ETUDE DES NORMES ET SAUVEGARDES SOCIALES DE LA REDD-PLUS



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Transcription:

ETUDE DES NORMES ET SAUVEGARDES SOCIALES DE LA REDD-PLUS SYNTHESE INTRODUCTION La présente étude documentaire a été réalisée par le Programme Carbone forestier, Marchés et Communautés (FCMC). Ce programme bénéficie du soutien de l USAID. L étude n a pas pour objet de servir de déclaration ou recommandation de politique générale ni de représenter les vues du Gouvernement des Etats-Unis ou de l Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID). Cette étude vise à : 1. Engendrer des informations qui contribueront aux débats internationaux sur la fiabilité sociale de la conception et mise en œuvre des projets et programmes REDD-plus, en examinant et en comparant systématiquement les diverses sauvegardes et normes afin d évaluer leurs forces et faiblesses relatives et de tirer des enseignements pour des améliorations futures, et 2. Fournir des informations à l USAID pour ses réflexions internes sur les moyens d améliorer ses propres politiques et procédures en vue de relever la fiabilité sociale des initiatives REDD-plus. OBJET La Réduction des Emissions résultant de la Déforestation et de la Dégradation des forêts (REDD-plus) est une approche internationale qui se concentre sur les rôles des forêts dans la mitigation du changement climatique mondial. Ayant la possibilité d opérer à des échelles très grandes dans les pays en développement, la REDDplus peut affecter les vies de centaines de millions de personnes tributaires des forêts. Les approches pour éviter la déforestation sont examinées depuis des années sous l égide de la Convention- Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et les dimensions sociales et environnementales REDD-plus ne concernant pas le carbone, comme les droits et le développement des moyens de subsistance des peuples autochtones et des communautés locales, ainsi que la conservation de la biodiversité, sont de plus en plus privilégiées dans le dialogue international REDD-plus. Une bonne part du travail sur l identification et la prise en compte des dimensions sociales de la REDD-plus s est concentrée sur différentes sauvegardes et normes. Il est désormais largement reconnu que si la fiabilité environnementale et sociale des efforts REDD-plus est garantie, il y aura de plus grandes chances d atteindre les objectifs REDDplus en matière de carbone. Si la plupart des sauvegardes et normes REDD-plus sont toujours au stade de travail en cours, cette étude est une évaluation opportune de la situation des sauvegardes et normes, des enseignements tirés et de la prise en considération des options futures. SYSTEMES DE SAUVEGARDE ET DE NORME EXAMINES 1

Le présent rapport a examiné les systèmes de sauvegardes et de normes suivants qui sont actuellement utilisés ou en cours de développement pour la REDD-plus, ainsi que d autres systèmes de normes et de certification qui sont actuellement appliqués dans des sphères apparentées. Bien que toutes ces approches traitent ensemble des normes environnementales et sociales, cet examen se concentre uniquement sur leurs volets sociaux. Approches multilatérales 1. Les sauvegardes de Cancun CCNUCC : Les sauvegardes CCNUCC REDD-plus approuvées en 2010 seront les sauvegardes par défaut pour la performance internationale. Au titre de la CCNUCC, les programmes REDD-plus devront faire respecter ces sauvegardes en tant que performance minimum requise absolue. 2. Utilisation et adaptation des sauvegardes de la Banque mondiale par le FCPF, PIF et FEM : l approche du FCPF pour ce qui est des sauvegardes représente une adaptation des pratiques de projets de la Banque mondiale établies depuis longtemps. Le Document de la Charte du FCPF et l Approche Commune aux Sauvegardes environnementales et sociales pour les documents des Partenaires multiples de Prestation de services sont les politiques clés qui spécifient que les sauvegardes de la Banque mondiale seront appliquées. Deux des sauvegardes de la Banque mondiale les Politiques opérationnelles et les Procédures bancaires associées se concentrent sur les Sept sauvegardes CCNUCC : 1. Complément ou conforme aux objectifs des programmes forestiers nationaux et conventions et accords internationaux pertinents 2. Structures de gouvernance transparentes et efficaces pour les forêts nationales 3. Respect des connaissances et droits des peuples autochtones et communautés locales 4. Participation entière et efficace des parties prenantes pertinentes 5. En conformité avec la conservation des forêts naturelles et la diversité biologique Non utilisé pour convertir des forêts naturelles Protection et conservation des forêts naturelles et leurs services écologiques Améliorer d autres avantages environnementaux et sociaux 6. Aborder les risques de renversements 7. Réduire le déplacement d émissions La CCNUCC demande aussi que les partenaires des pays en développement abordent les moteurs de déboisement et dégradation des forêts, les questions de régime foncier, les questions de gouvernance forestière et les considérations de genre, lors de l élaboration et mise en œuvre de leurs stratégies nationales ou plans d action. questions sociales pertinentes concernant les Peuples autochtones (OP/BP 4.10) et la Réimplantation (OP/BP 4.12). Ces stratégies ont été à l origine élaborées pour servir à évaluer la bonne adaptation des projets, et non des programmes plus amples. Pour le FCPF, un pays participant doit conduire une Evaluation stratégique d ordre environnemental et social (SESA) qui évalue les sauvegardes à des niveaux de programmes, stratégies et processus plus amples et qui devrait éclairer la stratégie nationale REDDplus d un pays. Un Cadre de gestion environnementale et sociale (CGES) intégré fournit le schéma de plans de mitigation des risques et il est destiné à assurer la bonne application des sauvegardes. L Approche commune spécifie que tous les partenaires de prestation du FCPF doivent utiliser les sauvegardes et les mécanismes de recours de la Banque mondiale, ainsi que la SESA et le CGES. Les partenaires de prestation peuvent utiliser leurs propres procédures si elles sont équivalentes, ou plus strictes, que les normes de la Banque mondiale. Le Programme d investissement forestier (PIF) et le Fonds pour l environnement mondial (FEM) ont également adapté et consolidé ces sauvegardes. La Banque mondiale réalise actuellement un examen général de deux ans sur tout l ensemble de leurs sauvegardes. 3. Principes et critères environnementaux et sociaux de l ONU-REDD : l ONU-REDD utilise une approche basée sur les droits de l homme en matière de sauvegardes par le biais de ses principes et critères environnementaux et sociaux (PCES). Les sauvegardes sont destinées aux activités financées par l ONU-REDD, qui soutient uniquement les activités de préparation. Un Outil Avantages et Risques (BeRT) a été mis au point pour faciliter l application des PCES (2011). La version 4 des PCES a été publiée en mars 2012. L ONU-REDD a également rédigé des Lignes directrices sur l Engagement des parties prenantes (avec le FCPF) et la Recherche d un Consentement préalable libre et éclairé, 2011), ainsi que des recommandations pour la fourniture d informations REDD-plus (2011). 2

Approches bilatérales 4. Bailleurs bilatéraux : Norvège, Australie et Allemagne : comme pour l USAID, aucun des bailleurs bilatéraux examinés ici n a articulé une série spécifique de sauvegardes, de principes opérationnels ou de normes pour leurs travaux sur la REDD-plus. A ce jour, les bailleurs ont évité des politiques ou normes sociales explicites, étant donné qu ils s étaient entendu, à l occasion de la Déclaration de Paris sur l Efficacité de l Aide, de s aligner sur les politiques des pays hôtes. Certains bailleurs ont choisi d appliquer leurs principes d aide publique au développement (APD), même quand ils n étaient pas entièrement complets sur les questions pertinentes. En 2011, l Allemagne a adopté une politique générale basée sur les droits de l homme pour tous ses travaux sur le développement. Une autre stratégie (appliquée par la Norvège en Indonésie) est de ne pas appliquer les sauvegardes d autres partenaires de prestation REDDplus. Bon nombre de bailleurs s intéressent aux questions sociales en rapport avec la REDD-plus en octroyant des subventions à la société civile et aux organisations de recherche des pays hôtes ou en soutenant des processus de consultation stratégique dans les pays hôtes, mais ces derniers ne reposent pas nécessairement sur un système de sauvegardes ou de normes particulières. Initiatives des organisations non gouvernementales (ONG) 5. Critères Climat, Communauté et biodiversité (CCBS ou Critères CCB) : l Alliance pour le Climat, les Communauté et la Biodiversité (CCBA) a élaboré les Critères CCB, qui constituent une norme environnementale et sociale volontaire au niveau des projets permettant aux projets soumis à un audit indépendant de faire preuve de l intégrité environnementale et sociale de leurs activités, de la conception à l exécution. Ces critères ont été établis en réponse, partiellement, au fait que les Normes de carbone vérifié (NCV), utilisées dans bien des projets pilotes de carbone forestier, étaient insuffisantes pour ce qui était des facteurs environnementaux et sociaux. La version courante des Critères CCB a été introduite en 2008 et les règles gouvernant leur usage ont été publiées en 2010 (CCBA 2008, 2010). Les Critères CCB sont particulièrement rigoureux sur les avantages communautaires et récompensent l excellente performance avec son niveau d or. De nombreux projets ont désormais été élaborés pour répondre aux normes NCV et critères CCB. 6. Normes environnementales et sociales REDD-plus (NES REDD-plus) : Les NES REDD-plus sont en cours d élaboration depuis 2009 par le biais d un processus intégral engageant gouvernements, ONG, organisations de la société civile (OSC), organisations de peuples autochtones, institutions de politique et recherche internationales et secteur privé, sous l animation de CARE International et de la CCBA. Cette initiative vise à établir des normes REDD-plus de niveau national, propre à chaque pays, qui soient claires et faciles à suivre, afin d être utilisées par les gouvernements à travers un processus réunissant des parties prenantes multiples pour respecter les sauvegardes officielles minimums et faciliter l émergence REDD-plus des négociations CCNUCC. Des normes internationales ont été établies, et sont ensuite adaptées au niveau national. Dans le même temps, l initiative vise à définir et rallier le soutien à une meilleure performance environnementale et sociale des programmes REDD-plus. En décembre 2012, 11 programmes nationaux ou sous-nationaux étaient déjà en route dans neuf pays différents. 7. Initiatives brésiliennes et indonésiennes de la société civile : En 2009-2010, les représentants de la société civile ont conduit un processus avec des parties prenantes pour établir des sauvegardes environnementales et sociales, assorties de principes et de critères, à l intention du Brésil. Ce document contribue au dialogue REDD-plus national. De plus, la Banque nationale de développement du Brésil (BNDES), qui gère le Fonds Amazone, utilise ces sauvegardes comme lignes directrices de référence pour compléter le propre Protocole de la banque. Le Réseau de société civile de l Indonésie pour le Climat et la Justice (HuMa) a rédigé une proposition pour des sauvegardes basées sur les droits de l homme à l usage de l adaptation au changement climatique, sa mitigation et la REDD-plus. Autres initiatives pertinentes 8. Leçons tirées d autres initiatives : les initiatives ci-après non rattachées à la REDD-plus ont des sauvegardes et normes sociales qui peuvent fournir des enseignements précieux pour les processus REDD-plus. Les Normes du Forest Stewardship Council (FSC) emploient des indicateurs adaptés nationalement à une série de principes et critères internationaux. Elles offrent également une approche flexible et par 3

palier pour une bonne application, fournissant quelques incitations et élément plus important, du temps pour la tâche complexe consistant à atteindre de bonnes pratiques. La certification de Commerce équitable pour les petits producteurs reconnaît l importance des questions de gouvernance internes aux groupes, comme la participation intégrale, l équité et la gestion financière transparente, pour atteindre des objectifs sociaux. Elle apporte aussi un soutien aux groupements de producteurs pour leur permettre d améliorer leur performance dans ces domaines. La Convention sur la Diversité Biologique (CBD) a élaboré les lignes directrices volontaires Akwe: Kon, qui se concentre sur l évaluation des impacts des projets de conservation sur les peuples autochtones. Ces lignes directrices prescrivent des plateformes ou tables rondes locales réunissant des parties prenantes multiples afin d aborder les questions ayant trait aux peuples autochtones. La CBD a également un Forum autochtone sur la Biodiversité, qui permet aux groupes autochtones de faire pression directement sur la Convention quand des problèmes surgissent. Le critère méta de WWF pour les projets de carbone soutient l idée de critère d abandon, c est-à-dire de sérieuses infractions qui entraînent l annulation d un projet. Le Mécanisme de développement non polluant (CDM) de la CCNUCC dispose de critères environnementaux et sociaux pour la validation et la vérification des projets, qui doivent être remplis avant que les projets puissent continuer. LES QUESTIONS SOCIALES ET LA REDD-plus Le présent rapport a examiné toute une gamme de questions sociales abordées dans les schémas de sauvegardes et de normes existants, y compris le respect des conventions et traités internationaux existants, les droits, les avantages et l allègement de la pauvreté, la gouvernance, la réimplantation involontaire évitée et les mécanismes de règlement des griefs / accès à la justice, ainsi que savoir si et dans quelle msure ces points sont abordés dans chaque schéma. La prédominance (ou l absence) de questions sociales clés varie entre les différents schémas de sauvegardes et de critères examinés. PRINCIPALES CONSTATATIONS o Pour ce qui est du contenu, les normes sociales REDD-plus rédigées le plus clairement, le plus rigoureusement et le plus en détail sont celles de l ONU-REDD et celles établies par quelques plateformes de parties prenantes multiples à l échelle internationale (c.-à-d. les Normes environnementales et sociales de la REDD-plus, dénommées REDD-plus NES) et les normes établies par la société civile [organisations de la société civile brésilienne et les Normes sur le Climat, les Communautés et la Biodiversité]. La plupart applique une approche reposant sur des principes, des critères et des indicateurs ; o Pour ce qui est du processus, l initiative REDD-plus NES est très solide étant donné que ses principes, critères et indicateurs ont été produits à travers des processus internationaux de parties prenantes multiples et que les critères et indicateurs sont ensuite adaptés à travers des processus nationaux de parties prenantes multiples au contexte de chaque pays. Cette approche améliore considérablement la compréhension locale des questions tout en facilitant simultanément le dégagement du consensus et en encourageant l application responsable de la REDD-plus et de ses normes sociales. En outre, cette approche sert de schéma pour le suivi et la notification ; o Les sauvegardes multilatérales et bilatérales de la CCNUCC font l objet de défis inhérents. La CCNUCC ne décrit toujours pas les obligations et le processus dans les détails, ce qui peut se refléter dans la nature des compromis politiques pour parvenir à un accord ; les sauvegardes multilatérales sont en train d être adaptées au contexte REDD-plus à partir des sauvegardes au niveau des projets couvrant toute une gamme de secteurs ; et, dans une large mesure, les bailleurs bilatéraux n ont pas la tradition de soumettre leurs activités à des politiques publiques de sauvegarde (bien que la plupart d entre eux disposent de politiques environnementales et sociales internes auxquelles se conformer) ; o Les politiques et processus de Sauvegarde qui visent seulement à minimiser ou prévenir les impacts négatifs de la REDD-plus ne vont pas suffisamment loin par eux seuls. Des normes qui sont clairement structurées et intégrées au niveau de projet, national et international, ainsi que des mécanismes de conformité rigoureux, mais adaptables pour assurer le respect des normes, sont aussi nécessaires en particulier pour apporter les avantages et opportunités présentés par la REDD-plus ; o Aucun des systèmes existants de sauvegardes ou de normes examinés couvrent tout l éventail de questions sociales de la REDD-plus. Cependant, à ce stade, la priorité devrait être accordée à 4

o o l expérimentation et à l apprentissage de l expérience sur le terrain, comme les Critères CCB et les Normes environnementales et sociales REDD-plus (REDD-plus NES), pour éclairer de futures révisions ; La simplicité des sauvegardes et des normes sera essentielle à l obtention de résultats, et les normes sociales (et environnementales) employant des principes et critères offrent la logique la plus claire aux concepteurs, exécutants et participants à la REDD-plus à tous les niveaux ; Les sauvegardes et normes sont intégrales pour donner confiance aux investisseurs et assurer la viabilité de la REDD-plus à l avenir. Les garanties offertes par les sauvegardes et les normes réduisent les craintes des investisseurs des secteurs public et privé ; elles documentent et atténuent ainsi le risque de préoccupations environnementales et sociales qui pourraient nuire à la fourniture d avantages apportés par la réduction d émissions, ou qui entraîneraient le déclin du soutien social aux activités de projet. RECOMMANDATIONS Sauvegardes et normes : La REDD-plus a besoin à la fois de sauvegardes, assorties de mécanismes indépendants de réglements des plaintes et griefs, et de normes, qui appliquent des mécanismes de suivi transparent, assortis de conséquences en cas de non-respect : o Les politiques et processus de sauvegardes ont besoin d être rattachés plus explicitement aux normes de conception, exécution et suivi ; o Un soutien s avère nécessaire pour les travaux complémentaires sur les sauvegardes CCNUCC et les questions relatives aux systèmes de sauvegarde des informations qui sont actuellement abordées au titre de la CCNUCC ; o La construction de l architecture internationale REDD-plus devra prioriser les normes qui incluent le suivi et des seuils clairs, ainsi que des conséquences en cas de non-respect ; et o Les bailleurs REDD-plus, en particulier les bailleurs bilatéraux, peuvent jouer un rôle de premier plan sur les normes sociales (et environnementales) de la REDD-plus en en faisant une priorité dans les programmes REDD-plus et en les préconisant dans les forums internationaux. Améliorer les sauvegardes et normes, le pilotage, et promouvoir les bonnes pratiques : Les partenaires du développement ont besoin de collaborer pour instaurer une approche commune à l égard des sauvegardes (politiques) et normes environnementales et sociales, puis les diffuser et les entériner officiellement afin d établir la REDD-plus socialement responsable en tant que norme internationale : o L expérience du pilotage a besoin d être examinée afin de repérer les forces et les faiblesses de l application des systèmes existants et de prendre en compte les constatations pour consolider les forces et corriger les faiblesses en vue d identifier et développer de bonnes pratiques. Il conviendrait de soutenir d autres études de pilotage et de recherche, ainsi que le renforcement des capacités concernant l application des schémas de sauvegardes et de normes ; o Les principes et critères convenus internationalement assortis d indicateurs négociés à l échelon national, tels que pilotés dans le cadre des Normes environnementales et sociales REDD-plus, ont besoin d être appliqués plus largement ; et o Une fois qu un nombre critique de pays se seront engagés dans ce processus et que les révisions de l ensemble du système de normes auront été effectuées, la CCNUCC, les pays REDD-plus et autres institutions REDD-plus devront envisager d adopter les bonnes pratiques fournies par ces normes. Cette synthèse a été rédigée par le Programme Carbone Forestier, Marchés et Communautés (FCMC), et non par l USAID. Le contenu ne reflète pas nécessairement les vues ou politiques de l USAID ou du Gouvernement des Etats- Unis. Pour des informations supplémentaires sur ce document ou sur FCMC, prière de contacter Erik Streed, représentant du chargé contrat FCMC, USAID ; courriel : estreed@usaid.gov, ou le Dr Diane Russell, chercheur principal sciences sociales, USAID ; courriel : dirussell@usaid.gov. Cette synthèse met en évidence les questions abordées dans le rapport complet qui peut être consulté au site suivant : www.fcmcglobal.org 5