LES SOINS PALLIATIFS EN ÉTABLISSEMENTS DE SOINS ET D HÉBERGEMENT POUR PERSONNES ÂGÉES OU HANDICAPÉES, ET À DOMICILE Les concepts A5 La mort : gestes et rites culturels ou religieux D après : Guetny JP «La mort, ses gestes, ses rites : guide pratique religion par religion», Actualités des religions, Paris 2002 Thomas LV «Rites de mort. Pour la paix des vivants», Ed Fayard, Paris 1985 1
La mort : gestes et rites culturels ou religieux Dans les derniers instants, au moment du décès et après la mort, le respect des rites culturels ou religieux nécessite que le sujet ait été abordé au préalable avec l entourage, voire avec le patient 2 2
Les diverses croyances et cultures Judaïsme Catholicisme Orthodoxie Protestantisme Islam Bouddhisme Gens du voyage 3 3
Judaïsme l assistance au mourant est un commandement divin Présence indispensable auprès du mourant (interdit d abandon) et lecture de psaumes Prohibition de tout geste qui pourrait hâter le décès Ne pas retirer l oreiller sous la tête du mourant Ne pas lui fermer les yeux avant la mort (lors du décès, un proche fermera les yeux du défunt et un drap sera rabattu sur son visage) Le traitement rituel du cadavre est accompli par des personnes habilitées. Il est strictement interdit au personnel soignant de faire la toilette Une bougie allumée témoigne de l immortalité de l âme Succession de veilleurs L inhumation a lieu très vite après les funérailles, sauf samedis (shabbat) et jours de fêtes 4 Ni fleurs, ni couronnes (remplacées par des donations) 4
Catholicisme Confession par un prêtre, communion, sacrement des malades (prêtre ou laïc), bénédiction, à la demande du malade, selon les circonstances Un signe de croix sur le corps, une aspersion d eau bénite Fermeture du cercueil en présence de l aumônier Cierge allumé À l église, selon les rites catholiques 5 5
Orthodoxie En présence d un prêtre (prières, confession, communion, onction) Au moment de trépasser, le malade est orienté vers l Orient, une icône ou une croix entre les mains Pas de manifestation du chagrin pour ne pas perturber l âme qui s en va Après la mort, lavage du corps. La famille le coiffe et l habille de vêtements propres. Une icône du Christ est placée entre les mains croisées. Service de requiem quotidien célébré par un prêtre jusqu à la mise en terre Pendant la veillée funèbre, lecture du psautier Lors de la mise en bière, cercueil recouvert d un drap d or et aspergé d eau bénite La cérémonie commence au domicile avec la lecture d une prière Elle se poursuit dans le lieu de culte, selon les rites habituels 6 6
Protestantisme L Église luthérienne n impose aucun geste pour accompagner les instants ultimes Pour les non luthériens, le signe de croix est à éviter Non sacralité de la dépouille : le corps n est l objet d aucune prière, ni bénédiction. Pas de bénédiction, pas de fleurs À la levée du corps, accompagnement du défunt 7 7
Islam Ne cache pas cacher au mourant son état o L entourage l aide à s y résigner, se montre présent et fraternel Orienter le regard du patient vers La Mecque Au moment de la mort, le patient prononce la profession de l islam (la chahada) o S il en est incapable, un proche lui murmure à l oreille en lui tenant l index levé Fermeture des yeux et recouvrement du visage avec un drap blanc Toilette rituelle o Elle ne doit pas être faite par le personnel, mais par un professionnel adressé par la mosquée ou un proche ayant accompli le pèlerinage à La Mecque Ne plus toucher le mort après la toilette rituelle Psalmodie du Coran la nuit suivant le décès 8 Inhumation rapide 8
Bouddhisme Rituels d accompagnement des derniers instants variables selon l école bouddhiste Préférer conserver toute sa lucidité au patient (d où refus possible de certains traitements qui altèrent la conscience) Dégager autant que possible la tête du patient et éviter tout objet directement au-dessus de la tête Traditions variables en fonction du pays d origine o o Au Vietnam, la toilette est effectuée par des proches Au Tibet, ne pas toucher le corps pendant trois jours et demi Grande diversité de rituels +++ 9 9
Gens du voyage Le groupe familial se mobilise pour vivre le passage de vie à trépas, ne quitte pas le malade, jour et nuit. Seul le groupe peut apporter réconfort, soulagement et guérison Grande effusion des sentiments (pleurs, lamentations) Trois rites importants 1. Usage des bougies de veillée 2. Interrogation du défunt sur les points de désaccord 3. Éloge funéraire (musique ++) Le défunt est enterré avec les accessoires nécessaires au «voyage» 10 10