Bilan des travaux menés par le groupe de travail «Déchets actuellement sans filière de gestion»



Documents pareils
Cires Tome 2 - Pièce 4 Chapitre 9 Page 1 sur 18 SOLUTIONS ENVISAGEES, CHOIX DU PARTI. Andra 2014 PI DO AQED /A

PNGMDR POINT DE VUE DE L ANDRA SUR LE DÉVELOPPEMENT D UNE FILIÈRE DE RECYCLAGE DES DÉCHETS MÉTALLIQUES FERREUX TFA

Atelier «Innovation et Société»

Le Centre industriel de regroupement, d entreposage et de stockage

BORDEREAU DE SUIVI DES DECHETS

Notice explicative du formulaire CERFA n 12571*01 relatif au bordereau de suivi des déchets dangereux

Philippe BERNET. Philippe LAUNÉ. Directeur-adjoint du CIDEN. Chef de la division déconstruction

Grilles de lecture données environnement 2013 Tableau de bord de suivi des opérations de démantèlement

nucléaire EXIGENCE, FIABILITÉ, SÉCURITÉ

Séminaire ANCCLI IRSN Les enjeux du démantèlement. 16 juin 2014

«Actualités réglementaires en radioprotection»

MODE OPERATOIRE NORMALISE : Date d application :

Maîtrise des Fournisseurs. La CAEAR. Commission d Acceptation des Entreprises en Assainissement Radioactif

Bilan des émissions de gaz à effet de serre


L INSTITUT DE RADIOPROTECTION ET DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE (IRSN)

FICHE DE DONNEES DE SECURITE

Unité fonctionnelle de référence, à laquelle sont rapportés les impacts environnementaux du Chapitre 2

LE PERMIS D'ENVIRONNEMENT - CLASSE 3

POUR RASSEMBLER NOS ENERGIES!

Groupe Areva Usine de La Hague Métier CNP

4-DECHETS INDUSTRIELS SPECIAUX (DIS) HORS ACTIVITES SCIENTIFIQUES

CM2E Colloque Martinique Energie Environnement. Production d électricité renouvelable : La méthanisation comme agent de régulation

N/Réf. : CODEP-PRS Hôpital d'instruction des Armées du Val de Grâce 74 boulevard de Port Royal PARIS

Monsieur RIBETTE Christophe SCREG Est Agence Bourgogne Franche Comté 9, rue des Serruriers CHEVIGNY SAINT SAUVEUR

Les déchets pris en compte dans les études de conception de Cigéo

Plan de modernisation des installations industrielles

Bilan 2011 DOSSIER DE PRESSE. Conférences de presse : 7 septembre 2012 à Montpellier 11 septembre 2012 à Marseille 12 septembre 2012 à Nice

DOSSIER DE PRESSE. L IRSN présente sa stratégie de surveillance de la radioactivité dans l environnement de la Vallée du Rhône.

ECO-PROFIL Production Stratifié HPL mince fabriqué par Polyrey

L'AMIANTE : RÉGLEMENTATION

16 novembre Didier Rocrelle Directeur d établissement

LETTRE DE CONSULTATION

Synthèse. Le démantèlement des installations nucléaires et la gestion des déchets radioactifs. du Rapport public particulier.

4 ème PHYSIQUE-CHIMIE TRIMESTRE 1. Sylvie LAMY Agrégée de Mathématiques Diplômée de l École Polytechnique. PROGRAMME 2008 (v2.4)

Le 10 ème programme ( ) de l Agence de l eau Seine-Normandie

Notice UTILISATION DE SOURCES RADIOACTIVES (domaine non médical)

1. GES 5 : Production de céramiques pour l'électronique et de céramiques à fonctionnement thermique contenant du Ni

Gestion d un chantier nucléaire

Le marché du démantèlement des installations nucléaires d EDF.

Production électrique : la place de l énergie éolienne

levenok.com Identification du lot sur le document four ni par le demandeur

«Stockage des déchets ultimes, la solution Stocamine» Siège social : avenue Joseph-Else Wittelsheim

Ecoval : Solution économique et écologique pour le traitement de déchets

MAINTENANCE & INGÉNIERIE NUCLÉAIRE

PRÉFÈTE DU CHER. La Préfète du Cher, Chevalier de la Légion d Honneur,

TOULOUSE : ZAC de Garonne - Chemin de Chantelle Tél :

Le biogaz en France et en Allemagne Une comparaison. Journées méthanisation, 4 novembre 2014, Chambéry

Point d actualités du site AREVA Tricastin

VAlorisation et Stockage du CO 2. Un projet global de management du dioxyde de carbone sur la zone de Fos Berre Gardanne - Beaucaire

La production de biogaz : La solution de valorisation énergétique des boues

La Pologne, plateforme de développement du groupe EDF à l est de l Europe

PERENNITE. Retrouvez toute l actualité du Master sur : N 19 - Novembre2012. «Le journal des étudiants du Master»

BILAN 2014 ET PERSPECTIVES

Comment concevoir son lit biologique

Systèmes R-22 : à quels fluides frigorigènes les convertir? Serge FRANÇOIS*

Intitulé du stage. Initiation à l'environnement industriel Jeudi 15 et vendredi 16 septembre 2011

Vous êtes artisan PLOMBIER CHAUFFAGISTE

appliquée aux emballages alimentaires

NOTIONS FONDAMENTALES SUR LES ENERGIES

L injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel

ETABLISSEMENT PUBLIC A CARACTERE INDUSTRIEL ET COMMERCIAL Rue Félix CHABAUD VENELLES N SIRET : Code APE : 410 Z

L actualité de la fonction publique. SDRH/ RH1/ Ecole de la GRH Novembre 2012

Activité au 30 septembre 2009

RÈGLEMENT Règlement modifiant le règlement 90 relatif à l'assainissement de l'air

INTRODUCTION : INFORMATIONS CLÉS ET ACTIVITÉS DU HELPDESK REACH&CLP LUXEMBOURG. 31 mars 2015 Laurène Chochois Helpdesk REACH&CLP Luxembourg

GUIDE DE BONNES PRATIQUES POUR LA COLLECTE DE PILES ET ACCUMULATEURS AU LUXEMBOURG

Enjeux et Perspectives de la composante «Environnement Santé» du Plan d Action de l Initiative Environnement du NEPAD

Nous regrettons que certaines, comme le réseau Sortir du nucléaire n aient pas jugé utile de répondre.

Diagnostic Gaz à effet de serre de l Institut National de Recherche en Sécurité (INRS)

Procédures pour l importation et l exportation de denrées alimentaires et objets usuels

Comptes rendus d Activités Techniques et Financières du Service de l Eau Potable Année 2004

Monsieur Manuel Valls Premier ministre

Que suis-je? Plus de 50% des GES sont sous mon contrôle et donc ma responsabilité

Terrorisme nucléaire. Michel WAUTELET Université de Mons 6 août 2011

CLP : Obligations, impacts et opportunités pour les entreprises

Responsabilité sociale et environnementale POLITIQUE SECTORIELLE PRODUCTION D ELECTRICITE A PARTIR DU CHARBON

Autorisation pour le négoce ou le courtage de déchets. Informations pour remplir le formulaire de demande

CONFINEMENT D UNE GROSSE INSTALLATION

SOURCING INTERNATIONAL

Termes de référence du groupe de travail «Risques professionnels et sanitaires»

JALON 2009 HA-MAVL - du stockage en formation géologique profonde SOMMAIRE

Annexe 4. Activité économique et installations classées.

PRESENTATION GROUPE LHP

L énergie, des enjeux pour tous

Module 6 Envois de matières infectieuses réfrigérés avec de la glace carbonique

La gestion intégrée des produits résiduaires organiques de la micro-régionouest de la Réunion Etat d avancement du projet

Lycée André Malraux - Avenue du Lycée MONTEREAU

Les Énergies Capter et Stocker le Carbone «C.C.S»

PAC. ce qui change. vraiment

Les leçons tirées de l accident de Fukushima feront éventuellement l objet d une version révisée dans le futur. H. Métivier SFRP

Appel à projets Economie Circulaire en Bretagne Année 2015

Prescriptions Techniques

RAID PIEGES ANTI-FOURMIS x 2 1/5 Date de création/révision: 25/10/1998 FICHE DE DONNEES DE SECURITE NON CLASSE

Témoignage. 3èmes RV du Nucléaire Civil ENSOSP Aix-en-Provence 29 Janvier 2014

Fédération de Recherche en Imagerie multimodalité (FRIM) Inserm Universités Paris Diderot & Paris Nord CNRS AP-HP

COMMENTAiRES/ DECISIONS

Magisoft. Gestion commerciale. L intelligence Software. Progiciels de gestion pour l industrie

N/Réf. : CODEP-PRS Monsieur le Directeur Institut Gustave Roussy (IGR) 39, rue Camille Desmoulins VILLEJUIF

Transcription:

Bilan des travaux menés par le groupe de travail «Déchets actuellement sans filière de gestion» GT PNGMDR du 2 février 2015

Rappel du contexte Objectif du GT créé par le PNGMDR 2010-2012 et reconduit en 2013-2015 : «progresser dans la définition des modalités de gestion adaptées aux particularités physico-chimiques des déchets actuellement sans filière de gestion.» Bilan des travaux 2010-2012 : consolidation de l inventaire des déchets concernés, identification de trois types de déchets considérés comme prioritaires par le GT : déchets amiantés, mercure et déchets mercuriels, huiles et liquides organiques. définition de programmes d études (contenu, calendrier) sur les modes de gestion possibles pour ces trois types de déchets. Mission du GT sur la période 2013-2015 : «suivre les programmes d études proposés et s assurer de leur progression, dans l objectif de définir les filières industrielles permettant la mise en place d exutoires effectifs pour les déchets sans filière», «actualiser la liste des déchets sans filière», en lien avec l Inventaire national. GT PNGMDR du 2 février 2015 2

Inventaire à fin 2012 : 2 400 m 3 Déchets amiantés Prise en charge des déchets amiantés pour stockage au Cires : le stockage d'amiante lié est autorisé au Cires : ~1500 tonnes de déchets amiantés (~50 t d'amiante pur) ont été stockés avant 2012, l'andra a mené des études pour pouvoir accepter de l'amiante libre, une capacité en amiante pur par alvéole a ainsi été définie : 13 tonnes d amiante pur, les exigences liées au conditionnement sont en cours d intégration dans la révision des spécifications, les demandes de prise en charge sont instruites en dérogation aux spécifications jusqu à la publication de cette nouvelle spécification, cas particulier des déchets amiantés de Chinon A : 2500 m 3 de calorifuge entreposés étaient considérés à fin 2012 comme «suspects de contamination par l amiante», ce caractère «amianté» a été confirmé par des analyses complémentaires, la prise en charge de ces déchets au Cires est en cours d étude par l Andra et EDF. Prise en charge des déchets amiantés au CSA : une spécification d'acceptation en stockage existe déjà, le conditionnement requis est spécifié, la limite maximale d'amiante pur définie est de 40 kg par colis final. Conclusion du GT : Ne plus considérer les déchets amiantés comme des déchets sans filière, à partir des déclarations à l Inventaire national de 2015 (stocks de déchets à fin 2014). GT PNGMDR du 2 février 2015 3

Inventaire à fin 2012 : 20 m 3 Description du procédé envisagé : Mercure et déchets mercuriels basé sur la stabilisation du mercure métallique par le soufre, développé par STMI et breveté en 2004, adapté au traitement des déchets liquides : contenant du mercure métallique à l état liquide ; avec éventuellement un surnageant organique et/ou aqueux mono ou multiphasique, développé pour produire un déchet solide stabilisé qui satisfait aux spécifications d acceptation, en matière de critères sur les produits dangereux, pour stockage au Cires ou au CSA, selon l activité initiale du déchet. Etat d avancement : le procédé a été testé par AREVA et le CEA sur des quantités de déchets représentatives (jusqu à 6 kg). Perspectives : AREVA et le CEA envisagent d utiliser le procédé STMI pour le traitement du mercure métallique, un premier dossier de demande d acceptation de déchets produits par ce procédé devrait être adressé à l Andra début 2015, en parallèle, de la R&D est en cours pour le traitement des déchets mercuriels. GT PNGMDR du 2 février 2015 4

Inventaire à fin 2012 : 280 m 3 Huiles et liquides organiques Trois procédés différents ont été retenus, selon les caractéristiques des déchets : immobilisation par des produits organiques tels que le NOCHAR, suivie ou non d un traitement thermique par incinération : procédé adapté à des effluents ou des boues aqueux, organiques ou en mélange, produisant un déchet solide pouvant être incinéré à Centraco ou stocké au Cires ou au CSA, procédé mature qui a déjà fait l objet de REX, sur des déchets de nature très variable, sa mise en œuvre industrielle dépend de l acceptation en stockage des déchets ainsi immobilisés. Des discussions sont en cours entre AREVA et l Andra sur ce point. destruction par oxydation hydro thermale (procédé DELOS du CEA) : adapté à des solvants et huiles contaminées alpha peu chargés en halogènes (chlore, fluor), produisant un effluent inorganique qui contient l activité radiologique et peut être envoyé vers les stations de traitement des effluents liquides, procédé implanté en boîte à gants dans l installation Atalante du CEA Marcoule, mise en actif faite fin 2014. destruction thermique (procédé IDHOL du CEA) : adapté à des liquides organiques chlorés (jusqu à 70% de Cl) sans charge minérale, de type liquides scintillants contenant 14C et 3H, produisant des effluents liquides (orientés vers les stations de traitement des effluents liquides) et gazeux (majoritairement H2O et CO2), prématuré d annoncer une date de mise en service active industrielle. GT PNGMDR du 2 février 2015 5

Actualisation de la liste des déchets sans filière Examen des déclarations à l IN des stocks de déchets à fin 2011 et à fin 2012 : pas de nouvelle typologie de déchets sans filière identifiée, actualisation à fin 2012 des volumes de déchets relevant des 3 catégories étudiées dans le cadre du GT, seuls 6,9 % (200 m 3 ) de déchets divers considérés comme sans filière ne relèvent pas des 3 catégories étudiées dans le cadre du GT. L étude des déclarations de l IN montre que les déchets divers sont : des déchets exotiques ou pour lesquels des investigations complémentaires sont identifiées en vue d orienter ces déchets vers les filières d élimination existantes ou en projet, des déchets spécifiques à chaque producteur. Position du GT: la mutualisation au sein d un GT ne présente pas d'intérêt pour ces déchets. GT PNGMDR du 2 février 2015 6

Déchets amiantés : Conclusions et perspectives des spécifications pour l acceptation de déchets amiantés en stockage au Cires et au CSA ont été établies ou sont en passe de l être, le groupe de travail préconise donc de ne plus considérer les déchets amiantés comme déchets sans filière. Mercure et déchets mercuriels : il existe un procédé de référence qui permet de traiter le mercure métallique contaminé ou non et qui a été testé sur des quantités de déchets représentatives (jusqu à 6 kg), ce procédé produit un déchet stabilisé qui satisfait aux spécifications d acceptation en stockage au Cires ou au CSA, en matière de critères sur les produits dangereux, le groupe de travail recommande de vérifier l acceptation effective de ces déchets en stockage, au travers de l instruction par l Andra dans le cadre usuel du dossier présenté par le producteur d un premier lot de mercure stabilisé par ce procédé. Huiles et liquides organiques : trois procédés spécifiques, de maturité technologique variable, ont été étudiés pour le traitement des huiles et liquides organiques, en fonction de leurs caractéristiques, le groupe de travail recommande de poursuivre en parallèle les travaux menés sur les trois procédés, car ceux-ci sont complémentaires et non concurrents. GT PNGMDR du 2 février 2015 7

Annexe Composition du GT Le groupe de travail est piloté par la DGEC, sous-direction de l industrie nucléaire. Il comprend des représentants du ministre chargé de l'environnement (DGPR/MSNR) ainsi que de l Andra, d'areva, du CEA et d'edf dont les contributeurs ont été : Andra : Michel Dutzer, Arnaud Leclaire, Yannick Ségura, Michèle Tallec AREVA : Emilie Bosse, Laurent Gagner, Dominique Maurice, Aude Messier CEA : Thierry Advocat, Muriel Firon, Roger Serrano EDF : Géraldine Benoit, Eric Didieux, Marie-Claire Perrin L'Autorité de sûreté nucléaire, l Autorité de sûreté nucléaire de défense et l Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire sont invités à participer aux travaux du GT. GT PNGMDR du 2 février 2015 8