LES INSTRUCTIONS OFFICIELLES. PALIER 1 DU COLLEGE Programme applicable à la rentrée 2006. Introduction. 1. Le Cadre Européen Commun de Références pour les Langues. Le CECRL a été publié en 2001 par le Conseil de l Europe. Il introduit une échelle de niveaux de compétence en langues (6 niveaux de A1 à C2) qui permettent de calibrer l apprentissage des langues, et de baliser cet apprentissage, pour que chacun puisse se situer dans ce parcours. En fin d études primaires, l élève doit avoir acquis le niveau A1, le niveau B1 en fin de scolarité obligatoire, et enfin B2 en fin d études secondaires. 2. La progression par palier. Les quatre années de collège doivent permettre à l élève d aller du niveau A1 au niveau B1. Cette nouvelle approche ne peut plus coïncider avec une progression par classe. Le nouveau programme du palier 1 définit les outils et contenus linguistiques qui permettront d atteindre le niveau A2, que la langue ait été commencée à l école primaire ou débutée au collège. Le palier 2 fixera les objectifs pour atteindre le niveau B1. Le palier 1 regroupe les niveaux A1 et A2 du CECRL, il correspond globalement aux niveaux de 6 ème et 5 ème lorsque la langue a été démarrée à l école primaire, ou au niveau 4 ème et 3 ème si cette langue n a été débutée qu au collège. Le palier 2 mène les élèves au niveau B1. Il correspond au niveau 4 ème et 3 ème, mais pourra aussi concerner la langue débutée au collège (projet de démarrer une langue dès la 5 ème ) et dès lors le niveau visé pour la LV2 sera A2/B1. 1/6
Préambule commun (à l anglais, l allemand, l arabe, le portugais, l italien, le chinois, l espagnol, l hébreu et au russe) 1. Les langues vivantes, composantes de la culture au collège. Le collège se doit de former le sens critique des adolescents en les éloignant des représentations simplistes. L apprentissage des langues est placé au service de l enrichissement intellectuel et humain, et l ouvre à la diversité et la complémentarité des points de vue, tout en l amenant à la construction de valeurs universellement reconnues. L élève part à la rencontre de modes d appréhension du monde, il en découvre les pratiques sociales et les arrière-plans culturels. Si la réalité quotidienne peut servir à ancrer l apprentissage, il est également nécessaire de développer l imaginaire grâce au terrain littéraire, artistique, aux traditions et légendes pour sensibiliser l enfant à des différences fécondes qui formeront des citoyens responsables. Le recours au français permet une prise de conscience plus effective des outils langagiers à manipuler. L enseignement des langues intègre les programmes de l école primaire, publiés en 2002, en intégrant ces acquis dans les diverses compétences visées aux plans linguistique et culturel. Il s agit de développer, de consolider et d enrichir les acquis de cycle 3, voire même de les transférer dans une nouvelle langue. En résumé, la classe de sixième constitue donc une phase de consolidation. 2. Une approche actionnelle. La langue est au service de la communication et intervient dans la réalisation de tâches sociales qui exigent la mise en œuvre de compétences générales, linguistiques, sociolinguistiques et pragmatiques : il s agit de mener à bien des projets, d atteindre des objectifs... mais avant tout, les compétences linguistiques (grammaticales, lexicales et phonologiques) et culturelles sont au service de la réalisation de tâches et ne sont pas considérées comme des fins en elles-mêmes. 2/6
3. Une organisation en 2 paliers Deux paliers successifs jalonnent le parcours d apprentissage au collège : palier 1. Le niveau visé est A2 en fin de collège. Il s adresse aux élèves qui poursuivent en collège une langue débutée à l école primaire, ou également à ceux qui débutent une langue au collège, visant ainsi le niveau A1. Palier 2. Ce palier fixera les niveaux attendus en fin de collège et décrira les compétences à travailler pour y parvenir. Les niveaux exigés sont B1 pour une langue commencée à l école primaire, et A2 pour la langue commencée au collège. 4. le premier palier de compétences attendues. Activité de communication langagière. Il s agit de doter les élèves d un instrument de communication, sans oublier que cette compétence est en cours de construction. L affichage de cette compétence par catégorie (réception / production aussi bien orale qu écrite) permet de mieux identifier les activités langagières à prévoir pour les divers entraînements, en vue de réalisations de tâches spécifiques. Comme à l école primaire, les activités de réception / production orales sont prioritaires, elles rendent l élève actif et lui permettent de s impliquer dans des situations de communication motivées et motivantes. L écrit acquiert peu à peu une place plus importante. La communication de fait de façon active, construit du sens, et prend en compte toutes les dimensions de la communication orale (corps, éléments sociolinguistiques et culturels). Les supports linguistiques sont aussi authentiques que possible, judicieusement choisis en fonction de l âge et du degré de maturité. a) Compréhension de l oral : cette compétence conditionne la prise de parole des élèves et occupe ainsi une place stratégique. L entraînement est rigoureux, et progressif, et doit ainsi permettre d affiner la discrimination auditive et de construire des stratégies d accès au sens (anticiper, garder en mémoire, repérer des types d énoncés, les mots porteurs de sens, inférer à partir du contexte ). 3/6
Les supports à étudier doivent être variés, et ne pas comporter de surcharge lexicale ou syntaxique. Enfin, la compréhension orale, globale ou détaillée, doit être évaluée régulièrement. b) Expression orale : on dépasse le stade des énoncés figés, et on développe la capacité à construire des énoncés personnels. A ce stade, les élèves doivent être en mesure de formuler un message simple ou une suite d énoncés modestes dans une langue actuelle, en travaillant la double dimension (expression orale en continu, interaction orale) selon des situations d énonciation et des capacités spécifiques -dialogues : énoncés brefs, improvisés, va-et-vient, hésitations, usage d onomatopées, interjections. L essentiel est que le message soit compris fluency >accuracy) - prise de parole en continu : production d énoncés plus complets, et progressivement plus complexes. En phase d entraînement, il faut dédramatiser la prise de parole et encourager la prise de risque tout en sensibilisant à la recevabilité du discours produit. En situation d évaluation, la correction formelle acquiert un autre statut. Place de l écrit : il permet de construire et d élaborer des stratégies de lecture et d écriture. L objectif est de fournir des éléments pour acquérir une autonomie progressive menant à terme au plaisir de lire et d écrire dans une langue étrangère. c) Compréhension de l écrit : les compétences requises pour la compréhension de l oral sont pour la plupart pertinentes pour la compréhension de l écrit, mais à divers degrés. Le texte permet des lectures successives, récurrentes et permet d aller plus loin dans le domaine de l inférence et de la reconnaissance du sens à partir de structures formelles. Ainsi, on proposera des activités progressives dans l accès au sens et à l implicite. La variété des approches (lecture globale, ciblée balayage du texte ) aide à constituer u réseau d indices pertinents. Les acquisitions du cours de français sont mises à profit, notamment dans le domaine de l énonciation, pour élaborer des stratégies de lecture des textes. d) Expression écrite : les travaux sont courts et fréquents, tant en classe qu en dehors. Les énoncés à produire sont d abord simples, puis s enchaînent avec 4/6
des articulateurs logiques du discours, sans inhiber la créativité par trop d exigences formelles. La compétence culturelle. L entrée par le CECRL met l accent sur la communication, en l associant totalement à la dimension culturelle, et poursuivant ainsi la synergie communication-culture amorcée à l école primaire, et développée par la suite au lycée. Au collège, on approfondit les éléments abordés, en élargissant le champ pour permettre une rencontre réussie avec cette autre culture. On cherche avant tout à donner accès à une réalité authentique d un adolescent du même âge, pour apprendre à connaître et comprendre l autre. On fournira quelques repères spatio-temporels pour mettre en perspective. Au-delà des connaissances historiques ou géographiques, on cherche à entamer une réflexion pour structurer et mettre en réseau les éléments pertinents, en faisant prendre conscience à l élève des similitudes et différences. Les diverses composantes sont intégrées : linguistique (sonorités, lexique), pragmatique (codes socioculturels, gestualité, adéquation acte de parole et contexte) mais aussi usages, modes de vie, traditions, arts. Ils ont tous un lien avec le vécu et l imaginaire, l environnement, le degré de maturité de l élève et ses centres d intérêt. Il s agira à travers de nombreux supports variés de lui permettre de dépasser une vision figée et schématique véhiculée par des clichés ou stéréotypes. La réalité culturelle s inscrit dans une dynamique, et converge avec d autres disciplines. Les tâches assignées conjuguent objectifs linguistique ET culturel ; elles sont progressives et prennent appui sur des documents authentiques ou des situations vécues par les élèves (correspondances, échanges, projets européens). L ouverture internationale contribue à faire vivre la langue et la culture qui la sous-tend. Les compétences linguistiques. Comme à l école primaire, l apprentissage de la langue est avant tout dynamique, et surtout oral. La mémoire auditive est sollicitée pour fixer les schémas intonatifs et accentuels. Ainsi entraînement à l écoute et grande exigence en matière de prononciation sont complémentaires. L élève est également invité à prendre davantage conscience du fonctionnement de la langue 5/6
qu il apprend. L utilisation en contexte de faits de langue, dans l esprit d une démarche inductive permet d améliorer la maîtrise de cette langue et de favoriser l autonomie de l élève. La grammaire n est pas une fin en soi, mais reste un moyen au service de la communication et de l enrichissement culturel. Par ailleurs, le lexique est abordé en contexte, son appropriation et sa mémorisation seront méthodiques et réguliers, tant par le biais de la reproduction orale que par la fixation par écrit. Les technologies de l information et de la communication. Ces technologies doivent être partie intégrante de l apprentissage, dans la salle de classe, ou dans une salle multimédia. Mais l utilisation des TIC n est pas uniquement un moyen de diversifier les activités et de faire pratiquer la langue en classe. C est un des moyens privilégiés pour accroître l exposition à une langue authentique. En outre, le maniement des outils informatiques contribue à l acquisition des compétences validées dans le cadre du brevet Informatique et Internet (B2i). 6/6