts fournis en vue du succès de cette manifestation scientifique internationale qui réunit un parterre de personnalités de pays amis et du Maroc,qui ont bien voulu honorer de leur présence cette rencontre organisée autour du thème: l'université dans son environnement: pour un partenariat renouvelé. Cette heureuse initiative traduit clairement la volonté de cette prestigieuse Université de notre Région de mettre en évidence son rôle-levier dans les domaines: culturel, social, politique et économique. Cette action s'inscrit dans le cadre de la réforme en cour, de l'université et de l'enseignement en général, initiée par Feu SA MAJESTE LE ROI HASAN II QUE DIEU AIT SON AME et mise en œuvre par son Digne Successeur SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI QUE DIEU l'assiste qui place la réforme de l'enseignement parmi les quatre priorités nationales, définies par SA MAJESTE LE ROI en Octobre dernier dans son Discours d'ouverture de la première année de l'actuelle législature, et qui sont: L'emploi productif, le développement économique, l'enseignement utile et l'habitat décent. Mesdames et Messieurs, C'est avec plaisir que je m'adresse à vous dans ce prestigieux amphithéâtre qui a abrité les premières journées d'études organisées les 13,14 et 15 Mai 1998 par notre Conseil, alors fraîchement investi, en partenariat avec l'université Mohammed V d'agdal, qui avaient porté sur le thème: Le Développement Economique et Social de la Région de Rabat-Salé-Zemmour- Zaer, journées organisées sous la Présidence d'honneur de Son Altesse Royale, Prince Héritier à l'époque, aujourd'hui SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI QUE DIEU L'ASSISTE. L'objectif de ces journées d'études consistait à impliquer l'ensemble des acteurs du développement à l'échelle de la Région, publics et privés, universitaires et chercheurs dans une première action de collecte de données et de constitution d'une banque de projets pour le développement socio-économique et culturel de la Région, qui ont constitué une source de références pour l'établissement du Plan Développement Economique et Social Régional

16 Conscient du rôle fondateur de l'université en tant qu'acteur privilégié de la promotion de la recherche-action au service du développement économique, social et culturel, le Conseil de notre Région a très tôt compris l'intérêt d'asseoir une stratégie de coopération et de partenariat avec les Institutions de l'enseignement supérieur de notre Région. C'est ainsi que quatre conventions-cadre de coopération et de partenariat ont été signées en 1998 avec: o L'Université Mohammed V d'agdal, o L'Université Mohammed V du Souissi, o L'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, o L'Institut National des Télécommunications. Dans le cadre de cette stratégie de partenariat, notre Conseil a également veillé, en dépit de la modicité de ses ressources financières, à allouer des subventions annuelles aux Universités et Instituts de la Région, et a même tenu à faire adopter par le Conseil un article spécial dans la nomenclature du budget régional intitulé: Versements aux Universités. L'Université est désormais au centre des intérêts du Conseil de notre Région. Toutefois la signature de conventions de partenariat entre Collectivités locales et Institutions de l'enseignement supérieur n'est pas une fin en soi mais un simple cadre juridique favorisant la participation opérationnelle aux stratégies de développement du territoire régional. Cette rencontre arrive donc à point nommé afin de donner une réelle impulsion à la coopération entre l'université et le Conseil de notre Région. A cet effet, il est indispensable de veiller à mieux impliquer Universitaires et Elus dans cette coopération. Dans ce contexte le Conseil de notre Région croit fermement au rôle vital de l'université et des Universitaires dans la vie des Collectivités locales en vue de la dynamisation de leurs initiatives par l'information, la formation, le conseil, l'accompagnement et l'aide à la prise de décision. Il incombe ainsi à chaque Universitaire et à chaque Chercheur de veiller à l'avenir à s'impliquer davantage dans les affaires locales puisque toutes les décisions adoptées par les Conseils élus les intéressent avant tout en leur qualité de citoyens. Or force est d'admettre, qu'au vu de l'expérience de notre Conseil, depuis son investiture en 1997, l'implication de l'université et des Universitaires dans l'action de notre Conseil reste en deçà des attentes. Notre commune ambition doit viser à l'avenir à identifier les moyens de nature à rendre effective et opérationnelle la coopération entre l'université et le Conseil de notre Région dans l'unique but d'améliorer sans cesse la qualité de vie de la population de la Région par l'optimisation de l'action du Conseil de la Région. Cet objectif ne saurait être atteint qu'à travers un réel partenariat entre Communautés d'elus et d'universitaires faisant fi des divergences qui les opposent. Je ne pourrai à cet égard que me féliciter de l'action édifiante et exemplaire d'universitaires de renom,élus dans certains Conseils de notre Région et dont les résultats dans leurs Municipalités sont bénéfiques pour leurs électeurs

17 Mesdames et Messieurs, L'objectif que le Conseil de la Région et l'université se doivent d'atteindre consiste en l'élaboration d'un plan concerté d'action qui porte en particulier sur l'identification des formations adéquates pour la promotion des ressources humaines de la Région, afin de répondre aux besoins des Collectivités locales, des Etablissements publics, Chambres consulaires et entreprises de la Région en cadres compétents et en expertise conforme aux standards internationaux. Notre Université doit ainsi se métamorphoser en Bureau d'études à la disposition de l'ensemble des opérateurs du développement à l'échelle régionale. Il est en effet grand temps de prendre conscience qu'avec la montée des nouvelles technologies de la communication et de l'information ainsi que la demande toujours plus forte d'un enseignement supérieur de qualité ouvert sur les techniques du monde économique, l'université est devenue une vraie entreprise. Mesdames et Messieurs, Je voudrais me féliciter de la présence à ce Colloque international de Représentants d'universités de nos Régions- partenaires de Rhône-Alpes, du Piémont, de Bruxelles- Capitale et d'universités de pays amis. L'échange d'expériences en matière de systèmes universitaires d'autonomie administrative et financière ne peut en effet qu'appuyer la réforme pédagogique de l'université en matière de gouvernance universitaire, d'ingénierie pédagogique et de recherche scientifique, une occasion pour identifier des projets mutuels en lien étroit avec les besoins de la modernisation des Universités. Vos recommandations à l'issue de ce Colloque constitueront incontestablement une force propositionnelle pour faire de l'université un pole-modèle d'excellence en matière de rechercheaction pour le développement et de formation de qualité des ressources humaines de la Région et pour soutenir et accompagner notre Conseil dans la réalisation de ses projets. Je souhaite plein succès aux travaux de ce Colloque international et vous remercie de votre attention

18 Allocution au nom du comité d organisation (mot d ouverture du colloque : Mr. Mohammed BEN ABDELKHALEK, Professeur à la Faculté des Sciences) Monsieur le Ministre de l'enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique. Monsieur le Ministre Délégué Chargé de la Recherche Scientifique, Messieurs les Présidents d Universités et Présidents de Régions, Mes chers collègues et étudiants, Mesdames et Messieurs. Au nom du comité d'organisation, et à sa tête Monsieur le Président de l'université Mohammed V-Agdal, je tiens à vous remercier d'avoir répondu nombreux à notre invitation. Je remercie également tous ceux qui ont fait le déplacement jusqu'à Rabat et ceux qui nous ont aidé, de près ou de loin, à la réalisation de ces deux journées que va durer le colloque. Colloque pour lequel nous avons choisi pour thème : «L'université dans son environnement pour un partenariat renouvelé», thème qui nous paraît convenir avec le moment, o! combien important, que vit l'université Mohammed V -Agdal tout particulièrement et les universités marocaines d'une manière générale: celui de leur autonomie et, évidemment, celui de l'instauration du cadre institutionnel de leur ouverture sur la région et sur l'environnement socio-économique. J'aimerais vous dire à quel point cela apparaît, de l'extérieur comme de l'intérieur, comme la garantie des moyens qui permettront à l'université de s'inscrire dans le développement régional tout particulièrement et dans la création et l'exploitation intelligente de ses richesses. Le comité a cru bon d ouvrir le débat, au cours de ces deux journées que durera le colloque, sur deux volets importants : Le premier volet que nous entamerons dans un moment a pour titre : «la nouvelle configuration des modes de coopération universitéenvironnement socioéconomique», dans lequel nous vous proposons des interventions centrées sur une présentation analytique des modes de coopération entre l université et son environnement socioéconomique. Nous commencerons par l'expérience actuelle de l'université Mohammed V - Agdal, toute récente ( avec 3 interventions et une communication), et nous termineront l'après midi sur ce même volet par les expériences des universités de pays voisins et amis : - L'Université Pierre-Mendes-France et la région Rhône-Alpes, - L'Université libre de Bruxelles et la région de Bruxelles-Capitale, - L'Université de Turin et la région du Piémont, - L'Université de Grenade et la région d'andalousie

19 Le deuxième volet, que nous entamerons le samedi 14 décembre au matin a pour titre : «La nouvelle université : une locomotive d innovation et d apprentissage technologique et organisationnel». Les interventions dans cette partie porteront essentiellement sur les structures de valorisation de la recherche universitaire. Nous écouterons : - L'expérience de l'université Pierre-Mendes-France, - L'expérience de l'université de Turin, - Et l'expérience actuelle de l'université Mohammed V -Agdal. A la suite de cela, on tiendra une séance table ronde avec de courtes communications (10mn chacune) portant sur quelques axes de recherche développés à l'université Mohammed V - Agdal. Nous espérons que le programme proposé sera à la hauteur de l'attente. Avant de finir, je voudrais juste vous signaler que des posters sont disposés dans le hall, qui représentent les activités de quelques pôles de compétence de l'université Mohammed V - Agdal. Encore une fois, au nom du comité d'organisation je vous remercie pour votre participation

20 L Université Mohammed V_Agdal : Pour une université marocaine renouvelée* présenté par : Professeur Hafid BOUTALEB JOUTEI, Président de l Université Mohammed V Agdal Résumé Les taux de croissance économique sont largement déterminés par les capacités et la compétitivité des citoyens du pays, en particulier par le nombre de diplômés de l'enseignement supérieur et le degré de leur interaction avec l'environnement. Il est clair, alors, que toute réforme économique doit se baser sur la réforme du système de la formation supérieure. Il est impératif que la conception, le contenu et le mode d'enseignement des programmes soient régulièrement adaptés aux besoins de la société et à son développement, qu'ils tiennent compte des innovations et des évolutions de chaque discipline afin de créer des relations, en termes de gouvernance, entre l'université et le monde du travail. Cette synergie mènera indubitablement à de nouveaux partenariats public-privé dont pourraient profiter les universités en matière de gouvernance et de financement en se basant sur une planification efficace et innovatrice. Nous inscrivant dans la perspective d'une université marocaine renouvelée, nous nous proposons: I) de nous pencher sur les défis de la mondialisation et les réponses de l'enseignement supérieur. 2) d'avancer des propositions pour une université renouvelée. 3) de définir un programme quadriennal , en vue d'asseoir les nouvelles structures universitaires et d'appliquer un nouveau système pédagogique. Introduction un processus de réforme économique durable et global constitue la condition essentielle pour qu'un pays en développement, comme le Maroc, puisse s'engager dans la voie de la croissance économique et de la création de richesse. les taux de cette croissance sont largement déterminés par les capacités et la compétitivité des citoyens du pays, en particulier par le nombre de diplômes de l'enseignement supérieur et le degré de leur interaction avec l'environnement. Il est clair, alors, que toute réforme Economique doit se baser sur la Réforme du système de la formation supérieure. une des conséquences nombreuses de la globalisation est que la compétition mondiale se mesure en termes de marchés et de savoir. il est impératif que la conception, le contenu et le mode d'enseignement des programmes soient régulièrement adaptés aux besoins de la société et à son développement, qu'ils tiennent compte des innovations et des évolutions de chaque discipline afin de créer des relations, en termes de planification et de stratégie, entre l université et le monde du travail

21 cette dynamique mènera indubitablement à de nouveaux partenariats public-privé dont pourraient profiter les universités en matière de gouvernance et de financement en se basant sur une planification efficace et innovatrice. nous inscrivant dans la perspective d'une université marocaine renouvelée, nous nous proposons: de nous pencher sur les défis de la mondialisation et les réponses de l'enseignement supérieur. d'avancer des propositions pour une université renouvelée. de définir un programme quadriennal , en vue d'asseoir les nouvelles structures universitaires et d'appliquer un nouveau système pédagogique. I Les défis de la mondialisation et les réponses de l enseignement supérieur : 1- La mondialisation et ses conséquences sur l enseignement supérieur * Le processus de la mondialisation du marché a atteint tous les pays et toutes les activités humaines. Les grandes inventions et les réalisations de ces dernières années en particulier: la maîtrise de l énergie nucléaire, la conquête de l'espace, l évolution de l'intelligence artificielle, les différents usages du laser et des matériaux nouveaux, la compréhension de la matière vivante, l évolution de la connaissance de l'environnement, la révolution des technologies de l'information et de la communication, ont tous un impact profond sur l évolution de l économie mondiale et sur la politique internationale. Mais, la plupart des pays en développement sont restés loin de ces évolutions, et n'ont pas profité de leurs conséquences, en raison de : l'absence de groupements de chercheurs en nombre suffisant, la non disponibilité des moyens nécessaires, l'absence de prise de conscience de l'importance du rôle de ces groupements intellectuels dans plus d'un pays en voie de développement, ce qui a causé un recul notable de ces pays et provoqué la propagation de l'ignorance et l'attisement de la discorde dans leurs sociétés. Aussi, et investir dans l'enseignement supérieur et la recherche comme nécessité stratégique et vitale pour tout pays en voie de développement. assurer à tous le droit à l'éducation, à l'enseignement et à la formation en particulier dans domaines scientifiques, les sciences humaines ou dans la communication et les techniques de négociation,

22 constituent le meilleur gage pour défendre les intérêts vitaux du pays et sont les conditions sine qua non pour un développement économique pérenne et général. * dans le domaine de l'éducation, le processus de mondialisation, s'il s'appliquait, déboucherait sur la constitution d'un modèle mondial standard de l'enseignement supérieur, ce qui contribuerait à l'effacement du rôle de l'etat au profit de la loi du marché. * dans ce système, les universités fonctionneraient comme des entreprises (voir/nouveaux concepts). * les étudiants financeraient leurs études soit par le biais des moyens familiaux, de crédits bancaires ou par des bourses offertes par des entreprises qui investiraient, dans les étudiants prometteurs, comme c'est le cas actuellement dans les entreprises innovantes. La mondialisation de l'enseignement supérieur et de la recherche risque d entraîner : la différenciation entre un enseignement supérieur privé de haut niveau et un enseignement supérieur public de moindre qualité, l'abandon progressif de la recherche fondamentale, alors que la relation entre recherche fondamentale et recherche appliquée est très étroite. Comme le souligne Sir Porter, économiste et Prix Nobel britannique : ''La différence entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée est que la deuxième est appliquée, alors que la première ne l'est pas encore''. A côté de ses risques on voit apparaître des caractéristiques de cette nouvelle ère : la légitimité des diplômes universitaires ne sera plus permanente. la mobilité professionnelle et géographique deviendra l une des conditions d exercice des fonctions d enseignant-chercheur. la mobilité géographique des établissements de l enseignement supérieur. l apparition du mode d organisation en réseaux. II Propositions pour une université marocaine renouvelée : 1- Des éléments fondamentaux d'un nouveau système de l'enseignement supérieur. a- L'unification création d universités technologiques ou d universités spécialisées en sciences administratives et techniques de communication, en sciences agronomiques et vétérinaires ou en sciences et techniques de l Education, à partir des différents instituts ou écoles relevant de la formation des cadres. dans une région déterminée: unir les moyens des institutions ne relevant pas de l université et ceux de l université dans un cadre de coopération ==> création de GIP. b- La langue d enseignement des sciences et des techniques voies et moyens susceptibles de mettre l arabisation en application à tous les niveaux mentionnés (article premier de la Loi 01/00). apprentissage des langues étrangères, surtout dans l enseignement supérieur

23 c -L autonomie des établissements universitaires ou gouvernance universitaire : Autonomie pédagogique, scientifique, financière et administrative et académique (articles de la Loi 01/00). d- La création de nouvelles structures : la création d'un service d'accueil, de renseignement et d'orientation des étudiants (articles 8 et 12 de la Loi 01/00), la création d'instances représentatives de dialogue entre les enseignants-chercheurs et les étudiants, la création de centres de contact avec l'industrie, la mise en place de centres d'études pour encourager les lauréats à créer leurs propres entreprises, institutionnalisation des laboratoires comme unités essentielles, création de nouvelles institutions réservées à la recherche scientifique basées sur la mobilité des enseignants-chercheurs. e- Le renouvellement de certaines fonctions de l université assurer toutes les formations pédagogiques, selon la demande, dans le cadre d'un contratprogramme avec le Ministère de l'education Nationale. instaurer une formation dans le domaine de la diplomatie et en matière de gestion des institutions pédagogiques. f- L'affectation des moyens suffisants Ces moyens devraient, entre autre, être utilisés pour : améliorer la situation financière et matérielle des enseignants-chercheurs, améliorer les conditions sociales, d'accueil et de travail des étudiants dans les établissements d'enseignement supérieur, appuyer la recherche, et ce, en lui attribuant 1% au minimum du produit intérieur brut. Dans ce sens: une subvention d'appui à la recherche scientifique dont le montant s élève à 45 MD a été créée pour la première fois en Le maintient de cet effort jusqu'en 2002 a fait passer le financement public de la recherche de 0,3 % du PIB à 0,7 %. les dépenses globales consacrées aux activités de recherche scientifique au Maroc sont les suivantes: * : 1 097,80 MD. * : 2 706,51 MD

24 g- La diversification des sources de financement de l'enseignement supérieur et de la recherche Par notamment : la formation contractuelle, la formation continue, programmes de la recherche contractuelle, travaux d'expertise au profit de l'etat et/ou du secteur privé, brevets d'inventions, vente de produits (article 7 de la loi 01-00). h- Le passage de l'enseignement post-secondaire privé à l'enseignement supérieur privé. Partenariat avec les universités marocaines qui permettrait, entre autres, à l'enseignement supérieur privé de bénéficier de l'homologation de ses diplômes (articles 50, 54, 57 et 60). 2- système pédagogique : L instauration d un nouveau système pédagogique doit prendre en compte les éléments suivants: l autonomie pédagogique passe nécessairement par le renforcement du rôle des instances éducatives (des unités de formation et de recherche, des laboratoires, des départements, des conseils de facultés et d universités, ). ces instances pédagogiques devraient avoir le pouvoir décisionnel pour accréditer le nouveau système pédagogique et veiller à sa bonne application. toutes les professions futures exigeront l utilisation de l informatique et des technologies l accompagnant, la maîtrise de trois langues au moins et une connaissance approfondie de l environnement international, l association des étudiants à toutes les étapes de l acte pédagogique par l introduction de méthodes nouvelles de communications, créer des observatoires d orientation et d information sur les dernières innovations dans le domaine pédagogique (Académie de la Langue Arabe par exemple). d où la nécessité de : créer une agence nationale d évaluation, assurer les ressources financières et matérielles qu exigent la refonte du système pédagogique actuelle tant au niveau de l encadrement qu à celui de l équipement, instaurer une nouvelle architecture pédagogique basée sur les filières, les modules, le contrôle continu et assurant la mobilité universitaire des étudiants au niveau national et international

25 3- Avantages de la Loi 01/00 relative à l'organisation de l'enseignement supérieur. Pour la première fois dans l'histoire du Maroc est promulguée une loi relative à l'enseignement supérieur dans son ensemble. Cette loi octroie à l université de nouvelles missions, notamment : l'organisation de l'enseignement supérieur dans le cadre de pôles thématiques, la pratique de l'expertise, l'organisation de la formation continue, la création de services payants, la mise en place d incubateurs ou de pépinières d entreprises, l exploitation des brevets d invention, la participation dans les entreprises publiques ou privées avec un pourcentage de 20% au minimum, la création d entreprises, la création de diplômes spécifiques à l université, l autonomie financière et administrative, pédagogique, scientifique et académique, la création d une commission nationale pour coordonner l enseignement supérieur, l octroi d importants avantages fiscaux aux investisseurs pour la construction de cités ou de résidences ou de complexes universitaires. III Université Mohammed V- Agdal : nouvelles structures et application du nouveau système pédagogique 1- spécificités de l université Mohammed V- Agdal. L Université Mohammed V Agdal est considérée comme l université moderne mère. De ce fait, nous pouvons affirmer que c est l université qui a donné naissance aux douze universités modernes existantes actuellement dans les principales villes marocaines. Fac. Lettres Fès Fac. Lettres Tétouan Fac. Lettres Rabat Fac. Lettres Casa Fac. Lettres Mohammadia Fac. Lettres Marrakech

26 Fac. Droit Fès Fac. Droit Tétouan Fac. Droit Rabat Fac. Droit Casa Fac. Droit Mohammadia Fac. Droit Marrakech ou Agadir Fac. Sciences - Fès Fac. Sciences -Tétouan Fac. Sciences - Rabat Fac. Sciences - Casa Fac. Sciences - Mohammadia Fac. Sciences - Marrakech Fac. Sciences - Agadir Ecole Nationale Supérieure d Informatique et d Analyse des Données - Rabat Ecole Mohammadia d Ingénieurs Rabat Ecole Nationale Supérieure de Management Casa Ecole Supérieure de Technologie Rabat les institutions supérieures de formation constituant actuellement l Université Mohammed V Agdal se distinguent par la compétence, l expertise et la richesse de l expérience de leurs enseignants-chercheurs dans les différents domaines de la science et de l invention. ces qualités peuvent être exploitées au mieux dans les nouvelles missions référées dans la première partie et contenues dans la Loi organisant l enseignement supérieur. 2- Propositions opérationnelles. a - Renforcement de la structure administrative de l université L autonomie administrative et financière de l université, impose une structure administrative qui permette d exercer ces attributions:

27 une division gestion des ressources humaines, une division gestion des ressources financières, une division coopération internationale, une division coopération nationale, une division communication, une division informatique, une bibliothèque universitaire. b-parachèvement de la structure académique et des structures représentatives de l université Notamment en instaurant entre autres : commission du suivi de l application de la Loi 01-00, commission chargée de la réforme du système pédagogique, commission d orientation stratégique chargée d étudier les choix politiques gouvernementaux dans le domaine de l enseignement supérieur et de la recherche, commission chargée des relations avec les établissements de formation de cadres supérieurs ne relevant pas de l université et avec l enseignement supérieur privé, commissions permanentes des conseils des établissements relevant de l université. c- Introduction de nouvelles structures la division formation et évaluation: serait chargée de la formation continue dans tous les domaines. Elle s occuperait aussi de l évaluation interne de tous les établissements appartenant à l université, et aussi, des problèmes des équivalences des diplômes. la division relations avec l industrie et le secteur privé: chargée de la mise en place des pépinières d entreprises ou des incubateurs. la division invention et technologie: s intéresserait aux programmes de recherchedéveloppement. Elle aurait aussi pour mission l enregistrement des brevets d invention et l élaboration de banques de projets. la division orientation, évaluation, réorientation et vie estudiantine: chargée d informer les élèves de l enseignement secondaire sur les formations et les options disponibles dans les établissements appartenant à l Université Mohammed V Agdal. l observatoire universitaire des sciences et des technologies: chargé entre autres, des statistiques scientifiques et technologiques. Comme il aurait pour mission d effectuer des études en vue d une adéquation entre les formations supérieures offertes par l université et l environnement économique et professionnel. le bureau de facilitation de l intégration professionnelle et de suivi des diplômés

28 d-participation à la mise en place des principes fondamentaux et contenus de la réforme pédagogique : Cette mission est considérée comme l une des plus importantes, en raison des réalisations à faire pendant les premières étapes du programme opérationnel proposé. Elle devrait déterminer : la structure d un système d étude trimestriel ou semestriel, les unités, les passerelles, les cycles, les modules et leurs contenus, un système de contrôle continu des connaissances et des formations. e- développement du rôle de l Université Mohammed V Agdal : L Université Mohammed V- Agdal, devrait jouer un rôle important dans l animation des structures universitaires au niveau national, en l occurrence: le Conseil national de coordination de l enseignement supérieur, l Académie du Royaume du Maroc, l Académie Hassan II pour les Sciences et Techniques. CONCLUSION Pour affronter les nouveaux défis de la mondialisation, l'enseignement supérieur au Maroc doit être rapidement réformé. Les professions futures exigeront l'utilisation de l'informatique et des technologies l'accompagnant, la maîtrise de trois langues au moins, dont la langue arabe, et aussi, une connaissance approfondie de l'environnement international. Ce qui rend impératif d'asseoir les nouvelles structures permettant à l université d'accomplir ses nouvelles missions et d'appliquer le nouveau système pédagogique qui lui permettra d'entrer en interaction avec son environnement général. Les propositions pour une université marocaine renouvelée, constituent le début d'une nouvelle Ere pour l université marocaine, en général, et pour la doyenne des universités modernes, l université Mohammed V- Agdal, en particulier

29 L Université Mohammed V Agdal et ses environnements pertinents (enquête) Introduction présenté par : Mr. Noureddine ELAOUFI Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Rabat Noureddine El Aoufi (elaoufi@iam.net.ma) Dressant un diagnostic de la situation de la recherche scientifique au Maroc, le département de tutelle a mis en évidence une série de limites cumulatives (Secrétariat d Etat à la Recherche scientifique, 2001): - une insuffisance de moyens affectés à la recherche scientifique (moins de 0,4% du Pib); - une faible coordination de la recherche à l échelle nationale ; - une absence d évaluation des résultats de l exercice de recherche ; - un fonctionnement éclaté des différentes composantes du système ; - une imperfection de l information scientifique et technique et une absence de dispositifs de communication et d échange entre les chercheurs (supports, relais, réseaux, etc.) - last but not least une trop faible articulation recherche scientifique/secteur productif, que traduit l absence quasi-totale de structures de valorisation de la recherche et d insertion des chercheurs dans les mondes de production ainsi que des mécanismes d incitations au développement de la R/D dans et par le secteur privé. Cette dernière limite se conjugue avec les distorsions que connaît, depuis la moitié des années quatre-vingt du siècle dernier, le marché de l emploi des jeunes diplômés pour rendre compte d une véritable crise structurelle du système d enseignement supérieur et d un découplage entre notamment les missions «classiques» de l université d une part, les exigences du système productif et les besoins de la société d autre part; découplage que tendent à accroître les mutations profondes liées à la mondialisation, ainsi que les évolutions rapides des savoir, de la connaissance, des dispositifs pédagogiques et cognitifs, des modalités d organisation de la recherche, etc. La réforme en cours de l enseignement supérieur (Charte de l éducation et de la formation, loi 00/01) ouvre de nouvelles perspectives en redéfinissant les «missions» de l université en interaction dynamique avec son environnement économique, social et culturel. Il s agit, au-delà des fonctions de formation et de recherche, d une inscription plus active dans le territoire et d une implication plus positive dans l élaboration de partenariats avec d autres acteurs, la conduite de processus de développement et la production d «effet de jonction territorial» (Courlet, 2001)

30 Une telle inflexion du rôle de l université n est pas seulement justifiée par un principe d adéquation entre la formation et l emploi ou d amélioration de l employabilité des jeunes diplômés, mais elle vise aussi et surtout une action en profondeur sur l environnement local et régional, sur l organisation des acteurs et sur les modes d intervention dans le développement économique et social, à la fois régional et national. Celui-ci évoluant dans un contexte de mise à niveau globale (échéance 2012 de l accord d association avec l U.E.), de compétitivité et d attractivité territoriales. La présente enquête (enquête d étape) se décline en deux parties : La première fait un état des lieux de l environnement économique de l université Mohammed V. Elle s appuie à la fois sur un inventaire monographique des administrations, des établissements publics économiques et financiers, des entreprises privées, des associations et ONG, etc. de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer et sur des enquêtes et études qualitatives ayant trait aux problématiques d emploi, de chômage (El Gherari, 2001), d action publique en faveur d emploi dans une perspective territoriale (Askour, 2001), de dynamiques locales liées aux réseaux et aux stratégies des acteurs (Benamar, 2001). La seconde plaide en faveur d un resserrement de l articulation formation-recherchedéveloppement par la mise en place progressive d un système territorial d innovation national et régional. Au sein d un tel STI, l université Mohammed V peut, en raison de son inscription territoriale régionale, nationale, voire internationale, être en mesure de jouer un rôle de processeur du système national d innovation (SNI), de son ingénierie institutionnelle et organisationnelle, de son pilotage, etc. 1. Etat des lieux Limitée au nord par la région de Gharb-Chrarda-Béni Hssen, à l ouest par l océan atlantique, au sud par la région de Chaouia-Ouardigha et à l est par la région de Meknès- Tafilalet, la Régiob de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer est une des régions les plus urbanisées et les plus développées du pays. Couvrant une superficie de km2, soit 13% de la superficie totale du pays, elle abrite quatre préfectures (Rabat, Salé, Skhirat-Témara et Khémisset),17 communes urbaines et 40 communes rurales dont 32 à Khémisset. La population de la région s élève à habitants, soit 7,7% de la population totale (recensement de 1994), dont 79% urbains. Les jeunes de moins de 15 ans représentent plus de 33% de la population de la région, 60% de la population sont en âge d activité (15-59 ans) et 6% ont plus de 60 ans. Le potentiel humain est marqué par une forte concentration, notamment sur l agglomération Salé-Skhirat et une tendance au dépeuplement de la campagne Un tissu économique dense et diversifié (i) L industrie La région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer contribue pour 5% dans le Pib industriel. Les secteurs les plus créateurs de richesses sont notamment le textile-cuir (38%) et la chimie-parachimie (30%).En termes de distribution sectorielle des unités de production, c est cette dernière qui occupe la première place avec 201 unités, soit 36,41% du total des unités répertoriées

31 L agro-alimentaire et les industries du textile et cuir ont un poids relatif à peu près identique puisqu elles comptent, respectivement, 139 unités (soit 25,18%) et 136 unités (24,63%). Avec 76 unités, soit 13,76% du total, l IMME vient renforcer l équilibre industriel de la région (El Rherari, 2001). Tableau 1 : Répartition des établissements industriels par secteur d activité Secteur Rabat Salé Skhirat- Témara Khémisset Total Région Industries agro-alimentaires Industries du textile et du cuir Industries chimique et para- chimiques Industries mécaniques, électriques et électroniques Total Source : MCIA (1998) En termes de filières, le textile-cuir développe des activités variées (production d articles en cuir, d habillement, etc.) et enregistre des performances relatives en matière d exportation de produits finis locaux et de produits en cuir (chaussures, gants, etc.). Pour ce qui est de l agro-alimentaire, à côté de la transformation des produits agricoles, de la conserverie et de la congélation (cas de la préfecturede Skhirat-Témara), se sont implantées des activités d exportation en forte expansion, malgré l aléa climatique et les retournements de conjoncture. Dans l industrie chimique et para-chimique, outre les traditionnels travail du bois, de l édition et de l imprimerie, et fabrication de produits chimiques et d articles en plastique, de nouvelles unités se sont implantées tirant profit des opportunités offertes par les filières de verre, les produits pharmaceutiques, etc. Enfin l IMME a connu depuis quelques années le développement rapide d unités de soustraitance à forte composante capitalistique dans les produits informatisés, les systèmes de sécurité, réseaux de télécommunications, réseaux électriques, etc. En termes d effectifs, le textile-habillement emploie à lui seul plus de 62% contre moins de 10% dans l agro-alimentaire et 16% dans les produits issus des minéraux, les industries métalliques de base et les ouvrages en métaux. Les investissements sont tirés notamment par les entreprises opérant dans le textile-habillement (25% des investissements), suivies par les produits issus des minéraux (21%), le papier et carton, imprimerie (16%), la chimie et parachimie (15%), l agro-alimentaire (14%)

32 Tableau 2 : Entreprises industrielles par province ou préfecture Province/ Nbre Production Investissement Chiffre Exportation Valeur préfecture d étbs En MDH En MDH d affaire en MDH en MDH ajoutée en MDH Rabat Salé Skhirat- Témara Khémisset Total Source : Délégation régionale du MCIA (1998) La distribution intra-région fait apparaître une tendance à des spécialisations susceptibles de favoriser des relations clients-fournisseurs, de sous-traitance et de coopération entre les entreprises et bénéficier des effets de proximité: - une prédominance des industries agro-alimentaires et textile-habillement à Rabat ; - les industries du textile-habillement occupent une place prépondérante à Salé selon le nombre d établissements implantés, l effectif des salariés et le volume des exportations (87% des unités produisent à l exportation) ; - à Skhirat-Témara, plus de 23% des unités sont des PME, avec une forte proportion d entreprises opérant dans le secteur des industries chimiques et para-chimiques. Les entreprises exportatrices opèrent surtout dans le textilehabillement avec plus de 46% d unités ; - enfin 15,5% seulement des entreprises de Khémisset s orientent vers l exportation (agro-alimentaire et textile). Il s agit d unités de très faible taille (93,3% sont des PME) avec un volume d investissement réalisé extrêmement faible Au total, les performances observées dans le domaine industriel sont à corréler avec l existence d un réseau de communication important : aéroport international, autoroute reliant la région avec le nord du Maroc, proximité des grands centres de cosommation et de Casablanca, etc. Plusieurs contraintes cependant : - retard dans l aménagement des zones industrielles (cas de Salé El Jadida) ; - insuffisance de terrains industriels (cas de Khémisset) ; - manque et cherté des terrains aménagés en zones industriels (cas notamment de Rabat et Skhirat-Témara)

33 (ii) L artisanat L artisanat, riche et diversifié (tapis, poterie, cuir, menuiserie, ferronnerie, etc.), confère à la région une place privilégiée : 53% de la production nationale de tapis estampillés. Mais le secteur connaît des problèmes liés notamment au financement, à une pénurie relative de la main-d œuvre qualifiée, à la désorganisation des métiers. L action des pouvoirs publics porte sur l octroi de crédits aux artisans, la formation professionnelle, la création de coopératives. En 1998 on a recensé 63 unités, soit 15,8% des coopératives artisanales du pays. L effectif des artisans s élève à 939 artisans représentant 7,2% du total national. (iii) L agriculture L agriculture représente 25% de la superficie agricole utile de la région, 30% de la superficie forestière et 11% de parcours. Le secteur se compose de serres, de plantations d arbres fruitiers avec irrigation selon la technique du goutte à goutte, d élevage avicole (environ 30% de la production nationale), etc. La région bénéficie d un certain nombre d atouts : existence d une importante nappe phréatique pouvant être utilisée dans l irrigation, une vaste zone agricole (axe Skhirat-Témara- Bouknadel), climat et sol favorables à une diversification des cultures (cultures céréalières, fourragères, maraîchères, légumineuses, arbres fruitiers, etc.), proximité de grands centres de consommation et d implantation d unités agro-industrielles, etc. Khémisset occupe la première place au sein de la région en fournissant près de 84% de la production totale des cultures maraîchères et plus de 60% de plantations fruitières. (iv) Le commerce La région est dotée de plusieurs facteurs favorables au développement du commerce : - la proximité de Casablanca, principal centre de ravitaillement du pays ; - la place centrale de la production maraîchère ; - l existence d une infrastructure d accueil et de nombreux souks communaux ; - un maillage dense d unités de production industrielles, de coopératives de consommation et d économats d approvisionnement. (v) Le tourisme La région dispose d un patrimoine important composé de lacs, de forêts, de montagnes, de stations thermales, de sources naturelles, de moussems, d artisanat, de monuments culturels, etc. et offrant de nombreuses possibilités d exploitation et de développement. Elle bénéficie d un littoral de près de 45 km (plages, port de plaisance de Skhirat-Témara, etc.). Cependant, la promotion du tourisme dans la région demeure freinée par de nombreuses faiblesses : insuffisance d infrastructures hôtelières (95 hôtels, 3796 chambres, 6385 lits), sportives et de loisirs, insuffisance des agences de voyage (la préfecture de Skhirat-Témara ne dispose que d une seule agence de voyage alors qu elle occupe une place importante dans le tourisme de la région)

34 1.2. Le chômage catégoriel Les effectifs des diplômés de l enseignement supérieur (niveau licence) en situation de chômage s élève, selon un recensement effectué en 1997, à quelques (chiffres de 1998) dont environ 48% à Rabat contre moins de 8% résidant à Skhirat-Témara. Par discipline : droit (66%), lettres(60%).le nombre de titulaires d un doctorat ou d un DES est de 557 diplômés, dont 229 ayant un doctorat et 102 ingénieurs d Etat. Ils se concentrent dans la préfecture de Rabat où 41% des diplômés ont un doctorat et 21% sont des ingénieurs d Etat. Les écarts entre les sexes sont partout significatifs à l exception de Rabat où ils ont tendance à se réduire. Tableau 3 : Effectif des diplômés en chômage (niveau licence) Préfecture/province Total % Rabat ,92 Salé ,85 Skhirat-Témara 760 7,74 Khémisset ,50 Total Source : Ministère de l Intérieur (1998) Selon les résultats d une enquête (1998), ayant porté sur 515 établissements, les perspectives d offre globale d emplois permanents ont été estimées à quelques , dont 72% d emplois permanents, sur la période Dans cet échantillon, l industrie offre la part la plus grande d emplois créés, soit 49%, suivie par le bâtiment et travaux publics (11,5%), le tourisme (7%) et le commerce (5%) L offre d emploi (5432, chiffres de 1998) concerne au premier chef le niveau qualification professionnelle, soit 30% de l offre d emploi prévue, suivi par le niveau bac avec 9% et par les cadres techniques supérieurs avec 7% de l offre globale. Tableau 4 : Perspectives d offres d emplois Niveau Formation professionnelle 27,5 23,95 22,86 25,68 Cadres niveau bac 21,13 23,42 26,43 29,02 Cadres techniques supérieurs 24,68 23,49 23,77 28,05 Cadres administratifs 23,84 22,94 25,35 27,87 Source : Ministère de l Intérieur (1998)

35 L étude de suivi de l insertion des lauréats de la formation professionnelle (promotion 1996), la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer fait apparaître des écarts importants entre taux d emploi (44,4%) et taux d insertion (6,1%) contre, respectivement, 55 % et 70,5% dans le Grand Casablanca. Ces écarts traduisent un phénomène observé depuis 1993 selon lequel dans une phase de dépression les opportunités d emplois réguliers et stables tendent à être compensées par une montée d emplois précaires et temporaires. L examen du programme global d investissement (année ) met en évidence un potentiel de créations d emplois estimé à recrutements répartis entre par les collectivités locales (450 projets), par les établissements publics (64 projets), postes dans les services de l Etat (118 projets). En prenant en compte les créations d emplois par les entreprises privés et les stages de formation induits par les projets publics, il est permis d estimer les créations prévisionnelles dans la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer à emplois (année budgétaire ). Tableau 5 : Création d emplois par les projets d investissements publics Projet Nombre de Investissement Emplois projets en MDH Collectivités locales Etablissements publics Services de l Etat Total Emplois prévus par les entreprises Stages de formation en entreprises Source : El Rherari, 2001, p La Région comme espace de jonction territoriale La Région est depuis 1997 érigée en «instrument de développement économique et social» fondé sur une approche institutionnelle décentralisée et prenant en compte les ressources propres à la dynamique territoriale et au développement local (Direction générale des Collectivités locales, 2000). La loi de 1997 définit un champ vaste d intervention de la région : celle-ci est l acteur du développement, le principal partenaire du secteur privé et le responsable direct de l emploi. La loi confère au Conseil régional le droit : - d «engager les actions nécessaires à la promotion des investissements privés» et d «encourager la réalisation de zones industrielles et de zones d activités économiques» (article 5) ; - de prendre des initiatives dans le domaine de la formation professionnelle (article 7) ; - d «engager les actions nécessaires à la promotion de l emploi dans le cadre des orientations fixées à l échelle nationale» (article 8)

36 Par ailleurs la région est autorisée à «dispenser un système d aides, directes ou indirectes, pour encourager le développement des PME, promouvoir les agents de l économie sociale (coopératives et associations) et intégrer, en contribuant à l organiser progressivement, le secteur informel aux circuits de l économie locale». Sous l orientation stratégique de l Etat, la région peut promouvoir sur son périmètre une «inter-communalité» de projets de développement local, favoriser la construction de zones d activités, de pépinières d entreprises, etc. Au niveau des dispositifs institutionnels, les textes relatifs à l organisation communale (dahir portant loi n , titre premier, chapitre 4, article 30) permettent à la région de recourir à la formule société d économie mixte afin d établir des partenariats et de réaliser des projets communs avec l Etat, les collectivités locales, le secteur privé. En dépit d une absence d instruments juridiques d intervention, la Région de Rabat-Salé- Zemmour-Zaer a pu contribuer à l élaboration d un certain nombre de projets de partenariat susceptibles de structurer le «noyau dur» du développement de la région (Benamar, 2001) : - l aménagement d un parc industriel dans la commune de Ain Johra à Tifelt en partenariat avec l administration (ministère de l industrie, du commerce et de l artisanat), le secteur privé, les chambres et associations professionnelles, les collectivités locales. Le projet, qui s inscrit dans un partenariat international avec la Région Rhône-Alpes, prévoit un investissement de 15 milliards de dirhams, un chiffre d affaires à l exportation de 1,8 milliard de dirhams et la création de emplois ; - l aménagement de zones industrielles (partenariat entre collectivités locales et chambres professionnelles) ; - la création de pépinières d entreprises et la restructuration d entreprises en difficulté(partenariat entre collectivités locales et chambres professionnelles) ; - la contribution de la Région à la création de projets de développement au profit de familles vivant dans la forêt de La Maamoura. Par ailleurs, dans le cadre du programme national de création de pépinières initié par le ministère de l industrie, du commerce et de l artisanat, qui prévoit la signature de sept conventions de partenariat avec les collectivités locales, la Région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer accueille deux projets : le premier dans la commune de Bab Lamrissa à Salé (49 locaux attribués et création de 619 emplois) ; le second à Khémisset (17 locaux et 170 emplois). Il faut préciser que ces pépinières, destinées aux micro-entreprises de moins de 5 salariés, sont mises à la disposition des jeunes promoteurs en location pour une période d incubation de 23 ans Réseaux d acteurs institutionnels (i) Acteurs publics Plusieurs réseaux institutionnels, à la fois publics et privés, ont été formés depuis le milieu des années 90 du siècle dernier au sein de la Région dans l objectif de mettre en place une coordination efficiente des différents acteurs économiques et sociaux autour du principe de développement local centré sur la création d entreprises et la promotion de l emploi :

37 - le programme d appui à l auto-emploi (décision conjointe ministère de l Emploi/ministère des Finances du 19 juin 1999) : géré dans une logique locale par les Ciope régionaux en convention avec des bureaux de conseil privés, les résultats du PAA au niveau de la Région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer sont très modestes : 1,2% des candidats ont pu créer leur entreprise contre 3,2% au niveau national avec une moyenne de 3,6 emplois créés par projet. Ce résultat s explique par les contraintes liées au dispositif lui-même en général et aux modalités de financement en particulier (Benamar, 2001, p.38-40) ; - le centre régional de formation et d assistance à la création d entreprises (CREFACE), créé en juillet 1997, est placé au sein des Instituts supérieurs de technologie appliquée (ISTA) dans cinq régions (Casablanca, Rabat-Salé, Fès, Marrakech, Agadir). Dans la Région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer une convention de partenanriat a été signé regroupant l OFPPT, la chambre du commerce et de l industrie de Rabat-Salé d un côté, la Fondation Banque populaire pour la création de l entreprise et l association Bouregreg de l autre. Les projets présentés, pour la plupart peu fiables, s orientent en général vers les services (12 entreprises sur 15 entre juillet 1999 et mai 2000) ; - le centre régional de formation et d assistance à la création d entreprises de la chambre du commerce, de l industrie et des services de la Wilaya de Rabat-Salé. L action des CCIS s articule autour des interventions essentielles suivantes : l information économique et l assistance-conseil, cette dernière, confiée à des centres créés au sein des chambres avec l aide du ministère du commerce, de l industrie et de l artisanat, a pour mission l accueil et l orientation des jeunes créateurs d entreprise vers d autres partenaires locaux. Quatre projets de pépinières d entreprises ont été mis en œuvre dans la région : Agdal- Ryad, Youssoufia, Bab Lamrissa à Salé et Khémisset. Dans la commune de Bab Mrissa de Salé 49 locaux ont pu être ainsi attribués dont 10 dans les services, 21 dans la chimie et para-chimie, 8 dans la mécanique et métallurgie, 6 dans le textile cuir, 3 dans l agro-alimentaire, 1 dans l électrique-électronique, avec au total une estimation de 619 emplois créés. (ii) Acteurs privés L étude de suivi de l insertion des lauréats de la formation professionnelle (déjà citée) met en évidence une série d obstacles liés à la création d entreprises par les lauréats de la formation professionnelle (67, 3% d intentions de création d entreprises à Rabat-Salé-Zemmour-Zaer contre 71,8% à Cacablanca, 65,9% à Fès-Boulemane, etc.) : - manque de moyens financiers (74, 7% des lauréats) ; - manque d expérience (13, 6%) ; - problème de locaux (3%) ; - procédures administratives (1,6%)

38 C est précisément au niveau financement et conseil que les organisations non gouvernementales concentrent leurs interventions. Mais à la différence des acteurs publics qui inscrivent leur action dans une logique de type «top down» (le national se déclinant sur les échelons locaux), les ONG pour des raisons de taille et de périmètre ont tendance à privilégier des engagements de proximité sur des territoires situés. L inventaire des associations d unions et de fondations appartenant à la Rabat-Salé- Zemmour-Zaer (voir tableau 2 en annexe) fait apparaître la distribution territoriale (par province) suivante : Rabat (43%), Khémisset (34,5%), Salé (22%), Skhirat-Témara (0,4%). Les domaines d intervention se répartissent entre (voir tableau 2 en annexe) : l éducation, l environnement, l alphabétisation, la santé, la promotion de la petite entreprise et de l emploi, la formation technique, l appui aux ONG, les infrastructures de base, le micro-crédit, etc Des entreprises leaders et des limites organisationnelles L inventaire de l environnement économique de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer met en évidence un nombre non négligeable d «entreprises leaders» dans les secteurs de l industrie, du commerce et des services (voir tableau 6). Mais, comme au niveau national, la région connaît une prédominance des petites et moyennes entreprises, voire de microentreprises de survie. Le développement du maillage productif est théoriquement fondé sur une dynamique des transactions entre entreprises leaders, publiques et privées, et entreprises apparentées (marchés publics, sous-traitance, relations clients-fournisseurs, etc.). En l absence d une étude sur les relations inter-entreprises et sur les modes de coordination des transactions (alliances, concurrence, essaimage, etc.), il n est pas permis de tirer des conclusions trop rapides quant à la nature, horizontale et verticale, des rapports que les entreprises de la région entretiennent entre elles et avec les entreprises leaders, à l impact de la demande publique (administration, établissements publics, offices), aux effets produits par l insertion dans l international (délocalisations, etc.), aux contraintes liées à la «mise à niveau». Il est néanmoins possible de formuler une série d observations relatives aux limites institutionnelles et organisationnelles que plusieurs enquêtes ont mises en évidence à l échelle nationale, de façon générique, et dont certaines concernent des entreprises opérant dans la région. La première observation, à peine formulée ici, a trait à l absence d une politique nationale d industrialisation et d insertion dans le régime international. De fait, la «politique des grappes» adoptée par les pouvoirs publics depuis le début des années 90 semble favoriser dans les secteurs ciblés (agro-alimentaire, tourisme, pêches, télécommunications) (tableau 7) des modalités de sous-traitance internationale sans effets d intégration domestique. Il est frappant d observer une mise en œuvre depuis plus d une décennie de la stratégie de grappes sans implications significatives en termes de «losange» de Michael Porter (1990) (management et concurrence, demande, ressources, industries amont et apparentés) qui en constitue un référent pragmatique. Cette observation prend plus de sens lorsqu il s agit de définir les avantages concurrentiels domestiques en termes d attraction territoriale, c est-à-dire régionale

39 Une seconde observation porte sur la nature managériale de l entreprise marocaine, considérée ici dans sa moyenne. L hypothèse suggérée est que, toutes choses égales d ailleurs, le paramètre organisation, institutions et management joue, dans la trajectoire de «mise à niveau» (échéance 2012 de l accord avec l Union européenne) de l entreprise marocaine, un rôle surdéterminant (ou déterminant en dernière instance) par rapport aux autres paramètres (facteurs, demande, industries amont). Plusieurs faits stylisés peuvent être esquissés (voir El Aoufi dir., 2000) : - à une configuration organisationnelle paradoxale, c est-à-dire à une série d indicateurs caractéristiques d une organisation moderne (statut juridique de société anonyme, ouverture du personnel aux compétences hors famille, ancrage au sein du marché international, relative jeunesse à la fois des entreprises et des entrepreneurs, comportement concurrentiel, etc.) correspond un faible dispositif dédié à la gestion des ressources humaines et à la coordination des relations professionnelles. Ce résultat est frappant à tous les niveaux de la gestion des ressources humaines, depuis le recrutement jusqu à la communication interne en passant par la formation, la mobilité, la gestion des carrières, la gestion prévisionnelle, la motivation, etc. - une faible part d entreprises créées, dirigées et animées par des entrepreneurs au sens strict du terme défini par Joseph Schumpeter (innovation, prise de risque, etc.). Dans la plupart des cas, les entreprises (en particulier des PME) fonctionnent à la limite sans entrepreneurs. En général, la trajectoire de l entreprise est déterminée par le champ familial : l entrepreneur est un héritier et l entreprise un patrimoine transmis de père en fils. Deux figures d entrepreneurs semblent dominantes : la première est définie par rapport au métier (transmission de l entreprise), dans la seconde, l héritage porte sur le capital qui est réinvesti dans une autre activité. La tendance qui se dessine : les «héritiers» ont des compétences et des ressources en matière de direction des entreprises liées à la fois à l apprentissage familial, aux diplômes supérieurs obtenus et à l expérience acquise au sein de l administration. Cette dernière observation est importante car elle renvoie au champ des possibilités d intervention de l université au-delà de la fonction formation /recherche fondamentale : amélioration de l encadrement et du management des entreprises, apprentissage organisationnel, knowledge management, etc., bref un champ d articulation du savoir et de la connaissance avec la production, le développement et l innovation

40 Tableau 6 : Entreprises leaders (i) dans l industrie Valeurs 1000 en DH Entreprise Siège Activité Effectif Chiffre d affaires Moulins du littoral Rabat Minoterie industrielle Société nouvelle de Témara Aliments composés pour le bétail, poussin volaille (SNV) type chair Sodevi Rabat Vinification, distillations Filroc Rabat Filature de laine peignée, laine cadrée, tissage, apprêts, teinture Atlantic confection Rabat Confection Socec Rabat Articles et chaussures en cuir Comatral Skhirat Transformation du liège naturel :planches, bouchon Cellulose du Maroc Rabat Fabrication de pâte à papier et produits chimiques Asment Témara Témara Production et vente de ciment Acieries et Fonderie Skhirat Fonderie, acier de Skhirat Métal dur Khémisset Ouvrages en métaux Ouba Tour Khémisset Machines et matériel d équipement Irrizar Maghreb Salé Carrosserie industrielle Maroc signal Rabat Matériel de signalisation et sécurité SMET Skhirat Smithkline Beecham Témara Industrie pharmaceutique Maroc Rabat Plastique Rabat Articles en caoutchouc ou plastique industrielle

41 (ii) dans le commerce et les services Valeurs en 1000 DH Entreprise Siège Activité Effectif Capital ADM Rabat Construction, entretien et exploitation 350 à des auto-routes dont 69 cadres AGEMATE Rabat Matériaux de construction Arrissala Rabat Presse écrite 120 à L Opinion dont 10 cadres Bank Al Maghrib Rabat Banque centrale BCI Rabat Produits vétérinaires, cosmétiques BNDE Rabat Institution de financement d entreprises CDG Rabat Centralisation de l épargne à caractère institutionnel CID Rabat Bureau d études techniques et économiques COMAPRA Rabat Commercialisation de coton et de tournesol Maroc SDET Salé Exploitation de carrières, gros terrassement dont cadres 100 à dont 50 cadres 120 dont cadres Hilton Rabat Hôtellerie 300 à Hyper Rabat Super marché et galerie marchande 60 à 80 dont cadres Ittissaalat Al Rabat Poste et télécommunications Maghrib MAMDA Rabat Vente automobiles, pièces de rechange et réparation véhicules SOGETA Rabat Gestion des terres agricoles, production de semences 66 dont cadres à dont 581 cadres Alcatel Télécom Salé Equipements de télécommunication 220 dont cadres 700 à

42 Secteur Produits alimentaire industrie Autres industries alimentaires Tableau 7 : Entreprises industrielles par secteur d activité Nbre établis. % Effectifs % Chiffre d affaires Valeurs en 1000 DH % Investis. % Boissons et tabacs 2 0, Produits textiles et bonneterie Habillement sauf les chaussures Cuir, articles et chaussures en cuir Bois, articles en bois ou vannerie Papier et carton, imprimerie Produits issus des minéraux Industries métalliques de base Ouvrages en métaux Machines et matériel d équipement Matériel de transport Matériel électrique et électronique Machines de bureau et instruments Produits de la chimie et parachimie Articles caoutchouc plastique en et Total Source : MCIA (1999)

43 Tableau 8 : Etablissements publics Offices Bureau de Recherches et de Participations Minières (BRPM) Office National de l Eau Potable (ONEP) Office National des Transports Office des Changes Office National de Recherches et d Exploitation Pétrolières Office National des Chemins de Fer (ONCF) Office National des Postes et Télécommunications Barid Al Maghrib Office pour le Développement Industriel Office National Marocain du Tourisme(ONMT) Office du Développent de la Coopération (ODECO) Activité Recherche minière 1928 Alimentation en eau potable Gestion du parc automo- bile de l Etat, transports nationaux Contrôle des changes Recherche et exploitation de gisements pétroliers Date de création 1972 Transports ferroviaires 1963 Messagerie, courrier rapide,épargne,activité para-bancaire Promotion d investissem- ents industriels et appui à l industrie Développement tourisme Promotion développement mouvement coopératif du et du Effectifs 1097 dont : 124 cadres 6456 dont : 711 cadres 1263 dont : 657 cadres 2. Pour un système national d innovation 2.1. Système social d innovation et district industriel L environnement économique de l université Mohammed V bénéficie d un avantage comparatif territorial : la proximité des départements ministériels et des principaux offices et établissements publics considérés comme des entreprises leaders au Maroc (voir tableau 8). De fait, des externalités de proximité peuvent être mobilisées en termes de formation (intervention de professionnels dans l animation de cours, séminaires, travaux dirigés, de formation continue au profit du personnel de l administration, de co-définition des contenus des programmes, de recherche (accès à l information, encadrement de thèses, etc.), de recherche-développement (nous y reviendrons)

44 La présente enquête a tenté de mettre en évidence à la fois la pertinence (aux plans économique, culturel et humain) de l environnement régional de l université Mohammed V et les limites associées à des problèmes de coordination des investissements, d organisation des activités productives et de financement, de coopération inter-entreprises (notamment entreprises leaders et PME) en général, et à la nature managériale des firmes en particulier. Une des hypothèses formulées ici est que le préalable à un partenariat efficace implique la mise en place d institutions d interaction université-environnement pertinent. Dans ce qui suit, on propose une entrée par la mise en place d un Système national d innovation (SNI), ou d un Système social d innovation (SSI), centré précisément sur les ressources de l université Mohammed V et sur l investissement de telles ressources au sein de l environnement pertinent territorial (productif et financier notamment) et sur la diffusion des externalités de la R/D à l échelle nationale. «Dans la lignée des analyses des déterminants institutionnels du changement technique, des travaux récents se sont attachés à montrer la pertinence de la notion de Système national d innovation (SNI) pour rendre compte des fortes différenciations nationales au sein des pays industrialisés ainsi qu entre ces derniers et les pays en voie d industrialisation. De la même façon, on a pu montrer le rôle de l organisation des systèmes financiers sur la nature des innovations. Pourtant, dans la plupart des cas, ces comparaisons internationales ont été menées à travers des études de cas, juxtaposant des expériences nationales, sans réelle comparabilité des analyses et des données. Par ailleurs, il n est pas évident que ces systèmes opèrent encore tous sur une base nationale, puisque certains peuvent s épanouir au niveau directement international, d autres au contraire trouver leur efficacité dans l équivalent de disticts industriels. Voilà pourquoi la notion de Système social d innovation (SSI) a été préférée à celle de Système national d innovation, puisqu elle laisse ouverte la question de l espace sur lequel opère ce système» (Amable, Barré et Boyer,1997). Le SSI articule selon les auteurs trois sous-systèmes (p. 145 et suiv.) : - un sous-système science fondé sur les «spécialisations dans les disciplines» (mathématiques, physique, chimie, médecine, biologie, sciences de l ingénieur, etc.) et sur «la part de publications scientifiques rapportée au Pib». - un sous-système technologie fondé sur les «spécialisations dans les secteurs» (biens d équipement, infrastructures, chimie, pharmacie, électronique, secteurs intensifs en ressources naturelles, secteurs intensifs en ressources humaines, etc.) et sur «la part de brevets rapportée au Pib». - un sous-système industrie fondé sur «le taux d auto-suffisance dans les secteurs» et sur la «contribution relative au solde dans les secteurs». Au Maroc, comme dans l ensemble des pays en voie de développement, les SSI (ou SNI) sont quasi-inexistants. Participant d un nombre très limité de laboratoires et entreprises publiques et de grands groupes privés, les rares innovations produites «ont pour objet la réduction de consommation de produits, des économies de procédés ou d équipements, ainsi que la substitution de certains produits par d autres» (Bouoiyour dir., 2003)

45 2.2. Un sous-système activité scientifique hétérogène et peu intégré Dans une étude sur le «Système national d innovation au Maroc» (Critique économique, 2003), J. Bouoiyour pose d abord la question de la pertinence, dans les pays en développement en général et au Maroc en particulier, des paramètres présentés plus haut. L exemple le plus significatif concerne le sous-système technologie-innovation (ratio brevets/pib, ratio RD/Pib, etc.). De tels indicateurs ont tendance à perdre de leur pertinence dans un contexte marqué par une scolarisation restreinte, une prédominance d activités de production se déroulant dans des sphères informelles, etc. «Dès lors, l attention doit être plus centrée sur la capacité d absorption des technologies importées et, par ricochet, sur le rôle du capital humain». De fait, les résultats obtenus par Abdellaoui et Bouoiyour (2002) mettent en évidence une faible corrélation entre les logiques de spécialisation de l économie marocaine et les dépôts de brevets et, au-delà, entre le système productif et le système d innovation. Plusieurs explications de ces dysfonctionnement sont avancées par les auteurs : - un réseau institutionnel peu intégré et fort hétérogène ; - un système de formation se développant en déconnexion par rapport au système productif ; - un marché du travail caractérisé par la prédominance des relations familiales et par une faiblesse du dispositif de protection des salariés. Selon les théories de la croissance endogène, l accès aux technologies est fonction de l ouverture sur l extérieur à travers le commerce extérieur et les investissements directs étrangers (IDE). Au Maroc, outre une tendance à des spécialisations dans les secteurs à faible valeur ajoutée et à faible contenu technologique (agro-alimentaire et exportations manufacturières), les IDE, à l exception de l année 2001 (environ 3 milliards de dollars d investissements liés à la vente du tiers du capital de Maroc Telecom à Vivendi Universal), connaissent des niveaux relativement modestes. Parallèlement, les activités de recherche se sont développées en dehors des dispositifs institutionnels d organisation, de coordination et d incitation : absence de statut de chercheur, d allocations de recherche pour les doctorants, trop faibles opportunités d applications industrielles, etc. Au total, le rapport d activité du CNCPRST de (publié en 2001) dénombre 910 unités de recherche appartenant à : établissements publics (90%) ; - semi-publics (9%) ; - privés (1%). Le CNRST, qui gère depuis 2000 des programmes d appui à l édition et la publication des travaux scientifiques, ainsi que le réseau informatique Marwan (valoriser l archivage électronique, le traitement et la diffusion de l information et du savoir), coordonne cinq laboratoires et unités de recherche : - laboratoire de Géophysique; - laboratoire d Instrumentation scientifique; - laboratoire de Microbiologie et Biologie moléculaire ; - unité d Astrophysique ; - unité des Technologies et Economie des Energies renouvelables

46 2.3. mais un potentiel humain scientifique et technologique en évolution Le potentiel humain scientifique est fortement concentré au sein des universités : plus de 69% en contre 20% et 10,5%, respectivement, dans les établissements de recherche et les établissements de formation des cadres, publics et privés (tableau 9).Les effectifs du personnel de recherche n ont enregistré que de faibles variations entre 1998 et 2001 (3,9% au sein des universités, 0,03% dans les établissements de recherche et de formation publics et privés) sauf dans les établissements de formation des cadres où l accroissement a atteint des niveaux très élevés (plus de 36%). Il convient d observer, par ailleurs, sur la même période une nette évolution de la distribution par discipline des effectifs scientifiques en faveur à la fois des sciences de l ingénieur et technologie (25% en contre 9% en ) et des sciences exactes et naturelles (41% contre 36%).En revanche, les sciences humaines et sociales enregistrent un brutal écrémage (de 47% en , les effectifs des enseignantschercheurs sont tombés à 26% en ), les sciences médicales ayant connu quant à elles une situation étale. Les pouvoirs publics ont entrepris, sous le gouvernement d alternance, une série de mesures d ordre législatif et réglementaire définissant, pour la première fois au Maroc, les linéaments d un régime de coordination et d incitation de la recherche scientifique : - Loi modifiant et complétant le dahir instituant l Académie Hassan II des sciences et techniques. - Loi modifiant le dahir relatif à la création du CNNPRST qui devient le CNRST avec des missions reformulées. - Loi relative à la création du Groupement d intérêt public (GIP). - Création d un Fonds national de soutien à la recherche scientifique et au développement technologique, sous forme d un compte d affectation spéciale dans la loi des finances Décret portant création du Comité permanent interministériel de la recherche. - Projet relatif aux allocations de recherche pour les doctorants. - Projet de mise en place de la convention de recherche pour le développement industriel et la formation. Tableau 9 : Personnel de recherche ( ) Universités (dont 25% de femmes) Etablissements de formation des cadres publics et privés Etablissements de recherche publics et privés Total Source : Secrétariat d Etat à la Recherche scientifique (2001)

47 Tableau 10 : Répartition du personnel scientifique (enseignants-chercheurs) selon les disciplines ( ) Sciences humaines et sociales 47% 26% Sciences exactes et naturelles 36% 41% Sciences médicales 8% 8% Sciences de l ingénieur et Technologie 9%* 25% * Sciences de l ingénieur (5%), sciences agricoles (4%) Source : Secrétariat d Etat à la Recherche scientifique (2001) Tableau 11 : Thèses de doctorat soutenues par discipline ( ) Lettres et sciences humaines 165 (28%) 280 (36%) Sciences juridiques, économiques et sociales 53 (9%) %) Sciences et techniques 371 (63%) 297* (38%) Total * Sciences exactes (286), sciences de l ingénieur (11) Source : Secrétariat d Etat à la Recherche scientifique (2001) 2.4.Une augmentation des dépenses de R/D sous le gouvernement d alternance A partir de l an 2000 et pour la première fois au Maroc une ligne budgétaire est consacrée à la R/D portant la part de celle-ci à 0,7% du Pib en 2001 (tableau 12). De même, le plan quinquennal a prévu une augmentation substantielle des dépenses dédiées à la recherche scientifique (567,8 millions de DH sur la période du plan). «Si on ajoute à cela les augmentations des primes de recherche et salaires du personnel de la recherche (enseignantschercheurs et ingénieurs) ainsi que les efforts faits par le secteur privé (sa part dans le total est passée de 6% à 17% en deux ans), la part des dépenses de R/D dans le PIB, qui était de 0,4% en 1999, atteint 0,7% en 2001 (selon la méthode de calcul de l OCDE, Manuel de Frascati)» et devrait s accroître pour atteindre 1% en 2004 (voir tableau), contre1% en Inde, 2% en Corée du Sud et 3% en moyenne dans les pays développés (Bouoiyour, 2003). Faisant une analyse du budget alloué aux établissements publics de recherche, J.Bouoiyour (2003) met en évidence les différences entre les secteurs (tableau 13) : «pour rendre compte de l évolution importante entre les périodes d avant et après le plan quinquennal, nous avons reporté les dépenses consacrées à la recherche scientifique, hors salaires, dans les établissements de la recherche de Le LPEE, par exemple, a vu son montant doubler en l espace de cinq ans. Le CNESTEN est passé de 1 à 110 millions de DH»

48 «Par ailleurs, les dépenses de personnel scientifique et technique (docteurs, ingénieurs et techniciens supérieurs) de ces établissements sont estimées à 315,66 millions de DH. A partir de 1999, on assiste donc à une prise de conscience de l importance de la recherche et de l innovation dans le processus de développement. Le secteur privé n est pas en reste. Ainsi, le groupe ONA (pôle mine) a commencé à allouer des sommes importantes à la R&D dans son budget. Depuis 1999, cette somme est de 150 millions de DH. Elle est consacrée à l exploration, au traitement et la valorisation des minerais ainsi qu à la géologie. D après, le ministère de l industrie, les autres entreprises privées consacrent, bon an mal an, 200 millions de DH pour les activités de R/D (en particulier dans l agro-alimentaire, le textile et le cuir ainsi que les IMME)». Enfin, il y a lieu de souligner la faiblesse du budget de la coopération scientifique et technique entre organismes marocains et étrangers : environ 20 millions de DH par an (Bouoiyour éd., 2003). Tableau 12 : Evolution des dépenses de R/D au Maroc (1998/99 et 2000/01) Montant ( MDH) Montant (MDH) Evolution % 1998/ Subventions d appui à la recherche scientifique 45 45,28 0,62 Subvention aux organismes scientifiques 10 8,26-17,4 Bourses de 3 ème cycle Allocations de recherches des enseignants-chercheurs 376,5 745,24 97,9 Budget alloué aux établissements publics de recherche 326,7 995,19 204,6 Salaires complets des chercheurs à plein temps 243,6 315,66 29,6 Appui aux UFR (Unité de Formation et de Recherche) - 17,48 - Budget d Investissement - 48,2 - Coopération nationale et internationale Total des dépenses publiques consacrées à la recherche 1031, ,4 Dépenses privées de R&D 66 (6%) 350 (17%) 430,3 Total des dépenses de R&D ,55 132,45 % PIB 0,3 0,7 133% Source : Secrétariat d État à la Recherche Scientifique (2000 et 2001)

49 Tableau 13 : Dépenses consacrées à la recherche scientifique (hors salaire) dans les établissements de la recherche Etablissements publics de Recherche Budget fonctionnement (1995) En millions de DH Budget fonctionnement ( ) BRPM CDER 4 5 CNRST 62,1 CNESTEN 1 109,9 CNER Dir. Géologie 33 INRA 8 192,4* INRH 27 Institut Pasteur 7,5 ISERF 4 LPEE 16 31,5 OCP(CERPHOS, mines et autres) 45** 93,2* ONAREP 254,59* Total ,59* * : Budget de fonctionnement et d investissement ** : Mines 15 millions DH, Chimie 10 et CEPHOS 10. Source : Secrétariat d État à la Recherche Scientifique (2001) 2.4. Un nouveau droit de propriété intellectuelle et industrielle Une nouvelle législation relative à la propriété industrielle, promulguée par le gouvernement d alternance (en remplacement du dahir de 1916), contient les principes suivants (Bouoiyour, 2003) : - l'unification géographique du système actuel ; - le renforcement de la propriété industrielle ; - des sanctions pénales en cas d'atteinte au droit de propriété industrielle. En vertu de l 'accord général sur les aspects de droits de propriété intellectuelle concernant le commerce (ADPIC), en vigueur dans les pays en voie de développement depuis 2000, le Maroc, devenu membre de l'organisation Mondiale de la Propriété Industrielle (O.M.P.I.), vient de lancer, dans le domaine de la lutte contre la contrefaçon et la concurrence déloyale, un nouveau projet de loi ayant pour but de «garantir aux opérateurs, aussi bien nationaux qu'étrangers, l'exercice de leurs activités en matière d'investissement dans un environnement favorable et sécurisant sur le plan juridique» (Bouoiyour, 2003, p.43)

50 3. Système social d innovation : jalons institutionnels 3.1. Dilemme de la connaissance et spillovers L économie de la connaissance est caractérisée par un dilemme «qui oppose l objectif social d assurer un usage efficient de la connaissance, une fois celle-ci produite, et l objectif de fournir une motivation idéale au producteur privé» (Foray, 2000, p. 59). Le niveau insuffisant de l investissement privé, du point de vue de la société, est lié au problème de bien public (Arrow, 1960) à l origine d un phénomène de défaut d incitation au privé : le rendement marginal privé espéré est inférieur au rendement social. Dans la réalité, le dilemme de connaissance ne se pose vraiment que dans la mesure où la connaissance est un bien cumulatif passant «du monde des biens de consommation à celui de la production» (Foray, 2000, p. 66). Dans ces conditions, une des solutions au dilemme dans le domaine de la production de la connaissance peut résider, en référence à Coase (1960), dans la création d entités collectives permettant d «internaliser les externalités» de la connaissance (accord de R/D, centre technique, consortium de haute technologie) et de générer des spillovers ou retombées positives, en termes d innovation, sur le monde de la production. Le secteur privé prend en charge l activité de recherche lorsque les rendements espérés sont supérieurs à un niveau minimal (espérance commerciale, coûts fixes de la recherche, possibilité de contrôler la nouvelle connaissance, etc.). Quant au secteur public, il prend en charge l activité de recherche ayant un fort rendement social mais dont le rendement privé est sous le seuil minimum (Foray, 2000). Figure 1 Bénéfice privé espéré A Le secteur privé finance : Financements privés et publics de la R/D B Le secteur privé finance C Source : Brown (1998) D Le gouvernement devrait financer Bénéfice social espéré 3.2. Champs et modes de régulation En référence à des indicateurs relatifs aux pays de l OCDE, Amable, Barré et Boyer (1997) décrivent deux modalités divergentes de régulation du SSI : régulation non-marchande, régulation par le marché (p.154). - Régulation non-marchande ou publique : importance relative de l industrie (biens d équipement, infrastructures), faible poids des services; ratio brevets/pib élevés, RD industrielle /Pib élevée, grande importance des coopérations technologiques public/privé et entre firmes, ressources financières disponibles pour la technologie, faible importance de l investissement international, gestion dans une perspective de long terme, démarche qualité, importance de la formation continue, relative stabilité de l emploi, etc

51 - Régulation marchande ou privée : fort secteur des services, faible poids relatif de l industrie, faible RD publique/pib, faible qualité des technologies de production utilisées, peu de perspectives de long terme dans la gestion, importance de la propriété intellectuelle, flexibilité externe du marché du travail, etc. Pour le Maroc, et compte tenu d une trajectoire marquée (Zekri, 1991) par une trop faible implication du secteur privé dans la production de la connaissance - en raison entre autres du défaut d incitation -, la régulation publique semble s imposer comme un passage obligé permettant de transformer la connaissance de bien public en bien cumulatif et, par conséquent, de générer une utilité espérée pour le privé. Cette dernière modalité de régulation est appelée à se poursuivre, voire à se redéployer sur l ensemble des sous-systèmes et, de façon prévalent, dans les champs de production des infrastructures et nouvelles technologies de l information et de la communication, l absorption dynamique de la connaissance, l alphabétisation et l investissement dans le capital humain. Mais en raison de l ampleur des investissements requis, les sous-systèmes économie-industrie et science impliquent une corégulation à la fois marchande et non-marchande (publique/privée) que justifient, par ailleurs, outre le principe d efficacité et de rentabilité les stratégies d alliance avec les groupes étrangers. La régulation privée ou marchande de la connaissance et de l innovation, quant à elle, est depuis la moitié des années 90 plus significative dans les deux sous-systèmes économie/industrie (notamment le textile-habillement, le tourisme, l artisanat) et ressources humaines (valorisation des ressources humaines et des compétences, alphabétisation fonctionnelle). Figure 2 : SSI au Maroc : champs et modes de régulation Sous-système Champs Modes de régulation Economie/industrie Infrastructures, NTIC Agro-alimentaire Textile-habillement Chimie et parachimie IMME Tourisme Artisanat Création d entreprises Public Public/privé Privé IDE Sous-traitance ONG Coopération internationale Science Ressources humaines Sciences agricoles Sciences de l ingénieur Electronique, physique, chimie Biologie Pharmacie NTIC Alphabétisation fonctionnelle Main d œuvre qualifiée (moyenne et haute) Cadres supérieurs, managers, entrepreneurs Formation continue Public Public/privé Coopération internationale Public Privé ONG

52 Financement Innovation Laboratoires, réseaux R/D Pépinières, incubateurs Colloques, publications Production/appropriation dynamique de la connaissance et de la technologie Diffusion Veille technologique Knowledge management Public Public/privé Privé IDE Public/privé Coopération internationale ONG Conclusion Les observations précédentes ont pour finalité de souligner les carences liées à une évolution de l université en déconnexion structurelle par rapport à celle de l environnement économique régional et national. Elles visent également à mettre en évidence les possibilités réelles susceptibles d être mobilisées pour équiper un véritable système national d innovation, ou système social d innovation, fondé sur une définition précise des sous-systèmes, ainsi que des modes et des champs de régulation des processus de production, d absorption, de valorisation et de diffusion de la recherche et de la connaissance. Les quelques «produits» mis en œuvre jusqu à présent, de façon incohérente et inefficiente, sont loin de constituer la «masse critique» que suppose un SNI (centre de recherche dans le domaine des composants électroniques à l Ecole Mohammadia des Ingénieurs, en partenariat entre la société ST Micro-électronics et l Université Mohammed V-Agdal, réseau national d incubateurs ayant pour objectif de valoriser la recherche par la création d entreprises dans des secteurs et des créneaux porteurs et d organiser un système de veille technologique, projets en cours à la Faculté des Sciences d El Jadida, à la Faculté des Sciences de Marrakech, à la FST de Béni-Mellal, à l École supérieure de Technologie de Casablanca et à l ENSEM de Casablanca, etc.). En assignant à l université un rôle moteur et stratégique dans la configuration formation/recherche/développement, la réforme en cours invite à rechercher la forme institutionnelle appropriée à la mise en place progressive d un système social/national d innovation, à même de réduire les coûts de transaction et de desserrer les tensions utilité collective/utilité privée associées à la production de la connaissance dans notre pays. Références bibliographiques - Abdellaoui K. et Bouoiyour J. (2002), «Croissance, ouverture et innovation : une analyse à travers le système de brevets au Maroc», Première université de printemps des économies méditerranéennes et du monde arabe, avril, Tanger. -Amable Bruno, Barré Rémi et Boyer Robert (1997), Les systèmes d innovation à l ère de la globalisation, Economica, Paris

53 -Arrow K. J. (1962), «Economic Welfare and the Allocation of Resources for Inventions», in Nelson ed., The Rate and Direction of Inventive Activity : Economic and Social Factors, Princeton University Press, Princeton. -Askour Khadija (2001), La gestion locale de l emploi au Maroc : action publique et logique teritoriale, Mémoire de DESA en économie des organisations, université Mohammed V- Agdal, Rabat. - Benamar Fatiha (2001), Les dynamiques locales de l emploi : réseaux et stratégies d acteurs, Mémoire de DESA en économie des organisations, université Mohammed V- Agdal, Rabat. -Bouoiyour Jamal dir. (2003), «Sysètme national d innovation au Maroc», Critique économique, n 9, hiver Brown K. M. ( 1998), Downsizing science, The AEI Press, Washington DC. - Coase R. (1960), «The problem of social cost», Journal of Law and Economics, vol. 3 - Courlet Claude (2001), Territoires et régions. Les grands oubliés du développement économiques, L Harmattan, coll. «Pour comprendre», Paris. - Direction générale des Collectivités locales (2000), Les collectivités locales au Maroc, Rabat. - El Aoufi dir.(2000), L entreprise côté usine. Les configurations sociales de l entreprise marocaine, Publications du GERRHE, coll. «Enquêtes», Rabat. -El Rherari Chadia (2001), Activité, emploi et chômage. Le cas de la région Rabat-Salézemmour-Zaer, Mémoire de DESA en économie des organisations, université Mohammed V-Agdal, Rabat. - Foray Dominique (2000), L économie de la connaissance, La Découverte, coll. «Repères», Paris. - Porter E. Michael (1990), L avantage concurrentiel des nations, InterEditions, Paris, (1993 édition française) -Secrétariat d Etat à la Recherche scientifique (2001), La recherche scientifique : statistiques et bilan, Août. - Zekri Ahmed (1991), La Problématique de la Recherche-Développement dans les pays en voie de dévelopement : le cas du Maroc, Thèse de doctorat d Etat, université de Lyon

54 Annexes Tableau 1 : Entreprises industrielles par secteur d activité (i) Rabat Activités Nombre Effectif Exportations Investissement Entreprises d entreprises Total Leaders (CA) Boulangerie/ Pâtisserie Boulangerie/ Pâtisserie Chellah Imprimerie et édition Edition Okad Confection Italian jean Manufacturée Construction, Métal Menuiserie, Mécanique et rénovation Matériel Ferme service Senni Mécanique Menuiserie pour le Bâtiment Meuble Maroc Meubles non rembourrés en bois Pâtes alimentaires et couscous Produits chimique pour l industrie Produits en marbre, en ardoise Scene d intérieur COPAR Photo Magic SAHARA Marbre Reliure, brochage des livres Media stratégie Vêtement de travail et uniformes Amin confection

55 (ii) Salé Activités Nombre d entreprises Effectif Total Exportations Investissement Entreprises leaders (CA) Article et accessoires en plas AMABIC Blanchiment/ TOP Wash Teinture Bonneterie chaînes ou trames INTRIGUE Boulangerie/ pâtisserie Boulangerie pâtisserie la Riviera Confection de lingerie et de IMALINGE vêtement Constrction, Menuiserie, Métal Hassouni Sté Fabrication de Tapis MOCARY Filature du coton PALTEX Matériaux, construction, Briquetrie Terre Salaoui Mécanique et Rénovation Atelier Matériel Mécanique Omar Menuiserie pour le bâtiment EL Adarissa Ets Produits chimique pour l industrie Marbrerie Ben Thami Imprimerie et édition DEDICO (iii) Skhirat-Témara Activité Nbre entreprises Effectifs Export. Investis. Entreprises leaders (CA) SEDEC Agglomérés et articles en ciment Articles et accessoires, articles TEMAROC divers Autres articles ECATEM Bonneterie POLEXSPORT Boulangerie/pâtisserie Boulangerie EDDAHBI Broderie et tapisserie CBSF Chaudronnerie/tôlerie SIDEN Confection Master Jeans Fabrication ASMENT Témara Imprimerie/édition Imprimerie FOLIO Laminage/étirage Acierie et Fonderie de Skhirat Production poussins SOPROMADE

56 (iv) Khémisset Activités Nombre d entreprises Effectif Total Exportations Investissement Entreprises leaders (CA) Boulangerie/ Patisserie Boulangerie la Renomée Produits chimique pour l industrie Menuiserie pour le bâtiment Mécanique et rénovation Matériel Confection de vêtement modernes Confection lingerie chemiserie Agglomères articles en Cime de et et Article dérivés du fil Machin Studio Rabie El Khattabi Miloudi Ouba tour JGR Aabir confection JACOM Metal dur Biscuiterie Biscuiterie khémisset Farine et semoule de Complexe céréales Agroalimentaire Zemmour Construction, Menuiserie et Métal Matériaux, construction, Terre Parfums Naturels ou Artificiels Vêtement de travail et uniforme Production poussins de Produits en marbre, en ardoise Sté Gholam Menuiserie Briqueterie al Massira Biolandes Maroc Khémico Abattoir Avicole de khémisset Marbazem Imprimerie et édition Riad Bureau

57 Tableau 2 : Associations par domaine d activité et par province (Région Rabat-Salé-Zemmour-Zaer) Rabat Salé Skhirat- Khémisset Témara Agriculture Alimentation en eau potable Alphabétisation Appui aux ONG ? et animation Droits de l homme Education Electrification Energies renouvelables Environnement Etudes et recherches dans le domaine économique et social Formation technique Infrastructures de base Micro-crédit Nutrition Philanthropoie/bienfaisance Promotion de la petite entreprise et de l emploi Santé Sensibilisation/soutien aux handicapés Traitement des eaux Vulgarisation Autres

58 Le partenariat Université / environnement socio-économique Le cas de l Université Mohamed V Présenté par : Mokhtar El Harras Abderrahim Emran Faculté des Lettres et des Sciences Humaines 1. Introduction Dans le cadre d une étude scientifique initiée par le Rectorat de l Université Mohamed V- Agdal sur les conditions et modalités de passage à la Nouvelle Université, nous avons essayé d appréhender les visions, stratégies, attentes et propositions de l ensemble des acteurs concernés par cette dynamique. En optant pour une démarche participative, nous avons organisé dix focus groupes, simples et composés, avec les enseignants-chercheurs, les administrateurs, les étudiants et les opérateurs socio-économiques. Nous avons abordé plusieurs aspects de ce passage dont le partenariat entre l Université et l environnement socio-économique. Le passage de la conception à la réalisation nécessite une nouvelle approche managériale d adhésion et de participation active de l ensemble des acteurs et partenaires concernés, avec une nouvelle culture d organisation et de gestion à la hauteur des objectifs et des paris de cette Nouvelle Université. Aussi comptons-nous, dans cet article, cerner les perceptions et les attentes se rapportant à ce partenariat, ainsi que les propositions des divers partenaires concernés pour mettre en œuvre les mécanismes qui sont à même de le faire réussir, et par là, d ouvrir la voie à la mise en place d une Université de qualité, ouverte, autonome, flexible, et efficiente. Face aux enjeux du passage à la Nouvelle Université, et les paris du partenariat entre l Université et l environnement socio-économique, les participants aux entretiens de groupe ont accordé un intérêt particulier à cette question. Chacune des catégories participante a défendu sa conception et proposé les mesures susceptibles de promouvoir une nouvelle culture de partenariat. Selon le point de vue des enseignants-chercheurs, la plupart des entreprises marocaines sont loin de pouvoir nouer des liens constants et fructueux avec l Université. L entrepreneur marocain reste dans l ensemble traditionnel. D où découle un problème de communication entre l Université et les entreprises. Il est plus aisé actuellement pour l Université d établir des partenariats avec des fondations et ONG étrangères, et des institutions internationales qu avec des entreprises marocaines. Toutefois, le partenariat a besoin d un appui de l Etat, car ni la Région ni l entreprise ne sont en mesure d accorder à l Université le soutien dont elle a besoin. D après les opérateurs socio-économiques, l idée de partenariat émane, entre autres, du constat qu il y a un fossé entre l enseignement universitaire et les besoins du marché de l emploi. Jusqu à maintenant, l Université était surtout chargée de la mission de former des cadres dont a besoin le secteur public, et recevait en contrepartie les financements nécessaires de l Etat. Cette situation ne peut plus perdurer, et dorénavant, l Université est amenée à chercher des ressources financières dans le secteur privé. Ce qui permettra à l Université d agir avec plus de liberté, et donc, de créativité

59 D autre part, les étudiants estiment que le partenariat avec les opérateurs socioéconomiques est la voie idéale vers l insertion dans le marché de l emploi. Car il permet de mettre en place une meilleure correspondance entre les besoins de celui-ci et la formation à l Université. De ce fait, l Université est amenée à mieux connaître les besoins de son environnement socio-économique, et notamment ceux qui se rapportent à sa Région et au marché de l emploi. L autonomie de l université ne pourra que faciliter la correspondance entre ces pôles. 2. L Université et les professionnels : perceptions et attentes mutuelles L idée de partenariat part du Constat d inadéquation entre l offre universitaire et le marché de l emploi, des cloisonnements et préjugés séparant les différents acteurs concernés, ainsi que d un déficit de confiance entre l université et l entreprise. 2.1 Perceptions mutuelles La perception des entreprises marocaines, notamment les PME, met en exergue leurs difficultés en matière de mise à niveau et de modernisation. Le secteur privé est perçu comme peu ouvert et insuffisamment réceptif du savoir et savoir-faire universitaire. De nombreux opérateurs socio-économiques sont associés à l image d entrepreneurs traditionnels, dirigeant surtout des entreprises familiales, et s intéressant surtout à recruter non point des cadres supérieurs mais des techniciens. La situation actuelle de l économie marocaine, affirme-t-on, justifie les difficultés rencontrées pour trouver aux étudiants les stages qui correspondent à leur formation, et qui peuvent réellement leur permettre de progresser et d opérationnaliser leurs connaissances. Les partenaires socio-économiques ont une perception généralement négative de l université, et considèrent celle-ci comme une institution excessivement théorique et déphasée par rapport au développement de l économie moderne. L université est perçue comme renfermée sur elle-même et peu communicative. Cependant, la nécessité de mettre en place un partenariat Université / Entreprise ne fait plus l objet de doute. Au contraire, on insiste sur l urgence d institutionnaliser cette relation et de créer, à tous les niveaux, des cellules de coordination et de suivi. Tout le monde convient à dire qu il faut dorénavant insuffler un esprit nouvel aux rapports de partenariat. De sorte que de part et d autre, on puisse se rencontrer, se connaître, s informer, dialoguer, et concrétiser des projets communs ensemble. Mais pour ce faire, il faut d abord dissiper les malentendus, et inciter les partenaires à revoir, entre autres, leurs attitudes stéréotypées et idées préconçues. 2.2 Attentes mutuelles Des attentes mutuelles ont été exprimées par les enseignants-chercheurs et les opérateurs socio-économiques dans les différents focus groupes organisés. Elles concernent des aspects divers de la vie universitaire et entreprenariale, et les relations de partenariat. Nous présentons, en ce qui suit, ceux qui avaient été particulièrement mis en exergue : Reconnaître mutuellement les apports spécifiques et complémentaires de chaque partenaire en fonction de son identité, projet et compétences ; Contribuer à promouvoir le profil d une Université dynamique, ouverte et proche des préoccupations de la société marocaine ;

60 Développer la culture du partenariat contractuel entre l université et les acteurs socioéconomiques, et mettre en place des commissions mixtes de concertation et de coordination ; L administration universitaire est invitée à fonctionner en partenariat avec les secteurs privé, public, et civil. Des représentants de ces derniers doivent même être impliqués dans la gestion de projets et programmes universitaires. L université doit, à son tour, désigner ses représentants auprès des opérateurs socio-économiques pendant toute la durée de leur mandat ; Avoir comme interlocuteurs, au sein de l Université, des responsables démocratiquement élus; Mettre en place un cadre de partenariat Université opérateurs socio-économiques dans le domaine de la formation continue et de la promotion des ressources humaines, et proposer des produits de qualité et des programmes appropriés aux besoins des secteurs professionnels concernés ; Créer une banque de stages, et établir tout un ensemble de critères objectifs régulant l accès, aussi bien que les modalités d évaluation conjointe du stage par l encadrant universitaire et l encadrant entrepreunarial ; Ancrer l Université Mohamed V dans son environnement socio-économique, et ce, par une approche de proximité, d initiative et de partenariat ; Privilégier la participation dans la dynamique du développement régional tout en s insérant dans le cadre d une stratégie nationale ; Encourager la recherche de terrain afin de mieux connaître l environnement socio-économique Attentes de l Université à l égard des opérateurs socio-économiques Les enseignants-chercheurs ont formulé les attentes suivantes : Approcher le chômage des jeunes lauréats en tant que phénomène social dont sont responsables l Université aussi bien que les partenaires socio-économiques et les institutions d enseignement primaire et secondaire ; S ouvrir davantage sur les acquis de la recherche universitaire et s investir d une manière plus soutenue dans ses projets et programmes ; Mettre en valeur les apports opérationnels de la recherche scientifique universitaire dans les domaines de l invention et de l innovation ; Contribuer au financement de l équipement et des activités de formation et de recherche au sein de l Université ; Accorder aux étudiants plus de facilités d accès aux stages de formation dans les entreprises et les différents secteurs publics et privés, tout en leur assurant l encadrement approprié ; Adresser à l université des listes de profils et de compétences demandées sur le marché de l emploi ; Veiller à ce que l Université reçoive régulièrement les données les plus récentes concernant les besoins et les projections des secteurs productifs en matière d investissement, de production, d emploi, etc., et ce, pour pouvoir mieux assurer l adéquation formation emploi et avoir plus de visibilité dans la planification et l orientation stratégique des activités universitaires

61 2.2.2 Attentes des opérateurs socio-économiques à l égard de l Université De leur part, les opérateurs socio-économiques ont exprimé les attentes suivantes : Faire le nécessaire pour que l Université cesse de produire des chômeurs ; Identifier et corréler de façon étroite les domaines prioritaires du développement socioéconomique et de la formation universitaire ; Accorder la priorité à la recherche universitaire appliquée, à la création des filières technologiques et à la formation professionnalisante des étudiants ; Adapter le système d enseignement et de formation aux besoins du tissu socioéconomique et du marché de l emploi en incluant dans les programmes des matières telles que l informatique, la gestion des entreprises et la communication ; S informer auprès des entreprises sur leurs besoins en matière de stages, car celles-ci doivent également profiter de la formation et de la compétence du stagier ; Contrôler et évaluer le travail de l enseignant-chercheur (le contenu des cours, la pédagogie suivie et le respect de la durée des cours) ; Faire en sorte que les opérateurs socio-économiques participent davantage à la politique universitaire et à l élaboration de ses filières et programmes ; Mettre en place des séminaires dirigés par des opérateurs socio-économiques, et régulièrement organisés en concert avec les professeurs et les étudiants, tout en les insérant dans l enveloppe horaire du module concerné ; Améliorer la communication avec son environnement socio-économique, ainsi que la transmission de l information aux acteurs concernés ; Développer la culture entrepreunariale parmi les enseignants-chercheurs et les étudiants ; Faire preuve d initiative auprès des entreprises et des opérateurs socio-économique ; Rendre la formation continue obligatoire ; Promouvoir l esprit entrepreunarial chez les enseignants-chercheurs et développer le profil d enseignants-vendeurs du savoir et du savoir-faire ; Promouvoir une Université citoyenne plus ouverte sur son environnement social et mieux engagée dans la diffusion et la démocratisation du savoir dans la société ; Associer les ONG dans les projets de la recherche universitaire, et encourager les enseignants chercheurs et les étudiants à s investir plus activement dans la recherche développement ou la recherche - action. Contribuer à la formation des agents de développement et des ressources humaines dont a besoin la société civile et ses institutions ; Promouvoir chez les étudiants le profil d acteurs scientifiquement et socialement engagés dans le projet de construction d une société démocratique, moderne et développée ; Encourager la participation active des enseignants-chercheurs aux projets et programmes de développement durable dans lesquels opèrent les acteurs et les associations de la société civile ; S intéresser davantage aux besoins et préoccupations de la société civile, et promouvoir, dans un cadre de partenariat Université société civile, la recherche-développement ;

62 2.3 Mécanismes et procédures de partenariat L analyse des données qualitatives recueillies a permis de relever les mécanismes et les procédures que les participants avaient considéré nécessaires pour réussir le partenariat. Nous en présentons, en ce qui suit, ceux qui avaient été les plus significatifs du point de vue des acteurs : Promouvoir le dialogue, la réflexion collective et l esprit de partenariat en tant que mécanismes d ouverture de l Université sur son environnement socio-économique ; Instaurer le principe des appels d offre en ce qui concerne les études à réaliser au lieu de faire appel exclusivement aux experts étrangers ; Mettre au point un guide comprenant toutes les informations relatives aux institutions, départements, programmes, matières et professeurs ; Créer des sites web qui permettraient de dynamiser les échanges entre les partenaires ; Mettre en place des outils de gestion modernes relatifs aux effectifs et profils des étudiants et les mettre à la disposition des opérateurs socio-économiques et des employeurs ; Inviter régulièrement des opérateurs socio-économiques à présenter leur expérience professionnelle et à participer dans des séminaires ; Organiser des cycles de formation pendant les vacances avec l aide des opérateurs socioéconomiques ; Procéder à des consultations systématiques avec les opérateurs socio-économiques en matière de modules et de programmes d enseignement et de recherche ; Organiser des rencontres entre les opérateurs socio-économiques, les professeurs et les étudiants dont l objectif soit celui de financer les projets de recherche de ces derniers ; Prendre des initiatives en direction des partenaires socio-économiques et ne pas se limiter à réagir ; Encourager les entreprises à embaucher les lauréats de l Université par des mesures incitatives en matière d impôt, d investissement, de mise à niveau, de renforcement des capacités de production et de gestion, et de promulgation de lois nouvelles qui reconnaissent le besoin de certaines spécialités et profils de formation dans les domaines où ils sont réellement nécessaires ; Ouvrir la voie à la signature de pré-contrats de recrutement, tout en contribuant au financement des études et recherches des étudiants concernés ; Inciter l Université à développer des prestations de services et de formation continu au profit des ressources humaines du secteur privé pour que celui-ci puisse contribuer à assurer son autonomie financière. 2.4 Deux visions opposées Il y a lieu de signaler, à partir des perceptions et attentes exprimées de part et d autre, l existence de deux visions opposées relatives au passage à la Nouvelle Université : Celle des enseignants-chercheurs qui privilégient une Université citoyenne basée sur une vision stratégique de démocratisation, de proximité, de partenariat participatif et d ouverture sur la société civile ; et celle des opérateurs socio-économiques qui proposent la redéfinition de la mission de l Université et sa transformation en une entreprise avec tout ce qui lui est inhérent en termes de management, production et adéquation aux besoins du marché de l emploi

63 L université/locomotive et citoyenne En tant que vecteurs principaux de cette vision, les enseignants-chercheurs mettent au premier plan les points et les propositions suivants : La mission essentielle de l Université c est fondamentalement la recherche scientifique innovatrice et prometteuse, nécessaire à tout développement durable ; Promouvoir la culture de la qualité dans l enseignement et la recherche universitaires ; Faire de la recherche universitaire une source essentielle de la qualité de l enseignement et de la formation universitaire ; Maintenir l esprit de libre entreprise dans les domaines du savoir-scientifique, et consolider la place d avant-garde de l université et sa vision stratégique à long-terme ; Prendre en considération les besoins du marché de l emploi tout en évitant de trop focaliser l enseignement et la recherche universitaires sur les besoins ponctuels et les demandes conjoncturelles des opérateurs socio-économiques ; Assurer une meilleure visibilité aux étudiants quant aux formations et options les plus sollicitées et les plus prometteuses sur le marché de l emploi ; La formation universitaire doit être suffisamment flexible vis-à-vis de son environnement. Du moins en premier cycle, l étudiant ne doit pas être renfermé dans une spécialité ou formé à ne travailler que dans un domaine bien précis ; Promouvoir et consolider la démocratisation de l université dans ses modes d accès, formation et gestion, et ce, par la mise en place de structures d organisation plus autonomes, transparentes et motivantes ; Promouvoir la production, la diffusion et la répartition équitable du savoir au sein de la société ; Démocratiser l accès à l Université et supprimer l écart existant entre les Facultés de masse et les institutions supérieures élitistes. Mettre en place les structures appropriées au maintien des contacts entre l université et ses lauréats ; L Université / entreprise De leur côté, les opérateurs socio-économiques, vecteurs de la vision Université / entreprise, privilégient les caractéristiques suivantes : Développer la culture de l université entreprise et l esprit de partenariat-contractuel entre l université et son environnement socio-économique ; Promouvoir une formation universitaire centrée sur le concret et non sur l abstrait et le général, et ce, en liaison étroite avec des horizons professionnels précis. Mettre en place un système universitaire flexible, polyvalent et facilement adaptable aux changements de l environnement socio-économique ; Orienter les filières et programmes universitaires vers les secteurs économiques productifs, et réorganiser, voire supprimer, les départements, les branches et options qui ne sont plus utiles sur le marché de l emploi ;

64 Développer une recherche universitaire plus opérationnelle en rapport avec les domaines prioritaires du développement socio-économique de la région ; L Université doit réaliser elle-même des recherches en vue de connaître l évolution et le changement des besoins de son environnement socio-économique ; Encourager chez les étudiants l esprit d initiative, d autonomie, d ouverture et d autoentreprise ; Développer un enseignement professionnel au sein des Facultés, notamment au premier cycle ; Assurer l autonomie de l Université par une gestion des cotisations des inscrits et par voie de conventions et de contrats de partenariat avec les secteurs et publics. 3. Conclusion Le passage à une Nouvelle Université moderne en phase avec ses missions essentielles en tant que locomotive de développement durable, de démocratisation et de modernisation de la société marocaine, constitue un grand chantier de la réforme universitaire en cours et de ses assises fondatrices. Dans cette optique, il convient d opter pour une approche synthétique des visions, attentes et propositions opérationnelles faites par l ensemble des acteurs et partenaires concernés, quant aux conditions de passage à la Nouvelle Université Mohamed V. Ce passage à la Nouvelle Université est amené à se traduire par une adhésion et une participation active de l ensemble des acteurs et des partenaires. Dans cette perspective, il y a lieu de privilégier une approche et une stratégie managériale de proximité interactive. Cette politique tire sa fiabilité et sa pertinence de l état actuel de l Université et de son environnement socio-économique, ainsi que de la nature des liens existants entre les acteurs et les partenaires concernés. Toute culture partagée autour d un projet fédérateur, implique des représentations, attitudes, valeurs et comportements communs d adhésion et d implication, et donc, de participation active. C est dans cette optique qu une culture de gouvernance universitaire participative s avère appropriée pour consolider l esprit de partenariat entre la Nouvelle Université et son environnement. Compte tenu de ces considérations, l Université est appelée à s ouvrir sur son environnement extérieur, et ce, en invitant des opérateurs socio-économiques à venir présenter leur expérience professionnelle, ou à participer dans des séminaires. Ce qui permettrait aux étudiants de mieux connaître les activités extra-universitaires en matière de développement économique et social. L objectif n étant pas seulement d avoir une formation professionalisante, mais une formation étroitement connectée à son environnement socio-économique. L Université a des ressources humaines importantes. Elle est amenée dans le cadre du partenariat avec les opérateurs socio-économiques, à mieux les valoriser par le biais de leurs prestations de services. Elle est tenue également de revoir la logique de ses rapports avec ses partenaires. En outre, l Université est appelée à mieux contribuer à satisfaire les besoins du tissu socio-économique. Or, l Université n a pas les moyens suffisants pour réaliser des recherches nécessaires. Vu ces conditions, les entreprises doivent participer au financement des recherches universitaires, stages, achat d équipements, etc. Puisqu il s agit d un investissement qui va bénéficier, entre autres, à ces mêmes entreprises

65 Image de l'université et développement de la communication institutionnelle Résumé Présenté par : Hayat KAHACK Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Rabat Décembre 2002 L université Mohammed V est une institution-réfërence par son histoire, par sa notoriété par sa position géographique, par son apport et par ses acteurs. Mais la conservation de la valeur de ses acquis, la promotion de ses actions futures et l'appropriation d'un positionnement concurrentiel sont tributaires des moyens, des outils et des compétences mobilisés pour la construction d'un discours cohérent, efficace, réfléchi et continu sur ses actes à l interne et à l'externe. L'accomplissement des missions de l'université- relève non seulement du résultat auquel il aboutit mais également et conjointement de la prise de parole de cette université pour le faire connaître et se faire reconnaître. Les organisations assurent désormais leur pérennité grâce à leur intervention dans la construction de la représentation que leur environnement s'en fait. Leur valeur dans cet environnement est hypothéquée par leur capital image. Or, la constitution de ce capital impose et implique une démarche professionnelle menée dans le cadre d'une structure définie, en l'occurrence une structure de communication. Introduction Le malaise de l'université marocaine nourrit une relation étroite avec les pressions de son environnement. Il se pose inévitablement en terme d'utilisation mieux adaptée de ses ressources. Autrement dit, il s'inscrit dans le cadre d'une problématique de gestion liée au financement, au degré de pertinence des contenus et des méthodes par rapport à une évolution rapide des connaissances et des technologies mises à leur service, à l'insertion et à l'exigence d'une plus grande transparence de la part des pouvoirs publics qui passe obligatoirement par la capacité de cette université à développer une communication réussie par laquelle s'exprime sa démarche adaptative. En effet, à une relative stabilité de l'environnement de l'enseignement supérieur s'est opposée, à partir des années quatre vingt, une mouvance accélérée. Un environnement changeant avec une évolution qui accuse des périodes d'accélération met les institutions universitaires dans une situation de déphasage inconfortable. Ce déphasage se situe aussi bien sur le plan de l'actualisation des contenus, des méthodes et des modes de gestion que sur le plan de la vitesse comparée des deux univers: un univers externe imposant et un univers interne imposé. Mais dans cette course, il est une vérité dont dépend le devenir de l'université marocaine: l'université ne peut avancer que grâce à ceux qui la font TOBELEM G ; pour une université citoyenne, Editions John Libbey Eurotex, Initiatives et réflexion, Paris, 1998, p

66 L'université marocaine porte ce double déphasage pour affronter une triple contrainte: la contrainte de l'extension, la contrainte des restrictions financières et la contrainte de la concurrence. Le défi réside dans la gestion d'antagonistes générés par la nature de l'institution universitaire marocaine, par la diversité de ses acteurs, par la nature des liens qu'elle développe avec les composantes de son environnement interne et externe. Or, s'il parait évident que l'université marocaine aujourd'hui doit et se doit de reconsidérer et de repenser sa gestion, il n'en est pas moins évident que les responsables de sa gestion doivent répondre aux nouveaux critères de la compétence de gestion. La corrélation entre la situation de l'université marocaine et les sources et les causes des pressions environnementales paraphrase le lien entre le résultat et l'action qui lui donne naissance. L'université est un système vivant régit par des lois internes de fonctionnement et influencé par des contraintes environnementales externes qui en déterminent les orientations. Cette interactivité a caractérisé l'évolution de ce système à travers son histoire pour en faire le miroir de son espace social et économique. Elle a accompagné sa vie depuis ses débuts 2 et n'est donc pas nouvelle. Sont nouveaux, par contre, I'accentuation de l'interaction et l'amplification de ses effets proportionnellement à l'accélération des changements et des mutations sociales à la fin de ce millénaire. Mais le changement dans l'université marocaine revêt une signification autrement plus importante dans la mesure où elle véhicule le message de l'obligation vitale. Il s'agit pour l'université de l'enjeu de la compétitivité lié à sa capacité d'adaptation. Ce changement ne peut se faire de façon radicale et pertinente, relativement aux différentes attentes, que si elle est pensée, provoquée et prise en charge par cette université. Or, cette tache est étroitement liée au développement d'une vision partagée au niveau de toutes les composantes de l'organisation universitaire. L'adhésion, I'implication et la responsabilisation des acteurs de l'université dans le processus de changement mettent en exergue deux facteurs essentiels: - la communication comme moyen à objectif, - le capital humain comme source et destination d'investissement qui hypothèquent le résultat de toutes les autres formes d'investissement. La question de l'université se pose aujourd'hui avec acuité mais notre intérêt ne s'inscrit pas dans une perspective conjoncturelle. Il relève d'une réflexion fondamentale sur des questions qui ne sont pas nouvelles mais qui sont à poser autrement, c'est-à-dire des questions qui invitent, avec insistance, à l'adoption d'une nouvelle grille de lecture et d'autres modes d'interprétation. La crise que connaît l'université est exprimée en des termes différents visant tantôt ses hommes, tantôt ses structures, tantôt ses moyens, tantôt les trois. Cette variation dans la localisation du problème et de sa nature exprime, pour nous, d'abord le caractère partiel des démarches d'approche et des solutions qu'elles préconisent et ensuite, dans une relation de dépendance, I'absence d'un référent dûment identifié et collectivement reconnu de l'identité de l'université et de l'image qu'en perçoit la société. Nous pensons qu'il est pertinent et autrement plus efficace de poser le problème de l'université dans les termes d'une approche communicationnelle par la détermination : 2 CABAL, A.B. L Université aujourd hui, Centre de recherche pour le développement international, Editions UNESCO, Paris,

67 en premier lieu : - du rapport de ses personnels internes à l'information qui intervient: dans l'efficacité et l'orientation de l'action, dans la qualité de la relation entre les différents acteurs, dans la crédibilisation des discours tenus à l'interne comme en direction de l'externe. en second lieu: par la définition de 1'état actuel de la représentation sociale ou image de cette université. Or, qu'il s'agisse de l'examen de la communication interne par l'examen de ses principaux canaux ou de l'identification des composantes de l'image de l'université marocaine, le diagnostic, pour les deux, impose le travail de terrain comme impératif méthodologique. Nous nous intéresserons dans cet exposé à l'image de l'université marocaine et nous vous présenterons les conclusions d'un travail de terrain. Dès lors que nous abordons les questions relatives à l'image d'une organisation, le concept de l'identité s'y trouve inévitablement lié. L'avènement de la communication est l'expression d'un développement qui hypothèque l'échange. L'identité est au cœur de cette hypothèque. Elle nourrit la réflexion dans son rapport aux recompositions des territoires générés par le développement des systèmes d'information et de communication. Le concept d'identité est abordé pour approcher l'organisation dans l'expression de cette identité. Si nous partons du postulat sociologique selon lequel toutes les identités sont construites, nous nous interrogeons sur le processus de construction de ces identités, ses acteurs et ses générateurs. La question est également posée à propos du degré de liberté dans cette construction relativement aux contraintes et aux inducteurs internes et externes d'une part, et des moyens mobilisés pour extérioriser cette identité de façon à agir sur la perception qui en est faite par l'autre, d'autre part. Pour l'université, marocaine comme pour toute organisation, I'enjeu est la participation à la construction de son image à partir de son identité qu'elle décline en termes clairs. L'image est définie comme étant la représentation mentale que nous pouvons avoir d'une réalité matérielle ou immatérielle. Elle est intrinsèquement engagée et engageante en ce sens qu'elle est porteuse d'indicateurs de choix individuel ou collectif. Cette représentation mentale se constitue et s'élabore à partir d'informations recueillies sur les objets et les choses. Elle réfère en ce sens à notre perception de ces objets et de ces choses.. Quelle est la nature de cette information? Quel est son lien avec ses référents? Quelles sont les modalités de sa transmission? L'interrogation porte également sur le degré de caractérisation du référent et l'adéquation de cette caractérisation aussi bien aux aspects objectifs qu'aux valeurs symboliques. L'identité de l'université marocaine n'est pas l'identité de ses acteurs. Elle est l'identité construite par l'interaction lors de la co-action des différentes identités individuelles guidées par un objectif commun vers la réalisation de ce même objectif Quelle est l'image de l'université marocaine dans la société ou dans son environnement? Quel est le rôle de la communication institutionnelle dans la construction de cette image? Toute organisation, en l'occurrence l'université marocaine, est intrinsèquement porteuse d'une image. La relation entre l'image de l'université et l'université exprime le rapport entre le produit image et la communication institutionnelle qui a guidé sa production. Et cette production s'effectue au niveau des composantes de l'image

68 Il est un fait que le concept de l'image en matière de communication a initialement été développé dans le cadre de la communication d'entreprise. Mais dès que le discours sur le rôle sociétal des organisations a été développé, leur prise de parole ainsi que l'impact de cette prise de parole sur l'environnement et sur elle-même furent posés. L'université marocaine est une institution et par-là constitue un cadre global investi de la fonction d'orientation et de régulation sociale. La communication institutionnelle, tournée vers le public externe, que développe l'université par une planification claire et des objectifs précis, peut orienter, en plus des aspects fonctionnels liés à son utilité, son efficacité et son rôle, le sens dont son image sera porteuse en adéquation ou non avec son identité, elle-même définie ou non. La définition de l'identité consiste, pour l'université marocaine, en la fixation de ses traits définitoires qui servent de schéma directeur des discours construits par et sur l'organisation. L'image de l'université est le revers de son identité entre un point de réception et un point d'émission. Cerner cette image se fera à travers ses sept composantes: la notoriété, I'utilité, l'efficacité, la crédibilité, la transparence, la pérennité et la progressivité. Les composantes de l'image de l'université marocaine 1. La composante de la notoriété La composante de la notoriété exprime la place qu'occupe l'université marocaine par rapport à sa valeur historique, à son poids social et à la solidité de son pouvoir institutionnel. Cette composante est approchée par l'intermédiaire des missions de l'université, son évolution, son état institutionnel. Selon les résultats de l'enquête, I'université marocaine conserve toujours sa représentation d'institution académique dans laquelle on forme et on fait de la recherche. Elle ne semble pas avoir évolué au niveau de l'actualisation de ses contenus et de ses démarches pour se trouver dépassée. La composante notoriété, liée à la dimension institutionnelle de l'image de l'université, se présente comme une composante historique figée qui n'a pas assuré une continuité avec l'évolution de son contexte et de son environnement. 2. La composante de l'utilité La composante de l'utilité est cernée à travers deux aspects: le premier est la nature de la relation entre la formation universitaire et les besoins du marché de l'emploi. Le second aspect couvre les questions qui visent la détermination de la représentation sociale des prestations de l'université marocaine. La composante de l'utilité de l'image de l'université marocaine est mise en cause par à la fois la nature des contenus de sa formation, les méthodes d'enseignement de ces contenus, la distance existant entre ses pratiques et l'environnement dans lequel elle se positionne et qu'elle sert et les décisions qui la concernent. 3. La composante de l'efficacité L'efficacité de l'université marocaine se traduit au niveau de ses résultats mais également à celui de leur perception à l'externe en terme d'image. L'équation n'est plus celle du taux de réussite et de sa relation au taux d'insertion mais elle est celle de la perception globale de son impact sociétal c'est-à-dire de son efficacité génératrice de sa crédibilité

69 La composante de l'efficacité est donc liée pour l'université marocaine à trois facteurs principaux: - le sérieux de la formation qui permet de faire de l'université une valeur sûre, - la valeur du diplôme qu'elle décerne par rapport à sa cote sur le marché de l'emploi, - la présence du volet pratique de la formation qu'elle dispense Ces facteurs recouvrent des aspects intrinsèques à la formation universitaire ayant trait à ses programmes, à leur contenu et à la pertinence des deux ainsi que des aspects extrinsèques se rapportant à la valeur marchande du diplôme comme label de la formation et du profil opérationnel du porteur de ce label par rapport aux besoins du terrain. 4. Les composantes crédibilité et transparence La composante de la crédibilité engage l'université dans la relation de confiance qui la relie à son public externe relativement à la validité de ses résultats et de son action. La reconnaissance de cette validité lui est extérieure dans la mesure où elle lui est attribuée ou non en fonction de la valeur reconnue de son rôle et de ses diplômes. Ainsi, la confiance dans l'organisation universitaire est traduite et provoquée par un travail à l'interne dont le produit externe répond aux attentes et aspirations de l'environnement qui fait appel à ses caractéristiques. Ce processus de transformation de l'action en valeur de confiance est tributaire à la fois de la qualité de cette action et de la transparence qui favorise son appréciation. L'université marocaine présente des symptômes qui dénoncent un manque de visibilité qui lui porte le préjudice de la décrédibilisation de son action sur la base d'un discours statistique qui traduit le rendement en chiffre. Ce chiffre est interprété comme la conséquence de causes pressenties. La question n'est pas de mettre en cause l'une ou l'autre des démarches mais elle est pour l'université de développer un discours sur ses pratiques, discours dont elle est l'auteur et qui lui atteste la transparence que perçoit son environnement. Le positionnement au premier rang des problèmes de nature financière réitère la relation qui existe entre l'exigence de transparence et les questions de finance, particulièrement en ce qui concerne la chose publique. Le modèle bureaucratique, qui s'exprime dans toute sa rigidité dans la gestion financière, constitue un écueil de taille pour le fonctionnement de l'université marocaine et est souvent incompatible, dans la lourdeur de ces procédures, avec la nature pédagogique des préoccupations des enseignants. L'incompatibilité n'est, cependant, pas toujours inhérente aux taches elles-mêmes, mais aux pressions multiples auxquelles chacun est soumis et qui sont souvent sinon toujours à l'origine des différents décalages entre les niveaux de compréhension, d'interprétation, d'analyse et d'action. 5. Les composantes de la pérennité et de la progressivité Toute organisation a un objectif permanent et immuable: continuer à exister. En effet, aspirer à la pérennité est le souhait légitime de l'organisation, y arriver dépendra de sa capacité de progression en harmonie avec la progression de l'environnement auquel elle appartient. L'université doit imposer sa présence et surtout sa reconnaissance dans la durée et la continuité. Il s'agit d'une présence physique mais surtout institutionnelle, compétitive et distinctive

70 L'enjeu de la progression adéquate aux besoins dépend de la concertation et du dialogue avec les acteurs socioéconomiques impliqués dans la réflexion sur le devenir de l'université (97,5%). Il est également tributaire de l'engagement des enseignants universitaires (96,9%) qui sont les mieux placés pour comprendre l'université de l'intérieur et pour participer à l'élaboration des projets pour son avenir à partir d'une réalité vécue et d'aspirations professionnelles raisonnées. Les étudiants sont, pour leur part, une considérable source d'information pour l'injection d'idées nouvelles, I'expression de besoins réels et l'explicitation d'aspirations cognitives précises (93,2%). Les administratifs constituent le cadre grâce auquel les actions sont canalisées pour aboutir (75%). La distinction des objectifs, en fonction des différentes aspirations, facilite la réalisation du résultat escompté: une université qui assure sa pérennité et réfléchit sa progression. L'université marocaine est soumise, au même titre que les universités du monde, à la contrainte du changement. Sa marge de manœuvre se situe au niveau de la canalisation de cette transformation par rapport à ses spécificités et aux spécificités de son contexte et la visualisation de cette canalisation par la communication institutionnelle. Conclusion L'image de l'université marocaine n'est pas la somme des composantes que nous venons d'analyser. L'image perçue et révélée par l'enquête informe sur les points d'insatisfaction du public externe en partant de la perception de la réalité interne. L'identification des différentes composantes et de leur référent de terrain illustre leur interdépendance, leur complexité et les lieux variés d'incertitude qu'elles renferment. L'existence de ces incertitudes échappe à la circonscription dans le cadre de leur expression, de même qu'elle échappe à leur prévision systématique et méthodique. Nous ne pouvons toujours prévoir le résultat de leur interaction. Nous ne pouvons, non plus, figer les composantes qui interviennent dans l'élaboration de ce résultat ni le type de réaction qui naîtra de leur mise en relation. L'image perçue de l'université marocaine est une image tangente. La différence entre l'image négative et l'image positive n'est pas assez significative pour conclure clairement à la première. Or, cette situation en termes d'image est intéressante en ce sens qu'elle met l'université en situation d'attente précédant la prise de décision sociale L'intérêt pour l'université réside dans l'opportunité synchronique et circonstanciée qui lui est encore offerte pour faire pencher la balance vers une représentation sociale positivement tranchée. Le développement de la communication institutionnelle permettra à l'université de réduire l'écart entre l'image perçue, l'image réelle et l'image souhaitée de l'université car il lui permet : - de construire son image, - de marquer son territoire, - d'arrêter ses attributions, - de justifier son rôle, - d'affirmer ses projets, - de définir ses objectifs, ses valeurs, ses codes d'interprétation des faits et des événements et son propre système de signification, ses propres rituels, - de protéger ses prérogatives,

71 - de répondre aux interrogations de son environnement tout en résistant aux innovations qui ne sont pas en conformité avec ses choix. Toutes ces fonctions peuvent être groupées en deux catégories: la catégorie de l'identification et la catégorie de la distinction. La première catégorie rassemble les actions et les moyens mobilisés pour faire connaître le rôle de l'université, informer sur ses activités et faire apprécier son apport. La deuxième catégorie se compose de ce qui est entrepris et engagé pour l'affirmation de son identité et la construction de l'image qui s'y apporte. Toutes les composantes de l'image seront satisfaites permettant ainsi de sauvegarder et d'entretenir les différentes dimensions que chacune renferme. (Schéma 1) : Composante notoriété Composante utilité Composante efficacité Composante Crédibilité Composante transparence Composante pérennité / progressivité Dimension institutionnelle Dimension environnementale Dimension professionnelle Dimension sociétale Dimension civique Dimension affective Schéma 1: Les dimensions des composantes de l'image

72 Une communication universitaire réaliste, structurée, opérationnelle et dynamique en direction de l entreprise Présenté par : Pr. Driss FADLI Dépt des Sciences de la terre Faculté des Sciences, Université Mohammed V-Agdal Résumé L ouverture, l insertion et la compétition de l université dans son environnement socioéconomique, particulièrement en direction de l Entreprise marocaine, nécessite également une gestion de la communication doivent adopter des planification et des attitudes compatible avec la réalité interne de l Université en tenant compte., dans le cadre de la nouvelle reforme des organiques de la communication, de processus réglementaires et des méthodologies de travail qui lui servent de points de repères en direction de l entreprise. Les actions communicatives jugées efficaces sont nombreuses : elle nécessitent la mise en place des espaces d accueil et de diffusion fixes et mobiles très dynamiques et une banque de données aussi complète que possible sur l entreprise. Introduction L'ouverture, l insertion et la compétition de l Université dans son environnement socioéconomique, particulièrement en direction de l entreprise marocaine, seront bien adaptée. Cependant cela ne garantit pas la réussite escomptée sans la bonne gestion de la communication. Cette dernière doit s articuler sur des concepts modernes, réalistes, repérés, opérationnels, dynamiques et viables en tenant conte de la mentalité des différents acteurs et des moyens dont ils disposent. Dans la présente communication on se propose d examiner brièvement quelques aspects de la communication de notre Université. présentés sous forme de recommandations qui pourront permettre la mise en place du produit image aussi complet que possible et intègre afin de le véhiculer en direction des entreprises dans les meilleures conditions. 1- Une communication interne réaliste : Dans le but de faire évoluer positivement les mentalités au sujet des partenariats Université-Entreprise. il est opportun que les responsables de la communication adoptent des planifications et des attitudes compatibles avec la réalité en tenant compte, dans le cadre de la nouvelle réforme, des attentes et intérêts de l enseignant chercheur. Ce dernier, étant conscient de ses devoirs et obligations, exprime mieux ses potentialités s il est bien informé de tous les aspects de ce partenariat, s il dispose de mécanismes lui permettant de se mettre en valeur, s il est responsabilisé quel que soit son niveau de participation, s il dispose de codes de conduites lui permettant d avancer dans la cohérence et s il est respecté dans la pluralité de ses compétences(champs de pertinence, capacité à se mobiliser, capacité d innovation...). Pour cela et en fonction des moyens dont disposent l Université, une priorité à la communication interne formelle et informelle s impose. Mais il faut auparavant que les responsables de la communication soient intégrés, mobiles, convaincants, déterminants, réalistes, en se gardant de ne pas créer des espoirs incompatibles avec la réalité à construire

73 attentifs, maîtrisant et pesant le langage parlé (et la façon de dire les choses) et écrit, clairs et cohérents dans leurs propos serein et ayants la présence d esprit en cas de situation délicates. Ces qualités impliquent le renforcement des cultures du dialogue et du respect qui sont des préalables indispensable pour la mise en place du produit-image de l Université dans un climat de confiance et de sérénité. Pour atteindre des objectifs il convient de faire, dans un premier temps, une sorte de diagnostic de toutes les composantes de l Université afin de permettre aux responsables de la communication de se faire une idée détaillée et très précise sur ses potentialités réelles relatives. Il s agit d avoir des indicateurs précis de la recherche scientifique de la formation, des financements, des moyens mobiliers et immobiliers, et de la qualité du potentiel humain : sa répartition afin d identifier leurs compétences, de repérer leurs champs de pertinence, ses rapports comportementaux et les dysfonctionnements éventuels à différents niveaux et leurs causes afin d y remédier ainsi que les sources et foyers de tension afin de les contourner... Le constat des différentes composantes de l Université permettra de rendre compte des écarts entre ce qui existe et ce qui est désiré. Les actions recherchées sont les suivants : a - optimiser ce qui existe afin de réduire les écarts : b - gérer les écarts restant en a) en les réduisant au maximum, voir les annuler. 2- Une communication structurée, repérée et opérationnelle Pour communiquer et véhiculer les produits de l Université dans les meilleurs conditions en directions de l entreprise, il est également indispensable de disposer de structures organiques (services d accueil, de diffusion de planification, d étude, service technique...) qui définissent clairement leurs articulations les unes sur les autres avec des codes de conduite, d organisation, de mobilité et d action bien explicites. Ces structures s appuieront sur des outils de travail parmi lesquels on citera la banque de données et les espaces d accueil et de diffusion. Elles auront pour tache immédiate d établir certains points repères de la communication externe. Il s agit de mettre en place : un règlement interne relatif à la communication (interne et externe) qui tient en compte de la spécificité de chaque institution de l Université, et du fait que cette dernière se doit de parler d une seule voix dans les diverses instances et dans toutes ses relations avec ses partenaires extérieurs. Il faut par ailleurs veiller à ce qu il n y aura pas de décalage entre le discours et l action, ni entre la communication externe et la communication interne; des processus réglementaires juridiques, administratives, financières, médiatiques et de communication interne et externe afin d activer clairement l expression de l Université en direction des entreprises petites, grandes ou moyennes en enregistrant leurs attentes dans la formation des hommes qu ils vont embaucher. Ces processus réglementaires doivent dans la formation des hommes qu ils vont embaucher. Ces processus réglementaires doivent tenir compte d un certain nombre de question que posent l Entreprise du genre : qu elles sont les assurances pour l Entreprise si l Université fait défaut à ses engagements?

74 des méthodologies de travail (canevas) à la disposition des enseignants chercheurs en spécifiant les moyens matériels et le timing par l introduction des nouvelles technologies de l information et de la communication. une brochure, aussi complète que possible, qui met en relief l effort qu engage l Université pour trouver un équilibre entre le marché de l emploi et celui des formations dispensées à travers ses services en relations avec le monde de l emploi, souvent méconnus par les étudiants. Cette brochure doit se faire en étroite collaboration avec les chambres professionnelles et en coordination avec toutes les instances universitaire, des organismes partenaires et des associations étudiantes. L objectif de la brochure est de répondre à toutes les questions que se posent les étudiants et l entreprise en matière de formation, orientation, stage, insertion, des cordonnées et des adresses thématiques utiles, activités culturelles, sportives, etc... Une communication opérationnelle implique également la mobilité des responsables de la communication de notre Université de disposer et de mettre en place d autres outils parmi lesquels on citera : une banque de données Il s agit de mobiliser toutes les potentialités possibles de l Université afin de collecter tous les renseignements indispensables et utiles pour optimiser la communication en direction de l entreprise. Il s agit, entre autre de : - Faire un inventaire analytique des entreprises intéressées (actuellement ou dans le futur) par la formation de l Université et/ou par ses axes de recherche scientifique, assistance scientifique, prestation de service, actionnariat... - Etudier la faisabilité du partenariat, définir les termes et les limites des négociations; - se renseigner sur les pratiques et les comportements des entreprises potentiels : l hiérarchisations et les facteurs de succès, rapidité d adaptation à la demande, qualité des ressources humaines, image de marque (solitaire, émergente, ouverte, repliée, velléitaire, dépendante, timide, menacée, dynamique?) ses avances technologiques, ses avances technologiques, sa politique d alliance maîtrisée ou non, son insatisfaction (ou difficulté) de recrutement, ses attentes, ses craintes, sa contribution d une manière cohérente dans le tissu économique à court et long terme, etc... - Faire un inventaire analytique sur le fonctionnement des différentes institutions de l université afin de cordonner les actions communicatives internes en vue d améliorer la qualité de la formation et éventuellement de cerner et de canaliser la recherche scientifique; et d établir les supports techniques de la communication; - Explorer les possibilités d usage par l Université du matériel scientifique des partenaires (entreprises ou institution public) et en informer les intéressés ; - Prospecter les antennes qui stimulent la motivation et la mobilisation des équipes de recherche avec un partage des valeurs;

75 - Etablir une liste aussi complète que possible sur les institutions, les organismes subventionnerais et les organismes à but non lucratifs impliqués dans le financement de la recherche scientifique et la formation professionnaliste. Les espaces d accueil et de diffusion : Ces espaces pourraient être fixe et mobiles pour mener, entre autre, les actions suivantes : - assister et aider aux choix des étudiants : informations sur la vocation spécifique de l Université, sur l enseignement modulaire, sur le choix des matières, des options, sur les modalités de contrôle des connaissances, les informations sur les débouchés, orientations vers les thèmes qui pourront les intéresser en vue de leur insertion dans la vie économique, ou d obtenir un stage de formation; - encadrer les étudiants en matière de communication pour leur participation dans la vie de l établissement, dans la vie culturelle, sociale, associative et sportive; - être à la disposition pour toute personne interne ou externe cherchant un renseignement relatif au fonctionnement du partenariat avec les entreprises. - collecter toutes les propositions (en vue de les étudier) émanant des enseignants - chercheurs en matière de communication concernant les objectifs de leur groupe de recherche; - renforcer la communication orale dans la vie de l organisation des institutions de l Université par les réunions internes, les échanges informels, les communications téléphoniques, les conseils, les tables, les discours tenus lors de manifestations scientifiques et partenaires... - renforcer la communication audiovisuelle par des supports appropriés à savoir : Internet et intranet, céderons et autres moyens multimédias; les revues professionnelles, les revues (ou note interne...) universitaire ou des partenaires, des questionnaires pour se remettre à niveau et remédier aux anomalies... - collecter toutes les informations externes susceptibles d intéresser l université, l université, les enseignants-chercheurs, le personnel administratif et les étudiants. 3-Une communication dynamique et viable Dans le but d optimiser en permanence les produits universitaires en direction des Entreprises, les actions recherchées seraient entre autre-les suivantes : établir des calendriers de contacts avec des personnes externes (cela implique la maîtrise du savoir-parler du savoir-écouter en étant attentif au contenu du message et du savoir se comporter ) ; Procéder à des contacts directs avec les responsables des entreprises et à travers les revues et bulletin spécialisés pour faire un inventaire des entreprises susceptibles d être partenaire avec l Université ; Organiser des rencontres dans l Université où les chefs d entreprises sont conviés à donner leur avis sur l évolution de la formation en rapport avec le marché de l emploi. Il s agit également d une opportunité pour saisir leurs objectifs et leurs craintes afin de les analyser et de trouver des solutions adéquates ;

76 être à la disposition des financeurs (ministères, région, collectivité, entreprises, bailleurs de fonds,..)qui souhaitent connaître comment s est effectuée la gestion des fonds octroyés qui peuvent éventuellement médiatiser les résultats au travers d ouvrages spécialisés ou de la presse ; effectuer du démarchage pour trouver des preneurs à des technologies développées à l Université, et effectuer la promotion des expertises et des prestations de services présentes dans l Université (éventuellement auprès des tribunaux, des institutions publiques) ; organiser l émission de l information, l analyser et gérer son transfert et évaluer la capacité à recevoir le message en appréciant la durée nécessaire vis-à-vis des récepteurs ; évaluer la qualité et le coût des outils utilisés pour l information à véhiculer ainsi que leur capacité à répondre à des besoins qui évoluent ; étudier et analyser le contenu des affiches publicitaires et toutes les affiches proposées par les Entreprises, étudiants, le personnel, en évaluant leur retombée financière pour l Université veiller à la protection de la propriété intellectuelle (obtention de brevets, enregistrement de droits d auteurs, etc..) élargir et d orienter davantage les activités de l Université vers les antennes délocalisées en externe ; préparation, finalisation et suivi de l exécution des conventions et contrats liés à la recherche en coordination avec les intéressées ; faire périodiquement une synthèse avec un bilan sur l activité Université-Entreprise de le présenter au conseil de l Université en identifiant les points pertinents à étudier lors de ce conseil. 4- Appendice : une connaissance pour l autonomie financière de l Université Pour obtenir des fonds il faut aller les chercher en s adressant aux bonnes portes et en étant armé du produit image intègre et d une logique de communication verbale et écrite convaincante. Dans ce sens les responsables de la communication doivent coordonner leurs efforts avec les enseignants chercheurs afin de faire des études prospectives dans le détail sur les conditions et attentes des bailleurs de fonds et les sources de financement suivantes : formation du personnel public et privé en vue d une qualification, taxes d apprentissage des Entreprises ; édition scientifique, publication d articles et d ouvrages sur support papier ou informatique, etc (nécessité de mettre en place des dispositifs de motivation des auteurs!) ; expertise auprès des tribunaux en présentant au Ministère de la Justice des dossiers bien ficelés répondant au cahier de charge ; expertise, consultance et prestations de service : compétition ou partenariat avec les bureaux d étude privés ou publics ;

77 affiches publicitaires et sponsor qui concordent avec les orientations stratégiques de l Université ; cours particuliers payants dispensés dans l Université et à distance et/ou à travers Internet pour des personnes intéressés ou groupe d individus ; location des locaux pour des manifestations culturelles des associations externes à l Université ; possibilité d actionnariat avec les Entreprises partenaires ; subvention (ou dotation) des Ministères impliqués directement dans la Recherche Scientifique et la Formation de l Université ; dotations de la Région et des Collectivités Locales pour la Recherche Scientifique ; coopération et contrat de Recherche ; partenariat avec les organismes nationaux et internationaux (ONG, CEF, Organismes culturels, économiques, scientifiques des Nations Unies, de l ISESCO, Ligue Arabe, OUA) partenariat avec les autres établissements universitaires (réseaux) ; compétition dans les appels d offres nationaux et internationaux ; dons des particuliers et des fondations pour la recherche scientifique conformément à la stratégie établie par l Université ; redevances issues des licences de commercialisation ; contribution à la création d entreprises nouvelles, selon des voies déjà explorées, avec la volonté de partenariats clairs et dynamisants entre le service public et les investisseurs privés (et aider de jeunes chercheurs pour la création d entreprises) ; prospecter l opportunité de créer des groupements d intérêt public (GIP) conformément aux dispositions de la loi

78 Rapport sur la première séance du colloque Vendredi 13 décembre 2002, 10h30-12h30 OUVERTURE Ce colloque se tient dans une conjoncture de réformes universitaires au Maroc et dans certains pays étrangers, dont des pays européens. Les idées débattues feront leur chemin dans la mise en œuvre de ces réformes. L ouverture a été faite par Monsieur le Ministre de l Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique. Différents points ont été soulevés comme la nécessité d améliorer le rendement interne et externe du système de formation, de développer des relations nouvelles entre le monde socioculturel, économique, politique et l Université. La réforme en cours la promotion de la formation continue Des rapports entre le système de formation et le monde productif sont nécessaires pour établir une adéquation entre les attentes des uns et des autres. Par ailleurs, quand on parle d autonomie de l Université, il faut entendre autonomie des projets universitaires et pas seulement l autonomie administrative et budgétaire par rapport à la tutelle. D autant plus que l Université devient autonome à la lumière de la réforme. Elle sera donc plus apte à répondre à la demande économique. A son tour, monsieur le Président de l Université Pierre Mendès-France a mis l accent sur la nécessaire relation entre l Université et le monde socio-économique. En effet, l Université se trouve au cœur des trois variables de la compétitivité du territoire : technologie, talent et tolérance. Monsieur le Président de la Région de Bruxelles a rappelé les relations de partenariat entre la région de Bruxelles-Capitale et Casablanca-Rabat. Il souhaite que ces canaux de coopération entre les Universités de Bruxelles et les Universités marocaines continuent à se développer. INTERVENTIONS Mr le Pr H. Boutaleb, Président de l Université Mohammed V- Agdal a souligné que dans un contexte de mondialisation, de prééminence de l économie du marché, l Université est appelée à subir une mutation au niveau des objectifs, des missions et des concepts. L Enseignement Supérieur a de nouveaux objectifs tels : - la formation de ressources humaines dotées d un esprit de citoyenneté, de démocratie et du respect des droits humains ; - un développement global et durable ; - la formation des citoyens ; - augmenter le développement des technologies ; - participer au développement du patrimoine culturel et civilisationnel

79 Parmi les nouvelles missions, il y a le développement de la capacité d interagir avec l environnement (métiers futurs) pour co-évoluer dans les domaines d excellence, l accompagnement de la vie professionnelle, le renforcement de l ouverture sur le monde, et enfin l amélioration de l égalité des chances et de la justice sociale. Aussi de nouveaux concepts apparaissent-ils : - Flexibilité de la formation en tenant compte de l environnement immédiat et mondial ; - La diversité grâce à une université décloisonnée ; - L homogéinité et la cohérence ( système cohérent avec une mise en commun des ressources des institutions et universités) ; - La contractualisation : avec l Etat et avec les opérateurs économiques et la société civile ; - La compétitivité entre établissements universitaires, enseignants chercheurs, et étudiants ; - L incitation matérielle ; - L évaluation ; - La souplesse en instaurant des passerelles intra et inter-universités. Le Professeur N. Elaoufi de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Rabat nous fait un diagnostic de la situation de la recherche scientifique au Maroc: une insuffisance de moyens, faible coordination de la recherche à l échelle nationale, une absence d évaluation des résultats de l exercice de recherche, un fonctionnement éclaté des différentes composantes du système, une imperfection de l information scientifique et technique et une absence de dispositifs de communication et d échange entre les chercheurs, une trop faible articulation de la recherche par rapport au secteur productif et par rapport à la région. La réforme permettra d opérer une inflection par rapport au rôle de l Université justifié non seulement par le principe d adéquation avec l emploi mais aussi avec l objectif de faire de l Université la locomotive du développement économique et social. Le Professeur Mokhtar El Harras, de la Faculté des lettres et sciences humaines de Rabat nous a fait part des résultats d une enquête sur les attentes réciproques de l Université et des opérateurs économiques pour combler le déficit de confiance. Dans un contexte de globalisation, les concepts de compétitivité dans un contexte concurrentiel, de bonne gouvernance, d adéquation de la formation aux attentes du tissu productif, ne reçoivent pas leur plein contenu. L Université attend une implication du monde de l entreprise dans le financement, dans le cursus pédagogique, la valorisation de la recherche. Les opérateurs demandent l adéquation de l offre de formation à leur demande, des aménagements institutionnels de coordination, la focalisation de la recherche sur la recherche-développement et la recherche-actions si utiles pour le développement régional. Il y a aussi constate le Professeur El Harras, une distance entre les deux pôles, à réduire par un partenariat. Il énumère les jalons au niveau de l expertise nationale, de la formation, de l information électronique, etc En attendant de trancher cette question, des mesures immédiates s imposent: la qualité, la visibilité du terrain socio-économique, la réduction de l écart entre taux d encadrement des grandes écoles et les facultés. Or entre l entreprise et l Université demeure posé le problème de communication et donc la disponibilité de l information de part et d autre

80 C est ce qui ressort à travers la communication de Madame le Professeur H. Kahack de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Rabat quand elle nous parle de l image de l Université. Le problème doit être posé en termes d une approche communicationnelle par la détermination et par la définition de l état actuel de sa représentation sociale ou de son image. Le diagnostic réalisé montre que l Université a une image «tangente» (ni positive, ni négative) en termes de notoriété, utilité, efficacité, crédibilité. Le développement d une communication institutionnelle structurée devrait permettre à l Université de se construire une image positive et de répondre aux attentes de son environnement. Cette image requiert une communication réaliste, structurée, opérationnelle, dynamique en direction de l environnement comme le souligne Monsieur le Professeur D. Fadli de la Faculté des Sciences de Rabat. Les responsables de la communication doivent adopter des planifications et des attitudes compatibles avec la réalité interne de l Université en tenant compte dans le cadre de la nouvelle reforme des attentes et intérêts de l enseignant chercheur. Ce dernier doit disposer de structures organiques de la communication, de processus réglementaires et des méthodologies de travail qui lui servent de point de repères en direction de l entreprise

81 Université et Territoire : le cas de Grenoble Université et Territoire : le cas des sciences sociales et humaines à Grenoble Résumé : Expérience de l'université Pierre Mendès - France - Grenoble Claude COURLET Alain SPALANZANI Université Pierre Mendès - France - Grenoble 2 Cette note est destinée à faire le point sur les rapports entre les universités et leur territoire à travers l'exemple significative Grenoble et avec un regard particulier pour les sciences sociales et humaines (SHS) A l'heure de la mondialisation, le territoire (au sens infra-national) s'affirme de plus en plus comme l'une des composantes de- la compétitivité et du développement économique. Les universités participent à ce mouvement: proposer à la fois à leurs étudiants des diplômes visibles et lisibles au niveau international et participer à la construction d'une offre de formation et de recherche en cohérence avec leur environnement socio-économique de proximité. Notre contribution se construira autour des points suivants. 1 - L'impact du pôle scientifique grenoblois. le site de Grenoble offre un ensemble de formation à étudiants (année 2000/2001) dont dans quatre universités soit 12% de la population de l'agglomération (moyenne nationale, 2,5%); plus de 3% des étudiants inscrits en France le sont à Grenoble, alors que la population locale ne représente que 0,71% de la population française. Les universités participent à un dispositif d'enseignement et de recherche assez exceptionnel rassemblant quelques personnes dans le service public Le budget consolidé de cet ensemble (compte financier des établissements plus contrats publics) représente une somme d'environ un milliard d'euros soit un peu plus de 4% du PIB du département de l'isère. Au-delà de ces chiffres, l'impact socio-économique des universités sera analysé à trois niveaux: -l'enseignement supérieur comme pourvoyeur d'une offre de proximité en personnel qualifié et en compétences, -la mise en place de filières professionnelles, -la recherche et le développement local: création d'entreprises et d'emplois, mise en place de dispositifs de valorisation (plate- formes technologiques, incubateur, recherche sur les usages...)

82 2 - De nouveaux partenariats Ces évolutions définissent de nouveaux partenariats avec les milieux économiques, mais aussi avec les collectivités territoriales et notamment la région avec la mise en place dispositifs originaux d'appui au développement des universités au niveau local et international: contribution à la construction d'une attractive territoriale et régionale. 3 Analyse d'un exemple significatif de ces nouveaux partenariats : Grenoble Pôle Européen rassemblant tous les décideurs du site dans une perspective de veille et de réf1exion stratégique. Introduction : * Communication * Cette note est destinée à faire le point sur les rapports entre les universités et leur territoire à travers l exemple significatif de Grenoble et avec un regard particulier pour les sciences sociales et humaines (SHS) et de l Université Pierre Mendès France (UPMF) A l heure de la mondialisation, le territoire (au niveau infra-national) s affirme de plus en plus comme l une des composantes de la compétitivité et du développement économique. Les universités participent à ce mouvement : proposer à la fois à leurs étudiants des diplômes visibles et lisibles au niveau international et participer à la construction d une offre de formation et de recherche en cohérence avec leur environnement socio-économique de proximité. Le site de Grenoble offre un ensemble de formation à étudiants (année universitaire 2000/2001) dont dans quatre universités soit 12% de la population de l agglomération (moyenne nationale, 2,5%) ; plus de 3% des étudiants inscrits en France le sont à Grenoble, alors que la population locale ne représente que 0,71% de la population française. Les universités participent à un dispositif d enseignement et de recherche assez exceptionnel rassemblant quelques personnes dans le service public. Le budget consolidé de cet ensemble (compte financier des établissements plus contrats publics) représente une somme d environ un milliard d euros soit un peu plus de 4% du PIB du département de l Isère. Au sein de cet ensemble, l UPMF avec étudiants environ participe à sa manière à cette construction territoriale. Elle rencontre alors des partenaires essentiels : entreprises, collectivités territoriales et notamment la région Rhône-Alpes. La question de l appréciation du poids et de l influence d une université dans son environnement socio-économique ouvre à des interrogations aussi nombreuses que le sont les relations de l institution Université avec son environnement, relations qui sont autant d interdépendances et d enchevêtrements divers. En vue de procéder à cette spécification, nous reprendrons la proposition de Jean Paul Laurencin 3 de décliner les modalités de la présence de l Université dans son environnement local et régional en les qualifiant d interactions de la proximité. On distingue alors trois grands types d interactions, ces trois types étant rattachés aux trois grands volets de son action comme on le voit dans le tableau ci-dessous. 3 J-P Laurencin L UNIVERSITE PIERRE MENDES FRANCEDANS L AGGLOMERATION GRENOBLOISE ET LA REGION RHONE-ALPES (nov. 2002)

83 LES INTERACTIONS DE LA PROXIMITÉ Les types d effets La marque et l atout d une agglomération urbaine de dimension européenne Un pôle du développement technologique et économique régional Une culture ouverte sur l extérieur Les volets de l action La formation initiale et continue La recherche et l innovation Les autres activités tertiaires I - L offre de formation de l Université : la marque et l atout d une agglomération urbaine de dimension européenne 1 - Approche globale Avec sa mission de formation qui reste sa mission première du fait des moyens qui lui sont associés, l Université donne à la ville ou plutôt à l agglomération urbaine le label d une grande ville à dimension européenne voire internationale. C est le cas pour Grenoble comme pour les villes universitaires où l on trouve tout l éventail des programmes de formation de l enseignement supérieur. Bien que concentrée sur le volet de l enseignement et de la connaissance c est-à-dire sur un patrimoine immatériel, la présence de l Université est au cœur du développement urbain d une ville comme Grenoble. C est une première raison pour considérer que l interaction de proximité privilégiée de l Université dans sa mission principale la place dans une relation très étroite bien que non exclusive avec la ville. Cette situation comporte un aspect quantitatif et un aspect qualitatif : - Un premier aspect quantitatif auquel contribuent l ensemble des Universités présentes dans l agglomération grenobloise est le développement parallèle de la taille du site universitaire et de la démographie de l agglomération, développement combinant l attractivité que le site universitaire donne à la ville-centre 4 et la nécessité du renouvellement de l offre de formation sous la pression des besoins de l économie de l agglomération. Pour gérer cette combinaison et tout ce qu elle implique (transports, logement étudiant), l agglomération et les Universités sont elles-mêmes amenées à expérimenter un pilotage au niveau inter-communal (via la Metro) et inter-universitaire (via le GPEUS dit Pôle européen) qui élève leur degré d intégration et leurs relations mutuelles. Grenoble Pôle européen Fondé en 1992, par les quatre universités, les collectivités dont le région Rhône-Alpes, les grands organismes de recherche publics et privés implantés sur le site grenoblois, les représentants de grands groupes industriels fortement impliqués au niveau local, le pôle se veut être une structure de concertation, un instrument de mutualisation d actions et un laboratoire d idées, fonctionnant sur le principe de la subsidiarité. Il compte une quinzaine de 4 Elle l est d autant plus que la part de la population étudiante dans la population de l agglomération y est particulièrement élevée comme c est le cas à Grenoble

84 membres (fondateurs cotisants et associés) et repose sur un plan quadriennal signé avec l Etat. Il fonctionne en commissions et couvre un certain nombre de secteurs stratégiques pour le site grenoblois : la vie étudiante et culturelle, la coopération documentaire, la prospective de site, la communication et l information du site, la promotion de l activité scientifique et de la valorisation de l international avec notamment un conseil scientifique international qui donne un avis sur les projets et grandes orientations de recherche et d enseignement du site. Le pôle est une sorte de lieu de systématisation de liens avec l extérieur et l international et un espace de coordination des actions et des attentes des acteurs impliqués dans le pôle scientifique et technologique grenoblois. - Un second aspect, qualitatif celui-là et sur lequel chaque Université joue un rôle plus spécifique, est l influence de l Université sur l organisation économique et sociale de la ville. C est le cas pour les universités scientifiques et technologiques (UJF et INPG) et c est aussi le cas pour une université de sciences humaines et sociales. On pense ici, mais un bilan précis s imposerait, à des externalités aussi diverses que la stimulation de la vie culturelle de l agglomération ou à l implication directe et indirecte des membres de l Université dans les responsabilités citoyennes essentielles au fonctionnement des institutions locales (municipalités, sociétés d économie mixte, centres de formation des personnels communaux, associations de développement local ). 2- Evaluation détaillée - Sur le plan quantitatif, le poids de l UPMF, avec ses étudiants, est à la mesure de la part qui est la sienne dans la population étudiante de l agglomération grenobloise. Toujours sur le même plan, sa présence dans divers lieux fort différents de l agglomération - installations du Campus, de Vigny-Musset, de la place Verdun et de la place Doyen Gosse - en font un acteur majeur de la vie urbain de cette agglomération. S il fallait illustrer la dimension économique de son poids démographique, une mesure possible est le coût de cette formation, sachant que le coût annuel moyen d un étudiant est de 6590 Euros 5 soit : x 6590 Euros = 125 Millions d Euros. Cette dépense globale pour le fonctionnement de l UPMF dans sa mission de formation est une mesure pertinente de son poids économique dans l agglomération dès lors que cette dépense se réalise dans le périmètre de l agglomération et lui seul. Un aspect non négligeable de ce poids économique est en effet l ensemble des activités induites par les dépenses de la population universitaire et notamment par les étudiants. Il serait par exemple intéressant de calculer les revenus que les étudiants apportent aux résidents grenoblois par les loyers qu ils payent pour se loger. - Sur le plan qualitatif, l importance de l UPMF dans l agglomération grenobloise est à la mesure de la notoriété de ses membres, notoriété scientifique d une part, citoyenne d autre part, et des effets positifs d attractivité qu en retire l agglomération. Surtout liée au pôle de formation initiale et continue qui constitue la mission première de l Université, cette interaction entre la ville et l UPMF est d autant plus forte que la carte des programmes cherche à répondre à des demandes exprimées par d autres acteurs de l agglomération (milieux professionnels, culturels, entreprises, collectivités territoriales, 5 Pour les IUT, ce coût est supérieur (8790 Euros) et pour les grandes écoles d ingénieurs il l est encore plus. Cf. Chiffres de la rentrée universitaire Cf. aussi

85 associations ) c est-à-dire à des besoins spécifiques du développement de l agglomération. C est aussi en retour le meilleur moyen d assurer une professionalisation des étudiants. A partir de là une conclusion logique en découle qu il est bon de noter. Par son offre de formation la présence de l UPMF dans son agglomération sera d autant plus forte qu elle se situera dans des relations de partenariat avec les autres acteurs au point de pouvoir adapter cette offre aux demandes jugées opportunes et justifiées de ses partenaires. Dans cette voie on peut chercher à apprécier cette présence en dynamique et ceci en partant des principaux défis que rencontre le développement de cette agglomération avec des conséquences de ces défis sur la demande de formation de travailleurs qualifiés. Cette demande est inhérente à trois grandes relations autour desquelles s'organise toute économie de haute technicité comme l'est l'économie de l'agglomération grenobloise : 1 - la relation entre la production et la technologie qui pose le défi des capacités locales de recherche et d innovation, 2 - la relation entre la production et les marchés qui pose le défi des capacités locales de gestion, de marketing, de logistique et d'organisation, 3 - la relation entre la production et les services publics et culturels dès lors que la qualité de ces services est de plus en plus décisive dans l attrait d'un territoire. Si l'agglomération apparaît surtout armée pour le premier défi, ses atouts pour le second 6 et pour le troisième dépendent en grande partie des choix qui seront faits dans une Université de sciences sociales et humaines. C est sans doute dans ces deux derniers domaines qu un effort conséquent doit être entrepris dans les années à venir. II - L activité de recherche de l Université en fait un pôle du développement technologique et économique régional 1- L interaction avec le territoire régional A l exception de certains domaines traditionnels, les orientations des recherches menées dans une Université de sciences sociales et humaines comme l UPMF sont loin d avoir un lien étroit avec le territoire de proximité immédiat qu est l agglomération urbaine. C est d autant plus vrai quand ces recherches sont inscrites dans des programmes pilotés par des organismes nationaux comme le CNRS, sans parler des pilotages à plus grande échelle. Entre le niveau local de l agglomération urbaine et le niveau national ou international, la région est cependant un territoire pertinent avec lequel la recherche universitaire interagit particulièrement à un moment ou à un autre. Et ceci pour les raisons suivantes. La région est le niveau territorial auquel des recherches dans une Université comme l UPMF doivent nécessairement avoir une visibilité et une réputation minimales pour pouvoir s affirmer. 6 compte tenu également du handicap de l'agglomération en matière de gestion des flux de transport, de commerce de gros et dans un autre domaine d'intermédiation financière. C'est d'ailleurs ce qui fait que l'agglomération de Grenoble restera toujours une agglomération moyenne, isolée par rapport aux grands axes européens de circulation. (d'après J. Champ et N. Rousier dans Grenoble une ville en mouvement, 1997 p

86 C est aussi à ce même niveau que les résultats de recherches de qualité assurées de pérennité et reconnues nationalement ou internationalement sont le plus souvent susceptibles d être transférées dans des démarches de valorisation qui sont autant de débouchés des innovations des Universités dans leur environnement. Or ces démarches de valorisation sont d autant plus assurées de succès qu elles empruntent des réseaux fondés sur une proximité locale ou régionale favorable au montage des projets et à leur protection contre des projets concurrents. On peut enfin constater que contrairement à la ressemblance des cartes de formation de sites universitaires mêmes proches comme le sont les sites de Lyon et de Grenoble, les recherches qui y sont menées témoignent au contraire de spécialisations ou de différences d autant plus marquées que ces sites sont proches et appartiennent à la même région. C est d ailleurs une situation propice à l accès à la taille critique des équipes de recherche des Universités rhône-alpines. D où la pertinence accrue d une réflexion situant au niveau régional et pas tellement à celui de l agglomération les externalités et autres effets positifs du potentiel de recherche et d innovation d une Université comme l UPMF. 2- Les activités de recherche de l UPMF : un atout du développement économique régional Comment mesurer les effets des recherches conduites dans une Université comme l UPMF? S agissant des recherches les plus abouties, la non brevetabilité de leurs résultats opératoires (méthodes, bases de données, progiciels) soustrait leur évaluation économique à toute mesure marchande. Et que dire des recherches en cours dans le domaine des sciences sociales et humaines, recherches dont les résultats exigent encore une longue maturation pour s imposer dans les publications de la communauté scientifique et une gestation supplémentaire pour que les résultats théoriques soient susceptibles d instrumentation et d application? Le foisonnement des thèmes étudiés, la diversité des pratiques de recherche dans les disciplines de SHS réunies dans une Université comme l UPMF, les retombées plus ou moins directes des recherches sur les enseignements, les compétences induites d expertise acquises par certains enseignants-chercheurs, tout cela participe de la formation d un actif immatériel qui prend pleinement part à la construction de ressources territoriales dans les disciplines concernées. Dans certains cas, le renouvellement des problématiques d analyse et d action dans les entreprises et les institutions extérieures à l UPMF repose souvent sur le croisement interdisciplinaire de ces ressources. C est le cas par exemple avec les liens tissés à Grenoble entre l UPMF, l IMAG et le CEA-LETI sur les méthodes de conception des objets communicants et l accompagnement de la recherche technologique dans le domaine des technologies de l information et de la communication. Dans ce domaine stratégique, l UPMF contribue activement à fonder une méthode compétitive de sélection des innovations. D autres exemples pourraient être avancés, sans oublier la question de la mesure soulevée plus haut. Une mesure globale de cet actif n est autre que le chiffre d affaires annuel des contrats de recherche de l Université (via ses laboratoires ou ses membres) avec des maîtres d ouvrage extérieurs, le cas des organismes de tutelle (et de leurs subventions) devant être considéré à part

87 La somme des contrats de recherche et assimilés signés chaque année dans lesquels l Université est engagée - contrats réévalués en tenant compte des coûts complets 7 - fournit en effet une estimation de l activité en question comme on peut le faire pour toute entreprise privée attachée à des activités d études, de veille ou de recherche-développement. Ce chiffrement reste à faire. Pour compléter cette mesure une estimation plus fine des effets des recherches menées par l UPMF sur son environnement devrait analyser, contrat par contrat, les résultats obtenus et les changements auxquels ces résultats ont contribué. On saisirait au passage certaines relations structurantes associant l UPMF à des institutions diverses ainsi que les retombées économiques internes à l Université comme les emplois qui ont été créés. 3- La valorisation des innovations dans les sciences sociales et humaines Cette problématique de mesure des effets de la recherche universitaire est certes limitée. On ne tient pas compte par exemple ni des effets obtenus en matière de réputation scientifique ni des discontinuités que la course aux contrats peut introduire dans les programmes de recherche et d enseignement, affectant l organisation même des laboratoires. Elle n en pas moins opératoire puisque un service de valorisation a été créé et, que c est dans cette voie, que s inscrivent les activités de valorisation grâce auxquelles les innovations des chercheurs de l UPMF s incarnent dans des créations d entreprises en s appuyant sur les dispositifs techniques et financiers locaux et régionaux. Organisée par des contrats équitables entre ces entreprises et l Université, la valorisation des compétences de recherche de l UPMF démontre leur compétitivité dans l environnement socio-économique régional. Par cette ouverture, la valorisation procure en retour un renouvellement des questions posées et ainsi une dynamisation de la recherche au sein de l Université. Outre la présence plus active de l Université dans son environnement et les avantages matériels et financiers que l on en retire, ces expériences d essaimage aident à mieux apprécier l adaptation de nos potentiels de recherche et d expertise aux attentes de notre société. Pour l UPMF et après deux ans et demi d utilisation de la loi sur l innovation et la recherche du 12/7/1999, six entreprises créées ou en projet de création (actuellement dans l incubateur Grenoble-Alpes-Incubation) témoignent de cette démarche entrepreneuriale de l UPMF. Citons les entreprises Lork System, Intellogos-Tellogos, Getedes, Ad Valor, Themeris, Asc. 4- La valorisation des innovations par les sciences humaines et sociales Cette valorisation s opère à travers les partenariats entre les chercheurs de l UPMF et les acteurs de la recherche industrielle et technologique, partenariats déjà évoqués plus haut. 7 L adjectif complets signifie notamment la prise en compte des coûts salariaux des personnels sur statut honorant ces contrats, lesquels coûts sont rarement facturés

88 Un bon exemple est la convention de partenariat scientifique en cours d élaboration associant l UPMF au CEA dans le cadre du montage d IDEAS LAB 8 De cette façon, l UPMF contribue aussi à relever le premier des trois défis évoqués plus haut c est-à-dire le défi des capacités locales de recherche et de conception qui sous-tendent la poursuite du développement de l Isère et de la région Rhône-Alpes. Dans divers autres cas, cette implication de l UPMF dans les relations avec les acteurs locaux et régionaux de l industrie et des services est plus individuelle, relevant de compétences d experts, dont on traite dans la rubrique suivante. III - Les autres activités tertiaires : des activités d information de communication et d expertise tournées vers l extérieur En marge des activités de formation et de recherche dont nous avons traité, une Université comme l UPMF assure de nombreuses prestations liées à son fonctionnement institutionnel, qui sont autant de services plus ou moins marchands rendus au sein des collectivités qui forment son environnement (1 ). Un deuxième bloc, très important, est celui des services d experts rendus par les enseignants-chercheurs à titre individuel (2 ), services distincts des activités de recherche évoquées dans la rubrique précédente. 1- Les services d information, de communication et de mise en réseau De manière générale ces services sont associés aux missions de formation et de recherche. Ces services étant assurés par des organisations ad hoc mises en place au sein de l Université et qui pour certaines s autofinancent partiellement, leurs relations avec l environnement local et régional peuvent être appréciées par les moyens humains inscrits dans ces organisations et par les effets positifs des interactions qui s établissent ainsi entre l Université et cet environnement 9. Relèvent de cette analyse les prestations suivantes: - l édition d ouvrages avec un éditeur comme les P.U.G. auxquelles l UPMF contribue activement ( la moitié des ouvrages édités aux PUG sont le fait d enseignantschercheurs de l UPMF ), - l instrumentation des techniques de communication interactive les plus modernes avec la plate-forme multimédia, - l expérimentation de l enseignement à distance par les techniques de visioconférence, cette expérimentation ouvrant la voie au e-learning. - l action de sensibilisation et de formation à l entrepreneuriat par la cellule CRE-SA 8 Dont les objectifs sont les suivants : Eclairage-sélection des trajectoires technologiques les plus porteuses dans le domaine des objets et services communicants pour des métiers complémentaires contraints d innover en permanence Allocation des moyens de conception en R D aux pistes technologiques les plus pertinentes Test de maquettes de conception de nouveaux objets ou services communicants et de leurs diverses applications possibles à la disposition d entreprises de secteurs variés 9 Nous ne considérons donc pas les prestations internes de services comme celles fournies par les services de maintenance informatique ou de réparation matérielle dont est dotée l Université, bien que ces services fassent partie du bloc de compétences de l UPMF

89 - la relation instituée avec les entreprises par les services (dans les UFR et par les services centraux) des relations avec les entreprises, services au pilotage des formations et à la bonne organisation des stages des étudiants dans les entreprises (conventions CIFRE également) - l information et l orientation professsionnelle des étudiants avec le C.I.O qui a luimême des antennes dans l agglomération souvent associés aux services de l ANPE. - l accueil des étudiants étrangers et réciproquement l organisation de séjours à l étranger des étudiants français. 2- Les services d expertise des enseignants-chercheurs de l UPMF Les compétences personnelles acquises par nombre d enseignants-chercheurs donnent lieu à diverses interventions d experts qui constituent autant de prestations dans le domaine du tertiaire hautement qualifié. Outre les situations traditionnelles caractéristiques des disciplines liées à des professions libérales comme les avocats ou les conseils en gestion ou encore les experts-comptables, les prestations individuelles (et de ce fait distinctes de la recherche) assurées par des membres d autres disciplines constituent une offre précieuse de consultance insérée dans l économie locale et régionale. C est le cas par exemple pour la sociologie, la psychologie expérimentale, la linguistique appliquée, la science politique et même l histoire. Si l on pouvait recenser ces implications des membres de l UPMF en tant qu experts auprès des particuliers, des entreprises et des institutions publiques et privées, on constaterait sans aucun doute que par ces activités éminemment marchandes mais de ce fait mal connues, l UPMF est un acteur non seulement économique et social mais aussi culturel de premier plan dans son agglomération et dans sa région. La politique de soutien à l enseignement supérieur et à la recherche de la région Rhône- Alpes L enseignement supérieur bénéficie depuis de nombreuses années d un soutien appuyé en Rhône-Alpes. Les différentes équipes ont toujours considéré qu avec la recherche, et la technologie, un enseignement supérieur, diversifié et bien positionné au niveau international, constitue un excellent levier pour promouvoir un développement économique durable et pour promouvoir au renforcement harmonieux et solidaire des territoires. Cette volonté trouve sa traduction dans trois grandes lignes d action budgétaires : - le développement universitaire où l on retrouve les actions inscrites dans le contrat de plan Etat Région (CPER ) : immobilier universitaire, information-orientation - vie étudiante, réseau de communication et technologies d information et de communication ; - l ouverture et mobilité internationale. La région Rhône-Alpes est dans un rôle de leader au niveau national avec deux priorités actuellement : la mobilité internationale des étudiants de région (aides attribuées à 5000 étudiants), le soutien aux projets des établissements à travers l appel d offres intitulé «Initiative Campus Action» (INCA) ;

90 - l enseignement supérieur et insertion professionnelle. On retrouve ici une priorité qui se situe bien au carrefour de différentes compétences confiées par le législateur à l autorité régionale : développement économique, formation professionnelle, soutien à l emploi. Trois actions sont ici privilégiées : * bourses de stages dans les pme/pmi, * aides aux établissements pour la création de filières professionnelles, de lieux d interfaces entre étudiants, universités et entreprises, afin de rapprocher les cultures et de favoriser l insertion professionnelle des jeunes diplômés, * apprentissage qui se développe depuis peu d années notamment à l UJF et à l UPMF. La politique de soutien à la recherche également très active s effectue aussi pour une large part à travers le CPER et concerne plus ou moins directement les universités. Cinq axes semblent se dégager : - investissements lourds et délocalisations, - programmes thématiques accompagnant le premier axe afin de développer- renforcer des pôles d excellence : développement durable, biotechnologies, productique, nano et microélectronique, aide à la décision etc - programmes spécifiques : émergence (soutien à des projets originaux), tempra/mira (coopération universitaire et scientifique avec des aires géographique ciblées dont la Méditerranée) - fonds d incitation au transfert de technologie, - développement technologique des pme/pmi

91 Intervention de Lucette DIXON Directrice de l enseignement supérieur Région Rône-Alpes Synthèse : Elle a essentiellement évoqué le rôle de la région Rhône-Alpes: 1/10 de la population française. 1/10 des étudiants français. La région essaie d'induire un développement harmonieux de sa région et pour cela elle met en place une stratégie qui est discutée. Bien que ce soit encore l'etat qui est le garant de la souveraineté du service public et économique, la région intervient dans l'enseignement (ex: construction de lycées). Elle investit dans l'enseignement supérieur car la formation est un moteur du développement. Elle participe aussi à l'insertion des jeunes, à l'aide aux PME et PMI et à l'aménagement du territoire. Le conseil régional intervient pour que: le Savoir (quelle que soit sa nature) soit partagé et divulgué le plus possible. Il encourage l'excellence scientifique. Il participe au renforcement du tissu socio-économique en contribuant à la création et à l'encouragement d'entreprises innovantes. Il veille à ce que le développement du territoire national soit harmonieux (ex: accès à Internet pour une majorité de citoyens) Soutien la création d'entreprises issues de pépinières par la mise à disposition des jeunes entrepreneurs de fonds de soutien. La région travaille de sorte que ses intérêts coïncident avec ceux de tous les établissements (PME, PMI et laboratoires). La région Rhône-Alpes œuvre aussi pour que les jeunes s'ouvrent sur les autres civilisations et cultures. Pour cela il existe des aides et des bourses aux étudiants pour leur mobilité hors frontières et... La région Rhône-Alpes a la chance d'être dotée de grandes universités et écoles. Les services de la région participent aux travaux de ces établissements et sont partie prenante de leur devenir (tous les services travaillent en réseau)

92 Intervention : Région Rône Alpes Deuxième Région française avec 5,5 M d habitants, la Région Rhône-Alpes bénéficie d une armature urbaine dense : Lyon, Grenoble, Saint Etienne La Région Rhône-Alpes regroupe 10 % de la population française dans 8 départements. Un rhônalpin sur 3 a moins de 20 ans. Enseignement Supérieur : environ étudiants (10 % au total de la France), 8 universités, 35 grandes écoles et instituts situés à Lyon, Grenoble, Saint Etienne, Annecy et dans des villes de taille moyenne, chercheurs (public et privé), environ 600 laboratoires publics, deuxième Région après l Ile de France en matière de recherche, Point fort de la recherche rhônalpine : informatique, sciences de la vie et de la santé, chimie, matériaux, physique et un pôle sciences humaines et sociales important. 1. Les Régions en France L Etat est garant de souveraineté nationale, à ce titre il assume principalement les missions de service public relatives à l enseignement, la justice, le maintien de l ordre public et la défense du territoire, l économie nationale et la protection sociale, l organisation et l équipement du territoire en grandes infrastructures (autoroutes, ports ) la culture et les relations étrangères. La Commune, le Département et la Région organisent librement un territoire particulier La Commune est essentiellement compétente pour mettre en œuvre les services municipaux, gérer les propriétés communales et protéger les intérêts économiques et sociaux de la population (écoles primaires), Le Département construit et entretien les collèges, gère les services départementaux (services sociaux, santé ), La Région agit pour la formation générale et professionnelle (constructions et maintenance des lycées, insertion des jeunes dans le monde du travail ), le développement économique et l emploi (aides eux entreprises ), l aménagement du territoire (transports collectifs régionaux de voyageurs ) et la coopération internationale. La Région comporte deux assemblées : - une association socioprofessionnelle (le CESR), - une association d élus : le Conseil Régional

93 Les débats nationaux en cours sur une nouvelle étape dans la décentralisation pourraient rendre mes propos d aujourd hui caduques. 2. Les choix stratégiques de la Région Rhône-Alpes Bien qu il n y ait aucune obligation légale, depuis sa création la Région a décidé d investir pour l Enseignement Supérieur, la Recherche et la Technologie considérant que ces secteurs jouent un rôle important dans la politique de développement économique et dans l aménagement du territoire. Le Conseil Régional fixe ses grands objectifs en matière d enseignement supérieur, de recherche et de technologie, fait voter chaque année les moyens qu il juge nécessaires à leur mise en œuvre, se dote des outils pour y parvenir Les grands objectifs contribuer à la formation et au développement des jeunes et plus largement de tous les rhônalpins tout au long de leur vie et faire partager le savoir, renforcer le tissu industriel, en particulier les PME-PMI et les liens avec les acteurs socio-économiques, favoriser le développement harmonieux des territoires de Rhône-Alpes, contribuer à l excellence scientifique, soutenir la création d entreprises innovantes liées à la recherche publique Pour ce faire en 2002, la Région Rhône-alpes a consacré environ 100 millions d uros à l enseignement supérieur, la Recherche et la Technologie. Enseignement Supérieur : 60 M Recherche / Technologie : 40 M 2.3. Ces crédits permettent à la Région de développer deux types de politiques : l aide aux personnes, étudiants majoritairement mais aussi enseignants et chercheurs pour ce qui est de leur mobilité internationale ou leurs projets de création d entreprises, l aide aux établissements d enseignement supérieur et aux laboratoires de recherche. Aide aux établissements Toutes les interventions de la Région sont faites au travers de procédures mises en œuvre avec les chefs d établissements : Présidents d Universités, Directeurs d Ecoles, d Instituts ou de Laboratoires

94 Par exemple : en matière d enseignement supérieur - le développement de l apprentissage, - le programme «Initiatives Campus Actions» (aménagement des campus, vie étudiante, évolution des cursus, accès et usages des TIC, aide à l insertion professionnelle, ouverture internationale aux ). ou en matière de recherche - les programmes de thématiques prioritaires. en matière de technologie - le fonds d incitation au transfert de technologie ou le dispositif régional de soutien à la création d entreprises innovantes en lien avec la recherche publique et plus spécialement la participation au fonctionnement des deux incubateurs régionaux. Aide aux personnes S agissant de l aide aux étudiants, il faut la replacer dans son contexte : la Région considère que sa priorité est la formation des rhônalpins tout au long de leur vie, elle y consacre la moitié de son budget (787 M ). L ambition de la Région Rhône-Alpes est de faciliter l insertion professionnelle des jeunes et leur développement culturel ; pour ce faire, elle a mis en place différents programmes de bourses : bourses de stages en PME-PMI (environ par an), bourses de stages ou de formation ou de thèses à l étranger d un montant de 380 par mois pour des durées variables (environ en 2003). Je voudrais conclure en disant que toutes ces politiques n ont de sens que parce que la Région Rhône-alpes est dotée de grands établissements d enseignement supérieur et de recherche bien sûr, mais aussi parce qu ils travaillent en réseau et ont depuis longtemps structuré leurs partenariats ; CURA, AGERA, CEPRRA qui sont les interlocuteurs de la Région lors de la définition des politiques et de leur mise en œuvre. C est aussi parce que ces établissements ont compris depuis longtemps que leur ouverture internationale est décisive dans leurs projets de développement et que pour être pertinent les réseaux universitaires et scientifiques rhônalpins doivent se positionner dans de grands réseaux internationaux. C est pour cela que la Région Rhône-Alpes est heureuse d être aujourd hui à leur côté ici, au Maroc, dans la grande Région partenaire de la Région Rhône-Alpes qui est celle de Rabat Salé

95 Les apports de l université Libre de Bruxelles au développement économique et social de la Région de Bruxelloise Résumé : Université Libre de Bruxelles Olivier VANDENPUT, Conseiller scientifique CP161 Av. F.D. Roosevelt 50 B-1050 Bruxelles Les apports des universités au développement économique et social des Régions dans lesquelles elles sont implantées sont multiples En tant qu'institutions d'enseignement, elles assurent la formation du capital humain nécessaire a ce développement. En tant qu'institutions scientifiques et culturelles, elles sont une composante souvent essentielle du patrimoine intellectuel de leur région, et constituent un puissant facteur d'attractivité et de rayonnement En tant qu'entreprises, elles contribuent directement ou indirectement à l'emploi local, et réalisent des projets immobiliers ou urbanistiques d'envergure. Dans le cadre de leur mission de service à la collectivité, enfin, elles contribuent à la gestion des problèmes sociaux, au développement des entreprises et à La création d'activités économiques nouvelles. La présente contribution tente de faire le bilan des différentes activités mises en oeuvre l'ulb dans le cadre de ses missions d'enseignement, de recherche et de service à la collectivité, et ceci du point de vue de leur contribution actuelle ou potentielle développement économique région Communication L ULB en bref Fondation : 20 novembre 1834 Université libre : enseignement et recherche fondés sur : le principe du libre examen le rejet des dogmes 9 campus & sites à Bruxelles et en Wallonie Un hôpital académique (Hôpital Erasme) Un réseau d hôpitaux de stages (Bruxelles et Wallonie) 2 parcs scientifiques (Evere, Anderlecht) 2 centres de gestion, de technologie et d innovation

96 14 spin-offs 4 bibliothèques générales, 6 bibliothèques spécialisées étudiants 1/3 d étudiants étrangers (50% citoyens UE)Personnel académique, technique et de gestion: 4500 personnes Personnel de recherche : 1500 ETP répartis sur 4000 personnes Budget total : 199 millions d (dont 66 millions pour la recherche) Université complète avec 7 Facultés, des Ecoles et des Instituts:Facultés : Philosophie et lettres Droit Sciences sociales, politiques et économiques Ecole de commerce Solvay Sciences psychologiques et de l éducation Sciences Médecine Sciences appliquées Ecole polytechnique Ecoles et Instituts : Santé publique Sciences criminologiques Education physique et kinésithérapie Pharmacie Sciences du travail Etudes européennes Langues vivantes et phonétique Gestion de l environnement et aménagement du territoire Statistique et recherche opérationnelle 3 Prix Nobel : Jules Bordet (médecine), Albert Claude (médecine), Ilya Prigogine (chimie) 1 médaille Fields : Pierre Deligne (mathématique) De nombreux Prix Francqui : 9 en sciences naturelles et médicales 6 en sciences mathématiques, chimiques et physiques 5 en sciences humaines 1 prix extraordinaire d études interdisciplinaires européennes

97 Les apports au développement économique régional L enseignement et la formation Les activités de recherche et de service La valorisation Les brevets La création d entreprises L enseignement et la formation Importance cruciale de la formation continuée Sensibilisation de la communauté universitaire à la valorisation et à l4 entreprenariat Nouveaux créneaux de formation La gestion des PME La création d entreprises (et accompagnement) Les activités de recherche et de service La Recherche et développement Les études Les prestations ponctuelles (y compris consultance) Autres activités de support Les Centres d entreprises / Incubateurs - Centre de Technologie et de Gestion des Affaires (Nivelles) - Erasmus European Business & Innovation Center (Bruxelles) Les parcs scientifiques - 3 parcs scientifiques (ERASMUS, DA VINCI, Nivelles) - 70 entreprises; 6000 emplois EEBIC Centre d'entreprises et d'innovation de la Région de Bruxelles-Capitale créé en Les Services d EEBIC L'accompagnement La recherche de partenaires L'infrastructure

98 27 sociétés hébergées Domaines d activité principaux: Biomédical, ICT Parcs scientifiques en Région Bruxelloise 2 parcs scientifiques : ERASMUS, DA VINCI Gérés par la Société de Développement pour la Région de Bruxelles-Capitale (SDRB), organisme de droit public Conditions d implantation Entreprises innovantes Collaborations R&D avec l université respecter les réglementations régionales en matière de protection de l'environnement et d'urbanisme Evolution de la demande Impact sur l activité économique régionale en terme d emplois et de valeur ajoutée (recherche orientée) Promouvoir les échanges entre monde universitaire et monde industriel Accroissement du potentiel scientifique et technologique des universités via le financement de la recherche industrielle de base Favoriser la collaboration interuniversitaire Formation des futurs cadres d entreprises aux technologies émergentes Mission ULB-Interface, instrument de valorisation de l Université Libre de Bruxelles La Cellule Interface Contribuer au rayonnement de l Université et à son insertion optimale dans son environnement économique, social, politique et culturel = 3è fonction de l Université ULB Interface : quelles activités? Promotion des équipes de recherche diffusion d informations, orientation des demandes extérieures, Montage de projets (R&D) identification de partenaires préparation et négociation des contrats Participation au développement économique régional actions thématiques animation technologiques

99 Valorisation des résultats gestion de la propriété intellectuelle, accords de licences création d entreprises Moyens humains Coordination Conseillers scientifiques et experts en valorisation: 3 Ingénieurs ou Docteurs en sciences Conseiller juridique : 1 juriste Promotion et Relations Publiques : 1 personne Insertion 6è PCRD : 1 personne + un secrétariat (1.5 ETP) Promotion des équipes de recherche Réalisation de brochures promotionnelles Organisation d événements (visite labos, séminaires, ) Analyse des besoins des partenaires extérieurs et identification des compétences disponibles (Point d entrée) -mise en contact des partenaires extérieurs avec les équipes de recherche - suivi des collaborations suivi des relations avec les partenaires institutionnels de l ULB (notamment les Régions) - diffusion des informations générales vers les équipes Promotion des équipes de recherche + Informations - formations des chercheurs Sensibilisation et formation à la troisième fonction (organisation de formations à la recherche contractuelle) Information sur les sources de financement possibles organisation de séances d information

100 Montage de projets Gestion des appels d offre en matière de recherche appliquée Prospection et recherche de partenaires Montage des projets préparation des contrats Appui stratégique au développement des activités de recherche contractuelle des services R&D 5 à 600 contrats/an 25Meuros Valorisation des résultats Assurer l identification, la gestion et la protection de la propriété intellectuelle à l Université Accompagnement des chercheurs pour toutes questions relatives à la propriété intellectuelle Examen des clauses de P.I. des contrats, rédaction d accords de confidentialité, brevets, Instruction des dossiers soumis au Fonds des Brevets Inventaire des brevets déposés au nom de l Université Préparation, négociation et suivi des accords de cession ou de licence Négociation du transfert de P.I. vers les spin-offs Brevets Portefeuille: ULB co-titulaire de ~ 35 (demandes de) brevets 7 accords de licence, principalement aux spin-offs TIC 4% 4% Autres 16% Biotech 48% Santé 28% L université est propriétaire des brevets, les chercheurs sont désignés comme coinventeurs Fonds des Brevets ULB + Subventions régionales

101 Partage des coûts liés au dépôt et à la maintenance des brevets (50/50) Partage des produits de la valorisation (règle des 3 tiers) après remboursement des coûts. Spin-offs Identification des projets aptes à création de spin-off Orientation du porteur vers réseau d experts (plan d affaires, recherche de capital, conseil juridique, études de marché, entrepreuneurschip center, incubateurs, ) Négociation de la convention Spin-Off / ULB: les aspects liés au transfert de P.I. la mise à disposition de locaux et d infrastructures la participation de l Université au capital (si raisons stratégiques) Suivi des rapports entre la spin-off et l Université (collaborations de recherche, royalties, ) Spin-offs : situation actuelle 14 Spin-offs créées depuis fin années emplois 13.5 Meuros de chiffre d affaire Plusieurs spin-offs en gestation Biotech-Santé 50% Autres 21% Logiciel -TIC 29% Spin-offs de l ULB : UNIBIOSCREEN s.a. Secteur Biotechnologie Pharmacologie et toxicologie Créée en 1999, UNIBIOSCREEN possède un savoir faire important dans le domaine du développement et de la réalisation de tests d identification de molécules actives contre le cancer et l inflammation. Produits et services Batterie de tests pharmacologiques et toxicologiques applicables aux molécules anticancéreuses et anti-inflammatoires, orientés vers la biologie cellulaire et moléculaire

102 Modélisation in vitro, in vivo et investigations sur tumeurs humaines primitives.secteur Biotechnologie Pharmacologie Spin-offs de l ULB : BRUCELLS s.a. Secteur Biotechnologie Pharmacologie Créée en 2001, BRUCELLS est une spin-off qui valorise le savoir-faire d'un centre d excellence en thérapie cellulaire du cancer. Cette société est le produit d une collaboration entre l ULB et la VUB, avec le soutien de la Région bruxelloise. Produits et services Nouvelles thérapeutiques anti-tumorales / Immunothérapie du cancer : la vaccination par cellules dendritiques (stimulation des cellules du système immunitaire capables de détruire les tumeurs, à savoir les Lymphocytes T tueurs). SOCIETE CREATION PROMOTEURS SECTEUR BIOTECH-TOOLS Bxl 1997 Jean Duchateau Biotechnologie BRUCELLS Bxl 2001 JM.Goldman, Th. Velu, Biotechnologie, J.Urbain, M.Moser, pharmacologie K.Thielemans (VUB) CYPRO Bxl 199 Michel Goldman Biotechnologie DECIS Bxl 1992 Philippe Vincke Décision, Information, Communication, conseils aux entreprises DELPHI GENETICS 2001 Philippe Gabant Biotechnologie EURO HEAT PIPES (EHP) 2001 Jean-Claude Legros Industries de précision, technologies spatiales EUROSCREEN Bxl 1994 Jacques Dumont Biotechnologie HENOGEN 2000 Alex Bollen Biotechnologie LAMDBA-X Bxl 1996 Jean-Claude Legros Industries de précision, technologies spatiales MICROMEGA DYNAMICS 1999 André Preumont Industries de précision, technologie mécatronique OPTIMAL DESIGN 1997 Alain Delchambre Décision, information, communication, conseils aux entreprises SIMUFLOW 1998 Bernard Leduc Mécanique des fluides, conseils aux entreprises TARGET HIT Bxl 2001 Yvon Carpentier Biotechnologie UNIBIOSCREEN Bxl 1999 Robert Kiss Biotechnologie, pharmacologie et toxicologie

103 Conclusions L'Université est capable de répondre avec efficacité aux nouvelles demandes sociétales Pour éviter tout risque de dévaluation, l'université doit tout particulièrement veiller aux aspects suivants:. Intégration de la demande extérieure. Participation au développement économique régional. Gestion stratégique des ressources. Dialogue constructif avec les partenaires Département Recherche En savoir plus Sur l ULB: Sur le Département : Olivier Vandenput, Conseiller scientifique Olivier.Vandenput@ulb.ac.be

104 Intervention de Fransois-Xavier de DONNEA Ministre d Etat - Président de la Région de Bruxelles-Capitale Ministre d'etat Synthèse de Présentation de FX de DONNEA C'était essentiellement un exposé sur le fonctionnement de la région Bruxelloise avec ses spécificités et ses particularités culturelles. Les Universités ont un rôle fondamental à jouer dans: La formation des élites dont dépend le devenir de la collectivité. La consultation en fonctionnant à la manière des bureaux d'études. La création d'entreprises de technologies de pointe. Toutes les régions dynamiques investissent actuellement dans l'économie 'des connaissances et du savoir'. C 'est le savoir qui fait mouvoir une société. Il faut créer de grands centres d'excellence. Le conférencier a aussi évoqué les activités des autres universités belges. Il a insisté sur l'idée que l'avenir de la recherche passe par la participation à des réseaux internationaux et à la collaboration inter-universitaire...c'est dans la compétition que se trouve le salut des Universités. La compétitivité internationale est une réalité incontournable. Il a également évoqué les outils mis en place pour développer les pôles scientifiques et techniques: Programme de recherches prospectives: bourses pour conduire des études que seules les universités peuvent réaliser dans le but d'orienter la politique du gouvernement (une dizaine d'études effectuées. Exemple études sur la propriété immobilière, offres de logements, transport public...). Programme 'Recherche à Bruxelles': pour attirer des doctorants et post-doctorants. Pour cela il existe trois outils: 1. des centre européens pour la mobilité des chercheurs. 2. programme 'link': qui permet à l'université de développer une interface pour la valorisation de la recherche 3. Soutien aux incubateurs et à leur développement Il y a aussi le programme DISC (décision, information sciences, communication) dont le rôle consiste en un transfert de connaissances

105 Enfin il y a un projet actuellement en gestation c'est 'le regroupement des écoles et des établissements sur le même campus (Cité des connaissances) pour encourager l'interactivité. Communication J'ai lu avec le plus grand intérêt le document d'introduction du présent colloque et je suis particulièrement ravi d'être parmi vous aujourd'hui. Nous sommes en effet tous convaincus de l'intérêt primordial de favoriser les interactions entre tissu régional et monde académique. En Région bruxelloise en tous cas nous avons pris le parti d'en potentialiser tous les ferments de croissance en mettant en place les structures ad hoc. J'articulerai mon propos autour de quatre thèmes: Construire l'avenir Favoriser les synergies Transformer les savoirs en activités économiques Investir dans la connaissance Mais d'abord, je me permettrai de resituer qui nous sommes, nous Région de Bruxelles- Capitale? Comme vous le savez, la Belgique est un état fédéral, composé de trois Régions: la région wallonne, la région flamande et la région bruxelloise. Chacune de ces régions a un gouvernement et un parlement. Dans leur sphère de compétence, les régions agissent de manière tout à fait autonome. Les régions sont compétentes entre autres pour les matières suivantes: L'Aménagement du territoire, urbanisme, rénovation urbaine, la rénovation des sites d'activité économique désaffectés, la politique foncières, la protection des monuments et des sites...; Le logement social et moyen; Les travaux publics; Les transports en commun régionaux; La politique économique de l'emploi; La protection de l'environnement; La protection de la conservation de la nature; Les aspects régionaux de la distribution de l'énergie (distribution locale de l'électricité, du gaz, l'utilisation rationnelle de l'énergie... ); La réglementation organique des pouvoirs locaux, (municipalités, intercommunales...); La politique agricole; La recherche scientifique appliquée; Les relations internationales dans les matières énumérées La lutte contre l'incendie, l'aide médicale urgente.. Et depuis la dernière réforme de l'état, les régions ont aussi des compétences d'ordre fiscal.(en matière des taxes régionales, notamment celles relatives aux droits de succession, au précompte immobilier, aux droits d'enregistrement)

106 A chaque nouvelle législature, le gouvernement est tenu de couler ces stratégies dans un plan régional de développement. Celui actuellement en vigueur a été arrêté le 15 octobre Ce Plan Régional de Développement est la concrétisation du projet de ville que nous voulons développer à l'horizon 2005 et au-delà. Il détermine les axes prioritaires et les moyens à mettre en œuvre pour atteindre nos objectifs. Le Plan Régional de Développement veut relever trois défis : - assurer à la région une population diversifiée tant en renforçant l'intégration sociale des populations fragilisées, qu'en stabilisant les habitants dans les quartiers anciens et qu'en encourageant le retour à la ville, au travers de politiques axées sur le développement durable et l'amélioration de la qualité de la vie; - favoriser un développement économique durable et générateur d'emplois pour les Bruxellois, en évitant une surspécialisation de l'économie bruxelloise dans les fonctions administratives; - inclure le caractère international et interculturel de Bruxelles dans des projets phares intégrés et facteurs de développement durable, autour d'une identité forte basée sur l'ouverture et le dynamisme. Bruxelles compte trois des plus importantes universités du pays (ULB, UCL, VUB), quatre Instituts supérieurs industriels, totalisant professeurs et chercheurs, deux écoles polytechniques, trois facultés de médecine, trois hôpitaux universitaires, un chercheur pour 96 habitants. Ce qui place notre région au 10è rang des régions européennes pour notre potentiel scientifique Les pôles d'excellence prioritaires de notre Région sont: la Chimie (matériaux et procédés), les Technologies de l'information et de la Communication (TIC), la Biotechnologie et la recherche médicale, la Bioinformatique, l'aéronautique, l'agro-alimentaire, le développement durable. Dans ce contexte où se situe le monde académique et comment s'établissent ses interactions avec son environnement? D'emblée je voudrais souligner l'importante contribution des universités et hautes écoles bruxelloises à la dynamique de notre région et notamment l'ulb. Outre ses métiers de base que sont l'enseignement et la recherche, I'ULB diversifie les services de conseil, de formation, d'expertise offerts aux collectivités locales, aux entreprises et au gouvernement régional. L'ULB organise par exemple des formations en management communal au sein de l'erap (Ecole régionale d'administration publique). La Région confie des missions d'études à l'ulb que ce soit dans le domaine de l'aménagement du territoire et de l'environnement (relatives par ex. à la gestion des espaces verts, à la gestion des déchets industriels et domestiques, au contrôle de la qualité et l'épuration des eaux,... ). Dans le domaine socio-économique ces missions peuvent concerner l'économie régionale (statistiques, comptabilité régionale, modélisation, conjoncture), l'emploi (activité économique et emploi, formation et insertion professionnelle), l'économie et la sociologie de la santé, la pauvreté et l'exclusion sociale (pauvreté, vieillissement, immigration ). Je le signalais il y a quelques minutes, Bruxelles compte trois hôpitaux universitaires

107 L'ULB occupe du reste une position de pointe dans le domaine biomédical principalement dans les secteurs comme l'étude du cerveau et de ses mécanismes, la génétique, la cancérologie et l'immunologie - formant ainsi avec 1' UCL-en- Woluwe» un pôle d'excellence bruxellois unique en Belgique - ainsi que dans le secteur de l'imagerie médicale. Sous l'impulsion de la Région, quantité de PME (actives dans les domaines des biotechnologies paramédicales, de la prévention pré-opératoire des accidents vasculaires, de la conception et la production de nouveaux médicaments ainsi qu'en robotique chirurgicale) se développent dans I'environnement immédiat de ces pôles médicaux. Pour nous pouvoir public, les universités sont devenues un véritable partenaire de la gestion de la région, un partenaire qui objective le débat. Nous en sommes à ce point convaincu que mon gouvernement a créé en 2000 une bourse complètement originale, en fait unique en Belgique, intitulée «Prospective Research for Brussels». De quoi s'agit-il? De bourses octroyées à des chercheurs des universités bruxelloises afin de leur permettre de conduire des études sur des sujets d'actualité. Ceci afin d'orienter la politique du gouvernement sur une base rigoureuse. Et pas seulement en fonction de nos sensibilités politiques. Ou alors, au moins décide-t-on en connaissance de cause...! Ce programme offre à nos jeunes chercheurs une formidable opportunité de se faire connaître, je dirais plutôt, reconnaître du monde scientifique. Ce programme fonctionne sur la base d'un financement de 4 années de recherche, ce qui assure la crédibilité de leurs résultats. Nous ne disposons donc pas encore de bilan de ce programme mais d'ores et déjà la liste des sujets traités démontre que l'apport du monde académique aux pouvoirs publics balaie tous les champs de l'activité humaine. Je ne citerai que quelques exemples extraits de la liste des 16 boursiers 2002: La structure de la propriété immobilière résidentielle à Bruxelles; pour une meilleure adéquation entre structure de la propriété et politique du logement; (ULB); Analysation and optimisation of intermodal public transportation networks in the Brussels Capital Region (ULB); Cabotage fluvio-maritime et continuum avant-pays arrière-pays: application au port de Bruxelles dans un contexte de transport durable (UCL); For a sustainable conservation of biodiversity in Brussels urban environnement (VUB); Research in Brussels est un autre programme de bourses qui lui existe depuis Il a pour objet le financement de projets de recherche réalisés par des jeunes chercheurs étrangers au sein de nos centres universitaires. A ce jour, il a permis l'accueil de 168 chercheurs dans la Région. Fort de ce succès, nous avons décidé d'intensifier encore les possibilités d'accueil de chercheurs étrangers à Bruxelles dans le cadre du plan de convergence en matière de politique scientifique initié pour la Région. Notamment en permettant aux centres d'accueillir plusieurs chercheurs à la fois. Ce qui favorise d'autant les collaborations internationales. De même le programme autorise désormais l'association de plusieurs centres pour faire venir un chercheur. En 2002 un budget de Euro a été alloué à cette opération; 15 candidats ont été retenus (11 chercheurs pour l'ulb et 4 pour la VUB). L'an dernier, nous avions accordé neuf bourses. Outre l'intérêt évident de permettre l'échange des savoirs, cette initiative contribue aussi largement à augmenter à l'étranger l'aura de nos universités, de faire connaître leur savoir-faire et positionne ainsi Bruxelles comme plaque-tournante de la recherche scientifique de pointe

108 La mobilité des chercheurs est on le voit un facteur essentiel, de la valorisation des potentiels d'une région. A ce titre, nous mettons actuellement sur pied différents «outils» comme BRAINS, le centre de mobilité R&D de la Région de Bruxelles-Capitale. Ce centre vise à faciliter la mobilité des chercheurs, les rencontres et les échanges en leur apportant une aide logistique (informations, contacts, infrastructures, séminaires). Ce centre fera partie en tant que «organisation tête de pont» du Réseau européen de Centres de mobilité. Enfin, le programme LINK permet aux universités d'obtenir des subsides pour conduire des recherches à finalité économique pouvant déboucher sur la création de spin-of. L'impact des universités sur le paysage économique bruxellois est en effet considérable. Les universités - et particulièrement l'ulb - offrent un soutien logistique aux entreprises industrielles et aux PME en participant par exemple au contrôle de la qualité, ou à la mise au point de nouveaux procédés dans le cadre de subventions régionales pour le support à l'innovation. Ces subventions peuvent être à fonds perdus (jusqu'à 75% des coûts) lorsqu'il s'agit de projets de recherche de base (stade pré-compétitif), ou d'avances récupérables (jusqu'à 50% remboursables en cas d'exploitation industrielle ou commerciale). Il s'agit alors de projets de recherche appliquée ou de développement. Nombreuses sont évidemment les entreprises qui dans le cadre de ces subsides font appel à l'université que ce soit pour un aspect ponctuel de la recherche ou pour en assurer une partie significative. Ce type de crédit bénéficie évidemment particulièrement aux PME. Et ceci m'amène tout naturellement à évoquer un autre axe de l'action gouvernementale; il s'agit de créer les conditions pour transformer les savoirs en activités économiques. Cela passe par une politique foncière préservant des zones de développement et d'extension de centres d'entreprises, de nos universités... Parmi les zones leviers de développement prioritaires retenues dans notre plan régional de développement, se trouvent évidemment deux de nos trois pôles universitaires (Erasme et Delta). Cela passe aussi par la mise en place d'infrastructures d'accueil des entreprises de haute technologie, au sein de parcs industriels à vocation de recherche et d'incubateurs, lieux d'éclosion des start-up, spin-of et autres entreprises de pointe, ceci en étroite collaboration avec les universités bruxelloises. La Région dispose de 4 parcs scientifiques gérés par notre société de développement régional bruxellois : l'european Erasmus Business and Innovation Center (EEBIC), important contributeur au pôle recherche biomédicales. Il accueille une trentaine d'entreprises débutantes ou en mutation. La guidance dont elles bénéficient se traduit notamment par des formations dispensées par l'ecole de commerce Solvay (ULB) Ce parc est voisin de L'Erasmus technology center, centre d'entreprises de l'ulb ; Le parc scientifique Da Vinci axé sur les technologies de l'information ; le parc scientifique Vesalius (à proximité de l'ucl se consacre aux technologies de pointe: biotechnologie et produits pharmaceutiques) ; le parc industriel Mercator (VUB) accueille des entreprises propres dont la production est subordonnée à la recherche

109 A cet égard, je citerai l'un des fleurons parmi les spin-off bénéficiant d'un financement régional : il s'agit de Brucells. Cette spin-off œuvrant dans le domaine de la thérapie cellulaire, en collaboration avec nos trois universités et le centre de référence de l'institut Bordet, travaille à la mise au point de vaccins anti-cancers. Il s'agit d'une illustration parfaite de la conjonction des efforts de la recherche, des intérêts économiques et des attentes du citoyen. L'avenir dépend, c'est une évidence, de la capacité que nous aurons à exploiter les résultats de la recherche et donc à en favoriser le transfert et la diffusion, ainsi qu'à initier les approches pluridisciplinaires des problèmes afin de répondre à la complexité croissante des défis qui s'offrent à nous. Le projet DISC (Décision, information, Science, Communication) s'inscrit pleinement dans cette optique. Il est le symbole de cette université en devenir, inscrite dans la ville et qui s'attache à rendre la science accessible à tous. Ce projet, lancé en ce mois de décembre, c'est vous dire si c'est récent, vise la création d'un centre d'excellence transdisciplinaire commun à l'ulb et à la VUB centré sur la formation, la recherche et le développement dans le domaine des sciences, de l'information, de la décision et de la communication. Ce centre d'excellence regroupe des profils, des compétences, des métiers différents, complémentaires afin de créer des synergies autour de problèmes de société. Il s'articule autour de 4 pôles: Le pôle entreprises : assure l'ouverture au monde économique (valorisation de la recherche, création d'activités économiques) Mon gouvernement vient de dégager un budget de Euro pour soutenir un Entrepreneurship Center et un incubateur toujours dans le cadre de ce projet DISC; Le pôle formation : concerne les adultes (recyclage, mise à niveau, formation permanente); Le pôle recherche: axé sur l'élaboration de nouveaux outils par des équipes pluridisciplinaires. Ce pôle accueillera notamment un programme de recherche pointu en bio-informatique. Un secteur de recherche essentiel en particulier dans le domaine des sciences de la vie et des bio-industries, qui permettra des avancées considérables en matière de santé publique et de bien-être des citoyens. Le pôle forum-bibliothèque: s'adresse au quidam via une bibliothèque d'actualité, une bibliothèque électronique, la rencontre avec les chercheurs, des débats... Dans un premier temps DISC réunit 15 collaborateurs (10 de l'ulb + 5 de la VUB) +70 chercheurs provenant de toutes les facultés des deux universités. Mais qu'est-ce que Tour et Taxis, me demanderez-vous? Un autre de mes très grands projets. Actuellement le site en question n'est pas exploité. J'ambitionne d'y créer une Cité de la Connaissance qui rassemblerait une grande école d'ingénieurs, un centre de congrès, un campus universitaire, des vitrines des régions d'europe qui leur permettraient de présenter leurs atouts technologiques

110 Ce «pôle européen des Ecoles d'ingénieurs» réunira sur un même site les facultés des Sciences Appliquées de l'université Libre de Bruxelles et de son homologue néerlandophone, la Vrije Universiteit Brussel, ainsi que les quatre Instituts supérieurs industriels bruxellois: chaque entité conservant sa personnalité propre, ses spécificités et son pouvoir organisateur. Il ne s'agit pas d'une fusion mais d'une concentration des pôles bruxellois de recherche et de formation d'ingénieurs. Ce pôle atteindra ainsi la masse critique essentielle tant en matière d'enseignement qu'en matière de recherche pour jouer un rôle d'importance sur la scène européenne. Les collaborations que les partenaires pourront mettre en place en matière d'équipements technologiques, de laboratoires, de passerelles entre les différents niveaux de formation et de spécialisation permettra de constituer ainsi à Bruxelles un centre de formation et de recherche appliquée unique en Belgique et en Europe. M'exprimant aujourd'hui dans le cadre d'une Ecole réputée d'ingénieurs, l'ecole Mohammadia, je tenais à terminer par cet exemple très concret de ce que j'entends réaliser en termes d'insertion cohérente d'un pôle scientifique au cœur même du tissu urbain. Enfin, pour conclure, je voudrais encore signaler une dernière initiative, prise afin de faire connaître cette réalité bruxelloise. Nous venons d'éditer un CD-Rom intitulé «Brussels R&D Cartography». Il s'agit d'une cartographie identifiant l'ensemble des unités de recherche actives dans la Région, qu'elles soient publiques ou privées. Ceci facilitera aussi les contacts entre les scientifiques bruxellois et ceux issus des différentes régions d'europe afin que des synergies puissent s'opérer qui permettront l'accès aux subsides européens. Toujours la transversalité! Je vous remercie de votre attention

111 Les expériences de partenariat de la Région Piémont et de l Université de Turin dans les relations internationales: La coopération décentralisé Présenté par : Georgio GARELLI Représentant de l université Libre de Bruxelles La coopér at ion au développement en I t alie Années Italie Pays Bénéficiaire À partir des années '70 l'italie participe comme pays parmi les plus développés à la politique de coopération des organisations internationales (membre G7, UE, ONU, BM, FMI, OCDE) la politique de coopération devient une composante stable des relations internationales de l Italie LÉGISLATION NATIONALE Loi 49/87 Nouvelle discipline de la coopération de l'italie avec les pays en voie de développement La coopération au développement devient partie intégrante de la politique étrangère italienne Typologies de coopération internationale Coopér at ion Bilat ér ale Gouver nement Cent r al du Pays Donat eur Coopér at ion Mult ilat ér ale Or ganisat ion I nt er nat ionale Coopér at ion Mult i- bilat ér ale Gouver nement Cent r al du Pays Donat eur Or ganisat ion I nt er nat ionale Coopér at ion Non Gouver nement ale ONG Coopér at ion Décent r alisée Collect ivit és Locales du Pays Donat eur Gouver nement Cent r al du Pays t ier s Collect ivit és Locales du Pays t ier s Bénéf iciaires Locaux Bénéf iciair es Locaux

112 Les intérêts en Italie au développement de la coopération décentralisée institutions nationales et internationales prennent conscientes du rôle à jouer Aut onomies Locales rôle important dans les programmes de coopération pour la résolution des problématiques communs en collaboration avec les institutions homologues des Pays du Sud Implication des réalités économiques, sociales, culturelles et scientifiques du territoire Exigence de répondre aux instances de la population en Italie par rapport aux problématiques présentes sur le territoire mais naît ailleurs La coopération décentralisée - normative LÉGISLATION NATIONALE Loi 49/87 Nouvelle discipline de la coopération de l'italie avec les pays en voie de développement (il consent à RÉGIONS et ORGANISMES LOCAUX de demander un financement au Ministère des Affaires Étrangères ) D.P.R. le 12 avril 1988, n Règlement d'exécution de la loi 49/87 Délibérations CICS, n. 12/89 et du CDCS de (Guide du Ministère Affaires Étrangers sur la coopération décentralisée) L.212/92 Pour la promotion des action de formation dans le pays PECO e de la Méditerranée LÉGISLATION RÉGIONALE Loi de la Région Piémont: Loi n.31/90 revue par la loi n.67/95 interventions régionales pour la promotion de la culture et de l éducation à la paix et, pour la coopération et la solidarité internationale LÉGISLATION RÉGIONALE Loi de la Région Piémont: Loi n.50/94 Pour la promotion de partenariat avec institution homologues de pays tiers Ligne directrice du Ministère des Affaires étrangères sur la coopération décentralisée La définition de "coopération décentralisée" adoptée par le Ministère Italien est la suivante : Ensemble des actions de coopération réalisées par les Collectivité locales italiennes (singulièrement ou en consortium) Actions réalisées normalement avec le concours de la société civile du territoire de compétence Actions réalisées en partenariat avec les collectivités locales des Pays tiers Actions qui favorisent la participation active de la société civile des Pays partenaires dans le processus décisionnel pour le développement soutenable de leur territoire."

113 Le rôle des Collectivités Locales dans la coopération au développement représentent les communautés et leurs instances Favorisent la complémentation entre les différents connaissances et compétences de la société civile (faire système) Les collectivités Locales détiennent les compétences qu on peu mettre a disposition de collectivités locales de pays tiers Valorisent les expertises locales Champs d action de la coopération décentralisée BON GOUVERNANCE SERVICES DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Soutien politique à la décentralisation; Renforcement institutionnel; Aménagement du territoire; Éducation; Eau et énergie; Transports; Environnement; PMI et coopératives Crédit; Pêche et agro-zootechnie; Commerce; Formation /échange-administratif Formation technique et gestionnaire. Formation professionnel en faveur aussi des dirigeants FORMATION

114 Le rôle de la région dans les projets de coopération ACTION DE REGIE ACTION DIRECTE MOBILISATION ET PROMOTION DES ACTEURS PIÉMONTAIS CO-PROJET (AVEC DES ACTEURS ITALIENS, EUROPÉENS ET DES PAYS DESTINATAIRES) MIS A DISPOSITION DES COMPETENCES DE LA REGION RECHERCHE EST ACTIVATION DE RESSOURCES ÉCONOMIQUES AUTRES (U.E., M.A.E., FONDS DE CONTREPARTIE) Les Politiques Régionales Choix geo-politique du Piémont : zone euro-méditerranéenne COULOIR 5 E BALKANS MAGHREB LES AUTRES ZONES Maghreb (Tunisie, Maroc, ) Le choix des autres zones Contribuer à la création est lié à la présence dans le de conditions territoire d institutions et économiques équilibrées d acteurs piémontaises dans le sud de la afin de promouvoir Méditerranée l'intégration des Couloir 5 (Slovénie, Hongrie, ) Renforcer la directrice de développement européen plus cohérent avec les intérêts piémontais, en favorisant les investissements communautaires Créer les liens avec les zones qui offrent au système piémontais une plus grande facilité de relations économiques Balkans Contribuer au renforcement de la stabilité de la région interventions et la concentration des ressources (es.; Sahel: intérêts en matière de coopération, etc.)

115 Les activités de coopération internationale de la Région Piémont Programmes pluriannuels PROGRAMME BOSNIE PROGRAMME SAHEL Programmes pays prioritaire MAGRHEB (MAROC/TUNISIE) HONGRIE Activités et projets de coopération expérimentaux Promotion de models de cooperation decentralisee Expérimentation actions / Pays La Région du Piémont en Maroc Les raisons de l intervention Spécifiques: Le Maroc est un pays avec un flux migratoire considérable vers le Piémont Créer conditions pour le développement d'entreprise et assurer appui institutionnel à entrepreneurs piémontais intéressés à opérer fans le Maroc Généraux: raisons géographiques et culturelles, attention croissante de l'europe vers la zone méditerranéenne, présence considérable d'institutions et organismes piémontais sur le territoire Les parcours 1998 étude préliminaire pour la détermination des opportunités et des priorités Premiers contacts avec les autorités locales définition des objectifs, des zones et des hypothèses d'intervention 2001 protocoles de coopération avec la Région de Rabat et de Chaouia Ouardigha Objectives: création de relation de renforcement réciproque entre sujets homologues des deux parties; offre de réponses concrètes aux problèmes locaux; Méthodologie de l intervention Ligne 1 Projet régional Ligne 2 Soutien aux initiatives des autres sujets (appel d offre) Activité d'accompagnement : promotion, coordination assistance

116 Les Protocoles de Coopération et Partenariat 2001, juillet - Protocole de Coopération et partenariat avec la Région de Rabat 2001, octobre - Protocole de Coopération et partenariat avec la Région Chaouia Ouardigha développement de projets de coopération dans les secteurs suivants: le développement économique: à travers l'encouragement de partenariats entre entreprises, la création de petites et moyennes entreprises, la création de parcs d'industriels régionaux, la formation professionnelle, l'éducation et l'apprentissage; la culture, le sport et la jeunesse; l'activité associative; l'urbanisme et l aménagement du territoire; les actions de solidarité; Objectifs Collaboration avec la Région de Rabat Création d une zone industrielle. Objectifs Spécifiques: Formation et assistance aux techniciens marocains Étude de faisabilité environ mentale et projet de Traitement des Résidus industriels Étude de faisabilité du CSF (Centre Services de Formation). La collaboration entre la Faculté d Agriculture de l Université de Turin et l Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II de Rabat et Agadir Transfert des techniques de défense eco-compatible des cultures pour les productions horticoles du Maroc Objectifs et actions généraux : Amélioration des techniques de défense des cultures horticoles.emploi de techniques de dés infestation du terrain qui ne prévoient pas l'usage du bromure de méthyle, Évaluation des techniques et des stratégies de défense intégrée et biologique applicable en horticulture en zones méditerranéennes Le déplacement d'un jeune diplômé universitaire marocain est prévu près du Di.Va.Pra pendant lequel traitera les aspects objet du projet dans le sujet de son Doctorat

117 La coopération «Université-Environnement économique et social en Italie : l expérience de l Université de Turin et de la région Piémont». Mr. R. Bertolino, Président de l Université de Turin LA RÉGION PIÉMONT Avant de parler des établissements universitaires du Piémont il convient sans doute pour tous ceux auxquels l Italie et ses régions ne sont pas très familières, de présenter quelques données sur la région qui nous occupe. Tout d abord sa situation géographique en Italie. PIÉMONT : DONNÉES ESSENTIELLES Communauté marocaine en Italie: dont 12,7% en Piémont (20.243) et 15,7% dans la ville de Turin et son aglomération (9.148) Surface: km 2 (2ème région italienne) Population: (6ème région italienne) Revenu individuel: (6ème) Nombre de provinces: 8 Nombre de communes: Chef-lieu de région: Turin Commentaire du transparent n 1 La région du Piémont est naturellement indiquée ici en rouge. Le Piémont compte un peu plus de 4 millions d habitants, dont le revenu annuel moyen avoisine les par habitant. Dans les dernières années la région a connu une augmentation considérable de sa population immigrée, essentiellement à Turin, la ville principale où se concentre par exemple la communauté marocaine. Le Piémont est situé à l extrême nord-ouest de l Italie et confine avec la France au niveau de la chaîne des Alpes qui, soit dit en passant, compte quelques-uns de ses plus hauts sommets dans notre région

118 Transparent n 2 : CARACTÉRISTIQUES GÉOGRAPHIQUES ET ÉCONOMIQUES DU TÉRRITOIRE Montagne Plaine Colline Commentaire du transparent n 2 Voici une image de Turin et de ses environs alpins. Afin de compléter ce tableau vite brossé, sans doute convient-il de parler même brièvement des villes et des provinces de la Région ainsi que de ses activités économiques et productives. Transparent n 3 : PIÉMONT : ÉCONOMIE ET ACTIVITÉS PRODUCTIVES Agriculture : km2 de surface cultivées personnes employées Sont très répandues les cultures du blé, du riz, et du seigle ainsi que la viticulture et l arboriculture fruitière. Industrie : entreprises et personnes employées. Les industries les plus représentées sont les industries mécaniques, les industries de machinesoutils, les industries chimiques, celles des matières plastiques, les industries textiles et de la confiserie. Secteur Tertiaire : personnes employées dont dans le commerce et dans les autres secteurs

119 Commentaire du transparent n 3 Au regard de ces données on constate évidemment que le Piémont est une région à dominante industrielle avec les secteurs de forte implantation que constituent les industries mécaniques, les industries liées aux machines-outils, les industries chimiques, des matières plastiques, textiles et de confiserie. La région présente en outre des atouts dans le secteur tertiaire avec des activités commerciales dynamiques ainsi que d importants instituts de crédits et des fondations bancaires bien représentées au niveau national. L agriculture et le tourisme alpin connaissent également un grand essor. LE SYSTÈME UNIVERSITAIRE PIÉMONTAIS Après cette courte introduction je vous décrirai un peu plus en détail le système universitaire piémontais et ses relations avec les structures politique, sociale et économique de la région dans son ensemble. Actuellement le Piémont compte trois établissements universitaires: Transparent n 4 : Les trois établissements universitaires du Piémont : Università degli studi di Torino Università del Piemonte Orientale Politecnico di Torino Commentaire au transparent n 4 - L Université de Turin est implantée essentiellement à Turin. Elle accueille la plupart des étudiants de l enseignement supérieur de la région. - L Università del Piemonte Orientale s adresse surtout aux étudiants des provinces d Alessandria, de Novara et de Vercelli

120 - Le Politecnico de Turin a son siège principal à Turin mais il compte un certain nombre d annexes qui couvrent le territoire régional. Il accueille des étudiants de toute l Italie. Afin de résumer les caractéristiques de chaque établissement, je m intéresserai d abord à l Université de Turin avant d étudier successivement les deux autres établissements universitaires: Transparent n 5 : Universita Degli Studi Di Torino 12 Facultés implantées à Turin, Biella, Asti et Cueno : Agronomie Economie Pharmacie Droit Lettres et Philosophie Langues et Littératures Etrangères Médecine et chirurgie Médecine Vétérinaire Psychologie Sciences de la Formation Primaire Sciences Mathématiques, Physiques et Naturelles Sciences Politiques Commentaire au transparent n 5 Ce transparent montre l importance de l offre formative des 12 Facultés de l Université de Turin et leur répartition géographique à travers la région piémontaise. Transparent n 6 : Universita Degli Studi Di Torino Université de Turin Inscrits Professeurs 12 Facultés 144 coursus 54 Doctorats de Recherche 29 Cours de Master

121 Commentaire au transparent n 6 En regardant le transparent suivant on peut noter que l Université de Turin est l un des établissements universitaires les plus importants au niveau national tant par le nombre d étudiants et de professeurs que sous l angle de la variété de l offre formative : ses 12 Facultés proposent en effet pas moins de 144 cours dans les domaines les plus divers (Faculté de Sciences, Médecine et Chirurgie, Pharmacie, Agronomie, Économie, Droit, Letttres etc.). Notons encore que 54 cours de doctorat sont également organisés dans les aires disciplinaires les plus diverses, tant des sciences humaines que scientifiques, et enfin que 29 masters sont actuellement proposés. Le transparent suivant s intéresse à l Università del Piemonte orientale (Université du Piémont oriental). Transparent n 7 : Université du Piémont oriental 7 Facultés situées dans les provinces de Novara, Alessandria et Vercelli : -Économie -Pharmacie -Droit -Lettres et Philosophie -Médecine et Chirurgie -Sciences mathématiques, physiques et naturelles -Sciences politiques Commentaire du tansparent n 7 Il s agit d une nouvelle Université récemment fondée et qui connaît pourtant un développement rapide. Avec leur implantation dans les principales villes, ses 7 Facultés quadrillent en quelque sorte le Piémont oriental

122 Transparent n 8 : Università del Piemonte Orientale 8529 inscrits 301 professeurs 7 facultés pour 64 cours 6 doctorats de recherche 7 cours de master Pour résumer, cette Université comporte 7 Facultés, 64 cours, 6 cours de doctorat de recherche et 7 masters. Transparent n 9 : Politecnico di Torino 6 Facultés situées dans les provinces de Turin, Cuneo, Biella, Alessandria, Vercelli et Valle d Aosta : Architecture I Architecture II Ingénierie I Ingénierie II Ingénierie III Ingénierie IV Commentaire du tansparent n 9 Les six Facultés de l Institut polytechnique, ou Politecnico, couvrent la majorité du territoire régional. En outre le Politecnico est l une des trois universités polytechniques, ou Politecnici, qui existent actuellement en Italie. Sa réputation n est plus à faire et c est avec le Politecnico de Milan l un des établissements universitaires les plus importants en Italie pour l enseignement des disciplines techniques et scientifiques

123 Le transparent suivant (n 10) précise quelques données importantes sur le Politecnico de Turin. Politecnico di Torino étudiants inscrits 809 professeurs 6 Facultès pour 97 cours 34 doctorats de recherche 12 cours de master Commentaire du transparent n 10 Les six Facultés du Politecnico de Turin proposent en tout et pour tout : 97 cours, 34 doctorats de recherche et 12 masters. Pour conclure cette brève présentation, je dirai que le système universitaire du Piémont offre aux étudiants étrangers d excellentes filières de formation en particulier au niveau équivalent au 3 ème cycle du système français, c est à dire le doctorat de recherche et le master -que vous appelez parfois mastaire en France. LE RÉSEAU D INTERACTION RÉGIONAL Le schéma ci-dessous montre l interaction entre les universités et les différents acteurs politiques et économiques de la région. Transparent n 11 : SYSTÈME UNIVERSITAIRE ET PARTENAIRES POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES

124 Commentaire du transparent n 11 Les établissements universitaires du Piémont sont amenés à travailler en étroite collaboration avec les collectivités territoriales suivantes : La Région sous la forme de ses divers organismes politiques et parlementaires (Parlement, Conseil et Présidence) Les Provinces Les Municipalités ou Communes en français Les Chambres de Commerce L Union Industrielle Les Fondations bancaires Cette collaboration, qui concerne aussi bien l enseignement à proprement parler que la recherche/innovation, se développe soit directement soit indirectement à travers divers organismes copartenaires. Sous sa forme directe, la collaboration touche au domaine de la formation avec les programmes CAMPUS régional, CAMPUS ONE et IFTS, mais aussi à la recherche et à l innovation avec les parcs technologiques et les incubateurs d entreprises. Traduction du transparent n 12 : Interactions directes dans le domaine de la formation campus régional Commentaire du transparent n 12 Le programme CAMPUS RÉGIONAL vise à la synergie entre la région et le réseau des entreprises locales d un côté et le système universitaire de l autre. Concrètement il s agit de faciliter l introduction à l université de l enseignement de sujets intéressant tout particulièrement certains secteurs économiques et de permettre à des représentants de l Union Industrielle et des Chambres de Commerce d influer sur le travail des Comités d Orientation qui définissent les cursus universitaires

125 Transparent n 13 : CAMPUS ONE INTERACTION DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION Commentaire du transparent n 13 : L objectif du programme CAMPUS ONE est de favoriser le lancement de projets pilote dans le monde universitaire tels que la diffusion de connaissances en informatique; il est focalisé au niveau de la laurea. Le comité d orientation de CAMPUS ONE, composé de représentants de la région et des entreprises locales, tâche constamment de rendre ce programme compatible avec les besoins et demandes des acteurs socio-économiques de la région. PROGRAMME IFTS Le programme IFTS (Istruzione per la Formazione Tecnica Superiore/ Éducation pour la Formation Technique Supérieure) joue également un rôle important dans le domaine de la formation. Subventionné par le Fond Social Européen et essentiellement à finalité régionale, ce programme vise à la définition (de l élaboration à la mise en place en passant par la rédaction) de nouveaux cursus universitaires et à la mobilisation des enseignants qu ils impliquent. INTERACTIONS DIRECTES VISANT AU DÉVELOPPEMENT DE L INNOVATION ET DE LA RECHERCHE PARCS TECHNOLOGIQUES Parmi les structures impliquées par cette forme de collaboration régionale autour des universités, on ne saurait ne pas évoquer les parcs technologiques, qui représentent une réalité éminemment innovante. Actuellement 5 parcs technologiques sont en fonction ; ils couvrent le territoire régional. Chaque parc est consacré à un domaine spécifique du savoir

126 Transparent n 14 : INTERACTIONS POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L INNOVATION ET DE LA TECHNIQUE: LES PARCS TECHNOLOGIQUES ENVIRONNEMENT PARK (Universita degli Studi di Torino, Politecnico di Torino). BIOINDUSTRY PARK CANAVESE (Universita degli Studi di Torino TECNOPARCO (Universita degli Studi di Torino, Politecnico di Torino) P.S.T.-(Télécommunications) (Universita del Piemonte Orientale) VIRTUAL REALITY E MULTIMEDIA PARK (Universita degli Studi di Torino, Politecnico di Torino) Commentaire du transparent n 14 : Les parcs technologiques ont pour but de mettre à la disposition des entreprises toutes sortes de services, d infrastructures technologiques et de savoir-faire dans les secteurs de pointe. Dès leur création, l idée était de favoriser la coopération entre entreprises en les intégrant à des réseaux internationaux d échange où elles trouveraient des renseignements ainsi que des descriptifs d expériences, de projets et de résultats susceptibles de les intéresser. En jouant à la fois un rôle incitatif et de soutien au développement des petites et moyennes entreprises, les parcs technologiques peuvent ainsi favoriser leur engagement dans la recherche et dans la promotion d actions de formation dans les secteurs les plus innovants, où les établissements universitaires de la région Piémont sont précisément impliqués. La Fondation Turin Wireless représente une autre initiative innovante dans ce domaine. Actuellement en cours de lancement, cette initiative résulte de la coopération entre l Université de Turin, le Politecnico et quelques-uns des principaux organismes de la région. Sa mission est de créer dans le Piémont un pôle technologique capable de stimuler et de soutenir -aux niveaux géographique et socio-économique le développement de la recherche dans le domaine des technologies de l information et des télécommunications. En même temps cette action devrait favoriser le développement des entreprises dont l activité s exerce dans ce domaine

127 INCUBATEURS D ENTREPRISES Transparent n 15 : INTERACTIONS DANS LE DOMAINE DE L INNOVATION ET DE LA RECHERECHE Incubateurs de l Université de Turin I3P-Incubateur du Polytechnique de Turin Incubateur d entreprises innovantes de Vercelli géré par UNIVER (Consortium entre l Université du Piémont Oriental, Polytechnique de Turin et acteurs économiques et politiques de la Province de Vercelli en coopération avec I3P. Commentaire du transparent n 15 : Les incubateurs d entreprises font la liaison entre les établissements universitaires et les entreprises locales. Ils sont gérés par les établissements universitaires en collaboration avec leurs partenaires. L incubateur d entreprise accueille, physiquement parlant, les nouvelles entreprises dans leur phase de démarrage, jusqu à ce qu elles aient 3 à 5 ans. Les frais de location sont conventionnés. Cette structure met à disposition les services fondamentaux tels que les services de consultant qui sont nécessaires à la création et à la gestion de la nouvelle entreprise, ainsi lui donne-t-elle une plus grande visibilité sur l extérieur et sur son marché. Ce genre d initiative est depuis longtemps répandu dans les plus importantes universités européennes et il est considéré unanimement comme un élément de succès pour la création de nouvelles entreprises. Dans le Piémont l incubateur vise à soutenir les étudiants, les ex-étudiants et le personnel du Politecnico, de l Université de Turin et des laboratoires dans leurs initiatives de création et de valorisation des entreprises locales. Enfin n oublions pas une seconde fonction de l incubateur: il apporte son soutien technique, scientifique et logistique pour la réalisation d une idée. INTERACTIONS INDIRECTES À TRAVERS LES CONSORTIUMS La coopération dans la recherche et la formation entre les acteurs économiques et sociaux et le système universitaire est également favorisée par des consortiums. Pour vous en donner un exemple concret, je m attarderai sur les activités du COREP, un consortium particulièrement actif et dont les masters peuvent sans doute contribuer aux relations entre l Italie et le Maroc

128 Transparents en français : COREP, Construction pour la Recherche et la Formation Continue Membre du Consortium : Académiques : Polytechnique de Turin, Université de Turin, Université du Piémont Oriental «A.Avogadro», CNR-Conseil National des Recherches ; PUBLICS : Région Piémont, Province de Turin, Ville de Turin, Chambre de Commerce de Turin ; PRIVES : Union Industrielle de Turin, Compaq Computers S.r.l., Fiat S.p.A, Getronics Solutions Italia S.p.a, Ing. Olivetti et S.p.A. Activités principales : Formation Continue : Masters adressés aux jeunes diplômés et aux employés qui durent un an ou plus et réalisés en collaboration avec les entreprises publiques et les Universités ; Cours de haute spécialisation projetés sur la demande des entreprises publiques et privées. Transfert de Technologies Diffusion de l innovation technologique (DIADI) Centres de transfert de technologies (micro-électronique, compatibilité électromagnétique, technologies neuro-musculaires, multimédia). MASTERS A.A Environnement Ergonomie Sécurité industrielle Communication multimédia Politiques publiques Editing et produits audiovisuel Transport Communication scientifique Management de la formation professionnelle et politiques du travail Développement local Management du patrimoine immobilier STAGES D ENTREPRISE - En Italie les relations entre le monde universitaire et les entreprises sont en train d évoluer considérablement par rapport au passé. - Ce changement a sans nul doute été favorisé par la réforme, récente, du système universitaire italien qui prévoit des stages dans les curriculum d études. Toutes les Facultés ont dû en effet mettre en place des bureaux nommés Job Placement qui ont à charge d orienter et d aider les étudiants qui doivent accomplir un stage. -L Université de Turin en collaboration avec l Union Industrielle à savoir l association professionnelle de la province de Turin la plus représentative des entreprises manufacturières et du secteur tertiaire innovant- avaient déjà lancé en 1996 un programme de

129 stages à travers la création d un consortium en commun, le CORFUI. Ce consortium a pour mission de répondre aux offres directes de stages proposées par les différentes entreprises regroupées en son sein autour de l Union Industrielle locale: chaque année ce sont environ 600 stages qui sont lancés dans la seule province de Turin. On note l énorme demande de la part des entreprises de stagiaires détenteurs d une laurea dans les disciplines techniques (40%) -où ce diplôme est délivré par le Politecnico. Les laurea dans les domaines économique et du droit sont également fort demandées (39%). Le pourcentage correspondant à la demande de diplômés dans les aires scientifiques est de 10%, et l on peut remarquer une considérable diminution de la demande de laurea en sciences humaines (de 18% l an dernière à 10% du total en 2002). Les pourcentages que je suis en train de vous donner montrent que la demande des entreprises est concentrée sur les aires suivantes: secteur commercial 15%; domaine de la recherche et du développement et de la géstion des projets 14%; administration, contrôle et finance 13%; production 13% mais seulement 10% pour traitement de données et marketing; 9% en logistique et achats; 7% ressources humaines et formation; 5% qualité; 2% communication, milieu et sécurité. Ces données sont très significatives puisqu elles expriment la demande et les besoins directs des entreprises. PROVIN Provin ou Provincia e Innovazione (Province et Innovation) a été récemment créée par la Province de Turin en collaboration avec l Université de Turin, le Politecnico et divers organismes locaux. Cette cellule a lancé un appel à projets afin de soutenir par des bourses de recherche d une à trois années les étudiants les plus méritants et désireux de se dédier à la recherche appliquée sur la base de projets de recherche montés par de petites et moyennes entreprises en fonction de leur besoin de développement de produits ou de service ou même de ré-organisation structurelle. La réaction a dépassé toutes les attentes, quand l on pense que le programme s adresse à des petites et moyennes entreprises (je précise que je suis ici la définition qu en donne l Union Européenne). 231 projets sont parvenus en dépit du délai très bref (environ 45 jours) pour la présentation des candidatures. La Province, en remarquant la qualité et la valeur des projets présentés, a décidé d augmenter le nombre des bourses offertes de 33 à 45. Il est aussi intéressant de voir les secteurs de recherche indiqués dans les projets déposés. Les données sont même surprenantes si l on tient compte de l objectif productif des entreprises. 17 projets ont été présentés par le secteur chimie, 7 par celui des sciences de la mercantique, 5 en biologie animale, 5 en économie d entreprises; 4 en valorisation et protection des ressources agroforestières; 4 en physique expérimentale; 3 en sciences de la terre, 3 en agronomie, gestion du territoire. LES ÉCOLES DOCTORALES Les Écoles doctorales existant actuellement dans le Piémont sont au nombre de deux: - l École doctorale du Politecnico - l École doctorale de l Université de Turin

130 Ces écoles doctorales sont reconnues aux niveaux régional, national et international et jouent un rôle décisif dans la formation de 3ème cycle. Ces écoles doctorales sont subventionnées par les deux établissements universitaires qui les hébergent, par des fondations bancaires et d autres organismes privés du Piémont. Elles ont pour objectif de stimuler les relations avec les laboratoires de recherche de pointe privés et publiques en Italie ainsi que d établir des contacts avec les écoles doctorales des pays de la Communauté européenne et des pays extérieurs. Leur rôle incitatif est déterminant pour toute initiative dans le domaine de l internationalisation des thèses et dans les échanges d enseignants et d étudiants. PERSPECTIVES DE COLLABORATION ENTRE LES SYSTÈMES UNIVERSITAIRES PIÉMONTAIS ET LE MAROC Plusieurs initiatives ont déjà été mises en place et peuvent être développées et dynamisées. Parmi ces initiatives il faut évoquer le Protocole de coopération et de partenariat signé entre la région Piémont et la région de Rabat-Sale-Zemmour-Zaer. Ce protocole représente un de moyen les plus efficaces pour développer la coopération existante. Dans le cadre de cet accord de partenariat il reste encore à bien définir l organisation et les aides financières pour faciliter l accès des étudiants de la région Rabat-Sale-Zemmour-Zaer aux cours de doctorat de recherche ou aux masters des universités du Piémont, en impliquant les écoles doctorales de l Université et du Politecnico ainsi que le COREP pour les masters. Parmi les autres actions on peut évoquer le renforcement et la prolongation de l accord entre la région Piémont, la région Rabat-Sale-Zemmour-Zaer et la région Rhône-Alpes. Dans ce cadre, on peut développer les relations entre Envipark et ENAIP pour une coopération dans le domaines des matières plastiques (le COREP et les autres organismes comme par ex. le CORFUI seront impliqués dans cette action). Le programme d internationalisation du Ministère de l Université et de la Recherche, MIUR. On peut essayer de favoriser les actions d internationalisation du MIUR destinées à développer le système universitaire italien à l étranger et en même temps à établir des accords de parternariat et de co-tutelle. Les écoles doctorales de l Université et du Politecnico seront impliquées. Le diplôme EuroArabManagement. Ce diplôme, lancé par la Scuola di Amministrazione aziendale (École d administration d entreprise) de l Université de Turin, a vu les cours démarrer en Ils sont fréquentés par des étudiants de nationalité arabe. Il faudra développer ce programme pour favoriser la participation des étudiants du Maroc. Comme il a été prévu pour certains diplômes, on pourrait mettre en place un master en économie, pour compléter ce programme

131 La coopération entre le Département de protection et valorisation des ressources agroforestières (DI VA PRA) de l Université de Turin et le Ministère de l Agriculture du Maroc et l Institut Agronomique et Vétérinaire Hassam II. Cette initiative à déjà démarré avec succès et pourrait être renforcée à travers la mise en place d un programme de bourses d études pour les étudiants du Maroc ou leur participation aux doctorats et masters dans le domaine des sciences agronomiques. On pourra également étudier de nouvelles possibilités de coopération dans d autres domaines que je n ai pas évoqués ici, comme par ex. le tourisme alpin, qui peuvent voir converger les intérêts communs des deux pays. Sources Les données de l Année univ sur les Universités ont été fournies par les différents Nuclei di Valutazione. En ce qui concerne les masters on a utilisé les données de l Année universitaire

132 Le rôle de l Université de Grenade dans l environnement socio-économique Andalou et Euroméditerranéen Elena Marañón Lizana Manuel Díaz Carrillo Indalecio Lozano Cámara Avec ses 472 ans de tradition, l'université de Grenade a été un témoin singulier de l'histoire, alors que son influence sur l'environnement social et culturel de la ville grandissait jusqu'à s'ériger en droit, en centre intellectuel et culturel du Sud de l'espagne qui recouvre une période de cinq siècles environ. Aujourd'hui, elle est devenue une institution forte et engagée avec ce qui l'entoure. À peu près personnes ont une relation directe avec l'université de Grenade, si l'on compte élèves, professeurs et personnel de l'administration et des services. Pour avoir une image de L'Université de Granada, on doit dire que L Université c'est la ville. Les établissements et les dépendances universitaires se trouvent distribués dans différents emplacements du centre urbain, ce qui procure à la ville un style universitaire propre : des habitants de la capitale, sont des étudiants universitaires. 1. LA COOPÉRATION DE L UNIVERSITE DE GRENADE ET L ENVIRONNEMENT SOCIO - ECONOMIQUE ANDALOU. Le développement et les activités réalisées par l Université de Grenade, comme émanant d une institution consacrée à la formation, à la recherche, à la culture et à la prestation de services, ont été étroitement liés au propre développement économique, social et politique de la communauté dans laquelle cette institution s insère. Dans le cas qui nous intéresse, il s agit de la Communauté Autonome d Andalousie. Par ailleurs, l environnement de l université, ses institutions publiques et privées, et la société en général, créent des mécanismes de relation avec leur université. Dans cette double implication évidente, nous pouvons distinguer deux blocs pour décrire la coopération : 1. Les actions mises en place par le Gouvernement Andalou et les institutions publiques et privées de la Communauté, pour soutenir les activités de l Université et obtenir ses services. 2. Les structures spécifiques crées par la propre Université pour répondre aux demandes de son environnement. 1.1.LES ACTIONS DU GOUVERNEMENT ANDALOU ET DES AUTRES INSTITUTIONS A.Le Gouvernement Andalou Les programmes et actions du Gouvernement Andalou se déploient à travers différents «Ministères» et en particulier par le biais du Ministère de l Education et des Sciences

133 Les pleines compétences du Gouvernement andalou, en matière d éducation, l a conduit à promouvoir, en 1987, un programme de politique scientifique qui a pris la forme du Plan Andalou de Recherche. Les principaux objectifs de ce Plan sont les suivants : - Formuler les lignes préférentielles d action au niveau régional. - Harmoniser les objectifs du Plan National de Recherche et du Programme Cadre de l Union Européenne. - Coordonner les programmes sectoriels des différents Ministères du Gouvernement Andalou, liés aux actions en matière de Recherches, Développement et I+D. - Promouvoir et financer l activité de recherche des universités avec des programmes spécifiques. Les programmes et les convocations du Plan s étendent aux domaines suivants : agroalimentation, sciences de la vie, ressources naturelles, sciences sociales et humaines, technologies de la production, technologies de l information et promotion générale de la connaissance. Dans la convocation de 2001, plus de 370 groupes de recherches de l Université de Grenade ont été financés par ce Plan. Le total des fonds obtenus a dépassé les 70 (soixantedix) millions d Euros. En conséquence, le Plan Andalou de Recherche suppose la plus grande source de revenus pour les universités de la région afin de financer leurs recherches. En outre, il dessine un schéma spécifique des lignes d intérêt prioritaire pour l Andalousie, avec en plus, des effets complémentaires sur les autres programmes nationaux ou européens. Les autres Ministères et les autres Institutions et Organismes publics dépendants du Gouvernement Andalou, développent aussi différents programmes de coopération avec l Université, que nous pouvons relier, suivant les thèmes, comme suit : - Projets sur le patrimoine historique et artistique. Activités bibliothécaires et bibliographiques en relation avec l ensemble monumental de l Alhambra, catalogage du patrimoine hydraulique andalou. - Conservation de l environnement. Elaboration de nouveaux modèles de restauration forestière, études sur la contamination du sol, cartographie et évaluation de la végétation du Parc Naturel de Sierra Nevada, gestion intégrée du lit du fleuve Gualdalfeo, plan de développement raisonnable du Parc de Sierra Nevada et sa zone d influence, nouveaux modèles de reboisement. - Aide à la gestion municipale. Gestion des installations sportives, modèle de financement par les municipalités andalouses

134 - Génie civil et géologique. Etude des niveaux de métaux, génie appliqué à l œuvre civile, désastres sismiques, dépuration des eaux. - Objectifs sociaux et aide aux minorités. Toxicodépendance, immigration, bénévolat. - Techniques statistiques et technologies de l information. Software public destiné aux statistiques publiques, comptabilité et gestion municipale. - Cours de spécialisation. Expert en consommation, gestion et direction des entreprises des eaux, gestion des entreprises coopératives, génie géologique. - Collaborations culturelles. Dans différentes expositions, concours littéraires, conférences, concerts, etc B.Autres Institutions. Parmi les institutions publiques andalouses, il ressort surtout, et ce de par le grand volume de projets de collaboration avec l Université de Grenade les institutions suivantes: l Institut de Développement d Andalousie, le Centre de Prospective, l Institut de Statistiques d Andalousie, l Institut Andalou de la Femme, l Institut Andalou de l Eau et la Société des Etudes Economiques d Andalousie. Il convient de souligner aussi l importance des institutions de gouvernement locales : la Mairie de Grenade et le Conseil Général, équivalent en français de la Diputación Provincial espagnole. En effet, les programmes et accords de prestations de services mis en place avec ces deux institutions sont très nombreux. Ces programmes et accords se réfèrent fondamentalement à l aide technique de spécialistes de l université dans des projets d urbanisme, d organisation patronale, de développement rural, de techniques d étude statistique, d activités sportives et culturelles ainsi qu à l aide à des groupes marginaux à risque. A cette collaboration publique, il est nécessaire d y en ajouter une autre, chaque fois plus importante : la collaboration des institutions, organismes et entreprises privés. L activité privée et patronale a besoin de cours de spécialisation pour ses employés, de l implantation de nouvelles techniques de gestion d entreprise et de ressources de technologies de l information. Dans ces domaines, l Université de Grenade offre d importants groupes de travail qui couvrent ces demandes. Enfin et pour terminer sur ce point, un domaine très important d implication entre l activité formatrice de l Université et l environnement socio-économique, est le numéro élevé de conventions de stages en entreprises. Ces conventions de stages sont souscrites

135 annuellement par différentes institutions et entreprises de Grenade et d autres zones d Andalousie en collaboration avec l Université de Grenade. Durant l année universitaire précédente, plus de 500 conventions ont été signées afin d accueillir plus de étudiants en stages. Ce système permet de compléter la formation pratique de l étudiant et lui permet de rentrer en contact avec le monde du travail. Soulignons le fait que ce sont les deux institutions signataires qui financent ces stages STRUCTURES DE L UNIVERSITE DE GRENADE. Dans son ensemble, tous les services de gestion de l Université réalisent diverses activités de coopération externe, dans le domaine de leurs compétences. Le service d extension universitaire, qui organise habituellement les activités en collaboration avec d autres institutions grenadines et andalouses, est l un des plus important. Néanmoins, l université a crée deux structures de gestion spécifiques pour rapprocher plus directement son activité de l environnement socio-économique. Ces deux structures sont les suivantes : La Fondation Entreprise Université de Grenade et le Bureau de Transfert des Résultats de la Recherche. Les activités de la Fondation relèvent exclusivement de la gestion des contrats de recherche et de la formation. A travers elle, les entreprises mettent en place des projets de Recherche et de Développement ainsi que des assistances techniques avec des groupes de recherche de l université. Durant l année 2001, quelques 200 contrats ont été signés pour une facturation supérieure à 3 millions d euros. Les secteurs d activité les plus importants qui ont recours aux services de la Fondations sont les suivants : l Alimentation, la Construction, la Chimie, la Pharmacie, les Sanitaire - Sciences de la Santé, les Ressources Naturelles et les Etudes de Marché et d Opinion. Enfin, l activité du Bureau de Transfert des Résultats de la Recherche est orienté vers la promotion, le développement et le transfert de l activité de recherche. Il essaie de faciliter le lien entre cette activité et la réalité de l environnement. Il s occupe aussi des contrats de licence d exploitation de patentes. La génération des entreprises «spin-off», des «juniors entreprises» et autres formules d organisation patronale pour le développement de techniques nouvelles dans la production de résultats, est un champ d extension qui reflète la nécessité pour l université de s impliquer davantage dans le développement économique et social de son environnement 2. LA COOPÉRATION DE L UNIVERSITÉ DE GRENADE DANS LE CONTEXTE EUROMÉDITERRANÉEN 2.1. PRÉSENTATION La situation géographique de la ville de Grenade, son passé historique ainsi que son présent font, de l Université de Grenade, une institution qui a pour vocation de collaborer avec le Monde Arabe en général, et avec le Maghreb, en particulier. Cette vocation a connu un grand essor lorsqu en novembre 2000, l actuel Equipe de Direction de notre Université a mis en place le Programme de Relations Internationales avec le Maghreb, le Monde Arabe et Méditerranéen, inexistant jusque là

136 L'incorporation de la sphère méditerranéenne dans le service de gestion de nos relations avec les pays arabes se justifie par la définition d un nouvel espace géopolitique euroméditerranéen. La conséquence directe est qu une bonne partie de nos projets et programmes de coopération avec ces pays s insèrent dans le cadre de réseaux et associations euroméditerranéennes. Globalement, et pour simplifier, nous pouvons dire que les relations de l Université de Grenade avec les pays arabes s articulent autour de conventions de coopération souscrites en collaboration avec les institutions de ces pays, et autour de programmes et convocations financés par l Union Européenne, l Agence Espagnole de Coopération Internationale, le Gouvernement Autonome Andalou et notre Université. A ces programmes déjà existants, nous devons ajouter, à partir de cette année universitaire, le Programme TEMPUS, qui, dans sa modalité TEMPUS Meda, regroupe, pour la première fois, des pays comme le Liban, la Syrie, la Jordanie, le Maroc, l Algérie, l Egypte, la Tunisie, les Territoires Occupés de Cisjordanie, Gaza et Israël. Il est bien certain que trop souvent, les déclarations d intentions inclues dans les conventions souscrites, se sont matérialisées en peu d actions concrètes, en partie à cause du manque de financement des programmes concrets, et en moindre mesure, à cause de la méconnaissance quasi absolue de la réalité de l enseignement supérieur dans les pays arabes riverains de la Méditerranée. Cependant, nous croyons fermement que cette situation peut changer radicalement avec la mise en place du Programme TEMPUS Meda. En effet, ce programme ouvre un large éventail de possibilités et de perspectives dans le domaine de la coopération inter-universitaire dans l espace méditerranéen. En ce sens, l Université de Grenade a la ferme intention de devenir le catalyseur et la coordinatrice des intérêts et énergies des structures universitaires de recherches et des agents sociaux des deux côtés de la Méditerranée désirant participer à ce programme. Notre première action concrète à mettre en place serait donc la création d un Directoire des Institutions de l Enseignement Supérieur, de Recherches et des Agents Sociaux dans les pays arabes méditerranéens. L Université de Grenade occupe une place privilégiée pour la réalisation de cet objectif, si nous tenons compte de sa qualité d université coordinatrice de la Task Force Mediterranean Countries (MED TF) du groupe Coimbra. Nous souhaitons profiter de l occasion qui nous est offerte par ce Colloque, pour solliciter la collaboration de l Université Mohammed V, et des autres universités ici présentes, afin de pouvoir lancer le projet de création d un directoire des institutions de l enseignement supérieur dans les pays arabes méditerranéens. En outre, et pour répondre à notre desiderata de favoriser nos relations avec les pays arabes, nous travaillons actuellement et de manière active, pour mettre en place trois programmes propres qui seront co-financés et par l Université de Grenade et par les associés qui souhaiteront y adhérer. Ces programmes sont les suivants : le premier est un Programme d échange d étudiants de l Université de Grenade avec les pays arabes ; le deuxième est un Programme d activation des conventions-cadre avec les pays arabes ; et enfin, le troisième programme est un Programme d échange d assistants linguistiques d espagnol et d arabe. Enfin, et pour conclure sur ce point, nous ne pouvons omettre les liens déjà existants entre notre Université et les pays arabes, si nous tenons compte des étudiants approximativement, venant de ces pays et qui, actuellement, étudient dans notre Université de Grenade ; soulignons, finalement, que 90% de ces étudiants proviennent du Maroc

137 2.2 LES CONVENTIONS DE COLLABORATION Les liens entre l Université de Grenade et les pays arabes se matérialisent sous la forme de conventions de collaboration que cette Université a souscrite avec de nombreuses Universités tant maghrébines qu orientales. Entre autres, nous pouvons citer : En Egypte, l Université de Asyut et le National Research Centre ; en Irak, les Universités de Mosul et Bagdad ; en Jordanie, les Universités de Amman et Jordanie ; en Palestine, l Université d Hébron et l Université de Al-Quds de Jérusalem (en pourparlers) ; au Liban, l Université de Saint-Joseph de Beyrouth (en pourparlers) ; en Syrie, l Université de Damas. Nonobstant, il est incontestable que c est avec les universités maghrébines, et tout particulièrement avec les universités marocaines, que l Université de Grenade possède les contacts les plus importants. En ce sens, nous pouvons citer les accords souscrits avec les Universités des Sciences et de Technologie d Oran M. Boudiaf en Algérie, avec l Université des Sciences, Techniques et de Médecine de Tunisie, ou encore avec l Institut National de Recherche Scientifique et Technique de Tunisie (INRST). En ce qui concerne le Maroc, l Université de Grenade a signé des conventions de collaboration avec 16 universités et institutions ; entre autres, nous pouvons mentionner l Université de Ibn Tufayl de Kenitra, l Université Abd-El- Malek Essaadi de Tétouan, l Université Hassan II de Mohammedia, le Centre d Etudes et de Recherches Andalusí de Chechaouen, l Université Cadi Ayyad de Marrakech, l Université Mohammed V- Agdal de Rabat, l Université Moulay Ismail de Meknès, l Université Hassan I de Settat, ou encore l Université Mohammed I de Oujda LES ACTIVITÉS DANS LE CADRE DE PROGRAMMES, RÉSEAUX ET ASSOCIATIONS D UNIVERSITÉS EUROPÉENNES Un autre aspect de la coopération de l Université de Grenade avec les pays arabes se développe dans le cadre de diverses programmes et réseaux universitaires européens. Nous pouvons citer un exemple concret de ces programmes et réseaux : l Union des Universités de la Méditerranée (UNIMED) et le Groupe Coimbra. D une part, en sa qualité de membre de UNIMED, l Université de Grenade participe à plusieurs projets auxquels différents associés européens et arabes contribuent. Nous pouvons mentionner à titre d exemples l Education Enhancent Programme, le Training of Middle Management in the Primary and Preparatory Education Sub-sector from 15 Governorates in Egypt, en collaboration avec l Arabic Academy for Sciences and Technologies d Alexandrie, l OUDA (Operational Unit Devolpment Assistance), le KPMG et la Scuola Superiore delle Finanze e dell Economia (Ministère de l Economie d Italie), ou encore l Euromed Cultural Heritage II, développé en collaboration avec les institutions académiques de Tunisie, d Egypte, du Liban, du Maroc, et d autres pays arabes et méditerranéens. D autre part, en tant qu université coordinatrice de la Task Force Mediterranean Countries (MED TF) du Groupe Coimbra, l Université de Grenade développe de nombreuses activités, parmi lesquelles nous pouvons signaler l élaboration, en partenariat avec l Université de Montpellier, d une base de donnés de toutes les actions existantes entre les Universités du Groupe Coimbra et les Universités de la Méditerranée

138 Finalement, il est important d évoquer la participation de l Université de Grenade au PROGRAMA PEACE (Palestineian European American Cooperation in Education) ainsi qu au PROGRAMA EU INTERREG III B : Master in Euromediterranean Studies, ce dernier en collaboration avec le Gouvernement Régional de Toscane, l Institut Universitaire de Florence et la Fondation Enrico Mattei de Milan ACTIVITES MISES EN PLACE DANS LE CADRE DE LA COLLABORATION AVEC LES INSTITUTIONS NATIONALES Un des principaux collaborateur de l Université de Grenade avec les Universités du monde arabe est l Agence Espagnole de Coopération Internationale (AECI). A travers son programme Hispano-Marocain de bourses, l AECI a financé cette année onze projets mis en place entre l Université de Grenade et les équipes de recherches des universités marocaines. Ces projets considèrent les domaines de connaissances les plus diverses. - Revalorisation des produits naturels du Maroc (essences et huiles essentielles d origine végétale) ; «fonctionnalisation» catalytique des Oléfines terpéniques et obtention de produits de haute valeur ajoutée. - Analyse fonctionnelle non linéaire et modèles non linéaires de la physique mathématique. - Modélisation de l intrusion marine dans les aquifères côtiers et /ou adjacents aux lacs salés (Méthodes d analyse, de contrôle et de vigilance. Modélisation numérique). - Exploitation conjointe des eaux superficielles et souterraines : modélisation des flux et polluants dans les aquifères côtiers. Etude comparative de cas marocains et espagnols. - Déformations tectoniques récentes et actuelles dans une transversale de la Cordillère du Rif. - Méthodes algébriques et algèbres quantiques. - Isolement et caractérisation de bactéries laitières bactériocinogéniques à partir du lait et du fromage de chèvre, dans le nord du Maroc. - Proposition d une nouvelle méthode de mesure par réflexion de la chaleur de l huile l olive vierge. - Préparation et caractérisation de charbons actifs à partir de sous-produits agricoles et leur usage comme absorbants de polluants dans les processus de traitements des eaux. - Le Paléozoïque du Plateau Marocain et du Massif Ibérique. Comparaison de leur évolution géodynamique. - Etude de la contamination des produits de la mer par les métaux lourds dans le Nord du Maroc. De même, l Université de Grenade accueille actuellement 22 étudiants boursiers de l AECI qui viennent d Irak, du Liban, de la Syrie, de la Jordanie et de la Palestine

139 2.5. ACTIVITES MISES EN PLACE DANS LE CADRE DE LA COLLABORATION AVEC LES INSTITUTIONS RÉGIONALES Au niveau de la Région de l Andalousie, le principal agent de la collaboration de l Université de Grenade avec les pays du Maghreb est le gouvernement autonome andalou (la Junta de Andalucía). Ce gouvernement soutient cette collaboration à travers le programme de subventions convoqué par l équivalent en français du Ministère de la Présidence (appelé Consejería de la Presidencia). Dans le cadre de ce programme, l Université de Grenade soutient, en collaboration avec les Universités marocaines, un total de 16 programmes de recherche. - La flore ornementale et les jardins dans la poésie arabe de Al-Andalus. - Programme de D.E.A (Siglas de Diploma de Estudios Aplicados [Diplôme d Etudes Appliquées]) en Biotechnologie. - Déformations tectoniques récentes et actuelles dans une transversale de la Cordillère du Rif. - Analyse de la diversité génétique dans le chanvre au moyen du «firgerprinting» de l ADN. - Innovations scientifico-techniques dans l éducation physique scolaire. - Rôle du système cannabinoïde endogène et des circuits monoaminergiques hypothalamiques dans les effets du 9-tetrahidrocannabinoïde (THC) sur la conduite alimentaire. - Etude du transfert dans les systèmes intégrés, bassin versant littoral dans les baies de Tanger et du Golfe de Cadix, leurs différentes canalisations et connexions Altantico- Méditerranéennes. - Isolement et caractérisation de bactéries laitières bactériocinogéniques à partir du lait et du fromage de chèvre, dans le nord du Maroc. - Caractérisation des eaux résiduelles industrielles de la zone de Tétouan. Comparaison entre méthodes de traitement chimique physique biologique. - Perspective ethnobotanique dans la possible situation de la culture du chanvre dans la province du Rif (Maroc). - Normes et tendances du comportement politique et électoral au Maroc : Analyse et prospectives. - Etude chimique et biologique des plantes médicinales et aromatiques du Nord du Maroc et du Sud de l Espagne. - Etude pathologique et immunologique des coccidies parasites unicellulaires des poissons du littoral méditerranéen marocain. - Actions pour l emploi à travers l orientation professionnelle et universitaire au Maroc. - Etudes du développement local dans le Zoumi (Nord du Maroc) : Plan de soutien pour valoriser les recours endogènes de la zone du Zoumi. - Automatisation du processus de séchage du tabac sur les feuilles avec des technique d intelligence artificielle

140 2. 6.PROJETS DE COOPERATION INTERNATIONALE AU DEVELOPPEMENT Hors du cadre strict de la coopération inter-universitaire, nous nous devons d indiquer les projets mis en place dans le cadre du programme établi par le Centre d Initiatives de Coopération au Développement (le CICODE) de notre Université, et ce avec différents agents sociaux ; citons, par exemple : le projet d Aide à l éducation non formelle pour l alphabétisation des femmes et la capacitation des jeunes pour la réparation des ordinateurs et de la bureautique, projet mis en place à Jérada (Maroc) en collaboration avec le Laboratoire d études interculturelles ; le projet Santé visuelle des enfants, mis en place à Tanger (Maroc) en collaboration avec Medicus Mundi ; le projet Coopérative femmes déplacées, mis en place au Soudan en collaboration avec l Association Yumma África ; le projet Aliments et transport, mis en place au Sahara en collaboration avec l Association Grenadine des Amis de la RASD COLLABORATION AVEC LE SERVICE DE LA CULTURE DE L AMBASSADE ESPAGNOLE AU MAROC Enfin, et pour conclure ce rapide résumé des divers agents qui collaborent dans les relation de l Université de Grenade avec les pays arabes, nous sommes dans l obligation de citer le Service de la Culture de l Ambassade Espagnole au Maroc. Ce service collabore, depuis plusieurs années déjà, avec le Secrétariat de la Formation du Professorat de l Université de Grenade, le ministère de l Education du Gouvernement autonome Andalou, et avec l Ecole Normale Supérieure de Martil (Tetouan, Maroc). Cette collaboration se réalise en organisant des Cours de Formation du Professorat Espagnol-Langue-Etrangère : Conseil Didactique et Intégration Culturelle pour l effectif scolaire-professorat de l Ecole Normale Supérieure de Martil. De même, l Université de Grenade collabore avec le Service de la Culture de l Ambassade Espagnole pour organiser des Cours d orientation universitaire et de dernière année de lycée, c est à dire de Terminale, dans des Lycées de Tanger, Tetouan, Casablanca, Nador et Al- Hoceima. Dans ce contexte, il est important de citer aussi la réalisation d épreuves d entrée à l université, appelées en Espagne Selectividad, dans les même villes citées précédemment

141 Rapport sur la seconde séance de l'après-midi du 13/12/02 Fait par Lahcen OULHAJ, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales La séance présidée par M. A. Debbagh, président de la Fédération PME-PMI, viceprésident de la CGEM, s'est composée de deux parties. Dans un premier temps, il y a eu la suite des communications sur les expériences étrangères. Dans la seconde partie, un débat a eu lieu sur l'ensemble des communications de la journée. I - Communications sur les expériences étrangères Cette partie a compris une brève et informelle communication du président de la séance, M.Debbagh et deux communications de M. Garelli d'italie et de Mme Sanchez d'espagne. 1- Allocution introductive de M.Debbagh M.Debbagh a insisté dans son allocution introductive sur deux éléments de stratégie économique qui s'imposent au Maroc: a- La nécessité du développement de l'espace pour dépasser la concentration de l'activité économique présente sur l'axe Kénitra - El Jadida et la dualité néfaste du Maroc Utile / Maroc inutile; b- la nécessité pour le Maroc de cibler des secteurs à développer, d'où la nécessité d'une politique sectorielle active. Dans ce cadre, il a rappelé que la CGEM a fait le choix des quatre secteurs du tourisme avec son programme national des 10 millions de touristes à l'horizon 2010, de la pêche, des technologies de l'information et de la communication et de la mécanique. M. Debbagh a rappelé ce que la CGEM a fait dans ce domaine concernant par exemple l'installation de deux districts industriels du textile et du cuir et a insisté sur le rôle que peut jouer l'université tant dans les contrats-programmes que dans celui de la formation. 2- Communication de M. Garelli M. Giorgio Garelli de la région du Piémont, en Italie, a précisé au départ qu'il a modifié sa communication initialement prévue pour tenir compte de l'absence du président M. Bertolino. Il a ensuite donné quelques indications chiffrées sur sa région représentant 8% des effectifs de l'enseignement supérieur en Italie, mais près de 20% sur le plan de la recherche. La région du Piémont comprend 8 provinces et 1200 communes. M. Garelli a ensuite parlé du processus de décentralisation en Italie. Ce processus a commencé dès la fin de la seconde guerre mondiale et a été marqué par les dates de 1974 et Aujourd'hui la région a des compétences exclusives dans toutes sortes de domaines de la formation des professeurs, de la santé, aménagement du territoire, agriculture, artisanat, économie, éducation... pour ne laisser à l'etat central que la fiscalité, les affaires étrangères, la défense, l'éducation nationale et la recherche scientifique. La région a un pouvoir législatif. Après ces précisions sur la régionalisation en Italie, M. Garelli retourne à sa région pour la présenter sur le plan universitaire et de la recherche scientifique. Il précise que la région du Piémont comprend trois universités: Polytechnique, Turin et Piémont Oriental beaucoup plus jeune. Ce n'est que par la suite qu'il a parlé de l'expérience de coopération internationale de sa région et de ses universités. Dans ce cadre, il a focalisé sur la coopération avec la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer et sur le rôle de l'université dans cette coopération décentralisée

142 3- Communication de Mme Sanchez Mme Rosa Maria Morillas Sanchez, de l'université de Grenade, de la Communauté Autonome d'andalousie, d'espagne, a présenté dans sa communication deux blocs. D'un côté les actions entreprises pour soutenir l'université et en obtenir des services, d'un autre les acteurs ou institutions prenant part à ces actions de coopération. Dans le premier bloc, Mme Sanchez a présenté le plan andalous de recherche couvert par un budget de 70 millions d'euros, octroyé par le gouvernement andalous avec ses différents ministères et notamment le ministère de l'éducation et des sciences. Ce budget représente la principale source de financement pour les universités de la Communauté. Concernant le contenu de ce plan, il va de la recherche de la sauvegarde du patrimoine culturel de la région, jusqu'à la conservation de l'environnement, l'aide aux minorités, le génie civil, les technologies...le second bloc cite les nombreuses institutions prenant part à ce plan: toute sortes d'instituts et institutions de l'université de Grenade, une fondation entreprises-université qui intervient dans la valorisation des résultats de la recherche dans toutes sortes de secteurs: alimentation, construction, chimie, pharmacie, santé, ressources naturelles... La fin de la communication de Mme Sanchez a été consacrée aux spécificités de l'université de Grenade et de leurs implications. Mme Sanchez a précisé que la situation géographique et le passé culturel de la région imposent à l'université de Grenade d'établir une coopération avec les pays arabes et notamment avec le Maroc. A cette coopération prennent part tant l'université que le gouvernement andalous et l'agence espagnole de coopération internationale. Mme Sanchez place cette coopération dans le cadre de l'action de l'union Européenne dans tout le pourtour méditerranéen et finit par rappeler que 95 % des étudiants étrangers à Grenade sont marocains. Questions II- Débat Le débat a porté sur toutes les communications de la journée du 13/12 et a été d'une grande richesse. Il y a eu 15 interventions soit pour poser une question précise, soit pour faire part à l'assistance et aux communicants de sentiments de frustration, d inquiétude ou de scepticisme à l'égard de la situation de l'université marocaine et de sa capacité à jouer un rôle actif dans le développement économique et social de la région où elle se trouve ou du pays en général. Les intervenants dans le débat ont été : - Le président de la Région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër; - M. Laanayt de l'ens de Rabat; - Pr Bahbouhi de la FSJES; - Mme Guedira de la Faculté des Sciences; - M. Najib de l'enim; - Pr Lamrani Nezha de la FSJES; - Le Président de l'université Mohammed V-Agdal; - M. Saghi, Directeur de l'institut Scientifique; - Mme Belyazid de la Faculté des Lettres ;

143 - Un professeur de la Faculté des Sciences; - M. Bellahcen; - M. Zoubdi du Ministère des Finances; - M. Ie Doyen de la Faculté des Sciences, - Un professeur du CPR de Rabat; - M. Fellah de l'is. M. le président de la Région a rappelé une expérience de coopération de la Région de Rabat avec le Piémont en matière de formation d'une main d'œuvre qualifiée pour le textile et a posé une question au président d'université sur la contractualisation souhaitée pour les professeurs. MM.Laanayt, Bahbouhi, Najib, Bellahcen, Zoubdi, Fellah et Mmes Belyazid, Guedira, Lamrani, se sont interrogés sur la désirabilité, l'utilité ou la capacité de l'université ou de l'entreprise marocaine, petite en majorité, à entretenir une coopération fructueuse pour le développement économique et social de la région ou du pays. Les questions de la plupart des autres intervenants étaient une demande de davantage d'explication de notions ou concepts évoqués dans les communications de la journée. Réponses Quatre communicants ( MM. Donnea, Courlet, Vandenput, Debbagh) ont apporté les éclairages demandés sur certaines notions et M. Ie Président de l'université a pris suffisamment de temps pour dire que la recherche dans notre université est déjà une réalité, que l'effort national en matière de recherche scientifique place le Maroc au troisième rang des pays africains, que la coopération entre l'université (laboratoires de l'emi) et les entreprises nationales (OCP, ONE...) est également une réalité. Le partenariat existe, mais il faut le développer par le biais de la valorisation par les professeurs des résultats de leurs recherches, conclut-il

144 Université et territoire : L expérience d Alessandria Exposé de Guido Barberis, Conseiller Municipal au Budget et aux Participations de la Municipalité d'alessandria, à la Conférence "L'Université dans son environnement. Pour un partenariat renouvelé", Rabat 13 et 14 Décembre Université du Piémont Oriental. Le siège d'alessandria La législation en matière universitaire établit que les Universités "dont l'activité est congestionnée en raison d'un surnombre d'étudiants, qu'ils suivent leur cycle régulier d'études ou soient redoublants, en regard du nombre de professeurs et à la capacité des structures universitaires", peuvent envisager la création de sièges décentralisés dans des régions où existe une forte demande d'instruction académique. En 1990 a débuté l'expérience universitaire d'alessandria: au siège détaché à Alessandria de l'institut Polytechnique de Turin, ont en effet été organisés des cours de Jurisprudence, de Sciences Politiques et de Sciences Mathématiques. Physiques et Naturelles. La "subordination " didactique et administrative de cette nouvelle Université à celle de Turin a duré presque une décennie, jusqu'au 7 Septembre 1999 lorsqu'un décret ministériel a officialisé l'institution de l'université des études du Piémont Oriental, en séparant organiquement de l'université de Turin ses sièges détachés à Alessandria, Vercelli et Novara. Actuellement l'université piémontaise s'est adjointe d'autres sièges (Biella, Acqui Terme et Verbania) et elle s'inscrit à une place de premier ordre dans le panorama italien. Le choix de ne pas concentrer une offre didactique aussi étendue -comprenant Ingénierie, Jurisprudence, Sciences Politiques, Service Social, Sciences Mathématiques Physiques et Naturelles, Lettres et philosophie, Médecine et Chirurgie, Pharmacie, Sciences Chimiques Alimentaires et Economie et Commerce -en une seule ville répond précisément à la volonté de surmonter les problèmes qui frappent les Universités surpeuplées. N'importe quel débat concernant l'université à Alessandria doit donc être affronté en tenant compte que celle-ci, conjointement à Novara et Vercelli, n'est que l'un des trois sièges principaux de l'université du Piémont Oriental et que toutes les données doivent être lues dans ce contexte élargi. Didactique et recherche Sur le plan didactique, en plus des cours traditionnels, quadriennaux ou quinquennaux, de licence universitaire, que l'on s'emploie à dépasser, les différentes Facultés d'alessandria ont mis en place des cours triennaux, suivis de deux ans de spécialisation, extrêmement innovants

145 Un chiffre plutôt intéressant et encourageant est celui des inscriptions qui ont augmenté en 2002 de 5,6 % par rapport à l'année précédente, grâce notamment à l'effort d'orientation prodigué; de plus, avec le concours de la Région Piémont, les subventions en faveur du droit aux études (EDISU) ont été augmentées, permettant à un grand nombre de sujets de compléter leurs études. Concernant l'université en question dans son ensemble, les étudiants sont actuellement au nombre d'environ 8.800, auxquels viennent s'ajouter 211 inscrits aux Ecoles de spécialisation dans le domaine de la médecine. Les professeurs titulaires sont 107, les suppléants 110 et les chercheurs 108. Au siège d'alessandria, l'on a inscrits, dont à Jurisprudence, 966 à Sciences Mathématiques, Physiques et Naturelles et 999 à Sciences Politiques. Le siège institutionnel de la recherche scientifique est assurément l'université. L'Université du Piémont Oriental, consciente des responsabilités que cette fonction implique, a augmenté au cours de ces trois dernières années la subvention du Fond Local pour la Recherche de 1 à 1,2 millions d'euros et elle a assigné 1,5 millions d'euros au financement des Sections, actuellement au nombre de dix, des infrastructures indispensables pour la recherche. Si la recherche requiert des financements énormes, et les Sections ont contribué à alléger la charge pesant sur l'université en cherchant à se procurer des financements publics et privés, qui se sont chiffrés en 2001 par 2 millions d'euros, pour le développement des projets nationaux de recherche et de ceux d'intérêt local, les ressources de personnel ne sont pas non plus à négliger: ces dernières années les effectifs ont en effet été augmentés, aussi bien par des contrats de durée déterminée que d'emplois de durée indéterminée. Les candidats à des doctorats de recherche, 113 au total, comprennent 99 bourses de recherche, 5 doctorats de recherche administrativement dépendants de l'université du Piémont Oriental et 9 assignés à d'autres Universités; 39 bourses de recherche sont aussi financées entièrement par les Sections, grâce à des fonds autonomement repérés. Toujours dans le cadre de la formation post-universitaire, les trois Facultés d'alessandria proposent des masters et des stages de tout premier ordre: la Faculté de Jurisprudence a organisé un master en Droit de l'environnement, celle de Sciences Politiques a créé un master en Développement Local et en Economie des Ressources Environnementales, tandis que les Facultés scientifiques offrent des masters en Chimie des matériaux et en Techniques Alimentaires. Assise structurale et organisation Les Organismes universitaires prévus par le Statut d'autonomie et par l'accord de programmation entre l'université du Piémont Oriental et la Région Piémont sont désormais presque tous constitués et il en va de même pour les Statuts individuels. Prochainement ce sera le tout du CUS, Centre Universitaire Sportif, dont les fonctions sont actuellement remplies par le CUS de Turin

146 Points critiques et avantages Dans une organisation universitaire "jeune" comme celle d'alessandria, on ne peut pas discuter séparément d'avantages et de points critiques, car les premiers sont la conséquence directe du travail accompli par l'université pour éliminer les seconds. Avant d'affronter ce sujet, il convient de souligner que les Administrations Locales, le monde des entreprises et la collectivité toute entière ont toujours travaillé en contact étroit avec les institutions universitaires, tous ces sujets étant conscients de la nécessité et de l'utilité d'une Université pour Alessandria. Le premier problème qui s'est présenté en ordre chronologique a été celui de l'intégration difficile des structures administratives préexistantes dans le contexte nouveau issu de la création de l'université du Piémont Oriental. Pour faire face à ces nouveaux besoins, d'énormes capitaux ont dû être investis et surtout du personnel en grand nombre a dû être engagé; actuellement tous les Organes prévus par le Statut d'autonomie sont opérationnels. L'expérience universitaire a fait ressortir un aspect commun à de nombreuses situations similaire et pas seulement en Italie: les bâtiments. Le siège élu pour héberger l'université à Alessandria (le Palais Borsalino ), malgré le charme qu'il évoque chez tout habitant de la ville, s'est tout de suite révélé inadapté pour un aménagement efficace de toute l'organisation; les bureaux administratifs, les locaux de présidence, les salles de cours, les laboratoires, les salle d'étude, les bibliothèques ont été aménagés dans des locaux qui ne sont pas toujours rationnellement exploitables et cela a causé aux étudiants et au personnel des embarras énormes. Ajoutons que les réglementations en matière de sécurité et celles en matière d'accès aux édifices publics pour les personnes handicapés ont imposé de ne plus différer la solution du problème. Les travaux de modernisation accomplis au cours des trois dernières années ont permis de livrer finalement une structure moderne et fonctionnelle; à l'intérieur du Palais Borsalino se sont installées les Facultés des Sciences Politiques et de Jurisprudence, tandis que la Faculté des Sciences Mathématiques, Physiques et Naturelles a été déplacée dans un nouveau bâtiment construit sur le terrain devant la section détachée à Alessandria de l'institut Polytechnique de Turin, complétant ainsi la création d'un véritable "pôle technologique". La Faculté d'informatique, avec ses équipements, est actuellement logée à l'intérieur d'une structure mise à disposition par la Municipalité d'alessandria, dans l'attente de s'installer près de la Faculté des Sciences Mathématiques, Physiques et Naturelles. On est également en train de soupeser s'il convient de créer pour la Faculté de Jurisprudence un nouveau siège, mieux adapté aux besoins qui se sont exprimés au sein du Conseil de Faculté. La structure que nous venons de décrire sommairement, où les Facultés sont équipées de tout le nécessaire en laboratoires, bibliothèques, centres informatiques, salles d'étude, est le résultat des efforts et du patient labeur de tous les sujets concernés

147 Un problème parallèle et non encore complètement résolu est celui de l'hébergement des étudiants. Dès sa constitution, l'université a adhéré à des projets d'échange internationaux tels que Socrates et Erasmus, ainsi qu'à l'organisation de cours de spécialisation et de masters en coopération avec d'autres Universités italiennes et européennes. Il existe un énorme obstacle qui est l'incapacité de la ville de satisfaire pleinement la demande évaluée par les sujets concernés. Le manque de structures construites "sur mesure", comprenant un certain nombre de logements de petite surface mais fonctionnels, et équipées de structures didactiques et récréatives, est à l'examen des Organismes universitaires et politiques locaux, qui s'efforcent de les procurer dans les quelques années à venir. Si l'on regarde la structure d'hébergement et d'organisation des campus, indépendants et autosuffisants, l'université du Piémont Oriental a modelé son idée sur celle d'alessandria, en inventant le projet "campus sans campus", autrement dit une Université intégrée dans la ville et en mesure d'offrir tous les services que l'on attend des Universités les plus modernes. En revanche un problème de longue date est signalé de toutes parts a été pleinement résolu: c'est celui du manque d'équipement informatique et de documents, imprimés et informatisés, de la bibliothèque qui jusqu'à l'année dernière desservait en commun les quatre facultés. La disponibilité de nouveaux espaces a permis de construire une nouvelle bibliothèque et d'acheter du matériel. Le matériel informatique a été modernisé et augmenté en nombre d'unités. Même les laboratoires des Sciences Biologiques, Chimie et Physique, désormais aménagés dans les nouveaux sièges, ont été modernisés et rationalisés. L'un des points critiques est assurément la "Réforme du Ministre Moratti", qui a décrété la suppression des cours de licence universitaire n'atteignant pas quinze inscriptions, ainsi qu'une forte restriction des fonds destinés au budget universitaire. L'Université a évité cette suppression en unifiant "du point de vue administratif' les cours qui n'atteignaient pas quinze inscrits; la réduction du budget pèsera en revanche lourdement au cours des prochaines années. L'avantage le plus évident est la dimension atteinte par l'université d'alessandria. A côté d'une structure adaptée aux besoins didactiques et de recherche, on constate un nombre assez restreint d'inscrits et par conséquent le rapport entre professeurs et étudiants est absolument efficace et correct. Un élément significatif est le jeune âge du personnel enseignant et le fait qu'une partie d'entre eux ait justement obtenu ses diplômes à l'université du Piémont Oriental, poursuivant ainsi un parcours idéal où chacun fait partie de ce qu'il contribue à créer. Enfin, l'université du Piémont Oriental est orgueilleuse d'avoir un nombre extrêmement faible d'étudiants redoublants, en regard d'un nombre conséquent d'étudiants suivant régulièrement leur cycle d'études

148 Rapport entre recherche et territoire Les modalités de la constitution de l'université du Piémont Oriental et le soutien précieux des institutions et de la collectivité locale, dans toutes ses instances organisatrices et sociales, ont facilité une intégration destinée à stimuler l'échange Université -territoire. En particulier la recherche a puisé des éléments stimulants dans le tissu local, et le monde économique a souvent reconnu l'université comme le siège d'échanges profitables et de coopération. A titre d'exemple, quelques expériences sont brièvement citées ci-après. Prometeo Prometeo est un Consortium pour l' ingénierisation et la valorisation des alliages précieux des aciers et des alliages spéciaux pour applications de pointe, qui est en train de se mettre en place grâce à l'initiative de l'institut Polytechnique de Turin, de l'administration Départementale d'alessandria, de la Municipalité de Valenza et de la Fondation de la banque Cassa di Risparmio d'alessandria. Le but de ce Consortium est la promotion de la culture scientifique, technologique et gestionnaire concernant des produits manufacturés en alliages précieux et des matériaux métalliques en général destinés à des applications de pointe; une telle promotion se réalisera grâce à des initiatives de recherche, de formation et de documentation s'adressant au monde de l'économie et de la production et aux jeunes en cours de spécialisation professionnelle. Ce but est poursuivi notamment par la réalisation d'un laboratoire consacré au design et aux technologies de l'orfèvrerie de base, par la corrélation entre design et processus technologiques de fabrication, en rapport également à de nouvelles technologies des matériaux, par l'extension des structures de laboratoire existantes pour la recherche, le développement et la caractérisations des matériaux, par la réalisation d'un point de ralliement et de coordonnement d'activités expérimentales à développer aussi bien dans le cadre des cours de licence universitaire et de masters, qu'au bénéfice d'entreprises dont l'activité s'exerce dans ce secteur. Une attention particulière sera consacrée au travail de conseil et de transfert technologique au bénéfice d'entreprises et d'institutions, pour une bonne exploitation du potentiel des nouvelles technologies, à la formation et à la promotion d'échanges culturels et scientifiques sur le plan international. Recherche agro -alimentaire Un programme de recherche en biologie et chimie agro-alimentaire est en train de se mettre en place: il aura une durée de trois ans et constituera un appendice idéal des activités déjà développées par l'université d'alessandria dans ce domaine. Ce programme est organisé par la Section de la Faculté des Sciences Mathématiques, Physiques et Naturelles, avec le support financier de la Fondation de la banque Cassa di Risparmio d'alessandria, ce qui témoigne du support accordé aux initiatives innovantes susceptibles de produire des retombées sur le territoire et sur les entreprises

149 Ce.Te.Pla. -Centre Technologique d'études sur les matières plastiques Organisé par le Centre de culture pour l' ingénierie des matières plastiques et par l'union Industrielle d'alessandria, avec le concours de l'office pour le développement industriel du Maroc -Ministère de l'industrie, du Commerce et de l'artisanat, c'est un projet de coopération pour le développement d'un centre technologique d'études sur les matières plastiques, qui s'occuperait du transfert technologique et de la formation aux nouvelles technologies se rapportant au secteur du plastique au Maroc. Ce projet a démarré en 2000 grâce au concours public de la Région Piémont pour l'assignation de subventions à des projets de promotion et de création d'emplois et d'entreprises au Maroc. Parmi les objectifs principaux du CE. Te.Pla.: répondre à un besoin de formation, canaliser les besoins et les nécessités des entreprises existantes au Maroc, activer les coopérations internationales d'entreprises, promouvoir la recherche appliquée et soutenir la réalisation d'un centre universitaire ciblé sur ce domaine, offrir un support aux entreprises existantes et stimuler le développement. Alessandria. le 30 Novembre

150 Structures de valorisation de la recherche : Cas du Centre d'innovation Technologique (CIT) Par : Tijani Bounahmidi, professeur à l'emi et directeur du CIT Monsieur le Président, chers collègues, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, J ai le plaisir d intervenir dans le cadre du présent colloque «l Université dans son environnement : pour un partenariat renouvelé», organisé par notre université pour mener une réflexion sur les modes de partenariat à entreprendre avec son environnement socioéconomique. Le thème de l ouverture de l université sur le monde socio-économique a fait l objet de plusieurs rencontres au Maroc le long des vingt dernières années. Un même constat se dégage de toutes ces rencontres : l université et son environnement s accusent mutuellement que l autre partie est la cause de l insuffisance de la collaboration existant entre elles. Malgré la bonne volonté affichée pour mieux faire dans ce domaine, et les multiples tentatives entreprises ensemble pour aboutir à un partenariat gagnant-gagnant, le bilan global de la relation université-industrie, au Maroc, reste très maigre et très en deçà des aspirations des uns et des autres. Après une mise en évidence de la nécessité de la valorisation de la recherche scientifique pour le développement de celle-ci, et après une brève analyse des nouvelles dispositions juridiques apportées par la loi 01-00, relative à la réforme de l'enseignement supérieur, en vue d'encourager cette valorisation, la présente communication traite des structures susceptibles d'être développées par l'université marocaine pour mieux réussir ses interactions avec son environnement socio-économique. Le Centre d'innovation Technologique de l'ecole Mohammadia d'ingénieurs (Université Mohammed V-Agdal), qui est un incubateur d'entreprises innovantes, est présenté, à titre d'exemple, pour illustrer le début de la mise en application de cette loi en matière de la création de telles structures. 1. Nécessité de la valorisation de la recherche scientifique La recherche scientifique est une mission essentielle de l enseignement supérieur. Sans elle il ne peut pas y avoir un enseignement supérieur de qualité, susceptible de suivre l évolution des connaissances et du savoir, en renouvellement continu à un rythme très accéléré soutenu par des progrès technologiques fulgurants, fruit d un processus d innovation fécond qui puise ses ressources dans les résultats de la recherche scientifique. Cette spirale positive engendrée par le champs de synergie créé par une très forte interaction entre la recherche scientifique et l innovation technologique, rend ces deux domaines de plus en plus interdépendants : pour mener une activité de recherche de pointe, il est nécessaire de disposer de moyens technologiques de haut niveau, et pour mener une activité d innovation technologique au vrai sens du terme, on a recours de nos jours, dans la majorité des cas, a un savoir scientifique fraîchement obtenu

151 Le développement simultané de la science et de la technologie par l effet d entraînement mutuel, a atteint son niveau actuel dans les pays développés grâce aux efforts combinés de l Etat et du tissu socio-économique. En effet, une moyenne des fonds alloués pour la recherche par les pays occidentaux, permet de constater que ces fonds sont octroyés à parts égales par l Etat et les secteurs industriels. La part de l Etat est consacrée à la recherche de base et à la recherche appliquée, menées par les universités et les centres de recherche étatiques, alors que les fonds industriels financent les activités de R&D et de l innovation réalisées par les secteurs industriels. Cette répartition équitable entre l effort de génération du savoir et des technologies, et celui de leur application au développement économique, peut paraître refléter une situation d équilibre idéale entre la production des résultats de la recherche et l exploitation de ces derniers pour les besoins de l activité économique. En réalité, cet équilibre n est que financier et que beaucoup de résultats de recherche restent inexploités pour de longues périodes après leur obtention et finissent, parfois, par devenir obsolètes. Ce décalage entre la génération des résultats de recherche et leur application, a tendance à se réduire, depuis une vingtaine d années, grâce au développement de mécanismes de rapprochement entre les opérateurs académiques de la recherche de base, et ceux de la R&D et de l innovation relevant du tissu socio-économique. Les cellules de valorisation des universités, les parcs scientifiques, les technopôles, les pépinières et les incubateurs d entreprises innovantes, constituent des exemples de tels mécanismes. Par ailleurs, la faiblesse du tissu industriel dans les pays en développement ne permet pas à la recherche de jouer,dans ces pays, le rôle déterminant qu elle joue dans les pays développés. En effet, la contribution financière des secteurs industriels aux activités de recherche, de R&D et de l innovation est généralement très insignifiante et elle est trop loin de la situation d équilibre décrite ci-dessus pour les pays développés. La limitation de l exploitation du savoir pour les besoins du développement met la recherche dans les pays en développement dans une situation très difficile. Constatant le peu d utilité de la recherche, les pouvoirs publics finissent par la négliger en minimisant les budgets qui lui sont alloués, affectant, ainsi, de manière sérieuse la qualité de la recherche académique et donc celle de l enseignement supérieur dans sa totalité. En tant que pays en développement, le Maroc n'échappe pas à ce constat. Ainsi, le développement de la recherche scientifique nécessite la mise en œuvre d'une stratégie qui intègre les étapes de la génération du savoir et de l'exploitation de celui-ci pour le développement socio-économique; cette dernière étape devant se faire avec une forte contribution du tissu industriel. 2. Dispositions législatives d'encouragement de la valorisation Les articles 1, 3 et 7 de la loi 01-00, relative à la réforme de l'enseignement supérieur, promulguée en 2000, mettent en évidence la volonté du législateur marocain de faire contribuer l'université au développement économique du pays

152 Ainsi, l'article 1, fixant les missions de l'enseignement supérieur, définit, en plus des anciennes missions, de nouvelles se rapportant à la valorisation: "la contribution aux progrès scientifique, technique, professionnel, économique et culturel de la nation, en tenant compte du développement économique et social; la maîtrise et le développement des sciences, des techniques et du savoir-faire, par la recherche et l innovation; la valorisation du patrimoine culturel marocain et le rayonnement de ses valeurs ancestrales." Il en est de même pour l'article 3 relatif aux missions de l'université: " la formation initiale et la formation continue; la préparation des jeunes à l insertion dans la vie active notamment par le développement des savoirs-faire; la réalisation d expertises; la contribution au développement global du pays." Quant à l'article 7, il dote l'université d'outils lui permettant de mieux contribuer au développement économique: " Dans le cadre des missions qui leurs sont dévolues par la présente loi, les universités peuvent assurer par voie de convention, des prestations de services à titre onéreux, créer des incubateurs d entreprises innovantes, exploiter des brevets et licences et commercialiser les produits de leurs activités". "Conformément à la législation en vigueur, et dans la limite des ressources disponibles dégagées par ces activités, les universités peuvent, dans le but de renforcer leurs activités entrepreneuriales: prendre des participations dans des entreprises publiques et privées, sous réserve que ces participations ne soient pas inférieures à 20 % du capital social de ces entreprises; créer des sociétés filiales sous réserve que ces sociétés aient pour objet la production, la valorisation et la commercialisation de biens ou services dans les domaines économique, scientifique, technologique et culturel, et que les universités détiennent au moins 50% du capital social de ces filiales" Avec ces dispositions législatives de la loi 01-00, l'université marocaine est appelée à jouer un rôle déterminant pour le développement socio-économique. Elle ne doit plus se limiter, comme par le passé, à pourvoir le pays en cadres compétents, mais elle doit, aussi, contribuer au développement technologique et culturel de celui-ci, grâce aux activités de recherche scientifique et technologique et de prestations de services, et à son développement économique et social, par l'innovation et la création de richesses à travers le développement du tissu économique moyennant les incubateurs d'entreprises innovantes, la création de filiales et la prise de participations dans le capital des entreprises. Les nouvelles missions de contribution au développement technologique et économique du pays, conférées à l'université marocaine par la loi 01-00, exigent de celle-ci le respect des règles des affaires dont certaines n'étaient pas toujours appliquées, avec rigueur, dans les milieux universitaires et qui sont relatives à la concurrence commerciale; à la fiscalité; aux engagements contractuels; et à la propriété intellectuelle. 3. Obligation de la restructuration de la recherche scientifique au Maroc En plus de ces contraintes relatives au respect du droit des affaires, le succès des missions de valorisation de l'université marocaine impose de revoir la gestion de la recherche scientifique et technologique académique. En effet, un diagnostic rapide de cette recherche permet de dégager les principaux dysfonctionnements suivants: la non élaboration d'une stratégie gouvernementale de recherche basée sur les besoins du développement du Maroc; absence d'une gestion efficace de la recherche académique; élaboration des projets de recherche abstraction faite des besoins du développement; équipes de projets mal constituées; insuffisance des moyens financiers octroyés aux projets; absence de suivi des projets

153 Les éléments, ci-après, sont susceptibles de permettre une meilleure restructuration de la recherche scientifique académique au Maroc: mettre en œuvre dans les meilleurs délais l'académie Hassan II des Sciences et des Technologies. Cette instance aura à sa charge la définition de la stratégie de l'etat en matière de la recherche scientifique et technologique ainsi que le financement et l'évaluation globale de la recherche publique. En cas de difficulté de la mise en œuvre de cette académie, ce rôle peut être joué, dans un premier temps, par le Ministère de tutelle à travers le CNRST; doter chaque université d'une structure de gestion de la recherche dirigée par un vice-président de l'université. Ce dernier coordonne les activités de recherche menées par les établissements relevant de l'université, gère la cellule de valorisation de l'université, ainsi que son incubateur, sa pépinière d'entreprises innovantes et son parc scientifique, le cas échéant. Ainsi, le Vice-président chargé de la recherche élabore et met en œuvre la stratégie de l'université en matière de recherche, après sa validation par le conseil de l'université. Etant responsable de la cellule de valorisation, de l'incubateur, de la pépinière d'entreprises et du parc scientifique, il élabore la stratégie de recherche en tenant compte des besoins qu'il maîtrise bien. Aidé par la commission de recherche de l'université, il traduit le plan stratégique en un plan d'actions qu'il soumet aux établissements en vue de la préparation des projets de recherche qui seront financés par les fonds publics. Avant la soumission du portefeuille des projets de l'université pour demande de financement à l'instance gouvernementale concernée, celui-ci doit être validé par la commission de recherche de l'université; prévoir un vice-doyen (ou un directeur adjoint) chargé de la recherche au niveau de chaque établissement. Il coordonne les activités de recherche de l'établissement et élabore, en concertation avec la commission de recherche de l'établissement, un plan d'action tenant compte de la stratégie de l'université en matière de recherche. Après sa validation par le conseil de l'établissement, ce plan d'action est diffusé auprès des laboratoires de recherche pour susciter des propositions de projets qui seront financés par les fonds publics. Après leur validation par la commission de recherche de l'établissement, les projets sont transmis à la commission de recherche de l'université pour validation par l'université avant d'être soumis à l'instance de financement. En matière de formation, le vice-doyen (ou directeur adjoint) chargé de la recherche coordonne la gestion des UFR; différents types de laboratoires peuvent être constitués: des laboratoires rattachés à un seul établissement; des laboratoires constitués en partenariats entre deux ou plusieurs établissements; des laboratoires multidisciplinaires rattachés à la présidence de l'université. Les modalités de gestion des laboratoire doivent être prévues dans les règlements intérieurs des établissements et de l'université. les projets de recherche d'entreprises détectés par la cellule de valorisation de l'université font l'objet d'appel d'offres au profit des laboratoires de recherche. L'adjudicataire est sélectionné par la commission de recherche de l'université. Les recettes correspondantes peuvent être réparties en appliquant la fameuse règle des trois tiers (1/3 pour l'université, 1/3 pour le laboratoire et 1/3 sous forme d'indemnités pour les chercheurs ayant réalisé le projet);

154 une UFR assure la formation dans le cadre du Master ou du Doctorat. Elle est gérée par un responsable. Les activités de recherche de l'ufr sont menées au sein des laboratoires qui participent à l'ufr. 4. Structures de valorisation de la recherche Pour permettre à l'université marocaine, d'assumer ses nouvelles missions avec rigueur et professionnalisme, il est nécessaire de la doter de structures adéquates à l'instar de celles développées, depuis plus d'une vingtaine d'années, dans la plupart des universités occidentales pour atteindre les mêmes objectifs: une cellule de valorisation, une structure d'appui à la création d'entreprises innovantes (incubateur / pépinière) et un parc scientifique, éventuellement La cellule de valorisation Les cellules de valorisation sont créées dans les universités pour gérer les activités industrielles et commerciales entreprises par les laboratoires de recherche au profit du tissu socio-économique. Elles ont pour missions: la négociation, la rédaction et la gestion des contrats de recherche et de prestations; la protection des résultats de recherche; le montage de projets de recherche et la recherche de cofinancement pour ces projets; la constitution de filiale(s) de valorisation et la gestion du portefeuille de titres financiers de l université En matière de gestion de la recherche contractuelle, une cellule de valorisation se charge de la prospection du tissu socio-économique et de la recherche des partenaires industriels; de l'élaboration et de la négociation des contrats; du suivi de l exploitation des résultats par les partenaires industriels; de la gestion et de la répartition des redevances; et de la gestion financière et administrative des chercheurs non titulaires: doctorants, post-doc., et d'autres chercheurs contractuels. La cellule de valorisation s'occupe aussi de la gestion de la propriété intellectuelle de l'université. Rappelons à ce propos que la propriété intellectuelle se compose de deux grandes parties: la première partie est constituée des droits d'auteurs et des droits connexes et la seconde, de la propriété industrielle. Les droits d auteurs protègent les œuvres littéraires et artistiques, ainsi que les programmes d ordinateurs et les présentations d informations (bases de données); alors que les droits connexes sont relatifs aux droits des artistes interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion. La propriété industrielle, quant à elle, concerne les brevets d'invention; les schémas de configuration (topographies) de circuits intégrés; les renseignements non divulgués, y compris les secrets commerciaux et les données résultants d essais; les dessins et modèles industriels; les marques de fabrique ou de commerce y compris les marques de service; les indications géographiques, y compris les appellations d origine

155 Notons que la protection des résultats de la recherche scientifique et technologique est souvent réalisée par la prise de brevets qui sont délivrés pour des inventions qui remplissent trois conditions: la nouveauté; l'implication d'une activité inventive; et susceptibles d'application industrielle. Ne sont pas considérées comme des inventions brevetables: les découvertes ainsi que les théories scientifiques et les méthodes mathématiques; les créations esthétiques; les plans, principes et méthodes dans l exercice d activités intellectuelles, en matière de jeux ou dans le domaine des activités économiques, ainsi que les programmes d ordinateurs et les présentations d informations. Ces différentes forme de créativité non brevetables peuvent être protégées par d'autres droits de propriété intellectuelle décrits cidessus. En Amérique du nord, les cellules de valorisation sont, généralement, gérées par les universités elles-mêmes qui sont dotées de statut juridique qui permet beaucoup de souplesse dans la gestion financière et administrative. En Europe, en général, et en France, en particulier, elles sont gérées dans le cadre d'entités de différents statuts juridiques: Association: (Exemple: l'association ARMINE à l'ecole des Mines de Paris ); société filiale: (Exemple: la société EZUS à l'université Claude-Bernard Lyon1; et la société INSA- VALOR, à l'insa de Lyon); et service de l université pour la gestion technique et administrative, avec gestion financière sous-traitée à une association. Dernièrement, un nouveau statut juridique a été créé en France pour les cellules de valorisation des universités: c'est celui d'un SAIC (Service des Activités Industrielles et Commerciales). Ce statut correspond à celui d'une entreprise publique sans participation de capitaux privés, contrairement à celui d'une filiale. Il permet le contrôle total des activités de la cellule de valorisation par l'université L'incubateur et pépinière d'entreprises innovantes L'incubateur d'entreprises innovantes a pour rôle principal d'aider les étudiants, les chercheurs et les enseignants-chercheurs qui souhaitent créer leurs propres entreprises en valorisant, par priorité, les résultats de recherche élaborés dans les laboratoires de l'université. Il se charge, aussi, du développement de la culture entrepreneuriale et de la formation aux études de faisabilité et à l'élaboration des plans d'affaires "Business Plan" pour les projets de création d'entreprises innovantes. Parmi les missions essentielles des incubateurs: la sensibilisation à l'esprit entrepreneurial dans les milieux académiques; la détection des projets susceptibles d'être transformés en entreprises innovantes basées sur la valorisation de la propriété intellectuelle et particulièrement celle émanant des résultats de la recherche; sélection des projets candidats à l'incubation, par le comité de sélection (ou de pilotage) de l'incubateur. Ce comité est constitué d'experts dans les différents domaines techniques et scientifiques liés au projet, d'une part, et dans les autres domaines de la création d'entreprises innovantes, d'autre part. Les critères de sélection généralement utilisés sont: le degré d'innovation du projet; son potentiel de marché et la qualité de son équipe; mise à la disposition des équipes des projets selectionnés un lieu d'accueil collectif et temporaire offrant des locaux, des services adaptés, des programmes de formation/information d'appui à la création d'entreprises ainsi que des

156 interventions coordonnées d'un personnel de conseil et d'encadrement (experts, conseillers juridiques, managers, banquiers, ) et d'une procédure de financement efficace. Les services rendus par l'incubateur peuvent être subventionnés par l'etat, les collectivités locales ou d'autres organismes publics ou privés, comme ils peuvent être facturés au minimum pour certains porteurs de projets. Les aides financières fournies par l'incubateur aux porteurs de projets sont, généralement, considérées comme des prêts sans intérêt, remboursables en cas de succès, après la 3 ème année de la création de l'entreprise. Il faut souligner que la création des entreprises innovantes à travers les incubateurs est une pratique qui s'est généralisée, au cours des dernières années, à l'échelle mondiale. Ce Phénomène a vu le jour pour la première fois aux Etats Unis d'amérique, lorsque, en 1951, l'université de Stanford a aidé l'un de ses étudiants de 3 ème cycle, a créer une entreprise dans le domaine de l'instrumentation. En Europe, ce phénomène ne s'est développé de manière significative qu'à partir des débuts des années 80. Actuellement, le nombre de structures d'appui à la création d'entreprises de type incubateur/pépinière dépasse 4000, dont le quart est situé en Amérique du Nord. Il faut noter, cependant, que la majorité de ces structures sont des pépinières qui accueillent dans leurs locaux des entreprises pour les aider, pendant la phase de démarrage, durant une période généralement inférieure à deux ans, en leur faisant partager les frais de gestion de la structure Le parc scientifique Pour une meilleure interaction avec son environnement socio-économique, et en vue de développer un partenariat efficace et durable avec de grandes entreprises et des PME dans les domaines de formation continue, de R&D et d'expertise, un grand nombre d'universités des pays développés ont procédé à la création de parcs scientifiques pour accueillir des succursales d'entreprises souhaitant bénéficier des services de l'université en relation avec les domaines précités. Encore une fois, l'université de Stanford était la première au monde à développer son parc scientifique et ce, en 1951, qui compte actuellement 145 entreprises locataires dans les différents domaines d'activité économique, plus particulièrement ceux relatifs aux hautes technologies, qui emploient plus de employés. En plus des succursales d'entreprises confirmées, le park scientifique héberge des centres appartenant à l'université et spécialisés dans la R&D, la formation continue et les prestations de services, comme il héberge l'incubateur et la pépinière, ainsi que certaines entreprises innovantes lauréates de cette dernière. 5. Le CIT: une expérience pilote en matière de valorisation de la propriété intellectuelle 5.1. Historique du projet Le Centre d'innovation Technologique (CIT) est né d'un ancien projet de création d'une pépinière d'entreprises à l'emi, qui est une initiative de cet établissement pour dynamiser ses relations avec les secteurs industriels et économiques et pour mieux orienter ses efforts de recherche appliquée vers des applications utiles pour l'économie marocaine

157 Pour la réalisation de la pépinière d'entreprises, l'emi a suscité le partenariat de l'association des Ingénieurs de l'emi (AIEM), de la commune Agdal-Ryad, et du Groupement d'investissement et de Développement (GID) qui ont adhéré au projet. Cependant, la diversité de la nature des partenaires et le fait que c'est pour la première fois qu'une université marocaine tente de participer à la création d'un projet de nature économique ont rendu très difficile le choix de l'entité juridique de la pépinière en projet. Pour tenter de trouver une issue à cette situation, le Ministère de l'enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation des Cadres a confié, en 1995, le dossier au Rectorat de l'université Mohammed V-Agdal, pour étude. Une analyse approfondie de tous les aspects relatifs au projet a été réalisée en faisant contribuer quelques professeurs de cette université. Il s'est avéré suite à cette analyse que de toutes les options juridiques étudiées : centre de l'emi, société d'économie mixte, société privée, association sans but lucratif et coopérative, la première est la seule qui permet une réalisation immédiate du projet à condition que celui-ci se transforme en un projet d'incubateur à la place de celui d'une pépinière. C'est ainsi qu'il fut proposé de créer l'incubateur d'entreprises innovantes à l'emi, comme un centre d'excellence de cet établissement, appelé "Centre d'innovation Technologique (CIT)", soumis aux dispositions du règlement intérieur de la recherche à l'emi et notamment son article 4. Les organismes socio-économiques intéressés seront associés aux activités du CIT dans le cadre d'un partenariat assuré moyennant une convention entre le CIT et chacun de ces organismes. Cependant, la concrétisation de la création de ce centre n'a eu lieu qu'en Août 2000, deux mois après la promulgation de la loi 01/00 relative à la réforme de l enseignement supérieur dont l esprit est de faire de l université la locomotive de développement du pays. Ce fut la première exploitation de l article 7 de cette loi qui permet aux universités, entre autres, de se doter de telles structures Missions du CIT La mission essentielle du CIT, est de contribuer au développement socio-économique du pays à travers la canalisation des thèmes de recherche vers les applications d'intérêt socioéconomique et la valorisation des résultats de cette recherche, en assurant leur transfert vers les secteurs sociaux et industriels par la création d'entreprises basées sur la valorisation de la propriété intellectuelle. Ainsi l'incubateur a pour objectifs : d'incuber des projets innovants en mettant à leur disposition les moyens de recherche-développement de l'établissement et d'autres partenaires socioéconomiques ; de renforcer les chances de succès et de développement de jeunes entreprises basées sur le savoir et/ou la haute technologie ; de préparer l'implantation de ces entreprises dans les pépinières d'entreprises ; d'inciter au développement d'études sectorielles en vue de constituer une banque d'idées d'entreprises innovantes susceptibles de permettre une meilleure valorisation des richesses nationales. L'approfondissement et la

158 concrétisation de ces idées peuvent être réalisés dans le cadre d'un partenariat entre le CIT, les laboratoires de recherche universitaires et les secteurs socioéconomiques ; d'assurer aux élèves-ingénieurs de l'emi un complément de formation susceptible de développer leur capacité entrepreneuriale; de faciliter l'insertion des diplômés de l'établissement dans le tissu économique, en les aidant à créer leurs propres entreprises Organisation du CIT La structure d'organisation du CIT est dotée d'un conseil d'orientation, d'un comité de pilotage et d'un organe de gestion. Le conseil d'orientation trace la politique générale du CIT et Il est formé des représentants des organismes partenaires désireux de participer à la réalisation des objectifs de l'incubateur. Le comité de pilotage est chargé, par le conseil d'orientation, de susciter les propositions de projets, d'en étudier les dossiers techniques qui lui sont soumis par le président du conseil d'orientation, auquel il doit rendre compte, et d'assurer le suivi de la réalisation des projets sélectionnés. Il est formé de membres de droit (le directeur de l'emi et le directeur du CIT) et de 10 membres, au moins, désignés, parmi les responsables des départements, des UFR et des laboratoires de recherche de l'établissement, et d'autres experts du monde socio-économique, pour une durée de deux années renouvelable. L'organe de gestion est dirigé par le directeur du CIT qui est nommé par décision du Ministre de l'enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique sur proposition du directeur de l'emi, parmi les professeurs de l'enseignement supérieur de l'emi pour une durée de quatre années renouvelable Réalisations du CIT en matière d'accompagnement des projets Depuis sa création, le CIT a œuvré pour la détection d idées innovantes émanant de différents types de porteurs de projets : un premier appel à projets a été lancé en octobre 2000 et a concerné les laboratoires de recherche de l EMI ; un second, destiné à tous les types de porteurs de projets au niveau national, a été diffusé très largement dans tout le pays en décembre 2000 ; un concours a été organisé au profit des lauréats des établissements universitaires de tout le Maroc en juillet 2001 ; un appel à projet ouvert depuis octobre 2001 et, enfin, la coorganisation du salon international de l invention, avec l Union des Inventeurs et Innovateurs Marocains, qui s est déroulé à l EMI en mai Les idées détectées suite à toutes ces opérations peuvent être classées comme suit : les enseignants chercheurs (15) ; les inventeurs indépendants (15) ; les marocains résidant à l étranger (3) ; les cadres d entreprises (5) et les lauréats d établissements d enseignement supérieur (4). Toutes ces idées ont fait l objet d une préparation de dossiers de candidature pour incubation au CIT. Ces dossiers ont été, ensuite, présentés devant le comité de pilotage du centre, qui est habilité à décider de l acceptation des projets susceptibles d être accompagnés pour leur transformation par le processus d incubation en entreprises innovantes. Jusqu à décembre 2002, 11 projets ont fait l objet d un accompagnement par le CIT : 2 de ces projets ont été retirés par leurs porteurs ; 3 ont bénéficié d un financement octroyé par le Fonds de Solidarité Prioritaire, créé par le Ministère de l Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique en collaboration avec le Département du Commerce et de l Industrie dans le cadre de la coopération maroco-française

159 Afin de donner une idée sur la nature des projets accompagnés nous en donnons ici une brève description : Projet NC2 Maroc : qui a permis à Mr M. HIMDI, marocain résidant en France, de créer la filiale de la société NC2 France, spécialisée dans le domaine de la conception mécanique assistée par ordinateur dont il est le directeur général. Ce projet a été hébergé durant 6 mois au CIT pour déboucher sur la création de la société NC2 Maroc dont l installation au Technopark de Casablanca a été inaugurée en avril Cette entreprise emploie actuellement 13 personnes dont 12 techniciens et ingénieurs. Projet IMMA : porté par Mr. Y. HALAL, professeur à l EMI, vise la valorisation de résultats de recherches en matière de bases de données multilingues Arabe-Français- Anglais et leurs applications documentaires. Ce projet est actuellement en cours de réalisation en partenariat avec une entreprise canadienne. Projet ISIS Technology : vise la création d une entreprise (ISIS Technology) pour assurer le transfert de résultats de recherche élaborés au sein du laboratoire LASH, dirigé par Mr D. OUAZAR, professeur à l EMI. Ce projet est porté par Dr. Rachid EL BAYADE. Projet ASIC Center : Mr M. MOHSSINE enseignant chercheur à l EMI, porteur du projet, a l intention de créer une entreprise de services, de formation et de design en microélectronique. Projet Jeux pour la vulgarisation des mathématiques : Mr H. DOUZI, enseignant chercheur à la faculté des sciences d Agadir, a bénéficié d une dotation financière pour créer une entreprise de recherche développement dans le domaine de la vulgarisation des mathématiques à l aide de jeux mécaniques ou électroniques. Projet chauffe-eau avancé : basé sur une invention développée par Mr B. ROCHDI, chaudronnier à l ONAREP, a pour objectif de créer une entreprise de production de chauffes-eau exploitant le brevet de l invention. Ce chauffe-eau a pour atout de produire de la vapeur et de l eau chaude permettant ainsi des applications type "Hammam Beldi" et Sona, et ayant l avantage d assurer une meilleure sécurité d emploi grâce à la séparation de circuits eau et gaz et à son dispositif d allumage automatique. Ce projet a aussi bénéficié de l aide financière de la part du FSP. Projet Audio-Visuel : porté par une équipe de cadres d entreprises. Il vise la création d une entreprise de multimédia et de production cinématographique en bénéficiant d une aide financière octroyée par le FSP. Projet "lunetterie" : développé par Mr O. DRISSI DAOUDI, opticien à Rabat. Il se base sur son brevet d invention concernant un nouveau procédé d habillage de verres optiques ou solaires permettant la production de lunettes originales. Projet Copterus : porté par Mr Y. ZEGGWAGH, et ayant pour objectif la création d une entreprise d animation et de photographie aérienne utilisant des avions télécommandés, ainsi que des produits et services multimédia. Cette entreprise a été créée en novembre 2002 et elle est actuellement en phase de démarrage. Il est à souligner l absence de nouveaux lauréats d établissements de l enseignement supérieur parmi les porteurs de projets en cours d accompagnement par le CIT. Fort de cette constatation, des actions ont été programmées pour mieux sensibiliser et former cette couche

160 d innovateurs potentiels à l esprit entrepreneurial. Dans cette optique, un appel à candidature a été lancé dernièrement, au profit des étudiants de la dernière année d étude et ceux de troisième cycle pour une formation action ayant pour objectif d apprendre la méthodologie de création d entreprise à travers un exemple basé sur une idée proposée par le candidat. Cette formation-action débutera en avril 2003 et se déroulera en sept séances, de 4 heures chacune, à raison d'une séance par semaine Réalisations du CIT en matière de formation à l'esprit entrepreneurial Le CIT a instauré un système de formation à l'esprit entrepreneurial au profit des élèvesingénieurs de l'emi. Il consiste en l'organisation de six modules de 18 heures chacun en relation avec la création d'entreprises: marketing; organisation des entreprises et management; comptabilité et fiscalité; évaluation économique et financière des projets; business plan; droit des affaires et propriété intellectuelle. Actuellement, la moitié des étudiants de l'emi ont suivi cette formation qui se déroule en petits groupes au sein du CIT. Elle se généralisera très bientôt à tous les élèves de l'emi. Cette formation à l'esprit entrepreneurial est consolidée, dans certains départements, par la formation alternée qui consiste à envoyer les élèves par binômes, durant les deux dernières années de leur formation à l'emi, dans les entreprises à raison de 3 à 6 jours par mois où ils réalisent, aussi, leurs stages de fin de 2 ème année, d'une durée d'un mois, et de leurs stages de projet de fin d'études, d'une durée de 3 mois. Soit un séjour, dans une même entreprise, d'une durée totale de 7 mois environ. Ce qui permet aux élèves de connaître de manière approfondie le fonctionnement d'une entreprise et de créer une synergie entre la formation qu'ils reçoivent dans les locaux de l'emi et celle qu'ils apprennent sur le tas au niveau des entreprises. Cette formation est organisée actuellement par deux départements où elle a permis de dégager des résultats très encourageants. Cependant, beaucoup d'efforts restent à faire pour que cette expérience soit généralisées, avec succès, à tous les élèves de l'emi. 5.6 Quelques enseignements de l'expérience vécue Les premiers enseignements tirés de l'expérience du CIT en matière d'incubation permettent de constater les dysfonctionnements suivants: l esprit entrepreneurial est très peu développé dans les milieux académiques et chez les inventeurs indépendants et les cadres d entreprises; la propriété intellectuelle disponible est souvent très mal protégée et elle est difficilement valorisable dans les conditions actuelles; le statut juridique actuel des incubateurs créés n est pas approprié et il ne permet pas de développer une approche qualité nécessaire à l'entrepreneuriat; la gestion du mécanisme créé par le ministère de tutelle pour développer l incubation (Réseau Maroc Incubation et Essaimage) mérite d'être réexaminée. Pour contribuer à l'élimination de ces dysfonctionnements, nous recommandons ce qui suit: nécessité de création de structure d 'apprentissage de l acte entrepreneurial dans tous les établissements de l enseignement supérieur; une telle structure doit être prévue dans l organigramme de chaque établissement et financée par son budget propre. En plus de la mission de formation, cette structure peut accompagner certains projets d étudiants qui nécessitent peu d efforts d accompagnement; création d un incubateur par université ou par ville universitaire. Cet incubateur doit être dédié à l accompagnement de projets innovants visant la valorisation de la

161 propriété intellectuelle de haut niveau. Les autres types de structures (maisons de la jeune entreprise; les centres d entreprises du département de commerce et de l'industrie, ) peuvent s occuper des autres types de projets. L incubateur doit être développé avec un statut juridique adéquat, GIP ou société privée filiale de l université; élaboration d'un cadre juridique adéquat pour encourager l'innovation. Conclusion La présente communication a tenté d'effectuer un diagnostic du système de recherche au Maroc. Elle a permis de constater que l'insuffisance du développement de la recherche scientifique dans ce pays est due principalement au manque de débouchés pour ses résultats. Ceci se reflète dans les budgets insignifiants alloués par les utilisateurs potentiels de ces résultats qui devraient être les opérateurs socio-économiques. En effet, dans les pays développés où l'économique est basée sur la recherche, l'effort financier de l'etat en matière de recherche, dédié principalement à la recherche de base qui génère le savoir, est comparable à celui du monde socio-économique qui exploite ce savoir pour développer la R&D et l'innovation répondant aux besoins économiques. La situation du non usage de la recherche pour les besoins du développement, engendre un désintérêt de l'etat pour la recherche scientifique qui est presque exclusivement académique. Ce désintérêt se reflète dans les insuffisances flagrantes des structures et du financement relatifs au système de recherche académique national. Etant une mission indispensable de l'enseignement supérieur, cette recherche scientifique délaissée a engendré des répercussions néfastes sur l'enseignement supérieur dans sa totalité. La charte élaborée par la COSEF et la loi portant l'organisation de l'enseignement supérieur, mettent l'accent sur de nouvelles missions qui feraient de l'université marocaine la locomotive de développement du pays. Elles exigent de l'université de produire le savoir et d'œuvrer pour l'exploitation de ce savoir dans l'intérêt de la communauté. C'est là,à priori, le remède au dysfonctionnement constaté, décrit ci-dessus. Pour que ce remède législatif se concrétise en un vrai changement susceptible d'apporter une solution adéquate au problème, un plan d'action répondant à des objectifs précis doit être élaboré. Celui-ci doit être basé sur une analyse très approfondie de tout le système de recherche au Maroc et ne pas perdre de vue que la pièce maîtresse de ce système ce sont les ressources humaines. Pour valoriser la recherche, il faut produire une recherche de qualité, développée dans des laboratoires bien structurés, et très bien gérés par des chercheurs qui aiment leur métier et qui font de la recherche parce qu'ils en ont la capacité, et par conséquent la collectivité leur doit de l'estime en les encourageant à ne pas délaisser ce noble métier pour n'importe quelle autre fonction

162 Table ronde Communication et débat Saaid AMZAZI et Abdellah AMMAR Faculté des Sciences-Département de Biologie et de Giologie Poursuivant les travaux du colloque, la table ronde a été marquée par la communication de certaines expériences de valorisation de la recherche scientifique par plusieurs établissements de l Université Mohammed V- Agdal. Il s agit notamment de la Faculté des Sciences, l Ecole Mohammadia des Ingénieurs et l Institut Scientifique. Les participants appartenant à ces établissements ont fait part de leurs travaux, à savoir : - La formation continue comme portail de l ouverture de l Université vers son environnement socio-économique. - La conservation du patrimoine naturel par la préservation de la biodiversité nationale, en mettant en place une collection dans le muséum national d histoire naturelle au sein de l Institut Scientifique. - La protection de la propriété intellectuelle par la mise sous brevet d un peptide inhibiteur du virus de l immunodéficience humaine, en soulignant les difficultés rencontrées au cours du processus d enregistrement et de protection. - La formation et recherche intégrées en neurobiologie et sédimentologie marine par l instauration d UFR, DESA, DESS et Doctorat. L objectif principal étant la mise au service du secteur socio-économique de produits finis et utiles, en vue de l insertion des jeunes diplômés dans la vie active en partenariat avec les secteurs public et privé. - La valorisation de certains procédés physico-chimiques, notamment celui de l effet de l adjonction du KOH sur le comportement physique du bois de l arganier pendant sa pyrolyse. - L implication efficace dans l aménagement du territoire par la détermination d une cartographie des risques de mouvements de terrains. - L utilisation et l optimisation de l eau chaude des sous-sols marocains dans différents domaines tels que l agriculture, le chauffage domestique, par l établissement de données précises sur les zones à potentiel géothermique au Maroc. Ces communications ont été suivies d un débat sommaire et des propositions ont pu être dégagées : - Nécessité de la création d une interface entre l université et le secteur socioéconomique.(l université doit créer une structure pour faire profiter ses partenaires des compétences de ses chercheurs)

163 - Elargir l action de l université en direction d autres partenaires. - Mise en place d un centre universitaire de valorisation ayant pour principale fonction l activation de cellules de valorisation de la recherche telle que la mise en application du système de protection intellectuelle au sein de l université. - L encouragement à la création d incubateurs d entreprise dans les établissements universitaires à l exemple de ceux déjà existants, en leur donnant une dimension plus concrète. - Mise à profit de la coopération internationale pour apporter de nouveaux éléments de réflexion concernant la valorisation de la recherche scientifique. - Dynamisation des interactivités entre la région et l université, à l image des expériences étrangères décrites dans le colloque notamment celle des régions Rhône Alpes et Bruxelles-capitale Les participants sont unanimes à s interroger sur les démarches que doit entreprendre l université en vue de la mise en application des différents aspects de valorisation et de son ouverture vers son environnement socioéconomique

164 Le Portail de la Formation continue Med Zehri Ecole Mohammadia des Ingénieurs L'université d'aujourd'hui est investie de plusieurs tâches: l'enseignement supérieur, la recherche et la formation continue en plus de la production désintéressée du savoir et de sa diffusion, notamment en le vulgarisant moyennant le livre et les médias. Elle est donc appelée à jouer un rôle moteur dans la société à la fois comme confluent de civilisation et de culture et surtout comme phare éclaireur d'où jailliraient les lumières. Mais l'université marocaine est très peu ouverte sur son environnement socio-économique: En effet, mis à part la coopération avec les grands offices de l'etat, se traduisant le plus souvent en études scientifiques et techniques appliquées et l'activité culturelle plutôt timide greffée sur un décor morose, il n'y a pratiquement, aucune coopération entre l'université et sa région en matière d'études, de recherche ou de formation continue. De nos jours, toute action d'ouverture de l'université n'est opérée que par action sporadique et solitaire, rarement renouvelée par ailleurs, de quelques enseignants chercheurs dans une léthargie généralisée. Cet état de désintérêt réciproque, entre l'université et son environnement, prend origine entre autres du peu de contact entre les opérateurs socioéconomiques et les élus de la région d'un côté et le monde universitaire de l'autre. L'état actuel de déconnexion ne pro~1te ni à l'université qui, autrement, verrait sa fonction réhabilitée, ni à la région qui ne profite pas de la compétence latente de centaines d'universitaires. Pour sortir de ce découragement, il faut rendre le contact plus facile entre les deux parties. La formation continue permet justement ce contact et l'inscrit dans la durée. En effet l'université a tous les atouts pour assurer la formation des fonctionnaires et des cadres du secteur industriel aussi bien dans les formations de base que dans les domaines d'actualité comme l'informatique ou de pointe dans plusieurs champs disciplinaires. Organisée principalement sous forme de cours et de séminaires, la formation continue peut aussi assurer des formations de plus longue halène débouchant sur l'obtention de diplômes universitaires, ce qui rend l'offre encore plus attrayante. La formation continue peut notamment avoir pour objectif : - La remise à niveau dans le domaine d'activité du bénéficiaire, surtout dans les domaines scientifique et technique; - La formation en management destinée aux responsables administratifs, notamment les fonctionnaires de l'etat; - Les technologies de l'information et de la communication: communication écrite, orale, autres; - La Sécurité et l'hygiène du travail: formation générale ou spécifique à certains risques: biologiques, chimiques, radiations, incendie, secourisme etc. - Les Langues: arabe, français, anglais, etc

165 Il ne faut pas considérer la formation continue comme un congé déguisé mais plutôt comme une réelle nécessité de valorisation des ressources humaines. En effet, le progrès technologique introduit des changements incessants au sein du milieu du travail que la formation continue essaie d'apprivoiser. L'exemple d'emploi qui illustre le mieux cette situation est donnée par la secrétaire qui, autrefois, était choisie en fonction de sa dextérité et qui a besoin, de nos jours, en plus de ses qualités de communication, de manipuler plusieurs logiciels de bureau. Plus généralement, les techniques et les technologies évoluent suite à l'acquisition de nouveaux équipements et les qualifications exigées du travailleur aussi. Mieux encore, les méthodes et l'organisation du travail au sein de l'entreprise connaissent des mutations profondes comme l'installation de la qualité et la recherche de la certification. Ainsi donc, le poste de travail n'est plus immuable et la formation continue doit alors répondre à une demande de compétences nouvelles. La formation continue contribue en outre à sauvegarder l'emploi et à le promouvoir. Elle permet en effet de : - S'adapter continuellement à l'emploi; - Obtenir un premier emploi ou en changer; - Acquérir un diplôme ou une qualification. La formation continue doit aussi être judicieusement utilisée pour réduire le chômage, notamment chez les jeunes diplômés en leur assurant les qualifications demandées dans le marché du travail. Inscrire la formation continue comme première passerelle de coopération est d'autant méritoire que la notion est tout simplement et malheureusement négligée au Maroc. Sous d'autres horizons, la formation continue connaît une telle ampleur qu'elle est devenue un phénomène de société. En France par exemple, 9 millions de personnes ont suivi une formation continue en 1999, soit 28% des moins de 65 ans et en dehors du système scolaire. En Suisse, ce sont 40% des gens qui ont suivi une formation continue en l'an L'université marocaine doit donc se doter des outils structurels (humains et matériels) qui lui permettront de jouer pleinement et rapidement son rôle au même titre que le traditionnel formateur OFPPT et les instituts privés qui se distinguent, eux, par leur souplesse d'offre et leur cadre agréable. L'université regorge de véritables compétences pointues qui doivent bénéficier à nos secteurs productifs et à nos administrations

166 Le Muséum National d Histoire Naturelle outil de protection de la biodiversité nationale Présenté par Mohamed MOUNA, Oumnia HIMMI et Mohammed SAGHI Enseignants chercheurs à l Institut Scientifique, Université Mohammed V - Agdal RESUME Il est de notoriété publique que notre environnement naturel subit une détérioration souvent irréversible. Pour garder une mémoire de la biodiversité nationale perdue, il est absolument nécessaire de s'occuper de la conservation des animaux, des plantes, des fossiles, des roches et des minéraux. Les causes de cette érosion de notre biodiversité sont multiples et vont des phénomènes purement naturels jusqu aux activités anthropiques. L ignorance du rôle de la biodiversité et des équilibres naturels dans le bien être de l Homme en est la cause principale. La compréhension des mécanismes qui régissent cette biodiversité est la clé du développement durable. Les collections du Muséum National d Histoire Naturelle, rassemblées depuis les années vingt du siècle dernier, constituent un témoignage irréfutable sur l état de la biodiversité nationale, c est «l état zéro» pour un grand nombre de milieux naturels marocains. Ces collections, vitrine de la production de la recherche scientifique de notre établissement et parfaitement triées et classées, sont régulièrement consultées par les spécialistes du monde entier. De même tous les chercheurs nationaux, dans le domaine des Sciences Naturelles, utilisent ces collections pour exploiter et interpréter leurs résultats. Les collections d'études s avèrent donc plus que jamais indispensables aux naturalistes spécialistes en systématique et écologie, sciences intimement liées aux problèmes de l'évolution et d'équilibre de la nature. Ces collections jouent aussi un grand rôle dans le domaine économique: recherche de minerais, lutte biologique, identification des vecteurs de maladies, évaluation de la pollution, etc. Sans les muséums, tout un patrimoine serait perdu à jamais. Il suffira de rappeler les nombreuses espèces animales et végétales disparues de la surface du globe ou celles en voie de disparition et qui sont conservées et/ou exposées dans les Muséums. C'est en quelque sorte une réserve statique pour la formation des générations futures et des visiteurs désireux de connaître les composantes de nos milieux naturels et de prendre conscience de leur préservation. En outre, ces expositions permettent aux étudiants et aux élèves de mieux illustrer leurs cours théoriques de sciences naturelles par l organisation de visites libres ou encadrées par les chercheurs de l Institut Scientifique, le but étant de connaître pour mieux protéger. INTRODUCTION L'urbanisation massive et le développement accrue et rapide sont, de nos jours, à l origine de la régression d innombrables milieux naturels et la diminution de l effectif de leurs espèces, voir leur disparition. Ce déclin de nombreuses espèces animales et végétales a conduit les Nation Unies à organiser le Sommet de la Terre (Rio de Janeiro, juin 1992)

167 Par l'importance de ce sommet et de l'urgence du problème, la plupart des pays participant à la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le Développement se sont entendus sur une convention internationale portant sur la Diversité Biologique ou la Biodiversité (NATIONS UNIES, 1992). Cette convention vise à garantir une mise en œuvre par une action internationale efficace pour ralentir la destruction des espèces, des habitats et des écosystèmes. Il s'agit là d'une priorité, à la fois globale et vitale, que se sont fixés les pays signataire de la convention, notamment pour atteindre un développement durable; et limiter les activités de l'homme par la forte pression qu il exerce sur l'environnement, fait craindre le pire. La convention sur la biodiversité constitue donc une réponse à cette crainte et un engagement responsable pour le devenir même de l'homme. Le Muséum National d Histoire Naturelle (M. N. H. N.) constitue une vitrine où la biodiversité nationale est conservée. En outre, les collections des Sciences Naturelles sont considérées dans l Accord International de la Conférence de Manchester (19 21 avril 1995) comme une ressource mondiale irremplaçable utilisée pour le bénéfice, à long terme, de la société (NUDDS et PETTITT, 1997). Les utilisations des collections du M. N. H. N. sont très nombreuses. Sorte de réserve statique, les expositions du Muséum permettent aux étudiants et aux élèves de mieux illustrer leurs cours théoriques de sciences naturelles. L organisation de visites libres ou encadrées par les chercheurs de l Institut Scientifique, a pour but de connaître pour mieux protéger. Vitrine de la production de la recherche scientifique de notre établissement, les collections spécialisées sont consultées par les spécialistes du monde entier à des fins diverses. L exploitation et l interprétation des résultats sont souvent facilitées par les données, relatives à ces collections, accumulées au fil des années. BREF APERÇU GENERAL CONCERNANT LA BIODIVERSITE DANS NOTRE PAYS Le Maroc est un pays méditerranéen où le climat est caractérisé, en général, par une sécheresse estivale et une humidité hivernale. Ces deux caractéristiques peuvent beaucoup varier d une année à une autre, ce qui rend les écosystèmes de la région très fragiles. Si on ajoute aux aléas climatiques l exploitation irrationnelle et anarchique des ressources naturelles au lieu d une exploitation raisonnée, le résultat s affiche rapidement à l esprit. La position qu'occupe le Maroc dans la Méditerranée occidentale, entre l'afrique et l'europe, le place dans une situation de carrefour où se sont mélangées, pendant le tertiaire, les flores et les faunes éthiopienne et européenne. Cette situation s'ajoute à la grande diversité des milieux et habitats qui caractérisent le Maroc et à leurs contrastes dans bien des cas: en partant de la mer jusqu'à la haute montagne en passant par des plaines cultivées et des hauteurs couvertes de steppes ou de forêts. Le milieu désertique est aussi un écosystème riche en formes adaptées. Tout ceci a permis au Maroc de renfermer une grande richesse en biodiversité avec beaucoup d'espèces endémiques. Mais tous ces milieux subissent actuellement des pressions plus ou moins fortes par l Homme ce qui menace sérieusement la biodiversité nationale. Cette biodiversité est un trésor naturel à la disposition de l Homme, mais qui reste mal connue dans notre pays et un peu partout dans le monde, notamment en ce qui concerne son utilité. Le projet de l Etude Nationale sur la Biodiversité effectué

168 conjointement avec le Secrétariat d Etat chargé de l Environnement et le Programme des Nations Unies pour l Environnement est une bonne initiative dans la mesure où il donne une idée sur la quantité et la qualité de la biodiversité nationale. Les listes de ce qu est connu, jusqu à nos jours, de la biodiversité nationale (plus de espèces animales et de espèces végétales) (FRANCHIMONT et SAADAOUI, 1998) sont donc compilées et dressées. Cependant, dans de nombreux cas, la région où une espèce a été décrite est fortement dégradée qu il n est plus possible de retrouver cette même espèce. L inventaire systématique du milieu biologique est l'une des taches de l Institut Scientifique. Ainsi le suivi et l évaluation quantitative et qualitative de la biodiversité sont réalisés en permanence, selon les spécialités, par les chercheurs de l établissement afin de présenter des listes d espèces à réglementer à l échelle nationale ou internationale. La présence physique de cette biodiversité est devenue donc une nécessité. Elle représente la mémoire de nos ressources naturelles. Le rôle du Muséum National d Histoire Naturelle est par conséquent, «d'immortaliser» certaines composantes de notre patrimoine naturel. LES COLLECTIONS DU MUSEUM NATIONAL D HISTOIRE NATURELLE, MEMOIRE DE LA BIODIVERSITE NATIONALE Le Muséum National d'histoire Naturelle de l'institut Scientifique renferme des collections riches et uniques en Afrique du Nord. Ces collections sont rassemblées par les chercheurs depuis la création de l'institut Scientifique (1920) et couvrent tous les domaines des Sciences Naturelles. Le Muséum est donc une importante bibliothèque de spécimens de faune, de flore, de roches, de minéraux et de fossiles du Maroc. Ce patrimoine culturel national, alimenté en permanence par les chercheurs de l'établissement ou par des dons de personnes s'intéressant aux sciences naturelles, est mis à la disposition des chercheurs, des étudiants, des élèves et du grand public. On distingue notamment trois fonctions d un muséum. La première est évidement la préservation et la conservation des composantes naturelles. Sans les muséums, tout un patrimoine serait perdu à jamais. Il suffira de rappeler les nombreux animaux et plantes disparus de la surface du globe ou ceux en voie de disparition, qui sont conservés dans les muséums pour la formation des générations futures. C'est en quelque sorte une réserve statique dont le rôle éducatif et même éthique est très important pour le public en général pour connaître les composantes de nos milieux naturels et prendre conscience de leur préservation. Une deuxième fonction complémentaire de la première ; c est la constitution de collections d études indispensables aux naturalistes spécialistes en systématique et écologie, sciences intimement liés aux problèmes de l évolution et d équilibre de la nature. Ces collections, parfaitement triées et classées, sont accessibles aux spécialistes du monde entier. La troisième fonction est d ordre éducatif et particulièrement éthique, dont les aspects sont nombreux. Un aspect important de cette fonction publique est constitué par les expositions d échantillons destinés au public, aux écoliers et aux étudiants en particulier (Tableau 1). Le Muséum National d Histoire Naturelle de l Institut Scientifique possède donc deux types de collections : les collections exposées au public et les collections spécialisées

169 Collections exposées au public Tableau 1 : Nature et nombre d échantillons exposés au public* * Faune Vertébrés Invertébrés Flore Oiseaux (249) Crustacés (51) Echantillons de la flore vasculaire et Champignons (132) Mammifères (34) Mollusques et Poissons (42) Reptiles Amphibiens (64) Squelettes (21) Nombre d échantillons exposés : et total Protochordés (479) Cœlentérés, échinodermes spongiaires (39) et Arachnides (32) et Insectes (1243) Roches (131) Minéraux (75) Fossiles (156) Géologie Formations superficielles (22) Le Muséum de l'institut Scientifique s'enorgueillit de posséder bon nombre de représentants d'animaux disparus et exposés au public. Nous citerons seulement l'autruche et l'aigle impérial. D'autres animaux en voie d'extinction comme l Ibis chauve dont le Maroc abrite la dernière population mondiale. Les collections de référence Les collections spécialisées sont généralement ignorées du grand public, mais elles constituent la vraie richesse du Muséum (Tableau 2). A l Institut Scientifique, ces collections sont d'autant plus précieuses qu'elles contiennent un grand nombre de "types" et sont consultées par les spécialistes nationaux et étrangers. Géologie Les collections de géologie sont très variées sur les plans qualitatif et quantitatif. Les échantillons qu elles renferment proviennent des différents domaines structuraux du Maroc, comme elles illustrent tous les temps géologiques depuis le Précambrien jusqu à l actuel. Ces collections englobent des échantillons très variés de roches, minéraux, elles contiennent également des échantillons relatifs aux matières premières et énergétiques. Elles permettent d illustrer les différentes disciplines des sciences de la terre : la pétrographie magmatique et sédimentaire, la paléontologie animale et végétale, la géologie structurale. * * Inventaire effectué dans le cadre du projet PROTARS N P3T2/

170 Ces collections, en partie bien déterminées, servent de collections de références à l échelle nationale. Elles sont souvent consultées par les chercheurs et étudiants des différents établissement universitaire. Botanique L herbier national unique, incomparable banque de données sur les plantes desséchées. Il représente, plus encore qu une bibliothèque, une source extraordinairement riche et irremplaçable au sens le plus strict et le plus fort de ce terme d informations sur les végétaux : date et localisation exactes de la récolte, caractères de la plante fraîche qui se perdent en herbier (couleur, port, ), la description du milieu dans lequel vivait la plante, etc. En plus des commentaires écrits des spécialistes qui étudient un matériel végétal précis. L herbier est aussi l outil de recherche scientifique, il représente ainsi par excellence le lieu des recherches en taxinomie végétale (ou botanique systématique), la base du développement de la génétique et les acquis sur les mécanismes de l évolution. L herbier impose donc aux systématiciens contemporains un cadre conceptuel qui stimule leurs recherches. Au plan quantitatif, les collections sont estimées à environ échantillons. Les nouvelles récoltes, les échanges internationaux et les dons assurent un apport annuel moyen de 500 échantillons. Au plan qualitatif, l herbier conserve de nombreux types. Avec les collections d Afrique du Nord de l herbier de Montpellier, ils sont les plus riches au monde pour cette région. Zoologie Les collections spécialisées de zoologie sont très riches et variées. En effet, la faune de divers milieux marocains est représentée : milieu aquatique (eau douce et marine), milieu terrestre (depuis le bord des plages jusqu à la haute montagne et le désert). Ainsi la majorité des groupes zoologiques y figurent (des Cnidaires aux Mammifères). C est la collection la plus complète et la plus riche en Afrique du Nord. Les collections entomologiques spécialisées sont très importantes et contiennent outre la faune marocaine, des exemplaires venus de différents points du monde : boites contenant les insectes ; 65 boites de préparations entre lame et lamelle d entomologie agricole avec de nombreux types. Une salle de vertébrés avec plus de spécimens de mammifères sauvages, présentés sous forme de peaux ou de crânes, appartenant à 68 espèces autochtones. La collection des oiseaux est très riche aussi en nombre de spécimens mis en peaux, ainsi qu une grande collection d œufs et de nids correspondants. Un ensemble de 34 meubles contenant des mollusques des poissons, des échinodermes, des arthropodes

171 Tableau 2 : Quelques chiffres de l inventaire en cours des collections de référence* Collection inventoriée Nombre de spécimens Zoologie (une partie de l inventaire) Botanique Géologie (fossiles, roches, sol) (une partie de l inventaire) * Inventaire effectué dans le cadre du projet PROTARS N P3T2/08 Utilités pour le développement durable Utilités courantes Les collections publiques jouent un double rôle éducatif et éthique pour le public en général et pour les étudiants et les élèves en particulier, afin de connaître les composantes de nos milieux naturels et prendre conscience de leur préservation. En outre, ces expositions permettent aux étudiants et aux élèves de mieux illustrer leurs cours de sciences naturelles. A côté du grand public, les cadres de l'éducation, les étudiants et les élèves représentent la majorité des utilisateurs des échantillons exposés au Muséum National d'histoire Naturelle. Les étudiants de la Faculté des Science de Rabat, de l'institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, de l'ecole Nationale Forestière de Salé et de l'ecole d'agriculture de Meknès viennent souvent pour compléter leurs cours théoriques. Le but de ces expositions est de faire connaître aux visiteurs la biodiversité nationale pour: - Une meilleure compréhension des mécanismes qui régissent cette biodiversité. - Une utilisation raisonnée et adéquate pour un développement durable. Les collections spécialisées, bien classées et entretenues, sont mises à la disposition des chercheurs nationaux et étrangers. En outre, tous les étudiants chercheurs, dans le domaine des sciences naturelles, utilisent nos collections pour comparer et identifier leurs prélèvements sur le terrain. Utilités occasionnelles Les collections peuvent être utilisées dans le domaine du développement durable sous plusieurs aspects, nous citerons quelque uns : - Lutte biologique: beaucoup de ravageurs de cultures ont été combattus efficacement grâce à la découverte de leurs ennemies naturels dans les collections des Muséums. Le parasite d un puceron, ravageur des cèdres en France, a été d abords repéré dans les collections de l Institut Scientifique avant de mener des recherches sur le terrain qui ont abouti à une introduction très réussie du parasite en question ; - Suivi de la pollution: les plumes d oiseaux, conservés dans des collections, ont été utilisées pour connaître l'évolution du taux de mercure en eau de mer; - Paléoclimat et réchauffement terrestre: le taux de deux isotopes d oxygène dans des microfossiles donne de précieuses informations sur l'évolution de la température des anciennes mers et donc de l ancien monde;

172 - Nouvelles souches, espèces alternatives: aux Etats Unis, la découverte parmi les anciennes collections des graines d une espèce de tomate sauvage, inconnue jusqu alors, a permis de créer un nouvel hybride résistant en réalisant un chiffre d affaire estimé à plus de 8 millions de dollars; - Exploitation minière: la découverte de traces de minéraux précieux dans des collections de roches ont orienté les recherches de terrain avant d aboutir à une exploitation économique des sites étudiés. - Médecine: identification des vecteurs de maladies et de plantes vénéneuses. Les collections de l Institut Scientifique sont souvent utilisées pour déterminer des spécimens de faune et de flore vecteurs de maladies et/ou de désagréments pour certains malades. - Conservation et étude de la vie sauvage : les peaux des spécimens d oiseux dans des collection ont été utilisées pour distinguer une espèce rare de pétrel d une autre très proche et commune ce qui a conduit à sa protection. CONCLUSION La biodiversité, actuellement exploitée par l humanité, est le résultat de plus de 3,5 milliards d années d évolution. Cette biodiversité a connu des spéciations, des migrations, des extinctions et plus récemment, l influence humaine. De nos jours, la vitesse à laquelle l humanité altère l environnement, l importance des dégradations et leurs impacts sur la répartition et l abondance des espèces, les systèmes écologiques et la variabilité génétique n ont pas d antécédent dans l histoire de l humanité. En effet, nous vivons actuellement une disparition massive des espèces qui n a pas eu d équivalent dans l ancien temps par référence à l étude des fossiles. Tout cela constitue des menaces sérieuses pour un développement économique viable et pour la qualité de la vie. A cause de la perte de la biodiversité, les Muséums acquièrent donc de nos jours, une importance capitale du fait qu'ils sont considérés comme des réserves statiques renfermant une grande richesse en composantes naturelles. En outre notre responsabilité est grande vis-à-vis des générations futures pour leur bien être et leur formation sur le plan culturel et scientifique. Par conséquent, la préoccupation de sauvegarder la biodiversité doit devenir permanente. La participation active devrait intéressée toute la population et notamment les gestionnaires du milieu. Le renforcement de la recherche et l éducation en vue d une valorisation de la biodiversité pour une utilisation durable et raisonnée sont vivement souhaitables. BIBLIOGRAPHIE FRANCHIMONT, J. et SAADAOUI, E 1998 : Rapport de Synthèse Nationale sur la Biodiversité. Secrétariat d Etat Chargée de l Environnement PNUE : NATIONS UNIES, : Convention sur la Diversité Biologique. Sommet Planète Terre, Conférence des Nations Unies sur l Environnement et le Développement : Rio de Janeiro, Brésil, 3-14 juin 1992 : NUDDS, J. R. et PETTITT, C. W The Value and Valuation of Natural Science Collections. Proceedings of the International Conference, Manchester, Published by the Geological Society, London :

173 Recherche et Développement d inhibiteurs viraux en matière de lutte contre le sida (Brevet Européen)* #. Sensibilisation à la promotion de la Recherche Scientifique Abdelaziz BENJOUAD Université Mohammed V, Rabat-Agdal, Faculté des Sciences, Département de Biologie, Laboratoire et UFR de Biochimie-Immunologie. (Tél , Fax , benjouad@fsr.ac.ma) Résumé : Le travail représente un exemple d études collaboratives impliquant des chercheurs marocains et français ayant conduit à l'enregistrement rapide des premiers résultats innovants de la recherche scientifique. Cette expérience témoigne également des difficultés rencontrées dans la démarche auprès des organismes/structures de valorisation de la recherche et dans moyens financiers pour l'enregistrement des résultats (sous forme de Brevet et la protection de la propriété intellectuelle. Cet exemple peut contribuer a une réflexion sur la propriété intellectuelle et le droit des auteurs dans le cas d'inventions impliquant des chercheurs de pays différents: le nouveau contexte créé par la mondialisation devra aider à cette réflexion. Concernant l'invention en question on peut donner un résumé sur l'état de la recherche avant cette invention puis les hypothèses scientifiques qui ont conduit aux premiers résultats : l approfondissement de ces résultats au laboratoire avec le concours d organismes de recherche publiques et privés, les essais cliniques, pour finir avec le devenir de cette invention Brevet Européen n (1998. Invention SPC3 : inhibiteur synthétique du virus de l'immunodéficience humaine. Sabatier. JM.Benjouad.A.Yahi.N.Fenouillet. E.Mabrouk. K. Gluckman. J.C.Van Rietschoten. J.Rochat.H. *Présenté dans la réunion ad-hoc de groupe d'expert sur la commercialisation des résultats de la recherche en Afrique du Nord. Organisée par les nations Unis- Commission Economique pour l Afrique à Tanger mars Communication : Sensibilisation à la promotion de la Recherche Scientifique par la R&D. À l heure où l Université et la Recherche Scientifique au Maroc connaissent de profondes réformes, nous avons besoin, plus que jamais, de consolider la place qui revient au Chercheur et à la Recherche Scientifique comme le pivot principal pour le rayonnement de l Université et son ouverture sur son environnement. N est-ce pas la Recherche Scientifique qui est le garant du développement durable aussi bien économique que social. Les pays développés, faut-il le rappeler, ont investi depuis des décennies, voire des siècles, dans la Recherche scientifique et ont en fait une priorité. Actuellement, dans le contexte de la globalisation, le degré de développement économique des pays s évalue en termes de propriété intellectuelle, celle-ci conditionne la propriété industrielle, et l OMCI (Organisation Mondiale du Commerce et de l Industrie) prend en ligne de compte ce critère

174 À travers cette intervention sur la recherche-développement d inhibiteurs viraux en matière de lutte contre le SIDA, notre objectif est d abord de contribuer à la sensibilisation à la propriété intellectuelle et à la création des structures de valorisation de la Recherche et d une manière générale à la mise en place d un système d innovation national. En outre la R&D devra contribuer à la sensibilisation des décideurs politiques et des acteurs socioéconomiques à l investissement dans la Recherche Scientifique. Je me limiterai dans cet exposé à la présentation d exemple de résultats qui ont été couronnés par un brevet européen (résumé scientifique ci-dessous). Ces résultats ont été obtenus en collaboration avec des équipes Françaises, lors d un séjour en France, en qualité de post-doctorant, à l occasion d un détachement. Mais, avant de parler de l invention ellemême, il serait peut-être essentiel dans le contexte de ce colloque, de souligner quelques enseignements en rapport avec la valorisation des résultats de la recherche en vue de leur commercialisation et que nous avons pu dégager à travers cette expérience. De telles informations modestes, soient-elles, pourraient contribuer à la réflexion entreprise actuellement par l Université marocaine dans ce domaine. Compte tenu de l état des connaissances scientifiques de l époque dans le domaine (résumé ci-dessous), les résultats que nous avions obtenus avec un inhibiteur synthétique du virus du SIDA étaient potentiellement prometteurs ; d où l idée de breveter cette molécule. Pour ce faire, l équipe a contacté les cellules de valorisation de la recherche, des organismes de recherche de tutelle et le processus de protection de la propriété intellectuelle s est rapidement mis en place. Nos Universités et organismes de recherche doivent se doter de ce type de structure afin d assister les chercheurs dans ce domaine et d aider à la promotion de la propriété intellectuelle. Nous avons également appris par cette expérience que les organismes publics de recherche ne peuvent breveter tous les résultats potentiellement innovants de leurs chercheurs puisque d une part, breveter coûte assez chère et d autre part différentes études montrent que seule une invention sur 10 s avère rentable avec seulement 2 sur 100 à grand succès. Ce sont en fait, des organismes de R&D privés, qui font l interface entre le Chercheur/Université et les industriels et qui prennent en charge le processus de protection de la propriété intellectuelle. Il faut à notre avis encourager dans notre pays le développement de ce type d organismes par différents types d incitations. Aussi, faut-il souligner, qu une interaction efficace et coopérative des différents acteurs du système de l innovation est nécessaire pour permettre l enregistrement rapide des résultats de la recherche et la protection de la propriété intellectuelle. Cette dernière étant nécessaire pour une protection de la propriété industrielle. Les structures nationales de valorisation de la recherche doivent également être opérationnelles dans un contexte international pour pouvoir assister les chercheurs nationaux qui arrivent à obtenir des résultats innovants et brevetables dans le cadre de collaboration avec l étranger. Ainsi, la propriété intellectuelle et le droit des auteurs dans le cas d inventions impliquant des chercheurs de pays différents devront être pris en compte par le futur système d innovation national. Le nouveau contexte crée par la mondialisation devra aider à cette réflexion

175 Un autre aspect, qui mérite d être souligné en marge de cette expérience encourageante est l évolution de notre activité de recherche, d une recherche à composante majoritaire étrangère à une recherche à composante majoritaire nationale. Ainsi au cours d une dizaine d année, notre équipe et laboratoire ont acquis un potentiel humain important, disposant de compétences et de savoir faire scientifique, technique et relationnel et d un potentiel d offres de service. Ce constat, qui est peut-être celui de beaucoup de nos chercheurs, ne peut se maintenir que si des sources nationales de financements contribuent de manière régulière et durable à la consolidation des équipes de recherche actives dans le paysage universitaire marocain. En effet, durant ces dernières années, notre laboratoire a consolidé ses différentes collaborations nationales et internationales en créant une Unité de Formation et de Recherche doctorale accréditée depuis 1999 par le Ministère de l Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique pour la formation de docteurs en Biochimie et Immunologie (UFR sv 02/99). Plus d une vingtaine d étudiants sont actuellement inscrits au sein de cette UFR. Aussi, nous nous sommes constitués, avec nos collègues chimistes et d autres équipes, en pôle de compétence (Pharmacochimie, Sc Vie 10). Notre Recherche actuelle porte sur le thème général Biochimie et Immunologie de certaines pathologies infectieuses et immunitaires. Les axes développés actuellement constituent tout naturellement un prolongement de notre activité antérieure. Ils portent notamment sur la R&D de substances synthétiques et naturelles ayant des propriétés antimicrobiennes et anti-tumorales (R & D d agents antiviraux, antimicrobiens, anti-cancéreux) ainsi que sur des études immunologiques (immunité antivirale, anti-bactérienne et antitumorale). Récemment, nous avons réalisé un certain nombre de travaux, notamment la R&D d agents antimicrobiens et antimitotiques (Ahabchane et al.. C.R. Acad. Paris, Série IIc 2001, 4 : EL Meslouhi et al. Ann Pharm Fr 2000; 58: , Nabil et al. Thérapie 2001, 56 : ; Oumzil et al. Phytotherapy Research 2002, 16 : 1-5, Oumzil et al. Xth International Congress of Bacteriology and applied microbiology 2002, Paris; Vita et al. J. Immunological Methods 2002, 266: ; Vita et al. Proc Natl Acad Sci U S A 1999: 96, ). Certains de ces résultats ont été attentivement analysés avec l aide d experts en vue de les breveter. Mais le coût paraissait élevé pour un marché potentiel limité et incertain. Autrement, tout résultat innovant n est pas toujours brevetable et cette notion est également prise en compte par les structures de valorisation de la Recherche Scientifique. Résumé du contenu scientifique de l invention «constructions peptidiques multibranchées pour une utilisation contre le Virus de l Immunodéficience Humaine» : Invention SPC3* Etat des connaissances avant l'invention À l époque où nous avions commencé cette étude, la seule drogue connue contre le virus du SIDA était l AZT, un analogue de nucléoside qui inhibe une enzyme du cycle viral, après l étape de l entrée, mais ce n était pas un médicament très efficace à cause de sa toxicité et de l apparition de la réristance. Une des étapes du cycle viral qui était (et qui l est toujours) attrayante est l étape de l entrée ; bloquer l entrée du virus serait un moyen idéal pour empêcher l infection. À cette époque, le mécanisme d entrée du VIH dans les cellules n était pas encore clair

176 Ce qu on savait, c est que l'infection des cellules CD4+ par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) débute par une interaction de haute affinité entre la glycoprotéine de l'enveloppe virale et CD4 (Klatzmann et coll. Immunodeficiency Reviews, 2, 43,1990, Sattentau & Weiss Cell. 52: 631,1988). Le déterminant critique de ce tropisme serait V3, qui agirait à l'étape de l'entrée du virus, après la fixation de la gp120 à CD4 (Hwang et coll., Science, 253, 71, 1991; Moore & Nara, AIDS, 5, S21, 1991). V3 est l'épitope de neutralisation principal, les anticorps dirigés contre cette boucle inhibaient efficacement l'infection après la fixation du virus (Bolognesi, Adv. Virus Res., 42, 103, 1993, Goudsmit et coll., AIDS, 2, 157, 1988, Rusche et coll., PNAS, 85, 3198, 1988). Les études d'inhibition de l'infection par VIH-1 à l'aide de peptides linéaires dérivés de V3 avaient apporté des résultats contradictoires (De Rossi et coll., Virology, 184, 187, 1991; Nehete et coll., J. Virol., 67, 6841, 1993 & Dettin et coll., BBRC, 191, 364, 1993). Hypothèses et résultats qui ont conduit à l'invention En utilisant le procédé de synthèse peptidique proposé par Tam (PNAS, 85, 5409, 1988), des structures ramifiées à 2n motifs ont été synthétisées, incluant la séquence conservée de la boucle V3 -GPGRAF- (La Rosa et coll., Science, 249, 932, 1990). En synthétisant ces constructions peptidiques multibranchées (MBPC, multibranched peptide constructs), appelées également pour simplification: SPC (synthetic polymeric constructions), nous espérions augmenter l'activité biologique antérieurement observée avec certaines formes monomériques de V3. Nous avons montré que les constructions peptidiques MBPC1 (SPC3) (composée de 8 branches [GPGRAF]8-[K]4-[k2]-K-bA et MBPC2 (composée de 4 branches [RKSIHIG PGRAFYT]4-[K]2-[K]- ba, bloquent efficacement la formation de syncytia entre des cellules infectées par VIH-1 ou VIH-2 et des cellules de lignées immortalisées CD4+ (Benjouad A et coll. Antiviral. Chem. Chemother, 5, 195, 1994). De plus, MBPC1 (qui est moins toxique) inhibe totalement et sur une période d'une vingtaine de jours l'infection par VIH-1 de cellules de la lignée lymphoïde CEM. Cette construction multi-branchée était plus puissante en terme d'inhibition que sa forme monomérique qui n'avait d'effet que sur une période relativement courte (Benjouad et coll. Virology, 206, 457, 1995). Contrairement à V3Cs, MBPC1 n'est pas reconnu par les sérums des personnes infectées par VIH-1 et n'induit pas de réponse anticorps significative chez l'animal. Des données préliminaires indiquent que MBPC1 se fixe bien sur les cellules lymphoïdes CD4+ et suggèrent une interaction entre CD4 et MBPC1 (Benjouad et coll. Virology, 206, 457, 1995), mais cette construction n'affecte pas l'expression de CD4 (Benjouad et coll. AIDS Res. Hum. Retroviruses 1997). MBPC1 inhibe totalement l'infection des lymphocytes humains par les souches T-tropiques (VIH-1-Lai) ou macrophage-tropique (VIH-1Ba-L) (Benjouad et coll. AIDS Res Hum Retroviruses, 13, 219, 1997) mais n'altère pas leur fonction in vitro (réponse à une stimulation par des antigènes ou mitogènes ou réponse allogénique). En conclusion**, cette construction peptidique MBPC1 reprenant la séquence consensus GPGRAF de la boucle V3 de la glycoprotéine d'enveloppe du virus VIH-1 (i.e. SPC3 = (GPGRAF)8-K4-K2-K-bA) agit donc comme un inhibiteur d'entrée du VIH dans les lymphocytes en bloquant, au niveau du cycle infectieux, une étape postérieure à la fixation du virus sur la cellule: son activité antivirale paraissait originale

177 Développement de la construction peptidique (SPC3) en thérapeutique anti-vih: premiers essais cliniques (phase II): Le développement de SPC3 comme drogue potentielle contre le VIH a été pris en charge par les Sociétés privées. Après analyse favorable du dossier pré-clinique par les autorités compétentes et l'obtention des autorisations d'essais thérapeutiques, SPC3 a été évalué cliniquement en phase II. Les premiers essais cliniques ont été menés sous contrôle de la FDA (protocole FDA 257A). D'après les cliniciens SPC3 aurait un effet significatif sur la charge virale (diminution jusqu à 2 log) indiquant l'existence d'une activité antivirale du produit in vivo. Mais la démonstration d'une puissante activité antivirale au moins comparable aux drogues déjà connues est nécessaire pour promulguer éventuellement SPC3 au rang de médicament. Bien que très encourageants, les résultats obtenus en clinique sont préliminaires et une activité antivirale puissante de SPC3 in vivo reste à confirmer. L'efficacité de la molécule devrait dépendre de sa biodisponibilité, de sa demi-vie, de sa distribution tissulaire, et de sa capacité à atteindre et à bloquer ses sites spécifiques. Pour tenir compte de ses paramètres et compte tenu de la structure de SPC3, une nouvelle formulation galénique de SPC3 a été développée à base de liposomes (de Mareuil et al. Antiviral Res. 2002, 5 :175-88). Celle-ci a été d'abord testée in vitro et devrait être évaluée in vivo. *Brevet Européen n (1998). Sabatier, J.-M., Benjouad, A., Yahi, N., Fenouillet, E., Mabrouk, K., Gluckman, J.-C., Van Rietschoten, J., Rochat, H. Invention SPC3 : Multiple branched peptide constructions for use against HIV. **autres travaux sur le SPC3 Yahi et coll., J. Virol., 68, 5714, 1994 ; Sabatier et coll., In Vitro, 31, 415, 1995 ; Mabrouk et coll., Biochemistry, 34, 8294, 1995 ; Yahi et coll., J. Virol., 68, 5714, # Présenté dans la réunion ad-hoc de groupe d expert sur la commercialisation des résultats de la recherche en Afrique du Nord. Organisée par les Nations Unies -Commission Economique pour l Afrique- à Tanger mars

178 UFR de Neurobiologie fondamentale et clinique Formation doctorale de Neurobiologie des fonctions intégratives et adaptatives. Compétences en commun pour une meilleure formation et valorisation de la recherche universitaire en neurosciences Nouria LAKHDAR - GHAZAL Faculté des Sciences Département de Biologie Résumé : Le cerveau, organe de la vie spirituelle et intellectuelle, centre de la réflexion, de la médiation, du rêve et de l'intelligence, de l'amour et donc instrument du pouvoir, interface entre le monde intérieur et extérieur, objet des recherches les plus importantes lors de la dernière décade dans le monde, brillait par son absence en terme de formation et de recherche intégrées dans notre université alors que sa présence en terme de potentiel humain est effective. Pour pallier un tel manque, l unité de Formation et de Recherche en neurobiologie fondamentale et clinique a été mise en place pour une accréditation DESA (1998, puis 2000) et Doctorat (2000), réunissant sous un même projet 8 laboratoires partenaires d'appartenance universitaire, publique ou semi publique ayant choisi de mettre en commun leurs compétences conceptuelles et techniques au service de la formation en recherche par la recherche avec objectif de mettre sur le marché un produit utile et fini pour le secteur socioprofessionnel. Pour ce les thèmes de recherche sont développés selon deux axes principaux : l'un situé à l'interface de la neurobiologie fondamentale et de la clinique humaine et l'autre à l'interface avec le secteur agronomique et vétérinaire. Sont particulièrement développés les aspects neurochimiques, pharmacologiques et toxicologiques du dysfonctionnement cérébral, des processus dégénératifs et des patrologies nerveuses, avec projet de mise au point de molécules naturelles ou synthétiques d intérêt biologique et pharmaceutique. En adéquation avec les besoins du secteur agronomique sont abordés les processus neuroendocriniens de la reproduction équine en collaboration avec la Garde Royale et le centre d'élevage de Zouada, ainsi que la reproduction saisonnée des ovins et caprin en collaboration avec l'iav et les abattoirs de Rabat. Communication : Le cerveau, organe de la vie spirituelle et intellectuelle, centre de la réflexion, de la méditation, du rêve et de l intelligence, de l amour et donc instrument du pouvoir, interface entre le monde extérieur et intérieur, objet des recherches les plus importantes lors de la dernière décade dans le monde, brillait par son absence en terme de formation et de recherche intégrées dans notre université alors que sa présence en terme de potentiel humain universitaire est effective. Pour pallier un tel manque, le projet d Unité de Formation et de Recherche en neurobiologie fondamentale et clinique a été initié et mis en place à l Université Mohammed V- Agdal avec comme objectif d asseoir en première étape une formation DESA de qualité en neurosciences (Accréditation 1998, puis 2000) donnant accès deux années plus tard à un projet

179 de formation doctorale (Accréditation 2000). L accréditation DESA devait assurer une formation de base dans la discipline et l initiation à la recherche, offrant ainsi la possibilité à l apprenant d intégrer au bout de deux années directement le milieu professionnel, donc une insertion à court terme, ou de s orienter vers la recherche avec projet d insertion à long terme. Pour ce faire, le projet a été pensé et construit sur des critères de qualité à tous les niveaux : partenariat, programmes et apprenant. L esprit du partenariat avait comme base une équipe motrice de l Université Mohammed V-Agdal, locomotive de la mise en commun des compétences en neurosciences fondamentales et cliniques humaine et vétérinaire de huit laboratoires partenaires à part entière d appartenance universitaire : 5 de l Université MOHAMMED V-Agdal et Souissi (Faculté des Sciences, Service de Neurologie, CHU Ibn Sina, Institut Agronomique et Vétérinaire), auxquels ont été associés des laboratoires de neurosciences des universités Ibn Tofaîl (Kénitra), Université Abdelmalek Essaadi (Tétouan), Sidi Mohammed Ben Abdellah (Fès), Aîn Chok (Casablanca). L idée à long terme était de faire émerger un pôle de neurosciences dans cette région du Maroc. Les partenaires à part entière de ce projet devaient consister de ce fait non pas en des individus, mais en des équipes de recherche fonctionnelles et de qualité, dotées de moyens humains et financiers effectifs, critères qui représentaient la garantie d une formation sérieuse et de niveau international des étudiants tant du point de vue conceptuel qu en recherche. Pour atteindre ces objectifs, la démarche adoptée par les partenaires a été d identifier des utilisateurs potentiels du produit de la formation, ce qui permettait de réfléchir les programmes et les axes de recherche à développer en fonction des intérêts des laboratoires partenaires mais aussi de les réajuster en fonction de la demande du secteur professionnel. Les organismes sollicités et qui se sont engagés dans le projet appartiennent au secteur privé, semi-publique et publique, telles que les sociétés pharmaceutiques, l Institut Pasteur, le Centre Régional de Transfusion Sanguine, le Centre de Contrôle des Médicaments, Les Centres de Santé Publique et le CNESTEN. Après élaboration du programme de formation conjointement par les partenaires, et définition des axes de recherche sciemment situés à l interface de la neurobiologie fondamentale et de la clinique humaine et vétérinaire, la deuxième étape a consisté à recruter les apprenants. La sélection s est faite dans un premier temps par l étude des dossiers académiques des postulants. Sur 180 demandes ont été retenus 50 candidats qui ont été soumis à un concours écrit suivi d un examen oral. De cette épreuve on émergés 30 candidats pour 25 places disponibles. Les 25 retenus ont été ceux qui ont été capables de ««se vendre» auprès d un responsable d équipe partenaire lors d un entretient, processus le plus expressif de la motivation de l étudiant. Pendant les deux années de la formation DESA, les enseignements assurés étaient modulaires, comprenant des modules de base et de spécialité en neurosciences, des modules méthodologiques avec ateliers pratiques et des modules complémentaires techniques. Les étudiants ont également suivi une formation en langue anglaise et en marketing - gestion des entreprises assurée à l Ecole d Administration des affaires (Rabat). Chaque année, chaque étudiant à effectué un stage en milieu socioprofessionnel dans les organismes partenaires, et une semaine de stage d initiation aux techniques de recherches développées dans les 8 équipes partenaires

180 La formation de base et de spécialisation ainsi conçues ont doté les étudiants d un savoir et d un savoir faire dans les domaines de la chronobiologie, production animale, neurophysiologie clinique, neurogénétique, neuroplasticité, neuroprotection, neuropharmacologie, neurotoxicologie, processus neurodégénératifs et mort neuronale programmée, comme modules d initiation à la recherche, tous situés à l interface du fondamentale et du clinique. Les stages dans les différents laboratoires partenaires leurs ont assuré l acquisition et l appropriation d un savoir faire dans les différentes techniques d approche du système nerveux central (Immunocytochimie, hodologie, chromatographie en phase liquide à haute performance, biologie moléculaire, radioimmunologie), alors que les modules complémentaires les ont initiés à la neutronographie et imagerie cérébrale, l utilisation des radioisotopes, la modélisation et traitement des signaux, purification des substances naturelles, et techniques d analyse en laboratoire médical. Après deux années de formation, sur les 25 étudiants recrutés, 4 ont obtenus l équivalence de leur diplôme en Europe (2 en France et 2 en Italie), sans remise à niveau, ce qui montre clairement que la formation donnée était d un niveau international. Deux ont immédiatement intégré le secteur professionnel, ayant été recrutés dans les Sociétés Pharmaceutiques. Cinq étudiants ayant intégré la formation en ayant une profession au départ, sont en évolution dans leurs carrière préparant une thèse national. 13 étudiants sont orientés en recherche, sur les thèmes développés dans les différents laboratoires partenaires, et en collaboration étroite avec les organismes du secteur professionnel. Sont actuellement développés les aspects neurochimiques, pharmacologiques et toxicologiques du dysfonctionnement cérébral, des processus dégénératifs et des pathologies nerveuses, avec projet de mise au point de molécules naturelles ou synthétiques d intérêt biologique et pharmaceutique. En adéquation avec les besoins du secteur agronomique sont abordés les processus neuroendocriniens de la reproduction équine en collaboration avec la Garde Royale et le centre d élevage de Zouada, ainsi que la reproduction saisonnée des ovins et caprin en collaboration avec l IAV et les abattoirs de Rabat. En conclusion, ce projet de formation qui est encore en cours dans le cadre de la formation doctorale, n est que la démonstration que l on peut avec méthode, moyens, rigueur et engagement, réussir une formation de qualité dans un environnement universitaire difficile. * Le projet a été monté par étape comme souligné plus haut. Une accréditation DESA pour former des étudiants dans la discipline, avec un programme pluridisciplinaire leur permettant au bout de deux années soit d intégrer directement le milieu professionnel, donc une insertion à court terme, soit se diriger vers la recherche avec insertion à long terme. * Pour atteindre ces objectif, la démarche a été d abord d identifier des utilisateurs potentiels du produit de la formation, ce qui permettait d ajuster les programmes en fonction de la demande et donc le développement d axes de recherches porteurs. Les organismes contactés et qui se sont engagés dans le projet en participant à la formation par accueil des étudiant en stages d une semaine appartiennent au secteur privé, semi publique et publique, telles que les sociétés pharmaceutiques, l Institut Pasteur, le Centre Régional de Transfusion Sanguine, Le Centre de Contrôle des Médicaments, Les Centres de Santé Publique et le CNESTEN

181 Effet du Koh sur la Pyrolyse du bois d Arganier en Atmosphère Contrôlée Résumé : A.Karouite*, L. Belkbir, A.Zeriouh, E Khamlich Laboratoire de la Réactivité des Systèmes Solide/Gaz, Département de Chimie, Faculté des sciences, Rabat, Maroc La décomposition thermique du polymère naturelle (biomasse) est une transformation chimique et physique, celle-ci peut être suivie par les techniques d'analyses thermiques telles que ATG, ATD, ATM, DSC,... Dans le présent travail nous avons exploité les résultats expérimentaux en employant les techniques d'analyse themogravimétrique (ATG) et thermomécanique (ATM). Cette dernière, réalisée en mode continu, fournit des informations dimensionnelles sur des échantillons de bois en fonction de la température. Nous avons ainsi suivi par dilatomètrie les transformations physiques qui ont lieu dans une pastille du bois d arganier brut au cours de son traitement thermique Ces analyses montrent que le bois dilate, se contracte ou reste dans un état stationnaire au cours de sa pyrolyse. Le type de distorsion observée dépend de la zone de température explorée, à savoir que la déshydratation (20<T<140 C) se fait avec une dilatation, la dégradation de la matière organique (240<T<340 C) provoque une contraction brutale qui devient progressive entre 340 et 600 C. Nous avons cherché à étudier l'effet de l addition d un agent chimique (KOH), des concentrations différentes, sur le comportement physique du bois d'arganier pendant son traitement thermique. Mots clefs Arganier, Dilatométrie; Polymère; Pyrolyse; Thermogravimétrie Introduction : L'analyse thermique désigne un ensemble de techniques qui permettent la mesure, en fonction de la température, de grandeurs caractéristiques d'une propriété physique d'un échantillon donné. Ces techniques présentent souvent un caractère dynamique, c'est-à-dire que les mesures s'effectuent pendant l'échauffement ou le refroidissement progressif de l'échantillon, généralement placé dans une enceinte dont la température est soit programmée ou contrôlée. Ces techniques sont aussi appliquées d'une manière statique (régime isotherme ou isobare). pour réaliser les conditions les plus favorables à l'établissement de l'équilibre thermodynamique. En effet la thermogravimétrie, basée sur la détection de la variation de masse, trouve des applications dans des domaines très variés. Elle est souvent appliquée aux composés minéraux ou organiques pour: déterminer leur stabilité thermique, connaître ou contrôler leur état d'hydratation, isoler leurs phases intermédiaires qui prennent naissance pendant le traitement thermique des corps purs ou des mélanges, déceler la présence éventuelle d'impuretés dans un constituant, suivre une oxydation ou une réduction. Notons qu'elle est l'outil principal pour calculer les paramètres cinétiques et déterminer les mécanismes réactionnels. Quant à la dilatomètrie, elle fournit des informations sur les variations dimensionnelles en fonction de la température. Par ailleurs l'élévation de la température n'a pas pour effet seulement la réduction de la résistance mécanique, mais peut aussi provoquer plusieurs phénomènes tels que l'agitation moléculaire, la dégradation, la polymérisation,... etc. Ces informations peuvent

182 contribuer fortement à l'interprétation des phénomènes physico-chimiques observés notamment dans les sciences des macromolécules de la biomasse [1-2]. Dans le présent travail relatif à l'étude de la réactivité thermique du bois d'arganier (polymère naturelle) sous atmosphère inerte, nous avons appliqué les deux techniques précédemment citées. Sachant que lorsque la température d'un polymère solide est suffisamment élevée, il est toujours le siège des réactions chimiques provoquant la destruction de sa structure macro-moléculaire et la perte de ses qualités mécaniques. Généralement, nous avons deux phénomènes, réversibles ou non, qui se manifestent dans le solide lorsque sa température augmente. Les phénomènes réversibles n'affectent pas la composition chimique du solide mais elles peuvent produire des variations de ses propriétés mécaniques. Les phénomènes irréversibles, par contre, peuvent altérer la composition chimique et la structure du solide de manière définitive. Dans cette étude, nous avons cherché à mettre en évidence la manifestation des deux types des phénomènes précédemment cités dans le bois d'arganier brut ou traité par l'hydroxyde de potassium lors de leur réactivité thermique. Partie expérimentale Les techniques utilisées dans ce travail sont la dilatomètrie et thermogravimétrie. La dilatomètrie, de 751m de sensibilité, est une technique à observation optique directe. Elle permet de suivre les variations de dimensions dans une direction donnée des échantillons du bois d'arganier [3]. Les m8mes types d'échantillons ont été également traités dans une thermobalance de type Mac Bain et Baker de sensibilité de 0,04 mg pour déterminer leur perte de masse [4]. Ces deux techniques sont appliquées sur des échantillons de forme cylindrique obtenues par compression d'une masse fixe de la sciure de bois d'arganier brut ou imprégné de KOH. Ils seront ensuite traités thermiquement en mode dynamique de 20 à 600 C et sous un débit d'azote constant dans le dilatomètrie et dans la thermobalance. La déformation ou la perte de masse de l'échantillon est ensuite suivie d'une manière continue en fonction de la température. Les deux types d'expériences précédemment citées sont menées dans les mêmes conditions de traitement thermique. Notant que l'imprégnation du bois brut par KOH a été réalisée dans un rapport R=m KOH /m bois où R = 0; 16; 20; 32%. On désigne dans le texte suivant le bois arganier brut par (BA) et par BAKR le bois imprégné de KOH dans un rapport massique R. Etude thermogravimétrique Les différents échantillons de bois ont été analysés par thermogravimétrie en régime dynamique. Les pertes de masse observées ont été traduites en taux de conversion massique (τ%) en fonction de la température: τ%=100 x (mo - m~)/mo = f (T) Avec m O : la masse initiale de l'échantillon, mi: la masse de l'échantillon à un instant donné

183 τ% BA BAK0 τ% BAK20 BAK16 BAK32 BAK T C 0 T C a t Fig 1 : Effet de l imprégnation par l hydroxyde de potassium sur la pyrolyse du bois d arganier (a-ba,bako), (b-bako, BAK16, BAK20, BAK32) Dans une première analyse les thermogrammes obtenus (figure l-a-b) ne se placent pas dans le même domaine de température. L'ordre de leur disposition les unes par rapport aux autres ne dépend pas de leur rapport d'imprégnation R. Sachant que le bois est constitué de deux groupes de composé principaux: les polysaccharides (cellulose et hémicellulose) et la lignine, la pyrolyse du bois est contrôlée par la réactivité de ces composés. En effet chaque constituant est caractérisé par son domaine de dégradation thermique (tableau 1). Tableau 1 Constituant Domaine de dégradation thermique en hémicelluloses cellulose la lignine *, * La décomposition thermique de l; l lignine à ce domaine se fait en deux partis. Mais ces différentes étapes de décomposition ne sont pas toujours observées dans le cas du bois imprégné de KOH. De plus la dégradation de la cellulose présente un comportement particulier. Elle disparaît pour les rapports R = 16 et 32% et réapparaît pour le rapport R = 20%. Cette anomalie a été confirmée même pour des rapports très élevés. Nous pouvons donc affirmer que KOH réagit différemment sur la cellulose du bois d'arganier selon le rapport massique R. Mais puisque les thermogrammes du bois brut et du bois fortement imprégné devient pratiquement confondus, nous pouvons donc dire qu'au-delà d'un certain rapport R le bois devient résistant à l'attaque par la potasse

184 Etude Dilatométrique Pour voir l'impacte des fortes imprégnations du bois sur sa variation dimensionnelle, ce demier a été analysé par dilatomètrie lors de son traitement thermique. Nous savons que l'énergie fournie au solide par traitement thermique permet la rupture des liaisons intramoléculaire qui donne naissance à un grand nombre de radicaux libres [5-6] en entraînant la destruction du matériau. Cette destruction peut avoir lieu non seulement par des contraintes thermiques [7-8,11-12 J, mais également par action chimique. Le résidu solide obtenu par traitement chimique dépend de la nature des réactifs et de leur concentration [9-12]. Afin de mettre en évidence l'effet de l'imprégnation par les variations dimensionnelles du bois d'arganier nous avons traité par analyse thermomécanique le bois brut et la série d'échantillon imprégné dans les rapports R= 0; 16; 20; 32% (figures 2 et 3). Ces dernières représentent les thermogrammes exprimés en taux de variation dimensionnelle en fonction de la température: %=(Lt-Lo)/Lox 100=f(T) où Lo représente la longueur initiale de l'échantillon et Lt la longueur à un instant donné. χ% BA BAK0 χ% T C -100 T C BK32 BAK16 BAK0 BK20 Fig 2 : Thermogramme de variation dimensionnelle du bois d arganier brut et traité avec R=0 Fig 3 : Thermogramme de variation dimensionnelle du bois traité avec R=0 : 16 : 20 : 32% Selon la fig 2 les variations dimensionnelles du bois brut et du bois imprégné à R = 0 sont semblables mais dans des domaines de température et avec des intensités différentes, le bois brut présente une contraction maximale entre ( C) par contre celle du BAK0 à lieu entre C, et leur rapport de contraction est de 1,35. Au-delà de 400 C le bois brut se dilate légèrement par contre BAK0 reste dans un état stationnaire. Dans la figure 3 nous avons regroupé les variations dimensionnelles du bois imprégné dans les rapports R = 0; 16; 20; 32%. Si l'on compare uniquement les variations importantes de dimension nous pouvons dire que le bois non traité (R = 0) reste pratiquement stable jusqu'à 266 C avant de se contracter

185 progressivement jusqu'à 410 C puis demeure stable jusqu'à 500 C.Les autres types d'échantillons présentent des variations opposées. En effet BAK16 se dilate fortement entre C avant de se contracter brutalement. Cette contraction brutale le ramène pratiquement à sa dimension initiale qu'il conserve même jusqu'à 500 C. Quant à l'échantillon imprégné à R=20%, il présente le même phénomène dans la même zone de température mais dans le sens inverse et avec un léger décalage par rapport à sa dimension initial. Le traitement thermique de l'échantillon traité à R = 32% présent une dilatation continue et irréversible à des températures plus faible que celle des échantillons précédents. Nous savons qu'au niveau de la dilatation des principaux constituant du bois n'ont pas le même comportement [11,13] dans la zone de température C. En effet dans cette zone, l'hémicellulose se dilate et la cellulose se contracte pratiquement dans le même rapport. Par contre, la lignine se dilate et son taux de dilatation est de 200%. L'analyse du diagramme figure 3, en tenant compte, de ces données bibliographiques montre que le potassium n'agit pas de la même manière sur les trois constituants du bois lorsque son rapport massique R varie. A R = 16% il semble que c'est la cellulose qui est attaquée partiellement puisque le produit présente une forte dilatation suivie d'une contraction. Par contre à R = 20%, l'évolution de diagramme correspondant indique que c'est plutôt l'hémicellulose et une partie de la lignine qui sont attaquées. L'échantillon préparé à R = 32% présente un therrnogramme de dilatation particulier dans un domaine de température assez restreint C et sans retour. Ce comportement rappelle celui de la lignine. Nous pouvons donc dire que l'hydroxyde de potassium à R=32% a attaqué l'hémicellulose et la cellulose d'une manière sélective. Grâce à cette étude dilatométrique nous avons pu mettre évidence l'attaque sélective des constituants principaux du bois par KOH. Conclusion Il ressort de cette étude thermogravimétrique et dilatométrique que le chauffage du bois d'arganier traité par KOH entraîne la destruction de sa structure. Cette destruction peut survenir non seulement par chauffage, mais également par attaque des liaisons de ces constituants principaux par un réactif chimique, en l'occurrence KOH. En effet KOH attaque les constituants principaux du bois d'une manière sélective et cette sélectivité porte soit sur l'hémicellulose soit sur la cellulose selon la valeur prise par R. Références bibliographiques [ l ]T. Hirita, Journal of Analytical and Applied Pyrolysis, 23, (1992) [2] A.Zeriouh and L.Belkbir, thermochimica Acta, 287, (1996) [3] A.Zeriouh and L.Belkbir, Asian journal of chemistry, 12, 1, 297 (2000) [4] L Belkbir, 21 eme Conf. Int.Technique des Microthermobalance, Dijon, p.26, (1986) [5] Akerholm M, Salem L. Polymer 42, 3, (2001) [6] F.Suarez-Garcia, A.Martinez-Alonso, J.M.D Tascon, Polymer Degradation and stability, In press

186 [7] A.Zeriouh and L.Belkbir, thermochimica Acta 258, (1995) [8] A.Zeriouh and L.Belkbir, Asian joumal of chemistry, 12, 4, (2000) [9] F.Suarez-Garcia, A.Martinez-Alonso, J.M.D Tascon. Journal of Analytical and Applied Pyrolysis. 62, (2002) [10]E.G.Khamlich and L.Belkbir, Asian journal of chemistry, 12, 4, (2000) [11]A Zeriouh, "Etude des transformations physico-chimique par traitement thermique de l'acaccia mearnccii de la foret de mamora (Maroc) et de ses principaux constituants". Thèse de Doctorat, Faculté des sciences de Rabat, Maroc (2000). [12]B.Fdili Alaoui; "Etude de la réactivité du bois d'arganier par traitement thermique sous N2/H20/02". Thèses de Doctorat national, faculté des sciences de Rabat, Maroc (2001) [13] A.Zeriouh and L.Belkbir, thermochimica Acta 351, (2000)

187 PARTENARIAT : L expérience du Laboratoire de Sédimentologie et Géologie Marine dans la formation à la recherche, spécialisée et/ou professionalisante. N. Hamoumi, M. Labraimi et A. Ammar Laboratoire de Sédimentologie et Géologie Marine, Département des Sciences de la Terre Faculté des Sciences, Université Mohammed V - Agdal, Rabat Résumé : Afin de contribuer aux efforts nationaux pour l'insertion des jeunes diplômés dans la vie active, le laboratoire de Sédimentologie et Géologie marine a depuis 1989 mis en, place et assuré la gestion de formations, à la recherche, spécialisées et /ou professionnalisantes CEA, DESS, Ecole doctorale et Licence es Sciences Appliquées. Ces formations ont été menées dans le cadre d'un partenariat pour les activités pédagogiques et les travaux de recherche avec diverses institutions marocaines : Universités et Ecoles, Département ministériels (Service Hydrographique de la Marine Royale, Département de l'environnement, Direction de l'aménagement du Territoire. Direction des ports et du Domaine maritime, Direction de la Géologie), Organismes semi public et privés ( INRH, CNESTEN, CRTS, OCP, O.N.A.R.E.P, B.R.P.M, MAROST et des bureaux d'études). Le partenariat développé a été réalisé soit grâce à des relations personnelles entre les universitaires et les professionnels, soit dans le cadre de conventions de coopération larges entre la Faculté et certaines institutions ou dans le cadre de conventions ciblées sur des thèmes et des objectifs spécifiques. La démarche qui a été utilisée pour obtenir ce partenariat est basée au départ sur l'effort personnel des chercheurs qui ont osé faire leur propre marketing par : la porte à porte, la participation a des manifestations nationales, ou a de séminaires et workshop organisés par le secteur professionnel et également par l invitation des professionnels aux manifestations en collaboration avec le secteur socioéconomique et enfin il a organisé deux tables rondes à la faculté des sciences de Rabat qui ont regroupé des représentants des divers secteurs socio-économiques des enseignants chercheurs et des étudiants. INTRODUCTION Dans le souci de contribuer au rayonnement de l'université et au renforcement de son rôle dans le développement socio-économique du pays ainsi qu' aux efforts nationaux pour l insertion des jeunes diplômés dans la vie active, le laboratoire de «Sédimentologie et de Géologie marine» a développé une stratégie de formation et de recherche qui permet, en plus de ses objectifs scientifiques, à savoir la connaissance de la géologie du Maroc (domaines marins et continentaux), de réaliser une recherche utile qui trouve des applications directes dans les programmes de développement nationaux et de mieux préparer les étudiants à la vie active

188 En effet, depuis 1989, le laboratoire a mis en place et assure la gestion de formations à la recherche, spécialisées et /ou professionnalisantes au niveau du 3ème cycle (CEA, DESS et Formations doctorales) et du 2ème cycle (Licence ès Sciences appliquées), dans le cadre d'un partenariat international et national (secteurs: public, semi public et privé) pour les activités pédagogiques et les travaux de recherche. 1 - LES FORMATIONS PROFESIONALISANTES Les formations professionalisantes se placent résolument dans l'optique des grands programmes nationaux de développement socio-économique. Elles se situent sur un créneau au plan national en raison du domaine d'étude et des atouts (pluridisciplinarité effective et savoir faire) permise par le potentiel encadrant: réseaux qui regroupent un potentiel universitaire (national et étranger), auquel s'associent des professionnels du secteur socio économique. Elles visent la formation d'un profil spécifique à l'université qui ne fait pas double emplois avec les lauréats des écoles et à compétences multiples: - polyvalent avec une formation conséquente et appropriée à la fois théorique et pratique et une connaissance des besoins et des problèmes du secteur socioéconomique ; - capable de mettre en œuvre des méthodologies et des techniques modernes d'exploration, d'analyse et de gestion des ressources naturelles dans les environnements continentaux, littoraux et marins ; - compétitif, directement opérationnel et qualifié pour travailler dans de nombreux secteurs (économiques, techniques et touristiques) Programmes et composantes des formations professionnalisantes Licence ès Sciences appliquées «Géodynamique et Valorisation des Environnements Terrestres et Marins» (Géo VETM). Cette licence qui a été crée en 1997, se déroule en 2 années pour des étudiants ayant le niveau du DEUG ou un Diplôme équivalent. Elle vise une formation multidisciplinaire théorique et pratique conséquente et appliquée aux problèmes de l'environnement dans les domaines: marins, littoraux et continentaux, à la valorisation des ressources naturelles et à l'étude des sites d'ouvrages de génie civil. Le programmes comporte 15 modules qui s'organisent selon trois pôles : - un pôle «Géologie fondamentale» : Stratigraphie et Paléogéographie, Géomorphologie et Géodynamique externe, Océanographie physique et chimique, Sédimentologie, Dynamique des bassins sédimentaires, Géologie Structurale, Géologie régionale, Pétrologie des roches magmatiques et métamporphiques ; - un pôle «Géologie appliquée»: Géosciences marines, Sciences et Droit de l'environnement, Géotechnique et Génie civil, Ressources énergétiques et minières et Hydrogéologie, Hydrologie, Hydrochimie. un pôle «Techniques et méthodes d'investigation et de communication»: Anglais, Statistiques, Géostatistiques et Informatique

189 En plus des enseignements classiques (cours, travaux dirigés, travaux pratiques et travaux de terrain), où la partie pratique occupe une grande place, cette formation comporte plusieurs activités pédagogiques: - des stages de terrain et de laboratoire ; - des visites de sites et d'ouvrages ; - un cycle de conférences présentées par des spécialistes nationaux et étrangers ; - des débats (entre étudiants et enseignants) ; - des séminaires sur: Les techniques d'expression et de communication, Les techniques de recherche d'emplois et La gestion des entreprises ; - des mémoires bibliographiques et des exposés ; - un stage professionnel portant sur un projet du secteur socio-économique (3 mois) avec un mémoire de fin d'étude qui est défendu devant un jury (2ème année) ; - un projet de Groupe (2ème année) axé sur l'étude de faisabilité d'un projet d'aménagement en domaine littoral portant sur le choix d'un site et la présentation (sous forme d'un rapport) d'une étude intégrée ; - la participation à une Table ronde avec les représentants du secteur socioéconomique ; - la participation à des ateliers, des colloques et des séminaires nationaux Diplôme d'etudes supérieures spécialisées «Gestion intégrée des Environnements Littoraux et Marins» (DESS GELM) Le DESS GELM est une formation en 2 années pour les étudiants ayant un niveau «Bac+ 4» et pour des fonctionnaires ayant également un niveau «Bac + 4», intéressés par la formation continue. Il est mené depuis septembre 2000, au sein d'une Unité de Formation et de Recherche: UFR «Sciences de l'environnement Appliquées aux Ecosystèmes Côtiers et Océaniques», SEA ECO (Accréditation N : SE 10/2000). Ce DESS qui comporte 3 options: Gestion des ressources non vivantes, Gestion des ressources vivantes et Technologie d'information, Instrumentation océanographique, permet également une formation multidisciplinaire conséquente et appropriée en Sciences de la mer et en Sciences et Droit de l environnement et une connaissance dès problèmes, des besoins et des méthodes et techniques de gestion et de protection des ressources naturelles. Le programme comporte un enseignement général et un enseignement optionnel déterminé par la formation de base des étudiants (Biologie, Géologie ou Physique). Il se compose de 11 modules qui s'organisent selon trois pôles : 1) Connaissance du milieu (composantes, caractéristiques, physiographie, évolution et interactions avec l'atmosphère et le système solaire ) ; 2) Problématique et gestion de l'environnement dans les écosystèmes côtiers et marins ;

190 3) Techniques et méthodes d'investigation et de communication (Méthodes: mathématiques, informatiques et physiques, Instrumentation océanographique et techniques d'investigation en mer, Consultations et audit environnementales, Anglais). En plus des enseignements classiques (cours, travaux dirigés, travaux pratiques et travaux de terrain) où la partie pratique occupe une grande place, cette formation comporte plusieurs activités pédagogiques : - des stages de terrain et de laboratoire ; - des visites de sites et d'ouvrages ; - un cycle de conférence présentées par des spécialistes nationaux et étrangers ; - des séminaires (compléments des modules, Techniques de recherche de l'emplois, Gestion des entreprises) ; - des mémoires bibliographiques et des exposés ; - des stages optionnels (initiation à la recherche, formation professionnelle) et un mémoire de fin d'études ; - la participation à une Table ronde avec les représentants du secteur socioéconomique ; - la participation à des ateliers, des colloques et des séminaires nationaux Méthodes pédagogiques et principes d'encadrement - Implication des opérateurs socio-économiques dans la formation ; - Nombre réduit d'étudiants ; - Proximité pédagogique: tutorat et suivi permanent ; - Prise en compte de l'effort continu de l'étudiant dans les modalités de contrôle (système de contrôle mixte) Motivation et responsabilisation de l'étudiant: implication dans la formation, et initiation à la prise de décision, à la recherche, aux enquêtes et à l élaboration de rapports scientifiques et techniques ; - Développement chez l'étudiant de l'esprit d'équipe, de l'esprit de synthèse et des capacités de communication ; - Préparation de l'étudiant à la vie professionnelle: sensibilisation à la notion de rentabilité, familiarisation avec les techniques de recherche de l'emplois et initiation à la gestion des entreprises ; - Evaluation de la formation par les étudiants : à l'aide d'un fiche d'évaluation (anonyme) ; lors de réunions regroupant le responsable de la formation et les étudiants

191 Résultats Résultats et devenir des lauréats Licence ès Sciences appliquées 1ére promotion 97/99 2 ème promotion 99/01 3 ème promotion 01/03 lère année 2ème année lère année 2ème année lère année 2ème année Effectif Taux de 100% 100% 100% 100% 90% réussite Nombre de mentions 1B 7AB 2P 3B 7AB 7AB 2P Session 1ère session 1 ème session 1 ère session : 6 2 ème session : 3 Devenir des lauréats 7AB 2P 1 ère session : 7 2 ème session : 2 1B 8AB 1 ère session : 8 A part quelques lauréats qui sont rentrés dans la vie active à l'issue de cette licence, la majorité des étudiants ont préféré poursuivre leur formation dans des Masters en Environnement au Canada, des Ecole d'ingénieur (au Maroc et en Belgique) et dans le DESS ou le DESA (au Maroc). Ce comportement peut s'expliquer par le fait que les étudiants, qui déjà au départ, sont de très bons éléments, ayant été sélectionnés parmi les meilleurs de leur promotion, deviennent grâce à ces formations, plus compétents, plus motivés et donc plus ambitieux / DESS : GELM Les résultats ne sont pas encore connus car les délibérations concernant l'examen final ne se dérouleront qu'au mois de janvier LES FORMATIONS A LA RECHERCHE FONDAMENTALE ET APPLIQUEE Les formations à la recherche ont été également menées au sein d'une équipe multidisciplinaire. Elles sont axées sur des disciplines porteuses qui ne sont pas très développées au Maroc : 1 - l'océanologie qui trouve des applications directes dans tous les secteurs maritimes (techniques, économiques et touristiques); 2 - la Sédimentologie des séries silicoclastiques où les universités marocaines montrent une certaine carence et qui permet une ouverture sur le monde industriel. La formation à la recherche a concerné aussi bien, les étudiants de 3ème cycle (CEA, Thèse de 3ème cycle, Doctorat national) que les chercheurs confirmés dans le cadre de thèse d'etat. En plus de leur apport pour une meilleure connaissance de la Géologie du Maroc (domaines marins et continentaux), les thèmes développées constituent une contribution pour la : - promotion des Géosciences marines et de la sédimentologie des séries anciennes au Maroc ;

192 - la valorisation des écosystèmes littoraux et marins et des ressources naturelles associées aux bassins sédimentaires anciens Programmes et composantes des formations à la recherche / Le Certificat d'etudes approfondies (CEA) "Géodynamique des Bassins sédimentaires". Cette formation dont la durée est d une année ferme, a été menée durant la période: Elle a obtenu l'équivalence avec le DEA Fédéral «Géologie et Géochimie sédimentaire» ( Lille I, Orsay, Paris VI et Orléans). Son programme est axée sur la connaissance de: l'architecture des bassins sédimentaires, la nature et l'âge de leur remplissage, leur contexte géodynamique et les ressources énergétiques et minérales qui leur sont associées. En plus des enseignements classiques (cours, travaux dirigés, travaux pratiques et travaux de terrain), ce programme comporte plusieurs activités pédagogiques : - un cycle de conférences et de séminaires, animés par des spécialistes étrangers et nationaux ; - des stages de terrain et de laboratoire ; - des mémoires bibliographiques et des exposés ; - un travail de recherche, initié par les partenaires du secteur socio-économique, ou par les enseignants-chercheurs universitaires qui est couronné par un mémoire de fin, d'étude et une soutenance Les Formations doctorales Entre 1990 et 1997, les efforts ont été concentrés sur la formation à la recherche dans le cadre d'une Formation doctorale sur le thème "Océanologie -Géodynamique et «Valorisation des Bassins sédimentaires». A partir de 1997 et suite à la réforme des études doctorales, la formation à la recherche a été menée au sein de l'unité de Formation et de Recherche UFR Doctorat National: "Océanologie-Géodynamique et Valorisation des Bassins sédimentaires" (Accréditation: ST 13/97), sur le thème «Les environnements de plate-forme anciens et actuels: plate-forme atlantique et bassins de plate-forme du Paléozoique inférieur du Maroc. Les programmes scientifiques abordés dans le cadre de la coopération internationale et des partenariats nationaux ont été initiés soit par les universitaires soit par les partenaires du secteur socio-économique. Ils trouvent des applications directes dans: l'exploration pétrolière et l'aménagement du territoire ou la gestion des ressources naturelles. Ils s'organisent dans deux axes principaux: l'océanologie et la Géodynamique et la valorisation des bassins sédimentaires anciens. Dans l'axe: «Océanologie», les thèmes de recherche menés sont : - géodynamique et étude de l'impact des aménagements sur les milieux littoraux ; - géodynamique de la zone économique exclusive de la marge atlantique ; - les volcans de boue en relation avec des hydrates de gaz du Golf de Cadiz ; - étude géologique et géophysique de la zone du Projet Liaison Fixe entre l'afrique et l'europe a travers le Détroit de Gibraltar

193 Dans l'axe: «Géodynamique et valorisation des bassins sédimentaires anciens», les thèmes de recherche menés sont : - les bassins d'âge paléozoïque inférieur du Maroc et les bassins d'âge paléozoïque supérieur de la Méséta marocaine (application directe dans la recherche minière et l'exploration pétrolière). - les bassins d'âge crétacé à oligo- miocène du Rif occidental (Affleurements, Puits et Galerie Malabata, sondages ) Projet Liaison Fixe Afrique -Europe à travers le Détroit de Gibraltar Résultats et devenir des lauréats Production et organisation de manifestations scientifiques Nature CEA Formation Doctorale UFR Doctorat Thèses de Doctorat d'etat 2 (soutenues) - 4 soutenues - 4 en cours Habilitation 1 Thèse de Doctorat national Thèse de 3éme cycle - 9 soutenues - 4 transformées en thèse de Doctorat national - 2 soutenues - 3 achevées - 3 en cours Mémoires de recherche 27 soutenues Publications et cartes géologiques publiés - 25 soumis ou en préparation Communication à des congrès présentées - 7 en préparation Organisation de manifestations scientifiques et d'excursion géologiques 4 (voir annexe) 10 (voir annexe) 7 (voir annexe) Devenir des étudiants Les lauréats du CEA: OGBS ont continué leur formation dans le cadre de thèse de : - Doctorat de 3ème cycle au Maroc ; - Doctorat d'université en France (Brest, Lille) ; - PH.d aux Etats-Unis ; - Ecole en Ingénierie de l'environnement en Belgique. Les lauréats de la formation doctorale «OGBS», ayant soutenus avant l'année 1997 ont été embauchés dans : - des universités: Faculté de Sciences et FST ;

194 - des départements ministériels Wilaya de Kénitra, Ministère de l Energie et des Mines, Ministère des Finances (1 doctorant qui a complété sa formation à l ENA) ; - le secteur semi-public et privé: ONAREP, CID, Groupe Chaabi. Mais les Doctorants dont les thèses étaient en cours ou achevées durant l'année 1997, ont demande à les transformer en thèse de Doctorat national. Les lauréats de l'ufr Doctorat accréditée en 1997, soi par contre, toujours au chômage, car ils aspirent à être recrutés à l'université pour pouvoir continuer dans la recherche. 3 - RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT DU PARTENARIAT Les formations à la recherche, spécialisées et /ou professionnalisantes ont toutes été menées dans le cadre d'une synergie inter-département:, inter- institutions de l'université Mohammed V- Agdal, inter-universités, avec les écoles, et enfin avec le secteurs socioéconomiques, aussi bien pour les activités pédagogiques que pour les travaux de recherche. Le partenariat développé a été réalisé soit grâce à des relations personnelles entre les enseignants chercheurs de l Université Mohammed V - Agdal et leurs partenaires, soit dans le cadre de programmes scientifiques: programme de coopération internationale et conventions nationales inter- établissements (larges ou sur des thèmes et des objectifs spécifiques). Ainsi en plus de la dotation accordée aux Licences ès Sciences appliquées par le Ministère de tutelle, les moyens ont été obtenus dans le cadre de plusieurs programmes : - projet nationaux: Projet Liaison Fixe Europe-Afrique à travers le Détroit de Gibraltar ; - projets de coopération multilatérale: Projet INCO MED/COLASU, ICA , Projet AUF/2002/PAS/28, Training Through Research (TTR, UNESCO/IOC), EUROPROBE TBERIA, CADIPOR et UNESCO/IUGS IGCP Projects: N 260, N 277, N 351 et N 410 ; - projet de coopération bilatérale: Actions Intégrées (Maroc / France): AI MA/01/09, AI 97/051 STU et AI 362, Actions Intégrées (Maroc/Espagne): 91/P/00 et 27 AC/00, Projet : CNR/CNRS TOAE "L'Ordovicien du Maroc"et Projet CNR/CSIG " Comparaison de l'ordovicien marocain et de l'ordovicien ibérique". Les partenaires impliqués appartiennent à des secteurs variés: - Le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche au Maroc : - Ecoles et institut: EM, ENS et ENSET, IAV, Inst. Sc. rabat - Facultés: Fac de Droit Univ. Mohammed V -Souissi, Fac Sc. Kenitra, Fac Sc.casa II, Fac. Sc. d Oujda, FST Gueliz, Marakech et FST Mohammadia. Le secteur de l Enseignement supérieur et de la Recherche à l'etranger : - France: IFREMER, Univ. de Bretagne Occidentale, Univ. Louis Pasteur de Strasbourg, Univ. Paris VI, Univ. Paris VII, Univ. de Rennes I, Univ. Sci. et Tech. de Lilles ; - Espagne: Univ. Complutence et Service géologique de Madrid, Univ. D'Oviedo et

195 Univ. de Zaragoza Belgique Centre Renard de Géologie marine, Univ. Gent; - Etats-Unis: Naval Research Laboratory Washington DC, USA et University of South Carolina; - Russie: State University of Moscou. Les départements ministériels: Marine Royale, Secrétariat d'etat chargé de l'environnement, Société Nationale d'etude du Détroit, Institut National de Recherches halieutiques, Direction de l'aménagement du Territoire, Direction de l'hydraulique, Direction des Ports et du Domaine maritime, Direction de la Géologie, Centre National de l Education environnementale, Centre Anti poisons, Inst. nat. d'hygienne. Le secteur privé et semi-public : - Sociétés: Forages EL BARAKA, MAROST, Parc d'ostréuculture (Oualidia) Station carpiculure (Deroua) ; - Bureaux d'études :AEROSIG, BETEAU, BET OMNIULM, Cabinet Etudes Techniques et Travaux, CID, GIS Consulting, Engineering and Développement compagny EDC, EQUITER, LPEE, Maroc Développement, SOGETA et TECHMARIS ; - Semi-public: CNESTEN, CRTS, BRPM, INRH, OCP et ONAREP. La démarche utilisée pour obtenir ce partenariat est basée au départ sur l'effort personnel des chercheurs qui ont osé faire leur propre marketing par le porte à porte et à travers: leur participation à des manifestations nationales ou des séminaires et workshop organisés par le secteur professionnel, l'invitation des professionnels aux manifestations organisées au sein de l'université et l organisation de manifestation en collaboration avec le secteur socioéconomique. Enfin, le laboratoire a organisé deux tables rondes à la Faculté des Sciences de Rabat : - 1ère Table ronde «Quel profil de géologue pour une meilleure articulation entre l'université et son environnement socio-économique, en 1998 qui a été animée par Thami El Ghorfi ; - 2ème Table ronde «Quelles formations pour une meilleure articulation entre l'université et son environnement socio-économique, en 2001 qui a été animée par Driss AISSAOUI, Journaliste économiste. Ces tables rondes qui ont regroupé des représentants des divers secteurs socioéconomiques, des enseignants chercheurs et des étudiants de la Licence ès Sciences appliquées Géo VETM, du DESS et des formations doctorales de l'université Mohammed V- Agdal, avaient pour objectifs : - de définir les besoins et les profils recherchés par le secteur socio-économique ; - d'impliquer les partenaires du secteur socio-économique dans la définition et la réalisation des programmes universitaires ; - de renforcer les relations de partenariat entre l'université et son Environnement socioéconomique

196

197 CONCLUSION Le bilan de ces formations est très positif, les résultats obtenus ont des retombées pédagogiques, socio-économiques et scientifiques. 1- Retombées pédagogiques : - Mise en place de formations nouvelles - Introduction de disciplines et de techniques qui sont demandées dans le marché de l emploi - Introduction de nouvelles méthodes pédagogiques et de nouveaux principes d encadrement - Formation de lauréats compétents, polyvalents, épanouis et entreprenants 2- Retombées socio-économiques - Mise en place d'un cadre de collaboration avec le secteur socio-économique ; - Renforcement du rôle de l'université dans le développement socio-économique du pays ; - Contribution au processus d'insertion des jeunes ; - Application directe des résultats dans les programmes de développement nationaux: valorisation et réglementation de nombreux secteurs d'activités maritimes et terrestres (techniques, économiques et touristiques), actions de lutte et de protection contre la pollution marine et continentale et recherche pétrolière et minière. 3- Retombées scientifiques - Contribution au rayonnement de l'université ; - Renforcement du niveau scientifique des chercheurs et de leur position scientifique à l'échelle nationale et internationale ; - Contribution aux efforts nationaux de coopération internationale dans le domaine scientifique ; - Intérêt des résultats des travaux de recherches pour la connaissance géologique du Maroc et la compréhension de l histoire et la géodynamique de la terre et des phénomènes globaux

198 Annexe Organisation de manifestations scientifiques Organisation de congrès, colloques et séminaires 2001 Organisation du congrès international: Official Business Meeting and Field Excursion of The Subcommission on Ordovician Stratigraphy International Commission on Stratigraphy / IUGS The Gondwanan platform during Ordovician times: Climatic eustatie and geodynamie evolution" Organisation de la 2ème Table ronde " Quelles formations pour une meilleure articulation entre l'université et son environnement socioéconomique à la Faculté des Sciences de Rabat Organisation du Séminaire de l'ufr «Océanologie - Géodynamique et Valorisation des Bassins sédimentaires» Participation à l'organisation du 8ème Symposium International sur le système ordovicien ISOS qui a eu lieu en juin l999 en Tcheckie Organisation de la Table ronde «Quel profil de géologue pour une meilleure articulation entre l'université et son environnement socio économique» à la faculté des Sciences de Rabat. Participation à l'organisation des Journées nationales sur: " La dégradation du littoral : ensablement et impact sur l'environnement" qui ont eu lieu à Kénitra. Organisation de la Journée nationale sur «Gestion du domaine maritime: Problèmes et solutions» sous la présidence du Recteur de l'université Mohammed V- Agdal, à l occasion de l'année internationale des océans à la Faculté des Sciences de Rabat. 1996: Participation à l'organisation de la journée: " Pour la sauvegarde de l'environnement du monde rural: Exemple de la province de Taounate " Organisation du 2nd. International Meeting du Projet IGCP 351 Sous le Haut Patronage de feu Sa Majesté le Roi Hassan II, à la Faculté des Sciences de Rabat. Participation à la préparation du programme scientifique de l'intervention marocaine pour la Réunion du Comité Scientifique pour la préparation des réunions de l'icsu qui a eu lieu au CNCPRST à Rabat Participation à l'organisation du Séminaire " Morocco and Scandinavia during Paleozoic times" qui a eu lieu à la Faculté des Sciences d'agadir

199 1992 Organisation du l0ème Colloque des Bassins Sédimentaires Sous la Présidence du ministre de l'education nationale à la Faculté des Sciences de Rabat. Participation à l'organisation du Workshop" Circulation des eaux et pollution des cotes méditerranéennes du Maghreb" qui a eu lieu à l'ecole Mohammadia des Ingénieurs Participation à la préparation du programme scientifique du Workshop COMEMIR qui a eu lieu à l'institut Scientifique de Rabat. Organisation du Meeting International 91 du Projet IGCP 277: Phanerozoic Oolitic Ironstones à la Faculté des Science, Rabat. Participation à l'organisation de la Session " Ressources Minérales et Energétiques de l'université Charif Al Idrissi".qui a eu lieu à Al Hoceima. Organisation et encadrement d'excursions géologiques 2001 Excursion géologique du congrès international: Official Business Meeting and Field excursion of The Subcommission on Ordovician Stratigraphy Intemational Commission on Stratigraphy / IUGS :The Gondwanan platform during Ordovician times: Climatic eustatic and geodynamic evolution du 1 au 7 fevrier Excursion du 2ème Meeting du Projet IGCP 351, Sous le Haut Patronage de feu Sa Majesté le Roi Hassan II: Le Paléozoique inférieur de la Méséta côtière, du Haut-Atlas et de l'anti-atlas (central et oriental ) Excursion du 10ème Colloque des Bassins Sédimentaires Marocains: Le Cambrien moyen et supérieur du Mole côtier et l'ordovicien supérieur du Massif hercynien du Maroc Central Excursion N 4, 3ème Congrès Français de Sédimentologie, 21 novembre 1991 : La sédimentation au cours de l'ordovicien supérieur en presqu île de Crozon (Massif Armoricain France): Contrôle climatique (glaciation) volcanique et tectonique (distension). Excursion du Meeting du Projet IGCP 277 Phanerozoic Oolitic Ironstones, Décembre l991.les minerais de fer oolithiques de l'anti-atlas: Histoire sédimentaire et signification géodynamique Excursion Trans-Maroc (Colloque CHOUBERT) Journées 3, 4 et 7 Mai. L'Ordovicien de l'anti Atlas (Oriental et Central) des Jebilets et des Réhamna - Faciès, Discontinuités et Séquences Excursion du 7ème Colloque des Bassins Sédimentaires Marocains: Les faciès de tempêtes de la série ordovicienne d'imfout, Réhamna occidentaux

200 0rganisation et encadrement d'ecoles de terrain 1995 Organisation et Encadrement de l'ecole de terrain: " Dynamique sédimentaire et contrô1e géodynamique au cours du Cambrien et de l'ordovicien du MBle cotier et du Viséen de Sidi Bettache pour les étudiants de maîtrise de l'université de Rennes I et de l'université Mohammed V et les ingénieurs de la Direction de la Géologie Organisation et encadrement de l Ecole de terrain :" Dynamique sédimentaire et contrô1e géodynamique au cours du Cambrien et de l'ordovicien du Môle côtier et du Viséen de Sidi Bettache pour les étudiants de maîtrise l'université de Rennes I et de l'université Mohammed V ainsi que les ingénieurs du Ministère de l'energie et des Mines Participation à l'organisation et à l'encadrement avec Nils SPJELDNAES (Univ. Oslo) du " Paleological Field Course" dans la région d'agadir pour les étudiants de l'université d'oslo et de l'université Mohammed V ainsi que les ingénieurs de la Direction de la Géologie

201 Cartographie des mouvements de terrain Sur la côte du Rif-Central ; un outil efficace dans l aménagement du territoire. EL FELLAH Bouchta & RAHALI Hassane Département de Géomorphologie et de Cartographie Institut Scientifique, Rabat INTRODUCTION Le littoral rifain est un alignement de falaises dominées par le bâti montagneux. Le relief côtier s'élève à 500m près de la côte, puis à 1000m, quelques kilomètres plus au Sud. Peu hospitalier, il manque de sites favorables à l'accostage des bateaux, à l'installation humaine et aux voies de communication. La lisière littorale est jonchée de falaises soit subverticales soit instables et présente l'un des milieux côtiers marocains les plus vulnérables à cause des mouvements de terrain. La zone envisagée par cette étude est située entre la région d'amter, près du Cap des Pêcheurs à l ouest et l embouchure de l oued Bni Boufrah à l est. Le cirque de Jebha ressemble à un cratère volcanique effondré et occupé par la mer, phénomène du en partie à l accident de Jebha-Cherafate. Tandis-que la localité de Torrès butte contre le massif calcaire des Bokoya. Ce dernier montre des escarpements de falaises hautes de plus de 400m. ; sa morphologie de plateau très compartimenté est accusée par des altitudes de 500 à 700m. Cet essai vise à mettre en évidence le rôle de la cartographie des milieux vulnérables aux mouvements de sols et les retombées socio-économiques qui en découlent. D autant plus que cette région s'est taillée une place prioritaire dans le cadre des actions menées par l'etat dans les provinces du Nord PRESENTATION DU VERSANT MEDITERRANEEN DU RIF CENTRAL Le massif imposant du Rif central domine la mer par des versants infranchissables, hauts de centaines de mètres. Le tracé de la côte épouse la courbure décrite par le pourtour de la Méditerranée occidentale (fig.1). Le réseau hydrographique, densément implanté, est souvent intermittent et ne fonctionne qu'à la suite de pluies abondantes ou après les averses. Les bassins versants montrent des superficies généralement faibles, de quelques dizaines à quelques centaines de km 2. Les profils en long des cours d'eau sont excessivement pentus, à sec pendant toute la saison estivale. Les estuaires sont larges entre Tétouan et Bou Hmed (zone métamophique), inexistants dans les Bokoya (plateau calcaire) et remarquablement étroits entre Amter et Bni Boufrah (Tizirène). Ils témoignent ainsi de leur dépendance respective aux assises géologiques (fig.2)

202 Lors des répliques instantanées aux pluies, l'écoulement véhicule d impressionnants flux énergétiques (tab. 1). Les orages conditionnent des charges solides composées de blocs, parfois métriques, mêlés aux galets et aux troncs et branches d'arbres. Les flushflood privent les embouchures des sols et les plages de sable. Ainsi, les activités de ces vallées étroites s ouvrant en éventail sur la mer; sont souvent menacées par les crues dévastatrices. Tableau 1: Morphométrie et caractères de l'écoulement des trois oueds entre Jebha et Cala Iris. oued Long. (km) Sup. BV Pmm/an Qm 3 /s Kr (ruisslt) l/s/km 2 Pente moy Ouringa ,1 0,4 10,1 4,9 Bni Boufrah ,4 0,4 8,1 4,7 Mestassa ,3 0,4 9,3 - (Qm 3 /s : débit maximum en m 3 /s; Kr coefficient de ruissellement; L/s: ruissellement en l/ seconde/ km 2 ) Une infrastructure routière quasi- inexistante La zone côtière du Rif central entre Jebha et Taghzoute (40km environ) demeure, jusqu à ce jour, l une des rares région isolée du Maroc. La réalisation de la rocade constitue un projet de première importance car elle permettra de désenclaver cette partie du littoral, ouverte sur la Méditerranée. Côte façonnée dans le Paléozoîque et la nappe de Tizirene Le Rif Interne paléozoïque, la zone à flysch de Tizirène et les Bokoya, tels sont les grands compartiments géologiques du Rif méditerranéen (fig.3). La totalité des terrains paléozoïques surplombant la mer à l ouest de Jebha correspondent aux formations du Rif Interne (Ghomarides et Sebtides). Aux altérnances de grès grossiers micacés, de pélites, de calcaires noirs et de schistes des ghomarides correspondent les formations ultrabasiques de péridotite dans la boutonnière des Bni Bouchra aux environs d Amter. Ici, les plans de litage sont souvent redressés et présentent un pendage subvertical vers la mer. Les terrains au voisinage de la zone côtière centrale montrent des séries gréseuses épaisses de 800 à 900m avec un pendage accentué vers la mer. Les marnes néocomiennes jaunes, blanches et grisâtres favorisent l'implantation d'un réseau hydrographique assez dense. Le relief gréseux (grès albien) domine toute la côte sur une largeur de 30 km environ, entre Jebha et Taghzout. Les vallées sont étroites et profondément enracinées dans l'arrière-pays donnant ainsi au paysage un relief peu aéré. Néotectonique et sismicité du Rif septentrional Le style néotectonique alpin se caractérise dans le Rif par une vergence affirmée vers le Sud et le Sud-Ouest et par la mise en place d'une panoplie d'unités allochtones. Deux accidents majeurs, Jebha N60-N70 et Nekor N60 (distants de 60 km), montrent un jeu senestre avec rejet latéral de plusieurs kilomètres. Ils sont, en partie, responsables de la configuration finale du tracé de la côte et de la chaîne toute entière (Asebriy, 1994)

203 D'autres accidents participent à parfaire l'architecture en arc de cette montagne ressentie aussi bien dans la courbure du relief que dans le tracé à forme arquée de la côte. Le réseau de failles aurait eu pour conséquences directes: -des rejeux récents de failles NNW-SSE, (Maurer, 1968, Barathon, 1989); -des événements sismiques, avec des épicentres au voisinage immédiat de certains accidents (Cherkaoui, 1991). Les événements tectoniques récents se vérifient, le long de la côte, à travers les remarques suivantes: - des terrasses flexurées qui disparaissent dans la mer à l aval de l oued Tihissas à Bou Ahmed, - l émoussé de galets épouse les encroûtements calcaires dans les niveaux les plus anciens du bas oued Amter; les bancs alluviaux présentent un pendage de 20 vers la mer. - des déformations impressionnantes dans le bas Ouringa, près de Jebha, où les terrasses subissent des perturbations notables; elles se tiennent à leur niveau normal, 1km plus au sud. LE LITTORAL DU RIF CENTRAL: DES FALAISE VIVES Les traits de la morphologie du Rif sont attribués soit à l'environnement paléoclimatique qui a régné pendant le passage Tertiaire-Quaternaire, soit à l'érosion fluviatile ou aux fluctuations du niveau de la mer (fig.4). Repères morphométriques, les niveaux pontico-pliocènes Le versant méditerranéen du Rif se caractérise par la superposition de nombreux niveaux topographiques perchés au-dessus des vallées. L'aplanissement sommital (topographie pontienne) est recoupé à plusieurs endroits par des glacis villafranchiens, voire quaternaires. Des poches d'altération bien développées y sont piégées et témoignent d'enjeux morphogénétiques très anciens. Les replats indiquent, par endroits, des accumulations épaisses de dizaines de mètres. Ces niveaux (300 à 400m au-dessus des vallées coiffent les croupes et se situent généralement. Peu étendus, ils subissent l action acharnée de l érosion ravinante. Le Quaternaire continental l'emporte sur les dépôts marins Maurer (1968) rapporte que le Salétien constitue, à l amont des principaux oueds, la plus ancienne des terrasses Quaternaires (100m). Cette même terrasse descend à 80m d'altitude dans le cours moyen, puis à 70m vers 3km près du rivage (tab. 2). Bien entendu, l'étage salétien maintient les caractères morphométriques reconnus dans les vallées marocaines: blocs volumineux, couleur rouge, bancs individualisés et structurés

204 Les terrasses du Quaternaire moyen (Amirien, Tensiftien) sont respectivement à 70-80m et 30-35m. Le Quaternaire récent (Soltanien, Gharbien) correspond aux niveaux les plus bas, respectivement à 20m et 10m. Tableau 2: étagement de terrasses dans le Rif Central Niveau ou terrasse Cours amont (alt. m) Cours moyen (alt. m) Zone avale (alt. m) Pontien > Villafranchien ~300 ~200 - Salétien Amirien L étagement des terrasses de l oued Mestassa est visiblement le plus complet de toute la côte. Cette vallée se prête, comme celle de Bni Boufrah aux pratiques agricoles, parfois en irrigué. Les formes du littoral Le littoral du Rif central est caractérisé par la prépondérance de falaises. Pour chaque unité lithologique correspond un type de falaise. On y reconnaît : 1- des falaises, taillées dans les marnes, réagissent très vite aux différents agents d'érosion marine et continentale; souvent, elles cèdent la place aux bancs gréseux 2- des falaises à éboulis montrant des avancées de plusieurs mètres dans la mer avec un épandage de matériaux de gros calibre sous l'eau, cas de Sikha Asfalou 3- des falaises taillées dans les formations quaternaires, sous forme de lambeaux très limités, elles intéressent des niveaux à faible commandement du Quaternaire Moyen à récent Cependant, le caractère monotone de cette côte est interrompu par des plages à matériaux très hétérogènes. Le calibre du matériel tend vers la taille de galets, voire de blocs volumineux. Ces côtes meubles sont mieux développées au niveau des embouchures; leur étendue est proportionnelle à la taille des cours d'eau. DES VERSANTS A HAUT DEGRES DE VULNERABILITE Formations superficielles et menaces de ravinement Les vallons colmatés de colluvions rougeâtres peu homogènes abondent un peu partout, leur stratification en creux révèle une topographie préexistante remodelée. La matière organique abonde dans tous les sols et traduit la richesse de la végétation naturelle jusqu'à un passé très proche. Le ravinement généralisé sur toute la zone à l est de Jebha s est substitué au "sheet flood" et au "rill-wash". En affectant à la fois altérations et roche mère, ce phénomène atteint aujourd hui des dimensions inquiétantes. Les averses engendrent des crues extrêmement violentes à fort pouvoir érosif reconnaissable à l'ampleur des ravines. D autant plus que la plupart des bassins versants sont enracinés dans des zones élevées très humides (1000 à 2000mm/an)

205 Mouvements de terrain et risques associés Le mouvement de terrain est un événement menaçant pour les hommes et les biens. Il renferme, lorsqu'il a une certaine intensité, la notion du risque, c'est-à.-dire un danger éventuel, plus ou moins prévisible dans une aire non délimitée pendant une durée indéterminée. Pour H. Tazieff, "c'est un phénomène naturel d'une intensité exceptionnelle entraînant de multiples effets dévastateurs sur les milieux naturels et sur les êtres vivants". Il peut se transformer en catastrophe lorsque sa violence met en cause l'équilibre de l'environnement. Des mouvements rencontrés sur le littoral rifain, les plus communs sont : l'écroulement, phénomène lié à la notion de gravité, puisque celle-ci constitue son moteur principal; il intéresse la plupart des falaises littorales, les parois des Bokoya et les pentes fortes; - l'éboulement, c'est une chute brutale instantanée d'un pan de relief de volume important à partir d'un relief surplombant; - Le glissement, c est un déplacement de terrains meubles ou rocheux le long d'une surface de rupture par cisaillement; il est engendré par l'action conjuguée de forces extérieures (hydrauliques, sismiques, anthropiques) ou d'une modification des conditions aux limites. Les éboulis gravitaires de toutes tailles sont très répandues sur les versants dominants la mer. Leur préparation se réalise sous l'effet des facteurs suivants: - thermoclastisme et hydroclastisme - vibrations dues à l'action de la houle - croissance des racines des plantes - piétinement par le bétail. D'autres types de mouvements se rencontrent également tout au long de ce littoral : 1- éboulements et chutes de blocs ("débris-flow", "débris avalanche", "rockfall") ce sont des déplacements fréquents et instantanés de masses rocheuses, à partir du haut des falaises. L'éboulement de Takamout survenu en 1970 est une preuve spectaculaire de ce type (photo). 2- glissements bancs sur bancs, très répandus entre Jebha et Takamout, ce type constitue un danger réel (tassement de gros volumes rocheux, blocs pouvant s écrouler, accumulation au fond des vallons). 3- glissements rotationnels, les plans de cisaillement sont occupés et lubrifiés par l'eau, ce qui entraîne la mobilité de la masse; la surface topographique est interrompue par des niches de décollement de plusieurs mètres de hauteur; au bas des versants, la surface devient chaotique sous l'effet de blocs basculés ou de masses terreuses déformées. Les séismes ne sont pas considérés en tant que tels, mais parce qu'ils peuvent être à l'origine de mouvements de terrain. Il a été d'ailleurs démontré que bon nombre de mouvements déclenchent à la suite de séismes, comme en 1969, 1976 et De nombreux éboulements se sont manifestés sur les falaises des Bokoya après le séisme du 26 mai

206 Les inondations de type "flush-flood" planent sur les vallées et les zones d embouchure. D ailleurs, la plupart des centres côtiers semblent ignorer la vulnérabilité aux crues qui les menacent. Celle des 21, 22, 26 et 27 novembre 1997 ont été qualifiées de catastrophiques. La baie de Jebha se prolonge vers l'amont sous forme d'un triangle isocèle de 1,5km de côté. L'oued occupe tout le lit majeur, l'inonde complètement et y dépose en vrac tout ce qu'il charrie, même jusqu'à la mer; il constitue une menace pour les ponts et gués lors des périodes de crue. Jebha connaît d'ailleurs une expansion anarchique dans le lit même de l'oued Jebha et court de ce fait un risque imminent de "flush-flood". Des mesures doivent être prises d urgence. CARTOGRAPHIE ET IMPACTS DES ACTIVITÉS SUR LA CÔTE Bien que la mer soit souvent calme et peu agitée, les falaises sont caractérisées par des parois où la houle taille des encoches et leur confère le caractère de falaises vives. Lorsqu elles sont mortes, la côte subit une évolution à dynamique continentale (mouvements de sol, érosion superficielle). Les plages de graviers et de galets et même de blocs volumineux correspondent généralement à des embouchures ou à des lisières étroites, parfois isolées ici et là, loin des estuaires. La Méditerranée aurait connu plusieurs fluctuations marines depuis ans (transgression tyrrhénienne). Pendant cette phase, le niveau marin était d'environ 7m supérieur à l'actuel. Au Wurm ( BP) la régression était de l'ordre de 100m. Enfin, la dernière transgression (flandrienne) a permis à la mer de retrouver son niveau actuel. Plus récemment, la mer a gagné du terrain en submergeant un site archéologique (ruines romaines), entre l'oued Martil et Azla. La tendance est toujours vers la montée du niveau de la mer; la destruction de la plage d Azla sur plus d'un kilomètre continue son avancée. Depuis 50 ans, le niveau de la mer est à la baisse du fait de la multiplication de barrage sur le pourtour méditerranéen. Les courants côtiers doivent soutenir l effet d'abrasion engendré par un courant fort, oblique par rapport à la côte et qui balaye le littoral Population et activités Les densités de population sur la côte demeurent beaucoup plus faibles que dans les zones centrales et méridionales du Rif. Ceci est dû en partie à l enclavement et à la complexité du relief. Les petits centres entre Tétouan et Al Hoceïma exercent quelques activités de pêche, de commerce ou des fonctions d ordre administratif (communes rurales, caiadats ). Toutefois, on assiste depuis quelques années à la littoralisation des services. Les constructions se font d'une manière linéaire tout au long de la côte. Les prévisions envisagent un essor sans précédent du tourisme lié à l espace balnéaire et de montagne. Cartographie des mouvements (fig.4a et 4B) La cartographie des mouvements de terrain constitue l outil le mieux adapté pour appréhender les problèmes liés à l aménagement du littoral rifain. Ceci doit passer d'abord par une connaissance des zones à risque, leur prospection et la modélisation des mouvements survenus. Parmi les démarches à suivre, le recours aux moyens géophysiques et/ou géotechniques légers en vu de préciser les épaisseurs des zones potentielles de glissement s'avère efficace (Azzouz et al. 2002)

207 Le levés cartographiques des phénomènes observés, ainsi que les variables du terrain sont dégagées dans les exemples MNT présentés (fig. 5). Ceci permet d apporter les éléments nécessaires aux décideurs avant d entamer tout projet d aménagement par exemple en évitant toute intervention sur les versants vulnérables aux éboulements, surplombant la mer entre Jebha et Torrès. Autrement-dit, les versants doux et convexes, les topographies héritées, les terrasses et niveaux quaternaires deviennent plus favorisés, c est à dire les terrains qui se prêtent le mieux aux activités humaines. Cette approche cartographique permet également de générer plusieurs démarches scientifiques à caractère fondamental : - en créant des BD cartographiques et statistiques sur les risques et paramètres associés - en établissant les cartes d aléa, de vulnérabilité, d exposition, en fonction des besoins - en définissant les zones à haut risque - en fournissant à l avance les paramètres scientifiques nécessaires à la prise de décision rapide - et enfin, en proposant les moyens et outils de prévention et de mitigation voire d aide à la décision en matière de l aménagement du territoire. CONCLUSION Les conditions du sol et du sous-sol agissent, le long de la côte rifaine, en tant que facteurs limites à tout projet d'aménagement, et ce de plusieurs façons: - le sapement, causé par la houle au pied des falaises de Bokoya et l'ablation des couches inclinées du Tizirène et du Rif interne font que celles-ci, n'étant plus appuyées sur leur extrémité, subissent une traction générée par l'appel au vide. - les forces gravitaires, conjuguées à des pentes élevées (> 25 ) agissent sur le matériel disloqué qui se mobilise vers le bas des versants. - le pendage des couches vers le nord favorise les pressions des eaux superficielles et souterraines. Les forces de frottement diminuent dans les fissures et les surfaces de glissement et y exerçent l'effet de presse hydraulique sur la masse entière qui se remet en mouvement. - les tremblements de terre entraînent le détachement de blocs de différentes tailles à partir des falaises. Les secousses de l'été 1994 attestent du rôle moteur de l'activité sismique actuelle dans la dynamique des mouvements de sol. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ANDRIEUX J. 1971; La structure du Rif Central. Etude des relations entre la tectonique de compression et les nappes de glissement dans un tronçon de la chaîne alpine. Notes Mém. Serv. Géol. Maroc, n 235, Rabat. ASEBRIY L. 1994; Evolution tectonique et métamorphique du Rif central; définition du domaine subrifain. Thèse d'etat, Univ. de Rabat, 284p

208 AZZOUZ O. 1992; Lithostratigraphie et tectonique hercynienne des terrains paléozoïques ghomarides du Massif des Bokoya (Rif Interne, Maroc). Thèse de 3ème cycle, Rabat, 208p. AZZOUZ O., EL FELLAH B. et CHALOUAN A., 2002: Processus de glissement dans le massif de Bokoya (Rif interne, Maroc): exemple de Cala Bonita. Bull Inst. Scient., série Sciences de la Terre, n 24. pp BLUMENTHAL M. 1937; Esbozo geologico del Rif en la region de Bokoya. Boll. Inst. Geol. Minero Madrid. t 14, pp: CHERKAOUI T.e. et HATZFELD D. 1994; Evaluation de l'aléa sismique au Maroc.7ème Cong. Intern. de l'aigi, Lisboa, Portugal, pp: EL FELLAH B. 1994; Eboulement rocheux dans le Paléozoïque du Rif: présentation d'un cas sur la route Oued Laou-Jebha. 7ème Congrès Intern. de l'aigi, Lisboa Portugal pp: EL FELLAH B. AZZOUZ O. et ASEBRIY L., 1995; Sikha Asfalou; exemple de glissement littoral sur la côte méditerranéenne de Bokoya entre Torrès et Badès, Rif, Maroc. ORSTOM, Réseau Erosion, Bull. N 16, pp: EL GHARBAOUI A.,1981: La terre et l'homme dans la péninsule Tingitane; étude sur l'homme et le milieu naturel dans le Rif occidental. Travaux de l'institut Scientifique, série géologie et géographie physique, n 15, Rabat, p.439. EL MRABET T. 1991; La sismicité historique du Maroc. Thèse de Troisième cycle, Fac. des Lettres Rabat, 340p (en arabe). FRIZON de LAMOTTE D. 1985; La structure du Rif Oriental (Maroc), rôle de la tectonique longitudinale et importance des fluides. Mém. Sci. De la Terre n 85-03, Univ. P.M.Curie, 436p. HEUSCH B. 1970; L'érosion hydraulique au Maroc: son calcul et son contrôle. Al Awamia n 36, pp : 39-63, Rabat. JEANNETTE A. et MILLES-LACROIX A. 1965; La lute contre l'érosion dans le domaine rifain. Mines et Géologie, n 23, Rabat. MAURER G., 1968: Les montagnes du Rif central, étude géomorphologique. Travaux de l'institut Scientifique, série géologie et géographie physique, n 14, p.499. Rabat. MICHARD A., 1976: Eléments de géologie marocaine. Notes et Mémoires du Service Géologique du Maroc, n 252, Rabat MOURIER T. 1982; Etude géologique et structurale du massif des Bokkoya. Trav. Lab. Géol. de l'afrique, n 6, Univ. Paris sud. OLIVIER Ph L'accident de Jebha-Chrafate. Rev. De Géologie Dynamique et de Géographie Physique.vol. 23, n 2, pp : PIQUE A., 1994: Géologie du Maroc, les domaine régionaux et leur évolution structurale. Pumag, Rabat, p

209 THAUVIN J.P., 1971: Ressources en eau du Maroc, domaine du Rif et du Maroc oriental. Notes et Mémoires du Service Géologique du Maroc,n 231, T1, p.321, Rabat. LISTE DES FIGURES Fig. 1 : structuration générale des formes de relief dans le Rif et tracé de la côte à l'ouest d'al Hoceima ; Fig.2: Profils au niveau des trois unités du Rif septentrional; Bou Ahmed (Rif Interne), Jebha (Tizirène) et Bokoya près d'al Hocaima ; Fig. 3: L Eboulement de Takamout (photo), survenu en 1970, s'insère dans une dynamique évolutive générale. La réactivation des mouvements sur le versant entre Jebha et Torrès. Laisse apparaître l emboitement de plusieurs générations d boulements récents (A1 et A2). Le Bloc MNT (B) représente la zone instable de Takamout, y compris l'éboulement récent, près de Sidi Fettoh (Vue vers le Sud ). Fig. 4: La vulnérabilité du versant d'amter (Rif Interne) est due aux tracés successifs de pistes et de routes (A); les mouvements enregistrés sur ce versant subvertical (B) montrent un paysage très endommagé

210 36 N Océan Atlantique W Tétouan Mer Méditerranée 35 Larache Jebha Al Hoceima R I F 34 Fès Fig. 1 : structuration générale des formes de relief dans le Rif et tracé de la côte à l'ouest d'al Hoceima Fig.2: Profils au niveau des trois unités du Rif septentrional; Bou Ahmed (Rif Interne), Jebha (Tizirène) et Bokoya près d'al Hocaima

211 Fig. 3. Formes de relief au Rif central surplombant la Méditerranée (d après Maurer, 1968)

212 A1 A2 B Fig. 4: L Eboulement de Takamout (photo), survenu en 1970, s'insère dans une dynamique évolutive générale. La réactivation des mouvements sur le versant entre Jebha et Torrès. Laisse apparaître l emboitement de plusieurs générations d boulements récents (A1 et A2). Le Bloc MNT (B) représente la zone instable de Takamout, y compris l'éboulement récent, près de Sidi Fettoh (Vue vers le Sud )

213 A B Fig. 5: La vulnérabilité du versant d'amter (Rif Interne) est due aux tracés successifs de pistes et de routes (A); les mouvements enregistrés sur ce versant subvertical (B) montrent un paysage très endommagé

214 Contribution de la recherche en géophysique profonde au développement: Les provinces géothermiques au Maroc Résumé : Abdelkrim Rimi Institut Scientifique Département de Physique du Globe / Géomagnétisme et Géodynamique Avenue Ibn Battouta, B.P. 703, Rabat-Agdal Maroc Émail : rimi@israbat.ac.ma Le sous-sol marocain recèle de potentialités géothermiques, essentiellement de basse à moyenne énergie. Les profils de température en profondeur, permettent un bon diagnostic des processus de transfert de chaleur en sub-surface. Les tendances générales du flux et du gradient géothermique au Maroc mettent en évidence, des zones privilégiées où les températures souterraines, jusqu à 3000m, sont beaucoup plus élevées (Maroc nord oriental, Rif, Moyen Atlas et Bassins du Sahara). Dans ces zones parfois géologiquement complexes, l eau chaude renfermée dans les aquifères peut remonter à la surface du sol selon des factures (sources thermales) ou captée par forage (ex : Aïn Allah). Des analyses chimiques (dont la silice SiO2 est les plus approprié) et isotopiques des eaux de sources sont actuellement disponibles au Maroc et fournissent des renseignements précis sur la nature, les qualités et les origines de l eau, sa température de formation et sa migration pour atteindre la surface. L eau chaude (50 à 70 C) potentiellement récupérable des séries carbonatées ou gréseuses, peut être utilisée pour chauffage domestique, agriculture sous serres et/ou pisciculture. L objectif de cette présentation est la synthèse de toute l information sur les zones à potentiel géothermique au Maroc, sous forme de cartes géothermiques (gradient et flux géothermiques, courbes isothermes et propriétés physico-chimiques des sources thermales). Mots clés : Flux, gradient géothermique, énergie, sources thermales, Maroc. 1- Introduction Dés 1970, le Maroc a commencé l exploration de ressources d énergie renouvelables dont la géothermie. L identification des zones à potentiel géothermique, l inventaire des sources thermales et des études spécifiques sur les régions volcaniques ont débuté. A une échelle régionale et prés de la surface, les processus tels que la circulation d eau souterraine et ses relations avec la configuration des systèmes de fractures influencent fortement sur la présence et la distribution des anomalies géothermiques. La situation géothermique jusqu'à 3 Km de profondeur (figure 1) est une synthèse de: la distribution des températures souterraines à partir des cartes de flux de chaleur et de gradient géothermique

215 des données géologiques, hydrogéologiques et géophysiques obtenues dans les études, les rapports techniques, les cartes et les coupes de forages des analyses physico-chimiques et isotopiques des eaux de sources thermales et de forages Figure 1: schéma d un réservoir géothermique Les cartes de flux de chaleur terrestre, gradient thermique et températures souterraines constituent le point de départ pour développer des programmes économiques d utilisation de l énergie géothermique. Par le nombre et l importance de manifestations thermiques en surface (sources chaudes, volcanisme récent, activité néotectonique), le Rif et le Maroc oriental ont le plus attiré l attention du Ministère de l Energie et des Mines. Dans ce cadre, une étude du BRGM (Alsac et al. 1969) a conclu que le Maroc nordoriental ne constitue pas réellement une zone à potentiel important. Par la suite une seconde étude confiée au BRGM (Cornet et al. 1974) a de nouveau conclu à un résultat négatif pour le Rif. C est alors et à partir des années 1980, qu une recherche a commencé à l Institut Scientifique, pour quantifier et cartographier le champ géothermique au Maroc; déterminer les variations de température souterraine avec la profondeur (gradient géothermique), la densité de flux de chaleur terrestre en surface, la distribution des températures dans les aquifères et le prolongement des profils thermiques sur toute la croûte terrestre en intégrant les résultats géophysiques sur la structure profonde (conductivité électrique, enclaves volcaniques, mécanismes focaux, gravimétrie, sismique profonde, ). La cartographie du gradient et flux géothermique a intégré les données géothermiques des régions limitrophes, la mer d Alboran, l Atlantique, le sud de l Espagne et l Est de l Algérie, (Bahi et al, 1983, Rimi & Lucazeau, 1987). Un des premiers résultats est à l opposé des conclusions négatives du BRGM (1969 et 1974): L anomalie positive géothermique dans le Rif et le Maroc oriental semble plutôt être la signature d un processus tectono-magmatique profond et régional

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