Livret Mange Du Sport mangedusport.fr Collection «Expériences de Sportifs» Epopée de Christian Mahu : au pas de course vers l Everest!
Marathon de choc! Monsieur Christian Mahu est éducateur sportif à Beaugency. Il est venu nous raconter sa dernière expérience : le marathon de l Everest en mai 2010. SA MOTIVATION «J'aime la montagne!! Et là, quand on parle de l'everest à un montagnard c'est quand même le top!! Et je n'ai pas été déçu par cette expérience».
C est un marathon (42 km 195) un peu particulier du fait de l altitude et du terrain. Là-bas, à part les jambes, les yacks et les autres animaux du pays, on n a aucun moyen de transport! En effet, il n y a pas de route mais ce sont des chemins parfois difficilement praticables en raison de nombreux cailloux. C était tellement particulier comme course que les organisateurs ont fait deux classements : les Népalais (une centaine de participants) et les étrangers (une trentaine dont deux français : Christian et sa femme Christine). Le premier étranger occupe la 27 ème place derrière deux népalaises. Pourtant, les premiers étrangers n étaient pas des «rigolos»!
Au Népal avant le jour J Pour que les coureurs non Népalais puissent s acclimater, les organisateurs ont prévu une randonnée de deux semaines. Tous les jours le groupe montait petit à petit car il devait s habituer au manque d oxygène qui réduit les capacités physiques (*). Les symptômes se révèlent très handicapants : maux de tête, mal aigu des montagnes Mais ce n est pas en deux semaines que l on s habitue à l altitude et que l on peut espérer égaler les népalais! La veille du marathon, les participants ont rejoint le camp de base de l Everest.
A vos marques, prêt, partez! «Le départ du marathon était à 7 H 00 pour que les derniers n'arrivent pas la nuit». Ce n est pas au sommet de l Everest qui culmine à 8000 mètres, mais du camp de base(*1) (5340 mètres), sur un glacier, que débute le marathon. Ce dernier se termine 2000 mètres plus bas, à la capitale du pays Sherpa (*2). On démarre à 5300 m pour finir à 3300 m. Les premiers kilomètres sont particuliers du fait de l altitude élevée. De 2800 m à 3000 m d'altitude, Christian pouvait courir avec toutes ses capacités.
LE DEROULEMENT DU MARATHON Les premiers kilomètres se courent sur le glacier puis sur la moraine (*3). Pendant la course, Christian ne savait pas trop à quoi s attendre car ce n'était pas un effort qu il avait l'habitude de faire. Il est parti tranquillement s'étant basé sur 5 km/h. Le premier kilomètre, son objectif fut atteint et pour le deuxième, un petit peu moins. Il s est arrêté à chaque ravitaillement d'eau. Il s est rapidement retrouvé seul c'est-àdire qu il ne distinguait plus aucun concurrent. Au niveau de la motivation, c'est difficile de se dire : «Allez, on va essayer de gagner quelques secondes».[ ]
«Je savais ce qui m attendait au niveau du dénivelé car pendant la randonnée, on passe par l'itinéraire et on voit où on va revenir. Il y a un grand chemin en fond de vallée, on le suit à l aller, lors du trek d acclimatation et au retour pour la course. Je savais qu'il fallait garder des forces pour les dix derniers kilomètres car ça remontait beaucoup!» Ils étaient 135 au départ et seulement 98 au classement. Tous les étrangers ont terminé. Il y en avait quelques uns qui venaient pour le classement mais la majorité venait pour finir. «J'ai mis 8 h 48, le dernier a mis 11 h 20 et le premier Népalais met moins de 4 h 00», déclare fièrement (mais humblement!) Christian Mahu.
ORGANISATION «Pendant tout le séjour, pour le groupe de 30, 50 personnes étaient à notre disposition. Il y avait des cuisiniers, des porteurs, des Sherpas(*4), des médecins (que les participants devaient aller voir deux fois avant la course). On ne choisissait pas son alimentation, on mangeait ce qu on nous proposait(*5). Pour le marathon, les organisateurs avaient prévu des points d'eau tous les sept kilomètres, car sur cette distance, il faut pouvoir s hydrater. Pour la course, j'avais des chaussures tous terrains, avec des semelles assez épaisses et résistantes».
Marathon &Cie!! Il y a une agence de voyages qui s'occupe des places du marathon et de la randonnée. «J'ai acheté ma place tout compris (place de l'avion, de la randonnée et du marathon). Sans compter les frais annexes, ça fait 2500 par personne. Dans ce prix, il y avait les repas sauf ceux de Katmandou, (les deux journées d'arrivée et les deux journées avant de reprendre l'avion). Il y avait la possibilité de ne faire que la randonnée, sans participer au marathon. Trois personnes avaient choisi cette option». Petites notes (*) de 50% ses capacités à 6000 mètres d altitude (*1) c est l endroit où les alpinistes démarrent leur ascension pour le sommet de l Everest. (*2) ethnie au sein du pays Népal (*3) de la glace, puis des cailloux (*4) les locaux (*5) Complément écrit par M. Mahu (qu on peut retrouver sur son blog : http://sportif45.over-blog.com/
1) la nourriture pendant le trek : a. je ne l ai pas choisie, mais il faut que j en parle quand même. A tous les repas il y avait «beaucoup» de choses et donc si on n aimait pas (ou si on ne voulait pas) un aliment, il y en avait suffisamment à côté pour ne pas sortir de table avec la faim. b. Petit déjeuner : Porridge (flocons d avoine) ; muesli ; corn flakes ; œuf (dur ou morceau d omelette) ; pain de mie ; crêpe (un genre de crêpe) ; thé ou café (café soluble) ou chocolat. A disposition, du sucre, du miel, de la confiture. c. Déjeuner (même lorsque nous étions sur le chemin, ce n était pas un pique-nique froid, mais les cuisiniers nous préparaient un repas chaud). Riz (presque à chaque repas) ; pommes de terre (souvent sautées) ; pâtes ; lentilles ; légumes «verts» (c est à dire autres que féculent) : haricots, blettes, carottes, ; galette (type crêpe épaisse) pour remplacer le pain ; et en dessert fruits au sirop. Il n y avait pas toujours tout cela, mais presque (cuisiné plus ou moins différemment). On pouvait bien sûr ne pas prendre de l un et prendre un peu plus de l autre. Boisson chaude en «apéro», du type sirop de jus de fruit dans de l eau tiède ; le premier jour ça surprend un peu mais c est bon. Boisson chaude enfin (thé ou café soluble, il n ont jamais fait de vrai café). d. Goûter : En milieu d après-midi (entre 16h et 17h selon l étape) boissons chaudes (thé, café, chocolat) avec quelques petits biscuits. e. Dîner : Soupe ; puis le même genre que le déjeuner (féculents et légumes), mais pas la même chose que le midi bien sûr. Nous avons eu 3 ou 4 fois de la pizza
(mais pas seulement ça dans le repas, il y avait des légumes ) et en dessert 2 ou 3 fois un gros gâteau et assez souvent une crème (type entremet). Boisson chaude (thé, café, chocolat). f. A noter : 4 ou 5 fois seulement de la viande (poulet ou viande en boîte) et 3 fois des sardines. Protéines d origine animale uniquement dans le lait (si on en prenait) et dans les œufs (le matin) g. A noter aussi mon manque d appétit sur les 3 derniers jours avant la course (le plus en altitude), mais c est un phénomène que je connaissais un peu (et pourtant je ne suis pas du genre à manquer d appétit en temps normal) 2) La nourriture pendant la course : des gels énergétiques (hyper glucidiques) achetés spécialement en France (pharmacie, mais on en trouve dans les grands magasins de sports) et 2 barres (céréales chocolat) 3) La boisson : très important, en montagne on se déshydrate beaucoup plus vite (l altitude, le soleil, le vent et en général les efforts). De plus on n a pas toujours la sensation de chaleur qui donne envie de boire et donc il faut bien penser à boire avant d avoir soif. Le corps mal hydraté fonctionne moins bien, les crampes arrivent beaucoup plus vite et les tendons n aiment pas le manque d eau d où le risque d inflammation (tendinite). Au Népal, il ne faut pas consommer l eau du robinet (quand il y a des robinets!) ou des fontaines (ou sources) car elle n est pas désinfectée comme en France (chlore) et il y a des risques (problèmes digestifs ou plus grave). On peut la boire si on a mis des pastilles (pour désinfecter) ou si on l a fait bouillir. Je consommais aux repas (plus goûter) les boissons (thé,
café, ) en bonne quantité (sans exagérer) et je remplissais la poche à eau qui me suivait dans mon sac avec l eau bouillie que fournissaient les sherpas lors de tous les repas. Nous avons aussi acheté quelquefois des bouteilles d eau minérale (on en trouve dans tous les villages). Pendant le marathon, il y avait des ravitaillements en eau (petites bouteilles d eau minérale). J ai ajouté dans ma poche à eau une dose de poudre pour favoriser la réhydratation (contenant des sels minéraux). 4) Je n ai rien changé après la course, n ayant pas souffert de crampes. J ai consommé peut être un peu plus d eau les 2 jours suivants.
Livret Mange Du Sport mangedusport.fr Collection «Expérience de Sportifs» Monsieur Christian Mahu est éducateur sportif à Beaugency. Il est venu nous raconter sa dernière expérience : le marathon de l Everest en mai 2010. Interview juin 2010 Mise en page des coaches MDS, 2011.