Enfants des Toiles - Festival de Cinéma. Février 2012

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Transcription:

Enfants des Toiles - Festival de Cinéma Centre Culturel Joël Le Theule 16, rue Saint-Denis - 72305 Sablé-sur-Sarthe Cedex Tel : 02.43.62.22.22 - Fax : 02.43.62.22.23 culture@sablesursarthe.fr - www.sable-culture.fr Février 2012 Vendredi 3 > 14h00 Dimanche 5 > 20h30 Mardi 7 > 18h00 Mercredi 8 > 14h00

Synopsis U.S.A / 2012 / 1H36 / V.O / DÈS 15 ANS Qalli et Aivaaq, deux adolescents de la communauté iñupiaq, mènent une vie sans histoire dans une petite ville isolée du nord de l Alaska. Un matin, tôt, ils décident de partir à la chasse aux phoques avec James, un de leurs amis. Une dispute éclate entre les trois garçons et se termine par la mort accidentelle de James. Paniqués, les deux amis décident alors de se débarrasser du corps. Liés par leur sombre secret, ils inventent mensonges sur mensonges afin d éviter d éveiller les soupçons de la communauté. Rongés par la culpabilité et confrontés à un avenir plus qu incertain, les deux garçons vont être amenés à explorer les limites de leur amitié et de leur honneur. FESTIVAL DE BERLIN 2011 Prix du Meilleur Premier Film Ours de Cristal - Meilleur Film Génération SUNDANCE FILM FESTIVAL 2011 Sélection officielle FESTIVAL DU CINÉMA AMÉRICAIN DE DEAUVILLE 2011 Compétition Officielle LE DISTRIBUTEUR Memento Films est une société de distribution, de production et de ventes internationales qui à pour but de promouvoir le cinéma art et essai. Sur leur site, vous trouverez une fiche sur On the ice comprenant la bande annonce du film, des photos et le dossier de presse. Pour accéder au site, cliquez ici. 2

Entretien avec Andrew O. MacLean Pour commencer, racontez-nous le parcours qui vous a conduit à devenir réalisateur Avant de faire du cinéma, j ai commencé par le théâtre que j ai pratiqué d abord en Alaska où je suis né et à Seattle où je suis allé à l école. Puis, quand il y a dix ans, je suis revenu à «la maison», à Barrow à la pointe nord de l Alaska où on a tourné On The Ice, j ai créé une troupe de théâtre avec un de mes cousins. Et on a monté des pièces en iñupiaq (la langue inuit de cette région de l Alaska). Ce qui fut d ailleurs aussi un moyen pour moi d apprendre cette langue que je maîtrisais mal. J adorais à la fois raconter des histoires et essayer de toucher la communauté où je vivais. Mais le public était forcément restreint : 400 personnes maximum. Alors, j ai eu envie de pratiquer un art qui me permette de parler au plus grand nombre de cet endroit du monde dont je suis originaire. C est pour cela que je suis allé étudier le cinéma à l Université de New York et que j ai commencé à réaliser des courts métrages. Parmi ceux-ci, il y en a un tourné en 2008, aussi intitulé Sikumi (On The Ice en iñupiaq) qui se trouve à l origine de votre premier long métrage. Qu est-ce qui vous en a inspiré le sujet? Le court comme le long sont inspirés par une quantité de choses différentes et en particulier par des personnes que je connais. Dans le court métrage, mes personnages étaient plus âgés, la trentaine environ, et se retrouvaient dans une situation proche de celle du long métrage mais avec une perspective différente. Un des personnages était directement inspiré par mon grand-père et j avais eu envie de le placer dans une situation où il se retrouvait confronté à un meurtre violent pour imaginer comment il pourrait réagir à la fois comme être humain et comme membre de la communauté Inuit. Car chez les Inuits, il existe une philosophie de non-violence qui pousse à tenter à tout prix de résoudre les conflits d une autre manière. Nous n avons pas de prison par exemple. Tout doit s arranger entre nous. Et cela m intéressait donc de confronter ce type de personne profondément non violente à quelque chose d aussi violent. Le long métrage est une nouvelle variation sur le même thème avec des personnages plus jeunes, autour de 18 ans. Car je souhaitais faire un film très contemporain pour raconter l Arctique d aujourd hui et plus particulièrement la jeunesse de cette région. Ceux-ci vivent en effet quelque chose qu aucune autre génération avant eux n a vécue. Grâce à internet, ils sont connectés avec le monde entier et ne sont plus isolés culturellement comme j ai pu l être à leur âge. Ils peuvent donc se construire une identité propre qui tranche avec celle de leurs ancêtres, ne serait-ce que via leur amour du hip hop comme je le montre dans le début d On The Ice. Ils se réapproprient cette culture urbaine, même s ils n ont jamais mis les pieds dans une grande métropole. 3

Y a-t-il un personnage d On The Ice dans lequel vous vous retrouvez particulièrement? Sans doute Qalli, le tueur accidentel de James. Je n ai pas grandi exactement comme lui puisque j ai passé une partie de mon enfance en dehors de Barrow et à une époque évidemment différente. Mais je me reconnais dans les dilemmes auxquels il doit faire face sur sa place dans la communauté, sur le choix de rester ou de partir. Tout cela a été en partie inspiré par ma propre vie, et les autres personnages ont été pour une large part inspirés par des hommes et des femmes très proches : mon oncle, mon grandpère, mes cousins, mes amis On The Ice est donc un film très personnel. Le fait d avoir reçu le prix du jury au Festival de Sundance pour votre court métrage en 2008 a-t-il facilité le financement du long? Cela a été évidemment d une aide immense pour permettre à mon long métrage de voir le jour. Après le prix, j ai intégré leur atelier de réalisateur scénariste pour développer mon projet. Et le nom de Sundance permet d ouvrir les portes de l industrie du cinéma. Il vous donne une légitimité quand vous vous retrouvez face à des investisseurs. ça ne garantit rien mais au moins ils prennent connaissance du projet et lisent plus volontiers votre scénario. Mais il a fallu beaucoup d efforts pour parvenir à financer ce film. Et mes producteurs ont vraiment fait un boulot incroyable dans l un des pires moments possibles pour essayer de lever des fonds, à cause de la crise. Et on a finalement trouvé des aides en Alaska ainsi que des investisseurs privés courageux qui ont bien voulu nous suivre. Parlez-nous de votre chef opérateur, comment avez-vous créé ensemble la très belle lumière du film? Il s appelle Lol Crawley. J avais remarqué son travail dans un long métrage présenté à Sundance la même année que mon court : Ballast de Lance Hammer. J aimais la manière dont sa lumière occupait une place majeure dans le récit de ce film et créait une atmosphère singulière à l écran. C était exactement ce que je recherchais pour mon film. Notre approche a été double puisque le film se déroule dans deux lieux principaux très distincts : l étendue glacée et le village de Barrow. Pour l étendue glacée où se déroule notamment le meurtre accidentel, j avais en tête des images de western et je voulais donc que les paysages et l horizon soient toujours très présents à l image derrière les personnages. C est pour cela que nous avons beaucoup utilisé les plans larges pour les scènes qui s y déroulent. Pour Barrow, par contraste, je souhaitais créer une atmosphère de claustrophobie pour montrer que cette communauté chaleureuse et prête à l entraide peut aussi se révéler plus rude. Aviez-vous des références visuelles précises? Pour toutes les scènes en extérieur, j avais en tête des images de films de Sergio Leone ou Sam Peckinpah. Et pour filmer Barrow, je me suis beaucoup inspiré du travail de Todd Hido qui a signé une série de clichés sur des banlieues résidentielles la nuit, avec un aspect fantomatique assez fascinant. Ces photos nous ont aidé à imaginer notre propre style. 4

Comment avez-vous déniché les incroyables acteurs de votre film? Est-ce que ce sont des professionnels? Pour la plupart, ils se retrouvaient pour la première fois devant une caméra. Ceci dit, j aime travailler avec des acteurs professionnels. Mais il n existe pas vraiment de jeunes acteurs Inuits expérimentés dans la génération de mes personnages principaux. Il était de toute façon plus important pour moi de trouver des gens qui comprendraient les personnages et le monde que je décrivais plutôt que de m appuyer sur des comédiens professionnels. Et une fois qu on a trouvé ceux qui nous semblaient les meilleurs, on a commencé à travailler avec eux sur le scénario en leur apprenant les rudiments pour jouer. Il ne s agissait évidemment pas de leur enseigner en si peu de temps toute la gamme des techniques de jeu. Mais de leur apporter ce dont ils avaient besoin pour ce film afin de les aider à trouver leur propre chemin pour incarner leurs personnages. On a fait, par exemple, énormément d improvisations pendant les répétitions pour les laisser devenir leurs personnages en utilisant leurs propres mots ( ). Vous avez répété longtemps avec eux? Oui et ce d autant plus que le tournage était court : seulement 25 jours. Les répétitions ont en fait débuté dès le casting. Après avoir dégagé un ensemble de 15 comédiens, on les a fait venir à Anchorage, la plus grande ville d Alaska, pendant une semaine. Là, on a à la fois poursuivi les auditions et fait des ateliers intensifs de jeu à partir des scènes du film. Et j ai ensuite emmené les deux acteurs retenus pour les personnages principaux - Josiah Patkotak ( ) et Frank Qutuq Irelan - à Barrow, un mois avant le début du tournage. Comme ils allaient être de tous les plans du film ou presque, je voulais que dans ce laps de temps, il puisse se créer une réelle alchimie entre eux. Et les deux m ont vraiment impressionné! Puis, au fur et à mesure de ce mois qui a précédé le premier clap, j ai fait venir les autres comédiens. Donc le premier jour du tournage, chacun savait précisément ce qu il avait à faire ( ). Vous êtes originaire d Alaska et avant de vous installer à New York, vous avez longtemps vécu à Barrow où se déroule le film. Est-ce que vous vous êtes senti une responsabilité par rapport à la communauté de ce village pendant l écriture et la réalisation d On The Ice? Oui et je l avais en permanence en tête tant au moment de l écriture que du tournage, même si j ai essayé de m en détacher pour ne pas avoir trop les mains liées. Je ne voulais pas tomber dans le piège du film carte postale pour touristes, où la communauté ne serait décrite que sous un jour positif. Mais, je ne voulais pas non plus faire l inverse et la montrer sous un angle uniquement négatif. Ne serait-ce que parce que j y reviens souvent et que j ai de la famille là-bas! (Rires) J ai en fait cherché à être le plus objectif possible. Et je crois qu on a réussi car les habitants de Barrow ont réagi très positivement quand on leur a projeté le film. On The Ice est certes dur sur beaucoup d aspects : il souligne la noirceur qui peut exister là-bas et les défis que cette communauté doit relever face aux fléaux causés par l abus de drogue et d alcool Mais j espère que le film montre bien qu il s agit d individualités et que la communauté dans son ensemble n a pas basculé dans l ivresse ou la drogue. 5

Votre film réussit un subtil équilibre entre un vrai suspense et le portrait de cette communauté. Est-ce que cela a été facile à mettre en place? Non, ce ne fut pas simple. Mais je savais que cette balance était essentielle. Pour moi, ce film raconte comment ces deux ados vont traverser une expérience singulière - avec les choix de conscience que cela implique - pour finalement découvrir qui ils sont profondément. C est à sa manière un récit initiatique. Mais On The Ice parle aussi de qui sont ces ados à l intérieur de cette communauté inuit, tellement à part dans la société américaine. Et en explorant ce que signifiait être membre de cette communauté, j avais l ambition de faire se côtoyer l universel et le particulier. Les thématiques de la culpabilité, du repentir et du pardon parlent à tout le monde mais l endroit d où les personnages qui y sont confrontés sont issus donne une touche singulière. BIOGRAPHIE Né et élevé en Alaska, Andrew Okpeaha MacLean est un cinéaste de 36 ans issu de la communauté iñupiaq. En 2005, il réalise When the season is good : Artists of Arctic Alaska, un long métrage documentaire diffusé sur Arte décrivant la richesse et la pluralité de l artisanat alaskien. La même année, Andrew réalise son premier court métrage de fiction narrant une chasse aux phoques entre un père et son fils : Natchiliagniaqtuguk Aapagalu (Chasse au phoque avec Papa), présenté en avant première au Festival de Sundance. En 2008, son court métrage Sikumi (On The Ice en iñupiaq), contenant les prémices de son premier long métrage, est également sélectionné au Festival de Sundance où il gagne le Prix du Jury avant d être présenté dans d autres sélections où il rencontre un fort succès. En 2011, il réalise son premier long métrage de fiction, On The Ice, présenté début 2010 en compétition officielle au Festival de Sundance puis en sélection officielle au Festival de Berlin où il reçoit respectivement le Prix du Meilleur Premier Film et l Ours de Cristal du Meilleur Film de la section Génération. Parallèlement à ses activités de cinéaste, il fonde dans sa ville de Barrow en Alaska, le théâtre iñupiat, le premier du pays dédié à la langue iñupiaq. 6

Exploitation pédagogique L Alaska et les Iñupiat. On The Ice a été tournée à plus de 500 kilomètres au nord du cercle arctique dans la ville de Barrow en Alaska. La température en hiver approche régulièrement les moins 40 C. De novembre à janvier, le soleil ne se couche jamais alors que de mai à août, il ne se lève plus du tout. C est un endroit où la terre, le ciel et la glace s étendent à l infini, ce qui crée paradoxalement un sentiment aigu de claustrophobie et d isolement. La majorité de la population de cette région est iñupiaq. Les fondements de cette région proviennent de traditions séculaires. La chasse aux phoques, aux morses et à la baleine fournit l essentiel de la nourriture pour les habitants. Des thématiques fortes sont abordées dans On The Ice telles que la vie en communauté, les règles morales, la culpabilité, le repentir, le pardon... Les Iñupiat (au singulier Iñupiaq) : mot formé de l'inuit iñuk-piaq, "vraie personne". Peuple d'alaska vivant au large du détroit de Béring. L'Iñupiaq : langue eskimo-aléoute parlée par les Iñupiat. 7

L équipe Réalisateur Producteur Scénariste Image Andrew Okpeaha MacLean Cara Marcous, Lynette Howell, Marco Londoner, Zhana Londoner Andrew Okpeaha MacLean Lol Crawley Production designer Chad Keith Musique Montage izler Nat Sanders Acteurs Josiah Patkotak (Qalli) Frank Qutuq-Irelan (Aivaaq) Teddy Kyle Smith (Egasak) Adamina Kerr (Michelle) Sierra Jade Sampson (Uvlu) John Miller (James) Rosabelle Kunnanna Rexford (Aaka) LES METIERS DU CINEMA Le réalisateur est responsable de la réalisation du film, sur le plan technique et artistique. Il dirige le tournage, les acteurs et les techniciens. Le producteur est le dirigeant de la société assurant la fabrication du film. Il réunit les financements nécessaires à la réalisation du film. Le scénariste écrit le scénario qui détaille toute histoire du film. Le scripte note tout ce qui concerne le tournage : repères compteur, numéros des prises ; son travail est essentiel pour la continuité des raccords. Le directeur de la photographie est responsable de la qualité artistique et technique de l image. Il s occupe de l éclairage, du cadre. Il surveille le développement de la pellicule et le tirage. Le cameraman est responsable du cadrage, des mouvements d appareil ; il réalise les prises de vue. L ingénieur du son est responsable de la prise de son ; il peut être aidé par le perchiste ; son travail peut se poursuivre au mixage, avec le bruiteur et le compositeur. Le machiniste assure les mouvements de caméra : installation de rails pour le travelling, aide au déplacement de la caméra, manipulation de la grue Le monteur assemble les rushes (les plans tournés), en choisissant les prises, en les mettant bout à bout, puis en établissant des raccords et en veillant au rythme du film. Le mixeur assemble les différents sons : paroles, bruitages, musiques. Le distributeur organise la diffusion du film : il fait tirer les copies et assure la promotion du film. L exploitant est responsable de la salle de cinéma. 8

L avis de la presse «On the Ice est un thriller dont l'univers, sauvage et bienveillant, nous perd avec malice.» CinemaTeaser, Emmanuelle Spadacenta «Un premier film singulier, tourné en Alaska, qui développe une intrigue policière classique dans l'univers dépaysant et fascinant d'une communauté inuit.» Les Fiches du Cinéma, François Barge-Prieur «Film glacial et glaçant dans la veine des polars polaires 'indés' américains.» Libération, Bruno Icher Pour lire la critique entière, cliquez ici «On the Ice constitue pour son auteur des débuts prometteurs.» Le Monde, Jean-François Rauger Pour lire la critique entière, cliquez ici 8