La Frontière Par : Benjamin Fudali, le 10 juin 2012 Le 9 avril 1917, 3h35. Je ne peux pas dormir. Mon cerveau est plein d images de ma famille à Sudbury. Ils me manquent. J ai peur qu après cette bataille je ne pourrais plus les voir. Les Allemands sont partout et leur base semble impénétrable. De toute façon, ce matin à 5h30, on y va. Ils nous attendent, je le sais. 5h30. Notre mission est de capturer la tranchée sur l autre côté des champs. «Durand! Venez ici!». C est le Lieutenant. Il m appelle. Frénétiquement, je prends mon fusil et cours vers le Lieutenant, qui est jusqu au flanc de l ouest. «Préparez-vous!» Il nous met en garde.
«Attendez le signal!» Une explosion retentit! «C est l artillerie!» Un homme crie. «C est notre signal.» Le lieutenant lui répond calmement. Le lieutenant commence à courir. Je fais rapidement le signe de la croix et je commence à le suivre. Je découvre alors avec horreur, des dizaines de corps allongés sur les champs que nous devons traverser. Je cours le plus vite que je peux. Je remarque un char abandonné. Il est en feu mais, je n ai pas d autre choix pour me protéger.
Une autre explosion se retentit! Mes oreilles commencent à saigner. Les explosions font tellement mal au mes oreilles! Je vois notre objective. Il est à peu près 300 mètres au nord. Je cours vers lui. Ils nous attendent mais, nous sommes trop nombreux. Cette tranchée va être la notre! Je commence à tirer avec mon fusil. Il n y a presque plus personne dans le fossé. J aperçois leur fossé et je suis heureux de voir qu il semble plus y avoir d hommes. Le Lieutenant saute et tombe à côté de moi. «Bienfait Durand!». Il sourit. Il prend son sifflet et siffle. Quelques hommes nous rejoignent. «Bienfait soldats! On est arrivé à notre premier objectif, maintenant on doit le défendre. Les Boches vont essayer de le reprendre. Alors, on doit commencer à installer les tourelles. Lemieux, Deschamps, Durand et Seguin mettez les tourelles là, là, là et là. Les autres, vous allez les couvrir. Allez-y!» Deschamps me donne une mitrailleuse et je commence à l installer sur le bord de la tranchée. Quand je termine de l installer, je demande à un homme à chercher de munition. L homme revient et soudainement, on entend une énorme explosion. «Ils arrivent! Vite, vite, vite!». Je prends les munitions et je les place rapidement dans la tourelle. L homme prend le fusil et commence à tirer comme un fou. Je tiens les balles pour qu elles ne se bloquent pas. «Baron Rouge!» Crie t-il. Immédiatement, il commence à tirer vers le ciel. Je jette un coup d œil et je vois des dizaines de Boches qui courtent désespérément dans notre direction. Je commence à devenir très nerveux. Tout à coup, l homme sur la tourelle tombe sans vie. Je le regarde, il a un trou dans en plein poitrine. Je prends ma carabine et regarde les champs. Les Fritz sont maintenant plus proches. Je hurle : «Aidez-moi!». Le Lieutenant vient tout de suite et tient la munition.
«Tirez!» Il commande. Je prends la mitrailleuse et commence à tirer vers les hommes qui s approchent. Ils commencent à tomber. J ai des nausées. Après quelques minutes les explosions arrêtent et il n y a aucun homme qui reste sur les champs. Le Lieutenant siffle son sifflet et s exclame «Félicitations les hommes! On l a fait! Nos renforts sont proches et ils viennent avec l eau, la nourriture et les munitions. Pour l instant, on a besoin de quelques soldats pour observer les champs. Fournier, Thérien, Seguin et Dumont montez la garde encore, d accord? Les autres vous pouvez vous reposer.» Je trouve un endroit inconfortable à côté du bord nord de la tranchée et j essaie de me calmer. L adrénaline dans mon corps me force de rester éveillée. Alors, je pense nerveusement à ce qui va m arriver. J espère que mes concitoyens canadiens valorisent mes efforts et apprécient qu est-ce que je fais pour ils. Le 10 avril, il est six heures du matin. Il y a un peu de soleil mais je ne peux pas voir très loin. Malgré mon état mental et physique, j ai très bien dormi! Je me lève et me dépêche dans la direction du lieutenant. «Excusez-moi monsieur mais est-ce que les renforts sont arrivés?». Il se tourne vers moi il sourit mais il a l air d être très fatigué. Ses yeux sont noirs et il semble qu il n a pas dormi. Il me répond «Ne vous inquiétez pas. On vient juste de recevoir un message sur notre radio. Ils sont très proches.» Je crie : «Dieu merci! Qu est ce qu on va faire après qu ils arrivent?» Son sourire disparaît. «Euh, je ne sais pas.» Je ne le crois pas. Il continue : «Peut-être qu on va ailleurs.» «Quoi? Qu est ce que tu veux dire ailleurs?» «Garde Durand, honnêtement je ne sais pas mais»
«Mais quoi!» Je commence à perdre patience. Surpris, il commence à crier «ON VA À LA BASE VIMY! D ACCORD?» Il commence à pleurer. «Fantastique Superbe.» Soudain, Séguin vient et nous interrompe, il semble excité : «Les renforts sont arrivés!». Le lieutenant s essuie les yeux et commence à suivre Séguin. Sans savoir à quoi faire, je les suis. Un capitane du renfort serre la main du lieutenant et lui présente aux deux autres officiers. «Ces hommes sont les sergents Dumont et Leduc. Dumont va rester ici avec moi et quelques autres hommes pendant que Leduc et vous allez à la frontière.» Le lieutenant lui répond : «D accord.». «L objectif est à peu près neuf kilomètres d ici et il devrait avoir quelques tranchées dans sa direction alors, faites attention, d accord?» «Bien-sûr» répond le lieutenant encore. Dumont commence à parler : «Vous et vos soldats devez sortir dans deux heures. Pendant ce temps vous pouvez manger, boire, dormir. Mais après ça, prenez vous fusils, munition puis sortez, d accord?» Le lieutenant hoche la tête. «Bonne chance.» Dit le capitane puis ils sortent. Le lieutenant me regarde «Tu l as entendu. Dis-le aux autres.» Je sors, malheureux et inquiet. Il est neuf heures et demie maintenant, c est reparti. Je prends mon fusil et mes munitions et m assoie à côté de mes camarades de brigade. Leduc nous donne des directives et puis nous fait sortir. La marche a vraiment été difficile. On devrait marcher à travers tranchées, des corps morts et des champs mouillés. On a déjà perdu onze membres!
Notre destination est très proche d ici et on attend nerveusement le signal. L artillerie est supposée tirer dans BOOM! BOOM! BOOM! Je crie «Allons-y!». Notre division se précipite vers «Le Pimple». La plus élevée fortification des Allemands. Je vise et tire! «Vive le Canada!» J exclame avec fierté et détermination.