Investigation de la personnalité 29/09/04 Cadre A-B : Le psychologue a un contrat avec le social et ce contrat lui impose une série de contraintes, de fonctions qu il doit assumer, remplir et par rapport auxquelles il doit se montrer responsable. Notion d éthique, de déontologie et de morale. Autre dimension : le psychologue est un agent de la question du normal et du pathologique, au sens social du terme. C est un agent-expert diagnostique. Le psychologue a une fonction d écoute, de compréhension, de reformulation, de retranscription. L écoute est un exercice important pour le psychologue. DUYCKAERTS : intégration, autonomisation et adaptation. Etre normal c est pouvoir assumer ces trois dimensions. Quand une de ces dimensions est déficitaire, il y a pathologie. L individu ne sait plus s adapter à la réalité, ni s intégrer ni s autonomiser. L intégration entre A et B est bilatérale (inter-subjectivité). Elle n est pas à sens unique. Elle est de type relationnelle. Elle implique deux subjectivités dans l intersubjectif. construction du Moi à partir des instances surmoiques. La clinique se démarque ainsi de l approche classique de comparaison de groupe (approche différentielle). La clinique c est essayer de saisir dans la personnalité de chacun les dimensions de l intégration, de l adaptation et de l autonomisation. Etre adapté et intégré mais pas autonome, c est être proche à une forme d aliénation. Etre autonome c est penser différemment, c est être un individu à part entière. C est adopter une position critique qui peut se dégager dans les manières d être et de se comporter. dimension de l intersubjectif dans le normal et le pathologique : position dans laquelle la pathologie n existe pas en soi. Il n existe pas de frontière définitive entre le normal et le pathologique. C est un espace flou. L autonomie est une question à recentrer dans la question de la relation, qui implique la question de la séparation. L étude de la relation (au sens intersubjectif) est l étude de la séparation d avec la mère. La matrice maternelle physique devient une matrice psychologique après la naissance. Ces 2 matrices vont 1
permettre à l individu de se nourrir, de se constituer. Le sujet va advenir d une capacité à se séparer de ces matrices. RMQ : La séparation biologique est datée (date de naissance). Par contre, la séparation psychologique est beaucoup plus longue et arrive bien souvent lorsque la mère meurt. CFR : Travail du deuil : renoncer sans renoncer : psychologiquement, le deuil est un paradoxe. La question du lien avec l objet de deuil est très importante. EX : Rupture amoureuse : ce n est pas le deuil avec l objet d amour mais avec le lien Attention, il ne faut pas confondre séparation et rupture. RMQ : histoire pour enfants : on raconte toujours aux enfants des histoires qui font peur. Réminiscence de tonalité qui génère une forme d angoisse. Tous ces éléments tentent à reparler : - la peur est nécessaire - la peur est une capacité à externaliser l angoisse - la peur permet donc de gérer l angoisse (à travers les traces sensorielles laissées par l objet) - l angoisse est structurante - la peur est contrôlable - tous les mécanismes phobiques sont des mécanismes qui tendent à identifier des objets de peur (insectes, araignées ) Gestion de l angoisse grâce aux contes pour enfants Le psychologue est un agent qui traite à différents niveaux les questions du normal et du pathologique (psychiatrie, médecine, justice, domaine scolaire, monde du travail ). Le cadre de l entretien est un lieu clinique artificiel, virtuel. Nécessité d un contrat bien défini avec la société avant d avoir un contrat avec le patient. Notion d aide contrainte. EX : détenu incarcéré pour délit sexuel obligé (dans le jugement) d engager un processus thérapeutique. Cette obligation peut être positive dans la gestion du temps de peine du détenu. (liberté conditionnelle possible) Cette notion d aide contrainte est en contradiction avec la notion de psychothérapie. RMQ : «Nous sommes d accord.» : relation d emprise (dont il est très difficile de se dégager) Le propre de la perversion est cette notion d emprise. 2
Les relations les plus banales sont teintées de modes de fonctionnement qui, s ils sont répétés, peuvent enclencher des modes relationnels qui conduisent éventuellement à la pathologie. La pathologie n existe pas en soi mais est présente dans tout processus relationnel. Le psychologue doit donc être toujours à l écoute. Position de B dans la relation clinique 2 axes principaux : - Axe de la construction de l objet - Axe de la construction de la relation, du lien Construction de l objet : construction de représentations du monde, de l autre, de soi. RMQ : L objet n existe pas en soi, ne préexiste pas à la représentation. proto-représentation 3 catégories de choses qu on représente dans l axe de la construction de l objet: - les objets du monde extérieur - la représentation de soi (sens multiple : physique, moral, sensoriel ) - les représentations du lien (lien à l autre mais aussi à soi dimension du narcissisme) RMQ : Le lien à soi dépend du lien à l autre. EX : Relation amoureuse : difficulté de trouver dans le rapport à l autre le temps d avoir un rapport à soi. EX : Relation fusionnelle : déni du temps, volonté de rester «même». Toute situation clinique aura toujours une notation thérapeutique, permettant le changement. permettre à l autre de se clarifier Le psychologue doit mettre en place avec l autre une relation qui lui permettra de vivre, à travers cette relation, les choses autrement. Il faut éviter de dire ce que le patient croit qu il est, sait. nécessité d un processus relationnel. Dans la thérapie, le psychologue doit toujours être attentif aux objets, aux choses non verbalisées. EX : manière de s asseoir, de se tenir 3
fragilité sensorielle Transfert narcissique dans la relation thérapeutique : se sentir bien grâce à l autre, se sentir intelligent à 2. la relation devient par conséquent fausse, artificielle Le patient revient chez le psychologue parce qu il se sent bien avec lui. Or, le but de la thérapie est de sentir bien sans l autre. Le contrat thérapeutique est un leurre et quand le patient découvre que c est un leurre, il a fait un grand pas vers l autonomie, vers le changement. Il va pouvoir se dégager et faire le deuil de la relation avec le thérapeute. Dimension de la demande : La notion de demande implique celle de l adresse (on s adresse qqch à qqn). Symptôme Demande Souffrance Adresser Allégation Dans la question de la demande, on fait une adresse particulière, on interpelle. allégation RMQ : il est parfois difficile de demander qqch à qqn. EX : Dans la relation amoureuse : difficulté de dire «je t aime» à qqn. (affirmation qui cache une demande) RMQ : Dire «je t aime» c est trahir sa mère car l amour maternelle est le seul amour physique qu on a. C est trahir un premier contrat d amour. On revient toujours à la question de la séparation. Notion d allégation : FREUD : Chapitre 7 de l Interprétation des rêves : 3 types d allégation : le besoin, le désir et la souffrance. Le désir est fondamentalement lié, enraciné dans le besoin. EX : J ai faim! côté un peu animal des besoins RMQ : Le propre de l être psyché est qu il désire continuellement. permanence de la vie pulsionnelle. Le corps active toujours le psychisme. Notion de demande = dire à l autre son désir. Ce qui très souvent bloque entre le besoin et le désir et la demande, l allégation, c est l attente. L attente génère de la frustration, du manque, de l absence. souffrance RMQ : La souffrance pourrait se prolonger dans la douleur. Elle peut venir s exprimer à travers le corps sous la forme d un symptôme (fonctionnel). 4
La souffrance psychique peut venir s exprimer à travers le corps. Mais pas nécessairement de manière pathogène. EX : Hystérie de conversion : Etudes sur l hystérie de Freud et Breuer : Cas Dora : paralysie des jambes alors qu il n y a aucun cause neurologique, physiologique permettant d expliquer cette paralysie. forme d expression du désir frustré qui vient s exprimer à travers un symptôme fonctionnel. L inconscient vient parler en déca du discours conscient du sujet, en s exprimant dans une symptomatologie. La psychologie clinique ne se limitera à une forme de repérage et d énumération des symptômes. Il s interrogera également sur le sens des symptômes. RMQ : Sens : 2 significations : représentance (signification : construction de l objet) et histoire (sens directionnel) Le symptôme est un témoin de sens. Témoin qui fait sens dont la manière dont le sujet pense les choses. Le cas Dora : il montre que Dora ne veut pas aller dans les rues car il y a des prostituées et elle sait que son père va en voir. Dora a un désir amoureux frustré, culpabilisé, interdit du père qui vient s exprimer à travers un symptôme (sens de la logique = assumer l interdit). Le symptôme assume l interdit. Ne pas savoir marcher c est s empêcher d aller vers le père, d aller dans la rue, faire la prostituée que le père va voir. En empêchant le senti, on bloque le désir. manière de se détourner gestion du désir sur un forme pathogène Importance du sens du symptôme (qui répond à une logique). La personne elle-même construit le sens de ses symptômes. C est donc en comprenant ce sens que la personne pourra lever ce symptôme. L inconscient est qqch qui travaille pour nous et aussi contre nous. L inconscient a une logique paradoxale. La demande en clinique = faire une adresse dans laquelle il y a un symptôme, une souffrance et une allégation. Le premier élément = l adresse. Il faut y voir une demande. Demande Adresse Symptôme Souffrance Allégation 5
Robert NEUBURGER : «L autre demande» : Quelle place dans la clinique donne-t-on à l individu? Comment approche-t-on une clinique? Quelle est la part d un système, d un modèle de pensée par rapport à un autre? Comment clarifier la situation du premier entretien? Quand le symptôme, la souffrance et l allégation sont présents chez l individu, alors on peut envisager la thérapie. on privilégie une clinique individuelle contrat claire avec la personne. Attention : si un des éléments n est pas assumé par l individu mais par un autre (ou des autres) alors il faut privilégier un temps avec ces autres personnes. EX : Anorexie : porte les symptômes mais n a pas de souffrance. Pas d allégation, pas de demande pathologie des limites (psychiques, physiques et sociales) Dans l anorexie, la souffrance vient des autres. Plusieurs personnes interviennent dans la thérapie. difficulté de savoir laquelle traiter nécessité de consacrer un temps à chacun et à tous clarification de la situation, du système RMQ : Sophie CALLE : a écrit des textes : comportement bizarre, psychotique, obsessionnel : Chaque jour de la semaine elle ne mangeait que des aliments d une certaine couleur (jour rouge, jour vert ). A chaque anniversaire, elle invitait le nombre de personnes correspondant à son âge et elle conservait tous les cadeaux. RMQ : Ce comportement peut apparaître banalement chez certains adolescents. constructions dans lesquelles les gens tentent d établir un rapport au monde maîtrisé. EX : Comportements alimentaires aberrants : vomissements, régimes Les vomissements : paradoxal : traitement particulier de l oralité RMQ : Les anorexiques font souvent à manger pour tout le monde alors qu elles ne mangent rien ou qu elles se font vomir. Ce comportement fait partie de leur mode de vie, cela leur parait normal. Par contre, quand les symptômes sont repérés, cela devient difficile à gérer. L anorexique, à l adolescence, joue avec les limites (physique, psychiques et sociales). pathologie des limites Actuellement, les psychologues font une clarification du système familial. EX : clinique enfant : l enfant + les parents Le regard de A sur B ne doit jamais faire déni de la complexité du système dans lequel les éléments apparaissent. Lien entre A et B : relation à l autre Métapsychologie des processus : dimension plus dynamisante que la métapsychologie freudienne 6
WINNICOTT : «La consultation thérapeutique et l enfant» : mise en place d une technique particulière : SQWIGGLE (gribouillis) GAME Entretien clinique = Sqwiggle game : B vient nous parler de qqch d irreprésentable et nous allonrs l aider à donner du sens. Espace transitionnel : moment où l individu est capable de se mettre en jeu face à l autre. RMQ : présupposé du travail : le sens se construit dans l intersubjectivité tout le développement de la réalité psychique va dépendre des relations à l autre (créer du sens avec l autre) WINNICOTT : «Jeu et réalité» : espace transitionnel permettant de créer du sens, construire du symbolique Le moment du Sqwiggle, de l entre-deux = forme de toucher l autre. Dessins d EICHER : Ce dessinateur des paradoxes représente le monde en deça de l espace potentiel, où la logique est prise à son propre piège. EX : Bande de Moebius : ANZIEU : «Le Moi Peau» : Le moi peau est le premier filament transitionnel, c est la première relation de contact. On va exister à travers les sens. Le jeu est le moment où l autre accepte de se mettre en jeu, c est un espace entre-deux de construction de sens. RMQ : WINNICOTT : Game Playing. Le GAME (idéal) définit des règles, on peut continuer à jouer. Le PLAYING est une mise en jeu, «je suis en train de». 7