Les monuments de Plounévez-Moëdec Des fermes ou des villages existent, dès l'âge du fer, sur le site de Plounévez-Moëdec. Les souterrains de Coat-ar-Picard et de Kergrec'h sont des traces visibles de cette occupation humaine. Plounévez-Moëdec est une ancienne paroisse primitive. Son nom de Plebs Nova, Plounévez, apparaît pour la première fois en 1297 dans un acte relatant la donation du village de Kergadalen à l'abbaye de Bégard, donation réalisée par le clerc Thomas de Kerrivael. Les hospitaliers y possèdent, outre la chapelle Saint-Jean, une dîme et dix-neuf tenures aux environs de Keramanac'h. Le nom de la paroisse n'est complété par Moëdec qu'en 1723. Plounévez-Moëdec élit sa première municipalité au début de l'année 1790. Le 16 février, les chouans font irruption dans la commune. Aux XIXe et XXe siècles, une industrie du papier se développe, et dans les années 1920 le barrage de Kernansquillec est construit afin d'alimenter l'usine hydroélectrique de la papeterie. Pont romain Comme pour les nombreux ponts dits ' romains ' qui franchissent les ruisseaux de la région, on peut mettre en doute l'antiquité de la construction. Malgré l'absence de données historiques sur ce type de patrimoine, une datation du bas Moyen Âge ou postérieure à cette époque semble la plus probable.
Stèle funéraire Cette stèle funéraire est dédiée à François et Robert Vallée. François Vallée, né à Plouvenez-Moëdec le 1er avril 1912, prend part à la Résistance en Tunisie. Arrêté en juillet 1941 et emprisonné au large de Treboursouk, il parvient à se libérer en novembre 1942, lors du débarquement des Alliés, et rejoint la France libre à Londres. Sous le pseudonyme de Franck, il crée le réseau Oscar-Parson, autour de Rennes. En février 1944, il est arrêté par la Gestapo, ainsi que son frère Robert, à la gare de Lyon, à Paris. François Vallée est fusillé peu après au mont Valérien, et Robert meurt en déportation pendant l'année 1945. Le monument consacré à leur souvenir est placé à l'entrée des Papeteries Vallée.
Manoir de Keramel Ce manoir a donné son nom à la famille de Kermel, toujours existante. On trouve très tôt mention de cette lignée. Une charte de donation à l'abbaye de Bégard de 1297 cite Thomas de Kerrivael ou Kaerrmael, clerc, fils et héritier principal de Robert de Kaerrmael, écuyer. Le manoir actuel remonte vraisemblablement au début du XVIe siècle comme l'indique le motif à accolade de la porte d'entrée.
Le puit du Cosquer Ce puit en forme de maison est monté entièrement en pierre de taille, vraisemblablement par des artisans très qualifiés. L'accès à l'eau se fait depuis un pignon surmonté d'une tête à son faîtage. Un banc en pierre est aménagé près de la margelle. Deux auges complètent l'ensemble.
Saint Tugdual Ce vitrail fait partie des quelques vitraux subsistant de la fin du XVe siècle, conservés dans la chapelle. Comme celui de saint Fiacre, également situé dans le collatéral sud, il est restauré en 1923. Il représente saint Tugdual, fondateur de Tréguier, en costume d'évêque.
Chapelle Saint-Jean-de-Keramanac h Ancienne chapelle de l'ordre de Malte, elle est désignée au XVIe siècle sous le vocable de Saint-Jean-de-Keramanac'h. La chapelle primitive, fondée au XIIe siècle avec un petit hôpital, est remplacée par l'édifice actuel quelques années avant le milieu du XVe siècle. Cette datation est attestée par l'un des vitraux de la longère sud, où figurent les armes du commandeur Pierre de Keramborgne, décédé en 1449. La chapelle comporte une nef de cinq travées avec bas-côtés nord. Le porche latéral sud comprend une porte à trois voussures avec accolade très ouverte. Le tympan accueille trois statues anciennes. La maîtresse vitre, de style gothique flamboyant, présente les écussons de Bretagne et des familles ayant contribué à l'édification de la chapelle. À la fin du XVe siècle, l'édifice est légèrement modifié. En 1708, il est en très mauvais état. Les réparations sont alors conduites par Jean Morvan, maçon, Jean Cloarec, menuisier, et Jacques Moal, couvreur.
Église Saint-Pierre L'église Saint-Pierre comporte une nef de sept travées avec bas-côtés et un chevet plat. Deux chapelles latérales forment la croix. Près de la porte se trouve un petit abri destiné, dit-on, à recevoir les lépreux qui assistaient aux offices. Restaurée une première fois en 1722, l'église est à nouveau réparée en 1814 après les dégâts causés par la Révolution. Le haut du clocher et le bas-côté nord sont restaurés en 1848, le pignon occidental en 1864. D'autres parties de l'église sont par la suite reconstruites : les deux chapelles latérales en 1882, et le clocher, atteint par la foudre, en 1900. Panneaux sculptés Cet ancien jubé de la chapelle de Keramanac'h est transporté dans l'église Saint-Pierre le 17 mars 1873. Les panneaux représentent, de gauche à droite, le Christ de piété, six apôtres, le Christ de majesté, six apôtres et le Christ de résurrection, tenant une croix sans étendard.
Manoir du Cosquer Ancienne métairie noble, construite pour les Cosquer, ce manoir appartient en 1795 à Gabriel Vincent de Kergariou, cultivateur soupçonné de complicité avec les chouans. Les communs, qui ferment à l'origine la cour, ont été détruits et leurs pierres revendues. La façade du logis principal présente une avancée abritant le perron, construite à la fin du XIXe siècle.
Chapelle de Portzampac La chapelle de Portzampac, bénie en 1935, comporte un choeur à déambulatoire et une lanterne octogonale sur la croisée. Elle abrite par ailleurs des fresques de Bouleau, élève de Paul Bardouin. Le château de Portzampac, dont fait partie la chapelle, appartient en 1750 à Alexandre de Kergariou. Reconstruit au XVIIIe siècle et restauré au XIXe siècle, il est converti en couvent au XXe siècle, par la communauté des religieuses des Saints-C'urs-de-Jésus-et-de-Marie, fondée à Saint-Quai-Pontrieux en 1881.
Chapelle Sainte-Jeune Chapelle tréviale sous l'ancien Régime, Sainte-Jeune est bâtie à l'emplacement d'une antique fortification romaine. C'est un édifice rectangulaire en grand appareil comprenant une nef de trois travées avec bas-côté sud, terminé par une sacristie. Le fronton de la fenêtre du sud porte la date de 1573 et le clocheton celle de 1621. Un fenestrage du XIVe siècle est réemployé dans le bas-côté nord. La fenêtre du chevet est ornée d'un fenestrage du XVIe siècle. Le pavage de la chapelle date de 1711.
Fontaine de Ker-de-la-Haye Cette fontaine encaissée possède une niche aménagée dans son mur de soutènement et abritant une pietà. L'eau qui y coule a la réputation de soigner les furoncles. Au début du XXe siècle s'élevait à proximité la chapelle domestique du manoir de Ker-de-la-Haye, lui-même détruit aujourd'hui. On aperçoit encore son bénitier principal dans la cour de la ferme voisine.