LA GAZETTE DU MÉDOC Rédaction de ce numéro: classe de 3ième 3 du collège Les Lesques, Lesparre La batterie des Arros, Soulac sur Mer, Le bunker M157, poste de direction de tir. La forteresse des Arros, connue sous la dénomination S 307, avec pour nom de code Reichenberg, est un ensemble de 20 bunkers et de 15 baraquements construits sur ordre des Allemands entre 1942 et 1943. Le poste de direction de tir est l un de ces 20 bunkers qui constituent l un des maillons du «Mur de l Atlantique». Le contexte historique; pourquoi les Allemands sont-ils à la Pointe de Grave? La campagne de France (mai-juin 1940) La Seconde Guerre Mondiale (1939-1945), déclenchée par les agissements d'adolf Hitler, chef de l Allemagne nazie, oppose deux grandes coalitions militaires. Nous trouvons d'un côté les Forces de l'axe (Allemagne, Italie, Japon), de l'autre les Forces Alliées (France, Grande Bretagne, plus les Etats Unis et l URSS à partir de 1941: ). La campagne de France débute le 10 mai 1940 et se termine le 22 juin de la même année par la défaite de la France. Elle témoigne de la supériorité tactique des Allemands avec la Blitzkrieg (Guerre Eclair) qui associe l utilisation intensive de l aviation et des blindés pour percer les lignes de l ennemi. A la mi-juin, les Allemands occupent un grand tiers du pays et la France n a plus de troupes pour se défendre. Humiliée, la France est contrainte à une paix sans condition. L'armistice est signé le 22 juin 1940. Accès En voiture, prendre la nationale D1215 jusqu à Soulac. A Soulac, suivre la direction centre-ville puis le Front de mer. Une fois au front de mer, remonter vers le Nord en direction du Verdon. Prendre la rue Félix de Carvenec et traverser entièrement le lotissement qu elle dessert. La forteresse des Arros débute au bout du grand parking qui longe le cordon dunaire. Légende des photographies: Ci-dessus; les Allemands défilent sur l Avenue Foch, 14 juin 1940. A gauche, Hitler et ses généraux visitent Paris.fin juin 1940 Pour visiter: Munissez-vous d une paire de chaussures de marche ainsi que d une lampe torche et d une gourde d eau. La visite peut durer jusqu à 3 heures!
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Le Mur de l Atlantique, le rempart de l Europe Nazie. Le choix du Verdon comme élément stratégique de ce dispositif défensif s impose au Haut commandement nazi. L'occupation de la pointe du Verdon Les Nazis contrôlent la façade Atlantique de la France mais aussi de toute l Europe. Ils y construisent des bunkers, c'est le mur de l'atlantique. Il s'étend de la Norvège à la frontière espagnol et vise à protéger les côtes d un éventuel débarquement des Alliés anglo-américains. Il est composé de 12 000 bunkers, c'est-àdire 13 millions de m 3 de béton et 1 million de tonnes d'acier. Ces constructions, dirigées par Fritz Todt, débutent au Verdon en 1942, et durent jusqu'à la fin de l année 1943 où en tout, deux cents hommes de l organisation Todt encadrent les régiments spécialisés de l armée allemande, les entreprises, et prés de 3000 ouvriers volontaires et réquisitionnés. Plus de 60 positions de combat y sont aménagées ainsi que 300 ouvrages de défense. c'est en partie le Service du Travail Obligatoire (STO) qui fournit la main d'œuvre. La poche du Verdon est effectivement un endroit hautement stratégique car elle bloque la route allant à Bordeaux. Avec les dispositifs de Royan, la Forteresse du Médoc, ou Gironde festung en Allemand, verrouille l'estuaire de la Gironde. Légende des photographies: Ci-dessus, la première Kommandantur à Soulac. Le drapeau nazi flotte sur la Villa Sapho. Ci-dessous: des officiers de la Kriegsmarine se promènent près du phare de la Pointe de Grave. C est la marine de guerre allemande qui assurait la défense de la forteresse du Verdon. Ci-dessous: visite du Maréchal Rommel le 10 février 1944. Ayant en charge la gestion de la défense du Mur de l Atlantique, Rommel inspecte tous les éléments défensifs notamment les batteries du Verdon. Légende: ci-dessus croquis de la forteresse avec une vaste zone hachurée représentant le glacis protecteur comprenant champs de mines, barbelés, nid de mitrailleuses, fossé anti-char et quelques bunkers. La zone plus foncée est la forteresse proprement dite avec les bunkers abritant les batteries, les casemates, les radars, les pièces anti aériennes, le port militaire avec des bateaux d interception, le poste de communication et le poste de commandement. Disposant de pièces d artillerie de gros calibre portant à près de 20 kilomètres, la forteresse interdisait l accès de l estuaire de la Gironde aux navires alliés.
Le bâtiment adopté: le poste de tir «Leitstand» M157 de la forteresse des Arros. C est de cet impressionnant bunker que les Allemands surveillaient l océan et calculaient les positions des navires alliés. Ci-contre: photographie allemande du poste de tir. On remarque les différents étages servant à l observation. Devant le bunker, deux officiers inspectent l état des défenses. Quelle est l utilité du bâtiment? Le poste de tir permet aux Allemands de calculer les positions des bateaux ennemis. C'est le «cerveau» de la forteresse car il permet d'envoyer les informations aux batteries qui, elles, vont tirer sur les ennemis. Description du bâtiment : C est un bunker, c'est-à-dire un bâtiment en béton armé dont tous les murs ont 2 mètres d'épaisseur. Un tel «bloc» de ciment permet ainsi de protéger les occupants du poste de tir. Ce bâtiment possède trois étages. Chacun à une fonction bien précise : le troisième étage sert de poste d'observation avec le télémètre. Le second est aussi un poste d'observation mais les soldats utilisent des jumelles. Enfin, le poste de calculs est situé en bas du bâtiment. Les soldats y déterminent les positions des navires ennemis et donnent les coordonnées aux batteries, d autres bunkers qui possèdent de puissants canons. Actuellement le bâtiment est bien entretenu grâce à l'association «FORTERESSE NORD MEDOC». On peut d'ailleurs encore y voir quelques objets datant de cette époque tel que des fils de fer, des gaines de réseau électrique et des «carcasses» de lits suspendus... Ci-dessus de gauche à droite: les élèves de la 3ième 3 du collège des Lesques de Lesparre «à l assaut» de la forteresse des Arros. A gauche, M. Lesgorce, l un des guides de l association, présente le système défensif des Arros devant un bunker ayant abrité une batterie. On peut y voir les impacts des tirs alliés. Au centre, les élèves écoutent l historique de la bataille au pied d une casemate.
La forteresse du Verdon sous le feu allié. L opération «Indépendance» ordonnée par le général De Gaulle, chef du gouvernement provisoire français, vise à déloger les Allemands de la Poche du Verdon. Pourquoi attaquer cette Poche du Verdon? La situation stratégique de la forteresse est l'une des raisons qui motive les Alliés à l'attaquer. Une autre raison est la volonté des Français de venger l'affront de Juin 1940. Pour le général de Gaulle, il est impératif d'obtenir une victoire sur les Allemands malgré la proximité de la fin de la guerre. L'attaque. L'attaque est déclenchée le 14 Avril 1945 et se termine le 20 du même mois. Une semaine de furieux combats est nécessaire aux Francais dirigés par le colonnel Milleret, surnommé Carnot, pour libérer la poche du Verdon. En vue du combat, les Allemands font évacuer tous les civils; la poche du Médoc se prépare. Composée de 3 300 hommes, la garnison Allemande va affronter l assaut de 15 000 soldats français de la brigade Carnot. Ces hommes sont originaires du grand Sud- Ouest et on trouve aussi un bataillon de volontaires basques venant d'espagne, le bataillon Gernika. Durant l'assaut, 1445 tonnes de bombes sont larguées sur le fossé antichar et sur la forteresse par 485 forteresses volantes, sans compter l appui des navires français croisant sur l océan. Les hommes de la brigade Carnot, d'abord mal équipés, reçoivent du meilleur matériel et sont soutenus par des chars. Après une semaine de combats acharnés les Allemands capitulent. Ci-dessus: une chenillette française servant au déplacement des hommes de la brigade Carnot. Ci-dessus: image de la forteresse après le bombardement. La victoire arrachée. La victoire désirée par le général De Gaulle est obtenue mais le bilan est lourd. Les Français déplorent environ 390 tués et 800 blessés alors que les Allemands ont environ 750 tués et 800 blessés. Le 22 avril, le général De Gaulle vient au Verdon féliciter les combattants français qui défilent quelques jours plus tard à Bordeaux alors que les nombreux prisonniers allemands déminent la côte. Le Médoc est ainsi l une des dernières terres libérées de France, deux semaine avant la fin de la guerre. Ci-dessus: les prisonniers de guerre allemands quittent la forteresse, escortés par les hommes de la Brigade Carnot, rebaptisée Brigade Médoc durant l assaut.