HISTOIRE GÉOGRAPHIE Tle STMG. Livre du professeur Partie Histoire



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Transcription:

HISTOIRE GÉOGRAPHIE Tle STMG Livre du professeur Partie Histoire (manuel p. 8-141) Guillaume BOUREL Marielle CHEVALLIER Ivan DUFRESNOY Axelle GUILLAUSSEAU Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013

HISTOIRE Le programme d histoire Le programme est centré sur les principales transformations du monde depuis 1945 et compte trois thèmes, chacun organisé autour de la question obligatoire et d un sujet d étude obligatoire (au choix parmi deux proposés). Les chapitres 1, 2 et 3 correspondent au découpage du programme indiqué dans le BO. Pour offrir un choix, chaque chapitre propose les deux sujets d étude de chaque thème du programme. La structure du manuel La structure des chapitres est identique d un thème à l autre. Une double page d ouverture annonce la partie du programme concerné et questionne les enjeux du thème. Trois photographies sont proposées : l une évoque la question obligatoire et les deux autres les deux sujets d étude au choix. Une frise repère les dates et périodes clés du chapitre. Une double page «cartes», questionnée, illustre la question obligatoire et définit certaines notions du chapitre ainsi que le vocabulaire nécessaire à la compréhension du sujet. Les doubles pages «question obligatoire» sont constituées de plusieurs dossiers documentaires conçus selon les commentaires du programme. Chaque dossier se subdivise en 1 à 4 doubles pages, constituées de documents variés (cartes, textes, photographies, schémas, affiches ). Les doubles pages sont questionnées, permettant ainsi de saisir l ensemble des enjeux. À la fin de chaque bloc de questions, une question «capacités bac» offre un entraînement progressif à l épreuve. Une double page «fiches cours» reprend systématiquement chacune des pages du dossier. C est une synthèse utile pour faire travailler l élève : notions, vocabulaire, personnages et dates clés et schéma spatial ou notionnel accompagnent chaque double page. En fin de question obligatoire, une double page «bac» permet à l élève de se préparer à la première partie de l épreuve du baccalauréat. Il y trouvera un schéma récapitulatif, à partir duquel il lui sera demandé de réaliser une fiche de révision. Plusieurs exercices type bac (justifier une affirmation, caractériser un événement, choisir une définition, proposer des dates clés ), dont un guidé, sont ensuite proposés. Les sujets d études se présentent sous une forme quelque peu différente dans la mesure où les consignes officielles préconisent un travail plutôt réalisé en autonomie. Chaque double page «sujet d étude» est construite sur le mode interrogatif. Tous les types de documents sont présents et, à chaque double page, le manuel propose des questions et une «capacités bac». La double page «ce qu il faut retenir» est construite de manière affirmative et met en évidence les points essentiels à connaître pour le baccalauréat, du vocabulaire et des dates clés. Un schéma bilan spatial ou notionnel l accompagne. Le prolongement TICE peut être utilisé comme une ouverture, notamment vers l éducation civique. Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 1

La double page «bac» est consacrée à la deuxième partie de l épreuve du baccalauréat et propose, selon les consignes officielles, l étude d un document ou la mise en relation de deux documents. La démarche pédagogique La démarche pédagogique, ainsi que l ordre des chapitres, répondent à la logique du programme. «Les principales transformations du monde depuis 1945» que le programme invite à présenter doivent permettre à l élève de réfléchir à plusieurs échelles (internationale, régionale, nationale). L étude des enjeux idéologiques et géopolitiques de la Guerre froide et du monde depuis 1991 doit permettre d analyser le rôle des différents acteurs des relations internationales et l évolution de la notion de puissance. L étude du processus de décolonisation et de la naissance de nouveaux États prend place dans la même chronologie et permet de faciliter la compréhension du monde actuel entre Nord et Sud, anciennes et nouvelles puissances. Enfin, la focalisation sur le cas français permet de comprendre les enjeux institutionnels de l installation de la V e République et les raisons de sa pérennité. La mise en œuvre du nouveau programme Le programme montre les transformations géopolitiques du monde depuis 1945. L étude de la France se focalise sur les évolutions politiques et les transformations sociales qu a connues le pays depuis la fin des années1950. Chapitre 1 (thème I du programme) : le passage d un monde bipolaire, durant la Guerre froide, symbolisé par l exemple de l Allemagne, à un monde multipolaire et plus complexe où la notion de puissance est redéfinie. Chapitre 2 (thème II du programme) : les différentes voies de la décolonisation et la construction de nouveaux États qui permet de souligner les difficultés à construire l unité nationale et à sortir de la domination économique des pays du Nord. Chapitre 3 (thème III du programme) : l installation et la consolidation des institutions de la V e République et les évolutions de la vie citoyenne dans la société contemporaine. La mise en œuvre du programme combine des emboîtements d échelle et des notions. Les épreuves du baccalauréat (BO n 4 du 25 janvier 2007) L épreuve écrite d histoire-géographie a une durée de 2 heures 30, coefficient 2. L épreuve comporte deux parties, comptant chacune pour un nombre de points identique. Elle porte sur les programmes d histoire et de géographie de la classe terminale. Elle évalue aussi les capacités acquises en histoire et géographie au long de la scolarité secondaire. Première partie (10 points) Elle porte sur les «questions obligatoires» du programme d histoire et du programme de géographie. Elle consiste en une série de cinq à sept questions à réponse courte. Cette partie de l épreuve amène le candidat : - à caractériser un espace, une période, un événement, une situation ou un personnage ; - et / ou à citer des acteurs ; - et / ou à justifier une affirmation en proposant ou choisissant des arguments ; Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 2

- et / ou localiser ou à compléter un croquis ; - et / ou proposer ou à choisir les dates clés ou les périodes clés d une évolution : - et / ou à proposer ou à choisir une définition pour une notion. Seconde partie (10 points) Elle porte sur les «sujets d étude au choix» du programme d histoire et du programme de géographie. Elle consiste en un exercice qui porte sur un ou deux document(s). Des notes explicatives peuvent éclairer le(s) document(s). Des questions guident le candidat. Q uatre exercices sont proposés au choix du candidat, qui en traite un et un seul. Les quatre exercices proposés relèvent des quatre «sujets d étude au choix» correspondant aux deux «thèmes généraux» du programme d histoire et / ou de géographie ; il est rappelé à cet égard qu à chaque «thème général» du programme sont associés deux «sujets d étude au choix». Cette partie de l épreuve amène le candidat : - à dégager l apport d un document à la connaissance d une question figurant dans les programmes ou à la compréhension d une notion ; - ou à mettre en relation deux documents, pour en dégager les points communs, les différences, les oppositions ou les complémentarités. Le manuel propose pour chaque chapitre tous les types d exercice dans le respect des instructions du bulletin officiel. Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 3

Chapitre 1 Les relations internationales depuis 1945 Ce premier thème s intéresse aux moments forts de l histoire des relations internationales depuis 1945. Pour la période de la Guerre froide (1947-1991), l étude est désormais restreinte à l Europe. Les sujets d étude, portant au choix sur le Moyen-Orient ou l Amérique latine, permettent des approfondissements à d autres échelles. - La période 1947-1949 : pour cette période clé de la bipolarisation de l Europe et du monde, l accent est porté sur le cas de l Allemagne, durablement divisée après le blocus de Berlin (1948-1949). - La période 1989-1991 : la fin du bloc soviétique et l implosion de l URSS s accompagnent pour les anciens pays de l Est d une transition politique (retour de la démocratie) et économique (conversion à l économie de marché) rapide. La fin du communisme a pour conséquences un réveil des nationalités en Europe, la naissance de nouveaux États et, dans le cas yougoslave, une guerre civile longue et meurtrière (1991-1999). - Le monde actuel : il se caractérise par l émergence de nouvelles puissances régionales, comme la Chine, l Inde, ou le Brésil ou la réémergence d anciennes (la Russie) qui portent, depuis les années 2000, la croissance mondiale. Face à des pays développés frappés par la crise actuelle, les pays émergents entendent accroître leurs rôles dans les relations internationales. Ils participent à la formation d un monde multipolaire. Bibliographie Sur le jeu des puissances dans un espace mondialisé depuis 1945 Les relations internationales - A. Fontaine, La Guerre froide, 1917-1991, Éditions du Seuil, 2006 - L. Freedman, La Guerre froide, 1945-1989. Une histoire militaire, Éditions Autrement, 2004 - R. Girault, R. Franck, J. Thobie, Histoire des relations internationales contemporaines, tome III : La loi des Géants, 1941-1964, Payot, 2005 - P. Grosser, La Guerre froide, Documentation photographique n 8 055, La Documentation française, 2007 - B. Badie, L'Impuissance de la puissance. Essai sur les nouvelles relations internationales, Fayard, 2004 - P. Boniface, Le Monde contemporain : grandes lignes de partage, PUF, 2003 - G. Devin (dir.), Faire la paix. La Part des institutions internationales, Presses de Sciences Po, 2009 - M.-F. Durand, P. Copinschi, B. Martin, P. Mitrano, D. Placidi-Frot, Atlas de la mondialisation. Comprendre l'espace mondial contemporain, Presses de Sciences Po, 2010 - T. Garcin, Les Grandes Questions internationales depuis la chute du mur de Berlin, Economica, 2009 - P. Mélandri et J. Vaïsse, L'Empire du milieu. Les États-Unis et le monde depuis la fin de la Guerre froide, Odile Jacob, 2001 - B. Tertrais, Atlas militaire et stratégique. Menaces, conflits et forces armées dans le monde, Éditions Autrement, 2008 - M. Vaïsse, Les Relations internationales depuis 1945, Armand Colin, 2008 Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 4

Berlin pendant la Guerre froide - Collectif, Le Mur de Berlin 1961-1989, L Histoire magazine n 346, 2009 - B. Oudin et M. Georges, Histoire de Berlin, Perrin, 2010 - F. Taylor, Le Mur de Berlin 1961-1989, Jean-Claude Lattès, 2009 La guerre du Golfe - F. Guelton, La Guerre américaine du Golfe. Guerre et puissance à l'aube du XXI e siècle, Presses universitaires de Lyon, 1996 - Irak. 1979-2004 : les années Saddam, Librio-Le Monde, 2006 Le 11 septembre 2001 - P. Boniface (dir.), Les Leçons du 11 septembre, PUF, 2003 - G. Chaliand (dir.), Alain Grignard, Olivier Hubac, L'Arme du terrorisme, Audibert, 2002 - H. Laurens, L'Orient arabe à l'heure américaine. De la guerre du Golfe à la guerre d'irak, Armand Colin, 2005 - O. Roy, Généalogie de l'islamisme, Hachette, 2001 Sur le Moyen-Orient et le pétrole - G. Chaliand et A. Jafalian (dir.), La Dépendance pétrolière : mythes et réalité d un enjeu stratégique, Encyclopaedia Universalis, 2005 - S. Chautard, Géopolitique et pétrole, Studyrama, 2007 Sur l Amérique latine depuis 1945 - F. Chevalier, L Amérique latine, de l indépendance à nos jours, PUF, 1993 - O. Dabene, L'Amérique latine à l'époque contemporaine, Armand Colin, 2003 - O. Dabene, Atlas de l Amérique latine : le continent de toutes les révolutions, Éditions Autrement, 2012 Pages 10-11 OUVERTURE DE CHAPITRE NB : une erreur s est glissée (corrigée dans le manuel élève) quant à la date de la partie d échecs entre Boris Spassky et Bobby Fischer puisque celle-ci a eu lieu en 1972 et non 1970. Le chapitre s ouvre sur une photographie d une partie d échecs entre le Soviétique Boris Spassky et l Américain Bobby Fischer. Au début des années 1970, pendant la période de la Détente, les tensions entre les deux Grands s apaisent. Pour autant, la concurrence entre États-Unis et URSS reste intacte. La partie d échecs de 1972 en est un exemple. En effet, jusqu aux années 1970, les échecs sont l apanage des Soviétiques. Mêlant stratégie, mathématiques et contrôle de soi, les échecs sont en URSS au cœur de la formation de la jeunesse. Pur produit de l école soviétique, Boris Spassky (né en 1937), tenant du titre, doit affronter un jeune génie des échecs, au style atypique et au comportement imprévisible, Bobby Fischer (né en 1943). L Américain, grand maître des échecs à l âge de quinze ans, est alors fortement médiatisé ; tous les États-Unis sont derrière lui et le Président Nixon lui adresse ses encouragements à la veille du championnat du monde. Il s agit, pour les spécialistes de ce jeu de stratégie, du «match du siècle». Pour la première fois de l histoire des échecs modernes, un Occidental l emporte et devient champion du monde. En 1972, à Reykjavík (Islande), Bobby Fischer met fin à 23 années de domination soviétique dans le domaine des échecs. Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 5

Pour autant, Bobby Fischer met rapidement fin à sa carrière et plonge progressivement dans une paranoïa aigue. À la fin de sa vie, le héros américain de 1972 devient persona non grata aux États-Unis. Déjà en 1992, il choisit, pour une ultime fois, de revenir au monde des échecs en affrontant une nouvelle et dernière fois Boris Spassky. En Yougoslavie, en pleine guerre civile et sous embargo américain, Bobby Fischer bat à nouveau son adversaire. Mais ses frasques, ses déclarations antisémites et antiaméricaines, l éloignent définitivement à la fois des tournois internationaux et des États-Unis. Il passe la majeure partie de sa vie en exil et meurt en 2008 en Islande. Cette photographie, et cet événement périphérique de la Guerre froide, permet une première approche de la bipolarisation du monde. Le damier noir et blanc de 64 cases rappelle l affrontement, la concurrence que se livrent les deux grands à l échelle du monde. De plus, la victoire américaine lors de ce championnat du monde est une belle métaphore des difficultés croissantes de l URSS à partir des années 1970. Même dans un domaine où elle écrasait toute adversité, les échecs, l URSS se voit temporairement dominée par le jeu de cet Américain fantasque. Pour autant, en l absence d un Bobby Fischer qui s est retiré de toutes compétitions internationales, l URSS retrouve vite son hégémonie dans le domaine. En 1975, Anatoli Karpov (née en 1951) reprend le titre à Bobby Fischer sans avoir eu à l affronter. Dix ans plus tard, en 1985, Anatoli Karpov est supplanté par le talent d un jeune soviétique, Gary Kasparov (né en 1963). Pour les observateurs de l époque, le duel entre Karpov et Kasparov est à l image des transformations politiques dans le pays : Karpov, pur produit du système soviétique, est bientôt dépassé par Kasparov, vitrine à l étranger de la perestroïka. Les deux photographies des sujets d étude illustrent le poids croissant de deux régions du monde dans les relations internationales : le Moyen-Orient et l Amérique latine. Le Moyen-Orient devient une région centrale des relations internationales à partir des années 1970. Ses richesses en pétrole sont à la fois un levier de développement et un facteur d instabilité. La photographie montre l intérêt que portent les États-Unis sur la région. Afin de sécuriser leurs approvisionnements en pétrole, le premier consommateur du monde, et aussi première puissance mondiale, a multiplié les formes d interventions directes depuis 1990. L Irak, ancien allié des États-Unis pendant la Guerre froide, en est le cœur de cible. En 1991, pendant la guerre du Golfe, les États-Unis sont à la tête d une coalition internationale pour libérer le Koweït qui vient d être envahi par le voisin irakien. En 2003, au prétexte que l Irak abriterait des armes de destructions massives, les États-Unis renversent Saddam Hussein en dehors de tout mandat international. À chaque fois, les troupes irakiennes en déroute ont mis feu aux puits de pétrole afin de freiner l avancée américaine au Koweït (en 1991) et en Irak (en 2003). L Amérique latine, traditionnellement chasse gardée des États-Unis, s émancipe progressivement de la tutelle américaine, surtout à partir des années 1990. Pour autant, les liens entre l Amérique du Nord et l Amérique du Sud restent ambivalents. La photographie présente ainsi une cérémonie traditionnelle revisitée à l heure de la mondialisation. Elle montre d abord un renouveau des identités indiennes, au prix parfois d une mise en scène quelque peu folklorique. Le chamane porte ainsi les couleurs arc-en-ciel des Incas pour une cérémonie dont les pratiques rappellent le vaudou des Caraïbes ou le culte des morts au Mexique. Les différents portraits mêlent politique et référence à une culture mondialisée (Michael Jackson). Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 6

Pages 12-13 CARTES Un monde bipolaire (1947-1991) La carte présente le monde à l heure de la Guerre froide. Elle permet une première approche de la bipolarisation du monde : opposition nucléaire, constitution des blocs, théâtre de confrontations indirectes. Elle propose également des approfondissements sur la période, en particulier par la mention de conflits périphériques qui, au sens strict, ne sont pas à étudier en Tle STMG : guerres de Corée (1950-1953), Vietnam (1961-1975) et Angola (1975-1994). 1. La bipolarisation, pendant la Guerre froide, est la division du monde en deux camps antagonistes, chacun placés sous le leadership d une superpuissance, États-Unis et URSS. 2. Les blocs se constituent autour d une superpuissance qui tisse autour d elle un réseau d alliances, en particulier militaires. Parce qu ils veulent empêcher l expansion du communisme dans le monde, les États-Unis ont multiplié les pactes militaires aux quatre coins du monde : le Pacte de Rio (1947) pour l Amérique, l OTAN (1949) en Europe, l OTASE (1954) en Asie, le Pacte de Bagdad (1955) au Moyen-Orient. 3. L Europe est le premier espace de tensions au début de la Guerre froide : la crise de Berlin (1948-1949) achève de diviser l Europe en deux camps antagonistes. À partir de 1949, la confrontation entre les deux Grands s étend à l Asie. Mais, du fait de l arme nucléaire, l affrontement n est jamais direct et prend la forme de nombreux conflits périphériques (guerre de Corée, guerre du Vietnam). L Amérique latine est plutôt épargnée par la Guerre froide ; elle reste, à l exception de la plus grave crise de la période (la crise de Cuba en 1962), sous contrôle des États-Unis. L Afrique, quant à elle, décolonisée tardivement, reste un enjeu tardif de la Guerre froide. Pages 14-15 CARTES Un monde multipolaire (depuis 1991) Avec la chute de l URSS et la victoire à l échelle mondiale du modèle capitaliste, le monde s est profondément transformé depuis 1991. La forte croissance mondiale a particulièrement bénéficié aux puissances émergentes, principalement asiatiques. La carte insiste ainsi sur la place centrale prise aujourd hui par l océan Pacifique, première interface mondiale aujourd hui. Réponse à la question 1. Au début du XXI e siècle, les pays développés restent les premiers moteurs de la mondialisation : ils concentrent les richesses, les savoirs et le développement. Pour autant, la domination des pôles de la Triade (Amérique du Nord, Europe, Japon) se fait moins écrasante avec l émergence de nouvelles puissances régionales. Les pays émergents, en premier lieu la Chine, participent à la forte croissance mondiale des échanges et rattrapent rapidement leurs retards sur les pays développés. La crise mondiale de 2008 a révélé les fragilités des pays développés et la montée en puissance des pays émergents. Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 7

Pages 16-19 QUESTION OBLIGATOIRE 1. 1947-1949 : la naissance d un monde bipolaire On présentera ici la rupture idéologique de 1947 qui marque, entre États-Unis et URSS, les débuts de la Guerre froide. En l espace de quelques années, de 1945 à 1949, les blocs se constituent en Europe. La division de Berlin et de l Allemagne (1949) en est l illustration la plus frappante. Page 16 >>>>A Les États-Unis, leaders du «monde libre» Les États-Unis sont la première puissance mondiale en 1945 et la seule puissance à être sortie consolidée de son engagement dans la guerre. Son territoire a été épargné par les destructions et son appareil productif a été entièrement tourné vers l effort de guerre. En 1945, les États-Unis possèdent les deux tiers du stock d or mondial et produisent plus de la moitié des biens manufacturés. Seuls détenteurs de l arme nucléaire, ils sont la première puissance militaire. Alertés par l expansion du communisme en Europe, les États-Unis choisissent de sortir définitivement de l isolationnisme qui caractérisait jusqu alors leur politique extérieure. En 1947, avec la doctrine Truman, les États-Unis entendent jouer un rôle mondial pour endiguer le communisme et encercler l URSS. 1. L Europe est divisée en 1945 en deux influences. L Europe de l Est, libérée du nazisme par l armée Rouge, est sous influence soviétique. L Europe de l Ouest, libérée par les troupes anglo-américaines, est sous l influence des États-Unis. L Allemagne est le symbole de cette division en deux zones d influence. Berlin, l ancienne capitale du III e Reich, a été libéré par les Soviétiques, comme l ensemble de l Allemagne orientale. 2. L Europe est selon Truman menacée par l expansion du communisme. Dans les pays libérés par l armée Rouge, l URSS favorise la prise de pouvoir des communistes qualifiés par Truman de «minorités armées». Dans les pays d Europe occidentale, touchée par les destructions matérielles, le communisme est aussi un danger car, selon Truman, il prospère sur la pauvreté («les semences des régimes totalitaires sont nourries par la misère et le dénuement») et menace la démocratie. 3. Pour endiguer le communisme, les États-Unis doivent aider économiquement et financièrement les pays à se reconstruire. La doctrine Truman s accompagne d une aide gratuite proposée aux pays européens : le plan Marshall. Page 17 >>>>B L Union soviétique, un modèle concurrent L URSS se présente comme le grand vainqueur du nazisme. Elle a payé le plus cher tribut : plus de vingt millions de Soviétiques sont morts au cours de la «grande guerre patriotique». Le prestige de Staline en sort grandit : l armée Rouge est la première à entrer dans Berlin en avril 1945. Dans les grandes conférences interalliées de 1945 Yalta en février, Potsdam en juillet Staline a vu ses positions en Europe consolidées. Mais contrairement à ce qu il avait promis dans la Déclaration sur l Europe libérée, acte final de la conférence de Yalta, Staline Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 8

n entend pas organiser d élections libres dans les pays libérés par l armée Rouge. L URSS de Staline entend défendre son influence en Europe orientale en constituant un glacis protecteur entre les États-Unis et l URSS. Les États-Unis et son modèle capitaliste, sont combattus au nom de la défense du communisme et des intérêts stratégiques de l Union soviétique. 4. L Union soviétique met en avant son rôle dans la libération de l Europe. Elle se présente comme le vainqueur du nazisme. Dans cette affiche de 1944, Staline est présenté en généralissime guidant l armée Rouge vers l Allemagne, après avoir reconquis les territoires perdus lors de l invasion allemande de 1941. Au sortir de la guerre, l armée Rouge est présente dans les pays d Europe de l Est qu elle a libérés du nazisme. 5. Andrei Jdanov répond à la doctrine Truman de mars 1947. Il dénonce les États-Unis comme une puissance «impérialiste» qui, alliée aux empires coloniaux européens (Grande- Bretagne, France), entend étendre son influence sur le monde. Pour Jdanov, les États-Unis poursuivent les objectifs du fascisme puisqu ils souhaitent combattre le communisme dans le monde et terrasser l Union soviétique. 6. Pour contrer «l impérialisme» américain, l URSS doit être à la tête des «forces antiimpérialistes et antifascistes». Elle peut s appuyer sur les partis communistes «frères», dans les républiques sœurs mais aussi dans les pays occidentaux. Dans les colonies, l URSS doit soutenir les «combattants des mouvements de libération nationale» dans leurs luttes, souvent armées, pour l indépendance. En Europe, les pays d Europe de l Est se doivent de refuser le plan Marshall, présenté, dans le document 5, comme un piège américain. Plutôt que de vouloir aider l Europe à se reconstruire, le plan Marshall est vu comme un prétexte pour renverser l URSS (la baïonnette sous le journal) et trahir les intérêts du prolétariat au profit d une bourgeoisie mondiale déguisée en Oncle Sam. Capacités bac 7. En 1947, le monde est bipolaire car : - l Europe libérée est divisée en deux zones d influence : à l Ouest, américaine ; à l Est, soviétique ; - les doctrines Truman et Jdanov marquent la rupture idéologique entre les deux Grands qui défendent chacun un modèle antagoniste : capitalisme pour les États-Unis, communisme pour l URSS ; - le refus du plan Marshall par les pays d Europe de l Est, sous pression soviétique, marque la division de l Europe en deux camps antagonistes. Pages 18-19 >>>>C L Allemagne, symbole de la division de l Europe L Allemagne est à l image de la division durable de l Europe pendant la Guerre froide. Sa partie orientale, dont Berlin, a été libérée par l armée Rouge, sa partie occidentale par les troupes anglo-américaines. À Yalta (février 1945), mais surtout à Potsdam (juillet 1945), le sort de l Allemagne a été fixé : l Allemagne sera divisée en zones d occupation (soviétique, américaine, française, britannique) et Berlin bénéficiera d un statut spécial de ville internationale, administrée et occupée par les Alliés. Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 9

1. En plus d être dévastée par les destructions, l Allemagne est divisée en quatre zones d occupation : à l Est, soviétique ; à l Ouest, américaine, britannique et française. Berlin, enclave en zone soviétique, est elle aussi administrée selon ce principe. 2. Berlin constitue un enjeu important par le symbole qu elle représente. Ancienne capitale de l Allemagne, elle a été libérée par les Soviétiques. Enclave internationale en zone contrôlée par les Soviétiques, elle cristallise les tensions entre les deux Grands. Staline aimerait pouvoir contrôler l ensemble de la ville tandis que les Alliés occidentaux se refusent à reculer devant les provocations soviétiques. 3. La crise de Berlin (1948-1949) illustre la montée des tensions en Europe entre États-Unis et URSS. Pour protester contre la décision des Alliés occidentaux d unifier leurs zones d occupation, prélude à la création d un État ouest-allemand, Staline décide de bloquer les accès terrestres à Berlin-Ouest, en dépit du droit international. Pour autant, cette crise ne débouche pas sur un affrontement direct. Les Américains contournent le blocus par l organisation d un pont aérien. Pendant près d un an, 275 000 avions ravitaillent Berlin- Ouest. En mai 1949, Staline décide de lever le blocus. 4. La levée du blocus de Berlin en mai 1949 entérine la division durable de l Allemagne. - La RFA, dans la sphère d influence américaine, bénéficie de l aide américaine (plan Marshall) pour se reconstruire rapidement. Berlin-Ouest, en particulier, constitue une vitrine du capitalisme comme le montre la photographie d une exposition Porsche (doc. 8). À partir des années 1950, la RFA connaît une forte croissance économique. - La RDA, dans la sphère d influence soviétique, est une République populaire (parti unique) qui a adopté le modèle socialiste ou «propriété socialiste des moyens de production». Les secteurs clés de l économie sont nationalisés comme les «richesses du sous-sol, * + les centrales énergétiques [ ]». La RDA est une république sœur de l URSS : «La RDA est partie intégrante et indissociable de la communauté des États socialistes.» 5. Le mur de Berlin a été construit par les autorités est-allemandes pour empêcher le passage à l Ouest de nombreux Berlinois de l Est soucieux de fuir un régime socialiste oppressif et incapable de subvenir aux besoins de ses ressortissants. Il symbolise la division durable de l Europe et de l Allemagne pendant la Guerre froide. Il matérialise une expression utilisée par Churchill en 1946, le «rideau de fer», pour dénoncer la mainmise soviétique sur les pays libérés en Europe de l Est par l armée Rouge. Capacités bac 6. Sur une frise chronologique, on placera : - la crise de Berlin : 1948-1949 ; - la création de la RFA et de la RDA : 1949 ; - le mur de Berlin : 1961-1989. Pages 22-25 QUESTION OBLIGATOIRE 2. 1989-1991 : la fin de la Guerre froide La séquence traite la période 1989-1991, période cruciale dans la compréhension de la fin de la Guerre froide. Cette deuxième partie de la question obligatoire porte s intéresse surtout aux conséquences en Europe de l effondrement du bloc soviétique et de l implosion de l URSS. Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 10

Pages 22-23 >>>>A La chute du bloc soviétique 1989 marque la fin du «rideau de fer» en Europe. Après l ouverture de la frontière austrohongroise en mai 1989, l ensemble des démocraties populaires d Europe de l Est s effondrent avec, pour point culminant, la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989. Deux ans plus tard, l URSS implose sous le poids des nationalismes. La Guerre froide prend fin sans que finalement les États-Unis aient joué un rôle majeur dans l effondrement rapide et inattendu du bloc soviétique et de l URSS. L URSS est ainsi victime de ses contradictions et dysfonctionnements internes. Les réformes entreprises dès 1985 par le nouveau Secrétaire général du PCUS, M. Gorbatchev ne permettent pas de sauver l URSS du naufrage. Pire, sa nouvelle ligne politique à l égard des républiques sœurs, accélère la dilution du bloc soviétique. 1. Citations «Toutefois, c est aux peuples d en décider et de faire leurs choix.» «Toute ingérence dans les affaires intérieures, toute tentative de limiter la souveraineté des États qu il s agisse des amis ou des alliés ou de n importe quel État sont inadmissibles.» Commentaires Les démocraties populaires du bloc soviétique sont en droit de choisir entre communisme et capitalisme. Gorbatchev reste persuadé des avantages du modèle socialiste par rapport au capitalisme : «* + nous sommes conscients des avantages que présente notre système.» L URSS s engage à ne pas intervenir militairement pour soutenir les régimes des démocraties populaires ou empêcher les éventuelles politiques de libéralisation. Quand Gorbatchev s exprime devant le Conseil de l Europe en juillet 1989, la Hongrie a déjà choisi d ouvrir ses frontières avec l Autriche, mettant de fait fin au «rideau de fer» qui séparait l Europe depuis 1945. Gorbatchev rompt ainsi avec la politique extérieure de l URSS à l égard des républiques sœurs. À plusieurs reprises, en 1956 en Hongrie, en 1968 en Tchécoslovaquie, les chars du Pacte de Varsovie sont intervenus pour étouffer toutes les tentatives de libéralisation. 2. La nouvelle ligne de politique internationale inaugurée par M. Gorbatchev, la noningérence dans les affaires des Républiques populaires d Europe de l Est, entraîne l effondrement rapide du bloc soviétique. À l exception de la Roumanie, les régimes communistes s effondrent pacifiquement. Le 9 novembre 1989, des premières brèches sont ouvertes dans le mur de Berlin, sous le regard désabusé des soldats est-allemands. Deux jours auparavant, un million de manifestants avaient obtenu le départ d Erich Honecker, le dirigeant est-allemand. L effondrement du régime est-allemand ouvre la voie à la réunification de l Allemagne en 1990, divisée depuis 1949. La caricature de Nicholas Garland (doc. 3) montre les conséquences indirectes de la politique initiée par M. Gorbatchev ; la perestroïka, qui avait pour objectif de réformer l économie soviétique et de proposer un visage neuf à l étranger, a permis à l Allemagne de retrouver son unité et de s imposer, à l avenir, comme une puissance incontournable en Europe. Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 11

3. Dans cette allocution où il annonce la fin de l URSS et la création de la CEI (Communauté des États indépendants), M. Gorbatchev analyse les raisons de l effondrement de l Union soviétique. La situation catastrophique de l Union soviétique au moment de sa prise de fonction : «le destin a voulu qu au moment où j accédais aux plus hautes fonctions de l État, il était clair que le pays allait mal.» L URSS souffrait de retards économiques. L économie soviétique n était pas en mesure de satisfaire les besoins de sa population : «* + nous vivons bien plus mal que dans les pays développés * +». Ces difficultés économiques sont liées selon Gorbatchev à la course aux armements. L économie soviétique souffre de son industrie lourde : «Condamnée à servir l idéologie et à porter le terrible fardeau de la militarisation à outrance». 4. L implosion de l URSS donne naissance à de nouveaux États. Des pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) à l Asie centrale (Kazakhstan ), en passant par l Europe orientale (Biélorussie, Ukraine ) et le Caucase (Azerbaïdjan, Géorgie, Arménie), la carte de l Europe se trouve bouleversée par l explosion des nationalismes. En Yougoslavie, cette poussée des nationalismes a des conséquences dévastatrices. Même si la Yougoslavie de Tita avait adopté un communisme atypique, loin de la tutelle de Moscou, cette fédération multinationale ne survit pas à l effondrement du bloc soviétique. Les Balkans basculent après 1991 dans une longue guerre civile. Capacités bac 5. M. Gorbatchev a indirectement été à l origine de la fin de la Guerre froide. En voulant réformer un modèle socialiste en difficultés et proposer de nouvelles relations avec les pays du bloc soviétique et l Occident (perestroïka), il a précipité la fin du bloc de l Est (1989) et de l URSS (1991). La décision de ne pas soutenir militairement les démocraties populaires a accéléré la dissolution du bloc soviétique en 1989. En sous-estimant les aspirations nationales, en Europe, mais surtout au sein même de l Union soviétique, Gorbatchev n a pu empêcher la fin de l URSS en 1991. Pages 24-25 >>>>B Des bouleversements en Europe La fin du bloc soviétique en Europe s accompagne d une transition rapide des anciens pays de l Est vers la démocratie libérale et l économie de marché. La fin du communisme a accéléré le réveil des nationalités en Europe. Ce réveil est parfois douloureux, à l exemple de la guerre civile qui déchire la Yougoslavie entre 1991 et 1999. 1. Après la chute des démocraties populaires, les pays de l ancien bloc soviétique se sont convertis à la démocratie libérale. Des élections libres sont organisées et elles portent au pouvoir des personnalités fortes de l opposition au communisme. Par exemple, en Tchécoslovaquie, les premières élections présidentielles portent au pouvoir un ancien dissident et principal acteur de la «révolution de velours» de 1989, Vaclav Havel. 2. En matière économique, les anciens pays du bloc soviétique se sont rapidement convertis à l économie de marché. Cette affiche détourne les codes du réalisme soviétique et des messages de propagande vantant la révolution pour promouvoir le capitalisme. On y voit Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 12

ainsi un Lénine proclamer les vertus du capitalisme («Viva la imperialism»). Les indications de localisation du musée font références aux grandes enseignes nouvellement installées dans les rues de Prague. 3. En Europe, les États-Unis paraissent être les grands vainqueurs de la Guerre froide. Les anciennes républiques du bloc soviétique adhèrent rapidement à l OTAN, bien avant de se porter candidat à l adhésion européenne. Les États-Unis étendent leur influence militaire à des régions auparavant dans la sphère soviétique. 4. La Yougoslavie est un État multinational composé d une majorité serbe mais de minorités nationales comme les Croates, les Bosniaques, les Slovènes, les Kosovars. Le pays a implosé sous le poids des nationalismes. La Serbie, attachée au fédéralisme, refuse les proclamations successives d indépendance. 5. Si la transition démocratique a été en Europe plutôt pacifique, la Yougoslavie s enfonce pendant près de dix ans dans une guerre civile, où les civils sont en première ligne. Les massacres de Srebrenica (1995) sont une illustration des horreurs de la guerre civile qui a vu, aux portes de l Europe, le retour des pratiques ethnocidaires. Sur la photographie, la présence d un blindé des Nations unies montre l incapacité de la communauté internationale à faire cesser les pires atrocités. Capacités bac 6. La fin de la Guerre froide met un terme à la bipolarisation de l Europe : - les anciens pays du bloc soviétique en Europe se convertissent rapidement à l économie de marché et à la démocratie libérale, comme leurs voisins de l Ouest ; - l Allemagne est réunifiée ; - les anciens pays du bloc soviétique en Europe adhèrent rapidement à l OTAN ; - dans une Europe retrouvée, ces pays d Europe de l Est se portent rapidement candidats à l adhésion dans l Union européenne. Pages 28-31 QUESTION OBLIGATOIRE 3. Le nouvel ordre mondial au début du XXI e siècle Cette troisième partie de la question obligatoire vise à offrir un panorama rapide de l ordre mondial au début du XXI e siècle. Deux axes principaux ont été choisis : - un angle géopolitique : depuis le 11 septembre 2001, le terrorisme international constitue le nouvel ennemi désigné des États-Unis ; - un angle géoéconomique : les années 2000 se caractérisent par une forte croissance mondiale, soutenue en particulier par les pays en développement. La crise financière de 2008, en fragilisant les pays développés, confirme l émergence sur la scène internationale de nouvelles puissances. Pages 28-29 >>>>A Le monde face au terrorisme Les attentats du 11 septembre 2001 ont été l occasion pour les États-Unis d une nouvelle mobilisation idéologique. Georges Bush lance donc une «guerre contre le terrorisme» et des opérations militaires visant à renverser les gouvernements qui abriteraient des combattants d Al-Qaida. Dès 2002, c est l Afghanistan qui est attaqué pour renverser le Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 13

régime taliban de Kaboul. En 2003, hors de tout mandat international, les États-Unis attaquent l Irak au motif qu il abriterait des armes de destructions massives. Cette politique de réaction américaine soulève l indignation des opinions publiques dans le monde arabe. L élection de Barack Obama, et les espoirs de paix qui l entourent (il est lauréat du Nobel de la paix en 2008, alors qu il vient de rentrer en fonction), marquent un tournant relatif. S il entend se rapprocher du monde arabo-musulman (cf. discours du Caire de 2009) et désengager les troupes américaines d Afghanistan et d Irak, il n abandonne pas la lutte contre Al-Qaida. En 2001, Oussama Ben Laden, numéro 1 de l organisation, est repéré et abattu par un commandant américain dans les faubourgs d Islamabad. 1. Depuis 2001, les attentats terroristes se sont multipliés. Ils se concentrent majoritairement dans les pays arabo-musulmans où ils visent les intérêts occidentaux mais surtout les populations locales. Depuis 2001, ces attentats ont aussi visé le cœur même des pays occidentaux. Après les attentats de septembre 2001 où l on a vu des avions de lignes détournés s écraser sur les tours du World Trade Center de New York ou sur le Pentagone de Washington, d autres pays occidentaux ont ainsi été visés : Madrid en 2003, Londres en 2005. 2. Le Président G. W. Bush entend mener la lutte contre les «terroristes» et les États qui abriteraient les cellules d Al-Qaida. Ils visent en premier l Afghanistan en accusant les «talibans» d être une base arrière du terrorisme. 3. Pour Barack Obama, la «peur et la méfiance» entre les États-Unis et les musulmans est née de la politique de son prédécesseur, G. W. Bush (2000-2008). En menant une véritable «croisade» contre le terrorisme, la politique de G. W. Bush aurait entraîné un clivage net entre le monde musulman et l Amérique. Elle a stigmatisé le monde musulman alors que les terroristes ne constituent qu «une minorité de musulmans». Le cas irakien cristallise ces passions ; Barack Obama reconnaît que l opération ne répondait pas aux objectifs de la lutte contre le terrorisme, mais plutôt à «un choix». 4. Barack Obama n abandonne pas la lutte contre le terrorisme. Il se montre ferme à l égard des «extrémistes violents» qu il entend continuer à pourchasser. Il rappelle en outre la mémoire de la tragédie du 11 septembre pour le peuple américain («Al-Qaida a tué près de 3 000 personnes ce jour-là. Ses victimes étaient des hommes, des femmes, des enfants innocents * +»). Pour autant, il entend promouvoir davantage de multilatéralisme dans les relations internationales et éviter qu une intervention, comme celle en Irak en 2003, ne se fasse en dehors de la communauté internationale : «* + je crois aussi que les événements en Irak ont rappelé à l Amérique la nécessité de recourir à la diplomatie et de construire un consensus international pour résoudre ses problèmes à chaque fois que c est possible.» 5. La menace terroriste frappe essentiellement les pays arabo-musulmans. La mort du numéro 1 d Al-Qaida, Oussama Ben Laden, n a pour autant pas mis fin à la menace terroriste. Les nombreuses cellules et organisations se réclamant plus ou moins lointainement d Al-Qaida continuent leurs combats, mais souvent avec un ancrage plus régional (AQMI par exemple dans le Sahara). Capacités bac 6. Le terrorisme est l utilisation de la violence contre les civils (attentats, enlèvements, assassinats) pour créer un choc dans les opinions publiques et déstabiliser les régimes en place. Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 14

Page 30 >>>>B Une nouvelle donne mondiale La crise de 2008 a profondément frappé les États-Unis et l Europe. Même affaiblis et concurrencés par les pays émergents, les pays développés restent des puissances incontournables concentrant richesses, savoirs et forces militaires. 1. La crise débute par un krach immobilier c est-à-dire un effondrement brutal des cours. Beaucoup d Américains sont incapables de rembourser des prêts aux banques auxquelles ils ont emprunté. Les prix de l immobilier s effondrent brutalement, les saisies se multiplient et, dans son sillage, de nombreuses banques font faillite. La crise immobilière se transforme en désastre financier. Rapidement, la crise se répand à l échelle de l Europe et de l Asie et montre les limites d une finance peu régulée. 2. L Europe est fortement impactée par la crise, mais sous des formes différentes qu aux États-Unis. En Europe, la crise de la dette souveraine a affaibli les États. Mais, selon le texte 7, le risque principal de l Europe est d assister à l implosion de la zone euro. 3. Cette crise ne remet pas profondément en cause la puissance des États-Unis et de l Europe. États-Unis et Europe restent les aires de puissance les plus riches au monde. En termes de recherche et de développement, États-Unis et Europe sont, avec le Japon, à la pointe des savoirs. Enfin, les États-Unis restent la première puissance militaire, bien loin devant l Europe et le reste du monde. Capacités bac 4. Au début du XXI e siècle, le monde est multipolaire c est-à-dire organisé autour de plusieurs puissances régionales. Page 31 >>>>C L affirmation des puissances émergentes La forte croissance mondiale des années 2000 est portée par les pays en développement, en premier lieu les puissances émergentes. Le rattrapage rapide qu effectuent certains de ces pays, comme la Chine, l Inde ou le retour de la Russie sur la scène internationale, bouleverse la hiérarchie des puissances. 1. Les pays émergents concentrent aujourd hui près de 15 % de la richesse mondiale et peinent encore à rivaliser avec les pays développés. Mais, dans les années 2000, ils ont connu une forte croissance, parfois supérieure à 10 % par an, comme pour la Chine par exemple. Dans une dizaine d années, leur part dans la richesse mondiale tendrait à s accroître pour dépasser les 20 % en 2020. 2. Les pays développés ont connu de faibles taux de croissance dans les années 2000, en général inférieur à 2 %. 3. La puissance chinoise repose sur : - une forte croissance depuis les années 1980, «9 % en moyenne par an depuis trois décennies» ; - une économie tournée vers l exportation de produits manufacturés à l exception du «haut de gamme de la technologie» ; Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 15

- d importantes «réserves en devises» constituées grâce à un commerce extérieur florissant. Capacités bac 4. Au début du XXI e siècle, la hiérarchie des puissances mondiales se modifie : - la croissance mondiale a été essentiellement portée par les pays en développement ; - les années 2000 ont vu l émergence de nouvelles puissances qui ont connu des taux de croissance particulièrement élevés ; - avec la crise mondiale, ces nouvelles puissances entendent jouer un rôle plus important dans les relations internationales (BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ; - les pays développés, s ils connaissent un ralentissement de leur croissance, voire pour certains pays européens une entrée en récession, concentrent encore la majorité de la richesse mondiale. Pages 34-35 BAC EXERCICE 1 La définition qui correspond le mieux à la notion de «monde multipolaire» est la a), un monde organisé autour de plusieurs pôles d influence. EXERCICE 2 On peut citer : - Mikhaïl Gorbatchev, dernier dirigeant de l URSS, à l origine de la perestroïka et de la glasnost. - Helmut Kohl, chancelier de la RFA, il est l artisan de la réunification allemande EXERCICE 3 a) 1947 marque la rupture idéologique entre les deux Grands : Truman entend lutter contre le communisme en l endiguant tandis que Jdanov souhaite que l URSS prenne la tête de la lutte contre l impérialisme américain. b) L Allemagne est divisée en deux depuis 1945 : à l Ouest, Américains, Français et Britanniques, à l Est sous influence soviétique. Berlin, enclave en zone contrôlée par les Soviétiques, est elle aussi divisée en zones d occupation. Entre 1948 et 1949, Berlin-Ouest est soumise au blocus soviétique. Aux termes de ce blocus, l Allemagne est durablement divisée (RFA/RDA). c) Berlin est au cœur de la première crise de la Guerre froide, le blocus de Berlin (1948-1949). Entre 1948 et 1949, l Allemagne est divisée. En 1961, le régime est-allemand construit un mur séparant Berlin-Est de Berlin Ouest. Jusqu en 1989, le «mur de la Honte» symbolise la division de l Allemagne pendant la Guerre froide. d) La chute du mur de Berlin en 1989 symbolise la fin des Républiques populaires en Europe de l Est. En quelques semaines, les régimes soutenus par l Union soviétique s effondrent sous la pression populaire. La fin du rideau de fer en Europe permet aux anciennes républiques populaires de renouer avec la démocratie libérale et l économie de marché. e) En 1989, les anciens pays de l Est abandonnent le socialisme pour se convertir à l économie de marché. Après l implosion de l URSS, les États membres de la CEI opèrent également une transition brutale vers le capitalisme. Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 16

f) Après les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis adoptent une politique extérieure plus agressive au nom de la «guerre contre le terrorisme». Ils pratiquent davantage l unilatéralisme ; ils envahissent par exemple l Irak en 2003 en dehors de tout mandat international. g) La crise a montré les faiblesses des États-Unis. Si elles restent la première puissance économique mondiale, elle est aujourd hui concurrencée par la montée en puissance des pays émergents, en partie des BRICS. EXERCICE 4 On peut par exemple citer les événements suivants : - blocus de Berlin : 1948-1949 ; - construction du mur de Berlin : 1961 ; - chute du mur de Berlin : 1989 ; - réunification allemande : 1990. EXERCICE 5 - Guerre froide et bipolarisation du monde : 1947-1991 - Fin de la Guerre froide et recomposition autour de l hyperpuissance américaine : 1991-2001 - Mise en place d un monde multipolaire : 2001 EXERCICE 6 La définition qui correspond le mieux à la notion de «monde bipolaire» est la c) : une situation internationale caractérisée pendant la Guerre froide par la division du monde en deux blocs dominés par les États-Unis et l URSS. EXERCICE 7 La période 1989-1991, avec la fin de l influence soviétique en Europe et de l URSS, marque la fin de la Guerre froide : - 1989 : fin du bloc soviétique en Europe ; - 1991 : implosion de l URSS qui devient CEI. EXERCICE 8 - Naissance de la RFA et de la RDA : 1949. - Réunification des deux Allemagne : 1990. Pages 36-41 SUJET D ÉTUDE 1 Le Moyen-Orient et le pétrole Par rapport à l ancien libellé du programme, qui portait sur le Proche-Orient depuis 1945, l angle d étude est ici plus resserré. Il permet, par l intermédiaire des enjeux pétroliers, de montrer l importance croissante de la région (plus de 40 % des exportations de pétrole aujourd hui) dans les relations internationales, surtout depuis les années 1970. Il permet également de jeter un regard nouveau sur le rôle de la puissance américaine dans la région. Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 17

Pages 36-37 >>>>A Le Moyen-Orient, réserve pétrolière du monde La première double page de l étude s intéresse à l importance des réserves pétrolières au Moyen-Orient (plus de 40 % des exportations). Découvert dès 1908 en Iran, le pétrole est d abord exploité par les compagnies étrangères. La fin des années 1950 voit la réappropriation progressive par les pays producteurs de leurs ressources : l OPEP, cartel des grands pays producteurs (Venezuela, Iran, Irak, Koweït, Arabie saoudite à sa création en 1960), permet aux pays arabes de mieux contrôler les cours mondiaux en planifiant les exportations de chacun de ses membres. 1. Depuis 1908, le pétrole est exploité au Moyen-Orient. Aux marges de l Empire ottoman, les premiers forages sont effectués au Khuzestan au Sud-Ouest du pays, aux confins de l Irak et du golfe Persique. Ce sont les Britanniques qui, soucieux de faire avancer leur influence dans la région, sont à l origine des premiers forages. En effet, au début du XX e siècle, le monopole de l exploitation pétrolière est aux mains des compagnies occidentales. En Iran, il s agit de l Anglo-Iranian Oil Company (futur BP, British Petroleum). Les Sept Sœurs désignent en effet les sept compagnies principales qui détiennent le quasi-monopole de l exploitation pétrolière dans le monde. Elles constituent un cartel jusqu en 1959, c est-à-dire une entente illicite en vue de contrôler les prix sur le marché. 2. La création de l OPEP est une étape décisive pour les pays producteurs. Elle leur permet de mieux contrôler la production de pétrole, donc les prix. Conscients de la baisse des prix au début des années 1960, baisse essentiellement organisée par les grandes compagnies occidentales qui détiennent le monopole de l extraction, les principaux pays producteurs s organisent aussi en cartel. Sur l initiative du Shah d Iran et du Venezuela, l OPEP naît en 1960 autour de cinq pays : l Irak, l Iran, le Koweït, l Arabie saoudite et le Venezuela. Chacun des pays s engage à planifier sa production pour éviter une chute des prix. Aujourd hui, l OPEP réunit 12 membres, originaires du Moyen-Orient mais aussi d Amérique (Venezuela, Équateur) et d Afrique (Angola, Libye, Nigeria, Algérie). 3. Pendant la guerre du Kippour, qui oppose Israël et ses voisins arabes (Égypte, Syrie), le pétrole a été une arme diplomatique. Depuis 1947, les pays arabes n ont toujours pas reconnu l existence d Israël. Le revers militaire connu par les pays arabes lors de la guerre de Kippour et l aide qu ont pu apporter les États-Unis à Israël est l occasion pour les pays membres de l OPEP de sanctionner les pays occidentaux. Ils décident de limiter drastiquement leurs productions de pétrole, causant ainsi une flambée des prix du pétrole sur les marchés mondiaux. En 1973, le prix du pétrole quadruple, handicapant fortement des pays occidentaux dont l économie fonctionnait sur une énergie qu ils ne possédaient pas mais dont le prix était plutôt bas (autour de 5 dollars le baril dans les années 1960). 4. Par les réserves pétrolières qu il possède, le Moyen-Orient est rapidement devenu un enjeu entre les deux Grands. S il s agit d un théâtre d affrontement secondaire au regard de l Europe ou de l Asie, le Moyen-Orient devient, à partir de 1946, un espace convoité par les États-Unis. Dans la région, les États-Unis renforcent leurs positions, au détriment des Britanniques. En 1953, les Américains choisissent de renverser le gouvernement Mossadegh en Iran accusé de soutenir une politique de nationalisation des hydrocarbures. En 1955, avec le pacte de Bagdad, les États-Unis renforcent leurs liens militaires avec les principaux pays de la région. Dans cet espace de tensions, États-Unis et URSS établissent dans la région une sorte de condominium. En cas de crise (Suez) ou de guerres (guerres israélo-arabes de 1948- Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 18

1949, guerre des Six Jours en 1967 ou du Kippour en 1973), les deux Grands font pression sur leurs alliés respectifs pour éviter un embrasement de la région. Capacités bac 5. Avant 1960, les compagnies étrangères détiennent un quasi-monopole de l exploitation des hydrocarbures au Moyen-Orient. Avec la création de l OPEP en 1960, les pays producteurs affirment leur mainmise sur leurs propres productions. En décidant conjointement de la production, ils évitent une baisse des cours mondiaux. Pages 38-39 >>>>B Le pétrole, moteur du développement au Moyen-Orient et ressource convoitée La double page s articule sur la manière dont le pétrole a pu jouer en faveur du développement rapide des pays pétroliers du golfe Persique, surtout à partir des années 1970 (chocs pétroliers et augmentation des cours). Pour autant, cet espace instable reste un enjeu pour les puissances occidentales : la carte permet ainsi de mesurer le rôle du Moyen-Orient dans la Guerre froide et le rôle croissant des États-Unis dans la région. 1. Avec le choc pétrolier de 1973 (guerre du Kippour) et celui de 1979 (révolution islamique en Iran), les cours mondiaux de pétrole, libellés en pétrole, ont connu une forte augmentation. Toute crise régionale a des répercussions sur le prix du pétrole. Pour de nombreux États du golfe Persique, cette manne pétrolière (pétrodollars) a été un fort levier de développement et de diversification. C est le cas par exemple des Émirats arabes unis à partir de la fin des années 1960. 2. Abu Dhabi et Dubaï sont devenus des pôles secondaires de la mondialisation. Ces villes ont connu depuis les années 1960 un fort développement économique. Après une période de rattrapage rapide (arrivée de l électricité en 1967 et de la téléphonie mobile en 1972 pour Abu Dhabi) et de démocratisation de l éducation et de la santé, ces métropoles mondiales sont devenues des carrefours financiers incontournables dans la mondialisation. La tour Burj Khalifa, plus haute tour du monde (828 mètres), inaugurée en 2010, est aujourd hui le symbole de cette réussite. 3. La carte 9 permet de dresser une typologie des risques d instabilité dans la région. L Iran, puissance régionale, entend se doter de l arme nucléaire pour assurer sa propre protection. Inquiète de la présence américaine dans la région et marquée par la guerre avec l Irak (1980-1988), ce grand producteur d hydrocarbures (le 2 e de l OPEP aujourd hui), est un élément d inquiétude dans la région. Ce pays, majoritairement chi ite, est aujourd hui accusé de soutenir les nombreux mouvements terroristes au Moyen-Orient, qu ils soient chiites (Hezbollah libanais) ou sunnites (Hamas palestinien). Les grands détroits (Ormuz et Aden) sont surveillés par la flotte américaine. Les risques d instabilité y sont nombreux : piraterie depuis les rives pauvres de la Corne de l Afrique (Somalie), tensions avec des États considérés comme suspects par les États-Unis (Soudan, Iran). Les oléoducs, construits ou en construction, passent par des espaces instables. C est le cas en particulier de la Syrie ou des pays du Caucase. Livre du professeur, partie Histoire Hatier, 2013 Page 19