Sortie pédagogique au Chemin des Dames Vendredi 10 avril 2009 3 ème 1, 3 ème 6, 3 ème 7 Récit de M. Antoine-Élie GAL, né aux Mées en 1896, décédé en 1993. Arrivés en pleine nuit, devant l entrée d une galerie entrant dans le flanc de ce Chemin des Dames. À tâtons, on a pénétré à l intérieur pour nous reposer quelques heures. La ligne de bataille était devant cette galerie, à une cinquantaine de mètres. On nous fit prendre place dans des trous d obus avec l ordre de les approfondir afin que notre tête ne dépasse pas le bord en nous plaçant en position à genoux. L ennemi était en face, à 40 m à peine. Les bombardements étaient permanents. Le ravitaillement n arrivait pas, les soldats allant le chercher ne rentraient plus. Rien à manger, rien à boire, à part quelques biscuits au chocolat trouvés dans les sacs ou musettes des morts présents tout autour de nous, aussi bien français qu allemands. Depuis le 16 avril 1917, l offensive française n avait pu enfoncer les lignes ennemies. Un corps d Infanterie y perdit 170 officiers et 6 500 hommes. Les souffrances physiques et l omniprésence de la mort restent nos souvenirs les plus douloureux. Nous passions des mois sans nous laver, nos corps étaient couverts de poux, les gros rats couraient entre nos pieds. La nourriture que des soldats désignés allaient chercher dans les roulantes à des kilomètres du front, était toujours froide, ou n arrivait jamais. Pour passer le temps, on jouait aux cartes. Beaucoup de mes compagnons sont morts pendant une partie. C est au Chemin des Dames que nous avons connu nos pires moments. Les bombardements ne cessaient jamais, le jour comme la nuit. Quand on nous a relevés, nous étions tellement épuisés que nous avons dormi 24 heures d affilée sans manger, alors que nous avions faim, soif, et sans nous laver... Je suis retourné sur le Chemin des Dames, un certain nombre d années plus tard. Je n ai rien pu retrouver. Plus de traces sauf les cimetières. Ces mois de guerre, je ne les oublierai jamais. Mais, autour de moi, je ne connais plus personne qui les ait vécus. Alors, avec qui en parler?...». Récit recueilli en juillet 1988 par Michèle SIGNORET, à l Hôpital des Mées où Antoine-Élie GAL était pensionnaire. Programme de la journée : 7h30 : Départ du collège 10h00 : Le premier groupe commence la visite de la Caverne du Dragon 10h00 : Le deuxième groupe visite l exposition temporaire 10h30 : Le deuxième groupe commence la visite de la Caverne du Dragon 11h30 : Le premier groupe visite l exposition temporaire Vers 12h00 : Pique-Nique 13h30 : Jalonnement en bus des lieux marquants de la 1 ère Guerre Mondiale Vers 15h00 : Départ pour Creil
Petit rappel historique Une crête farouchement disputée tout au long de la 1ère guerre mondiale Dès septembre 1914, les troupes allemandes occupent la crête du Chemin des Dames. Jusqu'en 1917 le front est stable. Les unités allemandes mettent à profit ces longs mois pour transformer le Chemin des Dames en forteresse imprenable. Croyant pouvoir en finir avec cette guerre de position et créer la rupture, le commandant en chef des armées françaises, le général NIVELLE, lance une offensive de grande envergure, le 16 avril 1917. Malgré l'engagement des premiers chars d'assaut et un pilonnage intensif de l'artillerie, cette offensive tourne au désastre. La rupture attendue s'avère impossible à gagner, mais le général NIVELLE s'obstine néanmoins et décide de reprendre coûte que coûte aux Allemands le village de Craonne et le plateau de Californie, au prix de pertes considérables. Cet échec et cette boucherie sapent le moral des troupes françaises et entraînent un ras le bol qui débouche sur les mutineries évoquées par la Chanson de Craonne. Le front en 1917 Le général NIVELLE est limogé et remplacé par le général PETAIN qui restaure le moral des troupes. PETAIN engage une bataille limitée et bien préparée qui permet aux troupes françaises de s'emparer de la crête en novembre 1917. En mai 1918, les Allemands déclenchent une vaste offensive et repoussent les armées alliées jusqu'au delà de la Marne. En juillet 1918, les alliés contre-attaquent et reprennent la crête abandonnée par les Allemands le 10 octobre 1918.
Visite de la Caverne du Dragon Ecoutez attentivement les explications données par le guide ou les professeurs puis répondez aux questions : 1) Pourquoi l endroit où nous nous trouvons s appelle-t-il le Chemin des Dames? 2) D où vient le nom de la caverne du Dragon? 3) Pourquoi fait-il froid dans le musée? 4) A quoi servaient ces grottes au Moyen-Age? 5) Pourquoi la caverne du Dragon est-elle un enjeu stratégique important? 6) De quelle nationalité était l armée qui a le plus occupé la caverne? 7) A partir de quelle époque les soldats allemands et français ont-ils cohabité? 8) Explique en quelques lignes en quoi l année 1917 a été très marquante sur le Chemin des Dames. 9) Quelles sont les armes utilisées pendant la Grande Guerre? 10) Cite deux armes inventées pendant la guerre.
11) Comment se manifeste le sentiment religieux des soldats dans la caverne? 12) Quelles sont les différentes pièces que l on trouve dans la caverne? A quoi servaient-elles? 13) Que faisaient certains soldats avec les restes de munition ou des morceaux de métal qu ils trouvaient? Pourquoi? 14) Que symbolisent les grandes étoffes blanches tendues dans une des pièces de la caverne? 15) Que symbolisent les croix lumineuses qui sortent du sol à différentes hauteurs dans l une des pièces de la caverne? 16) Pourquoi est-il important selon-toi que des jeunes de ton âge visitent ce lieu?
Jalonnement : Les lieux de mémoire du Chemin des Dames Le plateau de Californie 1) Maintenant que tu as grimpé le versant du plateau, imagine dans quel état physique et psychologique étaient les soldats lors des manœuvres : 2) Complète sur la coupe topographique ci-dessous l emplacement des troupes allemandes et françaises : Position.. Position.. 3) Observe attentivement le paysage et le document ci-dessus : Pourquoi l armée française a-t-elle perdu des milliers d hommes ici? 4) Après la mort de tant de leurs camarades, dans quel état d esprit étaient les soldats français? Qu ont-ils fait? 5) Comment s appelle le monument devant toi?
6) Pourquoi avoir choisi ce nom? 7) Pourquoi l avoir implanté ici? 8) Que symbolisent les têtes prises dans les maillons? Ancien village de Craonne et l Arboretum 9) Complète le tableau suivant : Description du paysage Explications Eléments naturels Eléments humains 10) Pourquoi le village de Craonne n a-t-il pas été reconstruit ici?
Cimetière du village de Craonnelle 11) Combien y a-t-il de tombes dans ce cimetière? 12) Quel âge avaient les soldats? 13) Quelle année fut la plus meurtrière? Pourquoi? 14) Les tombes sont-elles entretenues? Pourquoi? Monument des basques 15) En l honneur de qui est érigé ce monument? 16) Que symbolise-t-il? Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé, On va r'prendre les tranchées, Notre place est si utile Que sans nous on prend la pile. Mais c'est bien fini, on en a assez, Personn' ne veut plus marcher, Et le coeur bien gros, comm' dans un sanglot On dit adieu aux civ'lots. Même sans tambour, même sans trompette, On s'en va là haut en baissant la tête. {Refrain:} Adieu la vie, adieu l'amour, Adieu toutes les femmes. C'est bien fini, c'est pour toujours, De cette guerre infâme. C'est à Craonne, sur le plateau, Qu'on doit laisser sa peau Car nous sommes tous condamnés C'est nous les sacrifiés! La chanson de Craonne Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance, Pourtant on a l'espérance Que ce soir viendra la r'lève Que nous attendons sans trêve. Soudain, dans la nuit et dans le silence, On voit quelqu'un qui s'avance, C'est un officier de chasseurs à pied, Qui vient pour nous remplacer. Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui tombe Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes. {au Refrain} C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards Tous ces gros qui font leur foire ; Si pour eux la vie est rose, Pour nous c'est pas la mêm' chose. Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués, Questionnaire sur la Caverne du Dragon : /16 F'raient mieux d'monter aux tranchées Pour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien, Nous autr's, les pauvr's purotins. Tous les camarades sont enterrés là, Pour défendr' les biens de ces messieurslà. {au Refrain} Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront, Car c'est pour eux qu'on crève. Mais c'est fini, car les trouffions Vont tous se mettre en grève. Ce s'ra votre tour, messieurs les gros, De monter sur l'plateau, Car si vous voulez la guerre, Payez-la de votre peau! Questionnaire sur le jalonnement : /16