La petite fille aux allumettes

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Album de 24 pages 4,20 ISBN : 9782081627710 Étude pédagogique réalisée par Cécile Carnet et Caroline Turpin, enseignantes. D après un conte d Andersen, illustré par Mayalen Goust Présentation et résumé de l œuvre Ce conte cruel, un des plus populaires d Andersen, met en scène la mort d une enfant malheureuse, d une extrême pauvreté, réduite à vendre des allumettes soufrées. L histoire, qui traite une thématique chère à l auteur celle des visions qui traversent l esprit de l enfant au moment de son agonie, est portée par un graphisme mouvant et vaporeux qui crée un univers particulièrement onirique. La chevelure blonde de la fillette, représentée comme une flamme en mouvement, tranche avec le paysage sombre et glacé : les thèmes de la neige et du feu, se trouvant ainsi harmonieusement entrecroisés, donnent à cet album une dimension résolument poétique. La veille d un jour de l an, dans une grande ville (ici le nom de Copenhague n est pas mentionné), une petite marchande d allumettes meurt de faim et de froid dans l indifférence la plus totale. Avant de mourir, dans la lueur des allumettes enflammées, elle voit se réaliser ses vœux les plus chers : un poêle allumé, une table bien garnie, un magnifique sapin décoré et enfin la tendresse des bras de sa grand-mère disparue, qui l entraîne avec elle au ciel. L auteur, Hans Christian Andersen, est un écrivain danois du XIXème siècle (1805-1875). Il a écrit de nombreux contes dont certains sont particulièrement célèbres : La petite sirène, le vilain petit canard Après une enfance pauvre à Odensee, il fréquente les cercles littéraires de Copenhague ; puis il entreprend des voyages, dont il s inspirera dans ses contes, alliant le 1

folklore danois et étranger à sa vive imagination. Ceux-ci sont publiés en danois à partir de 1835 et achevés en 1872. Andersen écrit aussi une autobiographie, L Histoire vraie de ma vie. C est en 1845, alors qu il est logé dans un château luxueux par le duc d Augustenborg, qu Andersen écrit, un conte de commande, à partir d une illustration qu un éditeur lui a envoyée. Il s agit d une image figurant dans l Almanach ou calendrier domestique de Frich et montrant une fillette pauvre tendant une boîte d allumettes soufrées. Ce dessin, qui contraste avec le luxe dans lequel il vit alors, lui rappelle un souvenir raconté par sa mère, qui, enfant, refusant de mendier, était restée à sangloter toute une journée sous un pont. L illustratrice, Mayalen Goust, est née à La Rochelle en 1976 et vit aujourd hui à Rennes. Elle a également illustré Célestin, le ramasseur du petit matin (Album, Père Castor, 2007) et Je ne trouve pas le sommeil (Album, Père Castor, 2006). Fiche d identité du livre Thèmes principaux : - l enfance malheureuse (la pauvreté, le froid, la faim) - la solitude, l exclusion, l indifférence Autres centres d intérêt : - la représentation de la mort - l opposition du froid et du chaud - le rêve / la réalité Méthode proposée pour l exploitation pédagogique de l album L album, recommandé pour le cycle 3, est étudié par double page. Dans une première partie, on proposera des pistes permettant de vérifier la compréhension à partir des illustrations et du texte. La seconde partie se composera d exercices écrits que chaque enseignant pourra adapter en fonction du niveau de sa classe. 2

La première de couverture Que voit-on sur la couverture du livre? La couleur blanche (blanc bleuté) domine : la neige et les vêtements de la fillette (robe et tablier) ; l enfant est vue en plongée : importance du visage, des cheveux et du contenu du tablier. Elle ressemble à un ange (blondeur, blancheur, transparence). On voit aussi le titre en jaune, de la même couleur que les cheveux, ainsi que le nom de la collection. Qu exprime le visage de l enfant? Quelles émotions? Douceur, regard suppliant ou rêveur, gentillesse Que devine-t-on de l histoire à partir de la couverture? La quatrième de couverture Que voyez-vous sur l image? Au centre une boîte d allumettes ouverte et deux allumettes grillées sur un fond blanc ; le nom de l auteur et de l illustratrice ; en bas les références de l album. 3

Étude pédagogique Page 1 Le titre et la dédicace On pourra expliquer le sens de la dédicace qui est une sorte d hommage affectueux que rend l auteur à des personnes réelles proches de lui (enfants, amis). Ici c est l illustratrice qui fait une dédicace à Sandrine et Joanne. Pages 2/3 La solitude de la fillette aux pieds nus Décrire l illustration : observer les couleurs froides du paysage (blanc, bleu, gris) ; les lignes mouvantes donnent une impression de vent ; les couleurs, les lignes et les flocons permettent de situer la scène en hiver ; l enfant est isolée, repliée sur elle-même, elle cache ses mains, son visage exprime l inquiétude, elle semble avoir froid ; elle est pieds nus ; ses cheveux volent au vent et leur couleur chaude, semblable à celle d une flamme, contraste avec le reste du paysage bordé par les masses sombres des murs gris. Sa robe est blanche et se confond avec le décor, comme si elle était recouverte de neige. L illustration semble annoncer l image finale de l ensevelissement. Noter la tonalité exclamative «Comme il faisait froid!». Expliquer les mots du texte : «la veille du jour de l an» ; «obscurité» ; «pantoufles usées». Souligner l importance du mot «froid» qui est répété. Pourquoi l enfant est-elle pieds nus? Ses pantoufles (elle n a pas de chaussures) sont trop grandes, elle les perd, un garçon lui en vole une : l accent est mis sur la pauvreté et la méchanceté dont l enfant est victime. Pages 4/5 L indifférence des autres Décrire l illustration : La scène se passe de jour (lumière) : c est le souvenir de la journée que l enfant vient de passer ; les passants sont gros et ronds, emmitouflés dans de chauds manteaux et cachés sous d épaisses coiffes ; on ne voit pas leurs visages : c est une foule anonyme, indifférente ; peut-être chaque passant est-il même un bonhomme de neige car l un des visages est blanc ; ne sont-ils pas aussi froids que de la neige dans leur indifférence? Les passants (des adultes) sont essentiellement de dos ; ils ne s intéressent pas à l enfant qui tend son paquet d allumettes dans un geste insistant. Expliquer aux jeunes élèves que la fillette doit vendre ses boîtes d allumettes pour obtenir un peu d argent car elle est très pauvre (à cette époque la mendicité est interdite ; la vente d allumettes soufrées, inventées au début du XIXème siècle, permet aux mendiants de survivre). 4

Expliquer : «le moindre sou». Insister sur le complément de temps «de toute la journée» : elle est restée longtemps dans le froid sans manger. Pages 6/7 Seule et affamée dans la ville : à quoi pense-t-elle? Décrire l illustration : couleurs sombres dominantes ; seules touches de lumière : les cheveux dorés et les fenêtres éclairées ; les maisons semblent penchées ; sont-elles en train de tomber? Est-ce la vision de l enfant qui se trouble? L univers de la ville est oppressant : l enfant est encerclée par les murs recouverts d ombres mouvantes. Noter la modalité exclamative : quels sentiments? Expliquer : «triste mine» ; «parure» (ici la neige est comparée à des perles dans ses cheveux) ; «oie rôtie». Insister sur le verbe «pensait» qui est répété : le lecteur entre dans l intériorité de l enfant. Pourquoi est-elle particulièrement triste? Parce qu elle est tellement seule, affamée et gelée alors que c est un soir de fête. Comment sait-on que c est un soir de fête? Une «délicieuse odeur d oie rôtie» se répand dans la ville. Pages 8/9 Blottie entre deux maisons : pourquoi ne veut-elle pas rentrer chez elle? Décrire l illustration : L enfant est toute petite, recroquevillée, les yeux baissés (ou fermés) ; l image est essentiellement grise ; très peu de lumière : les cheveux semblent comme une flamme dans la nuit. La thématique du feu est comme un motif récurrent : les flammes de ses allumettes seront la dernière consolation de la fillette, abandonnée de tous. Expliquer : «logeaient» ; «fissures». Pourquoi ne veut-elle pas rentrer chez elle? (la peur et le froid) Pourquoi son père la battra-t-il? (culpabilité de l enfant si elle ne rapporte pas d argent ; souligner l injustice de la situation puisque cela ne dépend pas d elle, elle n est pas responsable de l indifférence des autres) Pourquoi fait-il froid chez elle? (pauvreté de la famille) Pages 10/11 Le feu d une allumette : une «drôle de lumière» Décrire l illustration : gros plan sur le visage et la chevelure dorée qui semble un prolongement de l allumette enflammée ; une couleur chaude envahit l image, c est la perception de l enfant car ses yeux sont fascinés par la flamme ; noter la position de ses mains : elle se réchauffe les doigts, elle protège la flamme menacée par le vent. Relever l opposition entre froid («presque mortes de froid») et chaleur («allumette» ; «réchauffer» ; «feu» ; «brûla» ; «flamme chaude» ; «chandelle»). 5

Expliquer : «osait» ; «chandelle». Noter l importance des exclamations qui traduisent l émotion de l enfant. Pourquoi est-ce une «drôle de lumière»? (à partir de là, l enfant entre dans un monde imaginaire ; elle est en réalité en train de mourir). Pages 12/13 La première vision, le poêle allumé Décrire l illustration : toute l image est baignée dans une couleur chaude, dorée ; la fillette semble voler comme un oiseau, sa robe est ronde et flotte comme une bulle car elle est entrée dans un monde irréel ; le poêle, qui semble flotter lui aussi, ressemble à une bouche qui crache du feu ; la fillette, qui tient l allumette dans la main, semble heureuse (fusion de la réalité et du rêve). Expliquer : «poêle de fer» ; «cuivre». Noter la sensation agréable : «délicieusement». Le connecteur «mais» introduit une question qui marque la fin de la vision. Pages 14/15 Retour brutal à une réalité glacée Décrire l illustration : couleurs froides, retour au gris ; même la chevelure de la fillette semble éteinte ; une sorte de fumée (Vent? Fumée de l allumette éteinte? Respiration? Souffle de vie qui s échappe d elle) entoure l enfant dont les pieds apparaissent car elle les étend pour les chauffer. Pages 16/17 La deuxième vision, une table bien garnie Décrire l illustration : comment voit-on qu il s agit d une vision imaginaire? Le monde irréel est mis en relief par les courbes ( la table semble onduler) et la disproportion des objets (le plat contenant la dinde est énorme par rapport à l enfant : la fillette a tellement faim! ) ; les objets luxueux, théière en porcelaine, flûtes à champagne, couverts semblent animés, vivants ( un peu comme dans un conte ex : Alice au pays des merveilles) ; l enfant, qui n a plus aucune force, voit les objets se déplacer vers elle ; son allumette à la main, elle est enveloppée ( la nappe s enroule autour d elle) dans sa propre vision imaginaire. Expliquer : «lueur» ; «transparent» ; «porcelaines». Souligner les sensations agréables : «parfum délicieux» ; l exclamation «ô bonheur!». Noter le connecteur «alors» qui marque la fin du rêve. 6

Pages 18/19 La troisième vision, le sapin «magnifique» Décrire l illustration : la couleur vert foncé du sapin envahit l image, le sapin est immense, démesuré par rapport à la fillette ; l arbre est richement décoré de boules jaunes et rouges et de bougies allumées ; dans l une des boules on peut apercevoir le reflet du visage heureux de la petite fille ; les bougies ressemblent à une pluie d étoiles filantes (ce qui annonce la symbolique de l étoile filante à la page suivante). Noter le lexique de l irréel : «semblaient lui sourire». Expliquer : «paré» (le mot «parure» a déjà été vu dans les pages précédentes). Notions de richesse/pauvreté : la petite fille aurait souhaité avoir elle aussi un arbre de Noël mais c est un luxe réservé aux riches («riche marchand»). Pages 20/21 L étoile filante Décrire l illustration : retour à la réalité marqué par le contraste du blanc et du noir : la neige et la nuit forment deux espaces bien délimités sur lesquels la fillette se détache nettement ; elle n est plus prostrée ni recroquevillée, elle lève ses yeux vers le ciel et regarde une étoile filante ; les flocons et les étoiles se confondent ; la fumée de l allumette éteinte se prolonge en bulles qui se mêlent aux flocons ; plus aucune fenêtre n est allumée. C est la vie terrestre qui s éteint et l âme de l enfant qui «monte à Dieu». Noter le lexique de la lumière : «chandelles ; «scintillantes» ; «étoiles» ; «raie de feu». La cruauté de la mort de la petite fille (choquante, inacceptable) est adoucie par l image poétique de l étoile filante. Expliquer le mot «âme» ; la notion chrétienne de l immortalité de l âme est présente dans ce conte ; Andersen étant lui même très croyant, la dimension religieuse est évidente. La grand-mère incarne ici la bonté (souvenir personnel d Andersen qui rend hommage à sa grand-mère affectueuse). Pages 22/23 La quatrième et dernière vision, les bras de la grand-mère Décrire l illustration : on reconnaît la grand-mère (cheveux blancs, lunettes) ; sa robe semble lumineuse et éclaire la nuit environnante qui n est plus noire ; la fillette est enlacée dans les bras de sa grand-mère ; on distingue en bas les toits de la ville, la petite fille s élevant dans le ciel, dans un halo de lumière. Expliquer : «radieux» (la joie inonde le texte «joyeuses»). Noter l importance des négations : «ni froid, ni faim, ni inquiétude». 7

Page 24 Une réalité blanche comme la mort Décrire l illustration : cette dernière image est violente (elle heurtera sans doute les enfants qui préfèreront ne conserver de l histoire que les retrouvailles heureuses de la petite fille et de sa grand-mère) ; c est une vision réaliste, tout est désert, tout est blanc, même les cheveux de l enfant dont la flamme s est éteinte. On retrouve le même décor (même point de vue, mais de jour) qu à la page 9. Le jeune lecteur comprend que l enfant est vraiment morte. Entre ces deux pages (9 et 24) se déploient les hallucinations heureuses de la fillette. Ces visions imaginaires correspondent à ses souhaits les plus chers (chaleur, nourriture, fête, affection) qui se réalisent en rêve avant sa mort. Expliquer les mots «cadavre» et «splendeur». Le connecteur «mais» introduit une rupture avec les pages précédentes, c est le retour à la réalité. Les mots «sourire», «joie» et «splendeur» permettent de terminer sur une note plus gaie : la mort n est pas associée à la souffrance. Les lecteurs seuls partagent le secret de la petite fille car «tout le monde ignora les belles choses». Insister sur la notion d exclusion, d isolement ; les enfants doivent prendre conscience que rejeter les autres peut entraîner de terribles et douloureuses conséquences ; les notions d entraide et de solidarité peuvent ainsi être mises en avant. CONCLUSION : Le merveilleux traditionnel des contes (créatures imaginaires, sortilèges ) n est pas présent ici ; c est un conte réaliste teinté de merveilleux chrétien (Dieu reste invisible mais l image du paradis est implicite ; dans les œuvres d Andersen la mort apparaît souvent comme une délivrance, un soulagement). Dans le cadre d un groupement sur l enfance malheureuse, on peut rapprocher ce récit d un épisode des Misérables de Victor Hugo (solitude et pauvreté de Cosette) en montrant que l issue en est différente car la générosité de Jean Valjean viendra sauver Cosette de la misère. La bonté et l entraide sont une solution au désespoir. 8

Prolongement possible en classe (Travail collectif de réécriture) Imaginez qu un passant généreux vienne en aide à l enfant et réécrivez une autre fin réaliste à cette histoire. Imaginez qu un génie ou qu une créature extraordinaire (une fée, un lutin, un animal féerique) sorte de la boîte d allumettes pour porter secours à l enfant. (Travail sur le merveilleux du conte de fée). 9