28/03/2004 - Par ornithomedia.com La réserve naturelle du marais d'yves La réserve naturelle du Marais d'yves, située sur la côte atlantique française, est une zone remarquable pour le stationnement des canards et des petits échassiers. Sa visite strictement réglementé, permet d'excellentes observations. Page 1/6 - La réserve naturelle du marais d'yves La réserve naturelle du Marais d'yves, située sur la côte atlantique française, est principalement constituée d'une ancienne lagune côtière peu profonde recevant de l'eau de mer uniquement aux grandes marées. Il s'agit d'une zone remarquable pour le stationnement des canards et des petits échassiers, surtout en hiver et au printemps. Envol d'huitriers-pie - Copyright 2003 Réserve Naturelle du Marais d'yves - Photo : Vincent Delecour Une visite de la réserve, gérée par la Ligue pour la Protection des Oiseaux, est strictement réglementé, permet d'excellentes observations à marée haute. Ce dossier vous est proposé en partenariat avec la Réserve Naturelle des Marais d'yves Page 2/6 - Historique Ce territoire était encore immergé à l'époque romaine quand sédiments argileux, cordons dunaires et galets le coupèrent définitivement de l'océan vers l'an mille. Depuis 2 500 ans en effet, le vent, la houle et les courants déposent des sables et des galets, d'où la naissance des cordons dunaires. La mer sédimente des vases imperméables, appelées "Bri marin" où prend place le marais. C'est sur deux cordons s'enracinant sur l'ancienne île de Châtelaillon que s'inscrit le territoire de la Réserve. Ils circonscrivent une vaste lagune aux eaux saumâtres. Page 1 / 7
Situation géographique L'homme ne tarda pas à exploiter le sable, faisant apparaître des fossés et dépressions; la nappe phréatique, laisse apparaître des plans d'eau douce complémentaires à la lagune saumâtre, parfois encore inondée par les tempêtes. Vue de la lagune de la réserve du marais d'yves (Charente-Maritime). Photo : R.N. des marais d'yves A la fin du dernier millénaire avant notre ère, d'immenses plages d'alluvions s'étendent depuis le retrait de la mer sur la rive droite de la Charente. La Gères, petite rivière qui prend sa source à Saint-Mard, se jette dans la Baie d'yves. Mais au Moyen-Age, son embouchure est comblée par le sable et les galets, formant une vaste dépression marécageuse. Il faudra attendre le début du XIX ème siècle pour que le creusement du canal de Charras détourne les eaux de la Gères dans la Charente et permette le drainage du marais d'yves situé en-dessous du niveau des fortes marées. Page 3/6 - Description Page 2 / 7
Accès à la réserve La Réserve Naturelle du Marais d'yves s'étend sur 192 ha. De nombreux habitats se succèdent : estran vaseux, dunes sèches et pannes, marais et roselières, prairies humides, haies de tamaris, bosquets et fourrés composent une belle mosaïque, accueillant une multitude d'espèces végétales (500), comme le Cynoglosse des dunes, plante endémique française de la Bretagne à la Charente-Maritime, inféodée aux sables des dunes, la Renoncule à feuilles d'ophioglosse préférant les dépressions longuement inondables, l'orchis parfumé les sables temporairement humides, ou la Centaurée jaune tardive les pelouses sablonneuses légèrement humectées en eau douce... Iris fétide (Iris foetidissima). Les graines de l'iris fétide illuminent les sous-bois de la Réserve Naturelle du Marais d'yves. Sans oublier les batraciens, insectes, mammifères et les nombreux oiseaux. Page 4/6 - Gestion La réserve est gérée par la Ligue pour la Protection des Oiseaux. Depuis novembre 1987, un troupeau de vaches et de chevaux de race rustique Highland, est chargé de "tondre", favorisant ainsi la nidification d'une avifaune fragile et le développement d'espèces végétales patrimoniales telles que Cripsis aculeata, une petite graminée de plus en plus rare. Page 3 / 7
Le niveau de l'eau de la réserve est optimisé pour favoriser les stationnements d'oiseaux. Photo : R.N. du marais d'yves Ces prairies accueillent pour leur reproduction la Cigogne blanche (Ciconia ciconia), la Bergeronnette printanière (Motacilla flava) et le Tarier pâtre (Saxicola torquata). La gestion de l'eau fait appel à une pompe photovoltaïque. Ainsi, en hiver, les niveaux d'eau sur la lagune seront maintenus volontairement importants pour favoriser l'accueil des Oies cendrées (Anser anser) et autres nombreux canards. Dès la fin du printemps, l'envoi d'eau sur la lagune essaie de limiter un assèchement total alors défavorable aux limicoles. Page 5/6 - Les oiseaux De par sa configuration, la réserve du marais d'yves est l'un des sites du littoral atlantique où l'observation de l'avifaune migratrice est la plus aisée. A quelques mètres, des milliers d'échassiers et de canards offrent le spectacle de la vie sauvage. En hiver La marée haute est le meilleur moment pour observer les oiseaux, car ceux-ci se rassemblent alors sur la lagune servant de refuge. Page 4 / 7
Le Pluvier argenté (Pluvialis squatarola) hiverne dans les marais d'yves Photo : Joël Bruezière En hiver, de nombreux Canards colvert (Anas platyrhynchos), pilet (Anas acuta), souchet (Anas clypeata), siffleurs (A. penelope) et Fuligules milouin (Aythya ferina) peuvent être observés, accompagnés par des Bernaches cravant (Branta bernicla) et des Foulques macroule (Fulica atra). Parmi les centaines d'espèces classiques, des canards exceptionnels, comme le Canard à front blanc (anas americana) - une donnée en février 1998 - ou la Sarcelle élégante (Anas formosa) - une donnée en mars 1983 - doivent être recherchés. Plusieurs limicoles sont présents en hivernage, en particulier la Barge à queue noire (Limosa limosa), le Bécasseau variable (Calidris alpina), la Bécassine des marais (Gallinago gallinago), le Combattant varié (Philomachus pugnax), l'huîtrier-pie (Haematopus ostralegus), le Pluvier argenté (Pluvialis squatarola) et le Courlis cendré (Numenius arquata). Le Canard à front blanc (Anas americana) doit être recherché en hiver parmi les Canards siffleurs (Anas penelope) Photo : Aurélien Audevard Le Busard des roseaux (Circus aeruginosus), le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) et le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) patrouillent régulièrement, provoquant les envols des oiseaux paniqués. L'Aigrette garzette (Egretta garzetta), la Grande Aigrette (Egretta alba) et la Spatule blanche (Platalea leucorodia) passent désormais la mauvaise saison dans le secteur. Un dortoir important de Mouettes rieuses (Larus ridibundus), de Goélands cendrés (Larus canus) et de Mouettes mélanocéphales (Larus melanocephalus) se forme sur la lagune à cette période. La Rémiz penduline (Remiz pendulinus) et la Panure à moustaches (Panurus biarmicus) fréquentent les petites roselières des anciennes sablières au nord de la réserve. En période de reproduction Le Petit Gravelot (Charadrius dubius) niche dans les dunes longeant la Baie d'yves. Le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), l'echasse blanche (Himantopus himantopus), le Chevalier gambette (Tringa totanus) nichent en bordure de lagune, tandis que les prairies pâturées accueillent la Sarcelle d'été (Anas querquedula), la Cicogne blanche (Ciconia ciconia), la Bergeronnette printanière (Motacilla flava) et le Tarier pâtre (Saxicola torquata). Les buissons et la roselières sont le domaine du Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica), de la Locustelle luscinioïde Page 5 / 7
(Locustella luscinioides), les Rousserolles effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) et turdoïde (A. arundinaceus) et le Phragmite des joncs (A. schoenobaenus). Le Milan noir (Milvus milvus) et le Faucon hobereau (Falco subbuteo) se reproduisent dans les environs. Page 6/6 - Les migrations Au printemps et en automne, des milliers d'oiseaux font une halte sur la réserve. De nombreuses hirondelles et des Martinets noirs (Apus apus) chassent les insectes au-dessus de l'eau, tandis que des centaines de canards de surface et des Oies cendrées s'arrêtent pour reprendre des forces. Le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) est visible chaque année au passage. Le Chevalier arlequin (Tringa erythropus) fait partie des nombreux limicoles de passage dans les marais d'yves. Photo : Joël Bruezière Sur les dunes, des centaines de passereaux, comme le Pipit rousseline (Anthus campestris), l'alouette calandrelle (Calandrella brachydactyla) sont visibles. L'Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) ou la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) sont aussi des visiteurs annuels. Sur le plan d'eau, en avril-mai ou en août-septembre, la Guifette moustac (Chlidonias hybridus), la Guifette noire (Chlidonias niger), les Sternes caugek (Sterna sandvicensis), hansel (Gelochelidon nilotica), naine (Sterna albifrons) et pierregarin (Sterna hirundo) pêchent, et la Sterne caspienne (Sterna caspia) y est rare en septembre. Page 6 / 7
Le Bécasseau tacheté (Calidris melanotos) a déjà été observé en octobre 1984 dans le marais d'yves. Photo : Joël Bruezière De nombreux limicoles : Avocette élégante (Recurvirostra avosetta), tous les chevaliers européens et des bécasseaux peuvent être observés dans des conditions idéales à la fin du printemps et en aoûtoctobre. Parmi eux, des raretés comme le Bécasseau tacheté (Calidris melanotos), le Chevalier stagnatile (Tringa stagantilis) ou le Pluvier guignard (Charadrius morinellus) ont déjà été vues. La Cigogne noire (Ciconia nigra), le Crabier chevelu (Ardeola ralloides) ou le Hibou des marais (Asio flammeus) sont des visiteurs classiques, mais l'observateur peut tomber sur des surprises, comme l'aigle botté (Hieraaetus pennatus), la Bécassine double (Gallinago media) ou la Grue cendrée (Grus grus) A la fin de l'été, les anciennes sablières au nord de la réserve peuvent accueillir une Marouette ponctuée (Porzana porzana). Vous pouvez transmettre vos observations à la Réserve Naturelle du Marais d'yves - Ferme de la belle Espérance - 17340 Yves - Tél. : +33.(0)05 46 56 41 76 - Fax : +33.(0)05 46 56 41 76 - E-mail : marais.yves@espaces-naturels.fr. Page 7 / 7