COH, NEWSLETTER. Mise en route du centre Jules Ferry, les doutes subsistent. Des besoins urgents, des urgences, toujours.

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15 Mars 20 15 Numéro 1 COH, NEWSLETTER Association Calais, Ouverture & Humanité- BP 40234-62104 Calais Cedex Mise en route du centre Jules Ferry, les doutes subsistent. Nous avions dès le départ de ce projet manifesté plusieurs doutes au sujet du fonctionnement de ce centre. Evidemment, l ouverture d un centre d accueil de jour représente un grand pas en avant dans la gestion de la présence de cette population migrante sur le territoire du Calaisis. Toutefois, c est le lieu choisi qui nous inquiète. Il est éloigné et difficile d accès. Nous savons que l éloignement des exilés est propice à l installation de mafias. Cet endroit risque de ressembler à un ghetto avec le temps De plus, l installation des femmes et des enfants à cet endroit nous semble être la pire des solutions à apporter à ce public vulnérable! Nous avons donc posé la question à ceux qui sont concernés : les exilés, les femmes. Dans ce numéro Mise en route du centre Jules Ferry. 1 Besoins urgents, urgences toujours 1 «Vivre normalement» 2 Saki, ancien migrant, bénévole COH 2/3 Rencontres Inter-communautés 4 Rassemblement contre le racisme 4 Bénévoles, sur le terrain tous les jours 5 La réponse est claire : «nous ne voulons pas y aller». Il apparaît clairement que les exilés ont bien compris qu on veut les éloigner de la ville, les cacher, et ils ont peur de ce mode de survie qu on veut leur imposer. En attendant, ceux qui y vont sont bien contents, car ils ne sont pas nombreux, et profitent donc de deux à trois repas chacun! Les chiffres officiels annoncent une moyenne de 600 repas par jour actuellement. Nous pensons qu ils sont autour de 250 à 300 à se rendre à cette distribution de repas. Des besoins urgents, des urgences, toujours. Ils sont nombreux ces exilés à ne pas se rendre à la distribution de repas au centre Jules Ferry. Bien que le nombre d exilés ait considérablement baissé pour passer de plus de 2500 en novembre à environ 1200 actuellement, il augmentera avec les beaux jours, car la traversée de la Méditerranée deviendra de nouveau favorable. Les besoins alimentaires sont énormes, et forcément quotidiens. Nous apportons de la nourriture sur les camps afin que les exilés puissent se préparer à manger. La base de l alimentation : pommes de terre, riz, semoule, farine, huile, purée de tomates, oignons, conserves de poisson Et l indispensable thé bien sucré! Les urgences Les abris. Chaque semaine nous manquons de tentes. Ces abris précaires ne sont pas durables, le vent, la pluie les détériorent. Il est parfois impossible de réutiliser la tente de ceux qui sont partis. Récemment, il a fallu plusieurs jours pour mettre à l abri 4 jeunes arrivés sans rien Les expulsions annoncées nous forcent à trouver rapidement de quoi construire de nouveaux abris : palettes, tentes, bâches

Page 2 COH, Newsletter «Nous voulons vivre autrement, normalement!» C est ce que nous disent ceux à qui nous posons la question «de quoi avez-vous besoin». Vivre autrement, ça veut dire arrêter de survivre comme des animaux. Parce que survivre loin de tout, sous des bâches, sans toilettes, sans hygiène c est vraiment difficile. Mais à ces conditions de survie s ajoute le sentiment de ne plus faire partie du monde des vivants. Etre en vie ce n est pas seulement manger, boire, dormir. C est aussi faire des rencontres, apprendre, partager, sourire, parler, raconter,. écouter Autant de choses qui nous paraissent anodines, à nous qui vivons «normalement». Mais des manques qui creusent un peu plus l état de détresse des réfugiés, qui demandent seulement à «avoir des amis», et passer le temps à Calais de manière constructive et heureuse, pas seulement y survivre. Saki, ancien migrant, bénévole COH : portrait. Saki, peux-tu nous dire ton âge et d où tu viens? J'ai eu 25 ans en août dernier, je viens du Pakistan. Pourquoi es-tu parti de chez toi? Pour des problèmes religieux, je suis chiite Ma famille a voulu m éloigner de notre pays car les Talibans sont vraiment très dangereux pour nous. Combien de temps as-tu mis pour arriver à Calais, dans quelles conditions? Mon voyage a été long, j avais 16 ans quand je suis parti. Je suis parti du Pakistan en passant par l Iran, puis la Turquie. Je me suis fait arrêter à chaque frontière. La Turquie m a renvoyé chez moi 5 fois. La dernière fois je suis tombé dans les mains de la mafia avec 30 autres personnes. Ils nous ont séparés et nous ont fait appeler nos familles pour leur demander de l argent. Ils nous frappaient pendant les appels pour effrayer nos familles avec nos pleurs et nos cris J ai tenu 7 jours Au début, ils réclamaient 5000$, je disais à mon père «ça va papa, n envoie rien», ils ne comprenaient pas mon langage, l urdu. Je leur disais que mon père n avait pas l argent pour payer. Alors peu à peu, ils baissaient la somme. Au bout de 7 jours, affaibli par le manque de nourriture, je n en pouvais plus. Alors mon père a envoyé 1000$, une fortune pour ma famille. Ils m ont relâché, j ai continué mon chemin et suis arrivé en Grèce. J y suis resté 6 ans, car ma détention en Turquie m avait effrayé. J ai travaillé dans un supermarché et un restaurant. Puis j ai de nouveau repris la route car je souhaitais obtenir des papiers afin de pouvoir revoir ma famille. Je savais que ce n était pas possible en Grèce. La Macédoine, la Serbie, le Kosovo, la Hongrie, l Autriche puis l Allemagne A chaque frontière je me suis fait arrêter et on m a pris mes empreintes. «Nous voulons simplement vivre. Juste vivre»

COH, Newsletter Page 3 Je souhaitais rester en Allemagne, j ai demandé l asile. J ai partagé un appartement avec un jeune Afghan qui était sur la route depuis des années aussi. J ai bénéficié d une formation, j apprenais l allemand et la cuisine. J aimais beaucoup ma vie, elle prenait un sens. Mais au bout de 6 mois, l Allemagne m a dit «tu as tes empreintes en Hongrie, tu dois y retourner» On m a dit aussi que si j étais renvoyé là-bas, j irais en prison car j avais quitté le camp où j étais enfermé sans autorisation. Alors j ai fui l Allemagne et je suis arrivé en France en janvier 2014. Je suis à Calais depuis 14 mois. Comment as-tu trouvé la ville à ton arrivée? J ai trouvé la ville jolie, il y avait des guirlandes partout. Mais il faisait froid et j étais seul, je me sentais perdu, encore une fois. Comment as-tu vécu au début, as-tu rencontré des personnes pour t aider, était-ce difficile de t orienter? C était difficile j ai beaucoup tourné dans la ville, je suis resté assis 4 heures devant la mairie (je sais aujourd hui que c était la mairie). Puis j ai rencontré un Afghan qui parlait grec et qui m a orienté vers Salam. Qu est-ce qui était le plus dur en arrivant? La vue du camp où je devais dormir! Jamais je n avais vu ça Toutes ces personnes sous des bâches! Chez toi, que faisais-tu avant de partir? J étais étudiant, j avais 16 ans quand je suis parti Où est ta famille aujourd hui, comment vit-elle? Ma famille vit au Pakistan, du mieux possible au milieu de tout ce qui arrive là-bas Ils craignent pour leur vie mais ne peuvent pas partir. Mon voyage vers la France a coûté 16 000 à ma famille Aujourd hui, qu est-ce que tu voudrais faire? Je suis en attente, car j ai demandé asile en France. Aujourd hui plus qu hier le Pakistan est dangereux pour certains musulmans comme les chiites que les talibans veulent éliminer J espère rester en France, parce que la France est belle et je m y sens en sécurité. Aujourd hui j ai une famille française et des amis sur qui je peux compter. Qu est-ce qui est vraiment différent de chez toi ici? La sécurité, la liberté de pouvoir s exprimer, même si ce n est pas notre cas à nous réfugiés, nous savons que ça l est pour vous français, et ça c est énorme! Imaginons Le fait de pouvoir qu'il vous aller reste à l école de la place sans être pour battu, un en pour les gens comme moi, c est la Liberté! Quels sont tes projets? J aimerais pouvoir retourner à l école pour apprendre un métier, et pourquoi pas ouvrir un restaurant pakistanais? Je suis jeune et volontaire, si on m en donne la possibilité, je peux y arriver. Qu est-ce qui te fait le peur pour l avenir? Les talibans. Ils pourraient tuer ma famille Que voudrais-tu dire aux autorités françaises? Que nous ne sommes pas des animaux, des sauvages. Seulement des hommes qui fuyons des conditions de vie extrêmement dangereuses. Nous avons besoin d aide. S il était possible d enrayer les guerres, les problèmes tels que les talibans, on resterait chez nous Le gouvernement français nous promène à son envie : mettez-vous là, pas là, partez Nous n avons pas d endroit où nous abriter, pas de toilettes, de nourriture Nous sommes à la merci de personnes malveillantes. La police ou les racistes nous agressent. Que voudrais-tu dire à ceux qui sont «contre les migrants»? Venez nous rencontrer, nous connaître. Venez partager notre repas, notre thé et faites-vous une idée. N écoutez pas ceux qui racontent n importe quoi sur nous. Juste un pas vers nous Je suis certain que ça changerait tout. Qu est-ce qui te manque le plus de ton pays? Ma maman Je rêve d avoir des papiers juste pour pouvoir la serrer dans mes bras. Bientôt 10 ans que je ne l ai vue autrement que sur Skype. Je n aurais pas le courage de refaire le chemin parcouru pourtant j aimerais tant me blottir contre elle. Le pire souvenir depuis que tu es en France? La police qui m a trouvé dans un camion et m a battu Deux me tenaient pendant que les autres me donnaient des coups, ils m ont poussé du camion avec leurs pieds et m ont dit de dégager. J ai mis des heures avant de pouvoir regagner le camp. Le meilleur souvenir depuis ton arrivée? Ma rencontre avec Sylvie, et quand sa famille m a accepté. Envie de rajouter quelque-chose? Oui, jamais l immigration ne s arrêtera, les conditions de vie sont trop difficiles dans les pays d où on vient. Nous ne venons pas prendre votre argent, vos femmes, vos emplois, nous voulons juste nous poser, nous reconstruire. Nous voulons simplement vivre. Juste vivre

Page 4 COH, Newsletter Rencontres Inter-communautés. La vie sur les camps s est organisée entre communautés, parce que c est souvent plus facile, plus rassurant. Pour autant, les exilés de différentes communautés se montrent amicaux et solidaires entre eux, bien plus souvent qu on ne l imagine à la lecture de certains médias qui mettent souvent en avant les conflits entre eux. Nous assistons par contre à de la solidarité entre communautés, comme par exemple quand un exilé propose aux bénévoles de les accompagner sur d autres camps que celui où il vit pour aider les autres Comme quand les représentants de différentes communautés se rendent, solidaires, à une réunion avec le sous-préfet. Des conflits, quand on est dans la survie, c est naturel, c est hélas l une des conséquences de la détresse, de l épuisement et du manque. C est ce qu on appelle «la loi de la jungle», parfois le plus fort veut imposer «sa» loi, les autres se défendent. Peu importe la communauté concernée! Et quand les exilés demandent à vivre autrement, c est aussi ça qu ils demandent : ne nous enfermez pas dans un ghetto, ne nous collez pas d étiquette, laissez-nous la possibilité d échanger avec vous, avec tous ceux qui ont envie de faire de ce temps passé à Calais un moment utile, riche d enseignements et d échanges de culture Mais c est un phénomène qui reste rare, au regard du nombre de réfugiés présents sur les camps autant que des conditions de survie. 21 mars, un rassemblement contre le racisme Calais, Ouverture & Humanité est d abord née d un coup de gueule contre le racisme, la stigmatisation, les appels à la violence. C est pourquoi, notre association ne veut pas se contenter d aider matériellement ceux qui souffrent dans les rues de Calais. Nous pensons que pour améliorer la situation calaisienne, il faut commencer par faire évoluer les mentalités. Depuis plus d un an, la stigmatisation des réfugiés a créé des tensions qui parfois ont mené à des violences insupportables sur des personnes, exilés, militants ou bénévoles. Des actes aussi stupides que méchants dictés par un racisme primaire. Nous refusons de laisser ce racisme prendre encore plus d ampleur. Nous participerons donc le 21 mars au rassemblement qui se tiendra à partir de 15h au Pars Richelieu de Calais. Des rassemblements similaires auront lieu partout en France pour dénoncer toutes les formes de racisme et le fascisme. Rejoignez-nous nombreux, invitez vos amis, familles, voisins, collègues à participer! «Pour attirer «Personne ne naît en haïssant l'attention du une autre personne à cause de lecteur, placez ici la couleur de sa peau, ou de son une phrase passé, ou de sa religion. Les intéressante ou gens doivent apprendre à haïr, un extrait de et s ils peuvent apprendre à haïr, on peut leur enseigner aussi à l'article» aimer, car l amour naît plus naturellement dans le cœur de l homme que son contraire.» Nelson Mandela

COH, Newsletter Page 5 Les bénévoles, sur le terrain tous les jours! Il est difficile de s imaginer le travail effectué par les bénévoles. Souvent, on s imagine qu être bénévole c est n avoir rien d autre à faire C est loin d être la vérité. Les bénévoles ont un boulot, une famille, des activités et des ennuis comme n importe qui Alors il faut trouver le temps, faire de la place dans sa vie pour œuvrer quotidiennement auprès de ceux qui sont dehors. Etre bénévole ça veut dire évaluer les besoins, en allant sur les lieux de vie, à la rencontre des exilés. Leur parler, leur expliquer la situation, leur dire ce qu ils peuvent faire pour vivre un peu mieux, leur parler de leurs droits, des lieux qui les accueillent pour leurs démarches, leur santé, leur expliquer les coutumes françaises pour les aider à s intégrer C est chercher : de la nourriture, du matériel, des moyens financiers et/ou humains. C est donc démarcher, communiquer, négocier aussi! C est trier! Car souvent, les dons arrivent en vrac, et tout n est pas forcément utile ou adapté. Alors il faut trier, ranger, avant de distribuer ou redonner à une autre association qui pourra distribuer à des familles françaises dans le besoin ce qui ne peut pas servir sur les camps. gérer. C est pourquoi les bénévoles prennent le temps de connaître ceux qu ils vont aider, de leur parler, leur expliquer ce qu ils font et comment ils le font. Le moment de donner un vêtement, de la nourriture ou une couverture doit aussi être un moment d échange de mots, de sourires. Et parfois, les bénévoles se rendent sur les camps simplement pour partager un moment. Juste pour discuter autour d un thé Autour du feu. D autres actions sont importantes : rendre visite à un malade, accompagner quelqu un à un rendezvous, accompagner quelqu un qui ne peut pas se déplacer facilement. Le quotidien d un bénévole est à la fois toujours le même et toujours différent. Les besoins sont toujours les mêmes, dans l urgence, c est toujours la nourriture, l eau et l abri qu il faut fournir. Mais ce qui fait la différence, c est la différence entre toutes ces personnalités qui se rencontrent, ces parcours qui se racontent et ces rêves qui se disent tout haut. C est aller ensuite distribuer en fonction des besoins qui auront été évalués préalablement. Pour distribuer il faut être organisé et avoir l habitude, sinon on peut provoquer un mouvement de foule voire même un conflit. Car ceux qui ont faim ne réfléchissent pas, quand ils voient arriver la nourriture, ils veulent juste tenter leur chance de manger. Si la distribution n est pas organisée et équitable, on provoque une situation difficile à Dernière minute! Un rassemblement s organise afin de construire de nouveaux abris à ceux qui seront expulsés des camps et squats avant la fin du mois. Toutes les infos sur Facebook, évènement du 28 mars : «Ils détruisent, nous construisons!»

Association COH BP 40234 62104, Calais Cedex Calais, Ouverture & Humanité Téléphone : 06.27.93.74.52 Adresse de messagerie : contact@calaisouverture-ethumanite.fr Nous somme sur le Web! Rendez-nous visite à l'adresse : www.calais-ouverture-ethumanite.fr L équipe COH : Sylvie, Medhi, Françoise, Saki, Pauline, Marion, Julien, Emmanuel, Fabienne, Hélène, Simon, Farid, Cécile, Monique, Armelle, Annah, Bertrand, Reynald, Laetitia, Séverine. Merci de votre soutien!