Délibération 1/5. 26 novembre 2009. 1 Voir : New Energy Finance, PV market outlook Q3 2009, 30 septembre 2009 et Research note : solar grid parity,



Documents pareils
DERBI Perpignan Photovoltaïque intégré

Délibération 1/8. Molène et Sein. 1 Corse, DOM, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Saint-Pierre et Miquelon et îles bretonnes des Glénans, Ouessant,

TARIF BLEU - OPTION BASE ET OPTION HEURES CREUSES pour clients domestiques

SOLIRA Solaire investissement local Rhône Alpes. Solaire investissement local Rhône Alpes

Délibération. La date d application de l évolution tarifaire étant fixée au 1 er avril, le tarif unitaire moyen augmente de 3,9 %.

RECOMMANDATIONS RELATIVES À L AUTOCONSOMMATION DE L ÉNERGIE SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE

Pour franchir l étape de la suppression des tarifs règlementés de vente > 36 kva à compter du 01/01/2016,

Fiche d application Aération. Ventilation d hygiène des pièces de service BÂTIMENTS D HABITATION NEUFS. Réglementations Thermique Acoustique Aération

L attractivité de PACA pour le développement des smart grids

L évolution en niveau des tarifs réglementés s accompagne d évolutions de la structure des tarifs, sur l ensemble des couleurs tarifaires.

Le photovoltaïque au service de l Autoconsommation d électricité et de la Maîtrise de l énergie dans les Outre-mer

Autoconsommation d énergie photovoltaïque

BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR DOMOTIQUE U5 : NÉGOCIATION ET TECHNIQUES COMMERCIALES. Session Durée : 6 heures.

Présenté par Michel Sapin, Ministre des finances et des comptes publics. Christian Eckert, Secrétaire d État chargé du budget

TARIF JAUNE - OPTION BASE. en métropole continentale. Prix de l'énergie (c /kwh) TARIF JAUNE - OPTION EJP. en métropole continentale

Traductions de l Office franco-allemand pour les énergies renouvelables

TARIF A5 OPTION BASE RECTO

Article 35 Article 36

Electricité solaire et autoconsommation. Le retour d expérience allemand

«L apport des réseaux électriques intelligents»

Lancement de l expérimentation * en Corse

KRANNICH SOLUTION ENERGIE PME - PMI. reduction de vos couts avec l'autoconsommation

Mesdames et messieurs les préfets de région (pour exécution),

Journée IHF Palavas les Flots. Vers un Hôpital plus Efficace et mieux intégré à la Ville de demain. Segment Santé France

«Résoudre les problèmes de l'énergie, une clé pour la survie de l'humanité»

Comment réussir sa facture photovoltaïque?

CHAPiTRE 2 LE SYSTÈME ÉLECTRIQUE FRANCAIS,

- EXPOSE PREALABLE - Les parties se sont en conséquence rapprochées et, ont arrêté et convenu ce qui suit.

Délibération 1/10. 3 Cet article n existe pas et doit être regardé comme étant l article L du code de l énergie.

THE GLOBAL PV EXPERTS. KRANNICH TRINITY

Le biogaz en France et en Allemagne Une comparaison. Journées méthanisation, 4 novembre 2014, Chambéry

INGELYO SARL - Bureau d études et d Ingénierie Photovoltaïque

L IMPACT DE LA MUTUALISATION SUR LES RESSOURCES HUMAINES

Marché du photovoltaïque : après l éolien, le nouvel eldorado?

Formation Bâtiment durable-energie Cycle 2013

Discours de Philippe MARTIN Ministre de l Écologie, du Développement durable et de l Énergie

Audit financier & budgétaire de la Ville de Clamart

Autoconsommation en photovoltaïque Principe et intérêt

L équilibre offre-demande d électricité en France pour l été 2015

Contribution des industries chimiques

Comment valoriser une entreprise et sur quels critères? ISEC 22 novembre 2011 Evaluation d entreprises

L électricité hors-réseau

Participaient à la séance : Olivier CHALLAN BELVAL, Hélène GASSIN, Jean-Pierre SOTURA et Michel THIOLLIERE, commissaires.

4LES FINANCES DES COLLECTIVITÉS LOCALES LES COLLECTIVITÉS LOCALES EN CHIFFRES 2009

Protocole d installation SOLON SOLraise

Délibération. 1. Contexte

solutions sun2live TM

ÉTUDE. Quel statut pour les industries énergo-intensives en Europe? 1

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

Récapitulatif de l audit énergétique de la copropriété 1 relais de la Poste à RANTIGNY 25/11/13

DEBAT D ORIENTATIONS BUDGETAIRES 2015

ERDF et la Transition Energétique. CESE Nice le 23 avril 2014

AMbition éolien L énergie éolienne. renouvelable, compétitive et créatrice d emplois

afférent au projet de décret relatif aux obligations indexées sur le niveau général des prix

ANALYSE. La transition énergétique allemande à la recherche de son modèle

Unités de mesure de l énergie Septembre 2009

Réforme du crédit à la consommation Position de la CCIP

Euro-Supergrid avec connexion EU-MENA : Schéma d une infrastructure possible pour un approvisionnement électrique durable en EU-MENA.

Comment rénover efficacement son parc immobilier?

KIT SOLAIRE EVOLUTIF DE BASE

Financez vos travaux d économies d énergie : l éco-prêt à taux zéro

Délibération. 1. Contexte

DISCOUNTED CASH-FLOW

Au second semestre 2010 : Sur l année 2010 : Perspectives 2011 :

PAYS BEAUME-DROBIE FINANCES INTERCOMMUNALES COMMUNAUTÉ DE COMMUNES

Présentation d Energies POSIT IF et de ses interventions sur les segments de la rénovation énergétique et des EnR

L OBSERVATOIRE DES CRÉDITS AUX MÉNAGES. Tableau de bord. 25 ème rapport annuel. Michel Mouillart Université Paris Ouest 29 Janvier 2013

Mission du facilitateur URE PROCESS

PRÉAMBULE CRÉONS ENSEMBLE. L entreprise du bâtiment au centre de l acte de construire

COMPTE RENDU. Atelier-débat avec les futurs clients éligibles. 25 septembre 2002

Petite centrale hydroélectrique : PCH1

Solutions en auto-consommation

MONCEAU FLEURS EMET UN EMPRUNT OBLIGATAIRE 8% PAR AN A TAUX FIXE - DUREE 5 ANS EMPRUNT OUVERT A TOUS

Demand Response, une brique importante du Smart Grid

4LES FINANCES DES COLLECTIVITÉS LOCALES LES COLLECTIVITÉS LOCALES EN CHIFFRES 2010

La Ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes. Le Ministre des finances et des comptes publics

Les solutions. d autoconsommation de l électricité photovoltaïque. dans le bâtiment PRÉAMBULE CRÉONS ENSEMBLE

Saft, Conergy et Tenesol lancent SOLION, le plus grand projet européen de développement de stockage d énergie photovoltaïque

Smartgrid: comment passer du démonstrateur au projet opérationnel?

RÉFÉRENTIEL TECHNIQUE

Conseil stratégique et opérationnel Smart City Smart Building Smart Home Efficacité énergétique Smart Grids Smart metering

Présentation du projet Smart Electric Lyon

LA FERME À MATURIN INC. ÉNONCÉ

sofipaca UNIVERSITE D ORAN ES SENIA Michel POURCELOT FEVRIER

QU EST-CE QU UN CHAUFFE-EAU THERMODYNAMIQUE?

BULLETIN OFFICIEL DES IMPÔTS

PROJET D ELECTRIFICATION PAR CENTRALE HYBRIDE SOLAIRE-DIESEL A DJENNE TERMES DE REFERENCE

Les nouveaux horizons de jedeclare.com: de la collecte des relevés bancaires à celle des factures dématérialisées

Indicateur n 1.3 : Ecart entre le taux d intérêt des emprunts de la Sécurité sociale et le taux du marché

Modèles d entreprise pour l autoconsommation du PV dans l industrie en Allemagne

LE GROUPE EDF FAIT DES SYSTEMES ELECTRIQUES INTELLIGENTS UNE REALITE

Plateforme Photovoltaïque innovante

FICHE RECAPITULATIVE SUR LE DISPOSITIF DU PASS-FONCIER,

QUELLE DOIT ÊTRE L AMPLEUR DE LA CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE POUR RAMENER LA DETTE À UN NIVEAU PRUDENT?

Projet de raccordement de la centrale de la Péribonka R

RAPPORT COMPLET D'ETUDE DUALSYS

La place du charbon dans le mix électrique

Turquie. Date d adoption de la Loi : 9 novembre 2007 CHAPITRE 1. Objectif, Champ d application, Définitions et Abréviations

Les principales dispositions de la loi de finances pour 2014 publiée au Journal officiel le 30 décembre 2013

Ateliers Energie et territoires Vers des réseaux intelligents?

Transcription:

Délibération Avis de la Commission de régulation de l énergie du 3 décembre 2009 sur le projet d arrêté fixant les conditions d achat de l électricité produite par les installations utilisant l énergie radiative du soleil telles que visées au 3 de l article 2 du décret n 2000-1196 du 6 décembre 2000 Participaient à la séance : Monsieur Philippe de LADOUCETTE, président, Monsieur Michel LAPEYRE, viceprésident, Monsieur Jean-Paul AGHETTI, Monsieur Eric DYEVRE, Monsieur Hugues HOURDIN, Monsieur Pascal LOROT et Monsieur Emmanuel RODRIGUEZ, commissaires. La Commission de régulation de l énergie (CRE) a été saisie, le 2 novembre 2009, par le ministre d Etat, ministre de l écologie, de l énergie, du développement durable et de la mer, puis le 2 décembre 2009, par le ministre de l économie, de l industrie et de l emploi, d un projet d arrêté fixant les conditions d achat de l électricité produite par les installations utilisant l énergie radiative du soleil telles que visées au 3 de l article 2 du décret n 2000-1196 du 6 décembre 2000. Bien que l arrêté vise toute installation utilisant l énergie radiative du soleil, il n est question, dans ce qui suit, que de centrales photovoltaïques. Le tarif soumis à l examen de la CRE n intègre pas la baisse importante du prix des équipements intervenue au cours de l année écoulée. Il en résulte une rentabilité très élevée des projets dont les conséquences, sur les choix d investissement, doivent être mesurées avec vigilance. Le coût des mesures d accompagnement envisagées sera élevé et les modalités d indexation paraissent inadaptées. 1. Le tarif soumis à l examen de la CRE n intègre pas la baisse importante du prix des équipements intervenue au cours de l année écoulée. Il en résulte une rentabilité très élevée des projets, dont les conséquences doivent être mesurées avec vigilance. 1.1. Le tarif soumis à l examen de la CRE n intègre pas la baisse importante du prix des équipements intervenue au cours de l année écoulée Au cours de l année écoulée, la diminution des dispositifs de soutien à la filière photovoltaïque décidée par le gouvernement espagnol et, dans une moindre mesure, allemand et japonais, a mis un terme à la pénurie de silicium et révélé des surcapacités de production. Il en a résulté une baisse du prix des équipements comprise entre 30 et 50 % selon les technologies. 1 Cette évolution pourrait être durable car, même si de nouveaux marchés prennent aujourd hui le relais, la montée en puissance concomitante des fabricants étrangers, suffirait à maintenir la pression sur les prix. Ceux-ci devraient donc se stabiliser à un niveau bas. 1 Voir : New Energy Finance, PV market outlook Q3 2009, 30 septembre 2009 et Research note : solar grid parity, 26 novembre 2009 1/5

1.2. Il en résulte une rentabilité très élevée des projets, dont les conséquences sur les choix d investissement doivent être mesurées avec vigilance. L analyse se fonde sur la comparaison du taux de rentabilité interne (TRI) du capital investi (TRI projet) et des fonds propres (TRI fonds propres) avec respectivement le coût moyen pondéré du capital et le coût des fonds propres, estimé par la méthode dite du «modèle d évaluation des actifs financiers». Les rentabilités qui suivent sont calculées pour un projet moyen, dont l ensoleillement permet une production de 1100kWh/kW. Elles sont supérieures dans la moitié sud de la France et inférieures au nord. L analyse des données financières d entreprises du secteur et de sources financières concordantes permet d évaluer un coût moyen pondéré du capital pour ce type de projet d environ 5,5 %, ce qui correspond, pour un endettement de 70 %, à un objectif de rentabilité sur fonds propres de l ordre de 10,5 %. Dans ces conditions, une rentabilité des capitaux investis comprise entre 7 et 8 % constitue une mesure très incitative. Intégration au bâti Intégration renforcée (tarif = 60 c /kwh) Intégration simplifiée (tarif = 45 c /kwh) Centrales au sol (tarif de référence = 32 c /kwh) Résidentiel P = 3 kwc Taux de rentabilité interne moyen des projets (entre parenthèses, TRI sur fonds propres) % Habitat P = 250 kwc Autre usage du bâti 15,2% (91 %) 12,2% (46 %) 12,2% (46 %) 15,2% (90%) 9,7% (35 %) 9,7% (35 %) 10,5% (40%) Le tarif envisagé induit une rentabilité très élevée. Pour les entreprises, elle est comprise, en moyenne, entre 9,7 et 12,2 % pour le TRI projet et entre 35 à 45 % pour le TRI sur fonds propres. Pour les particuliers, le TRI projet est, en moyenne, de 15,2 %. Le TRI sur fonds propres de 91 % résulte d une mise de fonds très réduite, après prise en compte du crédit d impôt et de la faculté de financer par les revenus tirés du tarif d achat le service d une dette couvrant les sommes restant à la charge de l investisseur. La modulation du tarif influence peu ce TRI. Le tarif applicable aux installations vérifiant les critères d intégration renforcée au bâti devrait être modulé en fonction de l usage du bâtiment. En effet, les bâtiments à usage d habitation présentent des contraintes d intégration plus importantes (étanchéité, isolation, esthétique, confort) justifiant, au moins pour des installations de faible puissance, un tarif supérieur à celui consenti pour les autres usages. Dans plusieurs départements et collectivités d outre-mer, la capacité de production des projets en attente de raccordement avoisine ou excède la puissance appelée au zénith. La limite technique d acceptabilité des sources d énergie intermittentes, fixée à 30 % de la puissance appelée par l arrêté du 23 avril 2008 2 et rappelée par la programmation pluriannuelle des investissements, est largement dépassée. Au-delà de la difficulté à stocker l énergie excédentaire, cette situation est porteuse de risques pour la sécurité d approvisionnement. En raison de l intermittence de cette source d énergie, la capacité du système à suppléer une baisse brutale de la production n est pas garantie. 2 Arrêté relatif aux prescriptions techniques de conception et de fonctionnement pour le raccordement à un réseau public de distribution d'électricité en basse tension ou en moyenne tension d'une installation de production d'énergie électrique 2/5

Comparaison des projets de moyens de production intermittents, en service et en file d attente pour un raccordement (situation au 30 septembre 2009), avec la limite technique d acceptabilité des réseaux insulaires Puissance minimale appelée au zénith Limite fixée par l arrêté du 23 avril 2008 Moyens de production intermittents Dont installations photovoltaïques Puissance en MW (ente parenthèses, nombre de projets) Réunion Guadeloupe Martinique Guyane Corse 250 140 150 80 150 75 42 45 24 45 239 (1510) 224 (1506) 212 (956) 179 (938) 198 (746) 197 (745) 110 (85) 110 (85) 326 (415) 281 (409) En France métropolitaine continentale, certains investisseurs privilégient la construction de bâtiments affectés au seul bénéfice des tarifs «intégrés au bâti», plus rémunérateurs, plutôt que d implanter leur centrale au sol ou sur des bâtiments existants. Le choix se porte généralement sur des bâtiments réputés à usage agricole, qui bénéficient du privilège de pouvoir s implanter dans des zones rurales non-constructibles. Les conditions de l éligibilité au tarif majoré, dans le projet d arrêté, notamment la notion de «clos et couvert» cumulée à la «fonction d étanchéité», paraîssent insuffisantes pour remédier à cette situation. 2. Le coût des mesures d accompagnement envisagées sera élevé et les modalités d indexation paraissent inadaptées 2.1. Le coût des mesures d accompagnement envisagées sera élevé Dans les conditions de rentabilité décrites précédemment, le marché se développe très rapidement. EDF enregistre 5 000 à 9 000 demandes de contrats par mois, émanant principalement de particuliers. A ce rythme, les charges annuelles de services public imputables au développement de la production photovoltaïque, pour le seul segment des particuliers, augmentent de 100 à 200 M /an (+ 180 à 325 MW installés par an). Si l on y ajoute les installations photovoltaïques industrielles (couverture des surfaces commerciales, centrales au sol, ), l objectif de développement de la filière, tel qu il résulte du Comité opérationnel (COMOP) «énergies renouvelables» du Grenelle de l environnement, fixé à 5 400 MW installés en 2020, devrait être atteint bien avant cette échéance. Malgré la dégressivité prévue par le projet d arrêté, la charge portée par la collectivité, à travers la contribution au service public de l électricité (CSPE), serait alors de l ordre de 1,6 Mds /an. Ce montant correspond, en moyenne, à 22 TTC/an pour un client résidentiel. A cette charge, il conviendrait d ajouter celles portées par la collectivité au travers des autres mesures de soutien : crédit d impôt (qui pourrait atteindre 500 à 800 M /an) pour les particuliers, report d impôt sur les sociétés résultant de l amortissement accéléré institué en faveur des entreprises mettant en œuvre des équipements destinés à utiliser les énergies renouvelables (art. 39 AB du Code général des impôts). 2.2. Les modalités d indexation paraissent inadaptées Le coût de production d une installation photovoltaïque est constitué à plus de 80 % de charges d investissement, insensibles à l inflation. La part fixe du coefficient d indexation L pourrait donc être augmentée. Une valeur d environ 0,8 semble appropriée. * 3/5

Avis de la CRE La CRE considère que le projet d arrêté qui lui est soumis appelle les modifications suivantes : 1. Critère d intégration renforcée au bâti Le tarif applicable aux installations vérifiant les critères d intégration renforcée au bâti devrait être modulé en fonction de l usage du bâtiment. En effet, les bâtiments à usage d habitation présentent des contraintes d intégration plus importantes (étanchéité, isolation, esthétique, confort) justifiant, au moins pour des installations de faible puissance, un tarif supérieur à celui consenti pour les autres usages. 2. Grille tarifaire Les tarifs devraient être fixés dans les fourchettes suivantes, pour mieux refléter le coût des équipements. La valeur à retenir dépend de la prime qu il est jugé nécessaire d accorder pour soutenir le développement de la filière. Un TRI projet compris entre 7 et 8 % constitue une mesure très incitative. Tarif proposé (entre parenthèses, TRI projet correspondant) c /kwh Bâtiment à usage d habitation Intégration au bâti 3 kwc P 250 kwc P > 250 kwc 42 45 (7,1% 8%) (7,4% 8%) Autre usages du bâti Intégration renforcée Intégration simplifiée Centrales au sol (Tarif pour R=1) Individuel P 3kWc 50 60 (12,4% 15,2%) (12,6% 13,3%) Interpolation linéaire 27 29 (7,8% 8,7%) 42 45 (7,1% 8%) (7,4% 8%) Le coût de production d une installation photovoltaïque est constitué à plus de 80 % de charges d investissement. La part fixe du coefficient d indexation L pourrait donc être portée à une valeur de 0,8. Le cas échéant, une augmentation de 2 c /kwh des tarifs proposés ci-dessus serait nécessaire pour atteindre des niveaux de rentabilité équivalents. 3. Dégressivité Afin de maintenir les tarifs au niveau attendu des coûts de production pour les années à venir, il pourrait être opportun d introduire la dégressivité de 9 %/an dès 2010. Dans ces conditions, le prix d achat de l électricité photovoltaïque rejoindrait, au plus tard à horizon 2020, le prix de l électricité livrée au consommateur, tarif d acheminement inclus, dans le cas d installations intégrées au bâti, et le prix du marché de l électricité dans le cas de centrales au sol, toutes choses égales par ailleurs. 4/5

4. Outre-mer La question du maintien de l obligation d achat dans les départements et collectivités d outre-mer doit être réexaminée. En effet, la capacité de production en attente de raccordement au réseau excède la demande locale en électricité et la limite d acceptabilité des énergies intermittentes par les réseaux, définie par l arrêté du 23 avril 2008 et énoncée au nombre des objectifs de la programmation pluriannuelle des investissements en cours d élaboration, est dépassée. Fait à Paris, le 3 décembre 2009 Pour la Commission de régulation de l énergie, Le président, Philippe de LADOUCETTE 5/5