San Miguel de Celanova Après la visite de Santa Comba de Bande, nous reprenons les routes de la Galice pour nous rendre à Celanova. Le but de notre visite est la petite église de San Miguel de Celanova. Dans un 1 er temps nous faisons halte sur le place de l église et le bâtiment nous parait plutôt baroque que roman, imposant par sa taille et ne correspondant pas du tout à ce que nous pouvions attendre. Mais en réalité, après un parcours dans le dédale des cloitres baroques, nous arrivons près d une minuscule église d époque mozarabe, le seul élément qui subsiste du monastère du 10 ème siècle. Ce monastère a été fondé en 936 par Froila et son frère Rosendo. La construction débute en 936 et se continue jusque dans les années 950. Ce petit édifice est-il une chapelle funéraire? dédiée à dire des messes pour les défunts? ou un lieu d accueil pour les hôtes de passage? ou une cellule monacale pour une retraite de quelques jours ou quelques semaines? ou pour une retraite réservée aux femmes (les femmes n étant pas autorisées dans l enceinte du monastère)? L étagement des volumes est bien marqué : Cet édifice est visiblement divisé en 3 que ce soit en hauteur ou en longueur Il est construit en gros blocs de granit, posés à joints vifs à la manière des églises wisigothiques. Par contre, l arc outrepassé est plus accentué et des éléments décoratifs nouveaux apparaissent : le toit très débordant, orné de modillons à
copeaux qui s ajoutent aux rouelles qui, elles, viennent du vocabulaire wisigothique. Les dimensions au sol de cette église sont de 8m x 3m. 1) Le sanctuaire est d une profondeur de 1m30 et présente un double profil: carré à l extérieur et rond à l intérieur à l entrée du sanctuaire, un alfiz : élément mouluré qui met en valeur l entrée du sanctuaire. Ce sanctuaire est couvert par une voûte d arête à côtes et pavé de carrelages aux couleurs vives 2) Entre le sanctuaire et le chœur liturgique, un double arc outrepassé 3) Le chœur liturgique est la partie la plus haute il est couvert d une voute d arête en brique, reçue par des arcs formerets engagés dans le mur : ce qui a pour effet de supporter une partie de la voute et donc de soulager le mur les arcs formerets reposent sur des consoles qui rappellent les copeaux 4) Pièce d accueil avec une voute en berceau qui repose sur une corniche cette voute en berceau est légèrement outrepassée. L axe de symétrie de l église est marqué par 2 fenêtres, aux 2 extrémités de l édifice. Les murs intérieurs sont enduits de chaux. A l extérieur, on peut voir de petits contreforts au milieu des murs, comme placés là un peu au hasard : ces contreforts sont également un élément nouveau dans l architecture. Au retour, nous retraversons le cloitre baroque. Celanova est un monastère dont la vie s est prolongée bien au-delà du 10 ème siècle, toujours soutenu par les grandes familles de la région : il mélange donc les constructions gothiques et renaissance. Puis les années 1830-35 sont marquées par la désamortisation, c est-à-dire la laïcisation, et nombre des édifices religieux sont utilisés par des administrations, municipalités, etc.
Les chrétiens «wisigoths» vont venir des régions du Sud pour s établir dans le Nord sous la pression musulmane. Celle-ci s exerce sous la forme de taxes et d impôts, mais aussi par l interdiction de sortir les reliques des églises, de sonner les cloches, et souvent l interdiction des processions. Ces chrétiens qui viennent de Tolède, de Séville s installent vers Oviedo, qui au 9 ème siècle devient la «ville des évêques», car des communautés entières y migrent. De nouveaux sièges épiscopaux sont créés pour répondre à ce nouveau besoin : on attribue à ces évêques des monastères wisigothiques qu ils vont transformer en y intégrant les éléments d architecture qu ils connaissent : ils connaissent bien les techniques de voutement et vont amener les coupoles, ils utilisent également les contreforts et les modillons. L explosion de l art roman aura lieu dans le dernier tiers du 11 ème siècle. Définition d un alfiz ( source = wikipedia) : Un alfiz est une ornementation architectonique. C'est une corniche, en général un panneau rectangulaire, qui enclôt les bords extérieurs d'une arche. C'est une ornementation architectonique de l'art musulman mais par son influence on le retrouve dans l'architecture chrétienne ibérique depuis le VIII e siècle. L'alfiz est très fréquent dans l'art islamique ibérique et l'art mozarabe (souvent associé à l'arc outrepassé). Il existe deux variantes de l'alfiz (comme illustré par les illustrations ci-dessus) : o o A alfiz commençant à partir de l imposte B alfiz commençant du sol. L'espace entre l'arche et l'alfiz est appelé enjuta ou arrabá, et est souvent richement décoré (en grisé sur les illustrations). Chaque surface résiduelle triangulaire courbe est appelé albanega.