Dr David Boutoille Maladies Infectieuses et Tropicales CHU de Nantes

Documents pareils
Dermatophytoses ou Dermatophyties

Prépration cutanée de l opéré

PEDICULOSES PARASITOSES. Hélène DALMAS

Le psoriasis est une maladie qui touche environ 2 à 3 % de la population et qui se

gale - Brochure d information -

Item 288 : Troubles des phanères : Onyxis

LES ONYCHOPATHIES. Mohamed Denguezli Service de Dermatologie C.H.U SOUSSE

PARTIE II : RISQUE INFECTIEUX ET PROTECTION DE L ORGANISME. Chapitre 1 : L Homme confronté aux microbes de son environnement

GUIDE PRATIQUE N 1 HERPES ASSOCIATION HERPES. Agissons contre l herpès

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Unité d enseignement 4 : Perception/système nerveux/revêtement cutané

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

SURVEILLANCE DES SALARIES MANIPULANT DES DENREES ALIMENTAIRES

Psoriasis & Sport. Pour un meilleur accès des personnes psoriasiques aux activités sportives. Qui le psoriasis touche-t-il?

Leucémies de l enfant et de l adolescent

NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR. Delphi 0,1 % crème Acétonide de triamcinolone

Les parasites externes

La maladie de Verneuil Hidrosadénite suppurée

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

Traitements topiques. Utiliser conformément aux instructions figurant sur l emballage. Aident à éliminer les squames. Soulagent les démangeaisons.

Tuberculose bovine. Situation actuelle

Streptocoque B :apports des tests en fin de grossesse, nouvelles propositions.

Moyens d étude de la peau

Tuméfaction douloureuse

Dermatologie courante du sujet âgé. Printemps Médical de Bourgogne 31 Mars 2012 Dr Claude Plassard Gériatre CHI Châtillon/Montbard

Sont considérées comme prestations qui requièrent la qualification de médecin spécialiste en dermato-vénéréologie (E) :

Le Livre des Infections Sexuellement Transmissibles

Stratégies de dépistage des bactéries multirésistantes. Qui? Pourquoi? Comment? Après? L exemple des MRSA

GENERALITES SUR LA GALE

DERMATOSES ECZEMATIFORMES LICHENOIDES ET ERYTHEMATO-SQUAMEUSES

Infection à CMV et allogreffe de cellules souches hématopoïétiques : Expérience du Centre National de Greffe de Moelle Osseuse, Tunis.

POURQUOI L HYGIENE HYGIENE = PROPRETE HYGIENE = PREVENTION DES INFECTIONS COMMUNAUTAIRES ET DES INFECTIONS ASSOCIEES AUX SOINS

Dermatologie buccale

SOIXANTE-SEPTIÈME ASSEMBLÉE MONDIALE DE LA SANTÉ A67/18 Point 13.5 de l ordre du jour provisoire 21 mars Psoriasis. Rapport du Secrétariat

B06 - CAT devant une ischémie aiguë des membres inférieurs

La lutte contre la tuberculose est régie par l arrêté royal du 17 octobre 2002.

Information au patient

Les maladies ou infections sexuellement transmissibles (MST)

Dracunculose Association Française des Enseignants de Parasitologie et Mycologie (ANOFEL)

G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge de votre mélanome cutané

L ANGINE. A Epidémiologie :

Les Infections Associées aux Soins

A. Bourgeois SMIT. CHRU de Montpellier

Le psoriasis (123) Professeur Jean-Claude BEANI Octobre 2003

Le don de moelle osseuse :

Les eczémas: l approche au cabinet

QUE SAVOIR SUR LA CHIRURGIE de FISTULE ANALE A LA CLINIQUE SAINT-PIERRE?

Référentiel CPAM Liste des codes les plus fréquents pour la spécialité :

Il est bien établi que le réseau d eau hospitalier peut

TECHNIQUES D AVENIR LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING

Mettre la puce à l oreille mais pas de poux! français. Guide anti-poux

1 ère manche Questions fermées

STOP à la Transmission des microorganismes!

ANNEXE IIIB NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR

DÉFICITS IMMUNITAIRE COMMUN VARIABLE

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

et l utilisation des traitements biologiques

Contenu de la formation PSE1et PSE2 (Horaires à titre indicatif)

REHABILITATION DE LA FRICHE INDUSTRIELLE DE L ESTAQUE. Surveillance médico-professionnelle des entreprises intervenantes

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

Tumeurs cutanées épithéliales et mélaniques

La santé bucco-dentaire au cabinet OMS. Problèmes majeurs. Santé bucco-dentaire et santé générale. Santé. Déterminants sociaux et santé bucco-dentaire

Chapitre VI : Gestion des risques épidémiques

CANCERS DE LA PEAU. Les cancers de la peau se divisent en deux catégories principales : les mélanomes malins et les non mélanomes.

LA CHOLÉCYSTECTOMIE PAR LAPAROSCOPIE

Conduite à tenir devant une morsure de chien (213b) Professeur Jacques LEBEAU Novembre 2003 (Mise à jour mars 2005)

IFAS 11 décembre janvier M. BLOT Ergothérapeute. CHU de NIMES

Prise en charge des déchirures périnéales obstétricales sévères. Courjon M, Ramanah R, Eckman A, Toubin C, Riethmuller D.

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

Projet de grossesse : informations, messages de prévention, examens à proposer


Questionnaire Médical

Quoi de neuf dans la prise en charge du psoriasis?

Vaccinations - Rédaction Dr BOUTON

AIDE À LA PRESCRIPTION ET A L UTILISATION DES PANSEMENTS DISPONIBLES À LA PUI

Service d ambulance. Normes. de soins aux patients. et de transport

La gestion des excreta en région Nord-Pas de Calais

PREMIERS SECOURS EN ÉQUIPE DE NIVEAU 1

Ensemble de documents d orientation sur la maladie à virus Ebola

Laser CO2 fractionné. Dr Jean De Wan - Chirurgie et médecine esthétique. 1

C. difficile. Réponses aux questions les plus fréquemment posées sur le. à l Hôpital général juif HÔPITAL GÉNÉRAL JUIF SIR MORTIMER B.

PRISE EN CHARGE D'UN PATIENT ATTEINT OU SUSPECT DE CLOSTRIDIUM DIFFICILE

Protéger. son animal. la gamme FRONTLINE. grâce à la gamme. Contre les puces et les tiques. Efficace plusieurs semaines (1) Résistant à la pluie,

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE

F us u ses c ouc u he h s s po p nt n a t né n es J. L J. an sac CHU H T ou

Épilation au laser Fiche client (e) / Questionnaire. Nom du client : Adresse : Ville : Province : Code postal : Téléphone au domicile : Au travail :

HERNIE DISCALE LOMBAIRE

Définition de l Infectiologie

PREPARATION DU PATIENT POUR UNE CHIRURGIE. Marcelle Haddad

Mon RECHERCHE EN DERMATOLOGIE

Symposium des Société Française d Angéiologie (SFA) et Société Francophone de Médecine Sexuelle (SFMS), Paris, Journées internationales Francophones

Attention vague. de très grand froid

Le reflux gastro-oesophagien (280) Professeur Jacques FOURNET Avril 2003

La maladie de Still de l adulte

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

Quelles sont les maladies hautement contagieuses susceptibles d être hospitalisées en réanimation en France?

BIOPSIE PAR ASPIRATION Sous stéréotaxie

Transcription:

Dr David Boutoille Maladies Infectieuses et Tropicales CHU de Nantes 1

I- Infections fongiques II- Infections virales III- Infections bactériennes 2

I- Infections fongiques 3

Plan : Infections fongiques A- Généralités sur les champignons B- Mycoses cutanées 1- Mycoses de la peau glabre : herpès circiné 2- onychomycoses (infections des ongles) 3- Mycoses des plis : intertrigos 4- Malassezioses : pityriasis versicolor 5- teignes 4

A- Généralités sur les champignons 5

Mycologie Cellules eucaryotes (présence d un vrai noyau cellulaire bactéries (procaryotes)) 70 000 espèces. 300 parasites de l homme ou des animaux. Très peu sont potentiellement pathogènes pour l Homme. 6

Mycologie médicale Chez l immunocompétent : infections cutanées, bénignes. Chez l immunodéprimé : infections invasives, mettant en jeu le pronostic vital. 7

Habitat Champignons endogènes : Muqueuses digestives : Candida albicans Peau : Candida, certains dermatophytes Champignons exogènes Matières organiques en décomposition : Aspergillus Animaux : certains dermatophytes 8

B- Mycoses cutanées Infections de la couche cornée de l épiderme, des ongles, des muqueuses, des cheveux etdes poils. Fréquentes et le plus souvent bénignes. N entraînent pas de signes cliniques généraux ni d anomalies biologiques. Diagnostic : clinique ± prélèvement de la lésion. 9

Facteurs favorisants Facteurs généraux : déficits immunitaires diabète antibiothérapies à large spectre. Facteurs locaux : humidité Macération port de linge synthétique chaussures plastiques La promiscuité expose aux teignes en milieu familial ou scolaire. 10

1- Mycoses de la peau glabre 11

Herpès circiné Rien à voir avec l infection virale à Herpèsvirus. Agents infectieux = dermatophyte : transmission par les animaux domestiques. Macule érythémateuse arrondie, prurigineuse, finement squameuse, d extension centrifuge. Traitement par antifongiques locaux pendant 2 semaines. 12

Herpes circiné 13

Herpès circiné 14

Herpès circiné 15

16

Herpès circiné 17

2- Onychomycoses 18

Onyxis L ongle devient progressivement friable ou ramolli, strié, jaunâtre et cornu. Pas de suppuration. Agents infectieux : dermatophytes humains, rarement animaux. Prélèvement aux ciseaux ou à la curette : permet identification fongique. 19

Traitement Long (3-6 mois pour les mains, 6-9 mois pour les ongles) Meulages etvernis antifongiques Si atteinte matricielle, traitement systémique (Lamisil*) 20

21

Perionyxis Atteinte prédominant au pourtour de l ongle. Surtout aux mains. Favorisé par le travail { l humidité et l utilisation régulière de produits détergents (femmes de ménage) Agent infectieux : Candida Diagnostic : prélèvement du pus { l écouvillon Traitement : fluconazole per os pendant 1 à 2 mois. 22

23

3- Mycoses des plis : intertrigos 24

Erosion linéaire, bordée de squames décollées, souvent suintante, malodorante et prurigineuse. Ondistingue : - intertrigo interdigital («pied d athlète») : dermatophytes - intertrigo des grands plis (axillaires, sous-mammaires, interfessier, inguinaux) : Candida 25

Facteurs favorisants Manque d hygiène Macération Diabète, obésité Pour les intertrigo-interdigitaux : macération, chaussures plastiques, sols souillés de squames (piscines, tatamis) 26

Intertrigo interdigital 27

Intertrigo des grands plis 28

Intertrigo des grands plis 29

Traitement des intertrigos Suppression des facteurs favorisants. Bien sécher les plis après la toilette. Application d antimycotiques en sprays ou laits (2 semaines). 30

4- Malassezioses : Pityriasis versicolor 31

Diagnostic Macules individualisées puis confluentes en nappes, finement squameuses, de couleurs variées (rosées au début, achromiques après exposition solaire). Peu ou pas prurigineuses. Prédominant au niveau du cou, du thorax, des épaules. Dû à Malassezia furfur. 32

Facteurs favorisants Peau grasse Sudation Humidité Chaleur Identification des filaments et spores au microscope après application d un scotch sur les lésions. 33

Pityriasis versicolor 34

Pityriasis versicolor 35

Pityriasis versicolor 36

Traitement Antimycotiques lors de la toilette (gel moussant de kétoconazole). 37

5- Teignes 38

Diagnostic Touchent quasi-exclusivement les enfants. Transmission inter-humaine ou par les animaux. Dermatophytes. Plaques d alopécie du cuir chevelu. Diagnostic d espèce par prélèvement des lésions. 39

teigne 40

teigne 41

Traitement Antifongiques per os : griseofulvine ou ketoconazole pendant 4-8 semaines. 42

II- Infections virales 43

Plan : infections virales A- Herpès B- Zona 44

A- Herpès 2 virus en cause : HSV1 et HSV2 (Herpès Simplex Virus) 45

Epidémiologie : - HSV 1 : acquisition précoce = 80 % chez enfants de moins de 5 ans - HSV 2 : acquisition + tardive (MST) Prévalence chez l adulte : 15-20 % Augmente si partenaires multiples, antécédents de MST, infection par le VIH 46

Homme = unique réservoir Transmission par contact direct - lésions cutanéo-muqueuses infectantes (vésicules et ulcérations - transmission mère-enfant si lésions de la filière gynécologique au moment de l accouchement. 47

Primo-infection : -Peut-être asymptomatique -Ou donner éruption cutanéo-muqueuse HSV 1 : plutôt oro-pharyngée HSV 2 : plutôt génitale 48

Clinique : Lésions élémentaires = vésicules : décollements épidermiques de qqs mms (< 5 mm), remplis d un liquide devenant rapidement trouble, se rompant très facilement donnent des ulcérations douloureuses au niveau des muqueuses (oropharynx, vulvo-vaginales. Guérison habituellement en 7-14 jours Lésions très contagieuses par contact. 49

Formes habituelles : HSV 1 : - «bouton de fièvre» péri-labial - possible gingivo-stomatite en cas de primoinfection : forme plus profuse, avec lésions endo-buccales très douloureuses et fièvre à 39. - HSV 2 : - Lésions vulvo-vaginales ou du gland, très douloureuses. 50

Récurrences fréquentes, favorisées par : - baisse de l immunité - fatigue, infections intercurrentes - stress - règles Invalidantes si fréquentes (très douloureuses au niveau génital). 51

52

53

Risque professionnel : - par contact avec des lésions cutanéo-muqueuses - y compris lorsqu on a déjà fait la maladie - localisations le plus souvent aux mains - Prévention = port de gants lors des soins. - Chambre seule si lésions diffuses 54

55

56

Diagnostic Le plus souvent évident cliniquement. En cas de doute, prélèvement d une vésicule pour immunofluorescence directe. 57

Traitement = aciclovir et valaciclovir - pommades si formes localisées (le plus précocément posssible) - formes orales (valaciclovir = Zelitrex*) si formes plus sévères ou invalidantes (génitales) 58

B- Zona 59

Agent infectieux : VZV Virus de la varicelle et du zona Primo-infection = varicelle Récurrences = zona 60

Clinique Localisation le plus souvent à 1 ou 2 métamères : éruption unilatérale très évocatrice, faite de vésicules en bouquets, précédée par des prodromes à types de brûlures. Chez personnes âgées : possibilité de séquelles définitives à type de douleurs neurogènes très invalidantes et résistantes aux antalgiques = algies post-zostériennes. 61

62

63

64

En cas d hospitalisation d un patient avec un zona : - contagiosité par contact avec les lésions - isolement de contact (chambre seule, gants, surblouses) si forme profuse, - sinon gants pour les soins dans les formes habituelles. - éviter contacts avec les enfants non immuns et les femmes enceintes non immunes (risque de varicelle). 65

Diagnostic Le plus souvent évident cliniquement. En cas de doute, prélèvement d une vésicule pour immunofluorescence directe. 66

Traitement : - local : antiseptiques, antalgiques - traitement systémique systématique si > 50 ans (risque d algies post-zostériennes) par valaciclovir (Zelitrex*). - aciclovir IV si forme profuse, ou zona ophtalmique. 67

III- Infections bactériennes 68

La grande majorité des infections cutanées communautaires sont liées aux staphylocoques dorés etaux streptocoques pyogènes. Cocci Gram + en amas : staphylocoques Cocci Gram + en chaînettes : streptocoques 69

Infections bactériennes : plan A- Impétigo B- Furoncles, anthrax, furonculose C- Dermo-hypodermites non nécrosantes : érysipèle D- Dermo-hypodermites nécrosantes (fasciites nécrosantes) 70

A- Impétigo Epiderme 71

A- Impétigo Infection de la couche cornée de l épiderme. Streptococcus pyogenes. Staphylococcus aureus. Ou l association des deux. Fréquent chez l enfant, plus volontiers en milieu défavorisé. Contagieux : petites épidémies familiales et scolaires. 72

Clinique Lésion élémentaire = bulle (décollement cutané > 5 mm). Regroupement de lésions => placards polycycliques. Rupture rapide laissant la place à une érosion suintante puis croûteuse, épaisse (croûtes mélicériques). Localisation classique : pourtour de la bouche. Toutes les zones cutanées peuvent être touchées. Pas de fièvre. Parfois adénopathies satellites. 73

74

Diagnostic Clinique. Pas d examen complémentaire nécessaire, sauf si évolution défavorable sous traitement. 75

Traitement Eviction scolaire jusqu { guérison complète Hygiène : douches, ongles coupés ras, lavage des mains. Antiseptiques locaux pluriquotidiens 76

Traitement antibiotique (1) Topiques antibiotiques : acide fusidique crème (Fucidine*) ou mupirocine pommade (Bactroban*) application 2-3 fois par jour, pendant 5-10 j. Indications : Formes peu étendues : < 2 % de la surface corporelle et 5 sites lésionnels Pas d extension rapide 77

Traitement antibiotique (2) Antibiothérapie systémique si lésions multiples et étendues (> 2 % du tégument et/ou > 5 sites lésionnels) : - Pénicilline, pristinamycine ou acide fusidique per os. - Durée 10 j. 78

B- Furoncles B- Folliculites Follicule pilo-sébacé 79

Définition Furoncle : folliculite profonde et nécrosante du follicule pilo-sébacé, aboutissant à la nécrose et l élimination du follicule pileux. S. aureus ++ 80

81

Furonculose chronique Répétition de furoncles pendant plusieurs semaines ou mois. Rechercher portage chronique de staphylocoque doré (prélèvements aux niveaux des vestibules narinaires ) Rechercher terrain favorisant : diabète, déficit immunitaire. 82

Traitement Mesures d hygiène : lavage des mains, pas de manipulation du furoncle. Antiseptiques locaux pluriquotidiens. Prise en charge des facteurs favorisants éventuels (diabète) 83

Traitement antibiotique Réservé : aux localisations à risque (centrofaciale) aux terrains à risque : diabète, immunodépression aux furoncles multiples. Antibiothérapie orale 8 à 10 j par : Pénicilline, acide fusidique ou pristinamycine. 84

Furonculose Désinfection des principaux gîtes de portage du satphylocoque doré (aisselles, périnée, vestibules narinaires) par des toilettes antiseptiques et l application de pommade antibiotique (acide fusidique, mupirocine). 85

Complication possible : Staphylococcie maligne de la face Secondaire à la manipulation intempestive d un furoncle de la partie médiane du visage. Placard inflammatoire extensif. Fièvre, frissons. Risque de thrombose du sinus caverneux. 86

87

Staphylococcie maligne de la face : traitement Hospitalisation en urgence pour antibiothérapie IV. Soins locaux 88

Dermo-hypodermites épiderme derme hypoderme 89

C- Erysipèle : dermo-hypodermite non nécrosante 90

Définition Dermo-hypodermite aiguë, localisée, non nécrosante. Essentiellement Streptococcus pyogenes (streptocoque bêta-hémolytique du groupe A). Pathologie touchant essentiellement l adulte. Incidence : 10-100 cas / 100 000 habitants / an. 91

Clinique - début brutal - placard inflammatoire, rouge, douloureux, chaud, extensif. - bourrelet périphérique classique (au visage, mais rare dans autres localisations) - Température 38,5 C. 92

Facteurs de risque Insuffisance veino-lymphatique +++ Sur ce terrain de peau en souffrance, la moindre égratignure, la moindre plaie, peuvent entrainer un érysipèle. 93

Topographie Membres inférieurs : 90 % des cas. Visage : 5-10 %. (caractéristique : au visage, le placard inflammatoire est bien limité par un bourrelet périphérique) Membres supérieurs : après curage ganglionnaire axillaire (chirurgie de cancer du sein). 94

95

96

97

Antibiothérapie Sensibilité pénicilline 100 % = traitement de première intention. IV si critères d hospitalisation, sinon per os. 98

Traitements associés Traitement de la porte d entrée +++ : - éradication intertrigo - traitement des plaies Prise en charge des facteurs de risque locaux : - bandes de contention, drainage des lymphoedèmes Prise en charge des facteurs de risque généraux Immobilisation jusqu à diminution des phénomènes inflammatoires Prophylaxie anti-thrombotique si facteurs de risque associés Rappel anti-tétanique si nécessaire 99

Pas d anti-inflammatoires non stéroïdiens ni de corticoïdes (favoriseraient l évolution vers les formes nécrosantes). 100

Prévention des récidives Traitement portes d entrée et facteurs de risque +++ Rechutes : 30 % dans les 3 ans (avec à chaque fois aggravation de la stase veino-lymphatique) : - si récidives fréquentes (> 3/an) : antibioprophylaxie : - Soit orale quotidienne, soit par pénicilline retard (Extencilline*) IM toutes les 2-3 semaines. - Durée au moins 6 mois, souvent plusieurs années. 101

D- Dermo-hypodermites nécrosantes (dont fasciites nécrosantes) 102

Définition Affections rares, extrêmement graves (30 % mortalité) Streptococcus pyogenes, souvent associé { d autres bactéries. Nécrose de l hypoderme, nécrose de l aponévrose superficielle, puis nécrose du derme. 103

CLINIQUE Ladistinction d avec l érysipèle est difficile initialement, Sont évocateurs : L induration des tissus au-delà des lésions visibles L échec d une antibiothérapie initiale bien menée L apparition de signes de sepsis sévère Ladouleur disproportionnée A un stade plus évolué : Apparition sur l érythème de placards gris-bleutés, anesthésiés au toucher (nécrose des récepteurs de la sensibilité superficielle), évoluant vers des placards de nécrose. 104

Traitement Urgence médico-chirurgicale +++ Les lésions profondes sont souvent plus étendues que ne le laissent supposer les symptômes superficiels. 105

106

Pas d anti-inflammatoires non stéroïdiens ni de corticoïdes (favoriseraient l évolution vers les formes nécrosantes). 107

Merci pour votre attention. 108