S olutions. C est le leitmotiv des professionnels VISION INDUSTRIELLE



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S olutions VISION INDUSTRIELLE Eclairages : 10 critères La vision industrielle a perdu tout complexe. Elle s affiche désormais dans les applications les plus difficiles. Forts de leurs progrès en résolution, rapidité, robustesse, facilité d intégration et d utilisation, les caméras et les logiciels de traitement d images rivalisent d astuces pour détecter les moindres défauts sur des pièces de fabrication. Mais le constat reste le même. Rien ne sert d utiliser les algorithmes de traitement d images les plus robustes sans un bon éclairage. Autrement dit celui avec lequel on obtient le meilleur contraste entre les éléments à détecter, et ceux que l on souhaite ignorer. Vu la variété de l offre, le choix d un tel éclairage est particulièrement difficile. Pour vous aider, voici dix éléments à prendre en compte avant de se lancer. Alliance Vision Eclairages linéaires, annulaires ou surfaciques, directs ou diffus, de toutes les couleurs et de n importe quelle taille l offre disponible sur le marché est extrêmement variée. Le choix dépend avant tout du type de pièce à contrôler et des défauts que l on souhaite détecter. C est le leitmotiv des professionnels de la vision : «trouvez le bon éclairage, et vous aurez réalisé la plus grosse partie de votre application», répètent en cœur tous les spécialistes. Facile à dire mais beaucoup plus compliqué qu il n y paraît. Suivant le type de pièces (sa forme, sa couleur, l aspect de sa surface), les éléments que l on souhaite détecter, les cadences de l application ou encore l environnement dans lequel se fait le contrôle, tous les éclairages ne conviennent pas. Pour faire le bon choix, comme souvent, il n existe pas de règle générale, mais plutôt un ensemble de critères à prendre en compte. En prenant un certain nombre de précautions, on peut alors obtenir la bonne image. Pas celle qui satisfait l œil, mais plutôt celle qui mettra le mieux en valeur les éléments d une pièce que l on souhaite contrôler. 26

pour y voir plus clair 1 / La source lumineuse Choisir un éclairage consiste d abord à sélectionner une source lumineuse. La plupart des applications de vision industrielle utilisent des diodes électroluminescentes (Leds), des sources fluorescentes ou des éclairages halogènes associés à des fibres optiques. Les Leds sont utilisées dans la grande majorité des applications. Ce sont elles qui offrent la durée de vie la plus longue (jusqu à 100 000 heures pour les diodes rouges) et qui disposent du plus large choix de géométries et de couleurs. On peut ainsi trouver des réseaux de diodes assemblées sous forme d éclairages annulaires, linéaires ou surfaciques de toute taille, ou presque. Quant aux longueurs d ondes d émission, elles s étalent sur tout le spectre électromagnétique (on trouve des Leds émettant dans l ultraviolet, le bleu, le vert, le jaune, le rouge, l infrarouge, ou en lumière blanche). Autre intérêt, les Leds sont utilisables aussi bien en mode continu que pulsé, sans que les cycles de mise sous tension / hors tension n affectent leur durée de vie. On obtient ainsi des flashs intermittents de grande intensité. Enfin, il est possible de piloter l intensité de certains éclairages à Leds, ou d allumer à tour de rôle différentes diodes d un même réseau. En termes d intensité lumineuse, en revanche, les Leds sont longtemps restées limitées (en particulier par rapport aux sources halogènes). Mais grâce à l industrie automobile, qui a réalisé de nombreux développements pour les utiliser comme source d éclairage ou de signalisation, elles rattrapent peu à peu leur retard. On trouve ainsi chez certains fabricants des diodes spécifiques de haute intensité. Reste que les Leds sont encore relativement coûteuses, surtout lorsqu on souhaite éclairer de grandes surfaces. Dans ce cas, les sources fluorescentes sont parfois privilégiées. Elles représentent en effet la solution la plus économique pour ce type d applications. Comme les Leds, les sources fluorescentes existent sous forme annulaire, linéaire, ou même surfacique (en associant pour cela plusieurs tubes linéaires) et dans différentes longueurs d onde (UV, bleu, vert, jaune, rouge, blanc, etc.). Enfin, elles émettent une lumière diffuse autorisant entre autres le contrôle de pièces réfléchissantes. Bref, «c est un peu l éclairage basique à la portée de tous en termes de coût et de simplicité», indique Sami Ben Fathallah, technico-commercial chez Alliance Vision. En contrepartie, les éclairages fluorescents souffrent de nombreuses limites. Leur durée de vie excède rarement 8 000 heures, et leur intensité lumineuse décroît petit à petit avec le temps. D autre part, il faut les associer à un ballast pour éviter leur scintillement. Enfin, ce type de source ne peut pas être utilisé en éclairage stroboscopique (il lui faut plusieurs dizaines de minutes pour se stabiliser). Les sources halogènes, quant à elles, sont le plus souvent associées à des fibres optiques qui guident la lumière émise jusqu à l objet à contrôler. En termes d intensité lumineuse, l éclairage halogène est théoriquement le plus puissant, mais c est aussi celui qui a la durée de vie la plus courte (jusqu à 2 000 heures). Suivant l adaptateur que l on utilise, il est possible d obtenir différentes configurations géométriques (faisceau ponctuel, éclairage linéaire, surfacique, etc.). L intensité lumineuse varie alors en conséquence : un faisceau ponctuel est beaucoup plus puissant qu un éclairage surfacique, puisque la lumière est répartie dans ce cas sur l ensemble du panneau. Par rapport aux autres sources, l éclairage halogène présente la particularité de n émettre qu en lumière blanche. On obtient donc une réémission uniforme des couleurs sur toutes les longueurs d onde. Grâce à cette spécificité, les éclairages halogènes sont utilisés dans les applications entre autres qui nécessitent une analyse de couleurs. On peut aussi les associer à des filtres pour sélectionner, après réémission de la lumière, une seule longueur d onde. Il est possible également de faire varier la puissance de certaines sources halogènes, mais on ne pourra pas les utiliser en mode pulsé. Précisons toutefois que les éclairages halogènes ne sont pas les seuls à être employés avec des fibres optiques. Certains fabricants (c est le cas par exemple de Schott) proposent depuis peu d utiliser un guidage par fibre optique avec une source à base de Leds. Outre les éclairages à Leds, à fibres optiques ou les sources fluorescentes, certaines applications de vision industrielle utilisent aussi des lasers. La plupart du temps, le laser est utilisé comme source d éclairage structuré. En projetant à la surface de la pièce un motif géométrique (une ou plusieurs lignes, le plus souvent), on accède à des informations sur le profil, les dimensions ou le relief de la pièce. 2 / La géométrie de la source La plupart des sources lumineuses utilisées en vision industrielle existent sous différentes formes (ponctuelles, linéaires, annulaires ou surfaciques). Le plus souvent, le choix est intuitif. On utilisera un éclairage annulaire pour rechercher les défauts d aspects sur des pièces de forme ronde (tels que des ébréchures sur le goulot d une bouteille) ou un éclairage ponctuel pour éclairer une zone de petite taille (pour identifier un nu- L essentiel L éclairage est le maillon le plus critique d une application de vision industrielle Il existe sur le marché plusieurs types de sources, et chacune d entre elles est disponible en différentes géométries et longueurs d ondes Pour déterminer la technique d éclairage, il faut considérer la nature de la pièce, l aspect de sa surface et le type de défauts que l on souhaite détecter 27

méro de lot, contrôler la présence d un taraudage, etc.). De même, on utilise les éclairages surfaciques pour mettre en valeur la silhouette d une pièce en l éclairant parderrière (dans les applications de mesure). Les éclairages linéaires, quant à eux, sont utilisés dans une très grande variété d applications : pour contrôler de larges surfaces (telles que des bandes de papier dans l imprimerie), des pièces défilant à très haute vitesse, ou pour mettre en évidence des éléments situés sur une ligne ou dans un plan spécifique. On les associe souvent à des caméras linéaires. L éclairage linéaire à Leds rouges ECL480R d i2s, par exemple, est destiné aux applications d inspection de surfaces et de contrôle de défauts sur des produits plats défilant à très grande vitesse. Il intègre une lentille de hauteur réglable permettant de focaliser le faisceau lumineux sur les objets contrôlés. Datasensor Si les Leds sont longtemps restées limitées en termes d intensité lumineuse, elles rattrapent peu à peu leur retard. Il existe désormais des éclairages à Leds de forte intensité conçus pour éclairer des zones de différentes formes. 3 / Les techniques d éclairages Suivant la position relative de l éclairage et de la caméra par rapport à la pièce, il existe de multiples combinaisons pour mettre en valeur les éléments que l on souhaite contrôler. Pour faire le bon choix, il faut prendre en compte la nature de la pièce à contrôler (son aspect réfléchissant ou mat, sa nature opaque ou translucide), sa forme (plane, convexe, etc.) et le type de défauts que l on souhaite mettre en évidence. Pour faire simple, on peut classer les techniques d éclairage en deux grandes familles : l éclairage frontal ou le rétroéclairage. Les sources en rétroéclairage (backlight) sont placées derrière la pièce à contrôler de manière à faire ressortir sa silhouette en ombres chinoises. Les applications sont nombreuses : on peut visualiser les contours d une pièce avec un contraste élevé, détecter un corps étranger dans une pièce transparente, contrôler le niveau du liquide dans une bouteille, détecter la présence ou l absence de trous, réaliser des mesures dimensionnelles, etc. Ce type d éclairage offre une lumière diffuse (donc uniforme), et permet de s affranchir des réflexions générées par l incidence des rayons lumineux sur les pièces contrôlées. L éclairage frontal, quant à lui, donne lieu à une multitude de variantes. Dans les applications les plus simples, où la pièce à contrôler n est pas réfléchissante, on utilise un éclairage direct. Il peut être constitué d une couronne de Leds éclairant la pièce de face (pour en éclairer les contours, détecter la présence ou l absence d un élément, lire une étiquette, etc.). L éclairage rasant est aussi très répandu. Il autorise en effet le contrôle de pièces réfléchissantes ou translucides, et met en valeur tous les défauts de surfaces (rayures, gravures, etc.) avec un contraste élevé. Enfin il existe plusieurs techniques d éclairages diffus. Elles sont employées pour obtenir une lumière uniforme sur l ensemble de la pièce à contrôler, et s affranchir aussi bien des ombres que des reflets. On peut ainsi contrôler des pièces réfléchissantes, Quelques questions à se poser Quelle est la nature de l objet? (géométrie, matériau, couleur, pouvoir de réflexion de la surface, déformabilité, etc.) Quel type de contrôle veut-on réaliser? (contrôle dimensionnel, détection de défauts de surfaces, inspection de profil, contrôle de couleur, lecture d un code à barres, etc.) Quelle est la forme et quelles sont les dimensions de la zone à éclairer? Les cadences de l application imposent-elles d utiliser une source de forte intensité ou un éclairage stroboscopique? Quelle durée de vie recherche-t-on? Quelles sont les contraintes mécaniques de l application? (espace disponible, distance de travail, etc.) Quelles sont les contraintes environnementales? (présence d opérateurs, variations de luminosité extérieures, sources de chaleur à proximité, etc.) ainsi que des objets aux surfaces courbes ou irrégulières (pour lire une date de péremption sur du papier froissé). Le principe de l éclairage diffus est relativement simple. Contrairement aux autres techniques d éclairage, où les faisceaux lumineux suivent un trajet rectiligne entre la source et l objet, la lumière est réfléchie ou transmise à travers un composant spécifique. Si l on utilise un dôme, les faisceaux lumineux sont réfléchis par le couvercle avant d atteindre la surface de la pièce. On peut alors éclairer des surfaces réfléchissantes ou incurvées qui produiraient un éclat trop important si on les éclairait directement. Les dômes sont utilisés pour détecter des caractères sur un emballage métallique, lire un code à barre sur le fond incurvé d une boîte, contrôler des objets dont la surface est irrégulière, etc. S ils sont encombrants, on peut obtenir l effet d un dôme en dirigeant simplement l éclairage sur le couvercle de l enceinte qui protège le poste de vision. L autre moyen d obtenir une lumière diffuse consiste à utiliser un éclairage coaxial. La lumière, émise dans une direction perpendiculaire à la surface de la pièce, est alors 28

Choisir un éclairage, c est aussi prendre en compte les contraintes de l application : l espace disponible, les cadences du contrôle, la proximité d autres sources lumineuses, etc. Imasys réfléchie sur un miroir qui l oriente vers la pièce. Cette solution autorise ici le contrôle de pièces réfléchissantes ou translucides, mais également la détection des défauts de surfaces. «Tandis qu avec un éclairage rasant, la surface de l objet paraît sombre et les aspérités brillantes, l éclairage coaxial fait apparaître une surface claire et des aspérités sombres», précise Benoît Ostiz, ingénieur technico-commercial chez Imasys. Il existe enfin d autres solutions pour obtenir une lumière diffuse. Même si cela ne vaut pas l effet obtenu avec un dôme ou un éclairage coaxial, il est toujours possible d associer une source standard à des diffuseurs (lentilles ou panneaux de plexiglas). Toutes ces techniques d éclairages sont le plus souvent utilisées seules, mais il arrive qu elles soient associées pour réaliser un contrôle spécifique. On peut ainsi combiner un éclairage direct (pour lire le code d une étiquette) à un rétroéclairage (pour contrôler le contour d un flacon). Il arrive aussi que l on associe un rétroéclairage à un éclairage rasant pour réaliser à la fois un contrôle dimensionnel de la pièce et contrôler l aspect de sa surface. 4 / La longueur d onde Suivant les défauts que l on souhaite mettre en évidence ou le type de pièce que l on contrôle, il faut aussi choisir la couleur de l éclairage. On peut utiliser la couleur pour obtenir un meilleur contraste entre le défaut que l on souhaite détecter et le reste de la pièce, ou pour différencier plusieurs éléments de couleurs différentes. Il arrive aussi que les différentes couleurs d un objet soient un facteur perturbant pour contrôler d autres types de caractéristiques (lire une étiquette, mesurer une dimension, etc.). Dans ce cas, chir des perturbations. Avant de se lancer, il faut se débarrasser d un certain nombre d idées reçues. Si l on souhaite par exemple contrôler un marquage coloré, ou différencier deux éléments de couleur différente, on peut être tenté d utiliser une caméra couleur. Mais une caméra monochrome et un éclairage coloré judicieusement choisi seront toujours plus simples à utiliser, et moins coûteux, qu une 29

caméra couleur. Sans compter que le traitement de la couleur requiert des temps d analyse plus longs et des algorithmes de traitement d images plus sophistiqués. Hormis certaines applications spécifiques, nécessitant une analyse des couleurs, mieux vaut donc jouer avec l éclairage A l image des applications, les solutions présentes sur le marché sont extrêmement variées. Hormis les éclairages halogènes, les sources utilisées en vision émettent le plus souvent dans toutes les longueurs d onde du spectre électromagnétique. Les Leds rouges comptent parmi les plus répandues. «Il faut dire qu elles sont assez avantageuses en termes de coût, de durée de vie, et que la plupart des caméras actuelles sont plus sensibles au rouge qu à d autres longueurs d ondes», souligne Valéry Tep, ingénieur commercial chez Polytec. Les sources infrarouges, quant à elles, offrent un intérêt particulier dans les postes de contrôle employant des opérateurs. Elles évitent en effet la fatigue visuelle causée par la proximité d un éclairage de forte intensité (continu ou pulsé). Dans certains cas, l éclairage infrarouge peut aussi être utilisé pour traverser la matière sur une certaine épaisseur. C est aussi ce type d éclairage que l on emploie pour uniformiser les couleurs qui perturbent le contrôle. La lumière blanche, au contraire, est utilisée lorsque l on souhaite obtenir un rendu fidèle des couleurs d un objet (pour des applications de colorimétrie). L ultraviolet, de son côté, permet de mettre en évidence des substances ou des éléments qui réagissent dans cette longueur d onde. On l utilise, par Et les éclairages intégrés? exemple, pour lire certains marquages, ou encore pour contrôler la présence de colles sensibles aux UV (et invisibles à l œil nu). L éclairage ultraviolet se montre incontournable dans les applications nécessitant une précision importante (pour réaliser des mesures dimensionnelles ou rechercher de petits défauts). Plus on souhaite observer des défauts de petite taille, plus il faut, en effet, que la longueur d onde soit courte. Il existe enfin certains éclairages composés de Leds multicolores. On les utilise pour mettre en valeur (ou masquer), à tour de rôle, différents composants d une même pièce. 5 / La lumière collimatée En règle générale, les faisceaux lumineux issus d une source se dispersent de façon radiale au fur et à mesure qu ils s éloignent. Ils arrivent donc à la surface de la pièce avec un angle d incidence qui leur est propre. Dans certaines applications très spécifiques, cette dispersion est problématique. Avec un rétroéclairage, il peut arriver que certains faisceaux se réfléchissent sur les bords de la pièce, et nuisent à la netteté du contour. Pour réaliser des contrôles de profils, d alignement ou des mesures de précision, on préfère alors utiliser des éclairages dits collimatés (ou télécentriques). Dans ce cas, la source est couplée à une lentille de collimation. Les rayons émis sont parallèles entre eux, et arrivent sur la pièce avec le même angle d incidence. Les faisceaux sont tous orientés, en rétroéclairage, suivant l axe de la caméra, ce qui assure la précision du contour. Utiliser une lumière collimatée peut De plus en plus de capteurs de vision intègrent désormais leur propre système d éclairage (il s agit le plus souvent d une couronne de Leds disposée autour de l objectif). Si ces éclairages conviennent dans les applications les plus simples (pour des contrôles de présence / absence, ou lorsque l on cherche à détecter des éléments très contrastés), ils ne peuvent couvrir l ensemble des besoins. «Les premières générations de capteurs, qui étaient destinées à des contrôles très simples, intégraient un éclairage suffisant. Depuis, ils sont devenus de plus en plus sophistiqués, ils répondent à des applications de plus en plus complexes, mais l éclairage, lui, n a pas suivi», indique Valéry Tep (Polytec). Il faut alors parfois rajouter un éclairage Mais «acheter un capteur à 1 000 ou 1 200 euros, et le compléter derrière par un éclairage qui coûte presque autant, ce n est pas tellement tentant», ajoute Sami Ben Fathallah (Alliance Vision). Comment faire, alors? Pour certains, il faut essayer. Si l éclairage suffit, tant mieux. Pour d autres, il vaut mieux jouer la prudence. «Il faut plutôt préférer les capteurs où l on dispose d une option éclairage intégré, avec la possibilité d ajouter si besoin un système d éclairage séparé», conseille Sami Ben Fathallah. Une chose est sûre en tout cas, comme tous les systèmes intégrés, les capteurs dotés de leur propre éclairage peuvent manquer de souplesse. En termes de géométrie, de distance de travail ou d évolutivité, ils n offriront jamais autant de liberté qu une caméra associée à un éclairage séparé. aussi servir à détecter des rayures ou des bosses sur des objets plats et réfléchissants. Tous les rayons qui arrivent perpendiculairement à la surface de la pièce seront en effet réfléchis, suivant le même angle, vers la caméra Tous, sauf ceux qui auront trouvé une bosse ou un trou. Les défauts apparaîtront alors comme une tâche sombre sur une image claire. Pour créer une lumière collimatée, il est toujours possible d associer une source standard à un guide de lumière. Mais tous les spécialistes conseillent plutôt d acquérir une source déjà collimatée. 6 / L éclairage stroboscopique Il provient le plus souvent de Leds ou, beaucoup plus rarement, de sources spécifiques (au xénon). Il assure un éclairage intermittent de grande intensité, et permet de figer le mouvement d une pièce au moment où l image est prise. Un éclairage stroboscopique est donc particulièrement utile pour le contrôle de pièces à hautes cadences, et ce même si l on utilise des caméras rapides (offrant des vitesses d acquisition élevées). Dans ces applications, en effet, ce n est pas la vitesse d acquisition qu il faut avant tout prendre en compte, mais le temps d exposition (ou shutter) de la caméra. Pour obtenir un maximum de lumière, le temps d exposition doit être relativement long. Dans une application classique, cela ne pose pas de problème. Mais dès qu il s agit d inspecter des pièces défilant à des cadences élevées, le temps d exposition doit être le plus court possible (au risque d avoir des phénomènes de traînée). «Il faut donc obtenir un maximum de lumière en un minimum de temps», résume Sami Ben Fathallah (Alliance Vision). C est tout l objet des éclairages stroboscopiques. L éclairage intermittent n affecte pas la durée de vie des Leds (il permet au contraire de la prolonger). Seul inconvénient, la fatigue visuelle qu il provoque pour les opérateurs travaillant à proximité. Il faut donc le plus souvent prévoir un capot pour isoler le poste de vision. 7 / Les contraintes de l application Choisir un éclairage adapté impose aussi de prendre en compte les contraintes mécaniques de l application. Ce critère est d autant plus important lorsqu il est nécessaire d intégrer un poste de vision à une installation existante, ou de faire évoluer une application. Pour faire le bon choix, il faut alors considérer la distance de travail que l installation autorise et l encombrement relatif des 30

Polytec Les éclairages à Leds rouges sont les plus répandus. Ils existent sous différentes formes (linéaires, annulaires, surfaciques) et peuvent être utilisés en lumière directe ou diffuse. différentes sources d éclairage. L éclairage annulaire à Leds est souvent le plus facile à intégrer. Il se greffe en effet à côté de la caméra, en offrant une ouverture naturelle pour l objectif. On peut ainsi obtenir un système de prise d images très compact. De manière plus générale, les diodes offrent la solution la plus souple pour s ajouter à une installation existante. Certains fournisseurs proposent d ailleurs des Leds spécifiques offrant une distance de travail particulièrement élevée (jusqu à 2 ou 3 mètres). Dans le pire des cas, il peut être nécessaire d utiliser des éclairages déportés. Mais la solution ne résout pas tout. «Les fibres optiques peuvent guider la lumière jusqu à une distance d un mètre, ou un peu plus, mais derrière il faut forcément trouver le moyen de placer la source», indique Valéry Tep (Polytec). Outre l environnement mécanique de l application, il faut aussi prendre en compte les variations de luminosité ambiantes. Plus un éclairage est loin de la pièce à contrôler plus il sera sensible aux variations de luminosité extérieures. Pour s en affranchir, il faut capoter le poste de contrôle (lorsque c est possible), employer des filtres selon la longueur d onde de la lumière émise, ou, au pire, utiliser un éclairage stroboscopique. 8 / Le type de caméra Le choix d un système d éclairage ne doit pas être dissocié des autres maillons intervenant dans l acquisition et le traitement d une image. Les caméras, en particulier, doivent être prises en compte. Dans les applications nécessitant une forte intensité lumineuse (telles que les contrôles à cadences élevées), il est judicieux de faire en sorte que la répartition spectrale de la source corresponde à la sensibilité optimale de la caméra. Avant de se lancer, il peut par conséquent s avérer utile de connaître la courbe de sensibilité de la caméra que l on utilise en fonction des longueurs d onde du spectre électromagnétique. Une caméra CMOS, par exemple, sera plus sensible aux infrarouges qu un capteur CCD. Certaines sources offrent aussi une plus forte intensité lumineuse que d autres. «Si l on constate que l intensité lumineuse obtenue avec un éclairage rouge n est pas suffisante, on conseille de passer en lumière blanche pour que le capteur réagisse mieux», précise Benoît Ostiz (Imasys). Enfin le mode d éclairage (pulsé ou continu) doit aussi être choisi en fonction de la caméra utilisée. Avec une caméra à capteur CMOS, en particulier, il est déconseillé d éclairer la pièce en continu. La caméra, pour sa part, définira ensuite l optique à utiliser (par le biais de sa distance de travail et de sa monture). Elle dimensionnera également l unité de traitement. 9 / Les filtres Lorsque les solutions d éclairages standards ne suffisent pas pour obtenir une image assez contrastée, il faut parfois utiliser des filtres. Il en existe deux grandes familles : les filtres polarisants et les filtres monochromatiques. Les filtres polarisants offrent entre autres la possibilité de s affranchir des réflexions spéculaires (telles que celles qui sont causées par des surfaces métalliques). En éblouissant le capteur, celles-ci peuvent en effet masquer les informations recherchées. Pour les éliminer, il faut placer un premier filtre devant la source lumineuse, puis un deuxième devant la caméra (orienté à 90 par rapport à la polarisation des rayons incidents). «S ils sont correctement disposés, les filtres constituent une meilleure solution que les dômes ou les éclairages coaxiaux, car ils n imposent aucune contrainte en termes d encombrement ou de distance de travail», souligne Sami Ben Fathallah (Alliance Vision). Les filtres monochromatiques, quant à eux, sont utilisés pour sélectionner une longueur d onde particulière (parmi toutes les longueurs d ondes de la lumière arrivant sur la caméra). On peut les employer pour une grande variété d applications. Un filtre qui ne laisse passer que l éclairage infrarouge de la source permettra de s affranchir des variations de luminosité ambiantes, ou d uniformiser le rendu des couleurs de la pièce. 10 / S entourer de spécialistes Malgré la robustesse des algorithmes de traitement d images, il arrive encore souvent qu une application échoue à cause d un reflet que l on n avait pas prévu, ou d un contraste que l on ne parvient pas à renforcer. Pour éviter d en arriver là, il faut souvent s appuyer sur l expérience du spécialiste. C est lui qui déterminera la solution la plus adaptée à l application. Lorsque les éclairages standards disponibles sur le marché ne répondent pas aux besoins, il est toujours possible de développer son propre système d éclairage (en combinant des solutions existantes). Mais attention, l éclairage est un métier à part entière. S il suffit en théorie d assembler plusieurs Leds pour construire son propre système, celui-ci ne parviendra jamais à égaler les solutions proposées par les spécialistes. «Les Leds sont particulièrement sensibles à la température (qu il s agisse de leur propre température ou de la température ambiante). Les solutions sur étagères conçues par des spécialistes intègrent cette donnée. Elles offrent une conception spécifique pour favoriser le phénomène de dissipation thermique ce qui n est pas forcément le cas des solutions artisanales», indique Sami Ben Fathallah (Alliance Vision).Pour Mithridate Mahmoudi, p.-d.g. d Imasys, il faut aussi savoir que les solutions disponibles sur le marché sont loin d offrir, d un fournisseur à l autre, les mêmes caractéristiques. «Il faut s assurer que les éclairages que l on choisit ont été conçus par des grands noms du domaine. Pour obtenir un éclairage à Leds uniforme, par exemple, il faut que chaque composant ait été rigoureusement sélectionné par le fabricant. Sinon il peut y avoir de mauvaises surprises» Marie-Line Zani-Demange 31