Un guide de traitement de l eau du puits Dispositifs de traitement de l'eau à usage domestique Les problèmes relatifs à la qualité de l'eau décrits dans la présente feuille d'information pourraient être réglés à l'aide d'un appareil de traitement de l'eau potable. Il existe une grande variété de tels appareils disponibles pour l'utilisation à la maison. Santé Canada travaille en collaboration étroite avec NSF International afin d'élaborer des normes de rendement pour les dispositifs de traitement de l'eau. Les consommateurs sont encouragés à acheter les produits qui ont été homologués selon ces normes. Contaminants microbiologiques Si l'élimination de la source de contamination n'est pas possible après le traitement choc de désinfection au chlore, il faut envisager l'installation d'un système de désinfection avec cuvée ou en continu ou un nouvel approvisionnement en eau. Certains dispositifs appropriés sont décrits au tableau 2. Tableau 2 : Dispositifs de désinfection de l'eau potable utilisée dans la maison Méthodes de traitement de l'eau Rayons ultraviolet Chloration Ozonation Filtration aux chandelles de céramique Tue tous les micro-organismes. Utilisations Tue tous les micro-organismes. Utilisés de concert avec la microfiltration afin d'améliorer l'inactivation et d'éliminer les particules de matière, y compris les parasites. Tue les bactéries et les virus. Utilisée de concert avec la microfiltration afin d'améliorer l'inactivation et d'éliminer les particules de matière, y compris les parasites. Tue les micro-organismes nuisibles. Utilisée de concert avec la microfiltration afin d'améliorer l'inactivation et d'éliminer les particules de matière, y compris les parasites. Élimine les parasites et les bactéries. Utilisée de concert avec la chloration afin de tuer les virus.
Contaminants chimiques L'eau de puits devrait également faire l'objet d'analyses de dépistage de produits chimiques dangereux chaque fois que la contamination est soupçonnée. L'analyse chimique des échantillons d'eau peut être fournie par des laboratoires d'essais commerciaux. Certains laboratoires de santé provinciaux analyseront l'eau pour les nitrates, qui proviennent en général d'activités agricoles et de fuites de fosses septiques. La concentration élevée en nitrates pourrait provoquer la «maladie bleue» (méthémoglobinémie), une condition dans laquelle la méthémoglobine ne peut pas relarguer d'oxygène aux tissus, et qui affecte principalement les bébés de moins de trois mois. D'autres contaminants chimiques inquiétants comprennent les pesticides, les métaux lourds et les composés organiques volatils. Les Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada offrent une liste des concentrations maximales admissibles pour ces produits chimiques. Si des contaminants chimiques dangereux sont dépistés, il faut envisager l'installation d'un dispositif de traitement de l'eau ou une nouvelle source d'eau. Certains dispositifs appropriés sont énumérés au tableau 3. Tableau 3 : Dispositifs d'élimination de produits chimiques Méthodes de traitement de l'eau Filtration à charbon actif* Osmose inverse* Ozonation Utilisations Élimine les produits organiques, y compris les pesticides. Élimine les métaux lourds et les nitrates; souvent utilisée de concert avec les filtres à charbon actif. Élimine les métaux lourds et les nitrates; souvent utilisée de concert avec les filtres à charbon actif. Élimine les produits organiques, y compris les pesticides; souvent utilisée de concert avec les filtres à charbon actif. * Ne devrait pas être utilisée avec des eaux insalubres sur le plan microbiologique ou de l'eau de qualité microbiologique inconnue.
Dureté, goût, odeur et couleur L'eau de puits renferme des minéraux qui se produisent naturellement, tels que le calcium, le fer et le soufre. Bien que ces minéraux ne soient pas dangereux pour la santé humaine, ils peuvent modifier la dureté, le goût, l'odeur et la couleur de l'eau lorsqu'ils sont présents en quantité excessive. Les eaux souterraines pourraient aussi contenir des matières organiques naturelles (tanins). Le tableau 4 décrit certains signes qui pourraient indiquer la présence de ces substances dans l'eau de votre puits et certaines solutions. Pour choisir la meilleure méthode de traitement, il faudrait effectuer l'analyse complète de la liste de minéraux avant de faire l'achat d'un dispositif. Tableau 4 : Problèmes esthétiques communs de la qualité de l'eau et solutions Problème Cause Solutions Eau dure (tartre/dépôts calcaires dans les bouilloires et les chaudières à eau) Taches de rouille (rouge à brune) sur les appareils et la lessive et (ou) goût métallique Taches noires sur les appareils et la lessive et (ou) goût métallique Excès de calcium (calcaire) Excès de fer Excès de manganèse Adoucisseur d'eau* Osmose inverse Chloration-filtration Filtration aux sables verts Aération-filtration Chloration-filtration Filtration aux sables verts Aération-filtration Odeur d'oeufs couvis Hydrogène sulfuré Chloration-filtration Filtration aux sables verts Aération-filtration L'eau a un effet laxatif Excès de sulfates Osmose inverse Turbidité/granulosité Boue-vase-argilesédiments dans l'eau Filtres à sédiments Couleur organique (thé) Tanins Chloration-filtration Ozonation-filtration * Les personnes qui ont un régime pauvre en sodium devraient envisager de consulter leur médecin avant de boire l'eau adoucie artificiellement. Le fer et le manganèse peuvent être éliminés aussi par un adoucisseur d'eau, à condition que l'eau ne soit pas trop dure.
La couleur Norme : Esthétique < 15 UCV La couleur peut être d origine minérale ou organique. Les éléments minéraux susceptibles de colorer l eau sont le fer (teinte rougeâtre) et le manganèse (teinte noirâtre). Les substances organiques qui donnent une coloration à l eau sont nombreuses. On peut penser aux algues, à la décomposition de végétaux, aux tannins et aux lignines. La turbidité Norme : < 5 UTN La turbidité vient des particules en suspension dans l eau qui diffusent la lumière dont le limon, l argile, les matières organiques et inorganiques en fines particules. Certaines conditions météorologiques peuvent modifier la turbidité d un approvisionnement en eau. Par exemple, les hautes chaleurs en été, les pluies torrentielles et le renversement des lacs à l automne et au printemps sont des facteurs qui augmentent la turbidité. Le ph Norme : entre 6,5 et 8,5 Le ph est une mesure de l activité des ions d hydrogène (H+) contenus dans l eau. Il correspond au logarithme de la concentration des ions H+. L échelle du ph varie entre 0 et 14, soit une forte acidité (0) et une base forte (14). Une eau légèrement acide sera entre 6,5 et 7. Une eau légèrement alcaline sera entre 7,2 et 8,3. La valeur du ph donne donc une idée de son alcalinité et de sa teneur en CO2. Il faut toutefois faire attention, une eau qui a un ph de 7 peut être agressive si la dureté et l alcalinité sont faibles. Le fer (Fe) et le manganèse (Mn) Norme : Esthétique; Fer 0,3 mg/l et Mn 0,05 mg/l Le fer et le manganèse sont souvent présents dans l eau et ce, en quantité variable selon les régions et la provenance de l eau. La norme a été décidée selon une qualité esthétique. En effet, le fer et le manganèse ne sont pas des substances toxiques. Par contre, au-delà de la norme prescrite, ces composantes donnent une couleur et un goût désagréable à l eau et elles sont responsables des taches laissées sur les vêtements et sur les accessoires de plomberie. La dureté totale Norme : Esthétique < 120 mg/l L eau naturelle étant riche en CO2 et en oxygène a un grand pouvoir dissolvant au contact des minéraux comme le
calcite, le gypse et la dolomite. L eau peut les dissoudre et acquérir une dureté de plusieurs milliers de mg/l selon l endroit où elle passe. Les cations qui sont responsables de la dureté sont les cations multivalents. La dureté totale est composée d'environ 80% de dureté calcique et 20% de dureté magnésienne. Dans la dureté calcique, on retrouve seulement le calcium (Ca2+) et dans la dureté magnésienne, on retrouve tous les autres cations multivalents. Dans certains cas, la dureté peut devenir un problème. Par exemple, une dureté trop élevée précipite mal le savon, elle peut donc tacher la vaisselle, laisser des dépôts de calcaire dans les réservoirs d eau chaude et les bouilloires. Par contre, si l eau ne contient pas assez de dureté, celle-ci devient agressive et elle attaque les tuyaux et les autres accessoires par corrosion. Voici comment est classée la dureté : Degré de dureté Concentration en mg/l de CaCO3 Douce 0-60 Modérément douce 60-120 Dure 120-180 Très dure 180 et plus Les chlorures Norme : Proposition < 250 mg/l Les chlorures sont présents dans presque toutes les eaux. Les concentrations sont très variables, pouvant passer d une dizaine de mg/l à plus d un millier de mg/l. La provenance des chlorures peut être due au passage de l eau à travers des percolations de roches sédimentaires, à l'intrusion d eau salée dans les eaux souterraines et à l épandage de chlorure de sodium et de calcium sur les routes. La concentration maximale en chlorure proposée est de 250 mg/l, car à des concentrations supérieures, l eau peut avoir un goût de sel. Les chlorures sont aussi des agents corrosifs à des concentrations élevées. L alcalinité Norme : Proposition entre 30 et 500 mg/l L alcalinité, c est la teneur de l eau en carbonate (CO3), en bicarbonate (HCO3) et en alcali (OH-). Il n existe aucune norme applicable à l alcalinité. L alcalinité de l eau est toutefois considérée acceptable entre 30 et 500 mg/l de CaCO3 et bonne entre 100 et 200 mg/l de CaCO3. Cependant, l alcalinité est le principal facteur de contrôle de l agressivité de
l eau et de son pouvoir incrustant. Une eau agressive a tendance à réagir avec le métal des canalisations et à le corroder alors qu une eau incrustante a tendance à précipiter des sels dans le tuyau et à réduire son diamètre utile. La conductivité Norme : Proposition < 1650 ms/cm La conductivité de l eau est en fonction de son contenu en ions, spécialement de leur capacité à conduire l électricité. La conductivité de l eau est directement liée à la concentration des impuretés présentes dans l eau sous forme ionique. La mesure de la conductivité est influencée par le ph et la température. Il est aussi possible de déduire le résidu sec filtrable par la conductivité. Les nitrates (No3) Norme : < 10 mg/l Les nitrates sont présents un peu partout dans la nature. Les nitrates proviennent de l oxydation de l azote en milieu naturel. La concentration en nitrate dans l eau potable ne doit pas dépasser 10 mg/l, principalement à cause des cas de méthémoglobinémie rapportés chez les jeunes bébés. Cette affection peut être mortelle chez les enfants. Les sulfates Norme : < 500 mg/l Les sulfates proviennent des roches gypseuses et l oxydation des sulfures répandus dans les roches comme les pyrites. Les sulfates les plus fréquemment rencontrés sont le sulfate de sodium, le sulfate d ammonium et le sulfate de magnésium. Au Québec, la concentration de sulfate maximale permise est de 500 mg/l. Bien que l ion de sulfate soit l un des anions les moins toxiques, une concentration de 250 mg/l peut occasionner des problèmes gastro-intestinaux chez les enfants et une concentration de 300 mg/l peut être laxative chez les adultes. En Europe, on considère que l eau est non potable si la concentration en sulfate dépasse 250 mg/l. Analyse bactériologique et chimique L arsenic dépasse la norme de 0.025 mg/l L arsenic est considéré, par santé Canada, comme un produit cancérigène. L OMS recommande 0.010 mg/l. Les coliformes fécaux dépassent la norme de 0 UFC/100 ml Les coliformes sont présents dans le système intestinal et ils se développent à 37 C. La présence de coliformes fécaux atteste une pollution d origine fécale qui est récente. La source de contamination est près de la source en eau. L organisme indicateur est E.Colis.
Les colonies atypiques dépassent la norme de 200 UCF 100ml Cette eau est considérée comme non potable, selon les normes gouvernementales. Les coliformes totaux dépassent la norme de 10 UCF 100ml Lorsqu il y a un astérisque, cela indique qu étant donné le nombre de colonies atypiques élevé, il est probable que le nombre de coliformes totaux soit aussi trop élevé. Entérocoques et streptocoques fécaux dépassent la norme de 0 UFC/100 ml Streptocoques du groupe sérologique D, on les retrouve souvent dans le tractus gastro-intestinal des humains et de plusieurs animaux. Elles sont présentes dans les intestins d environ 75 % des humains. Ils sont aussi susceptibles de contaminer les eaux d approvisionnement, ils sont plutôt typiques des déjections animales. Quant à la persistance des entérocoques dans divers types d eau, elle peut être supérieure à celle des autres organismes indicateurs, notamment en raison de leur résistance notoire aux agents désinfectants.