1ère lecture : du livre d'isaïe (55,1-11) 2ème lecture : de la première lettre de saint Jean (5,1-9) Evangile : selon saint Marc (1,7-11) Ce matin, j aimerais vous souhaiter à tous un bon anniversaire. Je sais que ce n est probablement pas aujourd hui votre anniversaire, mais dans le langage de la foi, on parle du baptême comme d une nouvelle naissance. Et cette fête du baptême du Christ nous renvoit quelque part à notre propre baptême, à notre propre renaissance. Un jour nos parents ont découvert qu on était là. Pour certains, ce fut une belle surprise, pour d autres peut-être un choc, une véritable douche froide. Mais dans tous les cas, que nous ayons été prévus ou pas, ils ont permis qu aujourd hui nous soyons là. Et c est ça qui compte finalement. Première naissance : exister pour quelqu un! En choisissant de nous faire baptiser, ils ont affirmés par là, consciemment ou inconsciemment, que Dieu nous avait prévus. C est-à-dire qu en tous cas, il nous attendait, lui! Deuxième naissance : exister aux yeux de Dieu. 1 / 6
Je ne sais pas si on réalise vraiment le cadeau énorme que nos parents nous ont fait par ce baptême?! Si eux nous ont attendu neuf mois, Dieu, lui, nous attendait depuis une éternité. Et il a tout fait pour qu on puisse être là. Pour Dieu il n y a pas d accident! Quelle que soit l histoire de tes parents, tu n es pas un accident! Je ne suis pas un accident! Que tu sois l aîné ou le dernier, que tu sois arrivé facilement ou rescapé de toute une série de fausses couches, aujourd hui tu es là, parce que Dieu a voulu que tu sois là! Et il a tout fait pour que tes parents te gardent et qu ils disent «oui» à son projet d amour sur toi, comme Marie l a fait pour Jésus. Mais aujourd hui, en cette fête du baptême du Christ, je voudrais penser aussi à tous nos enfants et à tous nos frères et sœurs qui ne sont pas là. Et je ne pense pas, là, à ces personnes auxquelles nous sommes reliés par des liens de sang et dont on connaît le visage et le prénom. Non. Je pense, plutôt, à ces petits bouts qui sont partis trop tôt, peut-être avant même d avoir pu nous montrer leur visage, d avoir pu recevoir de nous un prénom. Peut-être avant même d avoir pu être baptisés et d entendre résonner aux plus profond d eux-mêmes ces mots de Dieu : «Tu es mon fils bien-aimé, en toi j ai mis tout mon amour» (Mc.1,11). Peut-être qu ils attendent encore que nous, leurs parents, leurs frères et sœurs, nous leur offrions ce Je t aime de Dieu! C est pourquoi, il y a bientôt 3 ans, on a lancé sur la paroisse, avec Stéphanie, un groupe de prière des mères. Depuis, trois groupes de prière des mères sont nés et même un groupe de prière des pères, sous la coordination de Vincent. 2 / 6
Aujourd hui, avec Maria Anna, on voudrait lancer un autre groupe de prière, encore plus ciblé. Ce group ce veut là pour prier pour les enfants jamais nés, et pour soutenir leurs mamans et plus en général leurs familles. Reconnaissons-le : tant l expérience d une fausse couche que celle d un enfant né mort ou d un avortement provoqué, reste toujours une expérience douloureuse, parfois dramatiques. Et trop souvent les femmes sont laissées seules à porter tout le poids de cette épreuve. On minimise la chose. On leur renvoi que ce n est pas encore un enfant, que son cœur ne bat pas encore. C est vrai, peut-être que sur un plan purement médical son cœur ne bat pas encore, mais celui de la mère pour son enfant, celui-là, il bat, très tôt, je vous assure. Aujourd hui, je m adresse à ma mère, et à toutes ces mères qui ont connu l épreuve d une fausse couche, d un enfant né mort ou encore d un avortement, et aussi à tous ces pères qui ont un cœur de mère : je ne sais pas qui en a plus besoin, si c est nous ou ces petits êtres de lumière, mais aujourd hui offrons leur et offrons-nous ce baptême du cœur, ce baptême de désir, en leur disant, au nom de Dieu : «Tu es mon fils bien-aimé, en toi j ai mis tout mon amour». Je laisse maintenant la parole à Maria Anna, qui va lancer dans notre paroisse ce groupe de prières pour soutenir les enfants jamais nés et leurs parents. 3 / 6
TEMOIGNAGE de Maria Anna Gandusio : «Merci Pietro pour ta belle homélie et merci monsieur le doyen de me donner la possibilité de parler du travail que je fais au Luxembourg pour ceux pour lesquels je me considère comme une marraine... : les enfants jamais nés. Quel jour idéal aujourd hui pour en parler: la fête du Baptême du Seigneur! Tout a commencé il y a 1 an, en participant à une réunion de prière pour les familles en Italie ou le thème des enfants avortés a été abordé. Je préfère les appeler «non-nés», pour embrasser à la fois ceux qui sont morts à cause d une fausse-couche mais aussi ceux morts à cause de l avortement volontaire ou nés morts. Eh bien, c est en cette occasion que j ai réalisée pour la première fois de ma vie que ces enfants là existaient et avaient besoin d amour, qu on se souvienne d eux, qu on leur donne un nom. Quelque chose a commencé à «bouger» dans mon coeur et au bout de plusieurs recherches et par la rencontre de plus en plus des personnes qui en savaient plus que moi, j ai découvert un nouvel univers: celui des enfants non nés. 4 / 6
Cela veut dire tout ce qu on peut faire pour eux et pour leurs parents...oui, ils sont morts. MAIS ici sur terre, on peut encore faire beaucoup de choses pour eux: se rappeler d eux, leur donner un nom, les baptiser par le baptême du désir, faire célébrer une Sainte Messe pour eux, prier pour eux. C est une façon d entrer en contact avec eux, de les aimer, de leur demander pardon (en cas d un avortement volontaire) et de s en sentir parents à plein titre. Comme on s occupe des besoins de nos enfants sur terre, nous avons aussi la possibilité de nous occuper de nos propres enfants au Ciel, mais il faut le découvrir, il faut le savoir... et savoir comment. Et ça, c est ma mission, d abord prier pour ces enfants et puis sensibiliser les familles sur ce thème et leur donner des suggestions. C est pour cette raison que j ai crée la «Compagnie des Enfants non nés», au service des enfants et de leurs parents, pour ouvrir nos bras à un vrai «fleuve d amour» qui attend de descendre du Ciel... et de soigner les coeurs et parfois aussi les consciences malades des mères et des pères qui n ont jamais effacé la blessure dans leurs coeurs et qui peuvent être aidés à gérer leur deuil. Le groupe de prière est ouvert à tout le monde, aussi à ceux qui n ont pas eu cette épreuve dans la vie, mais qui connaissent quelqu un qui a vécu ça et dont les enfants on besoin de prières... Merci.» Pour ceux qui seraient intéressés à prendre contact avec Maria Anna : morion69@hotmail.co m Gsm: 00352-621-237272 5 / 6
Abbé Pietro CASTRONOVO Vicaire de Saint-Martin 6 / 6