Dossier pédagogique «Le Sacre» Compagnie Hop! Hop! Hop! Théâtre visuel Le travail de Christine Le Berre mêle théâtre, danse, clown, marionnette, arts plastiques et performance. Avec «Le sacre», elle dégomme les princesses des contes de fées et leurs petites vies bien tranquilles de starlettes. Sur scène, une table haute, des cages de fer et bois et des horloges franc-comtoises A la fois comédienne, danseuse et plasticienne, Christine Le Berre nous invite à une exploration poétique et visuelle de cinq contes populaires, où les princesses sont enfermées dans des œufs. Avec beaucoup d ingéniosité, d espièglerie et pas mal de sarcasme, elle chatouille la tradition avec délectation. Un spectacle inspiré par 5 contes Le spectacle «Le Sacre» évoque sans les raconter 5 contes traditionnels qui pourront être lus avec les élèves : - Cendrillon (Perrault, 1667) - La Belle au Bois Dormant (Perrault, 1697) - La Barbe Bleue (Perrault, 1697) - La Belle et la Bête (Mme de Beaumont, 1757) - Peau d âne (Perrault, 1694) Quelques illustrations des contes de Perrault par Gustave Doré au XIXème siècle (les moments présentés sont évoqués dans le spectacle «Le sacre») : Le bal de «Cendrillon»
Le réveil de «La Belle au Bois Dormant»
Le trousseau de clés de «La Barbe bleue» la fuite de «Peau d âne»
Des phrases, des objets, des matières et des sons pour évoquer les contes Dans le spectacle «Le sacre», les contes sont évoqués successivement par divers procédés : - tout d abord, une phrase du conte «surgit» à l oreille du spectateur d un œuf sorti de la cage. Cette phrase permet de supposer à quel conte la suite du spectacle va faire référence, - ensuite, une combinaison d objets, de matières et de sons font directement référence à un épisode du conte, permettant une approche sensorielle de ces contes. Aucune histoire n est racontée, mais on perçoit des moments de l histoire. Cendrillon La belle au bois dormant La Barbe bleue La Belle et la Bête Peau d âne Objets La pantoufle Le vin La couture La rose Les clés Les chemises de nuit Les gants Le candélabre Le seau et les pièces L ardoise de cuisine Matières Le verre Sons Musique de bal Le fil Musique médiévale Le métal Le tissu Le sang Le poil Le velours Le crin La peau Musique inquiétante Sons d objets Musique douce Musique entraînante Atelier : Evocation plastique des contes : Dans une boîte, type boîte à chaussures, installer des objets et des matières pour évoquer un conte. A chaque conte pourra également être associée une couleur. La composition ainsi créée ne doit pas raconter un moment de l histoire, mais plutôt évoquer des sensations, des références. Ce travail plastique peut être réalisé à partir d autres contes que ceux évoqués dans le spectacle : le Petit Chaperon Rouge, le Petit Poucet, le Chat Botté On pourra ainsi continuer à compléter le tableau ci-dessus pour répondre à la question «Quels objets, quelles matières et quels sons choisiriezvous pour évoquer certains contes?» Deux films en écho La belle et la bête de Jean Cocteau (1946) Analyse du rôle des lumières et des ombres en suivant le lien suivant : http://www2.cndp.fr/tice/teledoc/plans/plans_bellebete.htm Peau d âne de Jacques Demy Fiche pédagogique d exploitation du film : http://www.ac-clermont.fr/ia03/pedagogie/ressources/ap/ecole-cinema/fiche-pedagogique_peau-d_ane.pdf
Un univers proche de divers artistes contemporains Dans le spectacle «Le sacre», l artiste Christine Le Berre crée un univers dont l esthétique rappelle celui de différents artistes contemporains : Annette Messager Annette Messager est née le 30 novembre 1943 à Berck-sur-Mer dans le Pasde-Calais. Elle poursuit ses études aux Arts décoratifs de Paris avant de les interrompre au moment du déclenchement des événements de Mai 68. Elle commence alors à confectionner divers objets et les vend pour subvenir à ses besoins. C est pendant cette période qu elle commence également sa collection d albums photo et réunit des articles et des clichés qu elle découpe dans différents journaux. Mais son véritable début dans le monde artistique ne se fait qu à la création des Pensionnaires, représentation d un ensemble de moineaux empaillés et habillés que La galerie Germain lui a commandé en 1971. La jeune femme décide alors de changer de métier et de se consacrer totalement à la création artistique. Elle débute en exposant en 1973 à la galerie de Munich puis à l'arc en 1974 avec la série Annette Messager collectionneuse qui se compose d'un ensemble de plusieurs albums mélangeant des annonces matrimoniales à des coupures de presse, des images de magazines, des dictons et proverbes bref, un mélimélo savamment assemblé. Influencées par le courant surréaliste et le mouvement féministe des années 70, les créations d Annette Messager sont faites de ce qu on appelle «des matériaux pauvres». On y retrouve des peluches, des morceaux de tissus, des crayons de couleur, du plastique, qu elle découpe, coud, colle, tricote, pique et dessine. Elle fait référence dans chacune de ses œuvres à l art populaire, à l imagerie infantile, au monde des fantasmes et du fantastique.
Christian Boltanski Christian Boltanski est né à Paris en 1944 d'un père d'origine juive et d'une mère Corse. Il est le frère du sociologue Luc Boltanski et marié à l'artiste plasticienne Annette Messager. Il est profondément marqué par l'holocauste. Une enfance à peine scolarisée, élevé dans un milieu familial juif et chrétien à la fois bourgeois et bohème, il se met à peindre en autodidacte à l'âge de 14 ans. Première exposition 1968. "Saynètes comiques" 1974 avec des marionnettes, mettant en scène un inventaire imaginaire ou réel de son enfance. Il poursuit cet inventaire biographique jusqu'en 1976 en compilant photographies, souvenirs, objets trouvés. À partir de 1976, les oeuvres de Boltanski se tournent vers la foule anonyme des êtres humains et évoquent visiblement le thème de la Shoah. Il entame à partir de 1985 la série des monuments. Il collecte et utilise des objets dérisoires du quotidien, fil de fer, bricolage, boites en fer rouillées, photos d'amateurs, des reliquaires, les linges. Christian Boltanski a acquis une notoriété internationale dans la scène artistique. Lauréat de nombreux prix, ses œuvres sont représentées parmi les collections les plus prestigieuses du monde. Louise Bourgeois Louise Bourgeois est née le 25 décembre 1911 à Paris. Elle est la deuxième d une famille de trois enfants. Ses parents dirigeaient un atelier de restauration de tapisserie ancienne à Choisy-le-Roi. C est sa mère qui tient la maison, alors que son père est souvent absent. A 11 ans déjà, Louise Bourgeois dessine, souvent des jambes et des pieds. Sa soeur boitait, ce qui l'a marquée. Après son bac, elle fait d'abord des études de mathémattiques à la Sorbonne (1932-1935). A partir de 1936, elle suit des cours de dessin et fréquente l'ecole du Louvre et les Beaux-Arts de Paris. En 1950, Louise Bourgeois est l'un des premiers artistes à construire des installations. Elle assemble des totems de bois peint, puis des paysagestanières de latex et de plâtre. Ses objets sont des propositions autobiographiques : "Je souffre, donc je veux parler", "Pour moi, la sculpture est le corps, mon corps est ma sculpture". Elle se donne le droit de "tout couper et de tout rapapilloter". La reconnaissance sera venue sur le tard, elle avait plus de 70 ans en 1982 lorsque le Moma lui offre sa première rétrospective. Il s'agit alors d'une grande première: la consécration d'une artiste féminine. Sa première rétrospective européenne a lieu en Allemagne en 1989. En 1999, elle reçoit un Lion d'or, à la Biennale d'art contemporain de Venise, pour l'ensemble de son œuvre. Elle était aussi la première artiste contemporaine à avoir été exposée de son vivant au musée de l'ermitage de Saint-Pétersbourg, en 2002. Jusqu'en 2005, cette artiste a continué sa thérapie par l'art. "L'art est une garantie de santé mentale", affirmait-elle encore. L'art lui a en tout cas permis de traverser le siècle sans faillir. L'artiste s est éteinte lundi 31 mai 2009 à New York, à l âge de 98 ans. Elle laisse une œuvre fascinante et poétique qui explore les tourments de l être dans le huis clos familial. Atelier : Mon univers propre Demander à chaque enfant de recueillir des objets, images, matières qui constituent un «trésor personnel». Les installer, les assembler, les suspendre, les éclairer pour créer un univers personnel à chaque enfant. Photographier les installations obtenues pour en garder la trace.