Découvrir qu une femme a perdu ses beautés, que dans une chambre des corps nus vivent des sensations, que le monde est complexe à penser, que le territoire humain se cherche des réponses,que la nuit nous enveloppe éternellement. La femme oubliée Il regarde ses fesses en mie de pain Ses yeux d un feu éteint Elle sait que son corps n est qu un passé Il musarde Sur ses oreilles en cloches Sur ses orteils en brioche Elle n est plus princesse ou fée Il lézarde Ses lèvres d un simple regard Sa signature est un brouillard Elle n est plus l être ensemencée Nous aimons ce qui est mais pas ce qui sera la beauté en vestige C est une femme oubliée
Corps nus Traces d un désir obscur Image de ton espace mental qui s érotise Deux corps nus encoquillés sous des plaisirs interdits Une lumière penche va et vient un battement de paupières chaudes Tremblements Bruissements Chavirements de chairs Une haleine ensauvagée Une source suinte sous un drap à l intimité dévoilée La feuillaison de deux corps nus s invite et s intime Langues molles en collision Le temps déborde s essouffle Seulement l oubli la profondeur Neigeuse Vaporeuse Cotonneuse L ombre fait des plis de poésie et d amour Oublieuses vies La vie est seule La blessure rassemble Le présent est en nous à chaque instant Le commencement du temps Dispersé parmi les ombres Chercher l autre pour mourir libre Nous sommes tous la mort Transitive condition Les mots se cherchent des visages Devant ce temps qui tète à notre bouche Nos peurs raturent nos dedans Nos peurs enténèbrent nos oublieuses vies
Révélations De mort déjà commencée Quand la fin ne révèlera pas grand-chose En vain L homme historise son existence pour sauver des incertitudes Il mélancolise ses gestes La partie morte de lui même Des «à quoi bon» Des malaises Des espérances du rien Des intérieurs s incendient La vie est ce qui nous renonce Les morts le savent bien On s épuise au face à face avec notre finitude
Identité du monde Qui Est cet inconnu à la pensée déclinante Qui s effraie devant la raison qui ouvre la chair des mots Pour essayer de comprendre ce territoire sans nom Pour avoir une longueur d avance A force d appeler un dieu pensé par l homme L on s éloigne de soi en soi Qui Fracture les horizons face à l éternité Pour engloutir notre moi sans penser Sous ce ciel qui décolore chaque jour Pour un avide gosier de néant Derrière cette terre de suie immobile L on se dissipe de soi en soi Qui Est cette bouche à l être absent pourtant D où s écoule une buée verbale Un commencement mort né et une fin boiteuse Ce langage buvardé mourant dans l encre Cet azur à la coiffe poivrée défiguré Qui danse sur des écumes de cendres L on ne saura jamais sans doute l identité du monde
De L eau de soi Découvre- toi donc Dans le goutte à goutte du temps Laisse - toi pénétrer par son abime son Syssiphe Avant que ton dernier souffle ne noie la lettre manquante Délivre toi donc Des névroses qui s aversent sur ta vie d ondée Abandonne toi aux ruisseaux de tes mains mouillées Pour laisser s écouler les intérieurs ombrés Libère toi donc De tes alphabets suicidés aux lettres embrumées Cascade toi dans ton déluge neigé de peine Le philosophe dit : «Connais toi, toi même» Détache toi Des cordes qui soutiennent les mécaniques humaines Ravine toi dans la cataracte des mots Pour éteindre la cathédrale de tes maux
Nocturne La nuit s annonce comme un orage silencieux Toujours la même toujours la même Chute, chute, chute Devant les heures assombries Quand la réalité appelle des mots souffrants Et l on chemine vers un nulle part Les lignes d horizon s éteignent Le ciel secret rature des voiles sombres Noir bleu un monde est dans les yeux Soir qui ombrage comme un suaire Toutes les humaines détresses S allongent, s allongent, s allongent Le corps éponge cette encre épaisse Aucun buvard ne suffit plus pour l absorber Au bord d un trottoir voir l immensité filante Peu à peu chaque toit s endeuille La visiteuse éternelle récolte ses moissons L obscur a fait cailler le jour Découverte Un miroir vient de capturer mon âme.j attends quelques instants, comment est ce possible? Suis je en train de vivre une mythologie humaine? Un improbable moment dans le sillon de ma pâle existence. Une chute en moi même, un oubli, un gouffre qui m engloutit. Me voilà prisonnier dans ma propre maison humaine. Quelle étrange sensation! Je viens d assister à mon assassinat. De la buée sort de ma bouche et écrit quelques mots sur mon reflet trouble : C est la signature de ma propre mort. Je viens de comprendre. L homme n est donc rien, juste un reflet, une illusion peut être