FRANÇAIS LANGUE SECONDE - IMMERSION 7 e ANNÉE



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FRANÇAIS LANGUE SECONDE - IMMERSION 7 e ANNÉE Nouvelles directions pour le renouveau de l éducation Éducation et Formation professionnelle Manitoba

ISBN : 0-7711-2173-3 Dépôt légal 3 e trimestre 1998 Droits réservés 1998, La Couronne du chef du Manitoba représentée par la ministre de l Éducation et de la Formation professionnelle. Éducation et Formation professionnelle Manitoba, Division du Bureau de l éducation française, 1181, avenue Portage, local 509, Winnipeg (Manitoba) R3G 0T3. Tous les efforts ont été faits pour indiquer les sources d origine et pour respecter la Loi sur le droit d auteur. Si, dans certains cas, des omissions ont lieu, prière d en aviser Éducation et Formation professionnelle Manitoba pour qu elles soient rectifiées. Dans le présent document, le générique masculin est utilisé sans aucune discrimination et uniquement dans le but d alléger le texte.

REMERCIEMENTS Le Bureau de l éducation française et Formation professionnelle Manitoba exprime leurs sincères remerciements aux personnes suivantes : Membres de l équipe manitobaine qui ont participé à l élaboration et à la mise au point du Programme d études en français langue seconde immersion (5-8) Document de mise en œuvre Lucille Bauer enseignant École Leila North Division scolaire Seven Oaks n 0 10 Rebecca Irwin-Toers enseignante École Selkirk Junior High Division scolaire Lord Selkirk n 0 11 Armande Leclair enseignante/administratrice École Lettelier Division scolaire Rivière-Rouge n 0 17 Denise Payment enseignant École Prince-Charles Division scolaire Portage-la-Prairie n 0 24 Eldene Spencer conseiller pédagogique (5-8) Éducation et Formation professionnelle Manitoba, Bureau de l éducation française Marie-France Giasson conseillère pédagogique (5-8) Éducation et Formation professionnelle Manitoba, Bureau de l éducation française Christelle Waldie conseillère pédagogique (5-8) Éducation et Formation professionnelle Manitoba, Bureau de l éducation française Opératrices de traitement de textes Jeannette Perrin-Lévesque Nathalie Montambeault Lisa Vermette Suzanne Sherwood Ginette Tétrault Éducation et Formation professionnelle Manitoba Bureau de l éducation française Éducation et Formation professionnelle Manitoba Bureau de l éducation française Éducation et Formation professionnelle Manitoba Bureau de l éducation française Éducation et Formation professionnelle Manitoba Bureau de l éducation française Éducation et Formation professionnelle Manitoba Bureau de l éducation française

TABLE DES MATIÈRES Remerciements Introduction générale...i Programmes d études 7 e année Tableau synoptique...page 3 La compréhension orale...page 7 Les stratégies d apprentissage et d évaluation Introduction...page 13 Les stratégies d apprentissage et d évaluation La compréhension orale...page 15 La compréhension écrite...page 33 Les stratégies d apprentissage et d évaluation La compréhension écrite...page 39 La production orale...page 65 Les stratégies d apprentissage et d évaluation La production orale...page 71 La production écrite...page 87 Les stratégies d apprentissage et d évaluation La production écrite...page 93 Annexe

Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale i

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1. MISE EN CONTEXTE 1.1 L apprentissage du/en français langue seconde immersion dans la province du Manitoba Le ministère de l Éducation et de la Formation professionnelle de la province du Manitoba établit : quatre matières de base obligatoires : les langues (français et anglais), les mathématiques, les sciences de la nature et les sciences humaines; le français langue seconde immersion a donc le statut d une matière de base; quatre domaines de compétence : l alphabétisation et la communication, la résolution de problèmes, les relations humaines et la technologie. Par ailleurs, depuis 1995, le ministère de l Éducation et de la Formation professionnelle de la province du Manitoba reconnaît le Programme d immersion française dans sa pleine légitimité de Programme scolaire officiel (c est-à-dire un ensemble de cours menant à un diplôme spécifique), au même titre que le Programme anglais, le Programme français et le Programme d études technologiques du secondaire. En septembre 1996, ce statut a été précisé par le document Politique curriculaire pour le Programme d immersion française, publié par le ministère; ce document «fait état des bases légales, didactiques et administratives sur lesquelles repose l approche immersive dans sa planification, sa mise en œuvre et son existence au Manitoba. Il énonce la position du ministère de l Éducation et de la Formation professionnelle du Manitoba quant aux conditions favorisant l atteinte des objectifs du Programme d immersion française au Manitoba». (p. vii) 1.2 L élaboration de résultats d apprentissage en français langue seconde immersion L importance accordée aux matières de base a conduit à énoncer, dans celles-ci et, plus spécifiquement, en français langue seconde immersion, des attentes précisant les habiletés, les connaissances et les attitudes qu un élève a acquises au terme d une année scolaire. Ces attentes sont exprimées en terme de résultats d apprentissage. C est dans cette perspective que la province du Manitoba a participé au Protocole de collaboration concernant l éducation de base dans l Ouest canadien (de la maternelle à la douzième année). En décembre 1993, les ministres de l Éducation des quatre provinces de l Ouest (Manitoba, Saskatchewan, Alberta et Colombie-Britannique), du Territoire du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest ont signé un Protocole de collaboration concernant l éducation de base dans l Ouest canadien (de la maternelle à la douzième année). Cette structure a été mise en place pour concevoir et promouvoir une vision éducative commune à cet ensemble géographique. ii Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale

Sous l égide de ce Protocole, le Cadre commun des résultats d apprentissage en français langue seconde immersion (M-12) a été élaboré, de décembre 1994 à septembre 1996. Les six ministères de l Éducation concernés ont produit ce Cadre commun, en collaboration avec des enseignants, des administrateurs, des parents, des représentants du monde des affaires, des professeurs du niveau postsecondaire et des représentants de la communauté. Ce Cadre commun se compose de deux parties : la présentation d'une vision particulière à l'apprentissage du français langue seconde immersion dans l'ouest et le Nord canadiens et la présentation des résultats d'apprentissage, généraux et spécifiques, qui en découlent. Ce Cadre commun vise à répondre aux besoins des élèves en immersion de l'ouest et du Nord canadiens et intègre les données récentes des sciences du langage, des sciences de l'éducation et de la psychologie. Quant à sa fonction curriculaire, ce Cadre commun permet une harmonisation des résultats d apprentissage en français langue seconde immersion dans l Ouest et le Nord canadiens et sert de socle pour l élaboration des programmes d études par chacune des provinces et chacun des territoires. C est dans cette perspective que ce Cadre commun a servi de base à l élaboration du document Les résultats d apprentissage manitobains en français langue seconde immersion (M-S4), publié, en décembre 1996, par Éducation et Formation professionnelle Manitoba/Bureau de l éducation française. Les résultats d apprentissage manitobains sont, dans l ensemble, très semblables à ceux du Cadre commun : le nombre de résultats d apprentissage qui ont été rajoutés est minime, les réécritures de certains résultats d apprentissage sont elles-aussi minimes; un certain nombre de résultats d apprentissage ont été déplacés en amont, surtout au cycle M-4. 1.3 L optique des résultats d apprentissage La vision de l apprentissage du français langue seconde immersion au Manitoba se cristallise autour de la notion de résultat d'apprentissage : un résultat d'apprentissage décrit le comportement langagier d un élève en précisant les habiletés, les connaissances et les attitudes observables et, dans la mesure du possible, mesurables que cet élève a acquises au terme d'une situation d'apprentissage. Un résultat d'apprentissage n'est donc ni un objectif ni une stratégie d'enseignement ni une norme établissant une performance attendue de la part de l élève. Les résultats d'apprentissage sont présents à toutes les années scolaires, de la maternelle au Secondaire 4. On distingue deux niveaux de résultats d'apprentissage : le résultat d'apprentissage général, qui s'applique de la maternelle à Secondaire 4, est un énoncé général qui décrit ce qu'un élève doit être capable d'accomplir dans un domaine de développement langagier; Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale iii

le résultat d'apprentissage spécifique découle d'un résultat d'apprentissage général donné et se veut un descripteur précis du comportement langagier de l'élève au terme d'une année scolaire déterminée. Le résultat d'apprentissage spécifique permet d'observer ou de mesurer chez l'élève l'acquisition de certaines habiletés, connaissances ou attitudes spécifiques à son niveau. Mais, pour que l'élève puisse atteindre un résultat d'apprentissage spécifique à son année scolaire, il est nécessaire que, dans les années antérieures, des activités d'apprentissage progressives soient mises en place. Il faut que l'élève soit amené graduellement à acquérir une habileté, une connaissance ou une attitude. C'est ainsi que, par exemple, on commencera à travailler un résultat d'apprentissage spécifique qui est terminal en sixième année dans les années qui précèdent de manière à bâtir sur les acquis de l'élève. Dans la même optique, le résultat d'apprentissage spécifique, une fois terminal, fera l'objet, dans les années scolaires subséquentes, d'un réinvestissement continu dans le cadre duquel la tâche devient plus complexe. C'est ainsi que, par exemple, on continuera à travailler un résultat d'apprentissage spécifique fixé en sixième année dans les années qui suivent de manière à approfondir et à élargir les acquis de l'élève. En somme, chaque résultat d apprentissage spécifique s inscrit dans un continuum marqué par les quatre stades suivants : le résultat d apprentissage est terminal et, en aval, au stade de l approfondissement; en amont, il est en voie d acquisition et, dans les années antérieures, au stade de l éveil. L encadré ci-contre décrit plus précisément ces quatre stades. Ce continuum, qui illustre la progression du travail pédagogique à mener, de la maternelle au Secondaire 4, sur les résultats d apprentissage, est présenté, pour chaque résultat d apprentissage, dans le document Les résultats d apprentissage manitobains en français langue seconde immersion (M-S4), publié, en décembre 1996, par Éducation et Formation professionnelle Manitoba/Bureau de l éducation française. La gradation du niveau de difficulté des résultats d'apprentissage d'une année scolaire à l'autre permettra à l'élève de bâtir progressivement le répertoire de ses habiletés, de ses connaissances et de ses attitudes, et, ainsi, d élargir son champ d'autonomie. Bref, dans une telle optique, c est l apprenant qui est au centre du dispositif d apprentissage/enseignement, c est vers lui et son apprentissage que convergent les interventions pédagogiques et, plus largement, le travail pédagogique. iv Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale

Le résultat d apprentissage est au stade de l éveil. L enseignant sensibilise l élève au résultat d apprentissage visé en lui présentant des exemples et des modèles et en lui fournissant des explications générales. Il n est pas attendu que l élève manifeste le comportement langagier qui correspond au résultat d apprentissage visé. Le résultat d apprentissage est en voie d acquisition. L élève, avec l aide et le soutien de l enseignant, peut mettre en œuvre, sous une forme initiale ou partielle, le résultat d apprentissage visé, dans les situations d apprentissage pertinentes. Il n est pas attendu que l élève manifeste, de manière indépendante, le comportement langagier qui correspond au résultat d apprentissage visé. Le résultat d apprentissage est terminal. Il est attendu que l élève manifeste, de manière indépendante, le comportement langagier qui correspond au résultat d apprentissage visé et qu il le mette en œuvre dans toutes les situations d apprentissage pertinentes. Le résultat d apprentissage est au stade de l approfondissement. Il est attendu que l élève manifeste, de manière spontanée et naturelle, le comportement langagier qui correspond au résultat d apprentissage visé et qu il le mette en œuvre dans des situations d apprentissage de plus en plus complexes. Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale v

1.4 La conception des résultats d apprentissage Concevoir les résultats d apprentissage pour l apprentissage du français langue seconde immersion conduit à «penser la discipline», selon trois dimensions, comme l illustre le schéma ci-dessous : cerner son objet : la langue conçue comme une pratique sociale; préciser le statut de la discipline en l occurrence, une «discipline-outil» (en opposition à d autres disciplines mettant davantage l accent sur un contenu) et la relation de celle-ci avec d autres disciplines scolaires en l occurrence, une discipline «poursuivant l expression de la réalité» (Lenoir, 1991, p. 611) (1); déterminer les apprentissages visés dans cette discipline en l occurrence, le développement, par les élèves, d une compétence langagière, eux-mêmes soutenus par des principes régissant l apprentissage de l objet et, plus largement, l apprentissage. (1) D autres disciplines scolaires, toujours selon Lenoir (1991, p. 611), «[poursuivent] la construction de la réalité» (c est le cas des sciences de la nature ou des sciences humaines), d autres encore «[poursuivent] l établissement de relations avec la réalité» (comme l éducation physique ou l éducation à la santé). vi Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale

Plus spécifiquement, les résultats d apprentissage renvoient à une vision de l apprentissage du français langue seconde immersion; celleci s articule en cinq volets : les visées éducatives, les fonctions et le statut de la langue, les principes d apprentissage, les principes d apprentissage d une langue ainsi que les composantes d une compétence langagière; sont organisés en fonction de domaines; portent sur des comportements langagiers de l élève; à ce titre, ils orientent les pratiques pédagogiques et évaluatives. Le schéma ci-dessous présente une visualisation d une telle conception des résultats d apprentissage. Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale vii

1.5 Le dispositif curriculaire en français langue seconde immersion et les programmes d études Le tableau ci-contre présente les documents qui composent le dispositif curriculaire en français langue seconde immersion (M-S4) : à partir du socle élaboré au sein du Protocole, ont été développés les résultats d apprentissage manitobains qui, à leur tour, ont servi de point de départ à l élaboration, d une part des programmes d études, d autre part des normes de performance. Quant aux programmes d études spécifiquement, ils «forment la base de l enseignement, de l apprentissage et de l évaluation dans une matière ou pour un cours donné.» (Nouvelles directions pour le renouveau de l éducation : les bases de l excellence, Éducation et Formation professionnelle Manitoba, 1995, p. 14). Les programmes d études sont des outils de travail visant à orienter les pratiques pédagogiques. Dans cette perspective, les composants d un programme d études se distribuent selon les trois niveaux suivants : Contenu une vision de l apprentissage d une discipline (nature et raison d être de la discipline, principes qui sous-tendent son apprentissage/enseignement) les domaines qui organisent l apprentissage/enseignement de la discipline, dans leur spécificité et dans leurs relations les résultats d apprentissage, généraux et spécifiques, qui articulent les contenus d apprentissage dans cette discipline des pistes pour la mise en œuvre des résultats d apprentissage, destinées aux enseignants, en vue de «faciliter [leur] action au chapitre de la planification, de l intervention et de l évaluation» (Legendre, 1993, p. 1035) niveau axiologique (valeurs) téléologique (finalités) stratégique (moyens) Plus spécifiquement, les programmes d études de français langue seconde immersion visent à orienter la mise en oeuvre, dans les pratiques pédagogiques, des résultats d apprentissage présentés dans le document Les résultats d apprentissage manitobains en français langue seconde immersion (M-S4). Dans cette perspective et sans aucune prétention d exhaustivité, ils avancent, au regard des résultats d apprentissage (terminaux et en voie d acquisition), des propositions (d ordre générique la plupart du temps) pour l enseignement et pour l évaluation, précisent, au besoin, certaines dimensions du contenu notionnel incluses dans certains résultats d apprentissage et recensent des ressources d apprentissage possibles. Les programmes d études illustrent également les diverses dynamiques pédagogiques qui permettent d articuler les résultats d apprentissage entre eux. Par ailleurs, les programmes d études constituent un outil de réflexion sur une pratique pédagogique : en de nombreux endroits en effet, les utilisateurs potentiels de ces programmes d études sont invités à écrire des commentaires et des réflexions ainsi que des notes diverses en regard des propositions pédagogiques avancées. Ce faisant par une démarche homologue en quelque sorte de celle de l élève qui, par l écriture entre autres, réfléchit sur ses apprentissages, l enseignant objective sa propre pratique pédagogique, à partir de trois logiques (d après Develay, 1993, p. 15) : celle des contenus d apprentissage (le programme d études), celle des élèves avec qui il travaille et, enfin, sa propre logique pédagogique (son vécu professionnel, ses croyances, sa vision de la discipline). viii Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale

Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale ix

2. UNE VISION DE L APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS LANGUE SECONDE IMMERSION (M-S4) 2.1 Visées éducatives 1. Encourager chez l élève un intérêt pour la langue française parlée et écrite. 2. Développer chez l élève une compétence langagière qui lui permette de comprendre des discours oraux et écrits, tout en prêtant une attention particulière aux caractéristiques de la communication médiatique. 3. Développer chez l élève une compétence langagière qui lui permette de produire des discours oraux et écrits, tout en prêtant une attention particulière aux caractéristiques de la communication médiatique. 4. Développer chez l élève une compétence langagière qui lui permette d utiliser la langue française comme outil d apprentissage. 5. Développer chez l élève une compétence langagière qui lui permette d utiliser la langue française comme outil de structuration cognitive (par exemple : observer, explorer, analyser, inférer, synthétiser, évaluer, résoudre des problèmes, intégrer à ses connaissances de nouvelles informations sur les langues et sur le monde qui l entoure). 6. Promouvoir, par l utilisation de la langue dans des expériences significatives de communication, l épanouissement personnel, intellectuel et social de l élève. 7. Développer chez l élève une attitude positive envers la langue française et les cultures francophones telles qu elles se vivent dans l espace francophone régional, national et international. 2.2 Fonctions et statut de la langue La langue est, par nature, un système ambivalent : d une part, elle est ce qui façonne l individu au plus profond de lui-même, au plan cognitif comme dans son attitude culturelle vis-à-vis du monde. D autre part, elle est un outil qui satisfait le besoin humain de communiquer : s'exprimer en tant qu'individu, véhiculer des pensées. La langue est aussi un instrument qui permet l'accès à de nouvelles informations et la construction de nouvelles connaissances. Le processus d'acquisition de la langue est intimement lié au développement personnel de l'individu. Il s'opère à mesure que celui-ci explore, qu'il cherche à comprendre le monde qui l'entoure ainsi que ses propres pensées, qu'il cherche à communiquer ses expériences et ses sentiments. Bref, en immersion, la langue est à la fois un instrument de communication, dans ses dimensions linguistique (les mots dans leur sens et dans leur forme ainsi que dans leur agencement selon des règles), discursive (cohérence et cohésion des messages) et pragmatique (prise en compte de la situation de communication et de l intention de communication), un outil d'apprentissage et de structuration cognitive, un vecteur de croissance personnelle, intellectuelle et sociale ainsi que de sensibilisation aux cultures francophones. En immersion, la langue française est par ailleurs à la fois objet et véhicule d'apprentissage. L'école a donc pour rôle de faire vivre aux élèves une variété d'expériences au cours desquelles ils poursuivront leur découverte du monde tout en apprenant une langue nouvelle. x Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale

2.3 Principes d apprentissage L'apprentissage d'une langue, comme tout apprentissage, est un processus, personnel et social, qui se manifeste par la responsabilisation de l'élève face à la construction de ses savoirs et à leur utilisation dans des contextes de plus en plus variés et complexes. C'est en cheminant dans ce processus que l'élève élargit progressivement son champ d'autonomie. Les recherches dans le domaine de la psychologie cognitive ont permis de dégager six principes d apprentissage qui permettent de porter un regard nouveau sur les actes pédagogiques les plus susceptibles de favoriser l acquisition, l intégration et la réutilisation des connaissances. L apprentissage est plus efficace et plus durable lorsque l apprenant est actif dans la construction de son savoir : l acquisition de connaissances ou l intériorisation de l information est un processus personnel et progressif qui exige une activité mentale continue. L apprentissage est plus efficace lorsque l apprenant réussit à établir des liens entre les nouvelles connaissances et les connaissances antérieures. L organisation des connaissances en réseaux favorise chez l apprenant l intégration et la réutilisation fonctionnelle des connaissances : plus les connaissances sont organisées sous forme de schémas ou de réseaux, plus il est facile pour l élève de les retenir et de les récupérer dans sa mémoire. Le transfert des connaissances est maximisé chez l apprenant lorsque l enseignement tient compte des trois types de connaissances dans l apprentissage : les connaissances de contenu (connaissances déclaratives), celles qui portent sur les stratégies d utilisation (connaissances procédurales) et celles relatives aux conditions ou au contexte d utilisation (connaissances conditionnelles). Pour que l apprenant soit en mesure d appliquer ce qu il a appris à toute autre situation, il faudra qu il détermine quelles connaissances utiliser, comment les utiliser, quand et pourquoi les utiliser. L acquisition des stratégies cognitives (qui portent sur le traitement de l information) et métacognitives (qui se caractérisent par une réflexion sur l acte cognitif lui-même ou sur le processus d apprentissage) permet à l apprenant de réaliser le plus efficacement possible ses projets de communication et, plus globalement, son projet d apprentissage. La motivation scolaire repose sur les perceptions qu a l élève de ses habiletés, de ses capacités d apprentissage, de la valeur et des difficultés de la tâche et, enfin, de ses chances de réussite. La motivation scolaire détermine le niveau de son engagement, le degré de sa participation et la persévérance qu il apportera à la tâche. Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale xi

2.4 Principes d'apprentissage d'une langue On sait que les élèves apprennent mieux, en contexte scolaire, la langue cible quand celle-ci est considérée comme un outil de communication; quand celle-ci est considérée dans sa totalité, comme une pratique globale et sociale; quand ils ont de nombreuses occasions de l utiliser, de manière significative, en particulier en situation d interaction; quand ils sont exposés à une grande variété de discours et de textes; quand ils sont exposés à d excellents modèles de langue; quand la pratique de la langue est enrichie par des apprentissages spécifiques portant sur certains aspects du fonctionnement de la langue et des textes/discours; quand l apprentissage est porté par la dynamique du sens; quand il y a un climat de confiance qui favorise en particulier la prise de risque; quand les situations d apprentissage sont signifiantes et interactives; quand les situations d apprentissage tiennent compte des intérêts et des besoins des élèves; quand il y a de nombreux et fréquents contacts avec le monde francophone et sa diversité linguistique et culturelle; quand les modalités d évaluation reflètent et soutiennent ces principes d apprentissage; etc. La mise en œuvre de ces principes d'apprentissage se traduit en quatre types d approches didactiques complémentaires : une approche centrée sur l'apprenant : les besoins des élèves et leurs styles d'apprentissage ainsi que leurs intelligences multiples jouent un rôle déterminant dans le choix et le déroulement des activités, dans le choix des résultats d'apprentissage à travailler et dans la sélection des stratégies et des méthodes d'enseignement et d'évaluation. L'enseignant doit régulièrement observer les forces et les faiblesses de ses élèves et mettre ainsi en évidence les éléments d'apprentissage maîtrisés et ceux qui ont besoin d'être approfondis. Les activités d'apprentissage seront ainsi plus pertinentes et offriront à chacun la possibilité de progresser à son rythme. une approche à la fois communicative/expérientielle et analytique : les élèves doivent être actifs dans l'apprentissage d'une langue. Ils doivent construire le sens de ce qu'ils observent, voient ou visionnent, entendent ou lisent. Dans une classe d'immersion, les élèves doivent être appelés à manipuler des idées, des concepts, la langue elle-même. Ils doivent donc être engagés dans des activités signifiantes qui requièrent l'emploi authentique de la langue dans des situations interactives. Cette interaction (élève/- enseignant ou élève/élève) est particulièrement importante puisque c'est par ce processus, au cours duquel les individus interagissent pour exprimer des besoins, des concepts et des idées, que se «négocie le sens». Autant la pratique de la langue est, pour l'élève, une condition nécessaire à son apprentissage, autant cette pratique doit être accompagnée d'une réflexion sur le fonctionnement de la langue. L'enseignant doit encourager l'élève à faire un retour sur la forme de la communication pour en préciser le sens. C'est ainsi que se «négocie la forme». C'est dans cette perspective que l'apprentissage de la langue doit se faire : en contexte et non de façon isolée. xii Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale

Ce retour sur le fonctionnement de la langue porte également sur les rapports entre la langue première de l'élève et la langue française. Certaines caractéristiques de la première sont transférables à l'apprentissage de la seconde; ces transferts constituent donc, pour l'élève, des facteurs facilitateurs. Mais d'autres caractéristiques de la langue première de l'élève constituent une source d'interférence qui peut induire l'élève en erreur. Il importe donc de considérer la langue première comme un point de départ pour formuler des hypothèses sur la langue française; mais ces hypothèses doivent être vérifiées jusqu'à ce que l'utilisation d'un mot ou d'une expression française correspondant soit devenue un automatisme. une approche cognitive : le développement chez l élève d'une compétence communicative ne peut pas se dissocier de celui d'une compétence cognitive. Les élèves d'immersion doivent donc être amenés à observer, explorer, prédire en formulant des hypothèses, analyser, inférer, faire la synthèse de ce qu'ils écoutent et visionnent, lisent ou produisent pour confirmer, infirmer ou intégrer de nouvelles informations, faire preuve de raisonnement critique, et cela dans leur langue première comme en langue française. une approche stratégique : les activités d'apprentissage doivent amener l'élève à développer un éventail de stratégies et à lui faire prendre conscience de leur efficacité dans la réalisation de ses projets de communication en langue française. pour comprendre : à l'oral comme à l'écrit, les élèves doivent prendre conscience des indices qui les aident à comprendre (gestes, intonations, images, etc.) ainsi que des moyens qui favorisent leur compréhension tels que leur vécu, leurs connaissances antérieures. Ils doivent également s'habituer à indiquer sans crainte à leur interlocuteur qu'ils ne comprennent pas où à lui poser des questions pour soutenir leur compréhension; mais ils doivent aussi comprendre que l'on peut tolérer une certaine ambiguïté. Ils doivent enfin évaluer l'efficacité des divers moyens qu'ils mettent en œuvre pour réaliser leur projet d'écoute et de visionnement ou de lecture. pour s'exprimer : à l'oral comme à l'écrit, les élèves doivent planifier ce qu'ils vont dire ou écrire, en fonction de la situation de communication, de leur intention de communication et des caractéristiques du public, décider comment ils vont exprimer leurs idées (choix de vocabulaire, de structure, etc.) et faire un retour critique sur leur production. Par ailleurs, pour compenser d'éventuelles limites de la compétence de production en langue française, ils doivent prendre conscience des diverses stratégies verbales et non verbales sur lesquelles ils peuvent s'appuyer pour véhiculer le sens de leurs messages (paraphrases, gestes, etc.) En utilisant (savoir-faire) les connaissances acquises (savoirs) dans des contextes signifiants et variés (transfert), l'élève élargit son champ d'autonomie. 2.5 Composantes d'une compétence langagière en français langue seconde immersion Le tableau ci-après présente une vue d'ensemble des compétences que l'élève d'immersion développera durant sa scolarité en immersion. Par le terme «compétence», on désigne un ensemble intégré d habiletés, de connaissances et d attitudes permettant d effectuer des tâches précises et d exercer des fonctions dans un domaine d activités donné (d après le Conseil supérieur de l Éducation, 1987, p. 15). Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale xiii

xiv Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale Compétence cognitive Capacité de comprendre et de manipuler de l information à des fins de raisonnement Traitement de l information : repérage sélection regroupement inférence évaluation Utilisation des connaissances acquises : connaissance compréhension application analyse synthèse évaluation Compétence stratégique Capacité de se doter de stratégies de résolution de problèmes propres à la langue stratégies de communication : fonction de compensation stratégies d apprentissage : fonction de planification et de gestion Compétence communicative Capacité d actualiser, en situation de communication, les dimensions pragmatique, sociolinguistique, linguistique et discursive de tout acte de communication Compétence pragmatique Prise en compte, dans l usage de la langue, de la situation de communication et de l intention de communication Compétence illocutoire* Les fonctions : instrumentale régulatoire interactive personnelle imaginative heuristique informative (voir à la page suivante le tableau explicatif «Les sept fonctions du langage») Compétence sociolinguistique registres de langue variantes dialectales/ régionales références et pratiques culturelles Compétence organisationnelle Prise en compte de la structure formelle de la langue Compétence discursive cohérence sémantique cohésion formelle organisation des types de textes et des structures textuelles Compétence linguistique morphologie syntaxe lexique orthographe Les composantes d une compétence communicative d après Bachman (1990, p. 87) * La compétence illocutoire est relative à l intention de communication visée, aux raisons pour lesquelles la langue est utilisée. Compétence socioculturelle Capacité de manifester une attitude positive envers la langue française et les cultures francophones, et de valoriser l apprentissage du français comme un outil de développement personnel, intellectuel et social plaisir à utiliser la langue française comme moyen de communication appréciation des produits culturels : livres, films, musique, journaux, revues, etc. recherche de contacts avec des locuteurs natifs intérêt pour la langue française parlée et écrite attitude positive envers la langue française et les cultures francophones telles qu elles se vivent dans l espace francophone régional, national et international ouverture aux langues et aux cultures du monde

Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale xv Les sept fonctions du langage (d après Halliday, 1973) instrumentale Fonctions Exemples d activités orales Exemples d activités écrites axée sur la satisfaction de besoins divers, l obtention de biens et de services régulatoire utilisée pour influer sur le comportement d autrui interactive utilisée pour entrer en contact avec l environnement personnelle permet à son auteur d exprimer son caractère unique, sa conscience de soi, ses émotions, ses sentiments, ses opinions, ses goûts imaginative sert à se créer un environnement de son cru, entièrement fictif, à explorer le langage, à se construire un imaginaire heuristique recouvre l ensemble des types d interrogations qu on apprend à se poser dans sa recherche du savoir Informative permet de transmettre ou de se donner de l information diverse conversation annonce publicitaire directive geste jeu dramatique conversation débat mise en commun discussion discussion débat mise en commun annonce conter une histoire mise en scène jeu dramatique entrevue discussion dirigée questionnement didactique rapport oral conversation notes lettre d affaires lettre d opinion annonce publicitaire directive règlement instruction correspondance journal intime journal dialogué réaction à la lecture de textes littéraires petites annonces lecture et rédaction d histoires et de poèmes scénario questionnaire analytique recherche guidée schéma conceptuel journal de bord notes de cours lecture et rédaction d articles de journaux et de revues lecture et composition de cartes, tableaux recherche et prise de notes pour faire un rapport

3. LES DOMAINES DE L APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS LANGUE SECONDE IMMERSION (M-S4) ET LES RÉSULTATS D APPRENTISSAGE GÉNÉRAUX 3.1 Les réalités langagières correspondant à l apprentissage du français langue seconde immersion (M-S4) ont été regroupées en cinq domaines; ceux-ci sont envisagés à un double niveau : au niveau du design curriculaire, les réalités langagières sont, pour ainsi dire, mises à plat : les domaines font alors fonction d organisateurs conceptuels de l apprentissage du français (schéma A ci-dessous); au niveau de la pratique pédagogique par contre, ces cinq domaines s inscrivent, comme l illustre le schéma B ci-dessous, dans une dynamique enclenchée par la situation d apprentissage. Schéma A Schéma B Les quatre domaines langagiers (qui intègrent la dimension médiatique (1)) compréhension orale et écrite, production orale et écrite mettent l'accent sur les besoins de communication, sur la reconstruction ou la construction du sens, sur l'acquisition de compétences et sur l utilisation des stratégies qui caractérisent un bon communicateur. Quant à la dimension plus spécifiquement culturelle de l'apprentissage langagier, elle est intégrée à ces quatre domaines dans la mesure où elle ne peut être dissociée d'un travail sur les discours oraux et écrits. Cette dimension revêt des proportions plus larges, puisque l apprentissage de la langue seconde touche à la valorisation, par l'élève, de son apprentissage du français comme outil de développement personnel, intellectuel et social. Ce domaine a été placé au centre des schémas ci-dessus, dans la mesure où il est en constante interaction avec chacun des quatre autres domaines. Il va de soi par ailleurs que le contexte, les situations et les activités d'apprentissage mis en place par l'enseignant jouent un rôle important dans l'instauration d'un climat qui favorise cette valorisation de l'apprentissage du français. (1) Le rôle de plus en plus croissant des médias et des technologies de l'information et de la communication exemples : journaux, magazines, publicités écrites, orales ou audiovisuelles, émissions d'information radiophoniques et télévisuelles, disques optiques compacts (cédéroms), Internet ainsi que l'impact qu'ils ont dans la vie des élèves sont à l'origine d'une telle inclusion. La perspective essentielle du travail sur les messages médiatiques vise à amener les élèves à décoder (c'est-à-dire mettre en évidence la manière dont le message est construit, faire apparaître les façons par lesquelles il véhicule du sens, démonter les mécanismes de production de sens) et à évaluer les messages médiatiques, et, ce faisant, à développer chez les élèves une littératie médiatique. xvi Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale

3.2 Ces cinq domaines ont été ici envisagés comme des entités pour que leurs composants et les résultats d'apprentissage qui s'y rattachent puissent être cernés aussi finement que possible. Il va de soi cependant que ces domaines et les résultats d'apprentissage qui leur correspondent sont intégrés dans une pratique pédagogique : c'est autour du projet d'apprentissage de l'élève et, conséquemment, des interventions pédagogiques correspondantes de l'enseignant que s'articulent et se travaillent conjointement les résultats d'apprentissage. C est ainsi que l on pourra regrouper deux domaines selon qu ils portent l un et l autre sur la compréhension ou sur la production, selon qu ils ont trait tous deux à la communication orale ou à la communication écrite. D autres agencements entre les domaines sont également possibles : les deux domaines de compréhension et un domaine de production, un domaine de compréhension et les deux domaines de production. D autres liens, d ordre divers (ex. : un thème, un événement hors école auquel on rattache des apprentissages, un projet à réaliser, une situation qui comporte la résolution d un problème) peuvent, eux aussi, articuler des domaines entre eux, ou rassembler, au delà des domaines, des résultats d apprentissage pertinents. Bref, comme l illustre le schéma B ci-contre, les domaines et les résultats d apprentissage qui leur correspondent s agencent, pour leur mise en œuvre pédagogique, autour d une situation d apprentissage. 3.3 Dans les deux domaines de compréhension orale et écrite, l'orientation retenue fait de l'élève un récepteur actif dans la reconstruction du sens des messages. Cette reconstruction du sens s'effectue en contexte et est guidée par l'intention de communication de l'élève. C'est ainsi que celui-ci comprend une variété de discours oraux et écrits et, plus largement, de messages (dont les supports sont d'ordre oral, textuel, visuel, médiatique ou informatique) pour satisfaire, d'une part un besoin d'information, d'autre part un besoin d'imaginaire, de divertissement et d'esthétique. Les résultats d'apprentissage généraux en compréhension orale CO1 et CO2 et leurs homologues en compréhension écrite CÉ1 et CÉ2 concrétisent respectivement cette orientation. Par ailleurs, les discours oraux et écrits, ainsi que les messages visuels et sonores qui font l'objet de pratiques de compréhension, constituent un vecteur au développement, chez l'élève, d'une attitude positive envers la langue française et les cultures francophones. C'est le sens des résultats d'apprentissage généraux CO3, en compréhension orale, et CÉ3, en compréhension écrite. Mais la pratique de la compréhension orale et écrite, aussi significative soit-elle, n'est en ellemême qu'une condition nécessaire mais non suffisante à son apprentissage. Elle doit s'accompagner d'une instrumentation de l'élève quant aux stratégies et aux connaissances. C'est le sens des résultats d'apprentissage généraux, CO4 et CO5 d'une part, CÉ4 et CÉ5 d'autre part. La reconstruction du sens s'effectue en effet par le biais d'un processus qui comporte deux volets : la planification et la gestion. Lors du premier volet (CO4 et CÉ4), l'élève prépare son projet d'écoute/de visionnement ou de lecture : c'est ainsi que, pour orienter sa compréhension, il précise son intention de communication, fait des prédictions sur le contenu du discours ou du texte, fait appel à ses connaissances antérieures, anticipe une structure textuelle, etc. C'est également pour faciliter sa compréhension que, lors du second volet la gestion (CO5 et CÉ5), l'élève régule sa compréhension en mettant en œuvre les stratégies et les connaissances appropriées : c'est ainsi qu'il utilise des informations du discours oral ou écrit pour ajuster sa compréhension et faire de nouvelles prédictions, qu'il utilise divers Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale xvii

moyens pour soutenir sa compréhension, qu'il utilise ses connaissances de la langue, qu'il évalue l'efficacité des moyens prévus pour réaliser son intention de communication, etc. Dans cette perspective, les résultats d'apprentissage généraux CO4 et CÉ4 d une part, CO5 et CÉ5 d autre part, expriment la volonté de mettre à la disposition de l'élève un répertoire de stratégies dans lequel il puisera selon la situation. Ces résultats d'apprentissage généraux s'inscrivent dans la perspective d'un profil de sortie de l'élève axé sur l'autonomie hors école. C'est donc par une planification et une gestion efficaces de sa compréhension que l'élève reconstruit le sens des discours oraux et écrits en s'appropriant le contenu et la structure de ceux-ci, pour satisfaire un besoin d'information, d'imaginaire, de divertissement, et d'esthétique. Par ailleurs, une telle perspective d'apprentissage doit s'appliquer systématiquement, de la maternelle au Secondaire 4, en vue d'amener l'élève à élargir progressivement son champ d'autonomie en compréhension. 3.4 Quant aux deux domaines de production orale et écrite, ils se présentent, dans l'ensemble, selon une visée homologue à celle retenue dans les domaines de la compréhension. Celle-ci fait de l'élève un agent actif dans la construction du sens des messages. Cette construction du sens s'effectue en contexte et est guidée par l'intention de communication de l'élève. C'est ainsi que celui-ci parle et écrit, soit pour transmettre de l'information selon son intention de communication (en production orale et écrite) et pour satisfaire un besoin d'interaction sociale (en production orale), soit pour explorer le langage et pour divertir (en production orale), soit encore pour satisfaire un besoin d'imaginaire, pour proposer une vision du monde et pour explorer le langage (en production écrite). Les résultats d'apprentissage généraux en production orale PO1 et PO2 et leurs homologues en production écrite PÉ1 et PÉ2 concrétisent respectivement cette orientation. Par ailleurs, l'élève doit accorder à la forme dans laquelle il formule ses messages toute l'attention qu'elle mérite : la clarté et la correction des messages, requises par la situation de communication, interviendront nécessairement dans les productions orales et écrites de l'élève. C'est le sens des résultats d'apprentissage généraux PO3 en production orale et PÉ3 en production écrite. Les résultats d'apprentissage spécifiques décrivent les comportements attendus dans les cas les plus fréquents (les cas usuels). Dans les cas particuliers, l'élève pourra faire appel à des moyens qui lui permettront d'utiliser la forme correcte du message à transmettre (outils de référence, notes, consultations). Mais, comme en compréhension, la pratique de la production orale et écrite, aussi significative soit-elle, n'est en elle-même qu'une condition nécessaire mais non suffisante à son apprentissage. Elle doit s'accompagner d'une instrumentation de l'élève quant aux stratégies et aux connaissances. C'est le sens des résultats d'apprentissage généraux, PO4 et PO5 d'une part, PÉ4 et PÉ5 d'autre part. La construction du sens s'effectue en effet par le biais d'un processus qui comprend deux volets : la planification et la gestion. Lors du premier volet (PO4 et PÉ4), l'élève se prépare à sa production orale ou écrite : il analyse la situation de communication. C'est ainsi qu'il participe à un remue-méninges pour explorer les différents aspects du sujet, qu'il précise son sujet et son intention de communication, qu'il identifie son public, qu'il organise le contenu de sa production, qu'il établit un plan de travail, etc. Durant la production orale ou écrite, l'élève met en œuvre les stratégies et les connaissances appropriées : lors du second xviii Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale

volet, il gère sa production orale (PO5) ou écrite (PÉ5 et PÉ3). C'est ainsi qu'il tire profit de sa planification, qu'il ajuste le débit et le volume au besoin, qu'il tient compte des réactions de son public et s'ajuste en conséquence, qu'il assure le bon déroulement de la discussion de groupe, qu'il rédige une ébauche de son texte et qu'il procède aux améliorations pertinentes, qu'il vérifie les règles grammaticales, qu'il a recours à diverses stratégies pour orthographier correctement les mots, qu'il consulte des outils de référence, qu'il modifie son texte pour l'enrichir, qu'il s'assure que la présentation finale de son texte est appropriée à la situation de communication, etc. Tout comme en compréhension, c'est donc par une planification et une gestion efficaces de sa production que l'élève construit le sens de ses messages, en élaborant le contenu, l'organisation et la forme de ceux-ci, pour transmettre de l'information selon son intention de communication, pour satisfaire un besoin d'interaction sociale, pour explorer le langage, pour divertir, pour satisfaire un besoin d'imaginaire, pour proposer une vision du monde et pour explorer le langage. Par ailleurs, une telle perspective d'apprentissage doit s'appliquer systématiquement, de la maternelle au Secondaire 4, en vue d'amener l'élève à élargir son champ d'autonomie en production. 3.5 Tableaux de spécifications des domaines Le tableau de spécifications ci-dessous indique l importance relative que le programme d études accorde au travail pédagogique à mener sur les quatre domaines langagiers, et, conséquemment, à l évaluation des apprentissages sur chacun d eux. Ces pourcentages qui permettent une certaine flexibilité en fonction des besoins d apprentissage des élèves ont une validité qui porte sur l ensemble d une année scolaire. Années Scolaires Domaines Compréhension orale Compréhension écrite Production Orale Production écrite 1 4 30 % - 40 % 10 % - 20 % 30 % - 40 % 10 % - 20 % 5 8 25 % - 30 % 20 % - 25 % 25 % - 30 % 20 % - 25 % S1 S4 20 % - 30 % 20 % - 30 % 20 % - 30 % 20 % - 30 % Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale xix

par domaine Les tableaux de spécifications ci-dessous et ci-contre indiquent l importance relative que le programme d études accorde aux diverses dimensions qui orientent le travail pédagogique à mener sur chacun des domaines langagiers, et, conséquemment, à l évaluation des apprentissages sur chacune de ces dimensions. En compréhension orale et écrite, trois niveaux de compréhension orientent l apprentissage/enseignement de la compréhension et son évaluation : la compréhension littérale, qui permet de relever ou d identifier des informations explicitement fournies par le texte ou le discours; la compréhension interprétative, qui s intéresse aux dimensions implicites du texte ou du discours : mettre en évidence des relations, tirer des conclusions, établir des inférences, saisir l intention de l auteur, etc.; la compréhension critique, qui fait appel particulièrement au jugement personnel à partir de critères préétablis ou de critères intériorisés, permettant de se situer par rapport au texte ou au discours et à l auteur. Niveaux de compréhension Années scolaires Compréhension (orale ou écrite) littérale interprétative critique 1-4 35 % 35 % 30 % 5-6 25 % 35 % 40 % 7-8 20 % 40 % 40 % S1 - S4 15 % 35 % 50 % En production orale et écrite, quatre critères orientent l apprentissage/enseignement de la production et son évaluation (en particulier dans le cadre des tests provinciaux basés sur les normes) : le contenu : choix des idées (informations, événements, émotions, opinions, points de vue, etc.) à transmettre ainsi que des détails (faits, preuves, anecdotes, exemples, descriptions, caractéristiques, etc.) servant à appuyer, à développer et à illustrer celles-ci; xx Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale

l organisation : construction du texte ou du discours (mise en place et maintien d une intention de communication, agencement des idées et des paragraphes, établissement de liens entre les diverses parties, présence d une introduction et d une conclusion, utilisation d autres moyens discursifs et linguistiques marquant la cohérence sémantique et la cohésion formelle, etc.); le style : imprégnation du texte ou du discours d une marque personnelle (ton, touche personnelle, voix; attitude à l égard du sujet; conscience du récepteur; intérêt et engagement envers la tâche; utilisation originale des divers éléments discursifs et linguistiques pour susciter et maintenir l intérêt du destinataire, pour produire des effets particuliers, pour mettre en évidence l intention de communication; etc.); les règles de la langue : emploi correct de l orthographe d usage et grammaticale, de la ponctuation, du lexique et de la syntaxe, en vue de la transmission d un message exempt d ambiguïté. Critères Années scolaires Production orale Contenu Organisation Style Règles de la langue 1-4 35 % 25 % 25 % 15 % 5-6 30 % 25 % 25 % 20 % 7-8 25 % 25 % 25 % 25 % S1 - S4 25 % 25 % 25 % 25 % Critères Années scolaires Production écrite Contenu Organisation Style Règles de la langue 1-4 40 % 20 % 20 % 20 % 5-6 35 % 25 % 20 % 20 % 7-8 30 % 25 % 25 % 20 % S1 - S4 25 % 25 % 25 % 25 % 3.6 Le présent document marque une évolution par rapport aux programmes d études de français langue seconde immersion des années 1980. L accent placé sur le développement, par l élève, d une compétence langagière, déjà perceptible dans la formulation même des objectifs terminaux présentés dans ceux-ci, s incarne désormais, entièrement et explicitement, dans les résultats d apprentissage (voir ci-avant en 1.3). Les Programme d études document de mise en œuvre/introduction générale xxi