Fukushima- Daiichi. Conditions et suivi sanitaire des. la population japonaise. Bernard le Guen Directeur Délégué Radioprotection Sécurité EDF DPN



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Transcription:

L accident de Fukushima- Daiichi Conditions et suivi sanitaire des intervenants et de la population japonaise Bernard le Guen Directeur Délégué Radioprotection Sécurité EDF DPN

Conséquences sanitaires Séisme et Tsunami au Japon 1. des conséquences dramatiques immédiates près de 23 000 morts ou disparus ; sur le site de Fukushima, deux travailleurs sont disparus lors du passage du Tsunami ; 2. des conséquences de l accident nucléaire liées à l exposition aux rayonnements ionisants, Ces conséquences peuvent être précoces en cas de fortes doses délivrées localement ou au corps entier, comme auraient pu en recevoir les intervenants sur la centrale, retardées affectant les intervenants et les populations avec une probabilité croissante de pathologie en fonction de la dose reçue ; 3. des conséquences attribuables aux conditions d'intervention difficile sur le site de Fukushima: stress, fatigue, travail à la chaleur dans un environnement industriel dévasté. EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Conséquences sanitaires Séisme et Tsunami au Japon (2/2) 4. Des conséquences affectant la santé publique, liées au stress post-accidentel après la catastrophe naturelle et l accident nucléaire, liées aux mesures d évacuation, justifiées ou non et aux conditions d'hébergement précaire. Par ailleurs, la peur de l avenir peut entraîner une baisse de fécondité et une augmentation des interruptions volontaires de grossesse 5. Les conséquences environnementales sont graves ; > 500 km 2 devront être décontaminés, avec notamment l existence de points chauds à identifier et traiter plus spécifiquement. La qualité et la rapidité de leur réhabilitation conditionnent des aspects essentiels de l «après-crise» et de l impact de l accident sur la santé et sur les populations en général. EDF DPN B. le Guen Nov 2011

EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Fukushima : rappel des événements et de leurs conséquences 12 mars : violente explosion dans la partie supérieure du bâtiment réacteur N 1 due à la présence d hydrogène entraînant l effondrement du toit 14 mars : double explosion d hydrogène dans le bâtiment du réacteur 3. 15 mars nouvelle explosion dans le réacteur 2, explosion et incendie dans le réacteur 4. Ces explosions s accompagnent de rejets radioactifs dans l atmosphère Tranche 1 EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Surveillance de la radioactivité sur le site EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Rétablir l électricité sur un terrain contaminé A partir du 20 mars Travaux visant à rétablir l alimentation électrique des différentes tranches 21 mars Tranches 5 et 6 alimentées en électricité stabilisation de la situation pour ces tranches EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Poste de supervision pour les locaux et endroits les plus dosants EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Recherche de points chauds, nécessité d une cartographie du site Dans la journée du lundi 1 er août, des employés de TEPCO ont détecté un pic de radioactivité sur le site s élevant à 10 Sv/h. Il s agit du niveau de radioactivité le plus élevé mesuré sur le site de la centrale depuis le 11 mars. Une heure d exposition à une telle dose entraîne une mort certaine pour une exposition au niveau du corps entier. EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Conditions d intervention difficile dans le BR avec cartographie à réaliser EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Dynamique de l accident (suite) À partir du 12 mars 2011 Injections d eau de mer À partir du 18-19 mars 2011 Mise en place de moyens mobiles Aspersion, notamment des piscines Injections d eau de mer puis d eau douce Déversements d eau contaminée en salle des machines et galeries EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Réacteur n 3 Fuite d eau contaminée vers le bâtiment turbine Réservoir Combustible partiellement fondu Fuite possible de vapeur Vapeur Tuyauterie vapeur Alimentation eau Fuite possible d eau 400 msv/h Eau primaire chargée en éléments radioactifs 3 900 MBq/l Bâtiment réacteur Bâtiment turbine

Travailler dans des bâtiments fortement contaminés A Fukushima trois employés ayant travaillé dans de l'eau fortement radioactive ont été contaminés aux jambes. Cette contamination a entraîné pour deux intervenants une hospitalisation pour risque brûlures aux jambes dues aux rayonnements bêta (dose estimée à la peau 2 à 3 Sv, Communiqué TEPCO du 25 mars 2011). EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Contamination interne Lors de l'incident TEPCO a eu de très grandes difficulté pour retrouver la disponibilité d'un appareil de mesure. beaucoup de retard dans la réalisation des anthropogammamétries de contrôle. deux cas de dépassement des limites réglementaires, les intervenants ont été contrôlés 6 semaines après la date supposée d'incorporation des radionucléides. Les doses internes attribuées sont supérieures à 500 msv. au 18 juin, sur les 3 514 intervenants mesurés 549 d entre eux ont subi une contamination interne supérieure à 20 msv TEPCO a augmenté progressivement sa capacité de réalisation d'anthropogammamétrie avec une capacité de 700 contrôles/jour avec la réalisation d'un contrôle systématique mensuel. EDF DPN B. le Guen Janvier2012

REX Fukushima: contamination interne (2) Dans les soucis rencontrés pour réaliser les contrôles de contamination interne, notons en particulier : L'indisponibilité de l'informatique (absence de bases de données, difficulté d'identification des intervenants, ) qui a obligé l'exploitant à un traitement manuel très important, ralentissant ainsi la cadence de contrôle et entraînant des difficultés dans l'attribution des doses et le contrôle de non dépassement de la dosimétrie totale. La nécessiter de valider la méthode d'évaluation des doses internes, qui n'avait pas été prévue pour de tels niveaux de contamination sur de telles durées. EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Traitement des sols et des enceintes pour stabiliser et diminuer la contamination EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Exposition des travailleurs Au vu des information communiquées, volonté d une maîtrise de la gestion des expositions d urgence des travailleurs et limitées en accord avec les recommandations internationales conduite des autorités de radioprotection qui ont permis à la différence de Tchernobyl d éviter des doses pouvant conduire à un syndrome aigu. Depuis le 11 mars près de 20 000 travailleurs sur le site et la plupart ont des doses <100mSv 111 travailleurs ont été exposés à une dose de 100 msv 3 travailleurs sous-traitants ont été exposés à des doses corps entier allant de 170 à 180 msv ((2 à 3 Sv à la peau jambes). 9 personnes > 200 msv (dont 6 > 250 avec un max 500 à 600 msv) dont les 2 contaminés à l iode 131 ( ces 2 intervenants n avaient pas pris leur comprimé d iode 1- Les conséquences graves immédiates pour les intervenants ont été accidentelles : 1 mort par chute de grue, 2 noyés suite au tsunami, un décès brutal de cause indéterminée (malaise cardiaque), 25 blessés dont 7 contaminés lors de l explosion de la tranche 3 du 14/03 2- En termes de conséquences tardives, l effectif global des personnels exposés et les niveaux de dose qu ils ont subis ne laissent pas prévoir une augmentation décelable du nombre de cancers sur cette population incidence cancer radioinduit # 4 % par 1Sv (=1000 msievert) EDF DPN B. le Guen Nov 2011

EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Condition et Tenues d intervention «Une fois en sous-vêtements, les intervenants revêtent une sorte de pyjama blanc. Ils enfilent ensuite une combinaison étanche Tyvek, qui doit empêcher les particules de poussière contaminées, d'entrer en contact avec la peau et les sousvêtements. Aux pieds, deux paires de chaussettes, des chaussures de chantier et deux surbottes en plastique Chaque épaisseur est soigneusement scotchée pour prévenir toute infiltration. Sur les mains, une autre superposition de gants en latex et de gants en coton. Avant de passer leur masque respiratoire et d'ajuster leur cagoule, tous vérifient que leurs dosimètres sont bien enclenchés «EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Equipements de Protection Individuelle (EPI): travail à la chaleur A Fukushima où plusieurs malaises ont été enregistrés dont un ayant eu pour conséquence le décès de l'intervenant. Pour éviter ce risque, le port d'une veste réfrigérée peut être réalisé cependant compte tenu des contraintes de poids et d'encombrement ainsi que de la logistique associée, ce type de veste doit être réservée aux interventions les plus critiques Apport hydrique suffisant Période de repos Photo d'un intervenant à Fukushima utilisant un ARI à circuit fermé EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Conditions de vie pour le personnel en dehors du site «Les conditions de travail sur le site 3 mois après l accident étaient toujours difficiles (chaleur, manque d explication des risques, repas négligés, espace personnel réduit, pression de travail)». EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Qualité de vie au travail EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Base arrière TEPCO a installé une base arrière au "J-Village" situé 20 km au sud de la centrale (à la limite de la première zone d'exclusion) dans la commune de Naraha. Centre névralgique pour l organisation des interventions sur le site Mise en place : de chaînes de décontamination: assurer les contrôles d entrée/sortie d anthropogammamétries De gîtes pour le repos des intervenants Il héberge l espace dédié à la presse EDF DPN B. le Guen Janvier2012

La base arrière

REX Parmi les points qui nécessiteront un retour d expérience il faut rappeler l'importance de: Amélioration de la formation de personnels utilisateurs d'équipement de radioprotection Augmentation préventive de stocks de matériel (dosimètres actifs pour les pompiers) Augmentation de l'étendue de mesure des balises environnementales fixes et mobiles Mise à disposition de matériel mobile en complément des réseaux fixes pour étendre rapidement la couverture de mesure environnementale. EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Gestion des populations EDF DPN B. le Guen sept 2011

Les clés pour comprendre : principes de la Commission Internationale pour la Protection Radiologique (CIPR) Pour la CIPR l objectif de la protection est de prévenir les effets déterministes (immédiats) sur la santé et de réduire les effets stochastiques (à long terme) aussi bas qu il est raisonnablement possible compte tenu des circonstances. Pour atteindre cet objectif la CIPR distingue 3 situations d exposition aux rayonnements ionisants en fonction du statut et de l état de contrôlabilité des sources d exposition: les situations d exposition planifiées lorsque les expositions résultent de sources délibérément introduites et gérées par l homme en vue d en tirer un bénéfice social. les situations d exposition d urgence lorsqu il y a perte de contrôle d une source au niveau d une installation (accident) qui peut affecter les travailleurs et le public si la source se disperse dans l environnement, les situations d exposition existantes lorsque la source préexiste à la décision de la gérer comme les territoires contaminés résultant d une situation d exposition d urgence. EDF DPN B. le Guen sept 2011

Une gestion sanitaire à Fukushima par les autorités japonaises selon les recommandations de la CIPR La première phase appelée «situation d urgence» Des premiers jours aux premiers mois : exposition aux Iodes et aux Césiums radioactifs Objectifs: protéger la population des retombées radioactives et préparer le retour dans certaines zones d exclusion Actions: Évacuations, gestion des denrées, cartographie exhaustive sur le terrain, phase de décontamination (bitumage, arrosage, traitement cours d école ) pour permettre un retour des populations sous 6 à 9 mois dans les territoires les moins contaminés. Décision par les autorités d une gestion de la population en fonction d un niveau de référence de dose de 20 msv (Range CIPR recommandé 20-100mSv) EDF DPN B. le Guen sept 2011

Fukushima : mesures de protection confinement, évacuations mesures de confinement évacuation sur 3, 10 puis 20 km puis extension de l évacuation au dela 20km >20mSv # 100 000 personnes restrictions alimentaires interdictions de vente et de consommation de légumes, de champignons, de viandes et de poissons locaux. distribution d iode stable 1 500 000 comprimés mis à disposition mais pas d ordre clair de prise

Nouvelle évacuation le 22 avril Evacuation 11 mars soir: 3 km 12 mars soir: 10 puis 20 km Confinement 11 mars soir: 10 km 13 mars: 30 km Restriction de Consom./ commercialisation. 21 mars: légumes à feuilles, lait (Fukushima, Ibaraki, Tochigi, Gunma)

Populations exposées dose thyroïde enfant 1 an (IRSN) Fukushima < 10 mgy Tokyo < 1 mgy mesures par les autorités japonaises 1200 enfants contrôlés âgés de moins de 15 ans doses engagées maximales 1 à 2 mgy «The highest thyroid dose in children has been reported as 35 msv (http://www.newscientist.com/article/dn20793) which is very much lower than the majority of children in Ukraine». régime iodé élevé algues, poissons jusqu à 1200 µg d iode / jour (# 70 en Ukraine)

Plan pour les populations (1/2) Un plan de décontamination a été rendu public le 26 août avec pour objectif de réduire de moitié la contamination dans les zones résidentielles à proximité de la centrale dans les 2 années à venir. annonce que des zones à risque resteront certainement interdites longtemps après l arrêt à froid des réacteurs. Le gouvernement a annoncé que l ordre d évacuation serait levé dans certaines régions suite à l accomplissement de la 2 ème étape du plan (prévue pour début 2012). Plusieurs villages pourraient ne pas être concernés par la levée progressive de l ordre d évacuation entre 20 et 30km. En préparation de cette levée progressive de l ordre d évacuation, TEPCO forme 4000 personnes d ici la fin de l année pour évaluer la sûreté des différentes zones.

Plan de décontamination (2/2) Le 14 septembre: le ministère de l environnement annonce le plan de décontamination à proximité de la centrale, modèle d abord testé dans 12 municipalités avant de s attaquer aux régions fortement contaminées La ville de Fukushima compte tester des méthodes de nettoyage des zones contaminées. Elle prévoit de décontaminer toutes les maisons: décontaminer les toits et les évacuations d eaux des maisons, à enlever des surfaces en béton où le césium se fixe. Les particuliers doivent eux-mêmes enlever une couche superficielle de terre et supprimer des plantes Le ministère japonais de l agriculture, des forêts et de la pêche a commencé à étudier la décontamination des rizières à proximité de Fukushima Daiichi

Une gestion sanitaire à Fukushima par les autorités japonaises selon les recommandations de la CIPR (2/2) 2ème phase gestion long terme appelée «situation d exposition existante» Contamination stable due à un seul radionucléide le césium 137 Participation : autorités locales, des professionnels et des habitants volontaires Objectifs: limiter l exposition pour la population sur une bande de dose de 1-20mSv sur une longue période pour revenir à moins de 1mSv. Actions de protection et de réadaptation éloignement des populations des zones les plus contaminées, restriction et surveillance des cultures sur plusieurs centaines de kilomètres carrés autour du site, information des populations pour une gestion des denrées alimentaires surveillance locale des produits alimentaires, des animaux et des individus mise en place de contrôle et d un suivi sanitaire diffusion de la culture et des pratiques de radioprotection parmi la population et en particulier à l'école Décision : décision non encore prise par les autorités du fait d une situation considérée comme non totalement stable sur le site de Fukushima EDF DPN B. le Guen Nov 2011

Effets psycho-sociaux : Fukushima séisme & tsunami : 23 000 morts ou disparus zones dévastées, habitations détruites 100 000 évacués du fait de l accident nucléaire désorganisation du système de santé 500-2400 km 2 à décontaminer (points chauds) Japon : 378 000 km 2 dont 71 000 km 2 habitables communication très médiocre sur Fukushima et tout le territoire. suivi épidémiologique : en particulier 360.000 personnes âgées de 18 ans ou moins qui se trouvaient dans la préfecture au moment de l'accident.

Conclusion Pour la population : Une volonté de maîtrise de la dose reçue par la population, sans impact sanitaire (la dose cumulée ciblée par les autorités sur plusieurs années est «de l ordre de 100mSv») L objectif de protection sur le long terme est sans ambiguïté sur le fait de ramener toutes les expositions sous la barre des 1 msv/an. La gestion de la région de Tchernobyl montre que c est tout à fait possible. En Biélorussie, 25 ans après, la dose annuelle moyenne du million de personnes qui vivent dans les territoires encore considérés par l administration comme contaminés est d environ 0,1 msv. Seuls quelques milliers de personnes sont encore exposées à des doses de l ordre du millisievert. Cela résulte d un effort constant des pouvoirs publics et de tous les acteurs concernés y compris les personnes privées, en particulier dans le domaine agricole, pour maîtriser la contamination. l Ukraine consacre encore 3% de son budget à la région de Tchernobyl. Cette part était de 23% juste après la catastrophe et elle a baissé régulièrement au cours du temps. Pour l environnement, une inconnue, le temps d exclusion nécessaire et la surface des territoires où les expositions sont aujourd hui supérieures à 50 msv (plan à 2 ans du gouvernement avec choix territoires prioritaires à reconquérir). EDF DPN B. le Guen Jan 2012

Le Parc Nucléaire français La sûreté un processus de progrès permanent Exemple de retour d expérience FUKUSHIMA sur la gestion de crise à EDF

Le Parc Nucléaire français ORGANISATION DE CRISE NUCLEAIRE EDF DPN Niveau Local : Acteurs et Locaux de crise Le PUI mobilise 40 personnes au niveau national et alerte 300 personnes : Saint Denis (Local technique de crise national) : ETC-N Paris Wagram : PCD-N EDF DPN Niveau Local : Acteurs et Locaux de crise EDF DPN B. le Guen Janvier2012

La Force d Action Rapide dans le Nucléaire Intervenir en moins de 24h dans les domaines de la conduite, de la maintenance et de la logistique sur un site en situation d accident pour : limiter la dégradation de la situation confiner les effluents ou déchets radioactifs éventuels en continuité et en relève des équipes de quart de conduite qui auront assumé les actions d urgence du site concerné EDF DPN B. le Guen Janvier2012

La FARN 2 espaces temps ayant chacun des missions spécifiques Activités menées sur site à court terme (<24h) Amener sur site des compétences conduite pour épauler voire relever l équipe de quart Activités menées sur site à moyen terme (qques jours) Déployer des moyens lourds de protection ou d intervention Apporter, connecter et mettre en service sous 24h des moyens matériels complémentaires Assurer la surveillance radiologique de l environnement Amener sur site à partir de 24h la logistique nécessaire au bon fonctionnement des matériels de crise Préparer la durabilité de ses actions au delà des premiers jours d autonomie dans l éventualité d une crise de longue durée (yc réapprovisionnement logistique) Limiter l impact des rejets sur l environnement notamment en recherchant à restaurer le confinement et à traiter les effluents radioactifs EDF DPN B. le Guen Janvier2012

Merci de votre attention EDF DPN B. le Guen Janvier2012 45