Vie dans les tranchées et témoignages de poilus Histoire Classe de Troisième

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Vie dans les tranchées et témoignages de poilus Histoire Classe de Troisième

Vie dans les tranchées et témoignages de poilus Organisation d une tranchée Définition Larousse : fossé permettant au combat la circulation et le tir à couvert. En cas de guerre de position, les tranchées sont équipées de postes d'observation et de commandement, d'abris et de boyaux les reliant à l'arrière. Elles deviennent alors de véritables positions fortifiées. Dans les faits, les tranchées sont composées de plusieurs lignes plus ou moins parallèles, afin d'éviter les tirs ennemis en enfilade. Elles forment des positions. La première position est composée elle-même de plusieurs lignes creusées le plus secrètement possible en vue d'une attaque, dans laquelle les troupes se rassemblent au dernier moment avant de donner l'assaut. Cette première position est complétée par quelques lignes longeant les troupes de soutien. Ces lignes sont moins préparées à la défense rapprochée et souvent dans un état moindre, l'artillerie ennemie s'acharnant sur elles sans risquer de toucher leurs propres fantassins. Suivant la main d'œuvre disponible et la topographie du terrain, une deuxième voire une troisième ligne peut être organisée à des distances de un à trois kilomètres et protégée par des lignes d'eau ou un relief avantageux (hauteur ou contre-pente). Ces différentes positions sont reliées entre elles par des axes perpendiculaires, eux aussi sinueux, appelés «boyaux» et formant des voies de communication. Elles permettent la relève des troupes, l'évacuation des blessés et le ravitaillement. [1]

Vie dans les tranchées et témoignages de poilus Entre les deux lignes ennemies, c'est le no man's land composé de fils barbelés qui ne peuvent être installés que la nuit ou par temps de brouillard, avec mille précaution contre le bruit. Les maillets pour planter les piquets sont recouverts de tissus. Lorsque les lignes ennemies ne sont séparées que de quelques mètres un accord tacite prévoit une absence de tir. Outre cette composition générale, les tranchées doivent comporter des postes d'observation, des banquettes de tir, des pare-éclat, des postes de liaisons téléphoniques... Cette organisation type est à relativiser en fonction de la nature du terrain qui rend plus ou moins facile le creusement mais également en fonction de la nature du combat. Les tranchées sont beaucoup plus sommaires dans les zones de combats où les lignes se déplacent continuellement. Il est à noter que le front des Vosges est un exemple saisissant d'organisation des tranchées. Si la France a construit des tranchées en terre meuble, les Allemands ont quant à eux construit de véritables blockhaus en béton. Survivre dans une tranchée Réduites à leur plus simple expression au début de la guerre, les tranchées étaient des trous permettant aux soldats de protéger uniquement leur tête et leur ventre des tirs ennemis. «Certains se sont creusé juste de quoi mettre leur tête et leur ventre. Les jambes entrent comme elles peuvent, retenues par une planche : c'est la niche à chien. D'autres tiennent à trois, assis, raides, les genoux collés comme des statues égyptiennes, dans une excavation dont les lignes rappellent la caisse à savon ou le wagon de marchandises : c'est le [2]

Vie dans les tranchées et témoignages de poilus train de plaisir.» 1 Pendant quatre ans, ils devront affronter quotidiennement la boue, l'humidité, le froid, les rats, les poux et un ravitaillement aléatoire... Malgré ces conditions difficiles, il fallait organiser un semblant de vie quotidienne. Une organisation du temps, répartie entre corvées (patrouilles, aménagements et entretien de la tranchée) et temps libres souvent consacrés à l'écriture, aux jeux et au repos. Un manque de sommeil permanent entretenu par la peur de la mort et un état de tension nerveuse constante. L'exemple des guetteurs montre bien cet état de nervosité, surtout la nuit. Postés à quelques mètres des lignes ennemies, le moindre bruissement d'un arbre ou d'un animal pouvait déclencher des crises de panique et entrainer des fusillades et des jets de grenades et multipliant les réveils en sursaut des soldats en repos. «Tout est inquiétant, ici. On peut être attaqué de tous les côtés, même derrière. Et les hommes qui veillent ont tous les nerfs tendus. Aussi, quand j'arrive près d'eux, ai-je soins de faire un peu de bruit pour qu'ils ne s'alarment pas.» 2 «Je couchais à côté de mon camarade, quand dans la nuit il me semble entendre une mitrailleuse. Je l'éveille et je pus constater que c'était le portail qui grinçait, faute de ne pas être graissé. Nous étions tous tellement accablés de fatigue que la moindre des choses qu'on entendait, il nous semblait que c'était la fusillade.» 1 Paul Cazin, L'humaniste à la guerre, Plon, 1920 2 P. Truffau, Carnets d'un combattant, Payot, 1917 [3]

Vie dans les tranchées et témoignages de poilus Témoignages de Poilus Les lettres de Poilus relatant l'horreur de la guerre et de la vie dans les tranchées sont rares car soumises à la censure. Nous verrons deux exemples de correspondance : censurée et non censurée (e-malette). [4]

Pistes pédagogiques Objectifs pédagogiques Les pistes pédagogiques proposées par le musée, en lien avec le Rectorat de Grenoble, permettront aux enseignants de mieux s'approprier le propos de la visite et de travailler en lien avec des thématiques que l'on retrouve dans les programmes scolaires. Le programme scolaire Capacité à développer : Décrire et expliquer la guerre des tranchées, la violence de masse. Connaître les repères suivants : La Première Guerre mondiale 1914-1918 La carte de l'europe au lendemain des traités L'armistice du 11 novembre 1918 Disciplines associées : Histoire, littérature, musique et art. Le programme d'histoire de troisième s'appuie sur la Première Guerre mondiale pour aborder les notions de guerre totale et de violence de masse. Le musée propose de revenir sur ces notions à travers l'exemple des chasseurs alpins. Cette approche transversale permettra de découvrir la multitude des zones de combat avec le front des Vosges et l'engagement des chasseurs comme «troupes de choc». L'exemple des chasseurs alpins permettra de mettre en perspective l'ampleur des forces humaines engagées mais aussi de leurs pertes à l'échelle d'un territoire voire d'un [5]

Pistes pédagogiques village (ancrage local). En s'appuyant sur la scénographie du musée qui reconstitue des tranchées, on pourra s'interroger sur l'organisation et la vie des soldats dans les tranchées, mise en perspective par la lecture de lettres de poilus. Activités proposées en lien avec les ressources du musée Problématique générale : Les tranchées, un autre regard sur la violence de masse de la Première Guerre Mondiale Questions liées à la problématique Quelles zones de tranchées ont été représentées dans la reconstitution du musée? Quelle est la fonction des avant-poste? Quelles impressions en retirez-vous? Que fait ressortir le dialogue entre les soldats dans l'audio-guide? (Soldats / hommes /atmosphère). À mettre en perspective avec vos connaissances. Rédiger un paragraphe sur la vie de soldat dans les tranchées (impressions personnelles, témoignages objectifs...) [6]

Bibliographie Cahier des troupes de montagne n 4, L'engagement des Alpins dans la guerre 1914/1918, pp 2 à 11 Cahier des troupes de montagne n 4, Les compagnies de skieurs de Vosges (1915-1918), pp 11 à 18 Cahier des troupes de montagne n 37, Vosges 1915, les chasseurs entrent dans la légende, pp 44 à 57 Daniel ROESS, Hautes-Vosges 1914-1918, les témoins, BG, 2012 Jacques MEYER, La vie quotidienne des soldats pendant la Grande Guerre, Hachette, 1966 Jean MABIRE, Chasseurs Alpins, des Vosges aux Djebels 1914-1918, Presse de la Cité, 1984 Général E. MANGIN, Les chasseurs dans la bataille de France, Payot, 1935 Rémy CAZALS et André LOEZ, 14-18, Vivre et mourir dans les tranchées, Cairn, 2008 [7]