La guérisseuse inconnue Un tsar qui était devenue vieux et aveugle, avait entendu raconter que, pardelà neuf fois neuf pays, dans le dixième royaume, fleurissait un jardin qui contenait les pommes de jeunesse et un puits d'eau vive. Il avait ouï dire que, s'il parvenait à manger une de ces pommes, il rajeunirait, et que, s'il pouvait baignait ses yeux avec cette eau, il recouvrerait la vue. Or, ce tsar avait deux fils et une fille. Les deux fils qui étaient les plus grands se croyaient les plus forts et les plus vaillants. Quand leur père leur demanda de l'aide ils furent tous trois volontaires, mais les deux aînés voulurent partir les premiers. Le plus grand, nommé Nathan le vaillant, partit d abord. Il était hautain et se croyait le plus fort. Son orgueil le fit
périr sous l'éboulement d'une colline. Peu après, le deuxième, qui lui, était surnommé Clément le téméraire, partit, voulant la gloire de son père et du royaume. Il n'alla bien loin. Au deuxième royaume, il succomba sous le feu d'un dragon. Ensuite la benjamine, qui n'était connue de personne, toujours cachée de ses frères, voulut partir pour aider son père. Elle commença à prendre la route. Puis, au deuxième royaume, elle fut prise de peur à l'idée de passer devant la grotte du dragon. Une fée apparut et lui montra le chemin pour contourner la grotte. La jeune fille suivit la fée et avança. Une fois la grotte passée, la jeune fille continua seule. Soudain, la nuit commença à tomber. Alors
elle dénicha un petit creux dans un arbre, lui permettant de s'abriter de la pluie et des animaux sauvages. Le lendemain matin, elle reprit la route et passa devant la colline qui avait fait périr son frère. À peine la jeune fille commença-t-elle à avancer que la fée apparut. Elle lui donna une potion pour voler, mais la jeune fille refusa, voyant que la fée n'était pas pareille que la veille. Elle n'avait pas les même yeux et paraissait plus vieille. Aussi avait-elle raison de refuser l'aide de cette fée qui en fait était une sorcière. Elle décida donc de passer mais une roche dévala vers elle. La jeune fille fit preuve de promptitude et l esquiva. Elle vit apparaître, sous les pierres, une sorte de livre. En s'approchant elle découvrit un immense grimoire. Ce grimoire contenait la carte pour arriver rapidement au dixième royaume.
Elle marcha toute la nuit et quand le jour se leva, la jeune fille atteignit enfin le dixième royaume. Quand elle arriva devant le château, une centaine de gardes se dressèrent devant elle, la visant de leur arbalète. Elle expliqua la raison de sa venue, les gardes la laissèrent passer. La jeune fille entra dans le château. Voyant une porte menant au fameux jardin, elle s'y aventura. Le puits d'eau vive scintillait et le pommier contenant les pommes de jeunesse était en or, avec des pommes d'un rouge vif. À peine s'approcha-t-elle du puits qu'un ermite sorcier peu avenant apparut. Il était chétif et décharné, il n'était pas gracieux. Il lui demanda ce qu'elle faisait là et la jeune fille lui dit qu'elle voulait sauver son père. L'ermite lui répondit : «Bien, si tu as la volonté de sauver ton père, alors tu pourras retrouver la fleur des guérisons qui fleurit ici-même, dans ce jardin. Si tu la trouves, je te laisserai prendre des pommes et de
l'eau.» La jeune fille se tourna vers les fleurs, se laissa guider par son intuition et déterra soigneusement une fleur jaune et mauve. Elle la rapporta à l'ermite et la lui fit manger. L'ermite commença à reprendre des forces. Il lui dit : «Tu as su trouver la bonne fleur, alors prends ce que tu veux et si tu le souhaites je redonnerai vie à tes frères.» La jeune fille acquiesça et ses frères apparurent dans un rayon de lumière. Les trois jeunes gens repartirent glorieux rapporter à leur père l eau et la pomme. Grâce à la gentille fée, ils purent voler jusqu'à leur royaume en évitant les dangers. Quand ils furent arrivés au royaume, leur père était plus malade que jamais. La jeune fille s agenouilla près du lit de son père, lui fit manger la pomme, puis l aida à se lever et lui mit de l eau sur
les yeux. Mais rien ne changea! Les enfants se désespéraient. Soudain une lumière illumina la chambre. Le père se mit debout et vit pour la première fois ses trois enfants. Il fut si heureux qu il voulut faire connaître à tout le royaume sa fille Alice, qui fut surnommé «Alice la conquérante». Ce soir là, ils s assoupirent heureux et insouciants. Shirley Baziret, 6 e D