Houdain Hélène L3 S.V.I. Millepertuis perforé : Hypericum perforatum Monographie HOUDAIN Hélène 1 FLST L3 S.V.I.
I Classification : Classification classique : Règne des Plantae Division des Magnoliophyta Classe des Magnoliopsida, Sous-classe des Dillniidae Ordre des Theales Famille des Clusiaceae ou Guttiferae Genre Hypericum Nom binominal: Hypericum perforatum Classification phylogénétique ou APG II : des Angiospermes, Euangiospermes Classe des Tricolpées évoluées (Dicotylédones triaperturées évoluées) Sous-classe des Rosidae Ordre des Malpighiales Famille des Hypericaceae Genre Hypericum Espèce Hypericum perforatum Etymologie : Le nom latin de l espèce Hyperricum perforatum est issue des mots grecs hupo qui signifie «presque» et ériké qui veut dire «bruyère». Certaines espèces ressemblent à des bruyères. Cette plante doit son nom français à sa particularité : les feuilles semblent criblées de mille trous ou pertuis de l ancien français pertuiser qui correspond à «percer». Dénomination vulgaire : Herbe de la Saint-Jean, Millepertuis officinal, Herbe aux piqûres, Herbe à mille trous, Chasse-diable, Herbe percée. Généralités : La famille des Hypericaceae est composée de plantes dicotylédones (feuilles à nervures parallèles et présence de tissu secondaire) qui sont souvent incluses dans les Clusiaceae. La classification classique présente la famille des Clusiaceae qui comprend 9 genres (Cratoxylum, Eliea, Harungana, Hypericum, Lianthus, Santomasia, Thornea, Triadenum, Vismia) dont HOUDAIN Hélène 2 FLST L3 S.V.I.
Hypericum. La nouvelle classification de 2003 nommée APG II accepte cette famille qui regroupe 560 espèces. II Description : Plante glabre, robuste, vivace de 25 à 100 cm de haut, hémicryptophyte, très polymorphe. Le Millepertuis présente une odeur balsamique, une saveur aromatique, amère et astringente. La floraison a lieu de mai à septembre L appareil végétatif : La tige souterraine est ligneuse, anguleuse et se caractérise par un rhizome. On observe deux sortes de tiges aériennes : La tige dressée est ronde, robuste, ramifiée, lisse. Elle possède 2 lignes saillantes opposées longitudinalement et assez marquées ce qui caractérise le Millepertuis perforé. Les rameaux basilaires horizontaux (produits tôt au printemps ou tard à l automne) sont courts, très feuillus et rayonnant à partir du collet basilaire de chaque plante. Les feuilles, à nervation obscurément réticulée, sont opposées (deux par nœud), sessiles, elliptiques ou linéaires, non stipulées. Elles font 15 à 30mm de long, ont HOUDAIN Hélène 3 FLST L3 S.V.I.
une forme ovale à oblong et les bords lisses. Elles présentent une face inférieure plus claire, le limbe est ponctué de glandes sécrétrices translucides (par transparence) et il est bordé de points noirs discrets. Les glandes contiennent de l huile essentielle utilisée en pharmacie. L appareil reproducteur : Les fleurs nombreuses, jaune vif, dont la corolle atteint un diamètre de 18 à 22mm, forment une inflorescence en ombelle paniculée au sommet des tiges. Les cymes bipares sont très fournies. Chaque fleur est formée de 5 pétales dissymétriques (denticulés d un côté) et ponctués de petits points noirs sur les bords. Les pétales sont plus longs que les sépales. Les 5 sépales sont aigus, lancéolés, avec ou sans glandes noires et non ciliés. Les nombreuses étamines sont groupées en 3 faisceaux autour d un pistil unique au centre. Les fruits, secs, sont des capsules ovales issues d un ovaire à trois styles. Elles sont trois fois aussi longues que le calice. Elles se ferment par temps humide et s ouvrent en déhiscence septicide par temps sec. Les capsules persistent souvent durant tout l hiver. Les fruits sont munis de vésicules disposées irrégulièrement qui donneront de nombreuses graines. Les graines d un brun foncé mesurent 1mm de long. Pollinisation : entomogame, autogame. Dissémination : anémochore Habitat : biotopes, phytosociologie Les prairies sèches, les friches industrielles, les clairières, les bords des chemins, les berges, les coupes forestières, les pelouses mi-sèches, les talus sont des endroits favorables. Distribution géographique: Le Millepertuis perforé est cosmopolite, très commun en plaine. Il est présent dans presque toute la France jusqu à 2000m d altitude (de l étage collinéen à l étage subalpin) mais plus rare en région méditerranéenne. C est une espèce eurasiatique et subocéanique. Données autécologiques : C est une espèce héliophile ou de demi-ombre, calcicole. Elle vit sur un humus de type mull carbonaté à mull acide, des sols plus ou moins riches HOUDAIN Hélène 4 FLST L3 S.V.I.
en bases et où le ph est neutre à plus ou moins acide. Les argiles de décarbonatation et les limons sont ses matériaux de prédilection. Le Millepertuis perforé est mésoxérophile à mésophile (sols secs à frais). Il aime surtout les terrains calcaire et sablonneux, plutôt secs. III Usage en pharmacopée : Effets : Hypericum perforatum est une plante digestive, diurétique, antiseptique, stimulante et vulnéraire. C est un populaire antidépresseur naturel. On utilise surtout les sommités fleuries : un liquide coloré est libéré des fleurs, il est jaune dans l eau mais devient rouge dans l huile. Il contient principalement de l hypéricine. Elle se trouve dans les petites tâches noires, sur les feuilles et les pétales, à peine visibles à l œil nu. C est une substance photosensibilisante primaire qui a une action photodynamique (transforme la lumière en énergie) sur la peau. Toxicité : Pour les animaux, l hypéricine est rapidement absorbée par la peau, qui ainsi sensibilisée, réagit à la lumière solaire et devient irritée. On constate des plaques érythémateuses, des brûlures graves de zones de peau blanche ou pâle après une exposition normale. Les yeux sont atteints d une conjonctivite grave pouvant entraîner la cécité. Les rythmes respiratoires et cardiaques sont accélérés auxquels s ajoutent des troublent digestifs. La réaction est plus prononcée en cas d ingestion de plantes fraîches car les plantes séchées perdent 80% de leur teneur en hypéricine. Médecine : Hypericum perforatum est utilisé depuis 2400 ans. Il est inscrit à la pharmacopée française depuis 1818. Les résultats d essais cliniques indiquent que le Millepertuis est efficace contre la dépression clinique légère ou modérée voire grave. L extrait de Millepertuis a une efficacité supérieure au placebo et similaire aux antidépresseurs chimiques standards, il est mieux supporté et n engendre pas d accoutumance. Il existe un risque de photosensibilisation (apparition de tâches brunes sur la peau), plus important chez les personnes à peau claires et les femmes enceintes, si la cure est prolongée et à hautes doses. Des études montrent que l hypéricine aurait une action anti-vih, pourrait lutter contre d autres virus comme le cytomégalovirus (CMV) et l herpès simplex. Ainsi, cette substance aurait un large champ d action. Contre-indications : Longtemps, on a pensé qu il n y avait pas d effets secondaires. En 2000, un communiqué de l AFFSSAPS a présenté des cas d interactions médicamenteuses. Cela repose sur une induction enzymatique du cytochrome P450, ou de la glycoprotéine P, ce qui mène à une diminution des concentrations plasmatiques et de l effet thérapeutique de certains médicaments. Au contraire, lorsqu on arrête la prise de Millepertuis il peut y avoir surdosage. HOUDAIN Hélène 5 FLST L3 S.V.I.
Mises en garde pharmacocinétiques : contre-indiqué avec les antivitamines K, la ciclosporine, les antirétroviraux inhibiteurs de protéases et non nucléosidiques de la transcriptase inverse. Il est déconseillé avec la carbamazépine, la digoxine, la phénytoïne, les contraceptifs oraux Mises en garde pharmacodynamiques : associations déconseillées avec les antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et les antimigraineux de la famille des triptans. Le Millepertuis est aussi déconseillé pendant la grossesse et l allaitement. Les préparations à base de cette plante ne doivent pas être utilisées avec une exposition importante aux UV. Administration et dose : Voie orale ou locale. Le Millepertuis desséché et infusé (20g par litre d eau), est utilisé pour soigner les blessures et comme vermifuge. Une infusion n est pas suffisante pour profiter de l action antidépressive. Il faut recourir à des extraits plus concentrés, comme des extraits secs (capsules), des extraits hydro-alcooliques (teinture-mère) ou des extraits lipidiques (capsules) convenablement dosés en hypéricine. La dose recommandée est 300mg d extrait de Millepertuis titré à 0.3% d hypéricine, trois fois par jour, donc 2.7mg par 24 heures. Les premiers bienfaits se ressentent au bout de trois semaines et le traitement dure au moins un trimestre. Constituants: Naphtodianthrones (de radical hydrogéné ou hydroxylé) : l hypéricine a pour formule chimique : 1,3,4,6,8,13-hexahydroxy-10,11-di-méthylphénanthro(1,10,9,8,opqra)perylène- 7,14-dione. C est un dérivé de l émodoldianthrone, pseudo-, proto-, protopseudo-, cyclohypericines dérivent de la skyrine. Dérivés du phloroglucinol : l hyperforine est un dérivé phénylé, elle se trouve aussi dans le houblon et a une action calmante. Flavonoïdes : hypéroside, rutoside, quercitroside, isoquercitroside, biflavones sont semblables à ceux de l aubépine, ont des effets antipasmodiques et apaisants pour le système cardiovasculaire. Huile essentielle : carbures terpéniques, 2-méthyloctane, n-alcanols Xanthones Procyanidines : oligomères du catéchol et de l épicatéchol La mélatonine agit dans la régulation des biorythmes et la qualité du sommeil. La difficulté d extraction et la sensibilité des molécules rendent son utilisation limitée. Particularités : L hypéricine est un puissant inhibiteur sélectif de la protéine kinase C. Elle a une activité antibactérienne ou antivirale, antinéoplasique et induit l apoptose. C est un pigment naturel rouge fluorescent qui a un maximum d absorption à 591 nm et un maximum d émission de fluorescence à 594nm mesuré dans l éthanol. La molécule d hypéricine est lipophile, elle peut être incorporée dans la bicouche lipidique des membranes cellulaires. On suppose une intégration médiée par un transport actif, elle a été utilisée sur des cellules vivantes. On peut effectuer un marquage en cultivant in vitro des cellules dans une solution avec de l hypéricine, ou en les mettant à son contact après un prélèvement. Si on mélange cette molécule à un fixateur, HOUDAIN Hélène 6 FLST L3 S.V.I.
elle peut être incorporée par des cellules tumorales déjà tuées par le fixateur. Elle offre de nouvelles possibilités pour le marquage cytologique ou histologique et plus largement à l aide de composé photoactivables de la famille des quinones. Il est possible de faire une analyse directe des cellules et d envisager un jour une automatisation de la préparation et de l analyse cellulaires. HOUDAIN Hélène 7 FLST L3 S.V.I.