Les universités membres du REESAO face aux exigences du LMD Nafiou MALAM MAMAN FSEJ UAM NIGER
Plan de l exposé I. Introduction: Education et science économique: théorie du capital humain II. Points communs processus de Bologne et réforme LMD III. Points de divergence processus de Bologne et LMD IV. Perspectives d amélioration V. Conclusions
I. Education et science économique: théorie du capital humain Les travaux de Solow (1957) établissaient que les facteurs travail et capital n expliquaient que 12,5% de la croissance économique aux Etats-Unis, laissant de côté 87,5%. Qu est-ce qui est alors à la base de ce fort résidu? Denison (1962), apporte une première réponse en distinguant travail qualifié et travail non qualifié. Son analyse lui a permis de mettre en évidence que l éducation contribue pour 23% à la croissance économique aux USA et que les facteurs qualitatifs y apportent plus de 50%.
I. Education et science économique: théorie du capital humain L analyse de Denison (1962) a permis de jeter les bases de la théorie du capital dont les auteurs pionniers ont été Schultz, Becker, Mincer; Pour ces auteurs, il existe une relation positive en boucle entre éducation productivité gain; Autrement dit, mieux on est instruit, plus on produit et plus on produit, mieux on est payé car le travail est rémunéré à sa productivité marginale.
I. Education et science économique: théorie du capital humain Malgré les critiques (théorie du filtre, théorie du signal), la théorie du capital humain a fini par s imposer, les gains escomptés ont incité ménages et société à investir dans l éducation; Ceci est d autant plus vrai que même le nouveau cadre de la croissance endogène ne remet pas en cause les effets de l éducation. En effet, les travaux de Lucas (1988) considèrent que le stock de connaissance (c està-dire le capital humain) est un facteur endogène de croissance.
I. Education et science économique: théorie du capital humain La croissance économique dépend en grande partie des efforts en formation individuels et sociétaux, qui euxmêmes dépendent de la capacité d épargner des agents économiques; l accumulation du capital humain résulte donc de stratégies individuelles, mais aussi de stratégies collectives. L éducation d un individu jouant non seulement sur sa propre productivité, mais aussi sur celle de ses partenaires par un effet de réseau (externalité positive). Or l amélioration de la productivité globale est gage de croissance soutenue et régulière, cette dernière étant un puissant facteur de réduction de la pauvreté.
I. Education et science économique: théorie du capital humain C est dire qu on peut combattre la pauvreté par l éducation et la formation professionnelle en renforçant le stock de capital humain. Comment peut-on y arriver dans le cas des pays d Afrique de l ouest francophone, membres du REESAO? Il suffit de booster en même temps tous les niveaux et les formes d enseignement, ce qui est peu probable vue l insuffisance d épargne et les multiples arbitrages auxquels les pays sont confrontés ; Ou se concentrer sur de secteurs bien ciblés en fonction des objectifs poursuivis. D où la réforme LMD pour le niveau supérieur à l image de ce qui a cours en Europe.
II. Points communs processus de Bologne et réforme LMD Désormais, le système traditionnel d enseignement supérieur devient : - Dues ou duel 1ere année Devient Licence 1re année => Bac +1 ; - Dues ou Duel 2ere année Devient Licence 2ème année => Bac +2 ; - Licence devient Licence 3ème année => Bac +3 ; - Maîtrise devient Master 1re année => Bac +4 ; - DESS ou DEA devient Master 2ème année => Bac +5 ; - Bac +6 devient Doctorat 1re année => Bac +6 ; - Bac +7 devient Doctorat 2ème année => Bac +7 ; - Bac +8 devient Doctorat 3ème année => Bac+ 8.
II. Points communs processus de Bologne et réforme LMD Cycle de la Licence (L) : - Licence d études Fondamentales (L.F.); - Licence Professionnelle (L.P.) Cycle du Master (M) : - Master Recherche (MR); - Master Professionnel (M.P.);
II. Points communs processus de Bologne et réforme LMD Cycle du Doctorat (D) - Il n y aura qu un seul doctorat; - Les doctorats d Université, de 3ème Cycle, d Ingénieur et d Etat seront supprimés; - Les doctorats d exercice de Médecine humaine, de Pharmacie, d Odontologie et de Médecine vétérinaire ne sont pas concernés par la reforme. Quant aux évaluations, elles sont semestrialisées en raison de 30 crédits par semestre, soient 6 semestres pour la licence (180 crédits) et 10 semestres pour le master (300 crédits).
II. Points communs processus de Bologne et réforme LMD Processus de Bologne -En vigueur dans l union européenne qui est une zone d intégration regroupant plusieurs pays ; Réforme LMD du REESAO -En vigueur dans plusieurs universités des pays de l UEMOA qui est également une zone d intégration ; -Domaine d intervention : enseignement supérieur ; -Domaine d intervention : enseignement supérieur ; -Mobilité enseignants. des étudiants et des -Mobilité des étudiants et des enseignants.
II. Points communs processus de Bologne et réforme LMD L université en plus de la production d une main d œuvre de haut niveau ; de la recherche scientifique (génération de connaissances et d innovations pertinentes pour le développement du pays); de services consultatifs pour aider au développement du pays)), L université doit aussi être désormais au service de la communauté en promouvant le développement.
III. Points de divergence processus de Bologne et LMD Processus de Bologne -Caractère volontariste à la suite des réflexions nourries et muries avant adoption par les pays membres ; - Acteurs (enseignants, étudiants, parents, personnels d accompagnements) tous conscients et/ou sensibilisés sur les enjeux de la réforme ; - Diversité linguistique -Diversité des programmes d enseignement qui dépendent des pays ; Réforme LMD -Caractères «quasi imposé» ayant nécessité moins de réflexions avant une rapide généralisation aux facultés ; - Acteurs peu convaincus et souvent peu renseignés sur les enjeux de la réforme ; - Unicité linguistique (français comme langue d enseignement); - Homogénéité des programmes d enseignement car calqués sur ceux de la France ;
III. Points de divergence processus de Bologne et LMD Processus de Bologne Réforme LMD -Forte mobilité des étudiants soutenue par des bourses (ERASMUS) ; - Disponibilité de la logistique en Europe (connexion à l internet de haut débit de façon permanente) ; - Abondance d équipements informatiques (ENT : environnement numérique de travail) et de moyen de communication moderne ; - Fort stock de ressources humaines -Bourse de mobilité des étudiants quasi inexistante car celle de la francophonie existait bien avant la réforme et peut être entre Sud Nord ou l inverse ; - Fracture numérique évidente avec des connexions lentes ; - Outils informatiques vétustes ou en quantité limitée ; - Moyen de communication souvent limité
III. Points de divergence processus de Bologne et LMD Processus de Bologne Réforme LMD -Enseignement assisté par ordinateur ; -Bonne maîtrise des flux d étudiants; Infrastructures académiques en place et de bonne qualité ; -Augmentation de la mobilité des étudiants ; - Moyens financiers disponibles pour soutenir la réforme ; - Réforme utile pour soutenir l intégration des pays membres ; - Plusieurs personnes impliquées à de degré divers. -Ressources humaines peu développées ; - Infrastructures limitées et souvent délabrées ; - Baisse de la mobilité des étudiants ; Moyens financiers limités pour promouvoir la réforme ; - Moyens financiers limités pour promouvoir la réforme ; - Une bonne partie du personnel subi.
III. Points de divergence processus de Bologne et LMD L opportunité de la réforme LMD dans l espace REESAO reste discutable compte tenu de: - similitude de contenus des programmes - sacrifices financiers que ça nécessite - objectifs de mobilité d étudiants et d enseignants qui ne souffrent de rien; - faible puissance de la connexion internet - flux importants d étudiants avec des infrastructures d accueil peu appropriées, etc.
IV. Perspectives d amélioration de la réforme LMD Sur le plan financier, chaque université doit mobiliser les ressources nécessaires à son fonctionnement en initiant des programmes de formation professionnalisante, mais également en assurant des prestations diverses dans tous les domaines sur la base de l expertise de son personnel; chaque pays doit allouer plus de ressources à l enseignement supérieur pour soutenir la réforme, quel que soit le gouvernement en place.
IV. Perspectives d amélioration de la réforme LMD En ce qui concerne l UEMOA, elle doit s engager davantage dans le financement de la réforme en plus de l organisation des séminaires; L UEMOA doit aussi appuyer les universités dans l acquisition du matériel informatique de qualité; soutenir la mobilité des étudiants et des enseignants; Associer davantage le personnel administratif des universités dans le pilotage de la réforme LMD. Continuer à sensibiliser tous les acteurs sur les enjeux de la réforme.
V. Conclusion Réforme très exigeante en termes financiers, mais également en ressources humaines de qualité; Les Universités du REESAO n auront-elles plus à gagner en s ouvrant aux universités anglophones de la sous région qui ont déjà une expertise avérée en LMD; Si une situation se réalise, la réforme risque de conduire à une rupture des liens coloniaux qui lient les universités REESAO de leurs partenaires françaises.
V. Conclusion Ce qui pourrait : - Réduire l appui financier et l accueil des étudiants; - Lutter contre la fuite de cerveaux au Sud - Intensifier la coopération Sud-sud. Pour trancher, il importe de dresser un bilan pour choisir la solution de moindre mal.
Je vous remercie de votre attention