Présentation. de la Polynésie française. La Polynésie française > 11 Un territoire grand comme l Europe > 13 Les cinq archipels > 14



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Transcription:

Présentation de la Polynésie française La Polynésie française > 11 Un territoire grand comme l Europe > 13 Les cinq archipels > 14 L environnement naturel > 19 La nature > 19 Le climat > 22 La flore terrestre > 24 La faune terrestre > 26 La faune des rivières > 27 Faune et flore marine > 28 La culture polynésienne > 31 Une culture millénaire originale > 31 Histoire moderne et contemporaine > 34 Les Polynésiens d aujourd hui > 38 Les données économiques > 43 Cadre général > 43 Les interventions de l État > 50 Les institutions > 55 Historique > 55 Les acteurs institutionnels > 57 Les forces de souveraineté > 62

La Polynésie française LA POLYNÉSIE FRANÇAISE Situation La Polynésie française est située dans l hémisphère sud, au centre de l océan Pacifique, aux antipodes de la France métropolitaine. Le continent le plus proche, l Amérique du sud, est distant de 6 500 km, l Australie est à 6 000 km, l Asie à près de 10 000 km et l Europe à 18 000 km. Il y a 12 heures de décalage horaire entre Paris et Papeete (11 heures en hiver). Ainsi lorsqu il est 9 h du matin à Paris, heure d été, il est 21 h la veille à Tahiti. Japon États-Unis 9 500 km 6 500 km France 18 000 km Nouvelle-Calédonie îles Marquises Australie 6 000 km 5 000 km 4 000 km Nouvelle-Zélande Tahiti îles Tuamotu 7 500 km îles Australes îles Gambier Chili >11

Les cinq archipels UN TERRITOIRE GRAND COMME L EUROPE La Polynésie française a une superficie de 5,03 millions de km 2 soit une superficie aussi importante que celle de l Europe. Elle est composée de 5 archipels qui comptent au total 118 îles (34 îles hautes et 84 atolls) dont 76 seulement sont habités. L ensemble de ces terres émergées représente à peine 3 500 km 2 et sont peuplées d environ 250 000 habitants. À titre de comparaison, la France métropolitaine a une superficie de 550 000 km 2 et compte plus de 60 millions d habitants. Hatuta a Eiao Motu One Hatu Iti Ua Huka Nuku Hiva Ua Pou Fatu Uku Hiva Oa Tahuata Mohotani Fatuiva Archipel des Marquises Maria Rimatara Rurutu Tubuai Raivavae Tepoto Napuka Ahe Manihi Takaroa Mataiva Tikehau Takapoto Pukapuka Arutua ApatakiAratika Rangiroa Motu One Makatea Toau Kauehi Fangatau Tupai Kaukura Raraka Takume Taenga Fakahina Manuae Maupiti Bora Bora Niau Katiu Raroia Maupihaa Tahaa Huahine Fakarava Tuanake Makemo Hiti Nihiru Tetiaroa Raiatea Faaite Tepoto Tahanea Tatakoto Maiao Moorea Tahiti Anaa Motutunga Marutea Rekareka Îles Sous-le-Vent Tekokota Tauere Mehetia Haraiki Hikueru Amanu Reitoru Marokau Îles du Vent Hao Pukarua Ravahere Akiaki Vahitahi Reao Archipel de la Société Nengonengo Paraoa Nukutavake Manuhangi Ahunui Vairaatea Pinaki Hereheretue Anuanuraro Anuanurunga Nukutepipi Archipel des Australes Archipel des Tuamotu Vanavana Tureia Tenararo Vahanga Tenarunga Tematangi Moruroa Matureivavao Marutea Fangataufa Maria Morane Mangareva Aukena Akamaru Taravai Temoe Archipel des Gambier Rapa Marotiri atoll île haute N >13

La Polynésie française LES CINQ ARCHIPELS Tous les archipels de Polynésie française sont situés dans l hémisphère sud. Du nord-est au sud-ouest, on distingue 5 archipels à l identité physique et culturelle bien distinctes. L archipel des Marquises Fenua enata Tout près de l Équateur et à 1500 km de Tahiti, cet archipel a été rendu fameux par Gauguin et Brel. Il comprend douze îles et îlots, dont six seulement sont habités (Nuku Hiva, Hiva Oa et Ua Pou les principales). Par la beauté de ses paysages au relief particulièrement tourmenté, par l originalité de sa flore et de sa faune et par la richesse de sa culture spécifique, cet archipel possède bien des atouts, à préserver absolument. Au fond des petits vallées isolées, ses habitants ont une vie parfois rude, qui se partage entre la pêche, la chasse, l exploitation de jardins potagers et souvent l artisanat. Les sculptures des Marquises figurent en effet aujourd hui parmi les plus remarquables réalisations de tout le Pacifique et les motifs marquisiens ont fait le tour du monde, grâce à l art du tatouage notamment. M ARQUISES Nombre d habitants : 8 712 Superficie terrestre : 1 049,3 km 2 Nombre d îles : 6 îles et 6 îlots L archipel des Tuamotu Te mau motu Tuamotu À mi-distance de Tahiti et des Marquises, s étend du sud-est au nord-ouest sur quelque 1 600 km, l archipel des «îles nombreuses». En effet, 76 atolls composent les Tuamotu, dont les plus connus sont Rangiroa, Manihi et Fakarava. À peine émergés de l océan, ces atolls aux couleurs de cartes postales possèdent des eaux parmi les 14 > Guide d accueil 2008

Les cinq archipels plus poissonneuses du monde, qui en font un paradis pour les amateurs de plongée sous-marine. Mais la féerie de ces paysages ne doit pas faire oublier combien il est difficile d y vivre. L eau potable y est rare, comme l électricité. La pêche et la perliculture y sont les principales activités économiques, avec la récolte du coprah. T UAMOTU Nombre d habitants : 14 876 Superficie terrestre : 680,5 km 2 Nombre d îles : 76 atolls L archipel des Gambier Mangareva ma Prolongement naturel des Tuamotu vers le sud-est, l archipel des Gambier, neuf îles enfermées dans un même lagon, possède une langue et des coutumes particulières qui en font une entité bien distincte, sans compter l histoire originale du XIX e siècle qui en fit une place forte du catholicisme, et dont les îles ont gardé la trace. Île centrale, Mangareva est la plus étendue, la plus peuplée et aussi la plus connue. C est aux Gambier, dit-on, que l on trouve les plus belles perles noires de tout le Pacifique. G AMBIER Nombre d habitants : 1 097 Superficie terrestre : 46 km 2 Nombre d îles : 9 des services de l État en Polynésie française > 15

La Polynésie française L archipel de la Société Totaiete ma Situé au centre de la Polynésie française et dominée par la grande Tahiti, cet archipel comprend deux groupes distincts. Au nord-ouest, les îles Sous-le-Vent (Raromatai) rassemblent la célèbre Bora Bora au lagon si somptueux et, au large, la minuscule Maupiti ecore bien préservée ; Raiatea au riche passé mytholgique et la tranquille Tahaa, deux îles voisines prises dans un lagon commun ; et, plus au sud, Huahine la rebelle. Regroupant plus des trois quarts des habitants et des activités de la Polynésie française, Tahiti, tel un eldorado, continue d attirer chaque année des milliers de jeunes et moins jeunes, en provenance des archipels éloignés, à la recherche d un emploi et de conditions de vie différentes. A USTRALES Nombre d habitants : 6 386 Superficie terrestre : 147,8 km 2 Nombre d îles : 7 Les îles du Vent (Niamatai), exposées aux alizées, comprennent Tahiti, imposante île capitale et centre administratif, et Moorea, souvent surnommée l île sœur, mais aussi Tetiaora, petit atoll visible des hauteurs de Papeete et propriété de la famille de Marlone Brando, sans oublier les petites Maiao, inaccessible aux visiteurs, et Mehetia, inhabitée. S OCIÉTÉ Nombre d habitants : 214 445 Superficie terrestre : 1 597,6 km 2 Nombre d îles : 10 îles et 4 atolls L archipel des Australes Tuha a pae À l écart des routes commerciales et peu visité, l archipel des Australes est le moins connu des archipels polynésiens. Il ne compte que 5 îles habitées, dont seules Rurutu, Tubuai et Raivavae sont desservies par avion et Rapa est l île la plus au sud de toute la Polynésie. Pourtant, cet archipel, au climat clément, gagne à être connu tant pour l hospitalité de ses habitants que pour la richesse de son artisanat, dont l art du tressage, mais aussi de sa table où se mêlent fruits et légumes tropicaux à ceux des pays tempérés. La culture maraîchère y est en effet particulièrement développée, au point de faire des Australes le jardin potager de toute la Polynésie. 16 > Guide d accueil 2008

L environnement naturel L environnement naturel LA NATURE Naissance et évolution des îles La naissance Toutes les îles de Polynésie française sont d origine volcanique. Sans entrer dans le détail des mécanismes de leur formation, on considère qu elles reposent sur une grande plaque rigide de la lithosphère terrestre, la plaque Pacifique, engendrée à l est par la dorsale du même nom. Elle se déplace vers l ouest et le nord-ouest à raison d environ 11 cm par an, et plonge dans les entrailles de la Terre sous la plaque Eurasienne, à l ouest, au niveau des grandes fosses du Pacifique (fosses des Aléoutiennes, des Mariannes, des Kouriles ). Sur cette plaque, qui repose par plus de 4 000 m de fond, naissent deux types de volcans. > Ceux apparus au niveau de la dorsale du Pacifique-est, zone de fracture favorable au passage de la lave au travers de la lithosphère située au grand large de l Amérique du sud, puis qui ont dérivé. Il s agit des plus vieux volcans, dont l âge est très proche de la plaque sur laquelle ils reposent (40 à 60 millions d années). C est le cas des Tuamotu. > Le deuxième type de volcan, dit de «point chaud», concerne toutes les autres îles de Polynésie française. Loin des limites des plaques, le magma des couches profondes remonte en effet en panache près du plancher océanique, le fait fondre, le perce, puis éjecte ses matériaux, parfois au-delà de la surface de l océan, formant ainsi une île. Le point chaud est fixe, le plancher océanique se déplaçant vers le nord-ouest, on as- >19

La Polynésie française siste ainsi à la création d un chapelet d îles plus ou moins espacées en fonction du rythme des épisodes éruptifs. À titre d exemple, l archipel des Australes, situé au sud de la Polynésie française, a été créé par le point chaud de Mac Donald, toujours en activité et actuellement situé à 40 miles au sud-est de Rapa. Le sommet du volcan qu il est en train de générer n est plus qu à quelques dizaines de mètres de la surface de l océan. Les épisodes éruptifs qui ont donné naissance aux volcans polynésiens ont été brefs et considérables. Brefs, car la vitesse de déplacement de la plaque sur laquelle ils reposent étant relativement rapide, ces volcans ont été rapidement coupés de leur source de magma. On estime par exemple que le volcan principal de Tahiti a été créé en 0,75 million d années seulement. Les phénomènes éruptifs enfin ont été considérables, car ils ont éjecté en peu de temps des quantités formidables de lave. Le volcan de Tahiti a un volume estimé de 8 millions de m 3. Sa hauteur totale à l origine était de 12 000 m! 3 000 mètres pour la partie aérienne et 9 000 mètres pour la partie sous-marine, si l on tient compte de l enfoncement que son poids a provoqué sur le plancher océanique. L évolution des îles À peine formé, le volcan aérien (ou île haute) est soumis à différents phénomènes et va progressivement le transformer en île basse ou atoll. C est l effet dit de «subsidence» causé à la fois par l érosion aérienne, l enfoncement de l île, la formation de la barrière récifale et la dérive du plancher océanique. L érosion aérienne est directement liée à la violence des phénomènes climatiques (pluies tropicales et vents principalement) qui lessivent ses flancs. L enfoncement du volcan est dû à son propre poids ajouté à celui des coraux, qui poussent bientôt, faisant fléchir le plancher océanique sur lequel il repose. Tout au long de sa transformation, des coraux se développent en effet sur les côtes puis au large, formant une barrière et encerclant ainsi l île d un lagon. Un fois le volcan totalement effondré, ne reste plus que l anneau corallien qui émerge, appelé atoll, et qui disparaîtra lui aussi. TECTONIQUE DES PLAQUES FORMATION DES ÎLES ET DES ATOLLS Zone de subduction Point chaud Ride médio-océanique Zone de subduction ASIE AMERIQUE DU SUD 11 CM PAR AN MAGMA Plaque eurasienne Plaque pacifique Plaque Nazca Plaque américaine 20 > Guide d accueil 2008

L environnement naturel Le passage du stade d île haute à celui d atoll est rapide à l échelle des temps géologiques puisqu il ne prend que 5 à 6 millions d années. En Polynésie française, on peut aujourd hui observer tous les intermédiaires entre ces deux types d îles, y compris des terres totalement immergées sous l océan, tel le banc de la Minerve aux Tuamotu. Les volcans des Marquises quant à eux n ont pas évolué en atoll car, pour des raisons encore mal établies, les coraux n ont pu se développer en quantité suffisante à leur périphérie. Pour clore ce chapitre sur la formation des îles, on rassurera les futurs résidents en précisant qu il n y a que très peu d activité volcanique et sismique en Polynésie française, en particulier dans les zones habitées. De plus, le laboratoire de géophysique, situé sur les hauteurs de Papeete, dispose d un système de surveillance particulièrement performant. Qu est-ce qu un atoll? Selon la définition, un atoll (mot originaire des îles Maldives) est une île annulaire des mers tropicales constituée de récifs coralliens entourant une lagune centrale, le lagon. Plus scientifiquement, on parle de bioconstruction calcaire sur fond volcanique. Cette définition rend bien compte de la véritable nature d un atoll. On pourrait ajouter qu il s agit d un mécanisme de formation géologique presque unique au monde. En effet, des organismes non seulement vivants mais minuscules, les coraux (ou plus exactement, les madrépores) ont construit par empilement successif de leurs squelettes calcaires, des édifices atteignant des volumes colossaux qui comptent parmi les merveilles de notre planète. À y regarder de plus près, les atolls sont aussi le résultat d une lutte pathétique que les coraux mènent pour rester à la lumière, alors que leurs supports s enfoncent inexorablement vers les profondeurs de l océan. des services de l État en Polynésie française > 21

La Polynésie française CLIMAT Une première évidence s impose, les saisons sont inversées par rapport à celles de la France métropolitaine, les deux parties du monde n étant pas situées dans le même hémisphère. À l été métropolitain correspond l hiver austral. Une deuxième évidence, qui frappe le voyageur à sa sortie de l avion, il fait chaud et humide. La Polynésie française jouit en effet d un climat tropical maritime humide. > Tropical, car partout les températures moyennes annuelles de l air sont supérieures à 20 C. > Maritime, car l ensemble polynésien est inséré dans un milieu océanique très étendu qui joue le rôle de régulateur thermique. > Humide, car les précipitations annuelles sont supérieures à 1 350 mm, à l exception des Marquises et des Tuamotu de l est (de Reao à Puka Puka), plus sèches. Saisons > Été austral (de novembre à avril). C est la saison des pluies, particulièrement chaude et humide. > Hiver austral (de mai à octobre). C est une saison plus fraîche et relativement sèche. Les températures» La température annuelle moyenne : 25,5 C.» Février est le mois le plus chaud : 24 C à 5 h, 28,5 C à 14 h et en moyenne 25,8 C.» Août est le mois le plus frais : 21,8 C à 5 h, 26,7 C à 14 h et en moyenne 24,3 C.» Température minimale absolue enregistrée : 14,9 C.» Température maximale absolue enregistrée : 34 C.» Les variations de températures journalières oscillent entre 4,6 et 7,2 C.» La température journalière la plus élevée se situe vers 13 h, soit une heure après le passage du soleil au méridien.» La température journalière la plus fraîche peut être relevée au lever du soleil.» La température de l eau varie entre 26 et 28 C. Humidité En Polynésie française, le taux d humidité au niveau de la mer oscille entre 79 % et 80 % avec une amplitude jour/nuit de 12 % à 14 %. Précipitations La saison des pluies dure de novembre à avril et plus particulièrement de décembre à mars. Elle peut se prolonger jusqu en juillet aux Marquises. Pendant cette période, les pluies sont fréquentes et abondantes. Les orages éclatent le plus souvent en fin d après-midi ou au lever du soleil. Sur les îles hautes, les variations de précipitations peuvent être considérables en fonction des vents dominants et de l altitude. Ainsi, à Tahiti, sur la commune de Hitia située sur la côte est (face au vent dominant), il tombe 3 550 mm d eau par an. De l autre côté de l île, sur la commune de Punaauia, située sous le vent, il ne tombe que 1 500 mm d eau. Au sommet de l île, les précipitations annuelles dépassent 1 000 mm. Insolation L insolation annuelle moyenne en Polynésie française est comprise entre 1970 heures au sud sur l archipel des Australes, et 2270 heures par an et plus, sur l archipel des Tuamotu. Sur les îles hautes, le maximum d insolation intervient entre 9 h et 11 h. Sur les atolls, le maximum d insolation se produit entre 10 h 30 et 11 h 30. Vent Durant la saison des pluies, la Polynésie française est soumise au toerau ou alizés de secteur nord nord-est. Pendant la saison fraîche, de juin à octobre, les alizés de sud-est, le mara amu, prédominent. Dans les îles hautes, après la tombée de la nuit, un vent frais descend des sommets, c est le hupe. 22 > Guide d accueil 2008

L environnement naturel Cyclones Les dépressions tropicales fortes ou les cyclones sont rares en Polynésie française. Ils se déplacent en général selon une diagonale nord-ouest sud-est qui passe le plus souvent au sud de Tahiti. Les Marquises sont peu touchées par les cyclones. Dans le passé, les pertes en vies humaines ont pu être importantes, surtout dans les îles basses. Actuellement, grâce à la construction d abris anticycloniques et à l amélioration de la qualité des prévisions météorologiques, les populations peuvent largement anticiper les tempêtes. À Tahiti, la période la plus exposée aux cyclones va de novembre à mars. Il peut se passer plusieurs décennies entre deux cyclones frappant un même secteur. des services de l État en Polynésie française > 23

La Polynésie française La flore endémique de Polynésie française Sur les 898 espèces dénombrées en Polynésie, 560 sont endémiques, c est-à-dire qu elles ont connu une évolution particulière, différentes des autres endroits, et sont donc caractéristiques d une région exiguë. L île de Tahiti compte à elle seule près de 495 espèces indigènes dont 225 endémiques. Cela représente un taux d endémisme de 45 %, le plus élevé du territoire. FLORE TERRESTRE Fougères arborescentes, cocotiers par milliers, gigantesques flamboyants, fleurs toutes plus chatoyantes et parfumées les unes que les autres (dont l incontournable fleur de tiare tahiti), forêts de bambous, majestueux fromagers L exubérante végétation des îles a largement contribué à la réputation de la Polynésie française. Avec seulement un millier d espèces indigènes, la flore y est pourtant d une relative pauvreté, si on la compare à celle d autres îles du Pacifique. En Nouvelle- Calédonie, on en dénombre au moins 4 000 espèces, ou même 1 500 aux îles Hawaii. L originalité et l intérêt de sa flore résident dans la présence de nombreuses espèces uniques au monde, souvent confinées à une seule île, voire à une seule vallée. Les conditions écologiques, particulièrement difficiles dans les atolls, ont sélectionné une flore pauvre constituant des groupements végétaux monotones. À l inverse, dans les îles hautes, des milieux diversifiés ont permis l installation d espèces plus nombreuses. La flore introduite par les premiers Polynésiens Introduites par les hommes au fil de leurs voyages, la grande majorité des plantes pré-européennes sont originaires d Asie du Sud-Est. Parmi les plantes arrivées dans les pirogues des premiers Polynésiens, citons l arbre à pain (uru), le taro, le cocotier, le manioc, la canne à sucre, la banane, la pomme-cythère et le pandanus. L usage de ces plantes a été multiple. Les plantes à tubercules représentaient la base de l alimentation polynésienne. Aujourd hui, si on continue à manger du taro, on consomme beaucoup moins le mape (une sorte de châtaigne) et le savoir-faire de certaines préparations se perd. 24 > Guide d accueil 2008

L environnement naturel La médecine par les plantes était très élaborée. Une vingtaine de plantes étaient savamment utilisées, à différents stades d évolution et pour leurs différentes parties (racine, écorce, feuille ou fruit). Certaines, comme le hutu, étaient employées pour la pêche comme poison, sans risque toutefois pour les hommes. Mais les plantes ne servaient pas que de nourriture, puisqu on les transformait pour fabriquer des colorants, des cordages, des paniers, des habitations et même des tissus. Un savoir-faire aujourd hui perpétré par l activité artisanale : la confection de tapa (tissus en écorce battue de purau) et de nape (cordage), la fabrication de l huile de monoï, les tressages en pandanus (fara) sont en effet devenus des symboles vivants de la culture ancestrale. À la fin du XIX e, quelques colons, dont l Écossais William Stewart, exploitèrent de grands domaines cotonniers. Des plantations de café et de canne à sucre remplaceront le coton quelques décennies plus tard. Il n existe plus de grandes plantations en Polynésie française. Toutefois, depuis quelques années, en particulier sur la commune de Papara, on a assisté à la mise en place d importantes exploitations de cultures hydroponiques sous serres produisant tomates, salades, concombres vendues en grande surface. Les plantes introduites par les Européens L oranger, puis l ananas, ont été introduits par les premiers navigateurs. Les cultures de tomates, aubergines, carottes, haricots, papayers, maïs et tabac ont été aménagées par les premiers missionnaires anglais. On doit aux pères catholiques la réussite de plantations tels que le coton, le lin, le chanvre, la vigne et la mangue «mission»! Par vagues successives, amiraux ou scientifiques introduiront goyaviers, avocatiers, papayes, citrons, sapotilliers, manguiers, plants de vanille des services de l État en Polynésie française > 25

La Polynésie française FAUNE TERRESTRE La pauvreté de la faune polynésienne est liée à son caractère insulaire et à son éloignement des grandes masses continentales. L avifaune comporte toutefois des caractères originaux et une grande richesse en formes endémiques et en espèces d oiseaux de mer. Les oiseaux 112 espèces d oiseaux ont été recensée. L avifaune marine, avec 27 espèces nicheuses, place la Polynésie française parmi les régions tropicales les plus riches. L avifaune terrestre, en revanche, est l une des plus pauvres du monde avec 30 espèces seulement. Mais cette pauvreté cache un taux d endémie très élevé de 32 %. Avec 13 espèces d oiseaux introduites, une nouvelle avifaune s est constituée tandis que les espèces autochtones ne cessaient de disparaître. L ensemble de l avifaune actuelle reste très fragile et 19 espèces sont aujourd hui menacées dont le spectaculaire Carpophage des Marquises, un pigeon de près de 50 cm. La réduction du nombre d espèces est un phénomène dû à l insularité que l on retrouve partout dans le monde. On enregistre en Polynésie française un plus grand nombre d espèces d oiseaux terrestres dans les îles hautes, plus riches en niches écologiques, que dans les atolls. En revanche, ces derniers abritent généralement davantage d oiseaux marins nicheurs, sans doute parce que près de la moitié des atolls reste inhabitée. Parmi les 13 espèces introduites, il faut citer le merle des Moluques, connu à Tahiti à partir de 1910 environ. Il a conquis la zone littorale au détriment d autres espèces, comme le ptilope de la Société. Ces dernières années, le pigeon Bizet a fait une percée spectaculaire à Tahiti et jusqu aux Marquises. Les reptiles Les reptiles sont la composante la plus représentative de la faune locale des vertébrés terrestres. Ce sont uniquement des lézards, répartis en 7 espèces dans 2 familles (les scincidés et les geckkonidés). Ces derniers sont plus connus sous le vocable de margouillat. Les insectes On compte près de 625 espèces d insectes dont les plus répandus sont les moustiques, qui apportent parfois quelques désagréments. Le moustique aedes, reconnaissable à ses minuscules pattes blanches et noires, est le premier vecteur de la dengue et de la filariose. Aux Marquises, les nonos de plage et de vallée, aux piqûres qui démangent fortement, sont aujourd hui encore un frein au développement touristique de l archipel. Le cent-pieds (scolopendre ou mille-pattes, veri en tahitien) adore se cacher dans les jardins, sous les tas de feuilles ou sous les pierres. Sa piqûre est très douloureuse. Plus discrets, on peut aussi trouver de petits scorpions (pata en tahitien), sous l écorce des arbres en décomposition. 26 > Guide d accueil 2008

L environnement naturel Quant aux cafards, ils deviennent, avec les margouillats, des compagnons de route! Les mollusques Les gastéropodes terrestres (escargot, limace) présentent une étonnante diversité, dont la majorité est endémique. Les partulas de Moorea constituaient un des exemples les plus démonstratifs de l endémisme insulaire (réduit à une seule vallée parfois) avec 6 espèces différentes. Les mammifères Il n y a pas de mammifères autochtones en Polynésie française. Tous ont été introduits, volontairement ou non, par l homme. Le chien et le porc furent amenés par les premiers Polynésiens au cours de leurs migrations, avec le rat, embarqués clandestin dans le fond de leurs pirogues. Les Européens ont introduit par la suite des animaux domestiques et d élevage, dont des bovidés. La chèvre, le cochon, ou encore le cheval, sont parfois retournés à l état sauvage, en particulier aux Marquises. LA FAUNE DES RIVIÈRES La faune des mollusques d eau douce est aujourd hui pauvre et cosmopolite. Sur les 8 espèces existantes, 3 ont été introduites au cours des dernières décennies et n ont pas concurrencé les espèces locales. Ces mollusques vivent collés aux rochers des rivières et des cascades et se nourrissent d algues microscopiques. Les chevrettes (crustacés d eau douce) peuplent les cours d eau des îles hautes et occupent une place importante dans la gastronomie locale. Un petit poisson qui ressemble à une truite, le nato, vit également dans les rivières de Polynésie, souvent en compagnie de petites carangues et de mulets, qui vivent habituellement dans les lagons. des services de l État en Polynésie française > 27

La Polynésie française venin contenu dans ses bourrelets dorsaux, se confond avec les fragments de coraux morts ou vivants. Enfin, les requins de lagon, généralement des pointes noires au comportement non agressif, vont et viennent à l abri des regards. Les tortues sont aujourd hui une espèce protégée. Les poissons du large Les plus grandes espèces de poissons se rencontrent au voisinage des passes, sur FAUNE ET FLORE MARINE les versants extérieurs du lagon et au large. Les requins, les raies manta, les dauphins et les carangues en sont les principaux représentants. Pendant l hiver austral, les rencontres avec les baleines à bosse ne sont pas rares près du récif et même dans le lagon aux abords des passes. Parmi les poissons les plus pêchés pour être consommés, citons le coryphère (ou mahi mahi), le barracuda (ou ono) mais surtout le thon et la bonite. Les poissons de lagon Les lagons polynésiens comptent plus de 800 espèces de poissons. Ce sont de loin les animaux les plus colorés et les plus attrayants pour le plongeur. Autour des pâtés coralliens, les poissons-papillons se reconnaissent aisément à la forme effilée de leur bouche qui leur permet de prélever les polypes des coraux. Tandis que les poissonschirurgiens arborent un petit scalpel à la base de la queue. Parmi les plus colorés, les perroquets, au puissant bec, raclent la surface des coraux et les demoiselles se faufilent entre les branches de coraux. Loin du regard, dans les anfractuosités, se cachent les mérous ou encore les murènes, déterminées à défendre leur trou. Sur les fonds sableux, se promènent les raies pastenague. Comme son nom l indique, le poisson-pierre ou nohu, dangereux pour le 28 > Guide d accueil 2008

L environnement naturel En dépit de la richesse des lagons, de nombreuses espèces sont menacées, en particulier parmi les coquillages. Pour connaître les espèces protégées, renseignez-vous dans les mairies, auprès des affaires maritimes ou dans les gendarmeries. Les échinodermes Les oursins sont bien représentés dans les récifs. L oursin noir à longs piquants, appelé vana, est très prisé par les populations Les mollusques et les crustacés Leur corps est protégé par une coquille calcaire pour les coquillages et par une carapace pour les crustacés. Ces animaux se cachent en général dans les anfractuosités du corail ou dans le sable. Parmi les plus gros coquillages, citons le troca et le burgau, tous deux introduits de Nouvelle-Calédonie pour l exploitation de leur nacre. Leur cueillette est strictement réglementée. La famille des cônes est la mieux représentée en Polynésie française avec celles des porcelaines. Attention, la piqûre de certains cônes peut être mortelle. Enfin, parmi les bivalves, citons encore le majestueux bénitier dont les valves entrouvertes montre une magnifique robe aux couleurs électriques, sans oublier l huître perlière qui fait l objet d une intense exploitation pour la production de perles. Chez les crustacés, le grand crabe maculé, très recherché pour sa chair, se reconnaît à ses taches rouges et vit de préférence sur le front du récif, tandis que les langoustes et les cigales de mer se trouvent plutôt sur le versant océanique du récif. Enfin, le plus prisé des crustacés est une squille ou varo, rappelant par son long abdomen la mante religieuse. Il vit dans de profonds terriers creusés dans le sable. locales pour la consommation de ses œufs. L oursin crayon qui habite le front du récif est trop souvent ramassé pour la beauté de ses larges piquants violets. Les étoiles de mer ne sont pas très nombreuses, toutefois on citera la taramea, étoile de mer épineuse mangeuse de corail et dont les piquants sont venimeux. Enfin, les holothuries ou concombres des mers répugnent souvent les baigneurs par leur aspect. La flore marine Contrairement à la richesse de sa faune, la flore marine est très pauvre. On peut toutefois mentionner la présence de quelques algues, premier maillon de la chaîne alimentaire, à commencer par les microscopiques zooxanthelles, algues unicellulaires dont le corail a besoin pour se développer et construire la barrière récifale. des services de l État en Polynésie française > 29

La culture polynésienne La culture polynésienne UNE CULTURE MILLÉNAIRE ORIGINALE Un peuple de navigateurs : histoire du peuplement On situe aujourd hui communément l origine des peuples du Pacifique dans le Sud- Est asiatique. Vers 4 000 avant JC, des peuples venus de l Est, parlant une langue austronésienne, s infiltrent en Nouvelle-Guinée et dans l archipel de Bismark, peuplés dès 40 000-30 000 avant JC. Formant une nouvelle culture née de ce contact, ce peuple océanien qui maîtrise la navigation avec ses fameuses grandes pirogues atteint vers 1 300 avant JC la Mélanésie puis les Tonga et les Samoa qui, isolées, développent une identité «polynésienne» propre. Entre 300 et 200 avant notre ère, débute une nouvelle vague de migration vers l est : les peuples des Samoa et des Tonga atteignent les archipels du centre, c est-à-dire les Marquises et les îles de la Société, mais aussi les Cook, les Australes et les Tuamotu. Ils seront le point de départ de nouveau peuplement des autres îles qui composent aujourd hui le triangle polynésien : les îles Hawaii au nord (300-400 après JC), l île de Pâques à l est (vers 400-500 après JC) et enfin, au sud, la Nouvelle-Zélande (seulement 700-800 après JC, voire même 1 400 selon des hypothèses récentes). Autant de peuples qui partagent encore aujourd hui une culture commune, la culture ma ohi. >31

La Polynésie française Une société hiérarchisée et un mode de vie proche de la nature La connaissance de cette culture ancienne très originale est difficile, à la fois parce qu elle est dépourvue d écriture, et parce qu elle fut anéantie de façon radicale lors des premiers contacts avec les Occidentaux. Les majestueuses statues en bois ou en pierre, réceptacles et représentations de chefs ou d ancêtres divinisés, comme les tiki des îles Marquises, étaient sollicités pour obtenir des dieux la réussite d un projet ou d une entreprise. Le but recherché était toujours la protection, le bien-être, la pérennité et l essor du groupe. Elle repose sur une société clanique fortement hiérarchisée et profondément religieuse. Le ari i était le chef suprême, incarnation du dieu dont il détenait le pouvoir (le mana), veillant à la répartition des biens, instaurant les tapu (interdit) et auquel toute la population devait allégeance. Le tahu a était son égal spirituel, le grand prêtre qui présidait les cérémonies et prononçait les rahui (interdits temporaires sur la nourriture). Les ra atira, gérant la terre, assuraient le relais entre les chefs et le peuple (manahune : agriculteurs, pêcheurs, artisans, domestiques ). Une autre caste mérite attention, celle des arioi, artistes chanteurs et danseurs itinérants, vivant dans une certaine indépendance. Différentes chefferies, plus ou moins puissantes et liées par des rapports d allégeance souvent fondés sur la parenté (mariages entre clans), se partageaient les îles. Elles pouvaient aussi entrer en guerre les unes contre les autres ou s allier pour combattre un ennemi commun. Les Polynésiens vivaient en bord de mer, mais aussi dans les vallées, comme en témoignent aujourd hui les nombreux sites archéologiques. Leur habitat se constituait de fare plus ou moins modestes et de formes variées : maisons végétales édifiées à même le sol, sur un plancher surélevé ou sur une plate-forme pavée comme aux Marquises. À Tahiti, des fare de tailles diverses avaient chacun une attribution : pour manger, dormir, faire la cuisine, fabriquer des étoffes (tapa) Les Polynésiens vivaient de la culture des jardins potagers, de la cueillette, de l élevage (porc) mais aussi de la pêche, activité pour laquelle ils avaient développé un savoir-faire exceptionnel. Les religions et les cultes anciens Les dieux et demi-dieux polynésiens étaient nombreux, ils avaient des pouvoirs variés et étaient vénérés différemment selon les îles et les périodes. Les principaux se nomment Oro, Tane, Tu et Hiro. Dans le panthéon, on différencie les dieux célestes, des dieux faits hommes et des fantômes. Les Polynésiens les célébraient sur les marae, le lieu de culte sacré plus ou moins important selon qu il s agisse d un marae familial, clanique ou même «international» comme le fut celui de 32 > Guide d accueil 2008

La culture polynésienne Taputapuatea à Raiatea. Les plus importants sont formés d une cour rectangulaire pavée quelquefois enceinte d un mur ; d un ahu, partie la plus sacrée, sorte de plate-forme édifiée en blocs de corail ou de basalte, quelque fois pyramidale et flanquée de trois pierres dressées ; de pierres-dossiers destinées aux prêtres et disposées dans la cour et de unu, stèles en bois sculpté représentant les familles liées au marae. Aux proches alentours, différents fare accueillaient trésors, idoles (ti i ou tiki, statue à l effigie humaine d ancêtres déifiés ou servant de support aux dieux lors de leur visite sur terre), images du dieu tutélaire (to o, morceau de bois entouré de tressage et de plumes) et quelque fois la dépouille d un humain sacrifié. Les marae étaient aussi destinés à la vie sociale du clan, cérémonies rituelles, intronisation des chefs Sachez enfin que les tiki pouvaient également être disposés dans la nature pour délimiter un terrain ou le marquer d un tapu (interdit). Les arts et artisanats ancestraux Très tôt reconnu pour sa valeur esthétique, l art polynésien touche des domaines aussi variés que les ornements, les costumes, le tatouage, le tressage, la sculpture mais aussi la musique, le chant et la danse. Lié aux rites saisonniers ou sociaux et aux fêtes, ce que l on nomme aujourd hui ori tahiti (danse) rassemble différents pas, plus ou moins rapides, lascifs ou expressifs mais toujours réalisés en groupe. On a vraisemblablement su conserver les gestes anciens malgré les nombreux interdits imposés par les missionnaires qui les jugeaient indécents. Tout comme les chanteurs, les musiciens accompagnaient les danseurs et utilisaient le pahu (grand tambour à membrane en peau de requin), l ihara (bambou fendu frappé avec un baton), des flûtes nasales ou buccales, des sifflets et des conques. Mettant en œuvre le bois et la pierre, la sculpture était partout : tiki et objets d apparat et de prestige destinés aux chefs et aux prêtres (pagaies cérémonielles, batons de commandement, éventails, tambours ), mais aussi objets du quotidien, plus ou moins travaillés selon la caste et l utilisation (plats, pilons, tabourets, appui-nuques). Tout comme la sculpture, le tatouage mettait en œuvre quantité de motifs géométriques et parfois figuratifs, d une richesse incontestée. Art hérité des dieux, il était le témoin du passage de l enfance à l âge adulte, mais aussi une marque d appartenance à un groupe et une protection contre les forces maléfiques. Chaque archipel possèdait ses particularités et c est aux Marquises que le tatouage a connu le plus bel épanouissement. Quant au tressage, il rythmait le quotidien des Polynésiens qui ont su exploiter de façon systématique les ressources de la nature pour confectionner toutes sortes de matériaux : paniers, cordages pour la pêche, ligatures en tout genre, tresses sacrées du prêtre et du chef, toitures et cloisons, nattes, costumes, parures Autant de techniques caractérisées par un soucis de minutie, d ingéniosité et d esthétique. des services de l État en Polynésie française > 33

La Polynésie française Pomare IV HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE Les premiers découvreurs C est l Espagnol Mendaña qui, en 1595, découvre le premier les îles les plus au nord, qu il nomme «Las Marquesas de Mendoza» (les Marquises), en l honneur de la femme du vice-roi du Pérou. Puis, il faut attendre le dernier quart du XVIII e siècle, pour que les autres îles prennent peu à peu leur place dans la cartographie. En 1767, l Anglais Wallis aborde Tahiti, qu il nomme île du Roi-Georges-III. Un an plus tard, Bougainville croit en être le découvreur et l appelle la Nouvelle-Cythère tant il est séduit par ses paysages paradisiaques et la bonté supposée des indigènes, vite assimilés aux «bons sauvages» de Jean-Jacques Rousseau, théorie philosophique alors en vogue en Europe selon laquelle l homme n est bon qu à l état primitif. Le mythe polynésien venait de naître. Puis, entre 1769 et 1779, Cook y mène plusieurs expéditions à caractère scientifique, formidables collectes tant ethnologiques que géographiques (dont l observation de la planète Vénus). Quant aux Polynésiens, qui ont d abord vu dans ces navigateurs des dieux, ils se sont vite intéressés aux nouveaux produits de la technique occidentale (les matériaux comme le fer et le verre, les outils, les tissus, les bijoux, le tabac mais aussi les armes à feu et bientôt l alcool ). L ascension des Pomare C est sans aucun doute la chefferie pourtant secondaire de la baie de Matavai, où ancrent successivement ces grands navires, qui tire le plus profit de la présence des Européens. En effet, le rôle de Cook dans la montée en puissance de la dynastie des Tu, devenue Pomare vers 1790, est incontestable, tout comme le seront les fameux mutins de la Bounty revenus sur Tahiti. Petit à petit, avec leurs nouveaux alliés, les Pomare imposent leur domination de type monarchique sur Tahiti, Moorea et les îles Sous-le-Vent. La bataille de Fe i Pi mené à Panaauia en 1815 contre une coalition rebelle finit d imposer Pomare II, récemment converti au christianisme en 1812, moins par foi que par pragmatisme pour obtenir le soutien des protestants anglais de plus en plus influents. Les premiers évangélistes protestants et les négociants Le 5 mars 1797 arrivent les premiers missionnaires chrétiens de la London Missionary Society. Après des débuts difficiles, leur emprise sur la société grandit et très vite les avancées des pasteurs sont liées aux victoires de Pomare II devenu un allié de choix. C est ainsi qu entre 1818 et 1842, on peut dire que Tahiti est un royaume indépendant dont les lois sont écrites par les missionnaires protestants anglais. On leur doit la traduction de la Bible en tahitien, qui a beaucoup contribué au sauvetage de la langue. Si leurs intentions étaient sans doute bonnes, les conséquences de leur présence se révèlent désastreuses sur la culture polynésienne. Le «code Pomare» interdit la plupart des coutumes anciennes : chants, danses, tatouages et pratiques religieuses sont bannis, les marae sont détruits, les chefs et clans mis à mal. Les temples protestants sont vite bâtis un peu partout. De plus, l arrivée des négociants et des baleiniers contribue à bouleverser la société polynésienne : ils introduisent l alcool qui fait des ravages et les maladies jusque là inconnues en Polynésie qui déciment la population 34 > Guide d accueil 2008

La culture polynésienne déjà affaiblie par les guerres locales et la disparition de la civilisation traditionnelle. Vers 1850, il ne reste qu environ 8 500 habitants à Tahiti qui en comptait quelque 70 000 à l arrivée de Cook. Du protectorat à l annexion de la France Alors qu elle est confrontée à une grave crise politique et religieuse, Tahiti devient un enjeu politico-religieux entre la France et le Royaume-Uni. Mais ce dernier, conquérant de la Nouvelle-Zélande, abandonne ses prétentions. Le champ est libre pour les missionnaires catholiques et la Marine française. La reine Pomare IV accepte le protectorat de la France en septembre 1842 et la même année les Marquises deviennent françaises (les Tuamotu en 1864). S ensuivent quelques années de conflit armé (de 1844 à 1846) à Tahiti et Huahine, mené par les chefs opposés à la présence française, c est la guerre francotahitienne qui matera les derniers rebelles. L action de l administration française ne cesse de se développer et, le 29 juin 1880, le roi Pomare V fait don de ses États à la France (îles de la Société et Australes rejoignent ainsi Marquises et Tuamotu). La colonie s appellera désormais «Établissements français de l Océanie» (EFO). De 1888 à 1897, l insurrection de Huahine et Raiatea, hostiles aux EFO, marque les dernières escarmouches entre Français et Tahitiens. Le déclin démographique cesse avec la mise en place d un service de santé par la Marine. À partir de la fin du XIX e siècle, la colonie croît et vie à son rythme, l agriculture et le commerce se développent, tout comme Papeete qui accueille bientôt une formidable population cosmopolite. Quelques événements marquent l histoire du début du XX e siècle : le bombardement de Papeete par deux croiseurs allemands le 22 septembre 1914 et le départ des «Poilus tahitiens», le ralliement à la France-Libre et l épopée du «Bataillon du Pacifique». Vers un statut plus autonome et le CEP En 1957, les EFO deviennent la Polynésie française et en 1958 la population se prononce par référendum pour le maintien du territoire de Polynésie française dans le cadre français, la loi-cadre votée en 1957 accordant une autonomie interne au territoire est retirée. L installation du Centre d expérimentations du Pacifique (CEP), au début des années 1960, entraîne le bouleversement du mode de vie traditionnel en faisant entrer le territoire dans la société de consommation de type occidental. L argent afflue (c est la «manne» du nucléaire). Il permet de développer les communications (construction d aéroports, amélioration des infrastructures portuaires et routières, ainsi que du réseau téléphonique...), de promouvoir le tourisme (construction de grands hôtels de classe internationale), d améliorer les conditions de la vie quotidienne (écoles, protection sanitaire et sociale, confort ménager...). La société polynésienne se trouve en partie déstabilisée par ces changements : abandon des activités traditionnelles (pêche, agriculture...), repli vers le tertiaire non directement productif mais plus rémunérateur, afflux vers l agglomération de Papeete des populations des îles des autres archipels. D autant que les retombées ne profitent pas à tous. Aujourd hui Les essais nucléaires ont cessé. Les responsables polynésiens sont conscients des nouvelles limites de l interventionnisme métropolitain. Dans un contexte statutaire fondé sur une très large autonomie au sein de la République (voir aussi le chapitre consacré aux Institutions), la Polynésie française travaille à la promotion de ses ressources propres (tourisme, perliculture...), de manière à s assurer un développement économique social et culturel équilibré. Elle tient également à affirmer son rayonnement au sein du Pacifique insulaire. des services de l État en Polynésie française > 37

La Polynésie française LES POLYNÉSIENS D AUJOURD HUI La démographie Les grandes caractéristiques de la population de Polynésie française sont sa forte croissance (13,4 % en 2006), sa jeunesse (environ 50 % de la population a moins de 25 ans, contre 30 % en métropole), sa répartition disparate dans l espace (entre les archipels et même les îles), et enfin, sa diversité ethnique. La population de la Polynésie française s élevait à 259 800 habitants au 1er janvier 2007, contre 256 200 un an plus tôt, soit une hausse de 1,4 %. En constant recul depuis des années, la fécondité augmente légèrement depuis 2005 pour atteindre 2,2 enfants par femme en 2006, tandis que l espérance de vie continue d augmenter (73 ans pour les hommes et 76,9 ans pour les femmes). Un nouveau recensement de la population a eu lieu au second semestre 2007. La répartition de la population par archipel montre une grande concentration des Polynésiens aux îles du Vent. Selon les chiffres de 2002, avec 241 445 habitants, l archipel de la Société rassemble même à lui seul 87 % des habitants et la seule Tahiti 69 % avec 169 674 habitants! La croissance urbaine ne cesse d augmenter à Papeete et dans son agglomération, véritable pôle économique qui continue, depuis les années 1960, à attirer en foule les îliens. Si la bande côtière comprise entre Punaauia et Mahina est très densément peuplée, le pourtour de l île est resté pour ainsi dire sauvage (notamment la presqu île) et uniquement habité en bordure de mer, une autre donnée commune à toute la Polynésie française où rares sont les fonds de vallées peuplés. La diversité ethnique Même si le recensement par ethnie est proscrit depuis 1996, on distingue généralement quatre grands groupes de population. Les Polynésiens (Ma ohi). Représentant approximativement 66 % de la population, ils sont peu ou anciennement métissés et sont attachés au modèle culturel océanien traditionnel, même s ils ne sont pas insensibles à l influence occidentale (surtout américaine). Ils ne constituent pas pour autant un ensemble homogène et se divisent en groupes ethniques et culturels différents suivant les archipels. Les Chinois (Tinito). Ils représentent 5 % de la population. Les premières migrations en provenance de la Chine du Nord ont eu lieu au milieu du XIX e siècle pour répondre au besoin de main d œuvre dans les plantations de canne à sucre puis au début du XX e siècle. Parfaitement intégrés, les Chinois de Tahiti ne se sont vu accorder la citoyenneté française qu en 1973. Ils contrôlent aujourd hui une part importante de l activité commerciale, mais sont aussi très présents dans les professions libérales et l administration. 38 > Guide d accueil 2008

La culture polynésienne Les Européens (Popa a). Essentiellement métropolitains (Farani), ils occupent 12 % de la population. Beaucoup d entre eux ne sont là que temporairement, comme les fonctionnaires et les militaires. Les autres se retrouvent dans les grandes sociétés, le commerce, les métiers de la santé et de l éducation. Les «Demis». Le vocable complexe et discuté de «demis» couvre une réalité à la fois ethnique (métissage) et, surtout, culturelle. Être demi aujourd hui, c est en effet assimiler deux cultures, la «traditionnelle» mais aussi le mode de vie «à l occidental». Le terme désigne presque une catégorie sociale, d urbains, possédant un niveau d éducation élevé et occupant des postes à responsabilité. Mais la notion reste floue puisque le métissage entre Européens et Ma ohi, Chinois et Européens ou Chinois et Ma ohi est tellement ancien et divers, qu un enfant issu d une union entre un Demi et un Ma ohi «de souche» se considère généralement à nouveau comme ma ohi. Une chose est sûre, le brassage ethnique reste une donnée immanente à la population polynésienne. Les Demis représentent environ 17 % de la population. Il est fréquent de rencontrer, dans la même famille, parfaitement unie, des fidèles professant des convictions très différentes. L affirmation de la culture ma ohi qui s opère depuis une bonne trentaine d années s accompagne d un certain retour ou d un renforcement des croyances et pratiques mystiques d autrefois comme la peur des esprits (tupapa u), le respect des sites anciens (tiki et marae auxquels on prête des forces divines), ou le retour à un calendrier païen (comme la célébration ses dernières années de la «fête de l adondance»). Les langues ma ohi Contrairement à une idée reçue, il n y a pas une langue unique qui s appelerait le «polynésien» mais plusieurs langues, chaque archipel possédant sa ou ses propres langues : reo tahiti dans les îles de la Société, reo paumotu et quelques variantes aux Tuamotu, reo ma areva aux Gambier, reo enana aux Marquises et reo tuha ape aux Australes. Le français reste la langue officielle et le tahitien (de Tahiti donc) est devenu véhiculaire dans toute la Polynésie. Il faut aussi signaler le parler hakka des Chinois de Tahiti, langue proche du mandarin qui a connu une évolution propre. Les religions La religion est très présente en Polynésie française. Depuis le XIX e siècle, les croyances ancestrales ont fait place au christianisme sous toutes ses formes, importé par les missionnaires anglais puis français, responsables, plus encore que la colonisation, de l acculturation de la société ma ohi. Les Protestants et les Catholiques constituent aujourd hui les communautés les plus importantes, se partageant plus des trois quart des fidèles. Les autres obédiences sont en nombre : mormons, adventistes, sanitos, témoins de Jéhovah et pratiquants de diverses confessions ou règles philosophiques à caractère religieux. des services de l État en Polynésie française > 39