Afrique du Sud. Territoire. Là où l océan Atlantique et l océan Indien se rejoignent



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Transcription:

Territoire Afrique du Sud Là où l océan Atlantique et l océan Indien se rejoignent L Afrique du Sud est l un des plus grands pays d Afrique. Il est situé tout au sud du continent, bordé à l ouest par l océan Atlantique et au sud et à l est par l océan Indien. Au nord, le pays partage sa frontière avec la Namibie, le Botswana, le Zimbabwe, le Mozambique et le Swaziland. Un tout petit pays, le Lesotho, est enclavé dans le territoire de l Afrique du Sud. Seulement 10% du territoire est cultivable, le reste étant trop sec ou trop montagneux. Le pays compte deux capitales : Le Cap est la capitale politique et Pretoria est la capitale administrative. En 1980, le pays est divisé en quatre provinces et dix homelands. Les provinces sont des territoires administrés et gouvernés par les Blancs. Les homelands sont des petits territoires créés par le gouvernement blanc et sont réservés aux populations noires. Le climat varie beaucoup à l intérieur du pays : il est tempéré sur les côtes et dans les montagnes du sud, plus chaud et humide à l est et très sec au nord. L hiver (de mai à juillet), les régions montagneuses sont souvent enneigées alors qu il est possible de bronzer sur les plages du nord, au bord de l océan Indien! Les Homelands Les homelands sont des petits États dans le territoire de l Afrique du Sud. Au nombre de dix, il y a en un pour chaque nation noire du pays. Ils sont créés en 1951 dans le but de chasser les Noirs du territoire de l Afrique du Sud. Lorsqu un homeland acquiert son autonomie, ses habitants perdent leur nationalité sud-africaine et deviennent des étrangers sans droits dans leur propre pays. Les Noirs sont obligés d aller vivre dans le homeland créé pour leur ethnie et n ont pas le droit d en sortir comme ils le veulent. Cela complique grandement les choses, puisque la majorité d entre eux travaillent pour les Blancs dans les villes et les exploitations agricoles du pays. Avant 1970, les homelands étaient appelés bantoustans. Les homelands occupent 13% du territoire de l Afrique du Sud, alors que les Noirs forment plus de 75% de la population.

Population Nous sommes 26 millions d habitants inégaux L Afrique du Sud compte environ 26 millions d habitants vers 1980. Elle augmente de plus de 25% par année depuis dix ans. Cette moyenne cache toutefois des différences importantes, puisque la population noire a connu une augmentation de 31%, pendant que la population blanche n augmentait que de 18%. Vers 1980, trois Sud-africains sur quatre sont des Noirs (75%). L autre quart de la population est constitué à moitié de Blancs (13%) et à moitié de Métis et d Asiatiques (12%). Malgré une haute mortalité infantile, la population reste majoritairement jeune. En 1950, la population urbaine d Afrique du Sud était de 5,9%. Elle passe à 25,2% en 2000. Personnages marquants Nelson Mandela (1918 - ) Nelson Mandela est né dans une famille royale de la nation des Xhosas, la deuxième plus importante d Afrique du Sud. Il fait de brillantes études de droit et s implique rapidement dans des mouvements politiques. En 1942, il devient membre du Congrès national africain (ANC), qui lutte contre la domination politique de la minorité blanche du pays. Lorsque le régime de l apartheid devient officiel en 1948, il s engage dans une résistance active et non-violente. Également, en tant qu avocat, il vient en aide gratuitement aux Noirs les plus défavorisés. Le massacre de Sharpeville, en 1960, bouleverse ses principes. Il délaisse sa stratégie de non-violence et fonde le Umkhonto we Siswe (La Lance du Peuple), un réseau d action qui prône la lutte armée. Ennemi juré du régime de l apartheid, il est bientôt arrêté et condamné à la prison à vie, en 1964. Il devient le prisonnier politique le plus connu et le plus populaire de son époque. C est aussi le prisonnier politique qui connaîtra la plus longue détention jamais vue. Le 7 juillet 1988, il est finalement libérer de prison, mais il demeure en résidence surveillée jusqu en février 1990, alors que le nouveau président Frederik de Klerk fait appel à lui pour restaurer la paix au pays. Les deux hommes vont travailler ensemble à l abolition de l apartheid et à l établissement d une véritable démocratie en Afrique du Sud. Ils obtiendront le prix Nobel de la paix en 1993.

Steve Biko (1946-1977) Né dans un township noir au sein d une famille engagée et militante, Steve Biko est luimême très actif dès son jeune âge. Bien qu expulsé de son école secondaire pour insoumission, il fera des études de médecine à l université de Durban, qui compte une section pour les non-européens. Il s allie d abord à des organisations militantes mixtes, qui comptent des étudiants blancs et noirs unis dans la même recherche de justice. Toutefois, il est convaincu que les Noirs doivent s unir entre eux et ne pas compter sur l aide des Blancs pour atteindre leur émancipation et l égalité. Il fonde alors l Organisation des étudiants sud-africains, qui ne compte que des Noirs. Il souhaite que les Blancs cessent de croire qu ils sont supérieurs et que les Noirs cessent de croire qu ils sont inférieurs. Ses actions sont non-violentes et passent surtout par l éducation populaire. Leader charismatique très influent, il est arrêté par la police le 8 août 1977. En prison, il est torturé et tabassé. Il meurt des suites de ces mauvais traitements le 11 septembre 1977. Sa mort alerte la communauté mondiale et des mesures sont prises contre l Afrique du Sud en représailles contre le régime de l apartheid. Groupes sociaux Les noirs Le gouvernement les appelle les Bantous, du nom de leur groupe linguistique, mais ils se désignent eux-mêmes comme Africains. Ils ont été divisés par l État en dix groupes ethniques à partir de 1951 et on leur a attribué à chacun un territoire, le homeland, où ils sont obligés de s établir. Ces peuples, tels que les Nguni, les Xhosas, les Zoulous ou les Swazis, habitent le sud de l Afrique depuis des milliers d années. Près des deux tiers disent appartenir à différentes confessions chrétiennes établies en Afrique depuis la venue des colonisateurs européens. Le tiers des Africains noirs habitent dans les centres urbains, où ils forment plus de la moitié de la population, tous groupes ethniques confondus. Le township de Soweto, près de Johannesburg, est le plus peuplé d Afrique du Sud. La majorité des Noirs vivent cependant en zone rurale, dans des homelands ou comme locataires en territoire blanc. Ils doivent alors payer le propriétaire blanc en travaillant pour lui, en lui donnant de l argent ou en lui donnant une partie de leurs récoltes.

Les blancs Les Blancs d Afrique du Sud ne constituent environ que 16% de la population totale du pays. On les divise en deux groupes. Les plus nombreux (60%) sont les Afrikaners, qui sont les descendants des colons néerlandais. Les Néerlandais s établissent en 1647. Ils parlent une langue créole dérivée du néerlandais, l afrikaans. Les descendants des colons britanniques forment l autre groupe et se sont établis en 1797. De nombreuses frictions existent entre les deux populations blanches. L anglais et l afrikaans sont les deux langues officielles du pays. Traditionnellement, les Afrikaners ont habité les zones rurales et ils forment encore en 1980 la grande majorité des agriculteurs. Les difficultés reliées à l agriculture forcent cependant les plus pauvres d entre eux à migrer vers les villes où ils deviennent ouvriers. Depuis 1960, plus de la moitié des Afrikaners vivent en milieu urbain. Les Anglais forment une population urbaine et plus aisée, impliquée dans l exploitation minière, l industrie et le commerce. Ils perdent cependant peu à peu du terrain au profit des Afrikaners. Les Métis et les Asiatiques Les Métis d'afrique du Sud Issus des anciens contacts entre les différentes populations noires de la région et les premiers immigrants européens, ils travaillent surtout comme ouvriers agricoles ou industriels. Parlant surtout l afrikaans, ils constituent environ 10% de la population du pays et connaissent une croissance soutenue. Les Métis forment un groupe social pauvre et discriminé, victime du chômage et de la tuberculose. On les désigne souvent sous le nom de "Coloureds", les «Colorés». Les Asiatiques Outre les travailleurs chinois, malais et indonésiens, ce groupe est surtout constitué d Indiens venus travailler sur les exploitations agricoles à partir des années 1860. Demeurés en Afrique du Sud à la fin de leur contrat de travail, ils se sont établis dans les villes où ils ont acquis une situation économique enviable. Ils forment en 1980 environ 3% de la population du pays. Également victimes de ségrégation, ils militent contre ces mesures en suivant l exemple de Gandhi, qui séjourna quelques temps en Afrique du Sud. Les migrants temporaires Cette population est formée essentiellement d hommes venus des pays proches de l Afrique du Sud pour travailler dans les mines, dans l agriculture ou pour des sociétés industrielles, Ils sont engagés pour des contrats temporaires et sont logés par les compagnies dans des casernes. Leur nombre n est pas recensé.

Langue, culture et religion Les cultures blanches Bien que les documents officiels affirment que les Blancs d'afrique du Sud forment une communauté unie, dans la réalité, leur condition économique, leur histoire, leur langue et leur culture séparent les Afrikaners et les Anglais. Chacune de ces communautés a un mode de vie semblable au nôtre et préserve certaines traditions propres à son pays d origine. Malgré leurs différences, les Anglais et les Afrikaners sont solidaires dans leur désir de conserver le pouvoir politique, en dépit des principes démocratiques, dans un pays ou les trois-quarts de la population sont des Noirs. Par exemple, les Blancs contrôlent la télévision et la majorité des journaux. Les langues parlées par les Blancs sont l anglais, pour les personnes d héritage britannique, et l afrikaans, pour les Afrikaners. L afrikaans est une langue dérivée du hollandais. Malgré tout, plusieurs artistes blancs se sont engagés dans la lutte anti-apartheid. Des écrivains tels que Nadine Gordimer et André Brink ont décrit et dénoncé la vie sous le régime de l apartheid. Certains musiciens blancs, comme Johnny Clegg, ont également défié le régime et continué à jouer avec des Noirs, spécialement dans les clubs de jazz. Johnny Clegg, de son vrai nom Jonathan, est un auteur-compositeur-interprète blanc (d origine anglaise) qui a grandi dans l Afrique du Sud de l apartheid. Dans les années 70, il s associe avec le musicien zoulou Siphno Mchunu avec qui il crée une musique qui mêle la culture zouloue et les sonorités occidentales. Avec leur groupe Juluka, puis avec Savuka, Clegg connaîtra dans les années 80 un succès mondial avec ses chansons métissées qui dénoncent le régime de l apartheid. Les cultures noires Auteur: Alexandre Lanoix Officiellement, le pays compte dix groupes culturels noirs, qui sont séparés et obligés de vivre dans autant de homelands. Chacune de ces nations a sa langue et sa propre culture. Toutefois, les langues parlées par les Noirs sud-africains ont plus du tiers de leur vocabulaire en commun, ce qui fait qu il est facile pour les membres des différentes communautés de se comprendre entre eux. Les ethnies les plus nombreuses sont les Zoulous, les Xhosas, Les Swazis, les Tswanas et les Sothos du Nord. Convertis de longue date, la majorité des Noirs sont chrétiens, surtout catholiques, ou associés à différentes églises protestantes. Cependant, les religions traditionnelles continuent d être pratiquées en parallèle avec le christianisme. Par exemple, les Zoulous vouent un culte particulier à leurs ancêtres qui sont réputés avoir une influence directe sur leur vie, tout en respectant les cultes chrétiens. La médecine traditionnelle est également pratiquée, souvent de pair avec la médecine moderne.

La musique et la danse sont très répandues dans les communautés noires sud-africaines. À l époque de l apartheid, alors que toute activité intellectuelle était interdite, ces formes d expression demeuraient un des rares domaines où le régime n intervenait pas pour les contrôler ou les interdire. Les danses traditionnelles expriment généralement divers événements de la vie quotidienne : danses guerrières, danses d amour ou de joie, danses pour célébrer le culte des ancêtres, etc. Cultures des métis et des asiatiques Auteur: Alexandre Lanoix Les Métis Comme tu l as appris, il y quatre groupes ethniques en Afrique du Sud : les Blancs, les Noirs, les Asiatiques et les Métis ("Coloured"). Les Métis sont issus des mariages entre Blancs et Noirs dès le début de l arrivée des Européens. Règle générale, les Métis parlent afrikaans et sont plus scolarisés que les Noirs, mais moins que les Blancs. Les membres d une même famille peuvent être classés parmi les Blancs, les Métis, ou les Noirs. Il n y a pas une culture métisse, mais des cultures métisses, certains groupes se rapprochent plus des Blancs, d autres des Asiatiques ou des Noirs. Les Asiatiques Les Indiens, les Chinois et les autres personnes originaires de l'asie forment une petite partie de la population sud-africaine, mais elles y apportent une grande richesse culturelle. Bien qu'ils apprennent l'afrikaners et l'anglais à l'école et s'en servent tous les jours, ces différentes communautés continuent d'utiliser leur langue maternelle et de pratiquer leurs traditions d origine. Transport et communication Du chemin de fer à l'automobile L'Afrique du Sud ne dispose pas de grands fleuves navigables, ce qui a de tout temps compliqué le transport des nombreuses richesses naturelles du pays. Le réseau de chemins de fer est donc des plus importants dans le transport des marchandises et des personnes. Sur la route, les véhicules roulent à gauche à la façon anglaise. L Afrique du Sud possède le réseau routier le mieux développé et entretenu du continent africain, mais les accidents y sont nombreux et plusieurs routes sont souvent endommagées. Les grandes villes du pays sont également reliées par les lignes aériennes nationales.dans les grandes villes, les transports en commun sont peu développés et utilisés presque uniquement par les Noirs. Les Blancs se déplacent dans leurs automobiles. Pays maritime situé entre deux océans, l Afrique du Sud contrôle le passage des quelque 2300 bateaux qui contournent chaque année le cap Agulhas, la pointe la plus au sud du continent. Cependant, seule la moitié de ces navires s'arrêtent dans un port du pays.

Santé et éducation Voici le portrait de deux jeunes garçons de dix ans, qui ont vécu sous l apartheid en Afrique du sud vers 1980. Tous les deux s appellent Jacob et sont nés dans la même ville, le même jour, la même heure; seule la couleur de leur peau les distingue. Tous les deux viennent de Johannesburg, une grande ville d Afrique du Sud. Malgré leurs grandes ressemblances, ces deux jeunes ont des vies complètement différentes. Jacob qui a la peau noire vit dans le township de Soweto et celui qui a la peau blanche dans le beau quartier de Rivonia. Malgré l apartheid, celui qui a la peau noire peut aller à l école, même si le toit coule et qu il n a pas toujours un crayon pour faire ses exercices dans son cahier. Il devra quitter l école très bientôt pour travailler et apporter un peu d argent à sa famille. Il a au moins appris à lire et à écrire, ce qui n est le cas pour tout le monde à Soweto, comme son ami et voisin Albert. Ce dernier a eu une infection aux yeux lorsqu il était bébé, il est maintenant presque aveugle. Il ne peut pas aller à l école, rien n est adapté pour lui. Il se contente d aider sa mère du mieux qu il peut. Jacob, le blanc, a eu la même maladie qu Albert, sauf qu il a pu être soigné rapidement et ne garde aucune séquelle de cette maladie. Tout simplement parce qu il a pu avoir une aide médicale rapide et que ses parents pouvaient payer. Son école ressemble beaucoup à celle de n importe quel jeune Québécois. Il ne sera pas obligé d arrêter d étudier pour aider sa famille et il pourra faire les études qu il veut à l université. - Comment cette injustice est-elle possible? - C est à cause du racisme de l apartheid et de la pauvreté qui en découle pour la population noire. En 1996, 28 % des Noirs âgés de plus de 26 ans n avaient pas de scolarité, comparativement à 2% de la population blanche. En 1999, seulement 8.9 % de la population noire d Afrique du Sud avait accès à une assurance ou à une aide médicale, comparativement à 67.4 % pour la population blanche.

Agriculture, commerce et industrie Un territoire généreux aux ressources diversifiées... L Afrique du Sud est l un des pays les plus riches et les plus développés d Afrique. Dans certains quartiers aisés, le mode de vie est comparable à celui des occidentaux, mais dans d autres, la misère est grande. Les industries et le commerce y sont quand même florissants. Le pays est l un des plus grands fournisseurs de métaux précieux au monde. L or constitue la moitié de ses exportations. Son sous-sol regorge de richesses : on y trouve 51% des ressources mondiales d or, 75% des stocks de platine, mais aussi du chrome, du manganèse et de l alumine, produits utilisés par les grandes industries. Près de 20% des diamants du monde proviennent d Afrique du Sud. Son énergie électrique est produite en partie par une centrale nucléaire située dans la province du Cap et en partie par une centrale hydroélectrique érigée au Mozambique. Le pays profite d'une exceptionnelle indépendance énergétique. Beaucoup d'électricité est aussi produite par des centrales au charbon. L Afrique du Sud dispose en effet d énormes ressources de charbon grâce auxquelles il produit également des hydrocarbures de synthèse (essence créée en laboratoire). Une partie de ce charbon est exportée. Le pays exporte aussi du ciment, des produits agro-alimentaires et des textiles. qui ne profite qu aux Blancs Le profit de toutes ces exportations, qui augmente d année en année, est empoché par moins de 17% de la population, c est-à-dire les propriétaires Blancs. Quant aux Noirs, ils subissent une forte hausse du taux de chômage, ce qui engendre un climat d insécurité au sein de la population. Les Blancs, propriétaires de 85% du territoire agricole, engagent les jeunes Noirs à très bas salaires pour cultiver le maïs, la canne à sucre, les céréales et les fruits qu ils exportent. Le maïs constitue la base de l'alimentation des Noirs d'afrique du Sud. Les vins, la laine et le cuir sud-africains sont aussi prisés sur les marchés mondiaux. Le reste des terres est occupé par des familles africaines pauvres qui pratiquent une agriculture de subsistance.

Gouvernement L Apartheid Les origines Le régime de l apartheid n a pas été instauré du jour au lendemain. Les conflits entre les Blancs et les Noirs ont existé dès les premiers jours de la colonisation, mais c est officiellement en 1911 que la première loi ségrégationniste a été mise en place. Cette Loi sur les mines et les chantiers limitait les droits des Noirs en matière d emploi. Plusieurs autres lois limitant les droits des Noirs et des Métis sont adoptées dans les années suivantes. En 1948, l United Party est élu en prônant le véritable apartheid. Le racisme devient alors la valeur officielle du gouvernement. En 1950, la loi d enregistrement de la population définit les quatre groupes raciaux et en établit les critères d appartenance. Peu après, en 1953, les panneaux réservant certains services et lieux aux Blancs ou aux Noirs apparaissent un peu partout au pays. Peu à peu, plusieurs autres lois s ajoutent aux politiques de base de l apartheid. La politique de l apartheid Officiellement, l apartheid vise à assurer le développement séparé des communautés ethniques. Il est motivé par la peur des Afrikaners d être assimilés par les populations noires qui les entourent. L objectif est de faire en sorte que les Blancs soient majoritaires en Afrique du Sud. Ainsi, on déplace les Noirs dans les homelands et on les encourage à devenir indépendants. En 1970, le gouvernement adopte une loi qui retire la citoyenneté sud-africaine aux Noirs vivant dans les homelands. En 1980, bien que le pays soit une république, la politique raciste de l apartheid est toujours en vigueur en Afrique du Sud. Seuls les Blancs profitent des droits et protections normales d un régime démocratique La fin de l apartheid À la fois à cause des pressions de la communauté internationale et des manifestations des militants noirs, l apartheid est aboli en 1989. Nelson Mandela, un combattant de l apartheid, est libéré après 27 ans d emprisonnement. Les premières élections multiraciales ont lieu en 1994 et conduisent à l élection de Nelson Mandela, premier président noir d Afrique du Sud et à l élection de son parti, le Congrès national africain. Ce parti est d ailleurs toujours au pouvoir en 2010. Auteur: Alexandre Lanoix

Vie quotidienne La violence au quotidien En mars 1960, les militants anti-apartheid organisent des manifestations pour protester, entre autres, contre l instauration d un document d identité obligatoire (le pass) pour tous les Noirs. À Sharpeville, un township noir, les policiers tirent sur la foule des manifestants, faisant 69 morts et 160 blessés. La police prétend qu elle a agi pour se défendre, mais les rapports médicaux prouvent que la majorité des victimes ont été atteintes dans le dos. La communauté internationale condamne le massacre pendant que le pays connaît des semaines de violences, de protestations et d arrestations massives. En 1976, le gouvernement décide que l enseignement des sciences devra être obligatoirement donné en langue afrikaans. En colère, les étudiants Africains descendent dans la rue pour protester. À Soweto, un township noir, la police tire sur les manifestants et tue un jeune garçon. Les étudiant se révoltent et s attaquent aux symboles de l apartheid. La police fait des milliers d arrestations. Incarcérés des semaines sans jugement, des dizaines de prisonniers vont mourir des suites des mauvais traitements subis. La répression qui suit cette crise fait près de 1500 victimes parmi les manifestants. Depuis 1991, la journée de la jeunesse est célébrée chaque année le 16 juin, à la mémoire du massacre des enfants à Soweto. Le début des années 80 est encore marqué par de nombreux épisodes de violence. Les affrontements entre les groupes anti-apartheid et les forces de l ordre font plusieurs victimes. En 1985, malgré une tentative d adoucissement des mesures de l apartheid, la population noire est plus révoltée que jamais. Elle dénonce haut et fort la ségrégation résidentielle, la séparation de la population en groupes raciaux et l interdiction du droit de vote. En représailles, le gouvernement instaure l état d urgence et fait plus de 30 000 arrestations. La torture, les châtiments corporels et les condamnations à mort sont courants durant cette période. Il faudra attendre 1984 pour que les mesures de l apartheid commencent à être peu à peu abolies pour calmer l opposition. Nelson Mandela, libéré en février 1990, sera finalement élu premier président de la nouvelle Afrique du Sud démocratique en 1994.

La vie sous le régime de l'apartheid Apartheid est un mot afrikaans qui signifie séparation ou mise à part. L objectif du régime de l apartheid est de séparer les Blancs, les Métis et les Noirs. Chaque groupe doit résider dans un lieu particulier. Les services et les lieux publics sont également séparés : les toilettes, les taxis, les plages et même les bancs publics sont réservés soient aux Blancs, soit aux Noirs. Dans cette séparation, les Blancs se réservent à peu près tous les droits et les privilèges. Même s ils travaillent en ville, les Noirs n ont pas le doit d y séjourner plus de 72 heures d affilée et sont obligés d habiter loin des grands centres urbains. Voici quelques exemples des mesures de l apartheid qui affectent la vie quotidienne des gens : * il est interdit à un employeur de donner à un travailleur africain le salaire d'un Blanc, même pour un travail et une durée identiques; * tout Africain ayant 16 ans et plus, doit exhiber sur simple requête d'un agent de police, son "carnet de référence", indiquant : sa race, sa tribu, ses lieux d'habitation et de travail, son relevé d'impôts, etc.; * un Blanc n'a pas le droit d'apprendre à lire à un domestique africain; * il est interdit à tout Africain d'assister à une réunion de famille si le nombre d'invités rend la réunion «indésirable»; * il est interdit à toute personne blanche d'avoir des relations sexuelles avec une personne africaine, métisse, ou indienne; * il est interdit à tout Africain de se mettre en grève, pour toute raison que ce soit; * aucun Africain n'a le droit d'acquérir une propriété ou des terres sur tout le territoire d'afrique du Sud; * seuls les Blancs ont le droit de vote.